6ème Congrès mondial des parcs Dossier de presse

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Transcript 6ème Congrès mondial des parcs Dossier de presse

6ème Congrès
mondial des parcs
Sydney, Australie du 12 au 19 novembre 2014
Des parcs, la planète et nous :
des solutions, sources
d’inspiration pour les aires
protégées africaines
22 champions africains…
22 histoires africaines…
Dossier de presse
Contact presse et demandes d’interview :
[email protected]
Sommaire
Le contexte en quelques mots
Le constat : la situation actuelle dans le monde et en
Afrique
Les ambitions pour Sydney et les attentes pour les
aires protégées africaines
22 champions Africains : des femmes et des
hommes mobilisés pour la conservation des aires
protégées d’Afrique
Le partenariat France-UICN : agir ensemble pour la
nature et le développement
Dossier de presse Congrès mondial des Parcs - Afrique, 7 octobre 2014
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Le contexte en quelques mots
Un congrès des parcs, pourquoi ?
Les aires protégées ont connu une croissance exponentielle au cours des dernières
décennies, couvrant désormais plus de 14% de la surface de la terre et passant de quelques
milliers à plus de 200 000 aujourd’hui.
Pourtant, de nombreuses difficultés persistent pour qu’elles remplissent pleinement leur
rôle de préservation de l’environnement.
Certains écosystèmes sont encore mal protégés, leurs gestionnaires doivent renforcer leurs
capacités, les moyens manquent souvent, la gouvernance est parfois faible…les aires
protégées doivent donc encore progresser pour atteindre pleinement leurs objectifs de
conservation et de développement.
La 6ème édition du Congrès Mondial des Parcs organisé par l’UICN, qui se tiendra à Sydney
(Australie) du 12 au 19 novembre prochain, entend réaffirmer et valoriser pleinement la
contribution des aires protégées pour la conservation de la biodiversité, l’adaptation aux
changements climatiques, la santé et le bien être des populations, la gouvernance des
territoires et plus globalement pour répondre aux défis du développement.
C’est également à cette occasion que sera lancée officiellement la liste verte des aires
protégées.
Rendez-vous international pour les acteurs de la conservation et du développement, le
Congrès Mondial des Parcs permettra d’accélérer les mesures prises afin d’atteindre
l’objectif mondial adopté par la Convention sur la diversité Biologique en 2010 : qu’au moins
17% des terres et 10% des océans fassent partie du réseau d’aires protégées d’ici 2020.
Trois priorités stratégiques guideront le Congrès :
1. conserver et mieux valoriser la nature au travers des parcs
2. trouver des solutions « naturelles » face aux changements globaux qui impactent la
planète ;
3. et asseoir une gouvernance efficace et équitable des services que la nature nous
rend.
Ces priorités expliquent ainsi le titre de cette nouvelle édition du Congrès : des parcs, la
planète et nous : des solutions qui inspirent.
Dossier de presse Congrès mondial des Parcs - Afrique, 7 octobre 2014
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En droite ligne de cette approche, la France et l’UICN collaborent depuis bientôt 10 ans pour
soutenir les aires protégées d’Afrique.
Grâce à l’appui financier et technique des acteurs français clefs dans ce domaine (Ministère
des Affaires étrangères, Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie,
Ministère des Outre-Mer, Agence Française pour le Développement-AFD, Fonds français
pour l’environnement mondial-FFEM), l’UICN a ainsi développé un programme consacré à
l’amélioration de la gestion, de la gouvernance et de la durabilité des aires protégées
d’Afrique. Comme tous les programmes de l’UICN, il s’appuie sur les membres, les
commissions, les experts de l’Union pour promouvoir les changements nécessaires.
Le Congrès Mondial des Parcs de l’UICN en chiffres
 Plus de 4000 participants, acteurs de la
conservation (chercheurs, gestionnaires des
aires protégées, hommes politiques, chefs
d’entreprises,
leaders
d’opinion,
représentants de la société civile…)
S.E.
Alcinda
Abreu,
Ministre
l’Environnement du Mozambique ;
de
S.E. Uahekua Herunga, Ministre
l’Environnement de Namibie ;
de
 Plus de 160 pays
S.E. Anselme Ramparany, Ministre de
l’Environnement de Madagascar ;
 Un thème : Des parcs, la planète et nous :
des solutions, sources d’inspiration
 Des chefs d’Etats africains parmi lesquels :
H.E. M. Ali Bongo Ondimba, Président de la
République du Gabon ; H.E. M. Hery
Rajaonarimampianina, Président de la
République de Madagascar, et H.E. M.
Ikililou Dhoinine, Président de l’Union des
Comores
 De nombreux ministres africains parmi
lesquels S.E Edna Molewa, Ministre de
l’Environnement d’Afrique du Sud ;
S.E M.Henri Djombo, Ministre de
l’Economie Forestière, de l’Environnement
et du Développement Durable de la
République du Congo ;
S.E Julia Duncan Cassell, Ministre du Genre
et du Développement du Libéria ;
S.E. Ngole Philip Ngwese, Ministre des
Forêts et de la Faune, Cameroun
 22 champions africains, sélectionnés pour
leur action sur le terrain, véritables
ambassadeurs de la conservation issus des
aires protégées de plusieurs pays du
continent.
 Une présence importante de la France, qui
possède l’un des plus grands ensembles
d’aires protégées au monde, notamment
grâce à son territoire marin. En tant que
membre
fondateur
et
partenaire
stratégique de l’UICN, la France entend
valoriser l’expertise francophone lors du
Congrès et y jouer un rôle moteur en
matière de promotion d’aires protégées et
de politiques publiques visant à concilier
conservation de la nature et caractère
vivant des territoires.
Dossier de presse Congrès mondial des Parcs - Afrique, 7 octobre 2014
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Le Constat : la situation actuelle des
aires protégées au niveau international
et africain
Les aires protégées, c’est quoi ?
Bien gérées, les aires protégées sont essentielles pour atteindre les objectifs internationaux
de protection de la biodiversité et renforcer les conditions du développement.
