Transcript Le débit sanguin hépatique et splanchnique
Anesthésie-Réa & Hépatologie - Le débit sanguin hépatique et splanchnique - Médicaments et foie - Anesthésie du cirrhotique Dr Julien Raft
Circulation splanchnique VCI 1000 ml/min TC 700 ml/min Foie Estomac/Rate AMS 500 Pancréas Grèle AMI 300 Côlon aorte Tronc Porte
Répartition du débit cardiaque Ogane
Foie Rein Cerveau Peau Muscle Myocarde
Masse (Kg) Débit (L/min) %débit cardiaque ConsO2(%)
2.6
1.5
27.8
20.4
0.3
1.4
3.6
31 0.3
1.26
0.75
0.462
0.84
0.25
23.3
13.9
8.6
15.6
4.7
7.2
18.4
4.8
20 11.6
Circulation splanchnique Circulation intestinale – nombreuses anastomoses – Vascularisation muqueuse +++ – Variations métaboliques +++ (digestion) – autorégulation Capillaire Chylifère Artère
Circulation splanchnique Circulation hépatique – Interface sang/hépatocyte/bile – mélange du sang veineux porte et artériel – organisation en lobules centrés par artère, veine porte et canal biliaire ( 100.000) Espace porte sinusoides V centrolobulaire
Circulation splanchnique Circulation hépatique – gradient de pression : • Veine porte : 15 mmHg • Veine sus hépatique : 5 mmHg • Artère hépatique : 90 mmHg
Hypertension portale
Hypertension portale
Embolisation associée Embolisation coronaire : – Non urgent : 0/78 – Urgent : 1/12 (8%) – « de sauvetage » : 11/41 (27%)
Rein et Foie 3 composantes : – Rétention hydrosodée – Rétention eau – Vasoconstriction circulation rénale
Syndrome hépatorénal Cirrhose
Hypertension portale
Vasodilatation splanchnique Diminution du volume sanguin efficace Vasoconstriction cérébrale Vasoconstriction Brachiale/fémorale Vasoconstriction rénale Maintien d’une volémie efficace Ginès et al. Gastroenterology 1993;105:229-36 .
Syndrome hépatorénal
Syndrome hépatorénal Vasoconstricteur splanchnique Analogue de la vasopressine (Terlipressine) Vasoconstriction splanchnique ↗ Pression artérielle Vasodilatation rénale Amélioration de la perfusion rénale (60 à 80% des cas)
Syndrome hépatorénal Terlipressine et SHR type 1 * p<0,05 * * pdt 2 jours Hadengue et al. J Hepatol 1998; 29 : 565-7
Syndrome hépatorénal Critères majeurs : – Q filtration glomérulaire. Créat >15 mg/L ou clairance < 40ml/min ( Ø diurétique) – Ø choc, Ø infect bacterienne évolutive, Ø perte liquidienne, Ø médic néphrotoxiques – Ø amélioration fonction rénale après ou expansion volémique diurétique – Ø organique, Ø protéinurie > 500mg/j, Ø obstructif
Syndrome hépatorénal Critères mineurs : – Diurèse < 500mL/j – Nau < 10mmol/L – Osm u > Osm p – Ø hématurie – Hyponatrémie de dilution < 130 mmol/L
Médicaments et foie Dr Julien Raft
Métabolisme hépatique des médics, molécules étrangères ou endogènes
Métabolisme de phase I
(morphine, bilirubine) (oxydations, hydroxylations...) Microsomes hépatiques
cytochrome P450
Métabolite N° 1
Métabolisme de phase II
(conjugaisons UGT) Métabolite N° 2 Elimination biliaire, hépatique, rénale .
Elimination rénale des produits devenus polaires
Exemple de modification de l'élimination des médicaments en cas d'insuffisance hépatique Cinétique du vécuronium chez le cirrhotique
Hépatotoxicité-Généralités De nombreux médicaments et xénobiotiques hépatotoxiques sont Hépatites médicamenteuses : 1ère cause de mortalité iatrogénique et 1ère cause de retrait du marché des médicaments (rapport bénéfice/risque) En France : 8000 cas/an d’atteintes hépatiques d’origine médicamenteuse (Sgro C et al. Hepatology 2002, 36; 451-5) Autres causes : plantes médicinales (kava), alcool, drogues (cocaïne, ecstasy), produits chimiques (toluène, tétrachlorure de carbone)
Hépatotoxicité-Généralités Cellules hépatiques incriminées : – Hépatocytes mais aussi cholangiocytes, cellules endothéliales (sinusoïdes), cellules étoilées du foie.
