La conservation de la biodiversité et les différentes approches d

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La conservation de la biodiversité et les
différentes approches d`intégration des
communautés locales
Les coût sociaux des aires protégées
- Déplacement forcée des communautés locales:
600.000 personnes indigènes déplacées en
Inde pour la création des aires protégées
(PRIA, 2003)
réallocation souvent mal organisée, changement style de vie
La permanence des peuples autochtones dans leur lieu de
résidence a quelquefois été tolérée afin d’encourager le tourisme, à
condition que le peuple en question maintienne un style de vie
« traditionnel ».
« primitivisme renforcé » (Goodland, 1982)
- restriction des droits d’accès et utilisation des
ressources
Les Massaï et la Zone de conservation de
Ngorongoro, Tanzanie
•
En 1955, les Massaï du Serengeti ont abandonné leurs revendications sur
les terres de ce parc en échange de droits sur des terres du cratère de
Ngorongoro. Le cadre réglementaire contenait une promesse faite aux
Massaï selon laquelle ils pourraient poursuivre leur mode de vie.
•
Cependant, en 1975, le gouvernement a fait valoir un nouveau règlement
qui a imposé de nouvelles restrictions sur les moyens de subsistance des
Massaï dans le Ngorongoro, entraînant la perte de leurs terres. Ce
règlement a été imposé en l’absence de consultation des Massaï quant à sa
formulation et son application.
•
Le gouvernement a maintenant l’intention de déplacer les Massaï de
Ngorongoro vers une région voisine habitée par un autre groupe plus petit
de Massaï. Or ces terres ne sont pas appropriées car les Massaï de
Ngorongoro ne jouissent d’aucun droit coutumier dans la région, et leur
arrivée entraînerait de graves conflits avec le groupe de résidents s’y
trouvant.
Les Batwa et les Parcs nationaux de Mgahinga
et de Bwindi, Ouganda
• Situés dans le sud-ouest de l’Ouganda, les Parcs
nationaux de Bwindi et de Mgahinga empiètent sur les
terres traditionnelles des Batwa d’où, bien avant la
classification de cette région dans les années trente, ce
peuple tirait déjà ses moyens de subsistance. Au début
des années 90, ils ont tous été expulsés des forêts
conformément aux plans de gestion des deux parcs qui
interdisaient toutes formes d’exploitation afin de protéger
l’intégrité de la biodiversité de la région, y compris les
groupes de gorilles de montage qui sont devenus, pour
le pays, une source importante de revenus touristiques.
• Lors de leur expulsion, les Batwa n’ont reçu aucune
indemnisation.
La pauvreté et la biodiversité
IUCN, 2008
Environnement: impact de
l’exclusion
• L'intensification de la pression sur
les ressources naturelles en dehors
des zones protégées
• Le déclin des écosystèmes
• Perte du sens de “stewardship”
• Perte des connaissances
écologiques traditionnelles
• Perte des repères culturels associés à
la forêt et à son caractère sacré
• Création de conflits et d'aliénation
Questions
• La conservation est-elle
vraiment antithétique au
développement?
• Quelle type de nature devraitelle être conservée?
(seulement la wilderness?)
• Pourquoi et pour qui on
conserve les aires protégées?
Nouveaux principes pour la conservation
• 1994 catégories des AP de l'UICN
révisées
• 2000 « Principes et lignes directrices
sur les peuples autochtones et
traditionnels et les aires protégées »
de la CMAP (Commission Mondiale
des Aires Protégées), avec IUCN et
WWF
• 2003 Congrès Mondial sur les parcs
de l`IUCN «nouveau paradigme»
Accord de Durban et Plan d’action de
Durban
• 2004 Assemblée de Parties de la CDB
droits dans les aires protégées,
aucune réinstallation forcée
Les concepts clés formulés dans ces dispositions
incluent:
• la reconnaissance des « droits des
populations autochtones sur leurs terres,
territoires et ressources » ainsi que de leur
rôle « en matière de gestion, utilisation et
conservation de la biodiversité» ;
• l’obligation que chaque partie « protège et
encourage l’usage coutumier des
ressources biologiques conformément aux
pratiques culturelles traditionnelles
compatibles avec les impératifs de leur
conservation ou de leur utilisation durable»
• une reconnaissance des droits de propriété
des peuple autochtones, fondée sur
leur occupation et leur exploitation
traditionnelles des terres
Convention sur la Diversité Biologique
(CDB)
Art. 8: « préserver les
méthodes
traditionnelles de
conservation et
d’utilisation durable de
la diversité biologique
et s’en inspirer aussi
largement que
possible, en associant
pleinement les
populations
concernées à leurs
efforts ».
