Une langue créole : le martiniquais Présentation à partir d’une traduction de Brassens en créole 1ère strophe (1)  An grin té dri asou  Un.

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Transcript Une langue créole : le martiniquais Présentation à partir d’une traduction de Brassens en créole 1ère strophe (1)  An grin té dri asou  Un.

Une langue créole : le
martiniquais
Présentation à partir d’une
traduction de Brassens en créole
1ère strophe (1)
 An grin té dri asou
 Un grain tombait dru
redout
 I té an bay san
parapli
 Man té ni yonn
volé an wout
 E pétèt menm kay
an zanmi
sur La Redoute
 Elle était dessous
sans parapluie
 J’en avais un, volé
en route
 Et peut-être même
chez un ami
1ère strophe (2)
 Man vansé boy
 Je me suis avancé à
près a la kous
 Pou mwen té bay
tibwen labri
 Chivé-y té ja bwè
dlo kon mous
 I pa fè pwèl sak
pou-y di wi.
ses côtés, presque en
courant
 Pour lui donner un petit
abri
 Ses cheveux avaient
déjà bu l’eau comme de
la mousse
 Elle ne s’est pas fait
prier pour dire « oui »
Le « r » existe en créole :
à propos du système phonologique
De l’écriture et de son importance pour la
compréhension du créole : cf. bô-y
La détermination nominale en créole
L’indéfini : an en martiniquais : an grin
Le défini : -la/-a/-lan/-an : liv-la/dlo-a/
fanm-lan/pon-an
Le démonstratif : -tala : liv-tala
Le possessif : -moin ; vou/-ou ; -li/y ;
-nou ; -zôt ; -yo/
liv-moin / chivé-y / parapli-nou…
Refrain (1)
 An ti kwen parapli
 Un petit coin de
 Pou an kwen
parapluie
 Pour un coin de
paradis
 Si un nom était fait
pour elle : c’était
« ange »
paradi
 Si an non té fèt
pou-y sé anj
Refrain (2)
 An ti kwen paradi
 Un petit coin de
 Pou an kwen
paradis
 Pour un coin de
parapluie
 Est-ce qu’il y a un
plus bel échange
 Aujourd’hui ?
parapli
 Es ti ni pli bel
chanj
 jodi ?
2e strophe (1)
 Mizik dlo a si-y pa
té zouk
 Té dous an lè
parapli nou
 Padon Bigin,
padon mazouk
 Sent Sésil dwèt té
a jounou
 La musique de l’eau
au-dessus n’était
pas du zouk
 Elle était douce sur
notre parapluie
 Pardon biguine,
pardon mazouk
 Sainte Cécile devait
être à genoux
2e strophe (2)
 Kan ta pou mwen
 Pour moi, la nuit
lan nuit kon jou
 Man té anvi la pli
tonbé
 Pou té gadé-y près
jou a jou
 E fè Noé rété
bouch bé.
comme le jour
 J’avais envie que la
pluie tombe
 Pour la garder
presque joue à joue
 Et faire que Noé
reste bouche bée
Les pronoms personnels en créole
Moin, man = 1e personne
Vou, ou, w = 2e personne
Li, i, y = 3e personne
Nou = 4e personne
Zôt = 5e personne
Yo = 6e personne
Le verbe en créole
Quelques éléments concernant le martiniquais :
Des particules TMA + un verbe invariable :
Man té anvi la pli tonbé = j’avais envie que la pluie
tombe
Man ké manjé… = je mangerai
Man ka travay… = je suis en train de travailler
Man té ka travay lè i rivé = j’étais en train de
travailler quand il est arrivé.
3e strophe (1)
 Mé dépi sièk tan pé
 Mais le temps peut
mové
 Chimen toujou
trouvé péyi
 Lè man wè sièl
baré lalvé
 Man tè ja sav sa té
fini
être mauvais
 Le chemin trouve
toujours un pays
 Quand j’ai vu le ciel
cacher La Levée
 Je savais déjà que
c’était fini
3e strophe (2)
 Fo-y té pati rantré
 Il lui fallait partir,
tou sèl
 Nou pa té pé alé pli
lwen
 E man gadé-y ka
fonn kon sèl
 San menm jété zyé
an lè mwen.
rentrer toute seul
 Nous ne pouvions
pas aller plus loin
 Et je l’ai regardée
fondre comme du
sel
 Sans même jeter les
yeux sur moi.
Le texte original de Brassens
Il pleuvait fort sur la grand'route
Elle cheminait sans parapluie
J'en avais un, volé sans doute
Le matin même à un ami
Courant alors à sa rescousse
Je lui propose un peu d'abri
En séchant l'eau de sa frimousse
D'un air très doux elle m'a dit oui.
Un p'tit coin d'parapluie
Contre un coin d'paradis
Elle avait quelque chose d'un ange
Un p'tit coin d'paradis
Contre un coin d'parapluie
Je n'perdais pas au change
Pardi.
Chemin faisant, que ce fut tendre
D'ouïr à deux le chant joli
Que l'eau du ciel faisait entendre
Sur le toit de mon parapluie
J'aurais voulu, comme au déluge
Voir sans arrêt tomber la pluie
Pour la garder sous mon refuge
Quarante jours, quarante nuits
Mais bêtement, même en orage
Les routes vont vers des pays
Bientôt le sien fit un barrage
A l'horizon de ma folie
Il a fallu qu'elle me quitte
Après m'avoir dit grand merci
Et je l'ai vue toute petite
Partir gaiement vers mon oubli