Le vécu des intervenants psychosociaux œuvrant au sein des CSSS
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Transcript Le vécu des intervenants psychosociaux œuvrant au sein des CSSS
Le vécu des intervenants
psychosociaux œuvrant au
sein des CSSS
Par
Danielle Maltais, Ph.D.
Université du Québec à Chicoutimi
(UQAC)
Mai 2014
Plan de la présentation
1. Mise en contexte de l’étude
1.1 Objectifs de l’étude
1.2 Déroulement de la recherche
2. Principaux
résultats
2.1 Types de tragédie ou de sinistre les plus souvent rencontrés
2.2 Rôles et responsabilités des intervenants
2.3 Qualités requises
2.4 Soutien offert aux intervenants
2.5 Partenariat avec les organismes de la communauté
2.6 Sources de satisfaction et d’insatisfaction
2.7 Difficultés rencontrées
2.8 Facteurs de risque et de protection
2.9 Retombées de l’intervention en situation de crise
2.10 Quelques données sur le volet quantitatif de la recherche
2.11 Recommandations
3. Conclusion
3
Mise en contexte de l’étude
Étude financée par le CRSH
Collecte sur le terrain: 2012-2013
Étude mixte
Différents types de répondants:
Gestionnaire d’Agences de santé et de
service sociaux (ASSS)
Responsable local du volet psychosocial
Intervenants psychosociaux des équipes
d’urgence
4
Mise en contexte de l’étude (suite)
Différentes stratégies de collecte des
données:
Entrevue individuelle semi-dirigée
Questionnaire auto-administré
Entrevue de groupe
Aujourd’hui:
Résultats concernant les entrevues de groupe
auprès des membres des équipes d’urgence et
des entrevues individuelles réalisées auprès des
responsables locaux des CSSS
5
Objectifs de l’étude
1)Recenser les principales sources de
satisfaction/d’insatisfaction et les difficultés
rencontrées par les intervenants sociaux (IS)
qui travaillent en situation de crise
2) Identifier les impacts positifs et négatifs de
l’intervention en situation de crise sur la santé
biopsychosociale et la performance au travail
des IS
3) Identifier les facteurs de risque et de
protection qui contribuent à la résilience ou
non de ces intervenants
6
Déroulement de l’étude
Entrevue semi-dirigée auprès de 8
gestionnaires d’ASSS
Entrevue semi-dirigée auprès de 51
responsables de mesures d’urgence au sein
des CSSS
Onze rencontres de groupe réunissant 63
intervenants psychosociaux de 11 CSSS
répartis dans différentes régions sociaux
sanitaires du Québec
Questionnaire auto-administré : 291
intervenants psychosociaux
7
Caractéristiques des intervenants
psychosociaux (n=63)
Femmes: 76, 2 %
Âge moyen: 43 ans
41 à 50 ans= 42,9 %
31 à 40 ans=28,6 %
Travailleur social ou technicien en travail social=
69,8 %
74,6 % considèrent que leur travail habituel est
assez, très ou extrêmement stressant
93,7 % considèrent que leur niveau de stress est
assez, très ou extrêmement stressant en
situation de tragédies ou de sinistre
8
Caractéristiques des
responsables locaux (n=51)
Femmes: 60,8 %
41 ans ou plus = 70, 6 %
51 % ont une maîtrise
49 % occupent leur fonction depuis 3 ans ou moins
78,4 % ont 4 ans ou plus d’expérience dans le
domaine de l’intervention sociale en cas de sinistre
60,8 % trouvent que leur travail est très ou assez
stressant
77,7 % estiment que leur niveau de stress est assez,
très ou extrêmement stressant en situation de
tragédies ou de sinistre
9
Types de tragédie ou de sinistre les plus
fréquents dans les communautés
Intervenants
Responsables
Décès inattendus ou prématurés
Suicides
Incendies
Inondations
Accidents de travail
Accidents de route
Meurtres
Pandémies
Fermetures d’usines
Intempéries
Crises familiales
Violence conjugales
Incendies
Suicides
Accidents de la route
Inondations
Pandémie
Décès
Accidents de travail
Meurtres
Intempéries
Noyades
Fermetures d’usines
Types de tragédies ou de sinistres les
plus fréquents dans les communautés
Sinistres:
En général, une à deux reprises par
année
Tragédies:
Environ 6 à 7 fois par année
11
La mise en alerte
Sinistre:
Municipalité
ASSS
Responsable local
Tragédie:
Organismes ou entreprises
Info-Social
Personnes directement affectées par la
tragédie
12
Rôles et responsabilités des
intervenants sociaux
Première étape : Procéder à une collecte des
données
Déterminer le nombre de victimes (ampleur et
gravité de la situation)
Évaluer leur niveau de désorganisation
Identifier les personnes nécessitant un soutien
psychosocial et celles vulnérables
Identifier les besoins des victimes
Diffuser de l’information
13
Rôles et responsabilités des
intervenants sociaux
Deuxième étape: soutenir les sinistrés
Rencontres individuelles ou de groupe
Animer des séances de verbalisation
Écouter les victimes
Gérer les crises
Valider/normaliser les émotions des victimes
Référer à des ressources
Exécuter diverses tâches (relocaliser, acheter des
vêtements, annoncer des décès, etc.)
