EDUCATION POUR LA SANTE

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Transcript EDUCATION POUR LA SANTE

ASTHME
ÉDUCATION
POUR LA SANTÉ
DEFINITION
•
C’est un désordre inflammatoire chronique des voies
respiratoires entraînant une hyper réactivité
bronchique (HRB)  dyspnée sifflante expiratoire
•
Bronchoconstriction ou bronchospasme
•
Hypersécrétions bronchiques
•
Œdème de la muqueuse (inflammation)
EPIDEMIOLOGIE

2 millions de personnes en France

1500 décès par an en France (dont la
moitié < 65 ans)
CLINIQUE
Dyspnée expiratoire sifflante (sibilants)
 Survenant
souvent la nuit, imposant la
position assise
Signes de gravité :
 Dyspnée majeure avec impossibilité de
parler, orthopnée
 FR : 30/mn, tirage, sueurs, cyanose, silence
auscultatoire
 Tachycardie
 Anxiété
DEP ou peak flow : 150 l/mn
SCORE DE SEVERITE = 4 STADES
I
: léger intermittent (crise 1 x/semaine, asthme
nocturne < 2 x/mois)
 II
: léger persistant ( crise >2x/semaine, asthme
nocturne > 2x/mois)
 III
: persistant modéré (symptômes quotidiens,
asthme nocturne : 1 x/semaine)
 IV
: persistant sévère (symptômes permanents)
EQUIVALENTS D’ASTHME

Asthme d’effort lors d’un exercice
musculaire, au cours d’inhalation d’air
froid et sec

Asthme du nourrisson – bronchiolite

Asthme aigu grave ou état de mal
asthmatique
ETIOLOGIES

Allergènes : pollens, parasites

Infectieux : virus, bactéries (ORL, bronches,
poumons)

Facteurs physiques air froid, agents chimiques,
aspirine

Tabac ++++ (actif et passif)
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
 GDS : hypoxie, +/- hypercapnie
 EFR :


Syndrome obstructif : baisse du VEMS et
VEMS/CV
Test de bronchodilatation au Béta2 mimétique
positif = amélioration du VEMS : 20 %
 NFS : hyperéosinophilie
 IgE et tests épicutanés : allergie
 Radio Pulmonaire
Le volume d’air déplacé à chaque respiration normale est appelé « volume
courant. »
Le volume qui reste dans les poumons à la fin d'une expiration est appelé «
volume résiduel ». La différence entre "gonflé à fond" et "vidé à fond" est la
capacité vitale (CV).
VEMS= Volume Expiré Maximal en une seconde
TRAITEMENT
 Anti-inflammatoires

Corticoïdes
 Inhalés : Bécotide®, Pulmicort®, Prolair®, Nexxair®, Flixotide®
 Per os : Cortancyl®, Solupred®, Médrol®
 IV
 Bronchodilatateurs




Béta2 mimétiques d’action rapide : Ventoline®, Bricanyl®,
Maxair®
Et d’action prolongée : Foradil®, Serevent®
Les anti-cholinergiques : Atrovent®
Théophylline : abandonnée
 Cromones

Lomudual®, Tilades®
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
 Agir sur les 2 composantes de l’asthme
Inflammation permanente
Hyper réactivité bronchique
ANTI INFLAMMATOIRES
Obstruction :
- variable dans le temps
- réversible
ß2 MIMÉTIQUES
 Niveau 1


Béta2 mimétique à la demande
Pas de traitement de fond
 Niveau 2


Corticoïdes inhalés à faible dose (800 ug/jr)
Ou cromones
 Niveau 3


Corticoïdes inhalés forte dose jusqu’à 2000 ug/jr
Bronchodilatateurs à longue durée d’action ou anticholinergiques
 Niveau 4


Idem niveau 3
Corticothérapie orale à dose minimale efficience
 Autres traitements




