8 - Le Chélif

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Transcript 8 - Le Chélif

Des projets en retard
et des élus mal informés
Volvo Penta s’implante
à Oued Sly
VISITE DU WALI DE CHLEF À HÉRENFA ET AIN MERANE
LE GÉANT SUÉDOIS SIGNE UN CONTRAT DE PARTENARIAT
AVEC GMI-ALGÉRIE
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Semaine du 29 janvier au 4 février 2014 - N° 8 - Prix 15 DA
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ISSN : 2352-9695
«Notre grand défi
est de réaliser
un théâtre régional»
AMAR BENREBIHA, DIRECTEUR DE LA CULTURE DE LA WILAYA DE CHLEF :
MEMOIRES DU FIDAÏ MOHAMED
BEN AYAD DIT AYAD
Les années
d’insouciance
Mohamed Benayad
dit 8
Page
Ayad est un moudjahid
qui a survécu
miraculeusement à la
guillotine. Très jeune, il
s’engagea dans les
rangs du FLN comme
fidaï. Blessé, il est
capturé et condamné à
mort par un tribunal
militaire… Voici son
témoignage.
Malaise à l’université
Hassiba Ben Bouali
Pages 12 et 13
UNE PARTIE DES ÉTUDIANTS A DÉCIDÉ D’EN BLOQUER L’ACCÈS
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Pages 2 à 4
Alors qu’une issue à la crise qui secoue l’université de Chlef a été entrevue avec l’installation d’un nouveau recteur,
voilà que les étudiants de l’institut d’architecture, notamment, ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève,
faisant planer le spectre d’une année blanche.
AHMED LAKEHAL, VICE-PRÉSIDENT
DE L’APC DE CHLEF:
LEURS MOYENS DE PROTECTION
DEMEURENT DÉRISOIRES
«Je serai toujours
Nettoyeurs
au service
d’autoroute,
des jeunes»
un métier à risque
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SES TEXTES ONT ÉTÉ CHANTÉS
PAR PLUSIEURS ARTISTES
L’illustre poète
populaire Cheikh
Omar Mokrani
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2
L’ACTUALITE
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
L’université algérienne,
ce vaste chantier
ENTRE L’INSOUCIANCE DES ETUDIANTS ET L’ABSENCE DE PLANIFICATION
EN MATIERE DE FORMATION
D’aucuns regrettent le temps où, à Chlef, les bacheliers se comptaient sur les doigts d’une seule main, et les heureux élus fréquentaient les grandes universités d’Alger et Oran. D’autres, par contre, considèrent la prolifération des établissements universitaires comme un signe de développement, même si la qualité de la formation dispensée reste discutable.
L
es grèves illimitées qui se déclarent régulièrement dans presque toutes les
universités du pays, les démissions
collectives qui ont eu lieu récemment à l’université d’Alger II, la montée au créneau des
syndicats exigeant l’implication des enseignants dans toute prise de décision concernant les programmes et le fonctionnement de
l’institution, témoignent on ne peut mieux du
malaise que connait actuellement l’université
algérienne et interpellent plus que jamais les
autorités pour qu’elles entreprennent des réformes sérieuses visant à réhabiliter le savoir
et à mettre ces lieux à l’abri de manœuvres
dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne
sont pas toujours innocentes.
Grand collège, usine à diplômes, fabrique
de chômeurs… les clichés ne manquent pas
et chacun y va de sa propre imagination pour
qualifier cette grande institution censée refléter la réalité scientifique du pays, et lui asséner
des accusations fort douloureuses. Mais comment en est-on arrivé là après une période
faste au cours de laquelle on sortait de l’université algérienne solidement armé de savoir
et de savoir-être ? Qui se souvient de cette
élite dont la matière grise permettait de faire
des miracles et qui, maintenant, met tout son
savoir-faire au service d’autres nations ?
Certes, le mal est profond et les raisons multiples. Par conséquent, un diagnostic s’impose
sous peine de voir notre université condamnée
à réussir pour de longues années encore …
l’échec !
D’emblée, il faut savoir que l’université se
meut dans une atmosphère générale dominée
par une économie dont les choix demeurent
problématiques, une société en pleine mutation et une jeunesse qui ne cesse de s’accroître
jusqu’à former une frange majoritaire qui,
dans d’autres situations, serait considérée
comme source de fierté et non de problèmes.
Aussi, ayant pendant longtemps fait de la
massification une règle, voire une option stratégique, l’université n’arrive plus à gérer le
nombre impressionnant qui a augmenté de
façon spectaculaire ces dernières années.
Mais, a-t-on le droit de reprocher à l’université de permettre à tous les titulaires du baccalauréat d’avoir une place pédagogique et de
poursuivre ainsi leurs études supérieures ? Ne
faut-il pas plutôt traiter le problème en amont
en analysant d’abord les facteurs ayant rendu
possibles une réussite discutable à plus d’un
titre, et un niveau qui laisse pleinement à désirer ?
En fait, dire aujourd’hui que le système
éducatif algérien est en grande partie responsable de la baisse de niveau des étudiants n’est
un secret pour personne. Il en est ainsi car en
plus du fait que les compétences de base censées avoir été installées aux différentes étapes
de la scolarisation ne l’ont, malheureusement,
pas été, le passage d’une classe à l’autre, d’un
palier à l’autre et, enfin, du lycée à l’université
n’obéit nullement à des critères purement pédagogiques. Le social et le politique ont souvent leur mot à dire, car si la démocratisation
de l’enseignement s’est imposée d’elle-même
au lendemain de l’indépendance, cela n’a jamais été conçu au détriment de la qualité
même dans un contexte fort dominé par les
valeurs socialistes. Comment se fait-il qu’aujourd’hui où la mondialisation et son corollaire la compétitivité nous somment de nous
engager sans tarder dans la voie du savoir non
négocié et de la technologie envahissante, on
soumet l’école à des choix suicidaires prenant
ainsi en otage des millions d’enfants à qui on
fait croire qu’ils sont en train d’apprendre
alors qu’ils ne font en définitive que passer
sans fournir le moindre effort d’un cycle à un
autre ? Victimes donc de ce système qui privilégie le quantitatif, les étudiants sont aujourd’hui confrontés à un dilemme : exiger
une formation de qualité auquel cas ils risqueraient d’y laisser des plumes, ou se contenter
d’un diplôme au rabais qui ne leur servira en
fin de compte qu’à boucler un cursus appréhendé en termes d’années d’études mais point
d’acquisition de connaissances. Si l’on considère maintenant le volet économique qui, disons-le, n’est pas très reluisant, il nous sera
aisé de mesurer l’écart, voire le fossé qui
existe entre le marché de l’emploi et la formation universitaire. Cette relation dialectique
laisse supposer qu’une planification à long
termes a dû être faite en vue, d’une part, de répondre aux besoins économiques les plus
pressants et d’envisager, d’autre part, des secteurs d’activités qui soient en adéquation avec
la formation dispensée. Or, il n’en est rien de
cela, et l’on continue toujours d’absorber les
masses (peut-on vraiment ne pas le faire ?)
sans prise en charge aucune de l’environnement économique prégnant.
En outre, sur le plan culturel, force est de
constater que nos étudiants confinés dans un
espace pas très large, éprouvent d’énormes
difficultés à s’épanouir. L’université des années 1970 qui offrait le cadre idéal pour la
libre expression, la confrontation des idées et
la créativité dans tous les domaines est malheureusement révolue. Qui est responsable de
cette situation qui n’arrange sûrement pas les
étudiants et qui ne sert nullement la société ?
Là également, il serait injuste d’accabler la tutelle en lui attribuant le dessein inavoué d’en
finir avec l’élite. En effet, pour absorber la
masse d’étudiants fraichement sortis des lycées, on a dû construire des universités ou, à
défaut, des centres universitaires dans chaque
wilaya du pays. Cela a été salué par des étudiants à qui les moyens ne permettaient pas de
se déplacer loin de chez eux. Toutefois, l’inconvénient réside dans le fait que ces même
étudiants ont de moins en moins de chances
de voir se qui se passe ailleurs, et de se frotter
à d’autres personnes dont les visions de
monde peuvent être différentes. Ainsi, leur horizon culturel est limité à la sphère local et
cela n’est pas, bien entendu, sans répercussion
sur leur ouverture d’esprit, leur sens de la
communication, et par extension, leur sens
d’appartenance au même pays dans toute sa
grandeur.
Enfin, un étudiant qui vient à l’université
dans le but d’apprendre se trompe sûrement
d’endroit et de statut. Nonobstant les carences
du système éducatif que nous avons soulignées plus haut, il appartient à l’étudiant de se
départir de cet esprit d’assisté qui l’empêche
fatalement d’être créatif, et d’entreprendre des
initiatives personnelles sans que cela lui soit
demandé.
Il est de son droit d’exiger une formation et
un encadrement de qualité, des conditions pédagogiques optimales et un environnement favorable à son épanouissement ; en revanche,
il ne saura se cacher derrière tous ces problèmes pour justifier une attitude passive et un
comportement qui ne le distingue en rien du
commun des citoyens. Il est temps qu’il comprenne que s’il a eu la chance d’être à l’université, il doit également avoir le souci de la
représenter dignement. Qu’il n’oublie pas
qu’en tant que simple bachelier, il doit se démarquer des autres en se conduisant, aussi
bien à l’intérieur de l’enceinte universitaire
qu’à l’extérieur, avec autant de civisme que de
responsabilité. Le reste, tout le reste, n’aura
d’importance que si cette première condition
est pleinement remplie.
Mokrane Aït Djida
post-graduation et des diplômes à l’université
Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem. Aussitôt installé, Monsieur Bendoukha a provoqué
une réunion d’urgence à laquelle ont pris part
les étudiants grévistes. Au cours de cette réunion, le nouveau recteur s’est montré très ouvert au dialogue, et surtout décidé à résoudre
les problèmes en suspens afin que les cours se
poursuivent normalement, et l’année universitaire se passe dans de meilleures conditions.
Rappelons que ce changement intervient dans
un contexte de crise dans la mesure où des étudiants observent une grève illimitée, et ce depuis plus de deux mois. D’aucuns ne
manqueront pas d’ailleurs de lier cette nomination décidée par le ministre aux perturbations
que connait l’université Hassiba Ben Bouali
cette année et qui ont eu des incidences négatives sur le plan pédagogique. Aussi, espère-ton que des solutions vont être apportées aux
problèmes dans lequel se débat l’établissement,
chose que le nouveau recteur semble décidé à
faire dans les plus brefs délais.
Mokrane Ait Djida
duquel il obtint un DESS en mathématiques.
Il bénéficia dans la même année d’une
bourse des études supérieures du deuxième
et troisième cycle en Ukraine. Monsieur
Bendoukha a passé plus de six ans à l'université nationale Karazine, l’une des principales
universités
d'Ukraine,
et
précédemment de l'Union soviétique. En
1990, il retourna au pays natal en 1990 et
devint professeur de mathématique à l’université Abdelhamid Benbadis de Mostaganem de 1990 à 2012. Il fut promu
vice-recteur chargé de la formation supérieure de graduation, de la formation conti-
nue et des diplômes de l’université de Mostaganem. Sa désignation à la tête d’une université telle l’université de Chlef n’est guère
fortuite en raison de sa carrière riche en matière de gestion et de la recherche scientifique.
Z. M.
Pr Bendoukha Berrahal, nouveau recteur
CHANGEMENT A L’UNIVERSITE HASSIBA BEN BOUALI
U
n nouveau recteur, en la personne du
Pr Bendoukha Berrahal a été installé
officiellement jeudi passé à la tête de
l’université Hassiba Ben Bouali, succédant
ainsi à monsieur Mustapha Bessedik aux fonctions duquel il a été mis fin. Soulignons que le
recteur fraichement nommé occupait le poste
de vice-recteur chargé de la formation, de la
Qui est M. Berrabah Bendoukha ?
Â
gé de 53 ans, Le professeur Berrabah Bendoukha est né le 2 janvier
1961 à Oran où il grandit et poursuit ses études au lycée technique d’Oran et
ce, de 1977 à 1980 avant d’obtenir le baccalauréat et intégrer l’université de Sénia. Il
s’inscrit au département des mathématiques,
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
3
L’ACTUALITE
Les étudiants grévistes exposent
leurs revendications
ENCADREMENT INSUFFISANT, DIPLÔMES NON RECONNUS, MAUVAISES CONDITIONS D’ÉTUDES…
Afin de mieux cerner le problème des grèves récurrentes qui secouent l’université Hassiba Ben Bouali depuis pratiquement la rentrée universitaire, nous nous sommes rapprochés aussi bien des responsables que des étudiants. Nous n'avons pas trouvé les enseignants dans les départements
des étudiants grévistes. Nous avons contacté d'autres enseignants par téléphone, ceux-ci ont refusé de faire des déclarations. De même, un responsable dont ne citerons pas le nom s’est rétracté en dernière minute après l’installation du nouveau recteur. Enfin, il faut signaler que le doyen de la
faculté de Faculté de Génie Civil et d'Architecture a déposé sa démission suite à cette grève qui dure depuis plus de deux mois. On nous apprend
également que le vice-recteur chargé de la pédagogie aurait fait pression sur les chefs de département de l'éducation sportive et d'architecture
pour qu'ils déposent leur démission. Le cas contraire, il leur sera adressé des décisions de mise de fin à leurs fonctions.
Mohammed Bousakra, étudiant en troisième année licence d’architecture :
«Tout d’abord, nous tenons à vous préciser
que la grève illimitée a été annoncée suite à
l’ignorance de l’administration quant à nos revendications les plus légitimes. Il faut rappeler
qu’une liste de revendications a été adressée à
notre chef de département, au doyen et au recteur également mais sans résultat et ce, après
avoir organisé une journée de protestation
contre la négligence de l’administration et les
mauvaises conditions dans lesquelles nous
étudions, en date du 18 novembre 2013. Le 2
décembre 2013, l’ensemble des étudiants de
trois départements ont entamé la grève (département de biologie, département de l’éducation physique et sportive et notre département
d’architecture et de l’urbanisme). Les étudiants de biologie ont repris les cours juste
après les vacances tandis que les deux autres
départements ont poursuivi le mouvement de
grève. Parmi nos revendications, l’accès au
master doit être le droit de tous les étudiants
qui réussiront à avoir leur licence, c’est le
point principal sur lequel nous nous basons.
Ensuite vient le problème des primes de stages
pratiques qui demeurent jusqu’à maintenant
impayés, sachant que les stages ont été effectués il y a plus d’une année. D’autres revendications sont d’ordre social à l’image de
l’amélioration des services des œuvres universitaires tels que le transport universitaire et
l’hébergement, ces deux derniers font défaut
depuis l’année passée.
Revenons au master, nous plaidons à ce que
l’administration nous ouvre plusieurs spécialités dans ce cycle. Ce n’est pas tout : la spécialité de génie urbain qui a été ouverte cette
année au niveau du département de génie civil
et vers laquelle a été affectée une cinquantaine
d’étudiants en architecture, cette spécialité-là
doit être une spécialité destinée aux seuls architectes et sous la responsabilité du département d’architecture. Il ne faut pas oublier que
jusqu’à l’heure actuelle, nous ne disposons pas
des nouveaux équipements promis par l’administration en novembre dernier. En plus, les
ateliers et les salles de cours sont équipés par
d’anciens équipements dont 70 % sont détériorés ou inadéquats avec les besoins des étudiants en architecture. Croyez-vous qu’un
étudiant en architecture qui passe au moins
huit heures en atelier, qui s’assoit sur une
chaise dont le dossier est cassé et dans un atelier où la lumière fait défaut, puisse vraiment
apprendre ?
Pis encore, la qualité des enseignements dispensés est déplorable. En effet, il y a un
manque flagrant en matière d’enseignants titulaires et ayant des diplômes supérieur qui est
enregistré dans notre département. L’exemple
le plus significatif est celui de l’année passée
où le département comptait 159 enseignants
vacataires contre moins de 20 professeurs titulaires dont un seul docteur.»
«Moi personnellement, je suis pour cette grève
pour la simple et unique raison que ni notre administration ni le rectorat n’ont tenu leurs promesses vis-à-vis des étudiants de la première
promotion. En dépit des procès-verbaux signés
lors des réunions entre les représentants des étudiants et le recteur, seuls 50 étudiants ont pu accéder au master et dans une seule spécialité.
D’autres licenciés ont été orientés vers un master
de génie-civil. D’autres ont été contraints de
frapper autres portes d’autres départements d’architecture à l’instar de l’université de Béchar et
celle de Laghouat. Concernant l’encadrement,
celui-ci fait non seulement défaut mais aussi le
niveau des compétences des professeurs n’est
pas encore à la hauteur pour former des architectes compétents qui pourront un jour confronter leurs connaissances aux contraintes du
terrain. Considérons par exemple le cas des professeurs de la troisième année, ils encadrent au
de nos confrères d’autres filières et d’autres universités. L’administration du notre département
ne fait que menacer les étudiants protestataires
par l’exclusion ou par d’autres formes de menaces au lieu de trouver des solutions à nos problèmes. Est-ce logique pour un étudiant de se
déplacer de l’institut de l’éducation physique et
sportive, sis à Haï Es-Salem, au pôle universitaire d’Ouled Farès en l’espace d’une heure
pour assister à un cours théorique ? Signalons
que la distance dépasse les 20 km et sans compter le temps perdu aux arrêts de bus universitaires et les embouteillages, la distance est
parcourue dans les meilleures conditions en une
heure. Une heure d’inter cours est insuffisante
surtout quand on se déplace d’un institut à un
autre et après avoir pratiqué une activité sportive. L’institut ne dispose même pas d’une salle
de soin ou d’une infirmerie pour secourir les
étudiants en cas d’accidents lors des modules
pratiques qui se déroulent sur les terrains et les
salles pour chaque discipline sportive. Toute
cette ignorance de la part de notre administration pourrait mettre l’intégrité physique de
l’étudiant en péril. C’est pourquoi nous réclamons le départ de toute l’équipe administrative
qui ne fait que mettre les bâtons dans les roues
au lieu de régler les problèmes pédagogiques.
Quant aux œuvres universitaires, aucun foyer
n’a été ouvert dans ce pôle universitaire qui
compte plus de 16.000 étudiants. En outre, seul
un réfectoire universitaire d’une capacité de
2000 plats est mis en service dans le pôle, alors
qu’un restaurant central vient d’être réceptionné
et équipé. Mais, jusque-là, il n’a pas encore ouvert ses portes pour servir les étudiants. Ajoutons à cela l’absence totale des salles de prières
dans les pôles universitaires en entier. Est-ce logique que dans la Maison blanche où l’islam
n’est pas la première religion on trouve deux
salles de prière alors que dans notre pays où
l’islam est religion d’Etat, on ne trouve pas des
salles spécifiques de prières ? Le recteur, quant
à lui, a fermé toutes les portes du dialogue avec
les étudiants grévistes. Il en est de même pour
le vice-recteur chargé de la pédagogie et de la
graduation. Que de fausses promesses tout au
long des réunions avec ces deux responsables.
Le vice-recteur est un responsable qui manque
de franchise et incapable de trouver des solutions pédagogiques à nos réels problèmes. Pourtant, cela relève de ses prérogatives.»