Relances téléphoniques
Assurer un suivi auprès de certaines personnes
14
Qualités requises
Intervenants
Responsables
Capacité à gérer son stress
Grande capacité à s’adapter et à
s’organiser
Autonomie
Capacité à garder son sang-froid
Flexibilité, disponibilité,
polyvalence, débrouillardise
Bonne esprit d’équipe
Capacité à demander de l’aide
Capacité à établir ses limites
Confiance en ses propres
capacités
Calme
Créativité
Capacité d’analyse
Capacité à gérer son stress
Grande capacité à s’adapter
Proactif, esprit d’initiative et
leadership
Bonne capacité d’analyse
Capacité à garder son sang-froid
Être capable de gérer ses
émotions
Bonne capacité de recul
Capacité à établir ses limites
Confiance en ses propres
capacités
Flexibilité, disponibilité
Mobilisable rapidement
Bon sens d’organisation
Aptitudes à adopter auprès des
victimes
Empathie
Écoute active
Patience
Compassion
Ouverture d’esprit
Non-jugement
Sensibilité, douceur, chaleur
16
Soutien offert aux intervenants: leur
point de vue
5 groupes sur 11
Pas de supervision ou de soutien formel pendant et
après leurs interventions
7 groupes sur 11
Entraide entre pairs demeure la principale source de
soutien
3 groupes sur 11
Supervision offerte de façon non structurée ou non
systématique
3 groupes sur 11
Supervision de la part de leur gestionnaire mais 2 sur
3 reçoivent surtout des critiques
17
Soutien offert aux intervenants: le point de vue
des responsables locaux
36 sur 51
Uniquement supervision clinique sur
demande
Leurs formes:
Rencontres de groupe ou individuelles
surtout pour retour opérationnel (n=23)
26 sur 51:
Service d’aide aux employés
18
Partenariat avec les organismes de la
communauté
Intervenants
4 sur 11 auraient de bonnes
relations avec leurs partenaires
7 sur 11 ont des liens de
collaboration soient satisfaisants
ou insatisfaisants avec l’un ou
l’autre de leurs partenaires
Problèmes constatés:
Méconnaissance générale des
rôles des intervenants sociaux
Pression indue sur les TS
Réception d’ordres non adéquates
Problèmes de communication
Responsables
29 sur 51 auraient de bonnes
relations avec leurs partenaires
Problèmes constatés:
Méconnaissance des rôles de
chacun
Responsabilités mal définies
Méconnaissance des protocoles
d’intervention
Bonnes pratiques:
Rencontres annuelles des
partenaires
Pratiques de simulation
Comité se réunissant
régulièrement
Sources de satisfaction
Challenge et adrénaline provoqués par
l’intervention en situation de crise
Sentiment d’utilité, de satisfaction, de fierté, de
valorisation, d’efficacité et de gratification
Sentiment de faire la différence dans la vie des
victimes
Sentiment de s’accomplir
Sentiment du devoir accompli
Satisfaction d’avoir donné le meilleur de soi-même
Retombées positives de leurs interventions
20
Sources de satisfaction
Travail d’équipe: esprit d’équipe, solidarité et
humour
Soutien des collègues
Liens avec les partenaires
Côtoyer des sinistrés : partager leur intimité
Authenticité des échanges avec les victimes
Diminution de son sentiment d’impuissance face
à la situation problématique
21
Sources de satisfaction
Comparativement au travail régulier:
Moins de paperasses à compléter
Plus de souplesse et de flexibilité dans les
interventions à réaliser
Nombre moins élevé de clients à rencontrer
Niveau d’autonomie décisionnel et d’initiative
plus élevé
Possibilité d’accumuler des heures de travail
Compensation monétaire offerte
22
Sources d’insatisfaction
Absence de coordination du MSSS et des ASSS
Manque de formation tant théorique que pratique
Manque de formation clinique de certains supérieurs
Manque de temps pour se préparer à intervenir
Manque de clarté dans les consignes et dans les
attentes face aux intervenants sociaux
Manque de soutien de la part des CSSS
Manque d’organisation au sein des CSSS
