Infections à staphylocoques

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Transcript Infections à staphylocoques

Infections à staphylocoque
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Un peu d’histoire…
• 1880: découverte de germes dans un pus
par Pasteur
• 1883: nom de « Staphylocoque » donné par
Ogston (grains: kokkos; grappe de
raisin: staphylê )
• 1884: cultures pures par Rosenbach,
séparation en deux groupes: colonies
blanches et dorées
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Infections à staphylocoques
Agent causal
Staphylococcus : cocci à Gram positif en amas (grappe de
raisin ou tétrades)
- très résistant dans le milieu extérieur
- on distingue :
 coagulase POSITIVE : S. aureus (S. doré)
 coagulase NEGATIVE : S. blanc : S. epidermidis,
S. saprophyticus, S. hominis, S. haemolyticus …
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S. aureus (S. doré)
S. coagulase négative ( S. blanc)
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Mise en évidence de la coagulase libre
0,5 ml de culture bactérienne en bouillon cœur cervelle de 18h
+
0,5 ml de plasma citraté de lapin
3 à 4 heures à 35°C
CAILLOT ?
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Réservoir
- environnement : air, eau, sol, aliments, mobilier, matériels
- vit à l ’état commensal sur la peau et les muqueuses des
hommes et des animaux
 réservoir principal du staphylocoque : homme lui-même :
- homme malade, porteur de lésions
- homme sain qui héberge la bactérie au niveau des fosses
nasales, de l ’intestin, de la peau (mains, creux axillaire,
périnée) et de la gorge.
Rq : 80 % de porteurs sains dans le personnel soignant !!
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Niches écologiques
S. aureus
S. epidermidis
S. capitis
S. epidermidis
S. haemolyticus
S. hominis
S. aureus
S.
auricularis
S.
epidermidis
S. hominis
S. epidermidis
S. saprophyticus
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Habitat et épidémiologie
Habitat préférentiel de SAU: muqueuse nasale
En dehors de tout contact hospitalier
20% - 60% - 20%
Porteurs permanents
Non Porteurs
Porteurs transitoires
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Transmission
- directe : inter-humaine à partir des lésions ouvertes, par
contact, par dissémination manu portée.
- indirecte :
 objets contaminés (en milieu hospitalier :
vêtements, literies, objets usuels, matériel médical)
 aliments
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Pathogénie
- porte d ’entrée : cutanée (le plus souvent) : plaie (même
minime), excoriation, point de pénétration d ’un cathéter,
brûlures, dermatose…
- facteurs de virulence et de pathogénicité de S. aureus :
> toxines (hémolysines, leucocidine, entérotoxine, toxine du
syndrome du choc toxique TSST-1, toxine épidermolytique)
> enzymes (coagulase rôle dans les thrombophlébites;
fibrinolysine  embols septiques  métastases à
l ’origine de foyers II)
- aptitude à adhérer aux épithéliums et structures
inertes (corps étranger, prothèse), et production d ’un 10
biofilm
Clinique des infections à S. aureus
1. Infections cutanées, sous-cutanées et muqueuses
- épidermiques : impétigo, dermatose bulleuse
- follicule pilo-sébacé : folliculite (abcès de la gaine du poil)
qui peut aboutir à la nécrose de tout l ’appareil pilo-sébacé
et donner un furoncle ou de l ’anthrax (conglomérats de
furoncles) évoluant vers un abcès, une lymphangite ou une
bactériémie.
- tissu sous-cutané : abcès, panaris, cellulite..
2. Infections de la sphère ORL
- sinusite, otite, angine...
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3. Autres localisations
- vasculaire : lymphangite, phlébite
- pleuro-pulmonaire : abcès bulleux
- ostéoarticulaire (traumatologie, chirurgie orthopédique)
- cardiaque : endocardites :
> sur valves natives : dues à une infection sur
cathéter veineux, sur fistule artérioveineuse, chez les
toxicomanes (IV)
> sur valves prothétiques (S. epidermidis)
- cérébro-méningées : abcès du cerveau, méningite
- génito- urinaire : pyélonéphrite chez le diabétique
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4. Septicémies à S. aureus
 passage du staphylocoque dans le sang à partir d ’un
foyer primaire compliqué de thrombophlébite.
- graves, risques de métastases septiques
5. Toxi-infections alimentaires
- dues à l ’ingestion d ’entérotoxine préformée dans
l ’aliment
- troubles d ’apparition précoce (moins de 3 h) :
vomissements, diarrhées, déshydratation, absence de
fièvre
- évolution bénigne sauf chez le nourrisson et le sujet âgé
(déshydratation)
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6. Entérocolite staphylococcique post-antibiotique
- exceptionnelle
- due à la prolifération de staphylocoque antibiorésistant
et producteur d ’entérotoxine (ces bactéries doivent être
recherchées dans les selles).