«Quand un étudiant réclame ses droits, il se retrouve dans un dilemme : soit il renonce à son
mouvement de grève, soit il continue et il sera
donc exposé à des poursuites judiciaires devant
le tribunal administratif ou sa présentation devant le conseil de discipline. Déjà, six de nos
collègues ont fait l’objet d’une poursuite judiciaire devant le tribunal administratif de Chlef
en décembre dernier. Est-ce juste de la part d’un
recteur qui ne reçoit pas les représentants des
étudiants et qui, en revanche, les menace de ce
type de sanctions ? Réunir les bonnes conditions pour les études, pour la stabilité de l’université et le bon déroulement des cours est
l’affaire de l’administration. L’étudiant a aussi
des droits qui lui permettent d’étudier dans la
tranquillité et la sérénité. Nous sommes des meneurs et des éléments perturbateurs du bon déroulement des cours aux yeux de nos
responsables. Or, nous ne faisons que revendi-
Oualid Baïr, étudiant en troisième année licence d’architecture :
moins 87 étudiants dans leurs mémoires. Un
chiffre qui parait fictif mais c’est la réalité vécue.
Or, le nombre maximal d’étudiants que doit encadrer chaque enseignant ne dois pas excéder 16.
Ajoutons à tout cela, l’indifférence de l’administration, notamment le vice-recteur, qui ne fait
que donner des promesses en l’air. Des promesses verbales de faire des écrits au ministère
pour renforcer l’équipe enseignante et l’ouverture de nouveaux masters, mais en vain.»
Abdelkader Boubakeur, étudiant en Master II, management de sport :
«Nous, étudiants du département de l’éducation
physique et sportive de l’université Hassiba
Ben Bouali de Chlef, sommes en grève illimité
depuis le mois de décembre dernier. Mais malheureusement l’administration n’a tenté de répondre favorablement à aucune de nos
revendications qui sont bien sûr légitimes.
Notre plateforme de contestation se résume en
quatre revendications principales. Le premier
point concerne la nature du diplôme délivré par
le département qui n’est reconnu par aucune
institution en Algérie, notamment la fonction
publique. Et pourtant, ce problème a été signalé
devant le premier ministre lors de sa visite dans
la wilaya de Chlef en novembre dernier. Ce dernier a promis de trouver une solution à ce problème mais en vain. Rappelons que 12
universités en Algérie délivrent des diplômes de
la même spécialité avec un intitulé reconnu par
la fonction publique sauf notre université. On a
beau insister avec le recteur afin qu’il nous
change d’intitulé pour pouvoir participer aux
concours de recrutements, notamment celui de
l’Éducation nationale, en vain. En outre, les
stages pratiques effectués dans des conditions
difficiles n’ont jamais été rémunérés à l’instar
Zakarya Dilmi Bouras, étudiant en Master II, management de sport :
quer nos droits les plus légitimes. On n’a pas
d’autres alternatives que de protester pour se
faire écouter par les hauts responsables. On
risque même de subir des sanctions de la part
de l’administration ou des professeurs après la
reprise des cours. Par ailleurs, nous œuvrons de
bonne foi avec le nouveau recteur, on va lui
montrer que nos revendications sont légitimes.»
Propos recueillis par Zakarya MAHFOUD
4
L’ACTUALITÉ
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
Les étudiants d’architecture poursuivront leur mouvement de grève
N’
ayant pas d’autres alternatives, les étudiants grévistes
du département d’architecture ont maintenu leur
mouvement de grève et son retournés à la charge. Et
pour causes, les promesses du nouveau recteur récemment installé,
ne s’avèrent être, selon les grévistes, que des «propositions verbales.» Après deux réunions avec les étudiants grévistes, la première le jeudi dernier, et la seconde au début de la semaine en
Missoum Benziane
Imane, étudiante
en master
cours, le nouveau recteur M. Berrabah Bendoukha s’est entendu
avec les protestataires pour un arrêt de la grève et le règlement de
tous les problèmes soulevés, le tout consigné dans un procès-verbal de réunion. Néanmoins, le procès-verbal n’a fait l’objet d’aucune signature de la part du recteur. Selon les grévistes, cela ne
représente pas réellement des la résolution définitive de leurs problèmes. Il faut rappeler que la reprise des cours était prévue pour
le début de cette semaine, mais celle-ci n’a pas eu lieu. Signalons
ainsi que les représentants des étudiants en architecture effectuent
un chassé-croisé entre leur département, sis au pôle universitaire
d’Ouled Farès, et le siège du rectorat, sis à la faculté centrale au
chef-lieu de la wilaya de Chlef, pour trouver une solution au problème de leurs mandataires.
Z. Mahfoud
M. Akrouche, imam de la mosquée
«Abou Bakr Essedik » de Chorfa
«Pour ce qui est de la grève des étudiants, je dirais, avec l’aide de Dieu, que toute revendication légitime peut être acceptée. Tout un chacun qui essaie de créer des problèmes
dans cette aire de sciences et de culture, qu’il se range dans le droit chemin, Dieu est présent et ne peut accepter de tels agissements. C’est nos propres enfants, nos fils et filles.
Je dirais à ceux qui ont la responsabilité dans ce sens d’essayer de trouver les solutions
adéquates à ce sujet qui perdure depuis le début de l’année universitaire. Le message que
je veux transmettre à nos enfants, c’est le suivant : si vraiment ces revendications ne sont
pas tellement importantes, qu’ils fassent prépondérer l’intérêt général et l’intérêt de la
science avant tout. Et si ces revendications sont trop importantes qu’ils les demandent
simplement et sans animosité envers quiconque afin de préserver cette enceinte scientifique nécessaire au peuple et à l’humanité entière.»
«Je suis contre ce genre de grève car une
grève est supposée être dans l'intérêt des étudiants et non pas contre eux. Cette grève a
perturbé le cours des études, a cassé le rythme
d’apprentissage et a entrainé un retard difficilement récupérable.»
Deramchia Moudjib Mikael, étudiant en langue française :
«Cela fait déjà quelques semaines que les étudiants des deux départements, architecture et éducation physique et sportive, font
grève, paralysant ainsi tout le pôle universitaire.
Au début de leur action, c'est-à-dire la première semaine de la
grève, tous les étudiants partageaient leur cause et compatissaient
avec eux. Mais aujourd’hui les étudiants en ont assez de la grève
et des grévistes. Et cela, ils l’ont fait savoir à maintes reprises. Il
s’avère clair maintenant que les grévistes font dans la surenchère
sachant que leurs revendications ont été en grande partie satisfaites.
Les autres relèvent exclusivement de la tutelle. Il faut donc continuer à dialoguer et ne pas paralyser toute l’université. Désormais
les grévistes cherchent des prétextes afin de rallier d’autres étudiants à leur fausse cause. Je suis de l’avis de la majorité des étu-
diants conscients de leur avenir et qui pensent que cette grève a
perdu sa légitimité et ce n’est que du temps perdu. La solution
n’est sûrement pas dans la violence.
Il ne faut surtout pas monter les étudiants les uns contre les autres, mais je crois que pour restaurer le calme, l’intervention des
autorités devient plus que nécessaire.»
Des infrastructures modernes
et une légion d’étudiants
L’UNIVERSITE HASSIBA BEN BOUALI EST EN PLEIN ESSOR
On est fier d’avoir une université à Chlef, mais on le sera davantage lorsque des enseignants
ou des étudiants de chez nous arriveront à graver leurs noms dans la mémoire universelle
de la recherche scientifique.
D
e par le nombre d’étudiants qui y suivent leurs études et les différentes disciplines qui y sont enseignées,
l’université de Chlef est considérée, actuellement, comme l’une des plus grandes à l’échelle
nationale, Elle constitue la fierté de tous les
Chelifiens qui, une trentaine d’années auparavant, ne rêvaient même pas d’un petit institut
sur le territoire de leur ville.
C’est en 1983 que l’embryon d’un institut (appelons-le ainsi parce que ce n’en était pas encore un) s’est constitué à l’actuel lycée
olympique. Quelques étudiants seulement issus
de filières scientifiques y étaient alors reçus,
dans la mesure où seul le tronc-commun technologie était ouvert. Trois ans plus tard, on procède au déménagement de l’établissement et
on implante trois instituts à Hay Essalem. Il
s’agissait de l’institut de génie-civil, l’institut
d’hydraulique et celui d’agronomie. Depuis,
l’extension n’a connu aucune limite si bien qu’il
ne se passe pas une année sans qu’une nouvelle
filière ne soit ouverte, et qu’un projet de recherche ne soit lancé. (Voir la liste en bas)
Actuellement, l’université Hassiba Ben Bouali
compte plus de vingt cinq mille étudiants répartis sur des dizaines de filières. En 2007, dans le
but de désengorger l’établissement sis à Hay
Essalem, on a procédé à l’ouverture d’un nouveau pôle à Ouled Fares, chose qui a largement
contribué à l’amélioration des conditions pédagogiques sachant qu’à l’époque, beaucoup
d’enseignants et d’étudiants se plaignaient du
nombre limité de salles. Parallèlement à cela,
des cités universitaires furent construites aussi
bien à Chlef qu’à Ouled Fares, pour héberger
les étudiants venus d’autres wilayas ou des
communes éloignées du centre.
Enfin, considérant les moyens matériels considérables dont dispose l’université de Chlef, la
majorité des responsables pensent que nous
n’avons absolument rien à envier aux universités étrangères. Bien au contraire, à l’occasion
de colloques internationaux et autres manifes-
tations scientifiques, de nombreux invités étrangers font remarquer qu’en la matière, l’établissement chélifien a de quoi être fier. Encore
faut-il exploiter toutes ces ressources de façon
rationnelle et les mettant exclusivement au service de la recherche scientifique.
Mokrane Aït Djida
Liste des facultés et départements
- Faculté des Sciences
- Département de Mathématique
- Département d'Informatique
- Département de Physique
- Département de Chimie
- Département de Biologie
- Faculté de Technologie
- Département d'Electrotechnique
- Département d'Electronique
- Département de Génie des Procédés
- Département de Génie Mécanique
- Faculté de Droit et des Sciences Politiques
- Département de Droit public
- Département de Droit privé
- Département de Sciences Politiques
- Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion
- Département de Sciences Commerciales
- Département de Sciences de Gestion
- Département de Sciences Economiques
- Faculté des Sciences Humaines et Sciences
Sociales
- Département de Sciences Humaines
- Département de Sciences Sociales
- Faculté des Lettres et des Langues
Des étudiants
grévistes
devant
le rectorat
- Département de Lettres Arabes
- Département de Langue Française
- Département de Langue Anglaise
- Faculté de Génie Civil et d’Architecture
- Département d'Architecture
- Département de Génie Civil
- Département d'Hydraulique
- Institut d’Education Physique et Sportuive
- Département d'Education Physique et Sportive
- Département d'Entraînement Sportif
- Département de Management du Sport
- Institut des Sciences Agronomiques 2
- Institut des Sciences Agronomiques
- Département d'Hydraulique Agricole
- Département de Phyrotechnie
L’ACTUALITÉ
Des projets en retard
et des élus mal informés
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
VISITE DU WALI DE CHLEF À HÉRENFA ET AIN MERANE
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Le wali de Chlef a entamé le mardi 21 janvier 2014, une visite dans la daïra de Aïn Merane, pour s’enquérir de l’état d’avancement des projets de développement dont ont bénéficié les communes de cette circonscription. M. Aboubakr Essedik Boucetta continue sur la voie qu’il s’est tracée dès son installation en inspectant, sur le terrain, les projets, daïra par daïra, commune par commune et tâter le pouls des préoccupations de la population.
D
ans nos précédentes éditions, nous
avions souligné la persistance de la
démarche visant à stigmatiser et bannir les comportements bureaucratiques de
l’administration et les efforts visant à rapprocher cette dernière du citoyen. Depuis, six annexes administratives de la communes du
chef-lieu de wilaya ont été réalisées et reliées
par intranet afin d’éviter que la population ne
se déplace vers l’état-civil central où se trouvent les registres. L’opération est en cours
d’extension afin de relier également par intranet six autres grandes communes, à savoir
Oued Fodda, Boukader, Ténès, Ain Merane,
Ouled Farès et Chettia avec pour objectif déclaré à terme, une liaison complète entre les
communes par intranet. Les services de la médiation et de la communication ont été remaniés, une adresse mail mise à la disposition
des administrés et le site Web a été revu pour
pouvoir contenir les offres, toutes les offres de
l’administration. Les spécifications contenant
les équipements, les commissions chargées
des choix des équipements scolaires ont également été revues ainsi que les cahiers des
charges spécifiant les délais et les normes des
constructions quel que soit leur type : groupe
scolaire, école, CEM, lycée, CFA ou autre bâtiment.
L’OPGI ignore le nombre
de logements sans VRD
Cette inspection confirme les constats effectués précédemment dans les autres daïras, à
savoir que personne ne se donne la peine de
faire correctement son travail. La wali entend
introduire un début de rationalité dans la
conduite des projets en amenant les responsables à les gérer «en bons pères de famille.»
Le premier projet visité et dont les délais de
réalisation sont de quatre mois, a connu des
arrêts de travaux de six mois sans que cela
puisse pousser les structures de suivi à s’en inquiéter, ce qui a poussé le wali à ordonner la
résiliation immédiate du contrat avec l’entre-
prise chargée de la réalisation.
Le second point inspecté est le CEM Laachlili dont une partie tombe en ruines. Le représentant de l’Education fait part d’un besoin de
25 classes, mais le ministère de tutelle n’en a
autorisé que trois, ce qui ne comble pas le déficit enregistré. Au niveau du projet de
construction 80 logements du programme de
résorption de l’habitat précaire (RHP) à Herenfa, le wali a constaté le même problème de
VRD non réalisés. Interrogeant des responsables de l’OPGI sur le nombre de logements
réalisés sans VRD, ces derniers n’ont su répondre. Et devant l’absence de réaction de ces
derniers, le wali ajouta devant les représentants de la presse présents que «l’OPGI ne sait
pas combien il y a de logements réalisés sans
VRD !».
C’est au niveau du projet de la salle de soins
médicalisée de Herenfa que M. Aboubakr Essedik Boucetta, au vu de la fiche technique et
de la superficie du site, déclara que le contrôle
financier, s’il avait effectué correctement son
travail, aurait du refuser le projet. En effet, une
Au niveau de l’école primaire d’El Gantra
Zarga (Herenfa), où le problème de la cantine
est posé avec acuité, le wali a demandé au président de l’APC et à son secrétaire général
s’ils connaissaient le montant alloué à l’entretien des écoles primaires de la commune ? Ici
aussi, nos responsables locaux donnent leurs
langues au chat. Les deux responsables n’ont
pas été en mesure de donner une réponse montrant qu’ils s’intéressent aux problèmes des
enfants de la commune, ce que le wali a trouvé
déplorable. M. Boucetta n’a pas raté une seule
occasion durant ce déplacement pour discuter
avec les citoyens qui s’approchaient de lui. A
un citoyen qui lui demandait d’intervenir au
niveau de la commune, le wali lui répondit
que «c’est le PAPC qui est le wali de la commune.».
A Ain Merane, le wali a eu à connaître un
élève faisant partie de l’équipe nationale scolaire qui va représenter, en compagnie de deux
autres athlètes, notre pays en Tunisie au championnat arabe de cross et à qui il accorda une
aide de cinquante mille dinars en lui souhaitant bonne chance.
A. Cherifi
les moutons et les chèvres.
Sur le plan culturel est sportif, les choses
ont beaucoup changé. En effet, une Maison de
Jeunes vient d’être ouverte au grand bonheur
des jeunes, notamment les jeunes filles qui
n’ont où aller. La population de Breira est une
commune conservatrice par excellence où la
femme n’a pas le droit de sortir seule. Autre
acquis important, la bibliothèque qui permet
aux jeunes et aux moins jeunes d’exploiter
leur temps dans la lecture au lieu de sombrer
dans les différents fléaux qui rongent notre société. Sur le plan sportif, un club amateur vient
d’être créé récemment, il est encadré par un
groupe de jeunes qui aspire à former une
équipe de football qui portera le nom de
Breira, et qui évoluera au moins au niveau de
la wilaya de Chlef.
Cela dit, il reste beaucoup à faire pour délivrer cette commune du sous-développement
notamment sur le plan de la gestion qui accuse
une médiocrité jamais égalée.
Les deniers publics sont gérés d’une manière anarchique faute du contrôle de la société civile qui brille par son absence totale.
Décidemment, les élus locaux auront du pain
sur la planche pour le reste du mandat en
cours. H. Boukhalfa
salle de soins est une salle de soins. Pourquoi
avoir ajouté « médicalisée ? » Et le fait de
l’avoir transcrit, qu’est ce que cela ajoute au
projet ? A quoi pourrait servir une telle superficie ? Le wali ordonne la réduction de la superficie à 500 mètres carrés, au pire 1000,
mais pas 2 450 mètres carrés. Et d’expliquer
que le site ne peut convenir qu’à une salle de
soins, et que même dans le cas ou il y aurait
un projet de polyclinique, elle serait construite
ailleurs et non sur ce site. M. Boucetta a ordonné de refaire l’étude et de réduire la superficie. Avec la réduction de la superficie, c’est
la clôture de la salle de soins qui est réduite
aux trois quarts et des gains importants et faciles qui se volatilisent au nez et à la barbe de
l’entreprise de réalisation et même du bureau
d’études qui est payé au pourcentage.
Le maire et son secrétaire
général ne savaient pas…
Breira, une commune en devenir
SES HABITANTS REVENDIQUENT DE MEILLEURES CONDITIONS DE VIE
P
armi les communes les plus pauvres et
les plus isolées que compte la wilaya de
Chlef, c’est incontestablement Breira
qui ravit la palme. Breira, cette commune
calme et hospitalière se trouve à 21 km au sud
de Béni Haoua. Sa population est estimée à
17000 âmes. Elle est composée de plusieurs
douars éparpillés à travers son territoire
comme Ikadaine, Tadjmout, Tibridia, Beni
Akil, Boumazel, Azmouya et Baouriache pour
ne citer que ceux-là. C’est une commune rurale par excellence. La seule activité exercée
dans cette commune est l’agriculture. Les habitants de Breira sont connus par leur hospitalité et leur simplicité en plus de la langue
berbère qui les distingue par leur parler.
De par son éloignement du chef-lieu de la
wilaya, elle a été oubliée pendant très longtemps. Ce n’est que récemment que les choses
ont commencé à bouger avec la distribution
de logements ruraux en dur qui ont remplacé
les maisons en toub, et la construction de plusieurs établissements scolaires comme le
CEM de Laksour et le lycée de Breira qui sont
opérationnels depuis l’année passée. Cela, en
plus de la polyclinique et la bibliothèque com-
munale sans oublier le transport scolaire qui
vient à temps soulager les souffrances des écoliers. Mais il n’en demeure pas moins que la
majorité de la population vit dans la misère et
la pauvreté à cause de l’absence de poches
d’emploi. Le chômage fait des ravages parmi
les jeunes en particulier, ce qui a poussé un
grand nombre d’entre eux à quitter leurs familles pour aller chercher de travail dans les
chantiers dans d’autres wilayas telles qu’Alger ou Oran.
Le manque de terres agricoles, à cause de la
construction du barrage de Kef Idir, implanté
dans le lit de oued Tadjmout, où il y a
quelques années, l’agriculture sous serre avait
fait le bonheur des fellahs, a obligé ces derniers à abandonner leurs activités. Cela s’est
répercuté négativement sur les habitants de
Tajmout qui ne savent à quel saint se vouer
puisque leur seule source de subsistance est
vient d’être coupée. Même l’élevage de bétail
n’est plus pratiqué comme par le passé à cause
du manque des moyens car, aujourd’hui, cette
activité ne se fait plus comme avant : tous les
enfants sont scolarisés alors que par le passé,
la plupart d’entre eux étaient destinés à garder
Rectificatif :
Dans l'article intitulé "développement local à Abou El Hassan" paru dans Le Chélif n°6,
le blâme adressé par M. le wali ne concernait pas le chef de daïra, il a été adressé au secrétaire général de la daïra. De même, le rassemblement des habitants de Aghbal avait
pour but de présenter des doléances au premier responsable de la wilaya et non de barrer
la route au cortège. Notre correspondant s'excuse de ces erreurs auprès des lecteurs et
des personnes citées par erreur.