Éviction des allergènes : animaux, tabac, poussières, acariens, moquettes…
Désensibilisation pour l’asthme allergique
Antihistaminiques : zyrtec, clarytine
Éducation du malade : aérosols
TURBUHALER
CHAMBRE D’INHALATION
SPINHALER
DISKUS
Les sprays
Technique
de prise
Définition de l’Organisation
Mondiale de la Santé
 Former le malade pour qu'il puisse acquérir un savoirfaire adéquat, afin d'arriver à un équilibre entre sa
vie et le contrôle optimal de la maladie
 L'éducation thérapeutique du malade comprend la
sensibilisation, l'information, l'apprentissage, le
support psychosocial, tous liés à la maladie et au
traitement
 La formation doit aussi permettre au malade et à sa
famille de mieux collaborer avec les soignants
La prise en charge de l’asthme
Trois points essentiels
 Comprendre
sa maladie
 Comprendre le traitement
 Agir sur son environnement
L'éducation du patient
à sa maladie
 Vise à aider le patient atteint de maladies
chroniques et son entourage




à
à
à
à
comprendre la maladie et le traitement
mieux coopérer avec les soignants
vivre le plus sainement possible
maintenir ou améliorer la qualité de sa vie
 S’intéresse notamment à l’impact que la maladie
peut avoir sur d’autres aspects de la vie
 Nécessite des rencontres avec d’autres patients,
les groupes d'entraide, l’aide d’éducateurs
POURQUOI UNE EDUCATION
THÉRAPEUTIQUE DANS
L’ASTHME ?

L'éducation thérapeutique structurée est plus
efficace que l'information seule

Elle comporte au minimum un apprentissage à
l'autogestion du traitement par le patient

Elle nécessite un suivi régulier
POUR QUEL PATIENT ASTHMATIQUE UNE
ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DOIT ÊTRE
PROPOSÉE
?

à tous les patients asthmatiques

Une attention particulière doit être
portée aux patients porteurs d’un
asthme sévère ou mal contrôlé et aux
patients à risque d’asthme aigu grave
QUELS SONT LES ACTEURS IMPLIQUÉS DANS
L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT
ASTHMATIQUE ?








les médecins généralistes et les spécialistes
les infirmiers
les kinésithérapeutes
les pharmaciens
Les psychologues
les assistantes sociales
les conseillers ou techniciens d’environnement
Le rôle de soutien des familles et des proches
est important en particulier chez l’adolescent
LES ÉTAPES
D’UNE DÉMARCHE ÉDUCATIVE
 Adapter l’éducation thérapeutique à chaque personne asthmatique
grâce au diagnostic éducatif.
 Le but est d’éviter l’apparition de crise et de stabiliser l’asthme
 Accompagnement de longue durée
 Le patient est l’acteur de ses propres soins
 Cinq questions pour cerner le patient, ses besoins et ses attentes:





qu’est-ce qu’il (elle) a ?
Qu’est-ce qu’il (elle) fait ?
Qu’est-ce qu’il (elle) sait ?
Qui est-il (elle) ?
Quel est son projet ?
LES ÉTAPES
D’UNE DÉMARCHE ÉDUCATIVE
 Accord avec le patient
 Proposer au patient des activités éducatives
construites dans le temps de manière programmée:
Information écrite et orale
Application pratique ( démonstration, réalisation du patient
avec l’infirmière, évaluation)
 Aide psychosociale


 Évaluer les réussites, les difficultés de mise en
œuvre par le patient dans sa vie quotidienne
 Le patient doit pouvoir bénéficier d’une synthèse des
données le concernant
COMPÉTENCES À DÉVELOPPER PAR LE
PATIENT POUR COMPRENDRE SA MALADIE

Percevoir la présence de symptômes

Reconnaître les signes annonciateurs d’une aggravation de l’asthme :
toux, fatigue, nez qui coule, éternuement, mal de tête, chute du DEP

Selon la gravité, prise de broncho-dilatateur et surveillance du DEP

Interpréter une gêne respiratoire

Mesurer correctement son DEP

Exprimer ses représentations et son vécu sur la maladie et son
traitement

Réagir en décidant de faire appel à un médecin
COMPÉTENCES À DÉVELOPPER PAR LE
PATIENT POUR SON TRAITEMENT

Expliquer l’action des médicaments

Différencier l’action du traitement de fond et du
traitement de la crise

Utiliser correctement un aérosol doseur standard ou
auto déclenché ou un dispositif à poudre

Interpréter la valeur observée du DEP et des
symptômes ressentis pour se situer dans l’une des
trois zones d’autogestion du traitement (verte,
orange, rouge)
COMPÉTENCES À DÉVELOPPER PAR LE
PATIENT POUR SON TRAITEMENT
PHARMACOLOGIQUE