Années 1980:
Importance de tenir
compte des
communautés
locales dans la
gestion des aires
protégées
aller au delà de
l`approche « guns and
fences »
Conservation et développement
• Projets ICDP: Projets integrés de
Conservation et Développement
(Integrated Conservation and
Development Project
• Variabilité au niveau de taille, des budgets
et de mise en place
• Utilisation de termes différents
Hypothèses des ICDPs
• Pauvreté = manque d’argent
•
2 hypothèses:
- Multiplication source subsistance = réduction pression
- Population locale = la plus grande menace
• Lien indirect entre la conservation et la subsistance (pas
exploitation durable)
Les ICDPs utilisent principalement trois
types d’approches :
• Rémunération: Développement de la région concernée
(écoles, services sanitaires, routes) pour le bénéfice des
communautés locales lorsque les zones protégées sont
mises en place
Création d`alternatives: Réduire la pression sur
l'environnement par le biais de l'intensification de
l'agriculture ou des moyens de subsistance alternatifs
Amélioration de l`espace: L'augmentation de la valeur de
l'espace naturel lui-même par le biais des activités
comme l'écotourisme
ICDP
Communautés
locales
Zone protégée
ICDP
Conservation
biologique
Développement
humain
Cependant, les premières évaluations
des ICDPs ont mis en évidence que:
• L'impact direct des projets de développement (agricoles,
écoles, dispensaires, routes, etc.) à titre de
compensation en termes de conservation n’est pas
évident (Wells et al., 1992)
• Il y a toujours la difficulté à concilier les deux objectives
de conservation et de développement (Redford et
Sanderson, 1992)
• Le développement rural (certains programmes agricoles,
de routes) peut avoir un impact négatif sur les efforts de
conservation (Oates, 1997)
Critiques vis-à-vis des Projets ICDP
• " manque de capacité de traiter les causes sous-jacentes de la perte de
biodiversité, ainsi que manque de viabilité financière et technique de
ces initiatives " (McShane et Newby 2004)
• ".. Il semble que plus d'une décennie d'investissements importants
dans les ICDPs n'a pas donné les avantages anticipés de conservation
de la biodiversité." (Wells et al. 2004)
• "Un nombre étonnamment grand des projets ICDPs n’a jamais apporté
des bénéfices significatifs aux populations locales." (Sayer et Wells
2004)
De gros budgets mais des résultat
décevants…
• “Les ICDPs ont obtenu des financements relativement importants par
les organismes bilatéraux et des agences de développement par
rapport aux autres projets” (Wells et McShane 2004)
• « Malgré le niveau élevé d'investissements et d'efforts, on ne peut pas
parler de succès. Dans leur ensemble, ces projets ont eu peu d'impact
au niveau du développement et n’ont pas réussi à réduire la perte de
biodiversité » (Kiss 2004)
• “Le résultat final a été une génération de ICDPs qui sont enfermés
dans le cadre rigide d’un donateur et qu'ils ont peu de pertinence avec
les variables du monde réel dans lequel les zones protégées et de
leurs gestionnaires doivent survive” (Sayer et Wells 2004)
Autres problèmes de mise en œuvre de
projets de conservation
• Plus de ressources consacrées à la planification de la
conservation qu’à sa mise en œuvre
• Écart entre les biologistes et field “pratictioners”
• Les questions de gouvernance locale et de la
monopolisation des élites sont rarement abordées
• L'absence d'interdisciplinarité dans la mise en œuvre
des projets
• Collaboration limitée entre les ONG sur le terrain
• Le développement des communautés attire la migration
Les ICDP ont été définis comme des
projets de gestion participative
MAIS
Que veut dire gestion participative ?