L.C.
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L’ACTUALITÉ
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
Volvo Penta s’installe à Oued Sly
Le géant suédois signe un contrat de partenariat avec Gmi-Algérie
L’entreprise Gmi-Algérie, spécialisée dans la fabrication de groupes électrogènes, et le groupe suédois Volvo Penta, ont procédé jeudi dernier à la
signature d’un important contrat de partenariat portant, en plus de la fourniture de moteurs et autres équipements entrant dans la composition des
groupes électrogènes, une assistance technique et, surtout, l’agrément d’un centre de maintenance de dimension nationale.
G
mi-Algérie qui fête son 15è anniversaire a saisi l’occasion pour inviter
l’ensemble de ses distributeurs, ses
partenaires historiques ainsi que les autorités
de wilaya représentées par le secrétaire général de la wilaya de Chlef et les élus d’Oued
Sly. Etaient également invités à cette cérémonie le député Mohamed Hamouni, le président
de la chambre de commerce et d’industrie, M.
Djamel Eddine Sadadou, les opérateurs économiques de la région, des fonctionnaires de
différentes directions de wilaya et les représentants de la presse locale.
Intervenant à l’issue de la cérémonie, le chef
de la délégation de Volvo Penta n’a pas manqué de féliciter son hôte pour « le bel outil de
production » qu’il a construit à Oued Sly. Il a
surtout souligné que des liens historiques existent entre son groupe et Gmi-Algérie, «avec
lequel nous entretenons des relations commer-
ILS ONT DIT :
ciales privilégiées depuis 10 ans.» Aujourd’hui, a ajouté le chef de la délégation
suédoise, «Gmi-Algérie est un de nos principaux partenaires dans le monde.»
Dans un point de presse, M. Djelloul Hamidi,
manager général de Gmi-Algérie, a précisé
que l’accord conclu avec le groupe industriel
suédois est une suite logique de la stratégie
adoptée par son entreprise depuis sa création,
il y a 15 ans. «L’objectif n’était pas de se
contenter de satisfaire les commandes d’un
marché régional restreint mais de développer
l’activité de façon à répondre à une demande
nationale de plus en plus forte, et pénétrer des
marchés en Afrique et dans le monde», a souligné M. Hamidi, précisant que Gmi-Algérie
produira, avec l’inauguration de sa nouvelle
usine, des générateurs de très grande puissance développer jusqu’à 10 Mw.
«Notre stratégie depuis que nous nous
Djamel Eddine Sadadou,
président de la CCI «Chélif» :
«Les investissements consentis par Gmi-Algérie dans la zone industrielle de Oued Sly ne
peuvent qu’être bénéfiques au développement de notre wilaya. En plus de la création de
l’emploi, de telles usines permettent d’offrir des métiers sûrs à tous les universitaires et apprenants de la formation professionnelle. Gmi-Algérie est désormais une valeur sûre dont
doit s’enorgueillir notre région.»
sommes mis à fabriquer des groupes électrogènes et d’aller là où s’arrête les pylônes électriques, c'est-à-dire là où il n’y a pas
d’énergie», a-t-il encore souligné pour dire
que Gmi-Algérie est tout le temps en quête de
nouveaux marchés à conquérir. Comment ?
En faisant siennes les nouvelles technologies,
en concluant des contrats de partenariats avec
les grands constructeurs et en s’inspirant des
techniques managériales et de marketing en
vogue dans le monde. M. Hamidi, précise que
«l’Algérie a encore besoin d’énergie, malgré
le taux exceptionnel d’électrification du pays.
Ce besoin s’exprime surtout en matière de
moyens mobiles de production de l’énergie,
en particulier pour les gros chantiers et les
centres de vie éloignés du réseau national de
distribution de l’électricité.» A la question de
savoir si ces produits ne seront pas concurrencés par l’énergie solaire, notamment dans le
sud du pays, M. Hamidi répondra que «le soleil ne peut produire de la puissance, d’où le
recours aux groupes électrogènes. Nous allons, dans ce sens, produire des groupes capables d’alimenter des villes de 20 000 à 30 000
habitants, voire davantage.» Résolument opposé à l’énergie nucléaire qui, de son point de
vue, coûte très cher à tout point de vue, et notamment en matière de maintenance, de sécurisation des installations, de transport de
l’énergie produite… Le manager général de
Gmi-Algérie n’a pas omis de préciser que son
groupe est partenaire de l’union nationale des
boulangers qui ambitionne de faciliter à ses
adhérents l’acquisition de 10 000 groupes
électrogènes de production locale. De même,
a-t-il révélé, Gmi-Algérie est partie prenante
de l’opération de sécurisation énergétique de
plusieurs institutions nationales.
A. L.
Mohamed Hamouni, député :
«Tout l’honneur revient au patron de Gmi-Algérie qui a su développer intelligemment son
entreprise. La wilaya peut dire aujourd’hui qu’elle est entrée de plain-pied dans l’industrie.
Notre vœu est de voir la zone industrielle de Oued Sly rivaliser avec celles de Sétif, Bordj
Bou Arreridj et Oran en matière de production industrielle.»
«Le choix de GMI comme fournisseur
s’impose de lui-même»
Kalafat Youcef, président de l’union nationale des Boulangers, secrétaire national de l’UGCAA :
I
nvité à l’inauguration officielle de la seconde unité de production de GMI, M.
Youcef Kalafat s’est exprimé sur l’importance de l’accord conclu entre l’union qu’il
préside et le groupe GMI pour la fourniture de
groupes électrogènes aux artisans-boulangers
de la région centre et ouest du pays. «Le but
est de fournir aux boulangers des générateurs
de courant aux normes, et GMI répond parfaitement à notre cahier des charges », nous a--il
précisé. M. Kalafat a rappelé le problème récurrent de coupures de courant électrique qui
contrarient sérieusement l’activité des boulangers. Les délestages et autres pannes d’électricité provoquent l’arrêt des fours électriques
et, automatiquement, la perte d’importantes
quantités de pâtes, a-t-il relevé, soulignant que
les boulangers ont soulevé ce problème à
maintes reprises aux autorités concernées. La
pénurie de pain, ajoute-t-il, a contraint et les
représentants des boulangers et le gouvernement à proposer des solutions durable pour
mettre un terme au problème. C’est ainsi qu’il
a proposé d’équiper les boulangers en moyens
de production d’énergie autonomes. «Le gouvernement a accepté mais a posé une condition : que les groupes électrogènes soient
produits localement, d’où la sélection de deux
fabricants nationaux, à savoir Amimeur Energie, entreprise basée à Bejaia, qui aura à équiper les boulangers de la région-est, et GMI
Algérie, choisi pour fournir ses générateurs
aux boulangers du centre et de l’ouest», explique M. Kalafat qui précise qu’un crédit
bancaire d’un montant d’un million de DA est
accordé à chaque boulanger voulant s’équiper
en groupe électrogène. La puissance du générateur d’électricité ne doit pas être supérieure
à 20 Kva. « Si le boulanger veut plus de puissance, à lui de payer la différence », indique
le président de l’union des boulangers algériens. La décision a de quoi séduire les boulangers car, ajoute M. Kalafat, le crédit est
payable sur une période de 10 ans.
Quand on sait qu’il y a plus de 20 000 boulangeries actives au niveau national, l’opération
a de quoi susciter l’intérêt des fabricants.
Déjà, GMI Algérie a commencé à produire
des groupes électrogènes de 20 Kva plus compacts et doublement insonorisés pour séduire
ces futurs clients. C’est ce qui a fait dire à M.
Kalafat que «le choix de GMI Algérie s’impose de lui-même.»
M. A. L.
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Nettoyeurs d’autoroute,
un métier à risque
L’ACTUALITE
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
LEURS MOYENS DE PROTECTION DEMEURENT DÉRISOIRES
Qu’il vente ou qu’il pleuve, que la température soit douce ou qu’elle excède les 40° C, ils sont là, chaque jour que Dieu fait, à
se tuer à la tâche, ramassant les bouteilles en plastique, les sachets remplis de déchets, les canettes de Coca et de bière et toutes
sortes d’immondices que des automobilistes, insouciants, jettent sur la chaussée sans état d’âme et sans se soucier que leur
geste inconsidéré peut provoquer la mort des autres.
O
u que des camions déversent par négligence. A
l’exemple des transporteurs de gravats, graviers et gravillons. Des accidents mortels sont
en effet survenus sur l’autoroute
A1 (est-ouest), ayant pour cause la
projection brutale de l’un de ces
objets hétéroclites contre les parebrises.
Les nettoyeurs de l’autoroute,
appelons-les ainsi, effectuent leur
travail avec minutie, souvent dans
des conditions climatiques effroyables, en particulier dans la région
du centre-ouest où les écarts de
température sont énormes. Beaucoup sont venus à cet emploi par
nécessité absolue, n’ayant pas
trouvé mieux pour assurer leur
gagne-pain.
Nous les avons rencontrés à plusieurs reprises, la dernière fois,
c’était aux environs de Boukadir
où ils s’échinaient à polir, au vrai
sens du terme, une portion d’autoroute de plusieurs kilomètres. Travaillant avec des moyens de
protection conventionnels –tenues
de travail fluorescentes et cônes de
signalisation neufs-, ils demeurent,
malgré tout, très vigilants. Et très
exposés aux accidents. Un drame
est vite arrivé, d’autan que, nous
disait l’un d’eux, «la conduite des
gens laisse beaucoup à désirer de
nos jours.» Nous sommes restés
près d’eux sur la chaussée environ
une dizaine de minutes qui nous
ont paru une éternité. Et pour cause
: malgré la signalisation apparente
et le fait qu’au moins une dizaine
d’ouvriers étaient sur la route, des
automobilistes passaient à très vive
allure, frôlant les cônes en doublant
d’autres véhicules… Les travailleurs se sont habitués à cette situation des plus périlleuses, invoquant
la protection divine chaque fois
qu’arrive un véhicule roulant à
tombeau ouvert. Le souvenir de
leurs deux collègues tués par un camionneur qui s’est assoupi sur son
Malgré la signalisation, des accidents
sont survenus à plusieurs d’entre eux.
volant demeure toujours vivace. Ils
nous apprennent que d’autres nettoyeurs de la route ont été tués par
des fous du volant. «C’est un travail qui comporte des risques,
certes, mais quoi faire d’autres
quand on n’a aucun métier ?», nous
ont-ils dit. Certains avouent qu’ils
sont là «pour un temps», d’autres
insistent sur des moyens de protection plus sûrs, proposant la mise en
place de panneaux lumineux et de
barrières le long des parties de
chaussées où ils interviennent.
L’un d’eux appelle les gens à être
«plus civilisés» en se comportant
comme des citoyens responsables.
«Il leur suffit juste de ne pas jeter
des ordures sur la chaussée», propose-t-il, ajoutant que le gros souci
de son équipe est de débarrasser la
route des gravillons et autres
cailloux déversés par les camions
de transport de matériau. «Il faut
sévir contre eux», conclut-il sèchement.
Ab. K.
Du droit à l’expression
A NOS LECTEURS :
S
uite à la publication, dans une de nos
éditions, d’un article qui a suscité
quelques remarques et reproches,
nous tenons à informer nos honorables lecteurs qu’en notre qualité de journalistes, nous
ne pouvons refuser aux gens de s'exprimer ou
les censurer.
En tous temps et en tous lieux, la presse publie des articles qui plaisent, d'autres un peu
moins. Et s’il y a erreur d’appréciation sur
des gens ou des déclarations tendant à enjoliver des agissements réprouvés, cela fait évidemment partie des risques du métier. Un
journaliste n’est pas un devin, il ne peut être
tenu pour coupable d’avoir interviewé telle
personne ou telle autre car il ne doit échapper
à quiconque que, dans l’exercice de son métier, ce même journaliste est très souvent
amené à questionner des personnes de différents profils, de différentes catégories et de
différents statuts sociaux. Contrairement à ce
que l’on croit, dans ce métier, on n’écrit que
très rarement sur ceux qu’on aime, le plus
souvent, nous avons pour interlocuteurs des
personnes que nous rencontrons pour la première fois et dont on ne sait forcément pas
grand-chose, si ce n’est qu’en leur qualité de
citoyens, ils ont un droit légitime à l’expression.
En principe, la nature du métier journalistique -comme on ne le sait que trop- exige
qu’il soit un peu partout pour rapporter l’information, quelle soit bonne ou mauvaise,
agréable ou insipide, indépendamment des
conceptions de tel ou untel, en veillant au respect scrupuleux de l’éthique et de la déontologie de la corporation qui se défend
d’exclure qui que ce soit du droit à l’expression.
ERRATA
Nous tenons à nous excuser auprès de
Hadj Oukazi dont une malencontreuse
coquille a transformé le nom en Oukaci (Le Chélif n° 4).
Nous demandons également à M. Djilali Metmati, enseignant et directeur
de CEM retraité, d’être indulgent, lui
que nous avons présenté, par erreur,
comme médecin dans notre édition du
22 janvier (Le Chélif n° 7).
En d’autres termes, on ne peut s’ériger en
censeurs de telle personne ou telle autre voulant s’exprimer dans nos colonnes en réponse
aux avis désapprobateurs, ni s’afficher en
apologistes de qui que ce soit par souci de
contenter les avis des esprits approbateurs de
pareille initiative. Cela dit, nous savons prendre en considération les avis objectifs émanant de nos honorables lecteurs quand il le
faut, et nous saisissons au passage l’occasion
offerte pour les saluer bien bas pour leurs
conseils et encouragements.
M. G.
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L’ACTUALITÉ
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
Les résidents dans l’attente
de la reconstruction en dur
32 LOGIS EN PRÉFABRIQUÉ À HAY MEDDAHI
A l’instar des autres habitants des cités en préfabriqué, les résidents des logis en préfabriqué
à hay Meddahi (jouxtant le technicum) sont toujours dans l’attente de l’avis favorable des autorités
pour la reconstruction en dur de leurs habitats, conformément à ce qui a été décidé par les instances
gouvernementales nationales.
P
our rappel, à la suite de sa visite à la
cité Meddahi le 13 novembre 2011,
l’ex-wali de Chlef, M. Mahmoud
Djema, a été saisi sur cette question. Sensible
aux tourments que les occupants du préfabriqué endurent, le wali avait donné son accord
de principe pour le remplacement de leurs logements en dur. Des initiatives ont été alors
engagées par les représentants des habitants
pour mener toutes les démarches pour le remplacement de l’ancien bâti en préfabriqué présentant beaucoup d’aléas handicapants sur le
plan sanitaire, surtout que leur délai de validité est déjà périmé depuis plus d’une décennie. M. Mahmoud Djema devait notifier dans
une note (n° 4297 du 11 novembre 2012) ce
qui suit : «Concernant les préoccupations soulevées par les habitants des constructions en
préfabriqué à Hay Meddahi , il leur est possible de procéder à l’éradication des habitations
en préfabriqué pour leur remplacement à
condition qu’ils se constituent en coopérative
pour cet objectif.»
Pour leur part, les résidents avaient déjà désigné un bureau d’études qui s’est chargé de
toutes les opérations techniques et administratives à l’issue desquelles ont été conçus tous
les plans architecturaux requis. Avec bien entendu le règlement de toutes les redevances financières (au niveau du CPA) à l’organisme
du contrôle technique de la construction
(CTC) auquel ont été adressés tous les dossiers, lesquels dossiers ont reçu l’aval du CTC
avant qu’ils ne soient adressés au service de
la construction et de l’urbanisme de l’APC de
Chlef en vue de la délivrance du permis de
construire.
Ce service communal a, à son tour, procédé
à l’envoi des dossiers à la cellule de la daïra
chargée de la réception des dossiers de demande de l’aide financière consacrée au remplacement des constructions en préfabriqué
pour l’accord de l’avis favorable et ce, depuis
octobre 2012.
Mais après une période qui a dépassé les 7
mois, les habitants de la cité furent surpris du
renvoi de leurs dossiers au service de la
construction et de l’urbanisme de l’APC ! Et
ce, malgré les instructions et notifications du
wali recommandant la facilitation de l’opération de remplacement total du bâti en préfabriqué, particulièrement après que les
concernés s’étaient déjà acquittés du paiement
de tous les droits financiers auprès du bureau
d’études du CTC (section du syndicat du
contrôle technique de la construction).
Par la suite, le service de la construction et
de l’urbanisme de l’APC s’est empressé de
convoquer un par un les résidents des logis en
préfabriqué de Hay Meddahi pour leur remettre leurs dossiers respectifs comme pour se débarrasser définitivement du problème. Les
résidents, ayant refusé cette façon expéditive
de traiter des problèmes citoyens, ont préféré
laisser leurs dossiers en instance au bureau
concerné de l’APC en attendant que cette
question soit résolue. Dans cette optique, les
principaux concernés résolus à faire prévaloir
ces préoccupations citoyennes en faisant cas
du devenir de leurs foyers familiaux, multiplient les démarches en interpelant notamment, à cet effet, par le biais d’un appel remis
au journal, le nouveau premier responsable
de la wilaya. Ils le sollicitent véhément afin
que l’examen de leurs dossiers soit reconsidéré en vue de la facilitation de l’opération de
reconstruction de leurs logis en dur qui devrait
tôt ou tard intervenir pour mettre un terme aux
nombreuses contraintes que subissent, en général, les occupants de ces bâtisses provisoires. A ces jours, ces résidents vivent dans
un constant climat d’anxiété voire de hantise
même, s’attendant à tout moment au pire
comme les incendies qui ont fait déjà des
siennes, en plus des autres supplices endurés
dans la vie en site préfabriqué. La raison pour
laquelle, le président de l’association des résidents des 32 logis en préfabriqué de Hay
Meddahi, M. Mohamed Benaboura et un
groupe d’habitants de son voisinage en préfabriqué dont MM. Hadji Abdallah, Hamid
Mansour, Khaled Ghriss, Amar Fettah, Nasreddine Sbaihia , Madjid Hanzal, Nourredine
Bayzid, Djamel Kherkhar, etc, interpellent le
nouveau wali de Chlef afin qu’il intervienne
pour la réactivation de leurs dossiers de validation de l’opération de reconstruction de
leurs logis en préfabriqué et l’éradication de
ce type d’habitat comme l’ont annoncé officiellement les hautes instances du pays, notamment lors de la dernière visite de monsieur
le premier ministre dans la wilaya de Chlef.
Tout ce que demandent ces résidents, c’est
de bénéficier, à l’instar des sinistrés des autres
cités en préfabriqué, du même droit leur permettant la reconstruction de leurs logis et ce,
sur le terrain même qu’occupent leurs bâtisses
actuelles. Il faut préciser qu’un plan architectural de reconstruction des 32 logements a été
déjà élaboré et jugé tout à fait plausible par
des spécialistes et il ne reste plus que l’aval
des autorités locales pour envisager la reconstruction tant attendue par ces familles qui ont
déjà perdu quatre personnes du voisinage qui
ne verraient jamais l’habitat en dur qu’ils ont
souhaité ardemment aux leurs.