Essentielles à la conservation de la nature et à la préservation de cultures uniques, les aires
protégées contribuent également aux moyens d’existence des populations, notamment au
niveau local.
Elles représentent aussi des fondations pour une économie durable. Les aires protégées sont
au cœur des efforts de conservation de la nature et des services qu’elle nous offre :
nourriture, matériaux de construction, eau potable pour des villes importantes, plantes
médicinales et protection contre les effets négatifs des catastrophes naturelles. Elles
soutiennent en outre une industrie touristique en progression.
Elles jouent un rôle essentiel pour atténuer les changements climatiques et nous aident à
nous y adapter. On estime par exemple que le réseau mondial des aires protégées stocke au
moins 15% du carbone terrestre.
Disposer de systèmes d’aires protégées bien gérés apparaît aujourd’hui comme essentiel
pour atteindre les objectifs de la Convention sur la diversité biologique et les Objectifs du
Millénaire pour le développement.
Petites histoires d’aires protégées…

Depuis 35 ans, le Kenya a misé le développement de son secteur touristique sur ses parcs et
a banni toute forme de chasse. Aujourd’hui, ce secteur est la source de près de 10% des
devises du pays. Un parc comme Nakuru, tout proche de la ville du même nom et célèbre
pour ses milliers de flamants roses, reçoit à lui seul plus de 300 000 visiteurs par an. Pour le
visiter, les touristes étrangers payent 80$ par jour.

La plupart des aires protégées de Colombie situées dans les Andes à plus de 4000 mètres
d’altitude, comme le Parc naturel national de Los Nevados, protègent les réserves en eau
pour les usines hydroélectriques en aval qui fournissent 60% de l’énergie électrique de
Colombie.

Les 11 aires protégées interconnectées des montagnes les plus élevées d’Australie,
s’étendent sur 1,64 million d’hectares et conservent les sources qui fournissent une eau de
grande qualité pour l’agriculture du grenier alimentaire australien, le bassin de MurrayDarling.

Dans les années 1990, il a été calculé que l’introduction de nouveaux gênes issus de plantes
sauvages apparentées à des plantes cultivées, dont la plupart sont restreints aux aires
protégées, contribuerait approximativement à des augmentations de production de l’ordre
de 20 milliards de dollars par an aux États-Unis et de 115 milliards de dollars par an dans le
monde.

En 2006, les poissons ont fourni à plus de 2,9 milliards de personne au moins 15% de leur
apport en protéine animale quotidien moyen par personne. Les aires marines protégées ont
montré à maintes reprises qu’elles permettaient d’accroître les stocks de poissons
exploitables dans les eaux avoisinantes, en offrant des zones sûres d’alevinage et de
reproduction.

Les aires protégées contribuent à la santé en préservant des écosystèmes intacts et en
garantissant l’offre de plantes médicinales et de matériel génétique pour les laboratoires
pharmaceutiques. De nombreuses populations (80% en Afrique) s’appuient dessus pour leur
médecine traditionnelle ; 28% des plantes sont utilisées médicalement et 60% des plantes
médicinales sont cueillies à l’état sauvage, notamment dans les aires protégées.

À l’échelle mondiale, les aires protégées stockent plus de 323 gigatonnes de carbone, ou
15% du stock de carbone terrestre. Les forêts tropicales, tempérées et boréales, les prairies
sous-marines, les mangroves et les marais salants constituent des puits de carbone
essentiels.
Définition d’une aire protégée
selon l’UICN
Une aire protégée est un espace
géographique clairement défini,
reconnu, consacré et géré par tout
moyen efficace, juridique ou
autre, afin d’assurer à long terme
la conservation de la nature et des
services écosystémiques et des
valeurs culturelles qui y sont
associés.
finition d’une aire protégée UICN
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Le constat au niveau international
Aujourd’hui, plus de 200 000 aires protégées (AP) couvrent plus de 14% des terres et
presque 3% des océans de la planète. Parcs nationaux, réserves marines, réserves intégrales,
aires conservées par des communautés ou par des acteurs privés, nombreuses sont les
formes que recouvrent les aires protégées.
Plus nombreuses et aussi plus connues des citoyens au fur et à mesure que notre «
conscience environnementale » progresse, elles se rapprochent de notre quotidien comme
en témoigne l’accroissement rapide des aires communautaires, directement gérées par la
population locale, ou encore la sensibilité croissante des populations, partout sur le globe,
aux enjeux de la conservation.
Les aires protégées s’étendent et pourtant la biodiversité ne cesse de se raréfier. Certes, il
est démontré que les espèces menacées disparaissent deux fois moins vite dans les parcs
qu’ailleurs, mais elles continuent cependant à décliner, là aussi.
De multiples facteurs expliquent cela :
 une augmentation importante des besoins des populations en services
environnementaux qui accentue la pression autour des aires, et parfois dans les
réserves ;
 une demande globalisée croissante qui s’accompagne de trafics internationaux
difficilement maîtrisables, tels ceux de l’ivoire ou des cornes de rhinocéros qui
mettent à court terme ces espèces en péril ;
 une raréfaction des espaces naturels encore disponibles pour relier les parcs et
maintenir les mouvements vitaux de certaines espèces ;
 des moyens souvent insuffisants pour une gestion adaptée des territoires, sachant
que moins d’un quart des parcs ont aujourd’hui un système adéquat et fonctionnel
de gestion ;
 des espaces protégés sous la pression d’enjeux économiques majeurs, par exemple
liés aux industries extractives…
Indispensables, les aires protégées ne suffiront pourtant pas à transmettre aux générations
futures la nature telle que nous la connaissons encore.
Le constat au niveau du continent Africain
La situation en Afrique n’échappe pas à ce constat international. Là plus qu’ailleurs,
l’étroite dépendance de la population aux ressources naturelles renforce à la fois les défis et
les opportunités pour les aires protégées. Conservant une biodiversité unique et
emblématique, les aires protégées nous offrent sans doute la dernière chance de conserver
un patrimoine naturel encore proche de ses origines.
