CELLULITE PERINEALE DESC Réanimation Médicale Février 2004 Noémie Jourde-Chiche Définitions Gangrène pelvi-périnéale: – infection aigüe des parties molles du périné par des germes aérobies et anaérobies.
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Transcript CELLULITE PERINEALE DESC Réanimation Médicale Février 2004 Noémie Jourde-Chiche Définitions Gangrène pelvi-périnéale: – infection aigüe des parties molles du périné par des germes aérobies et anaérobies.
CELLULITE PERINEALE
DESC Réanimation Médicale
Février 2004
Noémie Jourde-Chiche
Définitions
Gangrène pelvi-périnéale:
– infection aigüe des parties molles du périné par des
germes aérobies et anaérobies agissant en synergie
« Dermo-hypodermite nécrosante avec fasciite
nécrosante »
– Conférence de Consensus 2001, Société Française de
Dermatologie (participation de la SFAR)
Gangrène de Fournier:
– «gangrène foudroyante des organes génitaux externes»
Circonstances de survenue
Formes post-opératoires:
– cure d ’hémorroïdes ou de fistule anale, biopsie rectale,
chirurgie urétérale, testiculaire, prostatique ou vésicale
– réparation périnéale, chirurgie gynécologique
Formes post-traumatiques:
– brûlure, plaie, corps étranger
Formes « primitives »:
– décrites par Fournier en 1884
– toujours rechercher une porte d ’entrée: abcès anal ou
périanal, escarre suppurée, infections génito-urinaires,
sténose urétrale, tumeur vésicale ou rectale fistulisée…
Terrains à risque:
– âge >60 ans
– artérite, syndromes d ’hyperviscosité sanguine
– cirrhose, diabète, cancer, hémopathie, VIH
Diagnostic: clinique
Début insidieux: douleur périnéale, œdème,
rougeur des bourses
retentissement général: sepsis sévère, choc parfois
scrotum tendu, noirâtre, verge infiltrée,
phlyctènes, crépitation neigeuse à la palpation,
zones cutanées hypoesthésiques
Pas d ’imagerie nécessaire au diagnostic
Evolution
Extension souvent importante: fascia connectés
– région périanale
– région inguinale, paroi abdominale, flancs
– souvent préservés: testicules, corps caverneux,
anorectum
Rarement myonécrose
Retentissement général: sepsis, choc septique
Mortalité: 20 à 50% selon les séries
Traitement
Réanimation
Antibiothérapie
Chirurgie
Oxygénothérapie hyperbare
Réanimation
Hospitalisation d’emblée en réanimation
Correction de l’hypovolémie (comme pour les
brûlés), +/- amines vasopressives
Nutrition, correction des troubles hydroélectrolytiques
Anticoagulation
Ventilation mécanique
Prélèvements bactériologiques: hémocultures aéro
et anaérobies, écouvillonages, prélèvements souscutanés
Antibiothérapie
Débutée en urgence, probabiliste puis
éventuellement adaptée
Infection synergique par des germes anaérobies et
aérobies
– BGN et entérobactéries: E. Coli, Klebsielle, Proteus
– Streptocoques et Entérocoques
– rarement Staphylocoques
– anaérobies stricts: Clostridium, Bacteroides
Double ou triple antibiothérapie probabiliste:
– pénicilline à large spectre avec inhibiteur de bêta-
lactamase: TAZOCILLINE, ou TIENAM si allergie à la
pénicilline ( attention au synergisme bactérien avec
production de bêta-lactamases par certains BGN)
– aminoside: GENTALLINE, AMIKLIN
plutôt que fluoroquinolone
– +/- imidazolé: FLAGYL
Durée: au moins 3 semaines, et jusqu’à disparition
des signes infectieux généraux et locaux
Chirurgie
Précocité: facteur pronostique important
1ère intervention dès le diagnostic posé et les paramètres vitaux
stabilisés, patient intubé et ventilé sous anesthésie générale
Mise à plat:
incisions et excisions larges des tissus nécrosés,
décollements sous-cutanés, effondrement des logettes
Drainage par lames transfixiantes
Dérivation urinaire: cystostomie,
cystocath, ou sonde urinaire laissée en place
Dérivation fécale précoce (colostomie transverse gauche):
facteur pronostique
Benizri E, Urology 1996
Chirurgie
Reprise chirurgicale
– le lendemain puis toutes les 48 h (résections
complémentaires)
– Autres gestes: drainage de fistule anale…
Prélèvements bactériologiques à chaque
intervention
– évolution des pathogènes dans le temps (apparition de
Pyocyanique)
Pansements chirurgicaux quotidiens
A distance
– Remise en continuité digestive
– Chirurgie reconstructrice
Oxygénothérapie hyperbare
Absence d ’étude randomisée, mais arguments
physiopathologiques
augmentation de la pression partielle tissulaire en
O2:
– vasoconstriction des territoires sains, et diminution de
l ’œdème favorisant l ’ischémie
– redistribution du flux sanguin vers les territoires
ischémiés
OHB
Effet anti-infectieux:
– effet bactéricide directe de l ’O2 sur les germes
anaérobies, ou effet bactériostatique
– restauration du pouvoir bactéricide des PNN
– restauration de l ’activité in situ des antibiotiques
(aminosides et fluoroquinolones)
Effet cicatrisant:
– stimulation de l ’angiogénèse
– augmentation de la croissance fibroblastique
– formation d ’un bourgeon charnu
Organisation:
– 1ère séance juste après le premier geste chirurgical, si
paramètres vitaux stables
– 2 séances de 90 minutes/jour pendant 5 jours
– 1 séance/jour ensuite en cas d ’efficacité
Limites:
– disponibilité du caisson
– CI absolues: pneumothorax non drainé, bronchospasme
serré évolutif
Résultats:
– 46 gangrènes périnéales, 93% sepsis, 75% choc, en
moyenne 17 séances d’OHB (3-35), 21% mortalité
Brunet C et coll, Chirurgie, 1992, 118
Evolution d’un patient
Conclusion
Cellulite périnéale: infection synergique
aéro+anaérobie
Rare mais grave (20-50% mortalité)
Prise en charge médico-chirurgicale agressive et
urgente
Résultats encourageants de l’oxygénothérapie
hyperbare lorsqu’elle est disponible
Bibliographie
Conférence de Consensus 2001, Société Française de Dermatologie,
Erysipèle et fasciite nécrosante: prise en charge
Infections anaérobies des tissus mous, Wattel et al
Place de l’OHB dans le traitement des fasciites nécrosantes,
Mathieu, Conf Cons 2001
Traitement chirurgical des gangrènes du périnée, Fabiani et Benizri,
Encycl Med Chir 1998
Gangrènes du périnée: plaidoyer pour une conduite thérapeutique
standardisée à propos de 30 observations, Brunet et al, Chirurgie
1992
Infections gangréneuses des tissus mous: sévérité et pronostic,
Barthélémy et al, Bull Med Sub Hyp 1997