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Culture et socialisation
I/ Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
A/ le rôle de la famille
1) des familles différentes
objectif : montrer que les individus n'ont pas les mêmes comportements ni les
mêmes règles de vie selon leur milieu social
DOCUMENT : Extrait de film : « La vie est un long fleuve tranquille »
(Etienne Chatiliez, 1988).
11) Dans ces deux scènes, nous voyons deux soirées, à la même époque,
dans deux familles différentes d'une même ville du Nord : les Groseille
et les Le Quesnoy. Relevez les différences entre les deux familles (tableau ci-après).
Chez les Quesnoy Chez les Groseille
Façon de parler
Activités familiales
Activités extérieures
Habitat
Habillement
Habitudes-règles de table
Autres
12) A quoi, d'après vous, sont dues les différences observées ?
Répondez en deux-trois phrases.
Objectif : on attend que les élèves utilisent les termes de règle, de valeurs,
de pratiques pour introduire norme et valeur
conclusion : normes et valeurs varient selon les milieux sociaux
2) comment les normes et valeurs se transmettent dans la famille ?
- Qu'observez-vous sur la photo ? - Quel est le but du père ?
- On attend que les élèves utilisent les
termes imitation, apprentissage,
éducation, jeu
- on peut introduire le terme
d'interaction à travers l'idée du jeu
- A part l'imitation, par quels processus
l'enfant peut-il acquérir les valeurs et
les normes de ses parents ?
On conclut avec la définition de socialisation et en mettant
en évidence que la socialisation est une interaction (schéma)
B/ De la famille à l'Ecole
« Je veux parler comme vous dites. Mais alors mes parents comprendront plus
! » Le prof de français en est resté abasourdi. Pierrot, 12 ans, vient de lui
décocher en souriant cette petite phrase perfide, comme s'il s'agissait d'une
évidence : la langue de l'école n'est pas celle qu'on parle chez lui.
Pourtant l'exercice de grammaire proposé par le manuel de 6e paraissait bien
innocent : conjuguez « aimerais-je faire du ski ? » Le prof a hésité un instant :
combien parmi ses élèves ont la possibilité de faire du ski ? Bah ! Après tout ce
n'est qu'un exercice de grammaire; allons-y : conjuguez... Seulement voilà, tout
d'un coup, Sylvie 11 ans, qui, sourcils et nez drôlement froncés, déclare :
« J'peux pas dire ça ! - Comment tu ne peux pas dire ça ? Mais enfin, Sylvie, tu
aimerais faire du ski oui ou non ? - Ah bien sûr ! C'est ça que ça veut dire
« aimerais-je faire du ski ? »... Ben alors j'y comprends rien ! » Et c'est là-dessus
que Pierrot est intervenu. »
Source : M. CLEVENOT, Cahiers universitaires catholiques, 1973.
QUESTIONS :
- Quel est le rôle de l'Ecole auprès des enfants ?
L'école a aussi un rôle de socialisation : elle ne se fait pas qu'à l'intérieur de la famille.
- Pourquoi Pierrot dit-il que ses parents ne le comprendront plus ?
Les instance de socialisation peuvent être en conflit
- Faut-il introduire socialisation primaire et secondaire ? Non
C/ « On ne naît pas femme, on le devient »
objectif : comprendre la construction des identités de genre en réutilisant le
vocabulaire du cours à travers la présentation d'un exposé 3 thèmes proposés à
partir d'un dossier de 6 documents
consignes :
- utilisez 2 documents tirés du dossier et en faire une lecture (lecture de chiffres,
résumé, citation...)
- répondre à la question par une synthèse d'une dizaine de ligne qui reprend les
arguments tirés des documents
Thème 1 : Comment se construit la différenciation garçon/fille
Thème 2 : La réussite scolaire dépend-elle du genre ?
Thème 3 : Comment la socialisation influence-t-elle le rôle des hommes et des
femmes dans la famille ?
Pour terminer : en confrontant les différents travaux, on fera ressortir la notion
de socialisation différenciée.
DOCUMENT 1 : « Comment hommes et femmes occupent leur journée ».
En 1986
En 1999
(en minutes / jour)
Actifs hommes
Actifs femmes
Actifs hommes
Actifs femmes
682
692
682
695
Temps professionnel et de formation
Travail professionnel
Trajet domicile-travail
Etudes, formation
393
353
35
1
315
283
28
1
382
342
37
1
301
268
30
0
Temps domestique
Ménage, cuisine, linge, courses...