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Mais elles ne sauraient se soustraire à l’immense besoin de développement du continent et
doivent résolument y contribuer partout et chaque fois que c’est possible. Des parcs qui
préservent la nature tout en permettant sa valorisation la plus juste possible, pour tous et
d’abord ceux qui vivent sur place, c’est la vision que le Congrès des parcs de Durban nous a
laissée et que le Congrès de Sydney enrichira. L’enjeu est majeur et il appelle un
engagement sincère de tous les acteurs qui impactent aujourd’hui ces territoires.
En Afrique, comme partout dans le monde, les aires protégées méritent plus d’attention et
plus d’efforts si l’on veut parvenir à remplir les engagements majeurs auxquels la
communauté internationale dans son ensemble s’est engagée.
Les organisations de la société civile africaine ont un rôle important à jouer dans la
conservation de la biodiversité. Et déjà, des ONG africaines investies et sérieuses l’ont
compris. Renforcer la société civile africaine sur les questions environnementales est
d’ailleurs un objectif que s’est fixé la France en soutenant l’appui à plusieurs programmes de
renforcement de leurs capacités, notamment avec le financement du programme de petites
initiatives du FFEM qui existe depuis 2005 (environ 150 initiatives d’ONG financées).
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Les ambitions pour Sydney et les
attentes pour les aires protégées
africaines
Des solutions qui inspirent
L'ambition du Congrès est de définir le futur des aires protégées dans le monde pour
répondre aux enjeux de notre planète. Onze ans après le Congrès de Durban, cette nouvelle
édition du Congrès Mondial des Parcs a pour objectifs de :
 Trouver des façons toujours plus justes et efficaces de conserver la diversité naturelle
et culturelle, en impliquant les gouvernements, les entreprises et les citoyens, pour
créer et gérer les parcs ;
 Inspirer les populations du monde entier et de toutes les générations afin qu’elles
renouent le lien avec la nature ;
 Démontrer l’efficacité des solutions fondées sur la nature face aux défis de notre
planète comme les changements climatiques, la santé, la sécurité alimentaire et
hydrique.
Ce congrès sera l’occasion du lancement de plusieurs outils phares comme la Liste verte de
l’UICN des aires protégées, sans compter les annonces probables liées à de nouvelles
initiatives à travers le monde concernant les aires protégées.
La Liste Verte : une nouvelle norme mondiale de qualité pour la gestion des
aires protégées
Afin de répondre à l’un des objectifs d’Aïchi, l’UICN et ses partenaires internationaux et
français lancent une nouvelle norme mondiale de qualité pour la gestion des aires
protégées. Cette Liste Verte viendra reconnaître et célébrer les succès de conservation, à
toutes les échelles, globales ou locales. Elle viendra aussi consacrer le travail des
gestionnaires, qu’ils soient fonctionnaires, issus des communautés ou privés, renforçant
ainsi la motivation des acteurs de terrain et promouvant les initiatives innovantes pour de
nouveaux modes de gestion plus adaptés.
Choisi comme pays pilote en Afrique et grâce au soutien financier de l’AFD, le Kenya sera le
premier à être ainsi reconnu et entrer dans cette prestigieuse liste.
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Une nouvelle édition du guide sur la gestion des aires protégées
Le Congrès sera aussi l’occasion du lancement de la nouvelle édition du guide sur la gestion
des aires protégées, un ouvrage de plus de 900 pages faisant la synthèse du savoir sur ces
parcs et qui sera désormais disponible en édition électronique pour être accessible à tous.
L’AFD s’est engagée à traduire cet ouvrage, afin d’en favoriser la diffusion en Afrique
francophone.
Des résultats partagés pour dresser l’état de l’art sur la gestion des parcs
Les résultats de nombreuses études seront aussi présentés à Sydney, faisant l’état de l’art
sur la gestion des parcs et proposant les améliorations pertinentes à conduire, comme par
exemple le Guide des bonnes pratiques sur le tourisme dans les aires protégées qui présente
des études de cas venues d’Afrique, d’Amérique et d’Australie et suggère les règles pour un
tourisme de nature durable et profitable.
Construire ensemble la "Promesse de Sydney"
Ainsi, professionnels de la gestion environnementale, Chefs d’Etats et représentants de
gouvernements et d’organismes publics, d’organisations internationales, du secteur privé,
d’instituts universitaires et de recherche, d’organisations non gouvernementales (ONG) et
d’organisations communautaires et autochtones,… tous se retrouveront à Sydney pour
formuler la "Promesse de Sydney" qui sera relayée auprès des principales réunions
politiques, institutionnelles et communautaires mondiales qui se tiendront dans les
prochaines années.
Des attentes pour les aires protégées africaines
A un tournant de son histoire moderne, l’Afrique est appelée à devenir le continent le plus
peuplé dans les prochaines décennies et promise à un développement rapide.
Ce sont des faits dont les gestionnaires des aires protégées du continent doivent tenir
compte dans leurs pratiques, ce qui implique que leur métier évolue progressivement.
Conservateurs hier, ils seront de plus en plus promoteurs d’un développement durable, tant
des parcs eux-mêmes que de leurs périphéries, pour et avec leurs habitants, sans lesquels la
conservation n’a pas d’avenir.
Ce changement est en cours et requiert qu’on renforce les capacités de tous les acteurs,
aussi bien sur le plan technique de la gestion des ressources que pour les aspects de prise de
décision, de concertation, de médiation. Les formations (master et diplôme d’université)
récemment mises en place par l’UICN avec le soutien de l’Agence Française pour le
Développement (AFD) et du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM)
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démontrent par la forte demande dont elles font l’objet que les attentes sont immenses
dans ces domaines.
La crise actuelle du braconnage des éléphants et des rhinocéros rappelle aussi la
globalisation des menaces et le besoin de travailler à d’autres échelles que les seuls parcs
puisque les solutions – dans ce cas, le contrôle de la demande venue d’Asie - sont hors de
portée des acteurs locaux et nécessiteront des engagements politiques au plus haut niveau.