La gestion participative (ou gestion multipartite,
gestion collaborative, cogestion) est une
situation dans laquelle au moins deux acteurs
sociaux négocient, définissent et garantissent le
partage entre eux, d’une façon équitable, des
fonctions, droits, et responsabilités de gestion
d’un territoire, d’une zone ou d’un ensemble
donné de ressources naturelles (BorriniFeyerabend, 2000).
LES TYPES DE PARTICIPATION
(FAO, 2008)
Cas du programme CAMPFIRE au
Zimbabwe
CAMPFIRE (Communal
Areas Management
Programme for Indigenous
Resources) a été crée en
1989 avec l`objectif
d`étendre les droits d'usage
du la faune sauvage aux
zones rurales et aux
communautés locales.
Considéré un succès en
termes de résultats
• Au niveau national, le programme Campfire s’applique à attribuer
le contrôle et la gestion des ressources faunistiques des terres
communales au niveau de responsabilité - et donc de profit - le
plus local possible aux communautés locales.
• Les 3 principaux objectifs de Campfire consistent à :
- introduire un système de propriété commune avec des droits
précis d‘accès aux ressources naturelles pour les communautés
habitant les zones définies;
- organiser les institutions appropriées par lesquelles les
communautés résidantes pourront gérer et exploiter légitimement
les ressources pour leur propre bénéfice direct ;
- fournir l’assistance technique et financière aux communautés
qui adhèrent au programme pour les aider à atteindre ces
objectifs.
Véritable « participation »?
Ces objectifs sont définis par le DNPWM (Département des parcs
nationaux et de gestion de la faune) et n’ont pas été modifiés,
jusqu’à présent au vu des expériences réalisées. Le programme luimême a été conçu de façon centralisée par le DNPWM à partir de
précédents en matière de gestion de la faune sur les terres
communales.
La légitimation locale a donc été recherchée par le haut et le
processus présenté aux communautés locales comme une
« option » déjà retenue (Murombetzi, 1991).
Jusqu’à présent, ces communautés n’ont pas participé aux
évaluations critiques ; il est donc difficile d’intégrer objectivement de
l’extérieur leurs préoccupations dans l’évaluation (Bond et Frost,
2008).
Continuum de la participation
communautaire
*
Empowerment
Gouvernance partagée
Plusieurs acteurs gouvernementaux et non
gouvernementaux: partage d’autorité et la responsabilité de
la gestion.
Diverses formes:
• gestion « collaborative »: l’autorité décisionnelle et la
responsabilité sont confiées à un organisme, mais celui-ci
est tenu, par la loi ou par décision politique, d’informer ou
de consulter les autres parties prenantes.
• gestion « conjointe »: divers acteurs siègent dans un
organe de gestion qui possède l’autorité et la responsabilité
décisionnelles. Les décisions peuvent, ou pas exiger un
consensus (utilisée dans les aires protégées
transfrontalières: deux ou plus gouvernements)
Gouvernance par des populations
autochtones et des
communautés locales
• Etablies et gérées par les autochtones ou communautés
locales
• Différents peuples ou communautés autochtones peuvent
être responsables de la même aire à différentes périodes, ou
de différentes ressources dans la même aire.
• Le droit coutumier et les organisations qui gèrent les
ressources naturelles ne bénéficient pas souvent de la
reconnaissance statutaire légale ou d’un pouvoir
disciplinaire. Dans d’autres cas, cependant, les peuples
autochtones et/ou les communautés locales sont pleinement
reconnues comme les autorités en charge d’aires protégées
reconnues par l’état ou possèdent un droit légal sur la terre,
l’eau ou les ressources.