Noter sur son carnet de suivi les résultats de son DEP
et les événements

Adapter son traitement en tenant compte du plan de
traitement écrit

Adapter son traitement en fonction des risques
présents dans son environnement personnel, social et
lors d’un changement de contexte

Expliquer à l’entourage la maladie et la conduite à
tenir lors d’une crise d’asthme
COMPÉTENCES À DÉVELOPPER PAR
LE PATIENT POUR SON
ENVIRONNEMENT

Agir sur la présence de facteurs asthmogènes dans son environnement
domestique, sa vie sociale et professionnelle

Identifier la présence d’allergènes dans son environnement

Identifier les situations asthmogènes afin d’adopter une attitude de prévention

Adapter ses activités quotidiennes et de loisirs en fonction de la pollution
atmosphérique

Programmer avec l’aide du médecin un arrêt du tabac

Reconnaître les méfaits du tabac sur son état respiratoire

Limiter la quantité de cigarettes consommées et les occasions de fumer

Agir sur son environnement pour réduire le risque lié à l’exposition tabagique
passive
ENVIRONNEMENT :LES
ACARIENS
Lutter contre les acariens c’est :
 Aménager
sa maison : éviter l’humidité et
aérer
 Sol et revêtement lavable
 Murs : pas de tissu
 Pas de teintures
 Convecteurs électriques adaptés
 Jouets lavables
 T° de la chambre à 18°
LE SPORT
 En
fonction des goûts : seule la
plongée est interdite
 S’échauffer avant l’exercice
 Tenir compte des conditions
climatiques
 Mesurer son souffle avant et après
 Inhaler un médicament protecteur
avant l’effort
 Broncho-dilatateur dans sa poche
ÉDUCATION POUR LA SANTÉ
Selon la Santé Publique
 Éducation pour la santé du patient
 Éducation du patient à sa maladie
 Éducation thérapeutique du patient.
RÉFLEXIONS ET INTERROGATIONS
DU SOIGNANT
 Que comprend le patient lorsqu'on lui parle de santé ?
 Quelle idée se fait-il de sa vulnérabilité ?
 Croit-il aux possibilités de la médecine dans son cas ?
 Est-il prêt à observer les prescriptions ?
 Quelle idée a-t-il sur sa propre maladie ?
 Peut-il guérir ?
 Quelles sont les conséquences familiales et professionnelles de
son état ?
 A-t-il une idée du coût et du bénéfice-risque du traitement ?
RÉFLEXIONS ET INTERROGATIONS
DU SOIGNANT
Que savez-vous de votre maladie ?
 Comment l'expliquez-vous ?
 Qu'est-ce qu'on vous a dit ?
 Que pensez-vous des traitements qui
vous ont été prescrits ?
 Comment vivez-vous votre maladie ?
 Qu'attendez-vous des soignants ?

LES QUESTIONS À POSER
AU PATIENT
Que savez-vous de votre affection ?
 Avez-vous sur vous vos médicaments à inhaler?
 Pouvez-vous les citer ?
 Pouvez-vous les utiliser devant moi à l'instant ?
 Savez-vous la différence entre ceux du traitement de fond et ceux à
utiliser en cas d'urgence ?
 A quel moment avez-vous l'impression que votre asthme s'aggraver ?
 Comment évaluez-vous l'importance de votre gêne respiratoire ?
 Avez-vous des signes qui vous laissent présager l'arrivée d'une crise ?
 Comment vous rendez-vous compte qu'il peut s'agir d'une crise grave ?
 Savez-vous quand il faut faire appel à votre médecin ?
 Savez-vous utiliser le " peak-flow " ?
 Quels chiffres sont alarmants ? Quels sont ceux qui indiquent la crise ?,
 Que faites-vous lorsque le chiffre tombe au-dessous de 150 l/mn. ?