La conservation de la nature va donc évoluer rapidement désormais en Afrique et c’est de la
responsabilité des acteurs du continent eux-mêmes qu’incombent le succès des aires
protégées dans l’avenir. Beaucoup se sont déjà engagés dans cette voie et il est temps de
connaître et reconnaître leur travail pour mieux s’en inspirer.
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Les champions Africains : des femmes
et des hommes mobilisés pour la
conservation des aires protégées
d’Afrique
22 acteurs de la conservation en Afrique venant de 15 pays du continent et témoins d’une
nouvelle génération d’africains soucieux de préserver les richesses naturelles de ce
continent se rendront à Sydney pour illustrer cette grande diversité de la conservation en
Afrique et présenter ses succès.
Le Congrès Mondial des Parcs entend donner une place unique à la jeunesse et ces
champions en seront les porte-parole pour leur volonté de prendre en main le destin du
patrimoine naturel unique de leur continent dans des contextes parfois extrêmement
difficiles.
Cette initiative est soutenue par la France dans le cadre du partenariat France-UICN, et en
particulier l’Agence Française pour le Développement (AFD), aux côtés de la Fondation
internationale pour le Banc d’Arguin ainsi que le programme BIOPAMA, une initiative
financée par l’Union Européenne.
22 ambassadeurs à Sydney pour la conservation en
Afrique
Dans le contexte particulier du partenariat international qui lie l’UICN et la France, celle-ci
s’est engagée activement pour soutenir l’organisation du Congrès. Et en particulier pour
promouvoir la participation et la reconnaissance de la contribution de l’Afrique à cette étape
importante pour toute la communauté de la conservation dans la recherche de solutions
efficaces pour préserver la nature.
L’approche retenue a été une compétition ouverte à tous pour identifier les meilleures
histoires, les plus illustratives des succès du continent, celles qui, par leur diversité, leur
originalité, mais surtout leur impact, peuvent inspirer une nouvelle génération en
démontrant que la conservation marche en Afrique, aussi.
Ce concours a attiré plus de 150 propositions de toutes les régions d’Afrique, dont finalement
22 ont été sélectionnées. Et ensemble, ces 22 champions ont travaillé pour bâtir leur
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message pour le Congrès.
Cette équipe représentera les divers modes de gouvernance (Etats, privés, communautés…)
et illustrera les différents profils rencontrés (garde, guide, exploitant, scientifiques,
associations, société civile…).
Ces champions, véritables ambassadeurs des Aires Protégées africaines présenteront leurs
expériences et couvriront les thèmes clefs de la bonne gouvernance des territoires, de
l’efficience de leur gestion et de la durabilité de la conservation, là où ils vivent.
Du 7 au 8 octobre, la dernière réunion de préparation du Congrès permettra de réunir
l’équipe à Johannesburg, en Afrique du Sud. Choix des messages, finalisation des
présentations, préparation des interventions, tout sera alors prêt pour s’envoler en
novembre vers Sydney.
Au Congrès Mondial des Parcs : 22 histoires porteuses
de solutions pour les aires protégées en Afrique
Ces histoires seront présentées à Sydney, au Congrès par leurs « héros » eux-mêmes, parlant
d’une seule voix. Les messages couvriront les thèmes clefs de la bonne gouvernance des
territoires, de l’efficience de la gestion et de la durabilité de la conservation et seront illustrés
par des exemples concrets, issus de différentes catégories d’aires protégées.
Les 22 « champions » seront présents dans les courants 1, 5, 6 et 8 du congrès des Parcs, au
cours d’ateliers, de side-events et de présentations de posters. Les messages couvrent des
aspects clés de la conservation : la gouvernance des aires protégées, les outils de gestion
performants, des solutions innovantes pour faire coexister conservation et développement...
Courant 1 : Atteindre les objectifs de conservation
Transparence et responsabilité dans les résultats de la gestion, collaboration entre les parties
prenantes, sont des ingrédients indispensables permettant d’assurer la gestion adaptative
d’une aire protégée et d’atteindre ainsi les objectifs de conservation qu’elle poursuit.
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Leseho Sello
Lubombo Transfrontier Conservation Area, Afrique du Sud
Restaurer les aires de conservation transfrontalières
La Réserve Spéciale de Maputo (RSM) (qui est la zone centrale de l'aire transfrontalière de
conservation Usuthu-Tembe-Futi en Afrique du Sud) a été récemment étendue en vue de créer
un système écologique contigu entre des parcs voisins et réhabiliter ainsi une ancienne route
migratoire des éléphants. Dans le cadre de ce projet, le transfert de faune a été justifié pour
reconstruire les processus naturels essentiels de l’écosystème et rétablir la composition initiale
de la biodiversité de ce lieu mondialement reconnu ce qui permettra d’améliorer le potentiel de
développement du tourisme de vision.
Motshereganyi Virat Kootsositse
BirdLife, Botswana
Efficacité de la gestion des aires protégées
Ce projet évalue le travail réalisé sur les aires protégées du Botswana. Il montre comment une
gestion participative peut être bénéfique à la gestion du réseau des parcs. En évaluant les
aspects de suivi de la biodiversité, de gestion financière et technique des aires protégées, son
but est de fournir des données qui pourront être utilisées non seulement pour la prise de
décision, mais aussi pour l’identification d’activités concrètes qui permettront d’atteindre les
objectifs de conservation. Des leçons sont tirées des évaluations détaillées qui ont été menées
afin de déterminer si la gestion actuelles est efficace ou pas.
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Martin Mulama
Ol Pejeta Conservancy, Kenya
Système mixte de gestion de la faune et du bétail: une
approche innovante pour la conservation
La conservancy (parc privé) a ouvert une voie nouvelle en inaugurant ce modèle pionnier de
système intégré de gestion faune-bétail alors qu’il a longtemps été jugé inconcevable. Ce modèle
résulte de l’ambition de créer un schéma gagnant-gagnant pour la conservation de la faune dans
une région dominée par les pasteurs. Aujourd’hui, les résultats de cette expérience permettent
d’être optimiste. Ils montrent que peuvent être obtenus ensemble : un accroissement de la
faune, de la fréquentation touristique et des sources de revenus, ainsi que la mise en place d’un
programme de développement communautaire. C’est un modèle de promotion d’une gestion
intégrée et d’une gouvernance plus équitable des territoires.