En tout état de cause, les représentants de
cette mini-cité de 32 logis en préfabriqué qui
nous ont saisi pour faire écho de leurs doléances, espèrent grandement que les autorités
compétentes puissent prendre en considération ces préoccupations citoyennes pour que
cesse enfin un jour, leur calvaire.
Mohamed Ghriss
BILAN ANNUEL DU GROUPEMENT GENDARMERIE NATIONALE DE CHLEF
La criminalité organisée en hausse
L
e bilan d'activités annuel de l’année écoulée 2013 de
la Gendarmerie nationale de Chlef a été présenté à la
presse par le lieutenant-colonel Omar Bouâaroudj,
commandant du groupement de la wilaya, mercredi dernier.
Le commandant de groupement a présenté un exposé préliminaire relatif à la couverture sécuritaire sur le territoire de la wilaya de Chlef. Les unités de la gendarmerie sont présentes dans
les 35 communes de la wilaya, assurant une couverture sécuritaire qui avoisine les 85 %. La couverture reste encore loin
des normes si l’on apprend que la moyenne est estimée à un
gendarme pour 974 citoyens.
De plus, les différentes unités de gendarmerie ont eu à traiter, durant l'année 213, quelque 2 272 affaires dont 278 relevant de la criminalité organisée, qui se sont soldées par
l'interpellation de 1090 personnes dont 531 ont été écrouées,
le reste ayant été remis en liberté.
Une augmentation de 11, 64% dans le taux des affaires relatives à la criminalité organisée a été enregistrée durant l’année écoulée comparativement à l’année 2012. On note
également que 91, 06 % des personnes interpellées sont de
sexe masculin. 58,02 % est le taux des personnes écrouées dont
la tranche d’âge varie entre 18 et 28 ans et qui sont dans la plupart des cas sans emploi.
S'agissant de la lutte contre le trafic de stupéfiants, l’orateur
a fait savoir que 104 affaires ont été élucidées par les gendarmes qui ont procédé à l'arrestation de 139 individus dont
124 ont été écroués, et la saisie d'une quantité globale de 10
kilogrammes de kif traité, 9 455 comprimés de psychotropes.
À cela s’ajoute 30 kg de cannabis rejetés par la mer ont été retrouvés sur le littoral de Chlef.
En matière de lutte contre l'immigration clandestine, 62 personnes ont été arrêtées dont 10 écrouées, 3 mises en liberté et
49 autres expulsées. Le lieutenant-colonel Bouaâroudj a ajouté
que la gendarmerie a mis en lumière 11 affaires de trafic de
véhicules qui ont abouti à l'arrestation de 05 individus et la saisie de 6 véhicules. En matière de contrefaçon de monnaie, une
seule affaire a été traitée par les gendarmes de Chlef qui a permis d’arrêter deux faux monnayeurs présumés et de saisir 244
billets d’une valeur globale de 6730 Euros. De même, 39 affaires ont été traitées concernant le vol de bestiaux. 25 voleurs
présumés ont été arrêtés dont 7 ont été libérés. 85 têtes d’ovins
et 10 vaches ont été récupérés.
A propos du trafic d’armes et de munitions, il a été enregistré
9 affaires durant l’année 2013. Cinq fusils de chasse, un pistolet automatique et deux fusils de chasse sous-marine ont été
saisis. Abordant la circulation routière, l'orateur a souligné
qu'au cours de la période considérée, 729 accidents ont été enregistrés faisant 94 morts et 1349 blessés, tandis que 31453
décisions de retrait de permis de conduire ont été prononcées
consécutivement à diverses infractions du code de la route. Il
a précisé, dans ce contexte, que 138 véhicules ont été mis en
fourrière en raison de diverses irrégularités à caractère technique et réglementaire.
Enfin, il a été traité 7 affaires d’intégration familiale concernant des enfants qui encourent des risques et dans dangers moraux, 25 affaires de viol et d’agression corporels. Il faut noter
aussi qu’au moins 10 crèches ne disposent pas d’agrément
pour ce type de pratique. Des procès-verbaux ont été établis à
leur encontre.
Zakarya MAHFOUD
Incitation à la débauche de mineure à Chlef
L
a deuxième sûreté extérieure de Chettia a mis un terme à une affaire de
création d’un lieu de débauche et de
prostitution avec exploitation de mineur, incitation à la débauche, comportement
contraire à la morale et attentat à la pudeur.
L’affaire remonte à une plainte effectuée par
la mère d’une mineure dont la fille, âgée de
17 ans, n’avait plus donné signe de vie. L’enquête diligentée par les services de police
permit de découvrir rapidement la jeune fille
chez une entremetteuse à Chlef. Les éléments
de la sûreté nationale procédèrent à son arrestation et à la perquisition du domicile où
furent découvertes des pilules contraceptives.
Après l’achèvement de l’enquête, les inculpés, au nombre de trois personnes, deux
femmes et un homme, furent présentés au
procureur de la république près le tribunal de
Chlef qui ordonna la détention provisoire de
la femme et la mise sous contrôle judiciaire
des deux autres.
Par ailleurs, la brigade d’investigation et
d’intervention de la sûreté de Chlef a procédé
à l’arrestation de deux individus âgés de 32
et 34 ans et originaires de Oued Fodda spécialisés dans le vol et l’escroquerie. C’est
suite à une plainte déposée au niveau de la
brigade par deux de leurs victimes qui se sont
fait arnaquer, le premier d’une somme de 40
millions de centimes, le second de 25 millions de centimes qu’ils attirèrent l’attention
de la police. Les deux escrocs avaient promis
à leurs proies de s’interposer auprès de
l’agence nationale de soutien et d’emploi des
jeunes (ANSEJ) afin qu’ils bénéficient de
prêts financiers. Après une période de surveillance, les éléments de la brigade procédèrent à leur arrestation et découvrirent en
leur possession des documents administratifs
de diverses origines. La perquisition de leurs
domiciles permit également de découvrir de
nombreux autres documents administratifs.
Présentés au procureur de la république près
le tribunal de Chlef, l’un d’entre eux fut placé
en détention provisoire tandis que le second
a bénéficié de la citation directe
A. Cherifi
«Je serai toujours
au service des jeunes»
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
NATION
9
AHMED LAKEHAL, VICE-PRÉSIDENT DE L’APC CHARGÉ DE LA CULTURE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS :
A 50 ans, l’homme garde toute sa verve… et un attachement profond à la mission qu’il s’est assignée depuis qu’il a rejoint l’institut de
technologie des sports d’Oran, au début des années 1980 : se mettre au service des jeunes pour en tirer le meilleur. Educateur de jeunesse, cadre de la jeunesse et des sports, Ahmed Lakehal a commencé le travail en 1986, assumant plusieurs fonctions dont celles de
directeur de maisons de jeunes, de chef de bureau chargé des associations au niveau de la direction de la Jeunesse et des Sports, directeur méthodologique de ligue et président de différentes ligues. Elu en novembre 2012 à l’APC de Chlef, il lutte depuis pour affirmer
ses idées en matière d’encadrement et d’animation des jeunes. Ecoutons-le.
Le Chélif : comment se présente la situation des secteurs de la culture et de la jeunesse et des sports, secteurs dont vous avez
la charge en votre qualité de vice-président
de l’APC de Chlef ?
Il faut tout d’abord préciser qu’une nouvelle
division des tâches entre vice-présidents a été
décidée au début de notre mandat. Les affaires
relatives à la culture, à la jeunesse et aux sports
m’ayant été confiées en toute logique vu mon
parcours professionnel, je me suis attelé à ma
tâche qui n’est pas très facile, il faut l’avouer,
en raison des problèmes sérieux qui se posent
dans ces secteurs. Nous avons, dès notre installation à l’APC de Chlef, tracé un programme de
travail avec le mouvement associatif local pour
sa structuration, à travers la mise en conformité
des associations avec la nouvelle loi y afférent
(loi 06-12). Je précise qu’en matière d’animation, nous avons plusieurs associations sportives et culturelles qui activent au sein de notre
commune. Notre mission est de les soutenir au
plan matériel et financier. L’aide financière
varie annuellement entre 30 et 50 millions de
dinars. Le premier bénéficiaire de cette aide est
l’ASO, le club phare de la wilaya.
Pourquoi l’ASO ? C’est pourtant un club
professionnel privé ?
Certes, c’est un club privé, une société sportive par actions (SSPA), mais la loi relative à
l’organisation et au développement des activités
physiques et sportives (loi 13-05 du 23 juillet
2013) nous incite à soutenir les clubs professionnels. Et puis, c’est une politique nationale.
Il est énoncé clairement dans cette loi que «le
club professionnel peut, sur la base d’un cahier
des charges, bénéficier de l’aide et de la contribution de l’Etat et des collectivités locales durant une période de cinq années à compter de la
publication de la présente loi.»
C’est sur la base de cette loi que nous avons
dégagé une subvention à ce club et à d’autres
équipes évoluant en nationale, comme c’est le
cas des équipes de volley-ball de Chlef. Nous
avons aussi des orientations et des recommandations du gouvernement pour que le soutien à
ces clubs professionnels soit régressif et disparaître au bout de cinq ans.
A quelles autres associations a bénéficié
l’aide de l’APC ?
Nous avons attribué l’aide à environ 46 associations locales sportives, artistiques et culturelles. Nous encourageons surtout les
associations qui activent et prennent des initiatives. Mais celles qui dorment… nous ne pouvons soutenir la médiocrité. C’est la règle que
nous avons adoptée et ce sera ainsi pour toutes
les associations. Concernant les associations
sportives, nous encourageons celles qui ramènent des résultats.
La répartition des subventions se fait selon le
niveau du club, elle est plus consistante pour les
clubs évoluant en nationale et, forcément,
moindre pour ceux évoluant en division inférieure ou à l’échelon de la wilaya. Par exemple,
nous avons deux équipes féminines de volleyball qui évoluent en première division, et qui
bénéficient d’une aide d’environ 2 millions de
dinars chacune. La troisième équipe qui joue en
deuxième division bénéficie d’une subvention
moindre. J’ajoute que la subvention globale dégagée au profit des associations, dans le cadre
du budget complémentaire de 2013, avoisine
les 57 millions de dinars. Toutes les associations
qui déposent à temps leur dossier bénéficient
automatiquement du soutien financier de l’APC
pour peu qu’elles soient éligibles à cette aide.
La commission de l’APC chargée de la jeunesse
et des sports étudie ces dossiers et dégage la
subvention y afférente. L’assemblée délibère
ensuite pour entériner ou refuser nos propositions.
Il ya aussi des jeunes «non structurés» qui
revendiquent l’aide de l’APC.
Effectivement, les jeunes non structurés qui
activent au niveau des quartiers de la commune,
qui organisent des tournois de quartiers et des
rencontres hebdomadaires entre équipes, des jubilés, des manifestations culturelles... ces
jeunes, nous leur venons en aide en soutenant
leurs initiatives. Comment ? Notre soutien se
traduit par l’achat de cadeaux devant récompenser les équipes ou les athlètes gagnants, il se traduit aussi par l’octroi de matériel (ballons,
filets, tenues, sonorisation, préparation et aménagements des lieux des manifestations).
Et pour ce qui est des initiatives culturelles
prises par des gens non structurés ?
A ce propos, je peux vous affirmer que même
si une personne, jeune ou adulute, a l’intention
de publier un ouvrage littéraire, scientifique ou
technique peut bénéficier de notre soutien dans
le cadre de la politique de promotion des activités culturelles. L’année dernière, nous avons
accordé une subvention à deux écrivains de la
ville. Pour ce qui est des hommes de théâtre,
des musiciens et des poètes, nous les sollicitons
très souvent pour animer des manifestations
(spectacles, soirées musicales…) moyennant un
cachet. Cela se fait régulièrement durant les
mois de ramadan. Nous leur accordons également des subventions pour les aider à monter
des spectacles ou organiser des soirées artistiques.
Disposez-vous de structures suffisantes
pour prétendre à une animation culturelle
et sportive permanente au niveau de la
commune ?
Question structures, j’avoue que l’APC de
Chlef est indigente, au vrai sens du terme. La
commune dispose d’une seule salle de cinéma
(Cinéma El Djamal) qui sert à tout type de rencontres à caractère culturel et artistique, et le
stade Maamar Sahli. On a programmé la
construction d’une maison de jeunes et une
salle omnisports dans la nouvelle ville de
Chorfa. L’APC n’a pas de bibliothèque, celle
existante dépend de la direction de la culture de
wilaya.
Il y a cependant des programmes de l’ancienne APC et des programmes lancés par l’actuelle équipe d’élus, qui vont démarrer. Il y a
un programme de réhabilitation des stades de
proximité (Matico) et de construction de nouveaux autres. Nous avons lancé des travaux
d’aménagement des clôtures et de renouvellement des revêtements (tapis) de terrain de quatre stades. Chaque année, nous programmons ce
type d’intervention. Je rappelle que ces stades
ont été implantés à travers la ville de manière
arbitraire, sans aucune étude préalable. Il fallait
parer au plus pressé et mettre à la disposition
des jeunes des stades de proximité.
Qu’en est-il des activités culturelles ?
En matière d’activités culturelles, nous programmons durant chaque mois de ramadan des
soirées artistiques et un concours dit «les bourgeons du Coran» consistant à faire concourir les
jeunes récitants du Livre saint âgés entre 6 et
14 ans, c’est une manifestation réussie qui rassemble des centaines de familles venant encourager leurs enfants. Nous avons aussi une
activité de proximité au niveau des sites. Une
caravane culturelle fait la tournée des quartiers
et propose des spectacles pour enfants (marionnettes, clowns…).
Il y a également des manifestations que nous
organisons à l’occasion de certains événements
et festivités (1er novembre, 5 juillet, 19 mai, 18
février, 20 août, etc.). Nous encourageons les
associations qui participent à des rencontres et
autres manifestations à l’extérieur de la wilaya
(échanges culturels, participation à des festivals, etc.). «A partir du moment où une association locale participe à un événement national,
une aide financière est accordée à cette association.»
En fait, nous devenons une véritable agence
de voyage qui finance les déplacements des
équipes sportives surtout en fin de saison, au
moment où les clubs et associations ont épuisé
leur dotation budgétaire. Et c’est de notre devoir de les aider car ces équipes représentent
notre commune.
Votre dernier mot, M. Lakehal ?
J’espère, au même titre que tous les enfants
de la ville, que Chlef retrouve le sourire et
qu’elle offre à ses habitants tout ce sont ils rêvent depuis des décennies, c’est-à-dire des programmes culturels et sportifs très riches qui
intéressent toutes les catégories sociales. Le but
ultime est que Chlef redevienne la ville qu’elle
était, une ville d’art et de culture, et un centre
de rayonnement sportif national.
A. L.
10
NATION
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
Ça se bouscule au portillon
ELECTION PRESIDENTIELLE 2014
Soixante-douze (72) postulants à la candidature pour l’élection
présidentielle du 17 avril prochain ont retiré les formulaires de
souscription de signatures individuelles, a annoncé lundi à Alger
le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaiz.
S’
exprimant devant les députés de l’assemblée populaire nationale, M. Belaïz a précisé que "les postulants à la
candidature qui ont retiré les formulaires ne
sont pas encore des candidats officiels et ils ne
seront considérés comme tels en vertu de la loi
qu’une fois que le Conseil constitutionnel aura
statué sur la validité de leurs dossiers de candidature." Les postulants à la candidature ne seront considérés comme des candidats officiels
qu’après la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats retenus, lesquels
pourront alors se présenter à la présidentielle, a
ajouté M. Belaiz. En vertu des dispositions de
la loi électorale, les postulants doivent présenter
soit une liste comportant au moins 600 signatures individuelles de membres élus d’assemblées populaires communales, de wilayas ou
parlementaires réparties au moins à travers 25
wilayas, soit une liste comportant 60.000 signatures individuelles au moins d’électeurs inscrits
sur une liste électorale, recueillies à travers au
moins 25 wilayas Interrogé sur la décision de
boycott de la prochaine présidentielle par certains partis, M. Belaiz a indiqué qu’il ne commentait pas une telle décision car "c’est une
question interne aux partis qui sont libres de
participer ou non", a-t-il dit.
Les membres du Conseil de la Nation
entament le débat
LOI RELATIVE À L’ACTIVITÉ AUDIOVISUELLE
L
es membres du Conseil de la Nation ont entamé lundi en séance
plénière le débat du texte de loi relatif à l’activité audiovisuelle. Lors de la
présentation du texte de loi en question,
le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a indiqué que l’établissement d’une règlementation plurielle
dans le domaine de l’audiovisuel en Algérie adéquate à l’évolution de la société
n’est pas fortuit mais vient couronner
une expérience vécue pendant plus de
deux décennies en matière de presse
écrite avec ses aspects positifs et négatifs.
Rappelant l’amendement introduit
dans l’article 7 sur les chaînes thématiques lors de la présentation de la loi devant l’Assemblée populaire nationale
(APN), il a précisé que "la chaîne thématique consiste en des programmes télévisuels ou radiophoniques consacrés à
plusieurs thèmes".
Le 20 janvier dernier, les membres de
l’APN avaient adopté à la majorité le
projet de loi relatif à l’activité audiovisuelle qui compte 107 articles. Le texte
a été rejeté par le groupe de l’Alliance de
l’Algérie verte et les groupes parlementaires du Parti pour la justice et le développement (PJD et du Front des forces
socialistes (FFS). 48 amendements ont
été proposés portant, dans leur ensemble,
sur l’"élargissement" du champ de l’audiovisuel et le rajout de nouvelles obligations à celles fixées dans le cahier des
charges cité dans l’article 48. Il s’agit,
entre autres, du respect de la référence
Investissements futurs entre Laghouat
et Ghardaïa
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
D
ivers projets d’investissement ont été
retenus pour être réalisés le long du
tronçon dédoublé de la RN-1, entre les
wilayas de Laghouat et Ghardaïa, a fait savoir
la wilaya de Laghouat. Parmi ces projets, approuvés par le comité d’assistance à la localisation et la promotion des investissements et de
la régulation du foncier (Calpiref), figurent
deux briqueteries, une unité de fabrication de
chaux, une usine d’assemblage de coques de
véhicule, et des stations-services.
En plus de ces projets, le permis a été accordé
pour la construction d’un hôtel au niveau de
nouvelle ville de Bellil, située sur cet axe routier névralgique et qui permettra d’offrir des
prestations d’hébergement et de restauration
aux utilisateurs de cette route et aux visiteurs
de la zone industrielle voisine de Hassi-R’mel.
Le retard enregistré dans la réalisation de
projets similaires se trouvant sur un autre tronçon dédoublé de RN-1, en Laghouat et Sidi
Makhlouf, seront rattrapés pour fluidifier la circulation et assurer le confort des voyageurs, a
ajouté par ailleurs la même source.
Le projet de voie dédoublée de la RN-1, sur
une distance de 103 km au départ de Laghouat
vers les limites de la wilaya de Ghardaïa, a été
confié dernièrement à sept (7) entreprises, afin
d’accélérer ses travaux, au regard de sa grande
importance socioéconomique et de sa dimension nationale et africaine. La RN-1 est considérée comme l’épine dorsale du réseau routier
cherche
des correspondants dans
les chefs-lieux de commune
et de daïra de la wilaya
de Chlef
national allant du nord vers l’extrême sud du
pays.