7. Syndrome de choc toxique staphylococcique
- décrit en 1978 aux Etats- Unis, chez les femmes en
période menstruelle utilisant des tampons périodiques
- due à la toxine TSST-1 du S. aureus
- fièvre, hypotension, érythrodermie suivie d ’une
desquamation scarlatiniforme au niveau de la paume des
mains et de la plante des pieds et atteinte pluriviscérale.
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Diagnostic
1. Direct +++
- les prélèvements doivent être pratiqué AVANT toute
antibiothérapie et dans des conditions d’asepsie rigoureuse.
- hémocultures, LCR, urines, pus, biopsie, aspiration
bronchique, écouvillonnage.
- la présence de staphylocoque aureus ( et à plus forte
raison de staphylocoque coagulase négative) n ’est pas
obligatoirement synonyme d ’infection.
 examen direct microscopique après coloration de Gram :
cocci Gram positif en amas (tétrades, grappe de raisin) =
indication diagnostic importante mais la certitude n ’est 15
obtenue qu’après la culture.
 culture facile (milieux standards, milieu sélectif), colonie
de couleur jaune.
 identification : tests positifs pour S. aureus
- COAGULASE
- agglutination au latex
- DNase
ces tests sont négatifs pour les staphylocoques blancs
 antibiogramme (étude de la sensibilité de la bactérie
aux antibiotiques) est indispensable.
2. Indirect : sérologie
= dosage des anticorps antistaphylolysines et antiacide
téichoïque
- peut être intéressant dans certaines situations mais ne
remplace pas la culture.
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Traitement
- antibiogramme indispensable, car la sensibilité des
souches aux antibiotiques est en constante évolution.
( méthode en milieu liquide, méthode en milieu gélosé avec
disque ou bandelette imprégnée d ’antibiotique)
- > 95 % des souches sont résistantes à la pénicilline G
- staphylocoque d ’origine communautaire : 90 % sont
sensible à la méticilline (ou oxacilline) = méti S
- staphylocoque d ’origine hospitalière : 20 à 60 % sont
résistant à la méticilline (ou oxacilline) = méti R
cette résistance peut s ’accompagner d ’une résistance à
toutes les céphalosporines et aux fluoroquinolones, aux
macrolides et aux aminosides
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- la vancomycine, la téicoplanine , la rifampicine, l ’acide
fusidique et la fosfomycine restent actifs (le plus
souvent).
Indications du traitement
 staphylococcies superficielles : pas obligatoirement
d ’antibiotique (panaris et abcès doivent être incisés)
 staphylococcies profondes : choix de l ’antibiotique
fonction de :
- la sensibilité du germe
- des propriétés de diffusion de l ’antibiotique au niveau du
siège de l ’infection
- de la gravité de l ’infection
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Prophylaxie des staphylococcies
- prévention des toxi-infections alimentaires collectives :
stricte application des règles d ’hygiène professionnelle
(hygiène des mains, des tenues, des locaux …)
- recherche et éradication des gîtes staphylococciques
chez les porteurs
- traitement des lésions pouvant représenter une porte
d ’entrée pour des infections plus graves
- antibioprophylaxie per-opératoire (en chirurgie
orthopédique et cardio-vasculaire) :
- recherche et éradication de tout foyer
staphylococcique les jours précédent l ’intervention
- antibiotique antistaphylococcique pdt 24 h
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- respecter les règles d ’hygiène hospitalière : lavages des
mains, désinfection soigneuse lors de tout geste invasif
(pose de cathéter …)
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Infections à staphylocoques à coagulase
négative (staphylocoques blancs)
= bactéries opportunistes responsables d ’infections
nosocomiales ou iatrogènes
- dans certains secteurs chirurgicaux : chirurgie cardiovasculaire, neurologique, orthopédique
- touchent les sujets au terrain particulièrement
fragilisé : cancérologie, néonatalogie, SIDA …
- sont souvent la conséquence des techniques de
perfusion ou de la mise en place de matériel étranger
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Clinique
- infections développées sur cathéter (phlébite, cellulite,
lymphangite), cathéter de dialyse (bactériémie, péritonite)
- endocardite post-opératoire (matériel)
- infections neuro-méningées (néonatale, post-opératoire)
- ostéo-arthrites post-opératoires essentiellement après
prothèse totale de hanche, de genou
- bactériémies chez les immunodéprimés (hémopathie,
transplanté) après les infections précédentes
- infections oculaires post-opératoires
- infections urinaires basses chez la jeune femme
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Diagnostic
Ce sont des hôtes habituels de la peau et des muqueuses.
Pour affirmer ces infections, il est nécessaire d ’avoir des
critères rigoureux : présence des germes
- dans 2 hémocultures faites à 24 h d ’intervalle
- au niveau de la porte d ’entrée, des cathéters, du
matériel retiré lors d ’une intervention
Traitement
Comme pour les staphylocoques dorés, mais ils sont souvent
plus résistants.
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