Freddy Safieli Manongi
Ngorongoro Conservation Area Authority (NCAA), Tanzania
45 ans de gestion à usages multiples: le cas de
Ngorongoro
La zone de conservation de Ngorongoro (NCA) a été créée en 1959 en tant que zone à usage
multiple. Des données récentes (2013) indiquent que plus de 80 000 personnes y vivent. Le
nombre d'animaux (bovins, chèvres et moutons) a augmenté pour atteindre près de 150 000
individus pour chaque espèce. Pourtant la fréquentation touristique a, elle aussi, augmenté et
représente aujourd’hui 99% du revenu de la NCA qui est d'environ US 35.000.000 par an. Cette
présentation permet donc de tirer les leçons apprises de la gestion d’aires protégées à usages
multiples et en particulier s’intéresse aux solutions apportées aux conflits hommes-faunetourisme qui existent au sein de la NCA.
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Courant 5 : Concilier les défis du développement
Concilier les défis du développement avec les objectifs de conservation ou comment parvenir
à un équilibre entre l’exploitation des ressources naturelles et la conservation de la
biodiversité ?
Sakhile Nsukwini
Southern African Wildlife College (SAWC), South Africa
Impacts socio-économiques de l’écotourisme
chez la communauté riveraine du parc de Hluhluwe-iMfolozi
Par le passé, les communautés autour du Parc de HluhluweiMfolozi (PHiM) en Afrique du Sud ont
toujours été négligées sur le plan économique. Le but de cette présentation est de montrer les
impacts socio-économiques de l'écotourisme sur les zones rurales adjacentes au parc, et en
particulier pour la communauté Nompondo. Elle démontre ainsi que les impacts socio-économiques
sont positifs pour les Nompondo dans plusieurs domaines, tels que notamment l'accès aux
ressources du parc, la participation à la gestion du parc, les possibilités d'emploi, la promotion de
l'écotourisme impliquant la création d’hébergements communautaires et promouvant l'artisanat
local.
Martial Kouderin
Centre Régional de Recherche et d’Education pour un Développement Intégré (CREDI-ONG),
Benin
Gestion communautaire des ressources naturelles
dans la « Vallée du Sitatunga »
L'initiative "Vallée du Sitatunga" a pris racine à une trentaine de kilomètres de Cotonou, une zone
caractérisée par une forte explosion démographique et une tendance à l'urbanisation. Dans un tel
contexte, comment donc améliorer durablement le niveau de vie des populations riveraines sans
porter atteinte à l'écosystème dont elles dépendent ? Cette présentation apporte des réponses
concrètes par le biais de la sensibilisation des populations, la création d'une réserve naturelle
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communautaire, la mise en place de ses organes de gestion communautaires et la mise en œuvre
d'activités de gestion participatives issues du terrain.
Tom Okello
Uganda Wildlife Authority, Uganda
Equilibre critique entre besoins de développement
minier et conservation en Ouganda
En Ouganda, des quantités importantes de pétrole et de gaz ont été découvertes dans la région du
Rift Albertin. Or, c’est malheureusement aussi la région qui possède la plus grande biodiversité. Au
sein du parc national de Murchison Falls, 5 puits de pétrole ont ainsi été découverts. Mais
l’exploitation du pétrole et de gaz peut-elle coexister avec la conservation au sein d’un parc national
? Le projet montre qu’on peut effectivement renforcer les bonnes pratiques que les institutions
ougandaises en charge de la protection de l’environnement, celles en charge de la gestion du
pétrole et du gaz, ainsi que les entreprises concernées ont établies pour parvenir à cet équilibre
critique entre exploitation des ressources minérales et conservation du plus ancien et plus vaste
parc d’Ouganda.
Ravaka Ranaivoson
Fondation Tany Meva, Madagascar
Valorisation des
contribution au développement
richesses
naturelles
et
La valorisation et la comptabilisation économique des richesses naturelles constituent une étape
importante pour sensibiliser la population à leur importance et la nécessité de les préserver. Cette
valorisation économique ne vise pas que le court ou moyen terme mais s’intéresse également aux
bénéfices économiques qu'elles génèreront sur le long terme si elles sont maintenues (services
écosystémiques, écotourisme, etc.). La prise en compte de ces différentes formes de valorisation
des ressources naturelles constitue un argument clé pour les intégrer dans les politiques
économiques nationales et renforcer l'engagement citoyen à les considérer et à les préserver. Des
exemples de telles valorisations sont présentés à Madagascar, à Andasibe où les villages riverains du
Parc National de Mantadia ont bénéficié de 50% des droits d’entrée au parc, pour être alloués à des
projets de développement locaux (construction d'écoles, aménagement des bas-fonds en rizière,
etc.).
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Aladstair Harris
Blue Ventures, Madagascar
Village par village, initier un vent de changement
pour la conservation locale des zones marines
Blue Ventures est une organisation d’entrepreneuriat social qui fait la promotion des approches
multidisciplinaires et intégrées de la conservation marine pour réduire la pauvreté côtière à
Madagascar. Au cours de la dernière décennie, ces modèles ont permis de guider les politiques
nationales sur la pêche et ont été répliqués par les communautés, les ONG, les entreprises, les
bailleurs de fonds et des organismes gouvernementaux sur des milliers de kilomètres de littoral
malgache. Ces approches ont permis la création des plus grandes aires marines protégées gérées
localement à Madagascar et sur la région de l’Océan Indien. Elles ont permis la mise en place
d’entreprises durables d'aquaculture et d'écotourisme, et ont également permis de développer de
nouvelles approches de financement pour inciter la conservation des zones marines.