Le projet, d’un cout de 13 milliards DA avec
un délai de réalisation de 22 mois, englobe le
revêtement, la signalisation, la réalisation de 15
ouvrages d’art et 6 échangeurs, ainsi que 16 dalots et 13 structures de protection de pipes du
fait qu’il passe en proximité de zones industrielles, selon sa fiche technique. La wilaya de
Laghouat a achevé depuis deux ans la réalisation du tronçon de la RN-1 se trouvant sur son
territoire jusqu’aux limites avec la wilaya de
Djelfa, sur 65 km, avec un coût de plus de 1,7
milliard DA, dans le cadre du projet de la voie
dédoublée de la RN-1 reliant les wilayas du
nord à celles du sud du pays.
Envoyez CV
par Email :
[email protected]
par Fax : 027 77 83 28
021 38 75 13
religieuse nationale, la non-atteinte aux
symboles sacrés et autres religions et le
respect du multipartisme et des courants
intellectuels, selon le rapport complémentaire sur le projet de loi de la commission de la culture, de la
communication et du tourisme. D’autre
part, plusieurs autres points ont été inclus
dans l’article 48. Ils portent sur l’engagement des exploitants des services de
l’audiovisuel à respecter les références
religieuses nationales et à ne pas porter
atteinte aux autres religions, à respecter
le multipartisme, les principes et
constantes de la société tout en soumettant la création des instances et entreprises publiques des services de
l’audiovisuel à autorisation en consécration du principe d’égalité.
INCIDENTS DE GHARDAÏA :
Deux auteurs
présumés de coups
et blessures ayant
entrainé la mort
arrêtés
Deux auteurs présumés de coups et blessures
ayant entrainé la mort lors des récentes échauffourées entre jeunes à Ghardaïa, ont été arrêtés,
par la police judiciaire de la sûreté de cette wilaya. L’enquête diligentée par la police judiciaire suite à des coups assénés à l’aide d’un
objet sur la tête d’un jeune de 35 ans qui a succombé à ses blessures à l’hôpital de Ghardaïa,
a permis l’arrestation des deux co-auteurs qui
ont utilisé "une manivelle", a précisé la même
source. Les deux mis en cause qui ont reconnu
lors de l’enquête les faits qui leurs sont reprochés, ont été présentés devant le procureur de
la république près le tribunal de Ghardaïa qui
les a écroués pour coups et blessures ayant entrainé la mort.
La victime, âgée de 35 ans célibataire a été
grièvement blessée dans les échauffourées qu’a
connues Ghardaïa dernièrement avant de succomber à ses blessures (traumatisme crânien)
à l’hôpital ‘‘Tirichine’’. Il s’agit du deuxième
décès enregistré lors des affrontements entre
groupes de jeunes émaillés d’actes de vandalisme, de pillage et d’incendie de plusieurs locaux commerciaux, habitations, palmeraies et
véhicules particuliers. Des dizaines de personnes avaient été également blessées dans ces
affrontements, avant que les forces anti-émeute
déployées sur les lieux ne rétablissent l’ordre
dans la ville.
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
LE MONDE
11
La Tunisie se dote
d’une nouvelle Constitution
LE TEXTE A ÉTÉ PARAPHÉ PAR LES HAUTES AUTORITÉS DE L’ETAT
Les dirigeants tunisiens ont paraphé lundi la nouvelle Constitution, un texte historique devant permettre à ce pays berceau du «Printemps arabe»
de sortir d'une profonde crise politique, avec des élections dans l'année. Le chef de l'Etat Moncef Marzouki, le Premier ministre sortant Ali Larayedh et le président de l'Assemblée nationale Constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar ont signé la loi fondamentale sous les applaudissements
des députés qui l'avaient adoptée dans la nuit de dimanche à lundi après plus de deux ans de travaux tendus.
A
près sa publication au Journal officiel,
elle entrera en vigueur par étapes, notamment dans l'attente de l'élection
d'un Parlement et d'un président de la République. Le texte consacre un exécutif bicéphale
et accorde une place réduite à l'islam. Elle introduit aussi pour la première fois dans le
monde arabe un objectif de parité hommefemme dans les assemblées élues.
Ce compromis vise à éviter une dérive autoritaire en Tunisie qui a connu plus d'un demisiècle de dictature, sous Habib Bourguiba, puis
sous Zine El Abidine Ben Ali, mais aussi à rassurer ceux qui craignaient que les islamistes
n'imposent leurs positions dans un pays à forte
tradition séculière.
M. Marzouki a salué une "victoire contre la
dictature", tout en soulignant qu'il ne s'agissait
que d'une étape pour ancrer la démocratie. "Le
chemin est encore long, a-t-il noté. Il reste un
grand travail à faire pour que les valeurs de
notre Constitution fassent partie de notre culture". "Nous avons été à quelques pas du préci-
pice", a rappelé de son côté M. Ben Jaafar.
L'adoption de la Constitution, tout comme l'annonce de la formation d'un gouvernement d'in-
dépendants, constituent des étapes clés pour extirper la Tunisie de la profonde crise politique
provoquée par l'assassinat en juillet du député
La Chine nargue l’empire
du soleil levant
TROIS DE SES NAVIRES ONT VIOLÉ LES EAUX TERRITORIALES DU JAPON
T
rois bateaux de garde-côtes chinois ont
brièvement pénétré lundi dernier dans
les eaux territoriales d'îles que se disputent âprement la Chine et le Japon, la deuxième
incursion de cette nature depuis le début de l'année, ont annoncé les garde-côtes japonais.
Les trois bâtiments sont entrés vers 9h locales
(00h GMT) dans les eaux territoriales qui entourent les îles Senkaku, contrôlées par le Japon
mais revendiquées par Pékin sous le nom de
Diaoyu, ont précisé les garde-côtes. Ils en sont
repartis deux heures plus tard.
Depuis plus d'un an les relations sino-japonaises sont au plus bas en raison de ce conflit
territorial en mer de Chine orientale. En septembre 2012, le Japon a nationalisé trois des
cinq îles principales de l'archipel de la discorde,
déclenchant une semaine de manifestations antijaponaises, parfois violentes, dans plusieurs
villes de Chine. Pékin envoie depuis lors régulièrement des patrouilles de garde-côtes dans
UKRAINE
les eaux territoriales de ces îles situées à 200
km au nord-est de Taïwan et 400 km à l'ouest
d'Okinawa (sud du Japon), faisant redouter un
incident avec les navires japonais qui y croisent
aussi.
Fin novembre 2013, Pékin avait de plus décrété une "zone d'identification aérienne" (ZAI)
au-dessus de la mer de Chine orientale qui chevauche celle du Japon et surtout englobe les îles
inhabitées Senkaku/Diaoyu.
La Chine exigeait dès lors que tout appareil
étranger qui la traverse s'identifie, mais le
Japon, les États-Unis et la Corée du Sud ont depuis fait voler des appareils militaires dans la
zone sans en informer Pékin, afin de bien montrer qu'ils faisaient fi de cette demande.
Les tensions sino-japonaises, qui ne laissent
d'inquiéter Washington, ont débordé à l'international ces dernières semaines: des ambassadeurs japonais et chinois se sont invectivés par
presse interposée, à Londres et Washington no-
tamment, et les deux pays se sont encore affrontés verbalement durant le Forum Économique
Mondial de Davos en Suisse, avec en toile de
fond des comparaisons avec le climat qui avait
précédé la Première guerre mondiale.
Le ministre chinois des Affaires étrangères,
Wang Yi, dans une interview au Financial
Times (FT) publiée samedi s'est dit aussi "stupéfait" des déclarations du Premier ministre japonais Shinzo Abe, en marge du Forum,
rapprochant la situation actuelle de celle qui
avait préludé à l'affrontement entre la GrandeBretagne et l'Allemagne il y a un siècle.
Soulignant que les échanges économiques
denses entre ces deux pays ne les avaient pas
empêchés d'entrer en conflit, M. Abe s'était dit
persuadé que Chine et Japon étaient "dans une
situation similaire".
"Nous ne voulons pas qu'un conflit éclate de
façon non intentionnelle", s'était-il inquiété, devant des journalistes.
gence, l'opposition est prête à poursuivre les négociations", ont par ailleurs fait savoir, dans un
communiqué commun, les principaux partis de
l'opposition.
Soulignant que ces derniers jours, la situation
était revenue au calme sur la place de l'Indépendance à Kiev, haut lieu du mouvement de
contestation qui a commencé il y a plus de deux
mois, ils avertissent toutefois que "la patience
des gens mis en colère par la surdité du pouvoir
peut atteindre ses limites à tout moment".
Ces gestes d'apaisement sont intervenus à la
veille de l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement ukrainien consacrée à la situation politique, et d'un sommet qui s'annonce
difficile entre l'Union européenne et la Russie,
dont les relations sont tendues par cette crise et
des accusations mutuelles d'ingérence.
Après avoir délogé dans la nuit de samedi à
dimanche des centaines de membres des forces
de l'ordre déployés dans un musée situé non
loin de là, des dizaines d'opposants radicaux
avaient envahi dimanche soir le ministère de la
Justice, sans rencontrer de résistance.
Le mouvement de protestation s'est brusquement radicalisé la semaine dernière, donnant
lieu à des scènes de guérilla urbaine qui ont fait
au moins trois morts à Kiev. La situation s'est
en outre envenimée dans les régions, où les
contestataires ont multiplié les actions contre
des bâtiments publics.
M. Ianoukovitch a fait samedi une série de
concessions, proposant notamment les postes
les plus élevés du gouvernement à l'opposition,
mais les chefs de cette dernière avaient aussitôt
après affiché leur détermination à poursuivre la
"lutte" afin, entre autres, d'obtenir une élection
présidentielle anticipée.
L'opposition se dit prête à poursuivre
les négociations
L'
opposition ukrainienne a annoncé
lundi passé qu'elle était prête à "poursuivre les négociations" avec le président Viktor Ianoukovitch, tout en avertissant
que la "patience" des contestataires avait des limites. Dans le même temps, les contestataires
ont évacué le ministère de la Justice, situé en
plein centre de Kiev et qu'ils occupaient depuis
dimanche soir, tout en continuant d'en bloquer
l'accès, a constaté l'AFP. Les autorités avaient
menacé de décréter l'état d'urgence et de mettre
fin aux pourparlers avec l'opposition si cette occupation perdurait, tandis que Vitali Klitschko,
un des leaders du mouvement de protestation,
qui prend part aux discussions avec M. Ianoukovitch, avait appelé les manifestants à quitter
les lieux.
"Malgré la tentative des autorités d'interrompre les négociations et de décréter l'état d'ur-
d'opposition Mohamed Brahmi, attribué à la
mouvance jihadiste. Ce meurtre, précédé en février par celui de l'opposant Chokri Belaïd, a
profondément déstabilisé la Tunisie et paralysé
ses institutions pendant des mois. Il aura fallu
la promesse de départ du pouvoir des islamistes
d'Ennahda, majoritaires, pour amorcer la sortie
de crise. Le vote de la Constitution a été salué
à l'étranger. Le nouveau gouvernement dirigé
par Mehdi Jomaâ doit pour sa part obtenir la
confiance de l'Assemblée dans les jours à venir.
Il aura pour principale mission d'organiser
des élections dans l'année dans un climat marqué par la profonde méfiance qui règne entre
les islamistes d'Ennahda et leurs détracteurs.
Les politiques et les diplomates ont d'ailleurs
déjà le regard tourné vers ces échéances. Le
gouvernement de M. Jomaâ sera ainsi confronté
à de nombreux défis. La situation économique
reste notamment très difficile, des vagues de
violences, nourries par la misère, éclatant régulièrement.
Agences
IL A ÉTÉ PROMU AU
RANG DE MARÉCHAL
Abdel Fatah Sissi,
futur président
égyptien ?
Le général Abdel Fattah al Sissi, chef d'étatmajor de l'armée égyptienne, a été élevé au
rang de maréchal. Selon l'agence officielle
de presse, sa candidature à l'élection présidentielle est en cours d'examen par le Conseil
suprême des forces armées. Aucun détail n'a
été fourni au sujet de cette promotion annoncée lundi par la présidence intérimaire.
Avant de se porter candidat, l'officier, qui a
organisé le renversement du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet dernier,
doit au préalable renoncer à ses fonctions de
ministre de la Défense et quitter l'armée.
Le scrutin, dont il deviendrait le grand favori
étant donné le culte de la personnalité croissant dont il est l'objet en Egypte, doit avoir
lieu dans les six mois.
Le président par intérim Adli Mansour a déjà
annoncé dimanche une inversion du calendrier électoral susceptible de favoriser une
accession au pouvoir d'Abdel Fattah al Sissi.
Ainsi, contrairement à ce que prévoyait la
feuille de route définie par l'armée après le
renversement de Mohamed Morsi, l'élection
présidentielle aura lieu avant les législatives.
Craignant qu'un scrutin législatif ne permette
pas de dégager une majorité franche, les partisans du désormais maréchal Sissi n'ont eu
de cesse de réclamer cette inversion de calendrier afin de doter le pays d'un nouvel
homme fort, trois ans après la chute d'Hosni
Moubarak.
Une élection d'Abdel Fatah al Sissi à la présidence marquerait le retour d'un militaire à
la tête de l'Etat après la parenthèse Morsi.
L'armée a fourni à l'Egypte tous ses présidents depuis le renversement de la monarchie en 1952 jusqu'à celui d'Hosni Moubarak
en 2011.
Vainqueurs de tous les scrutins organisés
après le renversement d'Hosni Moubarak, les
Frères musulmans, dont est issu Mohamed
Morsi, ont été déclarés en décembre organisation terroriste par les autorités provisoires
mises en place par l'armée. Ils font désormais
l'objet d'une répression tous azimuts: un millier de leurs partisans ont été tués et leurs
principaux dirigeants ont été emprisonnés.
12
L’INTERVIEW
AMAR BENREBIHA, DIRECTEUR
DE LA CULTURE DE LA WILAYA DE CHLEF :
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
«Notre grand défi
est de réaliser
un théâtre régional»
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
13
Dans un entretien à bâtons rompus avec M. Amar Benrebiha, directeur de la Culture de la wilaya de Chlef, nous avons abordé un ensemble de
sujets relatifs au développement de ce secteur qui a onnu beaucoup de retards dans notre wilaya. Nommé à la tête du secteur de la Culture en
2011, M. Benrebiha revient sur les principales réalisations dans son secteur, évoquant la mise en place de la politique culturelle de la wilaya de
Chlef, essentiellement la mise à niveau du secteur et des infrastructures culturelles. Le responsable nous a fait part des opérations initiées par
ses services en collaboration avec sa tutelle, insistant sur la nécessité de préserver le riche patrimoine historique que recèle la wilaya. Mais
pour M. Benrebiha, le plus grand défi à relever par Chlef est sans conteste la réalisation d’un théâtre de dimension régionale, une
infrastructure déjà programmée qui viendra s’ajouter à la Maison de la Culture et au musée de la ville. Ecoutons-le.
Le Chélif : M. Benrebiha, il a été question
ces derniers temps d’élaborer une carte
culturelle.
En
quoi
consiste-t-elle
exactement ?
M. Amar Benrebiha : J’ai entamé plusieurs
rencontres avec le monde de la culture, avec
chaque discipline pour l’instauration de la
confiance avec les acteurs de la culture et, à
travers eux, nous avons tracé la carte culturelle
de la wilaya. Nous avons relancé la confiance
entre l’administration et les acteurs de la culture
dont les poètes, les écrivains, les acteurscomédiens, les musiciens et les associations
culturelles. Cette carte, comprend les principes
régissant l’activité et l’organisation et la mise en
place du respect des dates et des lieux, du temps
et de l’espace des manifestations culturelles (par
exemple organisation du mois du patrimoine du
18 avril au 18 mai).
Il fallait avoir une idée de la diversité culturelle
et de sa richesse au niveau de la wilaya pour
pouvoir organiser et asseoir les manifestations
sur la base de cette richesse. Comment ?
On ne peut, par exemple, organiser un salon
d’art plastique sans support. Après avoir tracé la
carte culturelle à travers plusieurs manifestations
comme le salon du livre, le mois du patrimoine,
la quinzaine de l’enfance, le programme culturel
du mois de ramadhan, nous avons ensuite
associé le mouvement associatif dans
l’organisation de manifestations culturelles à
travers les journées de la chanson andalouse à
Ténès, les journées du «bédoui», les journées de
la chanson «chaabi» avec l’association
Hachmaouia, les hommes de lettres à travers le
café littéraire, et aussi à travers les échanges
culturels inter-wilaya qui se font chaque année et
qui constituent l’un des axes principaux de
l’activité culturelle de la wilaya.
Et pour ce qui est de la mise à niveau au
plan culturel ?
Nous avons décidé après cela d’opérer la mise à
niveau des établissements culturels. En matière
de patrimoine, nous avons lancé deux études
principales et fondamentales à travers la wilaya
de Chlef : l’étude et la mise en place du plan
permanent de sauvegarde et de mise en valeur du
secteur sauvegardé de la vieille ville de Ténès qui en est à sa troisième phase- qui remplace le
plan d’occupation des sols (POS) avec
diagnostic et mesures d’urgences à entreprendre.
Il était devenu urgent et impératif, afin de
stopper le phénomène d’altération de ce
patrimoine, de reconsidérer la casbah de Ténès
dans une stratégie de mise en valeur tout en
impliquant les habitants et les propriétaires
autour de l’élaboration du plan de sauvegarde
que le cadastre avant d’être introduit pour
classement. Les deux plans de sauvegarde et
protection ont bénéficié d’une enveloppe d’un
milliard pour le Vieux Ténès et cinq cent
millions pour Timici de Taougrite. Sans oublier
Dar El Baroud dont la réhabilitation a été
inscrite dans le cadre du plan quinquennal
2015/2019. A titre de rappel, ces sites historiques
peuvent être consultés dans le site Webb «
castellum-tingitanum.org ».
qui vise à terme, et dans un contexte de
développement durable, le triple équilibre de
l’équité sociale, de l’efficacité économique et
écologique dans un cadre global pour les vingt
années à venir. Cela en prévoyant la conciliation
des impératifs de la préservation des biens
culturels protégés et les exigences du
développement économique. A titre de rappel, le
vieux Ténès a été érigé en secteur sauvegardé
aux limites clairement définies le 18 septembre
2007. Son érection en secteur sauvegardé vise
une réelle protection et mise en valeur de notre
héritage culturel à travers un instrument de
prospective, de méthodologie et de planification,
opposable au tiers, afin de mettre fin à toutes les
formes de dégradation et de dommages subis par
le tissu urbain ancien et faire du patrimoine
culturel un facteur de développement durable
des territoires.
La deuxième prise en charge importante du
patrimoine historique est le plan de protection et
de mise en valeur du site archéologique d’El
Kalaa (PPMVSA) à Ouled Abdallah (Taougrite)
qui est constitué par les vestiges de la ville
antique de Timici. C’est une ville romaine
longue d’environ un kilomètre sur 200 à 300
mètres de large. Elle a été construite, comme
tous les autres sites romains de Chlef, sur une
crête, à pic au nord et au sud. Deux remparts à
l’est, un seul à l’ouest. C’est un site à ciel ouvert
situé à 7 ou 8 km à l’Ouest de Taougrite. Elle est
largement étalée à l’est où l’accès est facile. Par
contre, la pente est beaucoup plus raide à l’ouest.
Au nord et au sud des escarpements verticaux de
25 à 30 mètres de hauteur la protégeaient, sur ces
derniers des sentiers sont aménagés le long des
flancs de la crête, et près de chaque sentier, des
postes vigies, taillés à même le roc. C’est un site
qui a été classé en 1968. Le site archéologique
d’el Kalaa occupe une superficie de 30 hectares,
à 619 mètres d’altitude, sur une crête rocheuse.