Obligation de prendre seul des décisions importantes
Manque d’organisation au sein des municipalités
Rémunération insuffisante lors des jours fériés
23
Sources d’insatisfaction
Non reconnaissance des besoins de soutien à
long terme de certaines victimes
Le fait de ne pas être remplacé au sein de son
équipe habituelle
Obligation de reporter ses rendez-vous avec ses
clients réguliers
Absence de suivi auprès des sinistrés
Déresponsabilisation des partenaires
Présence des médias sur les lieux
Peu d’implication des jeunes intervenants au sein
des équipes d’urgence
24
Difficultés rencontrées
Difficulté de se libérer en raison d’obligations familiales
Nombre restreint d’intervenants se portant volontaires
Surcharge de travail des membres de l’équipe
d’urgence
Surcharge de travail lors du retour à la vie normale
Refus des responsables de programmes à libérer
leurs intervenants lors de situation de sinistre
Manque de collaboration et d’arrimage avec certains
partenaires (outrepasse leur mandat)
Manque d’informations sur les situations
problématiques
Manque d’outils pour intervenir
25
Difficultés rencontrées
Méconnaissance des partenaires quant aux
rôles et fonctions des intervenants sociaux
Différences dans les manières d’agir auprès
des sinistrés
Manque de reconnaissance de la profession
de la part des membres du corps médical
Difficulté à trouver des sources
d’hébergement pour les personnes en
détresse
26
Difficultés rencontrées
Remise en question de ses propres décisions et capacités à
intervenir
Longévité de l’intervention: grande fatigue et épuisement
émotionnel
Difficulté à rejoindre son supérieur ou d’autres membres de
l’équipe
Absence d’espaces pour recevoir les individus affectées
Complexification des mécanismes de transmission des
informations ou des demandes de permission au sein des
CSSS
Manque de contacts entre les membres de l’équipe d’urgence
des CSSS
Changements fréquents dans les conditions d’admission au
sein des organismes de la communauté
27
Difficultés rencontrées
Intervenir auprès:
Personnes souffrant de problèmes de santé
mentale (non volontaires et à risque de
désorganisation)
Personnes fortement intoxiquées (difficulté à
évaluer la situation)
Des jeunes victimes(charge émotive fort
élevée)
Minorités ethniques (manque de
connaissances sur les us et coutumes et
difficultés à communiquer)
28
Difficultés rencontrées
Intervenir auprès:
Personnes aux prises avec des pertes de
mémoire et des personnes âgées à mobilité
réduite
Clients faisant preuve d’agressivité
Clients non-volontaires
Membres de l’entourage (très inquiets de la
situation)
Personnes présentant plusieurs problématiques
sociales
Personnes présentant un choc post-traumatique
ou une trop grande charge émotive
29
Facteurs organisationnels
facilitant
Offrir la formation du MSSS sur une base régulière
Soutien des ASSS pour la formation
Supervision clinique
Être bien informé de la situation
Réception de consignes claires
La présence d’un coordonnateur qui guide les
intervenants
Proximité avec la communauté (obtention rapide
d’informations)
Occasions de verbaliser ses émotions avec ses
collègues
30
Facteurs organisationnels
facilitant
Reconnaissance officielle du travail des
membres de l’équipe d’urgence
Volontariat des intervenants pour la garde
sociale et pour l’équipe des mesures d’urgence
Stabilité de l’équipe des mesures d’urgence
Possibilité d’aménager son horaire de travail
Intervenir en équipe
Assurer la sécurité des intervenants
Bonne collaboration avec les partenaires
31
Facteurs organisationnels
facilitant
Disposition d’outils: journal de bord, téléphone
cellulaire, guides d’intervention,
documentation, équipement adapté
Port de dossards
Présence d’un lieu propice pour intervenir
individuellement auprès de certaines victimes
ou proches