Soins aux personnes
Bricolage
Jardinage
111
60
9
25
18
229
193
24
3
9
119
64
11
30
14
228
186
27
4
11
Temps libre et de loisir
TV
Lecture
Promenade
Jeux
Sport
Conversations téléphoniques
Visites, réceptions
Déplacements non-professionnels
254
95
21
11
10
10
26
16
39
204
69
19
10
7
5
26
17
36
257
107
16
15
12
10
13
26
33
216
84
17
14
6
5
16
22
34
Temps physiologique
DOCUMENT 2
DOCUMENT 3
DOCUMENT 4
L'espérance de scolarisation est de 19,1 ans pour les filles
contre 18,7 ans pour les garçons. Léger avantage pour les
filles, donc, mais à nuancer: elles sont nettement moins
présentes que les garçons dans les filières les plus
prestigieuses. Par exemple, à la sortie du bac scientifique,
les garçons sont plus nombreux que les filles à s'inscrire en
classes préparatoires. De plus, les lycéennes de seconde
exercent une sorte d'auto-sélection, en s'imposant un plus
haut niveau que les garçons dans les matières scientifiques
pour oser s'aventurer vers une première S. […] Les parents
valorisent davantage les efforts de leur fille si elle réussit en
maths, comme si cette discipline était « malgré tout » plus
difficile pour elle. De même, ils favorisent pour leur fils la
sécurité de l'emploi ou la possibilité de faire carrière, et pour
leur fille le caractère « intéressant » du travail. Le contrôle
parental est aussi très différent selon le sexe de l'enfant: les
parents consacrent une heure de plus à aider leur fils au
collège que leur fille.
Source : M. DURU-BELLAT, « Les choix d'orientation: des
conditionnements sociaux à l'anticipation de l'avenir », in Y.
LEMEL et B. BOUDET, Filles et garçons jusqu'à l'adolescence,
L'Harmattan 1999.
DOCUMENT 5 : Les cadeaux d'anniversaire* aux copains d'école
font l'objet de négociations
*Les anniversaires évoqués ici sont ceux qui se célèbrent avec les copains et
qui sont venus s'ajouter depuis une quinzaine d'années à ceux qui se fêtent en
famille.
La mère d'Adrien, qui, par économie, achetait toute seule les cadeaux quand il était tout
petit, c'est-à-dire jusqu'aux 3 ans de son fils, s'est retrouvée dans la situation suivante :
son fils refusait totalement d'offrir le jeu choisi par elle, car il ne correspondait pas du tout à
ce qu'il voulait offrir; depuis, elle achète toujours avec lui, s'inclinant en fait devant ses
choix. Ceux-ci résultent souvent de négociations préalables entre pairs dans la cour de
récréation; ainsi Tom (7 ans) s'est-il mis d'accord avec ses copains d'école pour recevoir
ce qu'il désire : un Marsupilami en peluche, des Batman, un livre racontant la légende des
chevaliers de la Table ronde que possède déjà l'un de ceux-ci.
Se trouvent alors en compétition normes des enfants et normes des adultes. Parfois, ce
sont les conceptions du groupe de pairs des enfants qui sont premières : « A une fille, on
offre une Barbie, à un garçon des Batman ou des Power Rangers ». Et les parents
d'abdiquer devant l'argumentation de l'enfant : « C'est ce que Pierre m'a demandé. » Ce,
contre toutes leurs stratégies culturelles. Ici ce sont les normes du groupe d'âge, souvent
fortement par les feuilletons et les campagnes de publicité qui déterminent l'achat, ce dont
le parent d'ailleurs s'excusera en accompagnant son enfant : « Je n'ai rien pu faire ». Ou
bien s'impose ce qui incarne le passage à une nouvelle classe d'âge : « Elle veut un vrai
maquillage, pas un truc d'enfant, avec un vrai rouge à lèvres. »
Source : R. SIROTA, in Ethnologie française, XXVIII, 1998.
DOCUMENT 6
On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique,
économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle
humaine […]
C'est aux garçons surtout qu'on refuse peu à peu baisers et caresses ; quant
à la fillette, on continue à la cajoler, on lui permet de vivre dans les jupes de sa
mère, le père la prend sur ses genoux et flatte ses cheveux ; on l'habille avec
des robes douces comme des baisers, on est indulgent à ses larmes et à ses
caprices, on la coiffe avec soin, on s'amuse de ses mines et de ses
coquetteries : des contacts charnels et des regards complaisants la protègent
contre l'angoisse de la solitude. Au petit garçon, au contraire, on va interdire
même la coquetterie, ses manœuvres de séduction, ses comédies agacent.
« Un homme ne demande pas qu'on l'embrasse… Un homme ne se regarde
pas dans les glaces… Un homme ne pleure pas », lui dit-on. On veut qu'il soit
« un petit homme » ; c'est en s'affranchissant des adultes qu'il obtiendra leur
suffrage. Il plaira en ne paraissant pas chercher à plaire.
Source : Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, Gallimard 1949.