Les vestiges de ce site appartiennent aux
différentes phases de l’histoire de l’Algérie avec
une prééminence de ruines romaines,
particulièrement nombreuses. Des spécialistes
disent que d'après les techniques de construction
du mur d'enceinte et les trouvailles monétaires,
elle date du IVème siècle. Le diagnostic et les
mesures d’urgence ont été effectués sur la base
de fiches d’évaluation du degré de vulnérabilité,
monument par monument.
Je citerai encore le dossier de la ville
d’Arsenaria qui sera introduit auprès des
instances concernées après son classement. Il ne
peut pas être pris en charge tant qu’il n’est pas
classé. Le dossier est terminé et n’attends plus
Et au niveau des infrastructures ?
Il y a eu la création de l’Etablissement de la
culture ou Maison de la Culture décidée le 03
janvier 2013 par la ministre de la culture. Grâce
à cette décision, la wilaya de Chlef a eu enfin sa
Maison de la Culture. Elle a été l’une des
dernières à l’avoir eu, mais cette dernière répond
aux normes artistiques universelles en vigueur.
Elle dispose de différents ateliers, différentes
salles et salles d’exposition, une salle de
spectacle de 700 places, une salle de conférences
de 200 places, quatre niveaux d’expositions, 8
ateliers d’animation, des salles spécialisées
d’exposition, des salles d’animation artistique,
plusieurs salons d’honneur avec du matériel
adéquat d’éclairage et de sonorisation et une
résidence d’artistes.
Il y a eu la promotion du musée régional de
Chlef en musée national. Beaucoup de travaux
d’aménagement ont été effectués sur la façade et
à l’intérieur avec les salles d’exposition sur le
budget de fonctionnement du musée.
L’ouverture de la bibliothèque principale s’est
effectuée après le recrutement du personnel. Il
va y avoir la réception prochaine de la
bibliothèque de Chorfa comme annexe de la
bibliothèque principale au premier trimestre
2014, le lancement des travaux de celle d’Oued
Goussine, tandis que celle de Kaloul sera
réceptionnée à la fin du 2è trimestre 2014. Par
ailleurs, l’institut de musique de Ténès sera
réceptionné fin 2014.
Cette année, on va avoir le produit de la
formation lancée il y a quatre ans au niveau de
l’annexe de l’institut régional «El Hachemi
Guerouabi» de Chlef. Le grand défi que nous
allons lancer, c’est la réalisation d’un théâtre
régional. Les études ont été effectuées sur le
budget de wilaya et seront prêtes en fin 2014.
Après la visite du premier ministre, nous avons
bénéficié de 10 milliards pour l’aménagement et
équipement de sept structures existantes : les
centres culturels de Ténès, d’Abou El Hassan,
d’Oued Fodda et les bibliothèques d’Ouled
Abbas, Chettia et Bouzghaia (Heumis).
La seule structure qui manque au secteur de la
culture en matière d’établissement à Chlef, c’est
l’école des Beaux Arts. Elle a été programmée pour
le plan quinquennal 2015-2019. Je vous apprends
aussi que nous entamons la création d’une autre
annexe de la maison de la culture à Chorfa. Dans
notre optique, tout comme les bibliothèques
délocalisées sont des annexes à la bibliothèque
principale de lecture du chef-lieu de wilaya, les
centres culturels seront transformés en annexes de la
maison de la culture. Durant le premier trimestre de
l’année en cours, nous allons lancer des études pour
la réalisation de plusieurs bibliothèques, toujours
comme annexes de celle de Chlef, à Dahra, Ténès,
Oued Fodda… Leur implantation se fera au niveau
des chefs-lieux de daïra et, en cas de problème de
terrain, dans une autre commune. Cette situation
existe déjà, puisque nous avons ce cas
l’emplacement actuel de la bibliothèque d’Ouled
Ben Abdelkader, Oued Goussine, Abou El Hassan
(Kaloul), Bouzghaia, …
Ce qui que veut dire que vous compterez avoir,
à terme, 13 bibliothèques, soit une par daïra ?
Cela sans compter une chaîne de bibliothèques,
presque 26, réalisées en parallèle dans le cadre du
programme du fonds commun des collectivités
locales (FCCL), en dehors du secteur de la culture,
et dont 17 unités ont déjà été réalisées. En matière
de cinéma, nous commençons les travaux
d’aménagement et d’équipement en 2014 de la
cinémathèque de wilaya qui aura son siège à Ténès.
A Ténès ?
Nous avons demandé un cinéma à l’APC de Chlef,
mais nous n’avons pas eu de réponse. Nous avons
inscrit l’étude et avons mobilisé une enveloppe de
75 millions de dinars à cet effet. Nous avons déjà le
café littéraire avec tout ce qu’il draine comme
personnalités littéraires de premier plan et, cette
année, nous allons lancer le ciné-club au niveau de
la maison de la culture. En matière de création
culturelle, nous avons eu plusieurs prix à l’échelle
nationale. Nous avons participé à Tlemcen, à Médéa
avec «les Amis de l’Art» de Missoum Laroussi.
Combien y a-t-il de troupes théâtrales à Chlef
?
Nous avons trois coopératives théâtrales pour
adultes, «les Amis de l’Art», «Fen El Khachaba»
(adultes et enfants), «Djamiate Masrah Echlef» et
quatre autres pour enfants. Il y a également quatre
troupes (Ténès, Chettia…) qui n’ont pas encore
obtenu leur agrément.
Quel genre de musique est pratiqué par les
troupes de musique ?
Nous avons le Bédoui, le Gnaoui, le arroubi,
l’Andalou, le Chaabi, le Moderne et le Rapp, c'est-
à-dire qu’il existe une richesse extraordinaire et
c’est ce qui a permis la relance culturelle de Chlef.
Nous avons également «El Madih Eddini» (chant
religieux), représenté par l’association «El Assala»
de Harchoun. Concernant les Arts Plastiques, la
wilaya est gâtée. Elle possède 24 artistes de tous
âges issus des écoles de Beaux Arts.
C’est sur ce parterre qu’on a créé l’activité du livre.
Et il ne faut pas oublier que durant les trois dernières
années passées, durant la journée nationale de
l’artiste, ce sont les artistes qui choisissent leurs
pairs et les honorent. Chaque année, un artiste est
honoré par ses pairs.
Pour conclure, je profite de l’occasion pour
remercier les acteurs et les cadres du secteur qui se
sont intégré et participé à la réalisation de cette
politique sur le terrain, sans oublier les responsables
d’établissements ainsi que les associations
culturelles. Je remercie également les autorités
locales et nationales sans lesquels cette politique
n’aurait pu être mise en place.
Propos recueillis par A. Cherifi
14
SOCIÉTÉ
Fragrances et tendances
LES PARFUMERIES ORIENTALES FLEURISSENT DANS NOS VILLES
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
« Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, doux comme les hautbois, verts comme les prairies…» (Charles Baudelaire).
A l’inverse, il en est d’autres, serions-nous tentés de dire, enivrants comme des vinasses, entêtants comme les mauvaises émanations,
synthétiques comme de sournoises alliances. Et d’autres plus ou moins ceci ou cela.
L
e domaine de la parfumerie serait il
aussi vaste au point de susciter des
émules ? En tout cas il semble ouvert
à toutes les manipulations chimiques possibles
et imaginables. Ne dit-on pas que tous les
goûts sont dans la nature.
Et qui croit que l’exercice de ce métier est
soumis forcément à l’acquisition de notions
académiques dans la biotechnologie végétale,
les aromes, les ingrédients et les techniques
de préparation des mélanges, déchantera vite
en constatant que depuis quelques années,
l’Algérie connait un véritable rush dans ce
qu’il est désormais convenu outre mer d’appeler le 8iéme art. Après bien sur, l'architecture, la sculpture, la peinture, la musique, la
danse, la poésie et le cinéma. Une majorité de
jeunes gens s’adonne sans complexe et de
façon magistrale à ce sport qu’est la fusion des
goûts et des couleurs.
Bien plus, être «nez» chez un parfumeur de
renommée ne semble point aujourd’hui décourager quiconque parmi ces pionniers nationaux des senteurs tant aigres et poivrées,
aromatiques et exotiques que légères et printanières ! Ceux-ci croient dur comme fer
qu’eux aussi sont capables de donner la parole
aux végétaux et même à ceux restés encore
muets pour les parfumeurs contemporains.
Encore mieux, qu’ils auraient le pouvoir de
susciter de nouvelles émotions olfactives !
Depuis un certain temps déjà, l’on voit pousser comme des champignons des boutiques de
parfums de tout genre.
Et il ne s’agit pas seulement de boutiques
de revente comme celles qui ont pignon sur
rue. Celles dont il est question, en plus de la
distribution, effectuent le travail d’un véritable
laboratoire de parfumerie. Certainement
qu’elles ne sont nullement aménagées pour ce
faire puisque les essais ont pour seul support
pour les travaux de chimie, simplement un
comptoir ordinaire. Les préparations sont
concoctées sur place, selon la commande et
quelle que soit la marque souhaitée par le
client ou la cliente surtout ! La potion magique s’obtient en deux temps trois mouve-
ments ! On peut en avoir pour tous les goûts,
même les plus raffinés. Pour les femmes, cela
va de Miracle so Magic, Hypnose (Lancôme),
Amor Amor, Anaïs Anaïs, Noa (de Cacharel),
LEURS SUPERFICIES SE SONT RÉDUITES COMME PEAU DE CHARGRIN
Dune, J’adore, Poison (Christian Dior) à
Opium, Cinéma, Paris, Elle, en passant par
Nina, Love in Paris (Nina Ricci), etc. Les
hommes ne sont pas en reste et, autant que la
gent féminine, ils ont l’embarras du choix
entre Francisco Smalto, Givenchy, Hugo
Boss, Azzaro et YSL…
Eh oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, ces faiseurs de mixtures estiment en
toute modestie que leurs produits n’ont rien à
envier à ceux d’origine dés lors qu’ils sont
fournis en extraits pour les grandes marques
de parfum. Pour le reste des constituants de
parfum, à savoir l’alcool indiqué et le fixateur,
ils n’éprouvent aucune difficulté à s’en procurer. Après quoi le tour est joué selon certaines
indications qu’ils tiennent jalousement dans le
secret total, notamment au sujet des ajouts
d’extraits de fleurs, des zestes de fruits et des
encens selon le goût du client.
Et comme pour parachever ce qu’avait dit
Charles Baudelaire à propos des parfums : «…
Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
ayant l’expansion des choses infinies, comme
l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, qui
chantent les transports de l’esprit et des
sens...» Ces parfumeurs, soulignons le, faisaient avant dans la distribution des extrait de
parfums (outour charqia) importés d’ExtrêmeOrient : Douaa ljana, Sultane l’outour, Oud
Chikha qui sert à embaumer la Kaâba, Itr
Moudhila dont le chanteur charqi Mohamed
Abdou faisait la réclame sur une chaîne de télévision arabe ainsi que bon nombre de variétés d’encens sous forme de bâtonnet à l’extrait
fort, de liquide et de pâte, comme celui le plus
cher au monde, Oud Koumboudi, que les
Khalijine, les habitants du Golfe arabique, utilisent pour séduire les femmes. L’explication
peut être de l’intelligence du parfum que Sully
Prudhomme traduit dans sa citation par : « un
parfum pénétrant comme un aveu d’amour. »
Abdelkader Zighem
Où sont les florissantes orangeraies de la plaine du Chélif ?
L
es années passent mais ne se ressemblent pas. Chlef,
cette vaste wilaya qui a construit toute son existence
sur l'agriculture et qui a été jadis un grenier agricole
pour le pays, n’assume plus sa vocation. El Asnam était
connue dans un passé très récent pour l'abondance de sa production d’orange. Les agrumes étaient le symbole agricole fort
de la région. Pour cela, dans les années 1960 et 1970, la ville
d'El Asnam fêtait ce produit agricole phare pendant plusieurs
jours. Et pour cause : des centaines d'exploitations agricoles
éparpillées à travers tout le territoire de la wilaya produisaient
des quantités considérables d’agrumes, en particulier à Chlef,
Oued Fodda, Boukader, Oum Drou et Ouled fares, lieux privilégiés de l'arboriculture agrumicole.
De grandes étendues dédiées aux agrumes faisaient la réputation des domaines agricoles socialistes telles que les exploitations Larbi ben M'hidi, Si Benali, Si Kaddar, Si Toumi, Sidi
Amar M'hamed, et Sidi Ali M'hamed.
Une petite anecdote pour la circonstance. Les orangeraies
étaient tellement répandues à travers le territoire de la wilaya
qu’il était rare de voir un marchand vendre des oranges. C'est
ce qui a fait dire à un chef de daïra de l'époque en visite de travail dans une de ces communes : «Vous ne vendez pas
d'oranges ici ? Je n'ai pas vu une seule orange chez les marchands.» Cela pour dire que tout le monde en mangeait à sa
faim. Le fruit était à la portée des plus démunis à cette époque.
Jusque là, disait-on, le slogan de " la terre à celui qui la travaille" a été respecté. Et pour fêter cette richesse agricole, la
ville d'El-Asnam organisait à cette époque des festivités en
l'honneur de ce beau fruit hivernal et de son abondance. Cet
événement est à l’origine d’une animation culturelle et sportive
particulière à travers tous les endroits populaires de la ville.
Défilé de chars fleuris, spectacle de fantasia, troupes folkloriques, défilé de cliques musicales à travers les rues de la ville,
course à pieds et de sacs de jutes, course des serveurs, course
cycliste, tout est pensé pour rendre la fête aussi agréable que
conviviale. Les autorités en charge du développement et de
l’animation culturelle organisaient des soirées musicales de
tous genres : musique moderne, chanson chaâbie, chants marocains avec des troupes locales et nationales…
Le sport était également de la fête à travers les diverses rencontres sportives amicales, des tournois de football, judo, boxe,
étaient programmés durant toute l durée de l’événement.
L'orange avait sa propre équipe de football représentait par
l’ex-OFLA (office des fruits et légumes d’Algérie) dont le palmarès sportif était très envié. La fête se déroulait en continu
jusqu'a l'aube dans la sécurité totale pour le citoyen.
Par ailleurs, l'orange était exposée partout. Elle était vendue
dans des filets ou en cagettes à des prix très abordables dans
les stands de l'OFLA. Le jour de l'ouverture de la fête les camions de l'OFLA distribuaient gracieusement des tonnes
d'oranges à la population qui était en liesse ce jour
l'OFLA était l’entreprise détentrice du monopole de la distribution des agrumes dans le pays et possédaient plusieurs
centres de conditionnements éparpillés à travers la wilaya d’El
Asnam. A cette époque là, derrière toute cette activité lucrative
culturelle et sportive, il y avait des hommes d'initiative, au savoir-faire éprouvé, qui prenaient à cœur leurs missions avec
beaucoup de plaisir pour rendre la vie agréable aux citoyens.
Qu'en est-il aujourd'hui de cette fête mémorable ? walou !
Tout est parti. Il n'y a plus rien. L'orange n'est plus accessible
pour faire la grande fête ou de la confiture et il ne reste que le
souvenir amer et la déconfiture de ce patrimoine local.
On a voulu copier « zaama » les années bonheurs de l’exville d’Al-Asnam ces derniers temps. C’était un fiasco.
Pour la circonstance, on a rassemblé quelques veinards
qu’on a enfermés dans un hangar, pour la vente des oranges et
c'est tout. Des oranges de mauvaises qualités et qui n'ont plus
le goût et la saveur du passé. Une honte de voir vendre des
oranges d'importations chez nos marchands de fruits.
Il faut savoir que pour fêter un produit du terroir, d'abord il
faut qu’il soit produit en abondance pour qu’il soit à la portée
du porte-monnaie du consommateur.
Où est l'orange ? Inabordable pour le citoyen ! La plupart
des orangeraies sont mortes, asséchées par la négligence et la
carence. Les domaines agricoles ont été la proie des vautours.
Si l'idée germerait encore dans vos têtes pour refaire la fête
de l'orange pour nous, oubliez-la! De grâce. Nous fêtons à longueur de l'année notre amertume mélangée au chagrin de la
belle orangeade du passé. Où est notre joie ? Dans la peste qui
s’est abattue sur le butin agricole colonial ? Il y a un dicton
qui s'adapte bien à cette situation pénible pour le patrimoine :
«Celui qui n’a rien à dire, ferait mieux de se taire.»
H. Dahmani
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
SOCIÉTÉ
15
L'ONAAPH ambitionne de rayonner
sur tout le territoire national
FABRICATION D'APPAREILLAGES POUR HANDICAPÉS-MOTEUR
Les wilayas de Ain Defla, Tissemsilt, Tiaret, Chlef, Relizane, Mostaganem , Oran et Sidi Bel Abbes situées dans le Centre
Ouest et l'Ouest algérien disposent de structures de proximité destinées à l'accueil, la réadaptation, la rééducation
fonctionnelle et à la prise en charge des personnes handicapées moteurs. L'unité de fabrication d'appareillages
orthopédiques de Chlef constitue une importante structure de proximité pilote au profit des personnes handicapées.
L'
unité ONAAPH de Chlef rayonne
sur plusieurs wilayas, nous
explique-t-on, car cette dernière est
spécialisée dans l'appareillage destiné aux
personnes handicapées des régions du Centre
et de l'Ouest algérien, affirme M. Fatah
Djellal, le directeur général de l'Office
national de l'appareillage et accessoires pour
personnes handicapées (ONAAPH).
L'ONAAPH, explique-t-il, dispose de plus
de 14 unités d'envergure régionale
spécialisées dans la fabrication d'appareillage
pour
handicapés
moteur,
auditif,
polyhandicapés et malades chroniques, à
l'instar des diabétiques. Les 14 unités
principales ont sous leur autorité près de 60
centres et antennes de proximité, permettant
à plus de 90% des wilayas de disposer d'au
moins une structure de l'ONAAPH.
L'unité de Chlef fabrique des prothèses,
des orthèses, des corsets et des attelles ; elle
constitue un maillon incontournable de la
chaine de fabrication de l'appareillage
orthopédique pour les personnes handicapées
de toute la région Centre Ouest, avec l'apport
des unités de fabrication d'Oran et de Sidi Bel
Abbes.
Pour B. Mohammed, technicien de
l'ONAAPH, "tout un arsenal est à notre
disposition pour soutenir et aider le
handicapé pour une plus grande autonomie
une indépendance de mouvement ou
simplement pour son maintien correct." Le
technicien ajoute que "parmi le matériel mis
à la disposition du handicapé, il y a la
chaussure orthopédique qui est un article
faisant partie du grand appareillage, qui est
conçue sur mesure par des podo-orthésistes.
Cette chaussure est destinée à loger une
déformation congénitale ou acquise, soit à
exercer une action de redressement, ou de
compensation."
Une technicienne chargée de l'accueil des
patients handicapés moteur et spécialiste
dans le domaine, nous décrit les étapes de
fabrication des prothèses et appareillage :
"nos unités de fabrication de Chlef, Alger,
Blida, Oran, Sidi Bel Abbes, Tizi Ouzou,
Biskra, Sétif, Annaba, Touggourt et
Constantine n'effectuent pas une production
industrielle ou à la chaine car c'est le principe
de la fabrication sur mesure qui s'impose.
