Asthme Dr Guillaumou
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Transcript Asthme Dr Guillaumou
L’ASTHME
DEFINITION:
L’asthme se définit cliniquement par la survenue
d’épisodes paroxystiques de dyspnée sifflante
réversibles spontanément ou sous traitement
bronchodilatateur.
Traduit une obstruction bronchique (ou
bronchoconstriction) totalement ou
partiellement réversible spontanément ou sous
traitement.
Ce TVO réversible et variable peut être mis en
évidence par un test d’HRB hors crise.
PHYSIOPATHOLOGIE:
L’inflammation bronchique:
• Infiltration de la muqueuse bronchique par des
cellules inflammatoires (Mcph., Eo,CD4)
• Abrasion épithéliale exposant la muqueuse aux
substances véhiculées par l’air inspiré
• Est à l’origine de l’HRB
• Corrélée à la sévérité clinique.
L’HRB: caractéristique physiopathologique de
l’asthme
• Réduction excessive du calibre bronchique
(œdème,hypersécrétion) en présence de certains stimuli.
• Corrélée à la sévérité de l’asthme
• Mécanismes: - anomalies muqueuses: agressions plus
faciles par pneumallergènes ou irritants
- anomalies du muscle lisse bronchique:
hypertrophie, anomalies de la contractilité
L’atopie:
• C’est la capacité d’un patient à synthétiser
une quantité anormale d’Ac IgE en réponse à
un allergène.
• Caractère familial très souvent
• Participe à l’HRB
• Aussi responsable d’urticaire, œdème de
Quincke, conjonctivite et rhinite allergique,
eczéma…
EPIDEMIOLOGIE:
Prévalence en France:
• 6 à 12% chez l’enfant
• 6 à 8% chez l’adulte
Mortalité:
• 2500 décès par an
DIAGNOSTIC POSITIF
1.Clinique:
1.1 La crise d’asthme simple de l’adulte jeune
Dyspnée brutale, souvent nocturne, sibilante
(phase sèche) puis toux avec crachats perlés en fin
de crise (phase catarrhale).
Réversibilité spontanée ou sous TT
1.2 Formes graves : chroniques
-Attaque : succession de crises pdt x jours
-Asthme à dyspnée continue : TVO constant
-Asthme instable : variation ≥ 20% du DEP
entre le matin et le soir avec ↑ conso de béta-2
mimétiques.
1.3 En fonction de l’âge: sous-diagnostic+++
Nourrisson (2ans) : au-delà de 3 accès de
sibilances.
Encombrement et toux associés.
Rôle du VRS (bronchiolite virale), allergie (20%),
tabagisme passif… Pb des faux asthmes (RGO)
Enfant (2 ans à puberté) : comme chez l’adulte.
Exercice, rire, pleurs, allergie (2/3)
Adolescence (entre puberté et adulte) : déni de
symptômes, risque mortel +++
Chez le sujet âgé (plus de 65 ans):
Soit asthme vieilli, soit asthme de novo « tardif »
avec importance des infections et une absence
habituelle d’allergie qui pose le pb du diagnostic
différentiel avec le cancer bronchique et l’asthme
cardiaque.
2. Examens complémentaires
de base
2.1 EFR:
- Recherche un TVO: VEMS/CV < à 70%, chute
du VEMS hors crise (difficile en crise) et surtout
sa réversibilité significative sous BD INH ou
corticoïdes
-Si fct respiratoire normale, on peut réaliser un
test de provocation bronchique et tester sa
réversibilité en cas de positivité (HRB)
-DEP +++ dans asthmes graves souvent
instables
2.2 RX Thorax : distension en crise,
éventuelle complication, diagnostic différentiel
2.3 RX Sinus : recherche foyer infectieux
2.4 Tests allergiques (cf. étiologie)
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
L’asthme est un syndrome multifactoriel :
1.1 Facteurs prédisposants (terrain) :
atopie, HRB
1.2 Facteurs favorisants ou déclenchants :
- allergie (pneumallergènes, AG alimentaires,
mdcts, professionnels)
- infections (virus), pollution, médicaments
(intolérance aspirine, sulfites, IEC, bêta-bloquants…)
- RGO, effort, tabac,facteurs psychologiques…
La composante allergique (75% chez enfant,
ado et adulte jeune) est mise en évidence par :
-unité de lieu, temps, action
-Antécédents familiaux: 1 parent allergique : 50%,
2 parents : 75%
- Antécédents personnels avec d’autres allergies
-Tests cutanés : prick-tests immédiats
- Prises de sang : phadiatop, IgE, voire tests de
provocation
-Pneumallergènes: acariens, pollens, animaux,
moisissures, aliments, latex…
DIAGNOSTIC DE GRAVITE
4 stades d’asthme selon la gravité en fct du
nombre de crises, de la sévérité, de la gêne
sur les activités, du caractère nocturne, de
l’EFR (spiro, DEP et sa variabilité) :
1. Intermittent léger : crises brèves
2. Persistant léger: crises brèves plus fréquentes
3. Persistant modéré : crises quotidiennes
4. Persistant sévère : symptômes continus,
VEMS <60% théorique
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
OAP:
Antécédents
cardiaques, ECG,ETT
Radio thorax+++,BNP
Exacerbation de BPCO:
EFR
de base perturbée
Antécédents connus: tabac+++
Dyspnée laryngée ou trachéale:
Dyspnée
inspiratoire
Fibro, scanner
TRAITEMENT
1. Importance de la voie locale, inhalée:
But : amener localement de façon simple et
rapide un médicament efficace à doses
moindres que par voie générale (moins
d’effets secondaires)
1.1 Aérosols-doseurs pressurisés (ADP): produit en solution ou suspension et un gaz
propulseur (spray).