Rencontres régulières au cours de l’année de
l’équipe des mesures d’urgences
Délestage des tâches régulières
32
Facteurs organisationnels facilitant
Qualités des supérieurs:
Ouverture, compréhension, souplesse et
sentiment de confiance face à ses intervenants
Formés en tant que cliniciens et non pas
seulement en tant que gestionnaires
Comportements des supérieurs:
Disponible et à l’écoute des intervenants
À l’affût de ce que peuvent vivre les intervenants
S’assurer que les intervenants ne sont pas
épuisés
Soutien lors des demandes de congé
33
Facteurs personnels facilitant
Expérience acquise dans le domaine de
l’intervention en situation de crise
Adoption de bonnes habitudes de vie
Stabilité dans sa vie personnelle et émotionnelle
Capacité à prendre soin de soi-même
Capacité à lâcher-prise
Capacité à garder une distance émotive face aux
situations
Capacité à mettre ses limites
Soutien des membres de sa famille
Utilisation de techniques de relaxation
34
Facteurs personnels qui peuvent
nuire au travail des IS
Manque d’expérience des intervenants en
intervention en situation de crise
Intervenir rarement en cas de sinistre
Difficulté à gérer son stress
Difficulté à mettre ses limites
Difficulté à gérer l’inconnu
Le fait d’être soi-même sinistré
Avoir des attentes trop élevées envers soi-même
Vivre des situations difficiles
Avoir vécu des situations similaires aux victimes
35
Facteurs organisationnels qui
peuvent nuire au travail des IS
Le fait d’obliger les intervenants à intervenir
Manque de mises à jour dans les formations offertes
aux intervenants
Absence de pratique sur le terrain
Structure top-down (délais dans les prises de décision)
Manque de matériel à la disposition des intervenants
Manque de reconnaissance du travail accompli
Manque de supervision et de soutien clinique
Absence de rencontres régulières de l’équipe
d’urgence
Roulement du personnel et des gestionnaires
36
Retombées professionnelles
positives
Possibilité de sortir de la routine habituelle
Diversification de sa pratique
Découvertes de nouvelles façons de travailler
Découverte de forces insoupçonnées
Le fait de vivre de nouvelles expériences
stimulantes
Acquisition d’une plus grande confiance dans ses
capacités professionnelles et dans ses habiletés à
gérer son stress
Développement de nouvelles habiletés
professionnelles
37
Retombées professionnelles
positives
Développement de nouvelles
connaissances face à des problématiques
ou à de nouvelles clientèles
Modification des perceptions négatives
face à certains types de clientèles
Solidification des équipes, resserrement
des liens entre les intervenants
Plus grande reconnaissance du rôle des
IS
38
Retombées personnelles
positives
Remise en question de ses valeurs
personnelles
Modification face au sens accordé à la vie et
à ses proches
Recul face à ses propres problèmes
personnels
Reconnaissance de la nécessité de bien
prendre soin de soi et de ses proches
Plus grande confiance en l’humanité
Diminution de son sentiment d’impuissance
39
Retombées professionnelles
négatives
Stress élevé
Charge de travail augmentée
Chamboulement de son horaire de travail
Diminution de son niveau d’empathie
Effritement de la compassion
Apparition de symptômes de fatigue et
d’épuisement professionnel
Perte d’intérêt face à son travail habituel et à
sa routine
40
Retombées personnelles
négatives
Avec avancement en âge: plus de difficultés à
récupérer
Contre-transfert des problèmes rencontrés
Apparition de symptômes physiques
Fragilisation du système immunitaire
Possibilité de développer du stress posttraumatique (traumatisme vicariant) et des
symptômes d’ anxiété
Prise de congé de maladie
Manque de temps pour sa propre famille
41
Quelques données quantitatives
26, 8 % des IS présentent une détresse
psychologique si l’on tient compte de l’âge et du
sexe.
