Transcript Les complications des diabètes ou pourquoi traiter ?
DIABETE COMPLICATIONS CHRONIQUES ET AIGUES Docteur Camille Deybach Service de diabétologie Pitié Salpétrière
Définition
• Conséquence de l’
hyperglycémie
• Identiques qqs le type de diabète • Soit aigue: glycémie très élevée (acidocétose, hyperosmolaire) • Soit chronique: glycémie au dessus de la norme pendant plusieurs années • Diabète défini par: développement de
rétinopathie diabétique
au dessus du seuil de glycémie de 1.26 g/l
Complications chroniques versus aigues • CHRONIQUES – Installation silencieuse – Parfois révélatrices de diabète 2 méconnu – Conséquences potentiellement très graves à long terme – Mortalité > complications aigues – IRREVERSIBLES – MAIS
EVITABLES
•
Éducation thérapeutique +++
• AIGUES – Symptomatiques – Souvent révélatrices – Graves si non traitées – Faible mortalité globale – CURABLES – EVITABLES si diabète connu
COMPLICATIONS CHRONIQUES • « Chroniques » : survenue après
plusieurs années d’hyperglycémie
•
Irréversibles mais évitables
• Identiques dans tous les types de diabète • Fonction de la durée de l’hyperglycémie
COMPLICATIONS CHRONIQUES •
Installation sans symptômes
pendant longtemps • Premiers signes cliniques visibles: stade déjà évolué • Parfois responsable d’un handicap lourd – – – –
Troubles visuels, cécité Insuffisance rénale, dialyse Amputations de jambes Accidents cardio vasculaires
COMPLICATIONS CHRONIQUES • Ce que l’hyperglycémie fait aux
capillaires
: –
MICRO-
ANGIOPATHIE –
Très spécifiques
du diabète • Ce que l’hyperglycémie fait aux
artères
–
MACRO-
ANGIOPATHIE – Accélère
athérosclérose
– Commune à HTA, dyslipidémie et autres FDRCV
MICRO
-ANGIOPATHIE DIABETIQUE • TRIO PATHIE DIABETIQUE: – Rétinopathie – Néphropathie – Neuropathie Souvent associées Fonction de la durée et du niveau glycémique Pas avant 5 ans de diabète « réel »
Complications chroniques
• Dues aux anomalies engendrées par l’hyperglycémie sur – Les petits vaisseaux:
capillaires
=
MICROANGIOPATHIE
– Capillaires de la rétine – Capillaires des reins – Capillaires des nerfs Capillaires
RETINOPATHIE DIABETIQUE
• Première cause de cécité avant 50 ans • Diabète type 2 : 2 % deviendront aveugles • Pourtant le
laser
peut sauver l’acuité visuelle centrale si il est fait à temps • Importance du
fond d’œil annuel
RETINOPATHIE DIABETIQUE • Rétine= « récepteur des images » • Très riche en capillaires • Non corrigible par des verres
RETINOPATHIE DIABETIQUE fond d’oeil MACULA Nerf optique = papille MACULA: zone de vision précise PAPILLE: émergence du nerf optique
RETINOPATHIE DIABETIQUE A l’examen du
fond d’œil Macula Vaisseaux: en périphérie de la macula Microanévrysmes
Le patient voit normalement Papille
Microangiopathie
la rétinopathie
L’effet de l’hyperglycémie sur les capillaires de la rétine
Rétinopathie non proliférante
O2 ???
Ischémie rétinienne Néovaisseaux pathologiques
Rétinopathie proliférante
La rétinopathie.
Pour éviter la cécité: laser
• Laser par l’ophtalmologue sur les zones ischémiques pour éviter la prolifération de néovaisseaux
Fond d’œil tous les ans pour tous les diabétiques
La microangiopathie:
la néphropathie
• Reins= épurateurs reins • Filtrent 150 litres de sang/jour • Très richement vascularisés vessie
La microangiopathie:
la néphropathie diabétique est une glomérulopathie
• Les
capillaires glomérulaires
sont atteints par l’hyperglycémie • Laissent passer des protéines: –
Microalbuminurie est le premier signe d’atteinte du rein
• Avant que la créatininémie augmente Capillaire glomérulaire Artérioles
•
La microangiopathie:
la néphropathie
Aucun signe
d’oedèmes ( perte d’albumine) = syndrome néphrotique de néphropathie jusqu’à apparition • Ou seulement : hypertension artérielle • Certains médicaments peuvent ralentir la perte de fonction des reins • Progression vers
l’insuffisance rénale terminale
et la dialyse en 10 à 20 ans
Complication chronique
la neuropathie diabétique
• Atteinte des nerfs périphériques • • Début: partie la plus distale des nerfs les plus longs=
nerfs sensitifs des pieds Perte de la sensibilité et de la douleur des pieds
• Parfois symptômes
:
douleurs nocturnes, symétriques – Brûlures, fourmillements • Risque=
plaie de pied
• D’autres nerfs peuvent être atteints à un stade évolué (neuropathie végétative: gastrique, vésicale, cardiaque)
Neuropathie diabétique
Mal perforant plantaire
•
Mal perforant plantaire
: • Hyperkératose (corne)
non ressentie
traitée et non • En l’absence de douleur le patient continu à aggaver ses plaies en marchant dessus
Complications chroniques:
la macroangiopathie
• Atteinte des
grosses et moyennes artères (athérome)
•
Pas spécifique
du diabète (tabac, hypercholestérolémie, HTA) • Très fréquent dans diabète de type 2 (« gras ») car
facteurs de risque cardiovasculaires associés
• Proportionnel à la durée du diabète et à l’hyperglycémie
La macroangiopathie
• L’
athérome
rétrécit les artères • Si l’artère est occluse complétement: absence d’oygénation des tissus et
nécrose
(mort) des tissus • 3 zones atteintes: – Artères du cœur =
coronaires
myocarde =
INFARCTUS
du – Artères des jambes =
artérite
des membres inférieurs – Artères cérébrales =
accident vasculaire cérébral
(hémiplégie etc…)
La macroangiopathie
• Infarctus= 1ère cause de mort chez le diabétique •
Tout diabétique qui présente des symptômes inhabituels non clairement expliqués doit avoir un ECG pour rechercher un infarctus débutant.
