File - Cours L3 Bichat 2012-2013

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UE: Agents infectieux – Hygiène – Aspects généraux
Protozooses digestives
Jean MENOTTI
Laboratoire de Parasitologie-Mycologie
Hôpital Saint-Louis
AP-HP / Université Paris Diderot
Mise à jour le: 11.02.2013
Classification protozoaires
digestifs
• Amibes
– Entamoeba histolytica
• Flagellés
– Giardia intestinalis
• Coccidies
–
–
–
–
Cryptosporidies
Cystoiospora belli
Sarcocystis hominis
Cyclospora
Amibiase
• Ensemble de troubles causés par Entamoeba
histolytica.
• Protozoaire
• Les autres amibes digestives Entamoeba
dispar, Entamoeba coli, Entamoeba hartmanni,
Pseudolimax butschlii, Endolimax nana ne sont
pas (ou très peu) pathogènes
Amibiase :
cycle
Phase digestive, au niveau du
colon : amibiase intestinale
Risque de dissémination par voie
sanguine et de localisations
extra-digestives : foie, poumon,
cerveau
Plusieurs formes parasitaires :
formes végétatives mobiles et
kystes
Formes parasitaires
Trophozoïtes (ou formes végétatives)
•
•
•
•
•
•
20 - 40 microns
Mobiles (pseudopodes)
Fragiles
Localisées au niveau du colon
Peuvent se transformer en formes
végétatives hématophages
Envahissement de la paroi colique et
diffusion par voie sanguine (amibiase
hépatique, pulmonaire…)
Kystes (= formes de résistance)
•
•
•
•
•
12-15 microns
4 noyaux
Eliminés dans les selles
Directement infectants
Très résistants
Amibiase : distribution
géographique
L ’amibiase est cosmopolite, particulièrement dans les pays chauds
à niveau d’hygiène bas.
Amibiase : contamination
Toujours à partir de kystes
•
•
•
•
Eau sale
Aliments consommés crus, souillés par des kystes
Mains sales d’un porteur (auto-infestation possible)
Contaminations familiales et interhumaines
• Rôle des mouches et des cafards dans la
dissémination
• Rôle des conditions d’hygiène +++
Amibiase intestinale
Amibiase intestinale aiguë = dysenterie
amibienne
Incubation : silencieuse ou douleurs abdominales
ou diarrhée apyrétique
Période d’état
• diarrhée glairo-sanglantes (5 à 20 selles)
• douleurs abdominales : épreinte, ténesme
• Pas de fièvre
• déshydratation, amaigrissement, asthénie
Formes chroniques
Douleur abdominales
Diarrhée
Physiopathologie de l’amibiase
intestinale aiguë
Invasion de la
muqueuse
intestinale par des
formes végétatives
hématophages
Amibiase hépatique
La complication extra-intestinale la plus fréquente
– Toujours au décours d’une amibiase intestinale, qui peut être
passée inaperçue
– Peut sembler primitive
– Consécutive au passage sanguin de formes hématophages
Hépatite amibienne présuppurative
• début brutal
• douleur hypochondre droit en bretelle
• hépatomégalie
• fièvre 38 39°
• altération de l’état général
Abcès amibien
• altération de l ’état général
• grande oscillation de température
• VS élevée
• hyperleucocytose à polynucléaires
neutrophiles
• hépatomégalie
• syndrome pulmonaire base droite
Amibiase hépatique
Abcès amibien
• Radio : image en dôme, en brioche
• Echographie : zone hypoéchogène
• Tomodensitométrie : zones
hypodenses parenchymateuses
• Ponction : pus chocolat sans amibe
Bonne évolution sous traitement
Autres manifestations
cliniques de l’amibiase
• Amoebome = pseudotumeur parasitaire du
colon (caecum ou sigmoïde). Rare
• Amibiase pulmonaire, cérébrale, cutanée :
localisations peu fréquentes
Diagnostic biologique de
l’amibiase
Pas d’hyperéosinophilie
Amibiase intestinale :
Examen parasitologique des selles fraîchement émises (pas de charbon,
Bismuth, huile….)
Mise en évidence des formes végétatives et des kystes. Impossible de
différencier E. histolytica et E. dispar (identification moléculaire
nécessaire)
Présence éventuelle de formes végétatives hématophages
Amibiase extra-intestinale :
Sérologie +++
L’examen de selle peut être négatif !!