Dès lors qu'il y a une commande
d'appareillage, il y a une nécessité de
confectionner un appareil adapté et conforme
au besoin du handicapé, selon le diagnostic
effectué par un médecin. S'effectuent alors la
prise de mesure du patient, la réalisation de
l'appareillage, l'essayage de l'appareillage et
enfin la délivrance du produit après un test
de conformité validé par un médecin de la
CNAS", explique-t-elle, ajoutant que "nos
unités de fabrication réalisent la quasi-totalité
des modèles d'appareillages existants au
niveau de l'ONAAPH, notamment les
prothèses, les orthèses, les attelles, les
corsets, les semelles, les chaussures
orthopédiques, les bandages, les ceintures
médicales, les colliers et minerves ainsi que
les casques de protection."
Pour A. Mohammed, chef d'équipe de
production dans une unité de fabrication, "cet
aspect opérationnel est relayé par les centres
et les antennes, pour la prise de mesure et la
distribution, dans le cadre de leur mission
d'écoute et de prise en charge des attentes et
des préoccupations de la proximité. Il
convient de signaler en outre que l'ONAAPH
est aussi chargée de la production, la
maintenance, la fourniture et la mise à
disposition d'appareillages, d' aides
techniques à la marche à l'instar des Fauteuils
roulants, des cannes et béquilles, des
voiturettes à moteur, des poussettes, des
cadres de marche et des aides techniques
sanitaires, notamment les matelas anti-
escarres et les poches pour stomisés."
Mlle Radia N., technicienne en orthopédie,
évoque quant à elle un autre aspect des
handicaps traités en Algérie, indiquant que
ONAAPH reste un interlocuteur privilégié
d'abord de la CNAS, qui a la charge de gérer
la population handicapée, mais aussi de
différents organismes et ministères ayant la
charge de préserver, gérer ou lutter contre les
handicaps spécifiques ou générés à l'instar de
l'Education nationale, du ministère des
moudjahiddines, de la sûreté nationale ou du
ministère de la santé. La technicienne tient à
préciser que "ce sont les services des
directions des affaires des wilayas qui
doivent immatriculer les handicapés auprès
de la CNAS et leur délivrer une carte
d'assurance."
S'agissant du rôle de service public de
l'ONAAPH orienté vers les handicapés, M.
Fatah Djellal, directeur général de
l'ONAAPH, révèle que "l'Office public
ONAAPH a développé un réseau de
distribution de sa production afin d'assurer
une présence totale au niveau national.
L'office s'attelle à renforcer ses relations avec
le mouvement associatif en vue du
développement, l'amélioration, l'adéquation
et la modernisation des produits et des
services quelle met à la disposition des
personnes handicapées".
Notre interlocuteur indique que, s'agissant
du secteur de l'audiologie, "l'ONAPH est
chargé de la production et de la maintenance
de l'appareillage d'audiologie, notamment les
prothèses auditives numériques,
les
prothèses auditives analogiques, les embouts
et les piles pour appareils auditifs. A ce titre,
l'ONAAPH reste en Algérie, l'un des
établissements à même de faire face et
répondre valablement aux exigences et à la
demande nationale en matière audiologique,
d'appareillages et accessoires pour personnes
handicapées."
Quant à la couverture de ces besoins, une
source, chargée de l'activité commerciale au
sein d'une structure d'appareillage pour
handicapés moteurs, affirme que " ces
besoins en Appareillage, Aides Techniques à
la marche et aides Techniques sanitaires,
restent assurés essentiellement par la
production propre de l'ONAAPH. A ce titre,
nous précisons que la diversité des produits
que fabrique l'ONAAPH se destine
essentiellement à une population présentant
soit des handicaps permanents d'origine
congénitale ou accidentelle nécessitant une
prothèse ,une orthèse ,un fauteuil ou des
béquilles dont l'ONAAPH gère prés de 70
000 dossiers, soit présentant des handicaps
temporaires causés soit par un accident ou
par une maladie nécessitant une aide par le
biais d'accessoires de types casques
minerves, cannes et colliers dont l'ONAAPH
gère plus de 10 000 dossiers", déclare notre
source qui ajoute que "l'ONAAPH qui gère
globalement près de 150 000 dossiers compte
plus d'un tiers de patients de sexe féminin."
L'Algérie compte près de deux millions
d'handicapés dont plus de 300 000
handicapés-moteur, 80 000 handicapés
auditifs, 200 000 handicapés visuels, 200 000
handicapés
mentaux,
100
000
polyhandicapés et plus de 900 000 malades
chroniques.
Pour Mr DJELLAL Fatah , le Directeur
Général de l'ONAPH " L'objectif majeur de
l'Etat , conformément aux dispositions , de la
Loi n° 02-09 du 08 Mai 2002 dédiée à
l'amélioration, le confort, l'autonomie et
l'indépendance de mobilité des personnes
handicapées , est mis en évidence par le
travail de proximité de notre Office qui fait
sienne ces dispositions légales ,et qui
s'efforce d'être proche et d'être à la
disposition de la population handicapée , à
travers un contact quasi permanent avec les
associations de handicapés, les cellules
d'écoutes instaurées au niveau de tous les
sites de l'ONAAPH et les missions technico
médicales qui sillonnent en permanence ,les
grandes zones sahariennes et les zones
montagneuses enclavées. "
Propos recueillis et Reportage
effectué par Larbi H.
16
DETENTE
MOTS FLÉCHÉS
Mots
croisés
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
HORIZONTALEMENT
1 - Approvisionnement
2 - Unités qui font grossir - Voie de ville
3 - Grosse bougie - Attires
4 - Indium du chimiste - Voies d'évacuation
5 - Grade de judoka - Garder pour soi - Initiales
sportives
6 - Identique - Possessif - Débit de boissons
7 - Glacier de demain - Jour républicain
8 - Se met à table - Trés crue
9 - Etreindrons
10 - Unis - Omises
VERTICALEMENT
SODUKU
A - Fortuit
B - Vêtement chaud - Négation
C - Partie d'archipel - Maritime
D - Frein de bouche - Haussas
E - Chicane - Oui du midi
F - Réfutera - Empestes
G - Outil de dessin - Intitulera
H - Ambitionnerai - Mot de choix
I - Général sudiste - Colline
J - Te dirigeras - Exécute deux fois
K - Terme d'accord - Pierre fine
L - Hérésiarques
Citations et proverbes
L'amour est poésie. Un amour
naissant inonde le monde de poésie, un amour qui dure irrigue de
poésie la vie quotidienne, la fin
d'un amour nous rejette dans la
prose.
[ Les sept savoirs nécessaires à
l'éducation du futur ]
Morin Edgar
Les serments d'amour sont comme les vœux
des marins, on les oublie après l'orage.
John Webster
«Qui ne sait pas rendre un service n'a pas le
droit d'en demander»
«N'accuse pas le puits d'être profond,
si tu prends une corde trop courte»
SOLUTIONS DES JEUX
HISOIRE
17
Les années d’insouciance
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
MEMOIRES DU FIDAÏ MOHAMED BEN AYAD DIT AYAD
Mohamed Benayad dit Ayad est un moudjahid qui a survécu miraculeusement à la guillotine. Très jeune, il s’engagea dans les
rangs du FLN en tant que fidaï (volontaire à la mort). Blessé, il est capturé et condamné à mort par un tribunal militaire…
Voici son témoignage.
«
J
Mohamed Ben Ayad,
figure emblématique de la ville de Chlef
e m’appelle Mohamed Benayad dit
Ayad et je suis né le 22 août 1937 à
Ameur El Aïn (Boufarik) Alger, fils
de Djilali Ben Mohamed et de Klouche Fatma
Bent Djilali habitant à la Ferme (Orléansville).
Mon père m’inscrivit à l’école coranique dès
mon jeune âge et lorsque j’atteins l’âge scolaire, je fus intégré dans l’école publique (où
Jules Ferry comme on se plaisait à l’appeler
dans le temps). J’y ai passé toutes mes études
primaires jusqu’à l’âge de treize ou quatorze
ans, mais je fus renvoyé sans avoir obtenu
mon certificat d’études primaires. Je fis plusieurs petits métiers. Je vous raconterais bien
une anecdote concernant mon père. Une certaine nuit des années cinquante, la ferme du
Caïd Abdelkader Saïah fut incendiée, d’après
les renseignements que j’ai eus par la suite,
par Djilali Tergou (que Dieu ait son âme et
l’accueille en son vaste paradis) et un autre
dont je ne me rappelle plus le nom et le troisième, c’était le plus jeune d’entre eux, Mahmoud Mokrane qui fut condamné à mort. Les
gendarmes sont venus à la maison et ont pris
mon père qui n’avait rien à voir avec cet incendie. Au moment de l’enquête, dans la cour
de notre domicile, un gendarme a donné un
coup de poing à mon père. Ce geste m’avait
tellement offusqué que je pris un gros caillou
que je l’ai lancé à la tête du gendarme et je me
suis enfui à toutes jambes. Mon père fut déclaré coupable par le tribunal d’Orléansville
et fut condamné à une peine de prison nonconforme avec le délit.
Ma mère nous avait réunis, mes frères, mes
sœurs et moi et nous dit : «Mes enfants ! Il ne
me reste plus qu’à aller travailler chez les
«gouers*» comme femme de ménage pour
vous nourrir car votre père en a pour longtemps en prison. Mes frères et sœurs commencèrent à pleurnicher sur le sort de mon père,
de ma mère ainsi que sur leur propre sort. Un
grondement sourd prit naissance en mon for
intérieur, je ne pouvais accepter cette situation
et laisser ma mère faire la femme de ménage
chez des «gaouris.**» Je me levais d’un bond
et dis à ma mère : «Tu ne travailleras chez personne et encore moins chez les «gouers.» Je
suis l’aîné de la famille, c’est ma responsabilité de subvenir à nos besoins. Je m’en vais
faire n’importe quoi pour pouvoir vous tirer
de cette situation.» En disant cela, j’avais le
cœur serré et une larme coula sur ma joue. Ma
mère sentit ma détresse, elle m’enlaça dans
ses bras en me cajolant. Mon idée était de ne
jamais laisser ma mère travailler pour nous
élever. Je lui dis : «Mon père était là pour nous
et tu étais la reine dans ton foyer, tu resteras
dans ta demeure et c’est à moi, maintenant,
l’homme de la famille, de subvenir à vos besoins à vous tous.» En disant cela, toute la rancœur avait empli mon cœur contre les
gendarmes et tous les «gaouris» qui étaient en
Algérie. Ma colère était grande je me devais
de trouver au plus vite un travail qui nous permettrait de manger à notre faim, ma mère, mes
sœurs, mes frères et moi.
J’ai fait le cireur, j’ai vendu des journaux et
bien d’autres petits métiers. Je me rappelle le
9 septembre 1954, le jour du tremblement de
terre qui a endeuillé El Asnam, nous avons
souffert le calvaire. C’était le moment de la
disette. Durant l’après-séisme, une société
française est venue s’installer à El Asnam
pour la reconstruction de cette dernière, l’entreprise Solinare qui était implantée à la place
occupée actuellement par le groupement de la
Gendarmerie Nationale à la cité Moine, sur le
côté droit de la route d’Alger, face aux moulins Robert, un colon qui a gouverné Orléansville, lui et ses enfants pendant plusieurs
dizaines d’années consécutives. D’ailleurs sa
fille s’est mariée avec un notable de la région
qui était caïd dans l’administration française.
Deux de nos frères d’armes, en l’occurrence, Mekkaoui Abdelkader, condamné à
mort, guillotiné à Serkadji en 1957 et exactement le 9 septembre de l’année 1957 (que
Dieu ait son âme) et Aboura Abdelkader (toujours en vie, que Dieu la lui rallonge), de
même que Mabani Elhadj, mort au champ
d’honneur, avaient été recrutés par ladite société. Connaissant ma situation familiale, ils
me prirent avec eux comme apprenti en menuiserie.
J’ai travaillé quelques temps dans la société
Solinare jusqu’au jour où le fils du patron
m’avait insulté et je dus lui rendre la monnaie
de sa pièce en le giflant. Le lendemain, je me
présentais à mon travail comme à l’accoutumée. Je fus intercepté par le comptable de
l’entreprise qui me signifia qu’il est mis fin à
mon contrat et que je devais me présenter chez
lui pour clore mon compte, ce que je fis instantanément sans demander mon reste. Le
comptable m’avait annoncé qu’il me devait
seulement 8 heures de travail, je lui avais dit
qu’il me devait plutôt 8 jours. Le lendemain,
je pris soin d’acheter un couteau qu’on nommait Doug-Doug et je revins vers la société où
travaillait le comptable qu’on nommait Saïd.
Je me cachais juste derrière la baraque où il
avait son bureau, j’ai attendu le moment propice et, dès qu’il entra dans le bureau, je l’ai
suivi et j’ai brandi le couteau en lui disant de
me payer les 8 jours qu’il me devait sinon je
l’étripais.
Il le fit sur le champ. J’ai pris les quelques
deniers qu’il m’avait remis mais, avant de partir, j’avais remarqué que le fils du patron avait
une bicyclette de et j’ai voulu me venger. Je
me suis dirigé vers le logement du patron et,
comme par hasard, j’ai remarqué que la bicyclette était là à m’attendre. N’ayant vu personne dans les parages, je me suis dis : «Je
vais lui chiper sa bicyclette car c’est un peu à
cause de lui que j’ai été renvoyé ». Cela dit,
cela fait. Je monte sur la bicyclette et je me dirige directement vers la Ferme. J’arrive chez
le borgne qui était cycliste qu’on appelle
«Propa» et je lui propose de lui vendre ma bicyclette. Il me toisa et me dit : «Qui t’a donné
ce vélo ? Chez qui tu l’as acheté ?» Renfrogné, je lui répondis que j’avais touché mon pécule de la semaine et lui montrais une sorte de
fiche de paie. Je crois qu’il m’en avait donné
1 700 francs. Par la suite, après l’année 1954,
on entendait parler de la révolution, «le djihad.» Comme on était jeunes et insouciants,
nous avions volé une voiture et nous nous
sommes dirigés vers Sobha. A chaque fois
qu’on rencontrait un groupe de fellahs ou de
passants, nous sortions le bout de la manivelle
(qui faisait office d’arme) et nous criions à
tue-tête : «El Djihad fi sabili Allah» (Le combat au nom de Dieu). Sur le chemin du retour,
nous fûmes arrêtés par des militaires, près du
sentier menant au cimetière de Sidi Ameur.
On nous avait mis le dos à des arbres (peutêtre pour nous tuer, je n’en sais rien) et les militaires étaient en train de nous tarabuster et
nous questionner quand arriva le garde-chef
des forêts Ammi Sennis (que Dieu l’enveloppe de sa miséricorde), de son vrai nom
Bensalem, dans sa traction 11 légère. Ammi
Sennis habitait en contrebas du cimetière de
Sidi Ameur. Il s’arrêta net et demanda aux militaires ce qu’on avait fait ?
Il lui fut répondu par le chef de patrouille
que nous étions des voyous, qu’on avait fait
de mauvaises choses et que nous étions des
fauteurs de troubles. Faisant mine d’être outré,
il commença par nous donner des claques en
répétant : «Pourquoi mes enfants ? Mais Pourquoi ?» Et il demanda au chef de patrouille de
nous relâcher car on était ses propres fils. Sur
son insistance, nous fûmes relâchés mais nous
fûmes quand même traduits en justice pour
mauvais comportement et nous étions convoqués chez la gendarmerie qui nous a déférés
au tribunal d’Orléansville. Il y avait trois
jeunes avec moi. Koufeche Abdelkader, Bouzeghti Mohamed qui m’encourageait beaucoup et Abdelkader Djabri (celui qui a
actuellement une pompe à essence à BouKadir) qui m’aidait beaucoup aussi. On avait
été tous les quatre condamnés à six mois de
prison avec sursis.
Mohamed Boudia
A suivre
18
CULTURE
L’illustre poète populaire
Cheikh Omar Mokrani
SES TEXTES ONT ÉTÉ CHANTÉS PAR PLUSIEURS ARTISTES
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
Cheikh Omar Mokrani El Asnami était surtout connu pour avoir inspiré au talentueux chanteur oranais Ahmed Saber, star des années soixante du
siècle écoulé, ses plus célèbres mélodies dont la mémorable «q’cida» d’El Ouakhtia. Natif d’El Asnam, aujourd’hui Chlef, un 16 novembre 1908,
Omar Mokrani évolua dans un milieu fortement imprégné de religion, son père ayant été imam et son grand-père, Abdelkader ben Omar ben Mohamed
ben Mokrane, cadi à l’époque de l’émir Abdelkader, alors que son oncle Omar était poète. On considère que ce dernier aura été le père spirituel,
vraisemblablement, de Omar Mokrani qui aura été également influencé par M’hamed Medjadji «Etouil» et son ami Ahmed Boutbal.
D
ès son jeune âge, Omar s’accoutuma
au métier de pâtissier qu’il exerça
longtemps pratiquement jusqu’à l’indépendance. Parallèlement à son travail, il
consacrait son temps libre à la lecture du Coran,
à se délecter de la poésie et certaines jouissances mondaines. On a pu dire à son propos
que le fait extraordinaire et inconcevable en ces
temps- là, c’est que Mokrani conciliait une extrême religiosité avec des moments voluptueux
hautement épicuriens. Dans un milieu rural où
le cycle des rencontres paillardes et des
wa’dates durant toute une semaine ne manquaient pas, telles que celles de Sidi M’hamed
ou de Sidi Abed, le jeune entaché de poésie profitait de ces occasions pour multiplier ses liens
avec nombre de poètes et donner libre cours à
sa muse. Abreuvé du lyrisme du «Melhoun» qui
l’inspirait, Omar Mokrani put composer par la
suite des textures poétiques éloquentes qui furent interprétées par notamment son grand ami
Cheikh Mamachi, les Cheikhs Attaf, Merdaci,
Metidji, Bouras, Mazouni…
Parmi les grands poètes et cheikhs que Mokrani connut, il y a le poète Khaldi, le Cheikh
Hamada mais celui qu’il admirait le plus et qu’il
surnommait «Cheikh Ech-Chioukh», c’était El
Madani. Une particularité caractérisait notre
poète à la chevelure blonde typique révélant ses
racines berbères dont il était fier, son esprit
d’indépendance étant tel qu’il exécrait les
poètes qui courtisaient les représentants du pouvoir. Il évitait d’ailleurs toutes les mondanités
des rencontres officielles qu’il se plaisait à en
fustiger le caractère factice sans grande portée
efficiente sur l’évolution sociale, selon lui. Ce
qui importait pour Mokrane c’était surtout l’accent sincère de son verbe poétique qui se distinguait par sa limpidité pleine de souffle,
caractérisé par un ton satirique, acerbe, tranchant net. Ce verbe fustigea durant la phase coloniale caïds, harkis et collabos de la région, le
roi du Maroc n’échappa pas lui également à ses
flèches lors du conflit des frontières en 1962.