Courant 6 : Améliorer la qualité de la gouvernance
La gouvernance des aires protégées peut prendre de multiples facettes, mais sa qualité
dépend essentiellement des procédés de prises de décisions par l’ensemble des acteurs
impactant ou impactés par la gestion des aires protégées.
Daniel Marnewick
BirdLife South Africa, Afrique du Sud
"Biodiversity stewardship", un exemple de
partenariat entre le gouvernement, les ONG et les propriétaires
fonciers
Par le biais de conventions établies avec les propriétaires fonciers sur une base volontaire,
Biodiversity Stewardship a développé un outil de conservation peu coûteux pour protéger la
biodiversité, promouvoir la gestion durable des ressources naturelles et permettre l'expansion du
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réseau d'aires protégées au-delà des parcs à gouvernance purement étatique (parcs nationaux et
réserves naturelles). Au cours des trois dernières années, BirdLife Afrique du Sud a ainsi permis aux
propriétaires fonciers de déclarer environ 100 000 ha de zones protégées au sein de 3 zones
prioritaires pour la protection des oiseaux, en collaboration avec les agences provinciales de
conservation et les organisations environnementales partenaires.
Alexis Kabore
Association Faune et Développement au Burkina
(AFAUDEB), Burkina Faso
Implication des populations
gouvernance des parcs et de leurs périphéries
locales
dans
la
Les 3 millions d'hectares du complexe transfrontalier W-Arly-Pendjari (Burkina, Bénin et Niger) sont
fortement menacés par les pressions anthropiques périphériques. Pour répondre à ces enjeux,
l'AFAUDEB apporte des résultats concrets sur le terrain grâce à la gouvernance partagée des
ressources naturelles. Ces solutions concilient conservation et amélioration de la situation sociale et
économique des populations périphériques. Après une décennie d'intervention dans cette zone, les
résultats concrets sont bien visibles : augmentation du nombre et de la superficie des aires
protégées communautaires et de leur reconnaissance juridique, application de conventions locales
adoptées par les communautés, diversification des formes de valorisation des ressources naturelles
(utilisation des produits forestiers non ligneux, écotourisme), expérimentation d’un suivi écologique
par les villageois, élévation du niveau de structuration des populations, prise en compte de
nouveaux acteurs essentiels que sont les collectivités décentralisées.
Inza Kone
Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d'Ivoire
Responsabilisation
des
communautés
pour
conserver des primates en danger critique au Sud-Est de la Côte
d'Ivoire
Habitat de trois espèces endémiques de singe, en danger critique et considérées comme les plus
menacées en Afrique de l'Ouest, la forêt Tanoé est considérée comme un site prioritaire pour la
conservation des primates. Un programme innovant de gestion communautaire de cette forêt a
Dossier de presse Congrès mondial des Parcs - Afrique, 7 octobre 2014
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démarré en 2006, en collaboration avec neuf villages environnants. Les principales activités de ce
programme comprennent l'organisation communautaire pour mener des activités de conservation
quotidiennes et mettre en oeuvre des projets de développement, un appui technique au processus
de classement de la forêt Tanoé, des études biologiques et la mise en place d’un suivi écologique
avec la participation des communautés locales, des campagnes de sensibilisation en utilisant des
approches appropriées, l'appui à des projets de développement local. Cette aire protégée
communautaire de la forêt de Tanoé permet aujourd’hui de diminuer de façon significative
l'intensité de l’exploitation artisanale du bois d’œuvre, les défrichements agricoles et la chasse,
principales causes de déforestation et dégradation des ressources naturelles.
Nicholas De Goede
Ai/Ais-Richtersveld Transfrontier Park, Afrique du Sud
Lignes directrices sur les bonnes pratiques de
gestion transfrontalière: cas du parc de Ai/Ais-Richtersveld
Le parc transfrontalier Ai/Ais-Richtersveld (PTAR) a atteint de très bons résultats de gestion en
termes de conservation transfrontalière. Qu’il s’agisse du développement d’une structure de
gouvernance permettant des décisions prises en commun, des méthodes conjointes de mise en
œuvre des activités, de l’implication des communautés dans la prise de décision, de la collaboration
en termes d’application de la loi, de la formation conjointe des personnels des parcs, le PTAR est
l’un des premiers parcs à avoir élaboré une stratégie commune de gestion qui soit complètement
fonctionnelle. Ainsi un document simple a été elaboré permettant de guider la mise en œuvre des
opérations quotidiennes de gestion dans les deux parcs autour d’un objectif commun.
Nils Odendaal
NamibRand Nature Reserve, Namibie
La réserve naturelle de NamibRand, un modèle de
conservation privée
La réserve naturelle de NamibRand est probablement la plus grande réserve naturelle privée en
Afrique Australe. Cette réserve, qui s'étend sur 202 200 ha et longe le parc national de NamibNaukluft sur 110km de long, est constituée de seize anciennes fermes d'élevage qui ont été
réhabilitées en un seul habitat naturel continu. Reconnaissant l'importance de préserver des zones
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de nature sauvage, la réserve naturelle de NamibRand a consacré plus de 15% de sa superficie totale
à cet effet. Réserve naturelle privée à but non lucratif, tous les propriétaires fonciers de la réserve
ont signé des accords et adopté une convention qui garantit qu'une surface de terrain soit dédiée à
la conservation actuelle et future. Si la réserve est aujourd’hui financièrement autonome, c’est
principalement grâce au développement du tourisme de haut niveau et à faible impact sur
l’environnement.
Itongwa Joseph
Réseau des Populations Autochtones pour la Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers
(REPALEF), RDC
Vers la reconnaissance légale des aires protégées
communautaires en République Démocratique du Congo
Aujourd’hui en RDC, l’accès aux ressources des aires protégées de l’Etat reste interdit aux
communautés locales. Ces dernières restent donc marginalisées et leur participation à la
gouvernance et à la gestion des ressources naturelles est quasi inexistante. Cependant, la création
d'Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone et Communautaire (APACs) a permis de montrer
l'efficacité de leur gouvernance collective, basée sur les savoirs et les pratiques traditionnelles. Cette
proposition retrace les étapes du processus par lesquelles passe la RDC pour reconnaître ces modes
de gouvernance locales dans sa propre législation afin de permettre l’extension des zones
conservées au travers de modes de gouvernance locale.