- Inconvénient majeur: la coordination
main-poumon, 10% de déposition pulm max.
1.2 ADP par chambre d’inhalation: supprime la
mauvaise coordination, enfant jusqu’à 8 ans et
adultes si nécessaire, 20% dépôt
1.3 ADP auto-déclenchés (Autohaler)
1.4 Inhalateurs de poudre sèche (IPS)
1.5 Nébulisation: en urgence pour donner à un
sujet de fortes quantités de BD.
2. TT de crise
2.1 Bêta-2 mimétiques:
- Si crise simple: B2 Inhalés d’action immédiate et
de courte durée (VENTOLINE…)
- Si asthme grave: nébulisation (VENTOLINE°,
BRICANYL°) ou voie générale (SC ou IV)
2.2 Corticostéroïdes:
- Si asthme grave: voie générale (PO, IM, IV),
- délai d’action d’environ 6 heures
2.3 Anticholinergiques:
Si asthme grave: nébulisation (ATROVENT°) +
Béta 2
2.4 Théophylline:
Si asthme grave, possible IV mais effets II +++
De moins en moins utilisée
3. TT de fond:
3.1 Prévention allergique et désensibilisation
spécifique
3.2 Kiné, Cures,sevrage tabagique…
3.3 TT médicamenteux:
•TT protecteur : Cromones: ZADITEN°
•Anti-leucotriènes: Singulair°
• Anti Ig E: Xolairº
•Corticostéroïdes:
- inhalés: meilleur des TT de fond +++
(Bécotide°,Pulmicort°…)
- Voie générale : microchronocorticothérapie au
long cours PO
•Bêta-2 mimétiques:
- Inhalés à longue durée d’action (12 H):
Sérévent°, Foradil°
- PO: Oxéol°
•Association Béta-2 + Corticoïde : Sérétide°,
Symbicort°
•Théophylline PO en forme retard (12H)
•Anticholinergiques, moins efficaces, possible
association B2M (Combivent)
4. Traitement selon la sévérité:
Stade 1 Pas de TT médicamenteux de fond
Ventoline si crise
Stade 2 Cortico. Inh. 500 à 800 µg/j
Cromones, Singulair°
Stade 3 Cortico. Inh. 800 à 2OOO µg/j
B2M LA Inh. ou PO, Théophylline,
Singulair°
Stade 4 Cortico. Inh. > 2000 µg/j + idem st 3
Cortico. PO
L’asthme aigu grave:
Risque mortel +++
• soit crise qui se prolonge, soit exacerbation d’un
asthme chronique grave, soit crise brutale suraiguë,
soit prolongé un asthme instable.
Clinique:
• impossibilité de parler ou tousser
• Cyanose, sueurs, tirage, balancement, polypnée ≥
30, Fc ≥ 120, DEP < 150 +++
• Silence auscultatoire
• Signes d’IVD
• Angoisse, agitation, puis troubles de la conscience
• Hypoxie (voire hypercapnie si forme très sévère)
Traitement:Grande urgence!!!!
Traitement précoce puis transfert en Réa.:
Béta 2 + atropinique en aérosol:
Ventoline+ Atrovent: 3X la 1ère heure si besoin.
Amélioration en moins de 30 min.
Béta 2 IV ou SC: salbutamol
Cortico. IV ou PO
± théophylline, ATB,
Hydratation
Dans les formes résistantes ou si épuisement respi: VNI ou
IOT.(rare)
Surveillance:
DEP
Clinique: Fr, Fc, TA
GDS
Surveillance de la ventilation artificielle
Complications:
Pneumomédiastin
et/ou emphysème sous-
cutané:
- bénin en général, mais surveillance +++
Pneumothorax:
- risque d’aggravation de l’état respi.
- drainage en urgence si détresse
- Redoutable si VA
PNP nosoc., ulcères de stress…..