31 % considèrent que son réseau de soutien
social est moyen ou faible
Épuisement professionnel modéré: (Maslach
Burnout Inventory)
Entre 21,1 % et 28, 4 % selon les trois items
mesurés (épuisement, dépersonnalisation et
accomplissement personnel
Épuisement professionnel élevé:
Entre 8,2 et 11, 4 % selon les trois items mesurés
42
Quelques données quantitatives
Emploi habituel (n=291)
Mesure du stress psychologique:
Plus que la moyenne: 39,5 %
Stress extrême: 5,5 %
Lors du dernier sinistre
(n=171)
Mesure du stress psychologique:
Plus que la moyenne: 28,7 %
Stress extrême: 2,9 %
Risque d’épuisement
professionnel:
Risque moyen: 38,6 %
Fatigue de compassion:
Traumatisme vicariant:
Risque modéré: 19, 3 %
Certains risques: 67, 8 %
Risques minimaux: 12, 9 %
Risque moyen: 21, 0 %
Satisfaction de compassion:
Risque moyen: 54, 7 %
Risque élevé: 45,3 %
Recommandations des intervenants:
Phase de prévention et de préparation
Offrir aux membres des équipes d’urgence diverses
formations et des mises à jour des connaissances sur
les meilleures pratiques.
Faire plus d’exercices concrets (ex. : simulations).
Assurer une meilleure coordination des programmes
de mesures d’urgence et offrir un meilleur soutien aux
équipes de mesures d’urgence des CSSS.
Transférer les connaissances existantes au sein des
CSSS.
Organiser des rencontres régulières avec des
représentants des Agences régionales des services de
santé et des services sociaux.
44
Recommandations des intervenants:
Phase de prévention et de préparation
Organiser annuellement plus de rencontres
d’équipe dans les CSSS pour les
intervenants qui font de la garde sociale ou
qui sont membres de l’équipe d’urgence.
Conscientiser les gestionnaires sur les divers
enjeux de l’intervention en situation de crise,
de tragédie ou de sinistre ainsi que sur le
vécu des intervenants qui travaillent dans ce
domaine.
Sensibiliser les médecins et les gestionnaires
de programmes sur le rôle des IS.
45
Recommandations des intervenants:
Phase de prévention et de préparation
Reconnaître l’expertise des travailleurs
sociaux en ce qui a trait à l’intervention en
situation de crise, de tragédie ou de sinistre.
Tenir compte des recommandations émises
par les intervenants sociaux à la suite des
retours sur les événements.
Sensibiliser les intervenants sociaux sur les
moyens pour prendre soin d’eux-mêmes.
Sensibiliser les intervenants sur le
traumatisme vicariant et les outiller
relativement à cette problématique.
46
Recommandations des intervenants:
Phase de prévention et de préparation
Informer les IS sur la baisse d’énergie qu’ils
peuvent ressentir à la suite de leur
implication lors de l’application des mesures
d’urgence.
Normaliser les réactions et sentiments que
peuvent vivre les intervenants.
Garder à l’esprit que les sinistres peuvent
arriver à tout moment.
Amorcer une réflexion sur les différentes
situations susceptibles de survenir.
47
Recommandations des intervenants:
Phase de prévention et de préparation
Sensibiliser la population et les
employeurs sur les facteurs de risque
dans chacune des régions du Québec.
Se préparer à l’éventualité d’une
catastrophe.
Valoriser et faire connaître le travail des
intervenants sociaux membres de l’équipe
des mesures d’urgence au sein des CSSS
et auprès de la population.