Dancille Mukakamari
Association Rwandaise des Ecologistes (ARECO-RWANDA NZIZA), Rwanda
Des femmes impliquées pour la conservation au
Rwanda
Les femmes sont des acteurs clés pour la gestion des ressources naturelles en Afrique. Pourtant,
dans de nombreux pays, on constate d'énormes inégalités entre hommes et femmes en termes de
contrôle de l'accès et des bénéfices issus des ressources naturelles. ARECO - RWANDA NZIZA, en
partenariat avec les autorités responsables de la gestion des parcs, a lancé une initiative sur le genre
et l'autonomisation des femmes autour des aires protégées. ARECO travaille actuellement avec près
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de 4500 membres des coopératives dont 75% de femmes. Après plusieurs formations, les femmes
ont été impliquées dans des activités de foresterie communautaire, telles que des plantations de
bambous et d’arbres fruitiers. Elles sont notamment initiées au développement de l’apiculture, aux
méthodes permettant l'économie d'énergie et la récolte de l'eau de pluie. Cette initiative, riche
d’expérience, a permis aux femmes de s’approprier le projet et d’être aujourd’hui reconnues
comme des acteurs clés de la gestion des ressources naturelles.
Georges Muamba
Secrétariat de Collaboration des Grands Virunga, RDC
Collaboration transfrontalière : opportunités et
défis
La collaboration transfrontalière pour la conservation du paysage des Grands Virunga est un modèle
expérimenté depuis 15 ans entre l'Ouganda, la République Démocratique du Congo et la République
du Rwanda. Les impacts de cette collaboration se mesurent aujourd'hui notamment par la nette
augmentation de la population de Gorille de Montagne. Des actions communes ont été menées
dans le domaine du développement communautaire et du tourisme. Cette collaboration
transfrontalière est une initiative du Secrétariat de Collaboration des Grands Virunga et montre que
même en situation de conflit, la gouvernance partagée permet d’atteindre des résultats de
conservation prometteurs.
Salatou Sambou
Association des Pêcheurs de la Communauté Rurale de Mangagoulack (APCRM), Sénégal
Aire marine protégée et gouvernance par les
communautés locales en Casamance
L'aire protégée communautaire (APAC) Kawawana est née d’un constat de surpêche dans un riche
écosystème de mangroves en Casamance (Sénégal). Huit villages se sont alors unis pour créer de
manière volontaire leur propre APAC et réaliser un plan de gestion, avec un zonage interne,
déterminant des règles d’utilisation précises pour chacune de ces zones. Les communautés réalisent
elles-mêmes leur propre suivi scientifique, avec des pêches de contrôle 3 fois par an, et un suiviévaluation socio-économique des impacts de l'aire protégée. Les résultats montrent une nette
récupération des stocks halieutiques (quantité et qualité), une restauration progressive de
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l’écosystème et des bénéfices directs pour les villages. Cette « aire protégée » ne coûte rien à l’Etat
et est maintenue par la collaboration volontaire des pêcheurs et par l’adhésion de l’ensemble de la
communauté.
Binta Ba
Direction des Aires Marines Communautaires Protégées, Sénégal
Plans de gestion participatifs, avancée des aires
marines communautaires au Sénégal
Pour pallier à la frustration qu'engendre, auprès des populations locales, l'approche top-down de la
création d'aires marines protégées (AMP) par l'Etat, le Sénégal s'est engagé récemment dans une
nouvelle démarche constructive. Dorénavant, les nouvelles AMP sont établies avec la participation
et l'implication totale d’acteurs locaux pendant tout le processus de création et de détermination
des règles de gestion. Des plans de gestion participatifs ont ainsi déjà été élaborés avec les
populations. Les aires ainsi créées sont plus rapidement acceptées et respectées par les utilisateurs.
Togarasei Fakarayi
BirdLife, Zimbabwe
Planification participative du couloir
conservation des montagnes de Chimanimani-Nyanga
de
Afin de renforcer l'approche concertée et coordonnée de la conservation de la biodiversité dans les
montagnes de Chimanimani-Nyanga, au Zimbabwe, un Groupe Consultatif sur la Gestion des Parties
prenantes (GCGP) a été créé au niveau de chaque zone clé pour la biodiversité (ZCB). Le rôle du
GCGP est de conseiller l'autorité responsable de la gestion d'un site, de l’aider à identifier des
solutions aux problèmes rencontrés et de contribuer à la sensibilisation à la conservation de la
biodiversité. Des Groupes de Conservation Locale (GCL) ont également été mis en place dans les
communautés adjacentes à ces ZCB. Il s‘agit de groupes de personnes volontaires qui partagent le
même intérêt pour la conservation de la biodiversité, et qui sont formées au suivi des ressources et
à la conservation, et aident aussi à sensibiliser les communautés aux valeurs de la biodiversité.
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Jean Bruno Ngougnogbia
ONG Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmées, Centrafrique
La cartographie participative, un outil d’implication
des communautés locales
La cartographie participative apporte un atout considérable en termes d'outils d’aide à la prise de
décision pour améliorer la bonne gouvernance des aires protégées. Grâce à la prise en compte des
coutumes des communautés locales en termes d'occupation des terres et d'utilisation des
ressources naturelles, la cartographie participative permet de valoriser l'important savoir social,
culturel et historique de ces peuples, et de promouvoir ainsi leurs droits à participer pleinement à la
gestion des ressources naturelles en accord avec les lois et politiques de conservation du pays. De
plus, en utilisant cet outil comme base de négociation, elle facilite le dialogue et la collaboration
entre toutes les différentes parties prenantes impliquées dans la gestion des aires protégées.
