Transcript Powerpoint
Asthme aux isocyanates
Dr Catherine Vivès Strasbourg
JDV Reims 30, 31/01, 01/02/2006
Cas clinique
Femme de 32 ans en arrêt de maladie depuis 3 mois
pour asthme
4ème mois de grossesse
Adressé au service de pathologie professionnelle par le
pneumologue pour avis d’aptitude
Cursus professionnel
Apprentissage vendeuse
Intérim de 91 à 97: ménage, repassage, usine
d’encoquillage…
Depuis 97: agent de production dans l’industrie sous
traitante automobile: fabrication sièges autos et pièces
matières plastiques
Poste de travail
En 97: meulage et finition de pièces en mousse rigide
de polyuréthane pour sièges auto
Puis depuis 99: mise en place dans des moules vides en
aluminium de pièces métalliques.
Proximité immédiate de 2 opérations :
- en amont pulvérisation agents démoulants
- en aval injection de mousse polyuréthane
Antécédents
Pas d’allergie, pas d’atopie
Tabac 12 PA
Pas d’ATCD médico-chirurgical
Histoire de la maladie
Apparition de toux spasmodique en 02/05
Dyspnée brutale sur le lieu de travail en 05/05 spontanément
résolutive en 1h
4 épisodes de dyspnée en été toujours sur le lieu de travail:
diminution du débit de pointe de 50% lors d’un épisode,
amélioration avec Ventoline
Histoire de la maladie
Absence de symptomatologie pendant 4 sem de congés
annuels
Reprise de la symptomatologie après les vacances: 4
épisodes dyspnéïques, arrêt maladie depuis le 21/09/05
Examens et traitement
Auscultation du 28/09/05: quelques sibillants
EFR du 28/09/05: trouble ventilatoire obstructif franc
Traitement Pulmicort et Bricanyl 15 jours
EFR du 17/10/05: normales sans traitement
Pas de test à la métacholine: grossesse
Consultation pathologie
professionnelle
Consultation du 22/12/05: pas de reprise de la
symptomatologie depuis l’éviction
Auscultation pulmonaire libre, spirométrie normale, pas
de traitement
Aptitude ?
Discussion
Histoire clinique très évocatrice d’un asthme aux
isocyanates
Test à la métacholine en période d’éviction et de travail
non réalisable en raison de l’état de grossesse
Reclassement pendant la période de grossesse, avec
éviction exposition aux isocyanates difficile: présents
dans tous les ateliers
La reprise du travail pendant la grossesse non
envisageable
Conclusion
Avant de conclure à une inaptitude définitive pour
asthme aux isocyanates, nécessité d’approfondir le bilan
après la grossesse avec test à la métacholine, RAST et
recherche d’autres allergènes comme agents démoulants
Déclaration en maladie professionnelle au tableau 62
possible devant l’histoire clinique très évocatrice,mais
Eléments du bilan complémentaire nécessaire pour
écarter une autre étiologie professionnelle.
Asthme aux isocyanates
Premiers cas d’asthme aux isocyanates décrits en
1951 : 9 ouvriers d’une entreprise de fabrication
des plastiques après utilisation TDI
Asthme aux isocyanates devenu première cause
d’asthme professionnel dû à un agent chimique
Deuxième cause d’asthme professionnel après
l’asthme à la farine
Incidence
Asthme professionnel = maladie respiratoire
professionnelle la plus fréquente
En France: asthme 5 à 10% de la population, exposition
professionnelle 5 à 10%
ONAP de 2000: 6 étiologies plus 1/2 des cas incidents :
-farine (18,9%)
-isocyanates (11.1%): hommes 15.7%
-persulfates alcalins (8.6%)
-latex (5.9%)
-acariens (4.8%)
-aldéhydes-formaldéhyde et glutaraldéhyde (4.4%)
Utilisation
Isocyanates: fabrication de polyuréthane
TDI, MDI, HDI…
Mousse polyuréthane, textiles synthétiques, peintures,
vernis, laques, colles
Peintre, carrossier, charpentier, étameur, fondeur,
garagiste, industrie automobile, industrie chimique,
industrie des matières plastiques, menuisier,
métallurgiste.
Physiopathologie
Asthme aux isocyanates semble être multifactoriel:
Participation du système immunitaire: non prédominant
comme pour tous agents bas poids moléculaire
Réaction isolée au niveau de l’épithélium bronchique
Facteurs génétiques
Clinique et pronostic
Latence de quelques semaines à plus de 10 ans
Sévère une fois installé. Plusieurs cas d’asthme mortel.
Eviction: disparition de l’asthme que dans 30% des cas
environ
Hyperréactivité bronchique: persistance des anomalies plus
de 10 ans après l'arrêt de l'exposition (TDI).
Plus le diagnostic est précoce et plus l’éviction est faite
rapidement, moins sévère sera le pronostic
Diagnostic et Investigations
Affirmation diagnostique: histoire clinique et
modifications des valeurs fonctionnelles au travail
(EFR, HRBNS, débits de pointe)
Examens complémentaires:
-RAST pour certaines molécules (HDI, MDI, TDI)
positifs que dans 20% des cas
-Augmentation significative de l’HRBNS de 78 à 90%
selon les études
-Test de provocation bronchique spécifique: peu réalisé
actuellement vu les risques encourus, intérêt en cas
d’exposition multiple, en milieu hospitalier uniquement,
en cabine avec monitoring des doses administrées
Prévention
Prévention technique : affection d’autant plus rare
que taux moyens d’exposition plus faibles
Oligomères de haut poids moléculaire moins volatils
Circuits fermés, dispositifs d’aspiration
Eviter aérosols, pics d’exposition intermittents,
projections accidentelles
Prévention
Information du personnel
Protections collectives et individuelles adaptées (masque
à cartouche)
Monitorings des taux d’isocyanates aux différents
postes
Prévention - Réparation
Prévention médicale
Eviction des asthmatiques injustifiée car atopie non
favorisante mais éviter les postes les plus exposés
Surveillance périodique annuelle des salariés
Réparation: reconnue en MP Tableau 62 RG, 45 RA