La macroangiopathie Artérite
Artérite Douleurs des mollets à la marche = claudication intermittente
La macroangiopathie
• Artérite des membres inférieurs • Aggrave les plaies de pied car ralentit la cicatrisation • Risque de
gangrène
si plaie
Pour éviter les complications chroniques graves du diabète
• Obtenir une glycémie moyenne à moins de 1,40 g/l •
= HbA1C < 7%
• Dépister les complications chaque année (fond d’œil+++)
Complications aigues
du diabète
• Peuvent révéler le diabète • Les symptômes sont francs • Installation en quelques jours •
Réversibles
avec le traitement •
Evitables
si éducation des patients
Complications aigues
du diabète
• Coma acido cétosique • Coma hyperosmolaire • Coma hypoglycémique = conséquence du traitement
Coma acido cétosique
• = DEFICIT COMPLET EN INSULINE • Diabète de type 1 (maigre) • Révèle la maladie • Ou dû à un arrêt du traitement par insuline • Ou dû à une maladie intercurrente (infection)
Coma acido cétosique
• Signes cliniques: – Polyuro-polydipsie, amaigrissement, hyperphagie, asthénie – Douleurs abdominales, diarrhée, vomissements – Respiration très rapide – Déshydratation (tension artérielle basse) – Coma
Coma acido cétosique
• Pas d’insuline: pas de sucre dans les cellules • Pas d’énergie dans les cellules: recherche une autre source d’énergie • Brûle les graisses stockées (lipolyse) • Les déchets des graisses sont des corps cétoniques = acides=
acidose
• La glycémie est très élevée: polyurie, si non compensée car vomissements:
déshydratation
Coma acido-cétosique
• Glycémie > 3,0g/l • BU: Acétone +++ • Gaz du sang: pH moins de 7,30 •
Devant toute glycémie > 3,0g/l il faut faire une bandelette urinaire pour rechercher acétone
Coma acido-cétosique
• Traitement: – réanimation souvent – Réhydratation rapide (serum physiologique) – Insuline forte dose intra-veineux 10U/h – Surveillance glycémie et BU toutes les heures
Coma hyperosmolaire
• Personne souvent âgée ayant une glycémie élevée et qui ne peut pas compenser la polyurie • Diabète type 2 souvent méconnu • Souvent glycémie non surveillée • Pas d’accès à eau (hémiplégie, ne ressent pas la soif) • • Contexte diarrhée, infection, corticoïdes
Déshydratation majeure
Coma hyperosmolaire
• Glycémie > 6 g/l • Déshydratation majeure • Traitement: – Réhydratation massive (10 à 12 l en 24H) – Insuline – Soins de nursing +++
Coma hypoglycémique
• Toujours dû au traitement • Hypoglycémie = moins de 0,70g/l • Coma hypoglycémique= moins de 0,40g/l • Insuline • Sulfamides hypoglycémiants: Daonil, Diamicron, Amarel, Novonorm
Coma hypoglycémique
• Contexte: – signes d’alerte (sueurs, tremblements, palpitations, fringale) non ressentis – Sujet âgé, dénutri, insuffisance rénale – Interaction médicamenteuse
Coma hypoglycémique
• Traitement – 2 à 3 sucre numéro 4 si peut avaler – Sinon: 2 ampoules 20 ml de glucosé 30% en IVDirect – Ou Glucagon IM ou SC si traité par insuline
Coma = toujours vérifier la glycémie++++ Diabétique coma en sueurs: glycémie si possible mais dans le doute on passe du G 30% 2 ampoules
Comment éviter les complications aigues
• Education des patients • Diabète de type 1:
ne jamais arrêter l’insuline même si a jeun ou si vomit
• Surveiller les glycémies des patients diabétiques en situation aigue: infection, chirurgie etc …