Courant 8 : Inspirer une nouvelle génération
Connecter les gens à la nature est la priorité des prochaines décennies pour s’assurer que les
générations futures se sentent concernées et s’engagent pour conserver la nature à
l’intérieur et au-delà des aires protégées.
Mary Margaret Otieno
Wildlife Club of Kenya, Kenya
Impliquer les jeunes générations
conservation des écosystèmes clés du Kenya
dans
la
Le Wildlife Club of Kenya (WCK) réalise des activités qui recrutent les jeunes vivant autour des parcs
nationaux et des réserves. Si l'avenir du pays réside dans la jeunesse, la lutte contre la perte de
biodiversité ne peut être gagnée durablement sans la participation active de toute la société, et en
particulier des jeunes. Grâce au renforcement de leurs capacités en matière de conservation et de
mise en œuvre de projets de conservation, ce programme vise à instiller à la prochaine génération
kenyane la volonté de protéger l'environnement et à encourager des modes de vie durables. Le
WCK travaille avec des étudiants et des enseignants de 2000 écoles dans le but d’améliorer leurs
connaissances sur l'environnement, d'accroître leur sensibilisation aux questions de conservation, et
d’encourager leur participation à des activités concrètes de gestion des aires protégées.
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La France et l’UICN : agir ensemble
pour la nature et le développement
Créée en 1948 à Fontainebleau, l’UICN a toujours entretenu une relation forte avec la
France. En 2005, ce lien est encore renforcé avec la signature d’un partenariat international
qui confirme une vision partagée : un monde juste qui préserve et valorise la nature.
Unique de par les institutions représentées (le Ministère des Affaires Etrangères, le
Ministère des Outre Mer et le Ministère de l’écologie, du développement durable et de
l’énergie, ainsi que l’Agence Française pour le développement), ce partenariat a été
renouvelé à deux reprises et fêtera en 2015 ses dix ans d’existence.
Doté de moyens d’assistance technique (cinq postes permanents sont ainsi financés depuis
2005) et de moyens financiers substantiels, ce partenariat contribue à la mise en œuvre du
"Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020" adopté par les Parties à la Convention sur
la diversité biologique (CDB) en octobre 2010.
Pour la période 2013-2016, les partenaires ont souhaité concentrer leurs efforts sur 3
programmes internationaux de l’UICN, dont les objectifs sont au cœur des initiatives
soutenues par la France pour la prise en compte de la nature comme solution pour le
développement :
1. La gouvernance mondiale de l’environnement, et en particulier, la convergence
entre les objectifs de développement (OMD) et de protection de l’environnement
(ODD) dans la période post-2015 ;
2. Les Océans, Iles et l’Outre-Mer, pour une préservation des ressources et
écosystèmes marins ; y compris en haute-mer ;
3. Le renforcement du réseau Africain des Aires protégées à tous les écosystèmes
emblématiques du continent (Forêt, Savane et zones semi-arides).
Ce partenariat unique place à la France parmi les 10 premiers partenaires financiers
stratégiques de l’UICN.
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Ainsi, c’est notamment grâce à l’appui de la France, depuis 2005, que le programme de
l’UICN sur les aires protégées en Afrique s’est développé et couvre aujourd’hui l’ensemble
du continent. En 2011, construisant sur 5 années d’évaluation de la gestion des aires
protégées en Afrique, une « feuille de route pour les aires protégées d’Afrique » a été
rédigée pour guider le Programme Aires Protégées d’Afrique & Conservation de l’UICN (voir
www.papaco.org).
A travers ce programme, l’ambition est de renforcer la conservation de la biodiversité en
Afrique, dans et autour des aires protégées, avec tous les acteurs (administration,
collectivités territoriales, communautés, ONG, entreprises privées…) pouvant y contribuer.
L’objectif est de développer plus d’éthique dans les comportements, plus de légitimité, plus
de responsabilité et de transparence dans les décisions, d’impliquer davantage d’acteurs,
d’obtenir plus de professionnalisme sur le terrain, plus d’appropriation des formidables
atouts que ces territoires présentent, plus de reconnaissance pour ceux qui réussissent, plus
de durabilité pour la conservation… et d’avancer ainsi vers des aires protégées saines,
performantes et durables.
Pour y parvenir, le travail réalisé grâce à ce partenariat France-UICN privilégie trois axes :
1. le premier axe est la GOUVERNANCE des territoires : il s’agit de promouvoir la bonne
gouvernance des aires protégées en impliquant plus les parties prenantes, dans et
autour des parcs, de mieux sensibiliser les décideurs sur les multiples valeurs de la
conservation et enfin d’améliorer la concertation nécessaire à un aménagement du
territoire qui prendra en compte les lieux de préservation de la nature.
2. le second axe est la PERFORMANCE de ces territoires : il s’agit de responsabiliser les
gestionnaires et de renforcer leurs compétences, ainsi que celles des structures de
gestion des réseaux d’aires protégées, mais également de développer les capacités
de tous les acteurs autour de ces territoires pour qu’ils s’impliquent plus
efficacement dans la conservation. La formation y prend une place importante et le
partenariat France-UICN a permis de mettre en place un Master en gestion des aires
protégées par exemple.
3. le troisième axe porte sur la DURABILITE de la conservation : il s’agit d’améliorer les
projets et les appuis apportés aux aires protégées au travers d’un ensemble de
bonnes pratiques, d’accroître et de pérenniser les ressources disponibles pour la
conservation et de promouvoir les territoires exemplaires au sein d’une liste verte
des aires protégées les mieux gérées.
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Une priorité particulière est en particulier accordée à la réalisation de ces objectifs dans le
bassin du Congo, espace essentiel pour la conservation de la diversité biologique africaine.
Cette 6ème édition du Congrès Mondial des Parcs sera aussi une occasion majeure pour
valoriser l’expertise francophone en matière de conservation de la biodiversité, présenter
les savoir-faire et les bonnes pratiques des réseaux d’aires protégées en France, et influer
sur les orientations de la politique mondiale des aires protégées.
Pour en savoir plus : http://www.iucn.org/fr/france_uicn/
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Les partenaires français