TOUT CE QUE VOUS
VOUDRIEZ SAVOIR SUR
ASTHME ET ALLERGIE sans
oser le demander
Asthme et allergie
 Prévalence
: environ la moitié des asthmes
ont une origine allergique
 Les autres causes sont : le RGO, le stress,
l’effort et peut être les infections, les
irritants (pollutions, tabac)
 En fait il vaudrait mieux parler
d’hyperréactivité bronchique (génétique ?)
avec des facteurs déclenchants externes
variés
ALLERGIE
 Manifestations
cliniques déclenchées par
l’interaction d’un allergène avec une
immunoglobuline E, qui se fixe sur les
basophiles (sang) ou sur les mastocytes
(tissus)
 Cela entraîne la libération de médiateurs
 L’asthme fait partie de l’hypersensibilité
immédiate (type I) contrairement à la
dermite de contact (type IV)
ALLERGÈNES
 Théoriquement, il s’agit de pneumallergènes,
protéines présentes dans l’air
 Il s’agit surtout :



des déjections d’acariens dans la poussières de
maison, et la literie. (75% des cas)
des pollens
des poils d’animaux (salive)
 Très rarement, l’asthme peut être déclenché par
un trophallergène (par exemple l’aspirine)
CLINIQUE
Elle donne des éléments d’orientation :
 atopie personnelle : rhinite allergique,
urticaire, eczéma, œdème de Quincke..
 atopie familiale : peu discriminante étant
donné la fréquence…
 et surtout unité de temps ( période dans
l’année) et unité de lieu du phénomène
allergique.
DIAGNOSTIC
Prick test :

Test par injection intradermique (type Monotest®) d’une faible dose
quantifié des allergènes les plus fréquents et ceux auxquels sont
exposé le patient (par médecins formés)

Fiable et sans danger

IgE totales : aucune spécificité

IgE spécifiques : positifs si l’allergie n’est plus localisé. Donc risque
de faux négatifs si allergie purement pulmonaire. Cher et inutile

Phadiatop : pool de plusieurs allergènes, liste non connue . Risque
de faux négatifs. Moins cher que IgE, aucun intérêt pour la prise en
charge
INTÉRÊT DU DIAGNOSTIC
 Rassure
le patient sur l’origine de son asthme,
lui donne un « ennemi à combattre »
 Permet
d'éventuelles mesures thérapeutiques
 Limites
: la découverte d'allergènes
 Ne
sous entend pas que ce soient les seuls
facteurs en cause
LE TRAITEMENT SPÉCIFIQUE
1 : la fuite (poliment dit l’éviction !)
Pas simple pour un effet le plus souvent modeste
 Egorger le chat ou chien : radical, mais problème affectif et puis…
 Pollen d’arbres: plus facile de déplacer un homme qu’un arbre. Le
vent apporte du sable du Sahara jusqu’à Paris, alors …
 Acariens: limiter l’humidité de la pièce (ventiler, déshumidifier)
 Les housses de matelas et oreillers anti-acariens sont d'efficacité
douteuse pour un coût important
 Aspirateur, y compris literie :40 minutes = 20 % d’acariens en
moins…
 Laver les couettes sans plume, les peluches et oreillers une fois par
semaine
 Eviter moquettes , tapis pour sol en dur
 Acaricides totalement inefficaces et potentiellement dangereux
LE TRAITEMENT SPÉCIFIQUE
2 : la cohabitation
La désensibilisation Technique de Mithridatisation

Injecter une dose croissante d’allergène sans déclencher la maladie afin de
favoriser la fabrication d’anticorps bloquants.

Très contraignant : seulement en injection sous cutané, une fois par
semaine, pendant plusieurs mois

Dangereux : obligation d'une surveillance d’une demie heure après
l'injection par un médecin ayant de l’oxygène et de l’adrénaline à porter de
mains en cas de choc.

Efficacité modeste : seulement pour certains allergènes (pollen) et
uniquement pour les rares patients mono allergiques. Efficacité à long
terme non connue.

Abandonnée dans les pays Anglo-saxons.
L’ASTHME PROFESSIONNEL (1)
Si un asthme se développe dans le cadre
du travail, l’identification de la cause est
impérative :
aménagement du poste de travail si possible
• déclaration de maladie professionnelle
•
Elle suppose une collaboration entre
médecin du travail, médecin traitant et
pneumologue
L’ASTHME PROFESSIONNEL (2)

Pour le médecin traitant, il faut faire une déclaration de
maladie professionnelle (même document que pour les
accidents de travail)

Il n’y a pas nécessité pour le médecin traitant de
démontrer un lien de causalité mais il faut signaler et
décrire le cas aussi précisément que possible

Pour certaines professions l’asthme est reconnu
comme maladie professionnelle par la S.S. (par
exemple les boulangers avec les blattes de la farine).
Si la situation n’est répertoriée par la S.S., alors bon
courage !