Traitement et prévention de
l’amibiase
Traitement :
• Amoebicides de contact : tiliquinol + tilbroquinol
(Intétrix®)
• Amoebicides tissulaires : dérivés imidazolés
– Métronidazole (Flagyl®)
– Tinidazole (Fasigyne®)
– Secnidazole (Flagentyl®)
• Ponction de l’abcès
Prévention :
Hygiène individuelle et collective
Giardiose
• Protozoose intestinale due à
un flagellé: Giardia lamblia
ou Giardia intestinalis
• Parasitose cosmopolite
fréquente
• Contamination par ingestion
d’eau contenant des kystes
• Contamination « directe »
(mains sales),
• Epidémies familiales
Giardia duodenalis :
formes parasitaires
Flagellé parasite
Multiplication extracellulaire asexuée
sous forme végétative, mobile (taille:
10-20 microns)
Intestin grêle
Formation de kystes (8 à 10 microns,
forme ovalaire)
Emission dans les selles de formes
végétatives et de kystes directement
contaminants
Giardiose : clinique, épidémiologie,
diagnostic, traitement
• Clinique : diarrhée, douleurs abdominales.
Pas de localisation extra digestive
• Prévalence :
– 1,3% dans la population française.
– 4,9% chez l’enfant (crèche)
• Epidémiologie : endémique + épidémique
(crèches, collectivités, épidémies familiales)
• Diagnostic :
Examen parasitologique des selles : mise en évidence des
kystes et des formes végétatives
• Traitement : métronidazole, tinidazole ou secnidazole
Coccidioses intestinales
• Dues à la présence dans la muqueuse de
l’intestin grêle de coccidies (protozoaires
appartenant à l’embranchement des Apicomplexa)
–
–
–
–
Cryptosporidium
Cystoisospora belli
Sarcocystis hominis
Cyclospora cayetanensis
• Cryptosporidium et Cystoisospora belli
redoutables chez immunodéprimés
:
Cryptosporidiose
Protozoaire (coccidie) intestinal
Multiplication intracellulaire
asexuée et sexuée à la surface
des entérocytes.
Emission d’oocystes directement
contaminants
Contamination :
par ingestion d’oocystes.
Espèces :
• Cryptosporidium parvum (zoonose)
• C. hominis (~ strictement humain)
Autres espèces : C. felis, C. canis,
C. meleagridis, C.muris…
Parasitisme des entérocytes par C. parvum.
Photo A. Bonnin. ANOFEL
Cycle de
Cryptosporidium
spp.
• Contamination par
ingestion d’oocystes
par l’intermédiaire
des mains, de l’eau,
d’aliments souillés
(+ rarement par
inhalation)
• oocystes (contenant
4 sporozoïtes)
directement
infestants
Epidémiologie et clinique de la
cryptosporidiose
Epidémiologie :
• Contamination de l’environnement par des
oocystes
• Rôle des animaux d’élevage +++
• Épidémies dues à la contamination des
ressources d’eau
Clinique :
Sujet immunocompétent :
Diarrhée spontanément résolutive en 2 à 3 semaines
Durée et gravité des symptômes plus marquées chez l’enfant et personne âgée
Rares localisations extra digestives
Sujet immunodéprimé (VIH+, greffé rénal…) :
Diarrhée chronique, malabsorption, cachexie
Localisations biliaires
Prévalence :
0,3% dans la population française.
3% chez sujets VIH+
Diagnostic et traitement de la
cryptosporidiose
Diagnostic :
Examen des selles par microscopie
optique (coloration de Ziehl-Neelsen
modifiée) : mise en évidence des
oocystes
Penser à demander cette recherche sur la
prescription !!!! car elle n’est pas faite
systématiquement
Histologie
PCR
Identification spécifique :
PCR-RFLP, séquençage
Traitement :
Nitazoxanide, paromomycine :
efficacité partielle
Reconstitution immunitaire +++
Photos A. Bonnin, J.F. Pays. ANOFEL
Prévention de la cryptosporidiose
chez l'immunodéprimé
Chimioprophylaxie :
• Non justifiée car peu efficace
Reconstitution immunitaire :
• Très forte diminution de la prévalence de la cryptosporidiose
chez les patients VIH+ depuis 1996
Prévention de la primo-infection :
• Prévention collective par la protection des ressources (eau,
aliments)
• Prévention individuelle par recommandations hygiéno-diététiques
Europe Asie USA
Principales épidémies de
cryptosporidioses dues à l'eau de boisson
Année
Lieu
1987
1992
1993
1994
1989
2001
Georgie
Oregon
Wisconsin
Japon
Angleterre
France
Source : Roze et coll.