Mécanismes : – Ne sont pas toujours connus (ou recherchés). Ex de la toxicité de certains antirétroviraux (inhibiteurs de la protéase, INTI) – Principaux mécanismes (hépatocytes) : implication du cytochrome P450 et des mitochondries
Hépatotoxicité-Présentation clinique
Hépatotoxicité-délai d’apparition des symptômes 1) Court : – Quelques heures ou qq jours – « Toxicité intrinsèque » – ex : paracétamol 2) Intermédiaire : – 1 à 8 semaines – Hypersensibilité ou toxicité « idiosyncrasique» – ex : valproate, phénytoïne 3) Long : – 1 à 12 mois – toxicité « idiosyncrasique» – INTI
Principaux mécanismes d’atteinte hépatocytaire
Cytochrome P450
médicaments toxiques
Interaction avec la ß oxydation, chaine respiratoire, ARN mt
métabolites réactifs dysfonctionnement mitochondrial hépatite immunoallergique hépatite toxique Stéatose stéatohépatite
Hépatotoxicité impliquant la formation d’un métabolite réactif par le cytochrome P-450
Rappels sur les cytochromesP450 (CYPs) Nombreuses proteines différentes : plus de 18 familles de CYPs chez les mammifères Chaque proteine CYP possède un site actif avec une molécule d’hème capable de fixer l’oxygène, et une poche fixant le substrat (médicaments, toxique…) Chaque CYP est capable de métaboliser différents substrats hydrophobes en dérivés plus hydrophiles Le métabolisme d’une molécule par les CYPs génère des métabolites stables
Toxicité directe : Exemple du paracétamol Hépatites « fulminante » supérieures à 150 mg/kg pour des doses Nécrose centrolobulaire (zone riche en CYP). Présence possible de cellules en apoptose Facteurs favorisants : – Intoxication alcoolique – Dénutition, anorexie, jeûne prolongé Traitement : N acétylcystéine
Médiation immunitaire : Anticorps anti-cytochrome P-450
Hépatotoxicité liée à un dysfonctionnement mitochondrial (Stéatoses et stéatohépatites)
Médicaments et stéatoses
Exemple de l’acide valproïque (2 formes d’hépatotoxicité) Augmentation des transaminases asymptomatique , fréquente (40%), réversible, dose dépendante Stéatose microvésiculaire : – Principalement chez les enfants – Non dose dépendante – Mortalité élévée – Facteurs prédisposants : maladies métaboliques sous jacentes, polythérapie (phénytoïne, phénobarbital)
Résumé hépatotoxicité De nbreux médic sont hépatotoxiques , mais les mécanismes de toxicité ne sont pas toujours connus Les principaux mécanismes d’hépatotoxicité sont la formation de métabolites réactifs par les cytochromes P450 (CYPs) et le dysfonctionnement mitochondrial La formation de métabolites réactifs par les CYPs peut aboutir à une hépatite toxique (avec apoptose et/ou nécrose), ou une hépatite à médiation immunitaire L’interaction des médicaments avec les mitochondries peut induire de nombreux types de lésions hépatique
Anesthésie-réa du cirrhotique Dr Julien Raft
Rappel de l’histologie normale du foie
Cirrhose hépatique Définition : Processus diffus caractérisé par une prolifération diffuse annulaire qui isole des nodules parenchymateux structurellement anormaux Maladie grave : HTP, Sepsis, CHC Remodelage : Réversibilité de la fibrose et régénération hépatocytaire
Cirrhose hépatique
Cirrhose hépatique
Cirrhose hépatique Les différents types de morphologies : – Micronodulaire : 90% des nodules < 3mm – Macronodulaire : 90% des nodules > 3mm – Mixte – Septale incomplète
Cirrhose hépatique Foie dysmorphique
Cirrhose hépatique Cirrhose micronodulaire
Cirrhose hépatique Cirrhose macronodulaire
Cirrhose hépatique Cirrhose septale incomplète
Cirrhose hépatique Principales étiologies : – Alcool – Virale B et C++ – Maladies biliaires – Hémochromatose génétique – Autoimmunes – Indéterminées
Epidémiologie 1% de la population cirrhose 12 à 13% mortalité et morbidité péri-op – Child A (< 6) – Child B et C (≥ 7) Cirrhotique en réa 23% complic 41% " – 50% mortalité en France – 40 à 90 % mortalité au USA – 10ème cause de mortalité au USA
Evaluation de la gravité de la cirrhose Score de Child Pugh 1973 5 facteurs : encéphalopathie hépatique, hémostase, ictère, albuminémie, ascite Mais ne tient pas compte de : fonction rénale, altération hémodynamique, troubles respiratoires Ne tient pas compte des facteurs non liés à la fonction hépatique mais impact majeur sur le pronostic
FDR indépendants complic per-op FDR indépend de mortalité Child Pugh élevé Ascite + Etiologie autre qu’une cirrhose biliaire primitive BPCO Infection pré-op Hémorragie dig haute pré-op ASA Hypotension artérielle pré-op Créat ↗ Chir majeure (pulmonaire)
Pré-op Rein : – Urémie n’est pas un paramètre fiable car synthèse hépatique – hypoNa? hypoK?
– Syndrome hépatorénal Poumon : – RP épanchement ?
– Ascite volumineuse – GDS – Ʃd hépatopulmonaire, HT porto pulmonaire, hydrothorax hépatique
Pré-op Hémostase – TCA, TQ, fact V, plaquettes (rate) ALR !!!
Hémodynamique – Ʃd hyperkinétique avec résistance basse et éventuellement HTAP – Diminution de l’extraction périphérique de l’O 2 – Acidose lactique – β -
Anesthésie Prémé : Ø BZD ou hydroxyzine si encéphalopathie Monitorage : Ø ETO si VO (SNG à voir) ATB : quinolone si ascite AG : – ↗ hypnotique à l’induction si –OH – Halogéné !! ( Ø halothane) – Métabolisme morphinique = – VD curare ↗ (préférer atracurium et cisatracurium) – Déficit en pseudo-cholinestérase possible
Attention BZD et Encéphalopathie hépatique Neurotransmetteur Gamma aminobutyric acid (GABA) – neurotransmetteur inhibiteur – recepteurs GABA = récepteurs BZD – Taux GABA augmentés dans l’insuffisance hépatique – Les bactéries entériques produisent GABA ; passage transmuqueux transmuqueux.
– Flumazenil actif mais inconstamment
Post-op Morphine : ↗ PR Ø paracétamol