Transcript Sujets âgés
MALTRAITANCES ENVERS LES
PERSONNES AGEES
Emmanuel MARGUERITTE
DEPARTEMENT DE MEDECINE LEGALE
DEPARTEMENT DES URGENCES
CHU DE MONTPELLIER
TYPOLOGIE DES MALTRAITANCES
VIOLENCES DE DROIT COMMUN
VIOLENCES DOMESTIQUES
VIOLENCES INSTITUTIONNELLES
Classification(s)
Violences physiques ou sexuelles
Violences psychologiques
Violences financières (exploitation,
sévices)
Sévices médicaux (violences
médicamenteuses)
Négligences actives
Négligences passives
«Elder abuse and neglect», Council on scientific affairs
report, JAMA (1987)
EPIDEMIOLOGIE INTERNATIONALE
Selon les pays : 2 à 10% de la
population âgée de plus de 65 ans
seraient maltraitées
France 2 à 4%
Maltraitances domestiques
essentiellement
Institutions très peu étudiées
ALMA 34
Appels téléphoniques en 2009
DOMICILE 88 cas
INSTITUTIONS 23 cas
Facteurs de risques chez la
victime
Femme, veuve
Perte d’autonomie
Troubles cognitifs
Tissu relationnel pauvre (moindre
repérage)
Facteurs de risques chez les
auteurs
Maltraitant exposé aux dépendances
(alcool++,drogues) aux comportements
violents ou présentant des troubles mentaux
Maltraitant dépendant de sa victime
financièrement
“Caregiver” ou donneur de soins
Modalités de la maltraitance
Détérioration de l’état physique provoquée
par des négligences ou abus
oubli d’un lever régulier
maintien excessif au fauteuil
attitudes vicieuses non prévenues
risques d’hypo-hyperthermie
risques de brûlures cutanées
excès de neuroleptiques et/ou de
tranquillisants
Modalités de la maltraitance
Violences physiques caractérisées
brûlures, piqûres, ecchymoses, contusions
traces de liens, rougeurs
plaies récentes et cicatrices plus anciennes
lésions des parties génitales
Modalités de la maltraitance
Abus psychologiques
Humiliations : patient insulté, ridiculisé devant
les autres
Harcèlement : intimidations, menaces, langage
criard et grossier
Rétention ou falsification d’informations
Absence de considérations des souhaits, choix
ou décisions du patient
Animation «infantilisante»
Abus financiers : détournement de pension, abus
de faiblesse, spoliation de biens…
DIAGNOSTIC DE LA
MALTRAITANCE
Interrogatoire, Mode de vie,
traitement (corticoïdes,
psychotropes..), importance du
diagnostic infirmier
Examen des fonctions supérieures
Examen somatique (peau, muqueuses)
Biologie: marqueur de la dénutrition,
hémostase, toxicologie si besoin
La rédaction d’un certificat
médical
Devant une suspicion de maltraitance
d’un sujet âgé, la rédaction d’un
certificat médical isolé n’a pas de sens
Il faut envisager une action globale de
prise en charge après prise de contact
avec le médecin traitant, l’infirmière à
domicile et l’entourage
Peut-on SIGNALER DES
MALTRAITANCES?
LES MODALITES DU SIGNALEMENT
LE CONSENTEMENT
LE PATIENT A-T-IL LA CAPACITE
D ’ACCEPTER OU DE REFUSER UNE
INTERVENTION?