48
Recommandations des intervenants:
Phase d’intervention psychosociale
Libérer les intervenants sociaux de leurs
tâches habituelles lorsqu’ils interviennent
en situation de tragédie ou de sinistre.
Prévoir des intervenants supplémentaires
pour prendre la relève de ceux qui
interviennent pendant une longue période
de temps.
Établir un meilleur partage des tâches
entre les différents intervenants.
49
Recommandations des intervenants:
Phase d’intervention psychosociale
Favoriser le jumelage d’intervenants séniors et
juniors pour que s’effectue un transfert d’expertise.
Encourager les jeunes intervenants à s’impliquer
davantage au sein des équipes de garde sociale
et des mesures d’urgence.
Instaurer un mécanisme de soutien formel sous
forme de mentorat et de supervision pour les
membres de l’équipe d’urgence.
Offrir un lieu et du temps de verbalisation aux
intervenants lorsqu’ils ressentent le besoin
d’échanger et de ventiler sur des situations qui se
sont avérées difficiles à gérer.
50
Recommandations des intervenants:
Phase d’intervention psychosociale
Permettre aux intervenants d’échanger en
groupe sur des situations cliniques avec les
autres membres de l’équipe.
Recevoir du soutien des gestionnaires et des
coordonnateurs des mesures d’urgence.
Faire confiance aux capacités des
intervenants.
Pouvoir prendre des congés, des pauses et
du temps pour reprendre ses esprits.
Offrir de meilleures conditions salariales aux
intervenants sociaux.
51
Recommandations des intervenants:
Phase d’intervention psychosociale
Privilégier le volontariat pour le recrutement des
intervenants sociaux qui effectuent des gardes
sociales et qui sont membres de l’équipe des
mesures d’urgence.
Augmenter les effectifs au sein de l’équipe des
mesures d’urgence pour que la répartition du
travail se fasse plus adéquatement.
Interpeller les intervenants des autres équipes à
l’intérieur des CSSS.
Mettre en place dans chaque établissement public
du réseau de la santé et des services sociaux une
équipe de crise.
52
Recommandations des intervenants:
Phase d’intervention psychosociale
Engager un intervenant social de façon
permanente pour effectuer les périodes de
garde les soirs, les nuits et les fins de
semaine.
Assurer la présence permanente d’un
intervenant de crise dans les urgences des
hôpitaux.
Constituer une liste de rappel afin d’obtenir
du soutien d’autres intervenants sociaux
lorsqu’un surplus de tâches se présente.
53
Recommandations des intervenants:
Phase d’intervention psychosociale
Établir des ententes claires entre les CSSS
d’une même région pour favoriser la
collaboration et le soutien mutuels en cas de
besoin.
Uniformiser les pratiques au sein des équipes
de mesures d’urgence et avoir un plan
d’action bien établi.
Offrir plus d’outils (documents, guides
d’intervention, GPS) pour aider les IS dans la
réalisation de certaines de leurs tâches.
54
Recommandations des intervenants:
Phase d’intervention psychosociale
Augmenter le nombre de lits de crise disponibles.
Mettre moins de pression sur les intervenants
sociaux en ce qui a trait à la tenue de statistiques
ou de standards à respecter.
Se soucier de la qualité et non de la quantité des
interventions effectuées au sein du CSSS.
Pouvoir soutenir les citoyens dans leurs
demandes et négociations auprès des autorités
municipales.
Assurer un suivi de dossiers auprès des
intervenants sociaux effectuant des périodes de
garde sociale.
55
Recommandations des intervenants:
Phase de rétablissement
Reconnaître le travail des intervenants
sociaux qui effectuent des gardes sociales
et qui interviennent en situation de crise,
de tragédie ou de sinistre
56
Conclusion
L’intervention psychosociale en cas de
tragédie ou de sinistre semble représenter
un défi de taille pour les intervenants
La formation, l’expérience et le volontariat
semblent être des atouts facilitant le travail
des intervenants
Le retour à la routine semble présenter
des défis de taille
Soutien de l’organisation est essentiel
57