Nb de sujets Origine
contaminés
12 960 Rivière
15 000 Rivière
403 000 Réservoir
461 Puits
 5 000 Réservoir
480 Réseau
Cryptosporidiose : épidémie de Milwaukee
Relation entre le nombre de cas
et la contamination du réservoir Nord
Mars 1993
50
Avril 1993
1,8
1,6
1,4
1,2
30
1
0,8
20
0,6
0,4
10
0,2
0
0
1
4
7
10 13 16
19 22
25 28 31
3
6
9
12 15
18 21
24 27
Turbidité (NTU)
Nombre de cas
40
Contamination des moules par
Cryptosporidium
Lieu d ’étude: La Corogne
(Espagne)
Isolement de Cryptosporidum
• Uniquement dans les sites
proches des estuaires
• Pas de relargage d’oocystes
après 48 heures en eau propre
• Cryptosporidium parvum
Source: Gomez-Bautista et coll. Applied Environ. Microbiol. 2000
Isosporose à Cystoisospora
belli
Coccidiose intestinale
Multiplication intracellulaire
Emission d’oocystes immatures
Clinique:
Diarrhée aiguë et chronique
Epidémiologie:
Endémique (zones tropicales)
Zoonose: non
Diagnostic
Microscopie optique
Traitement:
Cotrimoxazole, fluoroquinolones
Macrolides ?
Oocyste immature (G) et sporulé (D) de C. belli
Photo P. Marty, Poitiers. ANOFEL
Cycle de
Cystoisospora belli
• Contamination par
ingestion d’oocystes
matures libérant 2
sporocystes contenant
chacun 4 sporozoïtes
• Schizogonie :
trophozoïte  schizonte
contenant de nombreux
mérozoïtes
• Gamogonie : gamétocyte
mâle et femelle 
oocyste émis dans les
selles  maturation dans
le milieu extérieur
Cystoisospora belli
Sarcocystose à Sarcocystis
hominis
• Parasite hétéroxène :
– schizogonie chez le bœuf
ou le porc (hôtes
intermédiaires) 
mérozoïtes dans le tissu
musculaire
– gamogonie chez l’homme
(hôte définitif)  oocyste
subit une maturation
complète dans l’intestin 
2 sporocystes infestants
(contenant chacun 4
sporozoïtes) émis dans les
selles
• Affection cosmopolite
Sarcocystose à Sarcocystis
hominis
• Clinique : asymptomatique sauf terrain fragilisé
• Diagnostic : présence de sporocystes dans les selles
• Traitement (dans les cas graves) : cf. isosporosose
Photo ANOFEL J.-F. Pays
Cyclosporose à Cyclospora
cayetanensis
Coccidiose intestinale :
Multiplication intracellulaire
Emission d’oocystes
Clinique :
Diarrhées explosives et aqueuses
 douleurs abdominales, myalgies,
céphalées, fébricule.
Pas de localisation extra-digestive.
Diagnostic :
Microscopie optique (UV).
Epidémiologie :
Endémique + épidémique
Consommation de fruits
Zoonose ?
Traitement :
Cotrimoxazole, fluoroquinolones
Oocystes de C. cayetanensis.
Photos S. Bretagne. ANOFEL
Cycle de
Cyclospora
cayetanensis
• Après maturation dans
le milieu extérieur, les
oocystes renferment
2 sporocystes
contenant chacun 2
sporozoïtes
• Répartition
géographique : Asie du
Sud-Est, Amérique du
Nord et du Sud,
Afrique, Europe
Diarrhées parasitaires chez patient
immunocompétent
oocyste
kyste
Cryptosporidies
Coloration Ziehl-Neelsen
oocyste
oo
F.V.
Giardia duodenalis
Cyclospora
Parasites digestifs chez
l’immunodéprimé
Cryptosporidies
Coloration Ziehl-Neelsen
Cryptosporidies : anapath
Microsporidies : coloration trichrome
Isospora belli