SIGNALEMENT
LES MODALITES REGLEMENTAIRES
CODE PENAL Art 226-13 et 226-14
CODE DE DEONTOLOGIE
MEDICALE Art 44
SIGNALEMENT
LES DESTINATAIRES DU SIGNALEMENT:
JUSTICE, POLICE, GENDARMERIE
SERVICES SOCIAUX
AUTORITES DE TUTELLE
SIGNALEMENT
LE CONSENTEMENT:
SUJET AVEC FONCTIONS COGNITIVES
CONSERVEES
SUJET AVEC FONCTIONS COGNITIVES
ALTEREES
PRISE EN CHARGE
MEDICALE :quand le patient vient du
domicile
Urgence, hospitalisation
Placement en institution, en hébergement
temporaire (épuisement d’un tiers)
Mesures de protection des incapables
majeurs
Certificat médical descriptif des lésions
quand elles existent
PRISE EN CHARGE
MEDICOLEGALE
ETABLISSEMENT D ’UN CERTIFICAT
MEDICAL AVEC INCAPACITE TOTALE DE
TRAVAIL ET SIGNALEMENT DU
CARACTERE VULNERABLE
PRISE EN CHARGE
SOCIALE
Enquête sociale (ville,département)
Informations sur les prestations disponibles:
aide à domicile, aides financières,
téléalarme, hébergements, soins à
domicile, portage repas
Signalement judiciaire
PRISE EN CHARGE
L’ENQUETE MEDICO-SOCIALE DOIT
ABOUTIR A DES PROPOSITIONS ET/OU A
UN PROJET DE PRISE EN CHARGE
GLOBALE
PRISE EN CHARGE
REFUS
présenter l’enquête comme une évaluation
pour proposer des services à la P.A et non
comme une investigation
donner des infos sur les structures
existantes
proposer un suivi
PRISE EN CHARGE
REFUS
P.A avec affaiblissement cognitif
marqué:
Nécessité d’une hospitalisation pour
discuter des mesures d’aide à
domicile, de protection juridique, de
placement
PRISE EN CHARGE (9)
INSTITUTIONS
ENQUETE DE LA TUTELLE
PROBLEME DU PERSONNEL
FERMETURES D’ETABLISSEMENT
ACCREDITATION, CAHIER DES CHARGES
PRISE EN CHARGE
HOPITAL
URGENCES ET GERIATIE:
PROTOCOLES A L’ENTREE POUR LE
DIAGNOSTIC
30% DES SERVICES D’URGENCES
AMERICAINS EN DISPOSENT
CAS CLINIQUE N°1
Homme de 90 ans
Motif
d'hospitalisation:
Troubles
de
l'équilibre avec chutes fréquentes
Anamnèse: altération rapide de l'état
général, chutes fréquentes, aurait été mis
parterre sur un matelas pendant plusieurs
jours et aurait été nourri à la cuillère par sa
femme sans que personne ne soit prévenu
CAS CLINIQUE N°1
Conclusions de l'observation médicale:
Dénutrition protéino-énergétique sévère
Mauvais état bucco-dentaire
Oesophagite mycotique
Perte de l'autonomie locomotrice
Hypertrophie prostatique
CAS CLINIQUE N°2
Homme de 86 ans
Motif d'hospitalisation: chutes à répétition
et altération de l'état général
Anamnèse: vit seul à domicile aidé d'une
infirmière et d'une aide ménagère
Chutes fréquentes. Pas de détérioration des
fonctions cognitives
CAS CLINIQUE N°2
Conflit avec les 3 enfants qui veulent placer
leur père dans une institution et problème
lié à la revente de la maison familiale
Evolution: retour à domicile et mise sous
curatelle
CAS CLINIQUE N°3
Patiente de 89 ans
hospitalisée puis placée en MDR pour
troubles cutanés et trophiques, ecchymoses
multiples et d’âge différent (chute?)
Fille de 50 ans, alcoolique et agressive avec
sa mère
Suspiçion de violences phyques et verbales
Pour en savoir plus
Comité national de vigilance contre la
maltraitance des personnes âgées
ALMA : www.alma-france.org
3977
Rapport du Pr Debout : 2002
“La vieillesse maltraitée”: Robert
Hugonot Ed.Dunod
CONCLUSION
Phénomène assez mal connu
Les lésions physiques ne sont pas les
plus fréquentes
La rédaction d’un certificat médical
isolé n’est pas suffisante
Il faut envisager une prise en charge
pluridisciplinaire