Les premiers temps de l’indépendance et les
bouleversements qui s’en suivirent, Omar Mokrane les vécut comme un traumatisme. Et lors
de sa prise du pouvoir en 1965 par Boumediene, il ne put s’empêcher de composer un lot
de reproches satiriques contre celui qu’il accuse
d’ «abus arbitraire». Ce franc-parler ne manqua
pas, naturellement, d’attirer des ennuis au
Cheikh Mokrane qui reçut un jour des visites
d’officiels venus perquisitionner dans son domicile. Par ailleurs, l’attachement du poète aux
normes éthiques d’antan lui fit considérer d’un
mauvais œil certaines évolutions des mœurs sociales, réfutant le modernisme et son vent libérateur de la femme dont il railla
impitoyablement les incursions hors de l’autorité patriarcale traditionnelle. Il tint des propos
acerbes à l’endroit de la femme s’habillant à
l’européenne et fréquentant les lieux de luxure,
ses complices de la High society, critique que
d’aucuns ont vu non pas dirigée spécialement
Le Chélif, hebdomadaire
régional d’informations
de proximité édité à Chlef
LE CHÉLIF est publié par
«Les Presses du Chélif», eurl - Zone
différée Bt F n 10 - Chlef 02 000
contre l’évolution proprement dite mais contre
la perversion sociale, les nouveaux parvenus,
les bureaucrates les prévaricateurs déformateurs du sens de l’éthique sociale – communautaire, en général. Une sorte de révolte sociale,
en somme, comme semble en témoigner sa célèbre q’cida «El Ouakhtia» qu’interpréta avec
brio Ahmed Saber , un passage évoquant à titre
d’exemple ces «hommes et femmes se tenant
compagnie autour de verres, danses et chants en
lieux de la dépravation… et autres rodant, à
l’insu de leurs familles, en voitures-palaces,
consommant à flots le dinar avec d’autres
femmes, que Le Tout Puissant Protecteur protège les humbles des périls des déviations menaçantes»… Visiblement le poète s’en tenait à
ses attachements communautaristes réfractaires
aux mœurs de la société nouvelle et relativement ouverte qui s’ébauchait. Mais l’on peut
très bien comprendre qu’est ce qui motivait
Directeur de la publication :
Ali Laïb
Rédaction :
M. Boudia, M. Ghriss,
Larbi H., A. Hafid, B. Kamel,
B. Kiouar, A. Laïb,
M. Nakkab, L. Med Abdelkrim
réellement son emportement : le sentiment d’injustice et les manquements à la parole donnée
pour l’édification d’une société autre que celle
dont on leur donnait à voir le déplorable spectacle de décadence des mœurs et valeurs…
Souffrant d’un diabète non traité, l’homme
appartenant à cette catégorie de gens rares qui
n’ont jamais consulté un médecin leur vie durant, cheikh Omar Mokrani décéda à l’âge honorable de 84 ans, quarante jours avant le
terrible séisme de 1980 d’El Asnam. Le poète
est parti mais son œuvre demeure impérissable
aux yeux de ses fans et constitue, d’un certain
point de vue, une référence non négligeable
pour l’approche des contradictions socioculturelles dans notre société contemporaine en
quête de son identité à cheval entre tradition et
modernité.
Cheilh Omar Mokrani laissa quatre garçons,
l’un d’eux décédant lors du tragique séisme,
RC : n 02/00-0906487 B12
NIF : 001202090648712
Cpte bancaire :
CPA Agence Chlef :
1234000018913-44
ceux restant ne versant jamais dans la poésie
mais veillant jalousement sur les legs du grand
poète dont les précieux carnets de note, les livres d’exégèse coranique, des photos caractéristiques, etc. Et il faut dire que le projet de
publication de l’œuvre de l’illustre disparu a été
discuté déjà en février 2010 à Chlef, par M. Abdelkader Bendamèche, littérateur et responsable
artistique au ministère de la culture et M. Djamel Megharia, cadre de l’Education nationale
originaire de Chlef et lui-même adepte de la littérature et arts populaires qui eut l’agréable idée
de consacrer un ouvrage au grand Cheikh Omar
Mokrani, Une initiative louable à plus d’un titre
et dont la concrétisation permit la sauvegarde,
assurément, d’au moins une partie de l’impressionnante quantité de poèmes populaires produits par le poète inspiré au grand bonheur des
brillants interprètes évoqués ci-dessus qui ont
largement puisé dans son vaste répertoire.
D’un langage clair et simple, la poésie de
Cheikh Omar Mokrani se caractérise par sa tonalité sociale et moraliste, dans le sens de la satire mordante des mœurs de son temps, comme
en témoigne l’une de ses œuvres majeures « El
Ouakhtia », immortalisée dans les années
soixante par le virtuose et inoubliable maestro
Ahmed Saber (1937- 1971), l’autre artiste-interprète qui s’illustra dans la chanson satirique
et de contestation sociale en des conjonctures
guère appropriées. Parmi les «q’cidet» célèbres
de Cheikh Omar Mokrani, autres que El Ouakhtia, : «Ya Ouasederrahma» ; «Gh’ditlel Blida»
; «Ana Rabi qdha aaliya» ; «El Qelb El mechtoum»…
Mohamed Ghriss
Sources :
«Le souffle de la plaine», Brahim Hadj Slimane, in Algérie Actualité, semaine du 13 au
19 décembre 1990.
Archives sur les littératures et arts populaires.
Tél : 06 62 35 46 98
05 54 75 34 73
Fax : 027 77 83 28
Fax bureau d’Alger :
021 38 75 13
E-mail : [email protected]
Impression :
SIA Alger
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
19
CULTURE
Les contes, ces récits qui ont
développé notre imaginaire
ILS METTENT EN SCÈNE DES ÊTRES ET DES ANIMAUX FABULEUX
La séance du Café littéraire de Chlef qui s’est tenue le 21 janvier dernier s’est vue différente de par la diversité
de ses intervenants que M. Bouabdellah Saâdoune, animateur, a bien voulu programmer pour cette après-midi
culturelle dont il voulait un cachet unique en son genre.
E
n effet, la première à passer à la tribune
est Melle Abed-Reguieg Fatima,
conteuse et chanteuse de louanges qui a
charmé l’assistance par sa voix de nymphe. Une
voix douce et langoureuse qui a laissé l’assistance goûter à cette forme nouvelle introduite
au café littéraire de Chlef.
M. Boutoubat Mohamed, poète engagé, déclama à son tour un de ses poèmes sur l’état et
le devenir de Ghaza, de la Palestine et de la
mosquée «El Aqsa.» Vint ensuite le tour de M.
Lahmar, poète qui nous vient d’Aïn Defla, qui
gratifia l’assistance d’un de ses poèmes se voulant une critique de la société et s’élevant contre
toute léthargie ayant touché la société arabomusulmane. Le clou de cette après-midi a été
la présence heureuse parmi nous de M. Mohamed Bouziane, lui aussi venu d’Aïn Defla,
poète lyrique, qui déclama un de ses poèmes
concernant la vie sociale d’un individu qui a
voulu s’acheter une voiture et qui se priva de
beaucoup de choses essentielles à la vie. Cette
déclamation à fait rire aux larmes toute l’assistance. La parole fut ensuite donnée au président
du café littéraire qui, en l’absence du conférencier prévu ce jour-là, donna une communication
sur les contes. Il devait dire à ce propos que
«dans les auteurs de contes, nous devons distinguer trois sortes : en premier leur conteur qui
est un homme de spectacle ou griot ou «meddah» qui se produit sur les places de marchés
ou souks pour égayer l’assistance par ses contes
plus ou moins extraordinaires et fantastiques,
en second, nous avons le collecteur de contes
ou folkloriste qui recherche et collectionne les
contes et, enfin, l’écrivain ou l’auteur littéraire
du conte.
Le conte, une fonction
éducative d’abord
Dans la société algérienne, nous constatons
aussi que la femme est une conteuse (cf. Nos
mères et nos grand-mères durant les veillées),
mais elles ne peuvent se produire sur les marchés ou les places publiques comme les
hommes car elles officient dans leur cercle intime qui est la cellule familiale.
Le conteur ou la conteuse ne sont pas spécialisés dans une seule sorte de conte. Ils vont du
récit à la fable, de l’extraordinaire au fantastique, de l’énigme à la clarté du sensationnel
comme, par exemple, Shahrazade dans les
«Mille et une nuits», comme «Ouad’â Djenayete Khaouat’ha Seba’â» de Mohamed Boudia, comme aussi dans la sorcière de Trolls, les
12 garçons et la petite fille, de même que dans
les 12 petits canards, ainsi que dans la version
scandinave dont le titre est «La petite fille qui
Evocation
cherche ses frères.» Dans le fantastique, nous
avons «Le Trésor de Karoune» de Mohamed
Boudia, du proverbe ou adage à la devinette ou
énigme (Boukalates voir Quatrains de Abderrahmane El Medjdoub) de même que de la généalogie à l’épopée (comme les récits sur les
compagnons du Prophète (Mohamed (qpsssl).
Les récits de Djouha et son espièglerie à Mohamed Ben Abid et son intelligence de surdoué.
Pour étayer sa communication, le président du
Café littéraire n’omettra pas de citer Pierre Bellemare, un conteur et un animateur de télévision
qui a envoûté les téléspectateurs pendant plusieurs années.
Il citera aussi Gigi Bigot, une conteuse qui,
après avoir embrassé la fonction d’enseignante,
se tourna vers l’écriture du conte et fit de sa personne une conteuse professionnelle. Parmi ses
publications nous pouvons citer : Lulla dans la
lune, L’Autre Label (livre-CD) réédité chez
Atelier Baie, Bouche Cousue, Bayard Presse
avec Pépito Matéo, Yann-Mai Padpanik, Actes
Sud Junior (livre CD, Grand-mère Sucre et
Grand Père Chocolat, C’est pas vrai ! T’as
menti !, Editions Benjamins Media
Le conteur et comédien français Louis José
Pépito Matéo se classe dans le renouveau du
conte en France et en Europe. Parmi ses spectacles nous pouvons citer : «Pola» «Urgence»
ou «Dernier rappel.» Dans la deuxième catégorie, celle des collecteurs de contes, nous
avons les Frères Grimm (Wilhelm et Jacob) qui
sont d’origine allemande. Ce sont des linguistes
et philologues qui ont écrit et traduit les contes
suivants : Le petit chaperon Rouge, La Sorcière
Blackwitch, Raiponce, Rupper Elmett et la
Mort, Hansel & Gretel, Rumpelstiltskin. Il y a
un autre folkloriste que nous ne devons pas oublier en la personne de François Marie Luzel
(Fanch on Uhel : breton). La totalité de ses
contes ont été pris chez Marguerite Philippe.
L’une de ses meilleures œuvres fut «Sainte Tryphine et le Roi Arthur», conte breton qui fut traduit en français par lui-même et joué en pièce
théâtrale.
Dans la troisième catégorie ou l’auteur de
conte (écrivain), nous pouvons citer Hans
Christian Andersen, romancier, dramaturge,
conteur et poète danois (né le 2 avril 1805 à
Odense au Danemark et décédé le 4 août 1875)
ainsi que Mme d’Aulnoy (Marie Catherine, baronne d’Aulnoy, née Le Jumel de Barneville, le
14 janvier 1651 et morte à Paris le 13 Janvier
1705.
l’expérience du TRO dont il passe au peigne
fin la courbe historique évolutive fort riche
d’enseignements à même de servir d’assises
préliminaires préludant à la mise en avant de
ce théâtre national d’enfants qui tenait à cœur
à feu M’hamed Djellid. Ce dernier toujours
aussi féru de théâtre, entama durant la même
année un volumineux mémoire de DEA à
l’université d’Oran portant le titre évocateur
"Essai de sociologie sur l’activité théâtrale en
Algérie". Activant dans son domaine de prédilection, M’hamed Djellid s’affirma progressivement dans l’art de la dramaturgie
scénographique et la critique théâtrale, œuvrant notamment aux cotés Abdelkader Alloula
qu’il a beaucoup aidé, et cela jusqu’à la mort
tragique du grand metteur en scène de théâtre,
lâchement assassiné par les mains d la perfidie.
De l’avis même de Mme Raja Alloula, lors
d’une conférence de presse, M’hamed Djellid
«écrivait les canevas des pièces théâtrales»
pour son mari, «accompagnée de Saïd Kateb,
ex-directeur du TRO.». De même que Mme
Alloula devait témoigner à propos du travail
syndical du regretté M’hamed Djellid au sein
de l’université d’Oran et son combat militant
mené à la mairie d’Oran dans les années 19701980, attestant que les deux défunts "Abdelkader et Djellid étaient des amis inséparables".
Poursuivant son travail d’arrache-pied dans
Une seule et même origine
Les contes drainent une culture populaire
issue de la tradition orale. Ils sont intemporels
et n’ont pas de lieu géographique précis. L’origine des contes se marie par moments à celles
des mythes et légendes d’où leur universalité.
Et c’est pourquoi, nous les retrouvons dans différentes ethnies avec des variantes en Afrique,
en Arabie, en Inde, en Chine, etc. Donc, nous
pouvons en déduire que presque tous les contes
ont une seule et même origine avec des transformations de certains de leurs éléments.
Perrault (17è siècle) a collecté et écrit ses
contes. De même que les frères Grimm ont écrit
presque les mêmes contes avec des variantes.
Quand à Hans Christian Andersen, il a écrit 164
contes, associant le merveilleux à l’ironie (lyrisme) prenant essence dans les contes populaires qui lui donnent matière à écriture. Il met
en scène des rois et des reines réels et par moments légendaires, des animaux, des plantes,
des créatures imaginaires et fantastiques et on
remarque que dans son style, il n’est point moralisateur. Nous n’oublierons pas de citer Apulée de Madaure qui fit appel à un animal dans
son merveilleux livre «L’Ane d’Or.»
Les débats qu’a créés cette communication
étaient très chauds car l’assistance avait une
certaine nostalgie de ces moments de veillées
que l’on passait avec nos grands-mères devant
un feu de bois en hiver. Pour répondre aux diverses questions de l’assistance, le conférencier
devait dire que nous avons perdu ce simple
geste d’éduquer nos enfants par le biais du
conte car ce dernier recèle une morale qui peut
aider dans leur éducation.
La majorité des familles, actuellement, ne
donnent pas tout l’intérêt au conte car accaparés
par les médias actuels et cette technologie qui
tend à nous dépayser et à nous enlever peut-être
un peu de notre état d’humain universaliste
avec un grand «H».
Mohamed Boudia
M’hamed Djellid, sociologue et féru de théâtre
F
eu M’hamed Djellid natif d’El Asnam
(aujourd’hui Chlef) en 1943 dans le
quartier populaire de la Bocca Sahnoun
est connu pour avoir été un érudit qui s’intéressait à la sociologie, la littérature et le théâtre
comme il s’exerçait également à la muse poétique. Comme en témoigne son recueil intitulé
" Plaies", publié en 1968 à l’ex SNED. En se
consacrant, par la suite, au théâtre pour enfants, il fit paraître en 1982 l’ouvrage "Pour un
théâtre national de l’enfance, histoire et sociologie de l’expérience du théâtre régional
d’Oran". Un plaidoyer clair pour le lancement
au niveau national, d’un théâtre pour les enfants et la jeunesse, en général, s’inspirant de
le domaine du quatrième art et dans la perspective d’affiner ses recherches, M’hamed Djellid
a été envoyé en Allemagne, en 1988 pour préparer une thèse de doctorat sur la critique du
théâtre. Persévérant dans ses travaux, il s’adjugera ensuite un magistère de sociologie culturelle, un document de référence en la matière
inestimable. A la suite d’une maladie, M’hamed Djellid est décédé en 1990 mais son esprit, comme celui de son défunt compagnon
Abdelkader Alloula, est toujours présent, particulièrement à l’occasion des évènements
commémoratifs ou des initiatives revisitant ses
œuvres.
M. G.
20
L'Ecole, ascenseur de la société
I
l est des choses que l'on doit absolument
dénoncer dès lors qu'il s'agit de
l'éducation de nos enfants, sachant que
l'école doit jouer son rôle d'ascenseur de la
société. Si certains de nos responsables dans
le secteur de l'Education sont à court d’idées,
qu’ils s’inspirent tout simplement l'ancien
système. Il faut entendre par là, le système
appliqué par le Ministère de l'Education
nationale dans les années 1960-1970, en tous
points.
A l'époque, les élèves brillants étaient
récompensés à la fin de chaque trimestre. La
distribution des prix s'effectuait en présence
du chef d'établissement et de l'ensemble du
personnel enseignant : une fête scolaire où
les parents étaient conviés pour être aux côtés
de leurs enfants et partager avec eux leur
bonheur car de pareils moments restent
gravés dans la mémoire d'un enfant.
Le prix d'excellence, était décerné, bien
entendu, au premier de chaque niveau, le
premier prix au premier de chaque classe, les
2ème et 3ème prix étant attribués aux deux
autres meilleures moyennes. Comme
manière de stimuler l'effort, il n'y avait pas
mieux.
Pour être mieux quand on est bien, l’enfant
n'avait d'autre souci que de redoubler
d'efforts pour se maintenir à ce niveau.
Les élèves repartaient à la maison, qui avec
CONTRIBUTIONS
Par Maâmar Lariane*
un dictionnaire de valeur à la main (français
anglais, arabe) selon la matière, qui avec un
ouvrage littéraire, en adéquation avec le
niveau d’étude (bibliothèque verte pour les
deux premières années du cycle moyen par
exemple), ou parfois avec une calculette pour
ce qui est du prix de mathématiques quand ce
n'était pas des Bordas d'exercices corrigés,
cours de soutien fort profitables.
Notons qu'un enfant doit se familiariser
très tôt avec la lecture, c’est-à-dire au début
du cycle moyen, dès l'âge de 13-14ans. Au
lycée, notre jeune lecteur devrait être rodé?
"Plus on a lu, mieux on écrit" dit-on. D'où la
nécessité pour axer leurs efforts sur la
sensibilisation de l'enfant à la lecture. Passé
cet âge -là, il est difficile de renouer avec le
livre. C'était là, une manière intelligente
d'encourager les bons éléments à persévérer
dans la bonne voie. Les moins chanceux,
quant à eux, redoublaient d'ardeur pour
figurer sur la prochaine liste des éléments à
récompenser. On sentait chez nos élèves une
réelle volonté de bien faire.
Le dictionnaire étant un outil de travail
indispensable, il est inconcevable qu'on ne
fasse pas bénéficier les bons élèves d'un
pareil ouvrage, un ouvrage qu'ils seraient
fiers d'exhiber devant la famille et qu'ils
conserveraient
jalousement
durant
longtemps. Les élèves en question auraient
ainsi la possibilité d'enrichir leur vocabulaire
et de soigner leur orthographe.
A la question de savoir si notre école joue
son rôle d'ascenseur de la société, nous
répondrons, ainsi qu'en conviendra notre cher
lecteur, que les choses se sont dégradées au
point qu'on n’arrive pas à faire la différence
entre un outil didactique et un ustensile de
cuisine au sein de certains établissements
scolaires de notre région.
Quand un élève qui parvient, au prix
d'efforts soutenus, à décrocher une moyenne
trimestrielle de 17 sur 20, voire 18 sur 20,
reçoit des mains de son professeur ou de son
directeur un thermos, une demi-douzaine de
tasses à café ou un service à eau à trois sous,
c'est à se demander s'il est bien dans une
institution censée dispenser le savoir. Le
moins qu'on puisse dire devant pareil
agissement, c'est que c'est tout simplement
dévalorisant
pour
l’intéressé.
Pédagogiquement parlant, est-ce là une façon
de récompenser un élève studieux et
appliqué? Il me semble qu'il est grand temps
de rompre avec ce genre de pratiques,
puisque cette façon de faire est courante de
nos jours sans que personne ne trouve à
redire. Pourquoi avoir laissé faire? A quoi
servent les associations de parents d'élèves?
C'est ce qu'on appelle jeter l'argent par les
fenêtres.
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
Nos inspecteurs devraient se pencher
sérieusement sur la question d'autant qu'une
somme d'argent appréciable est allouée à ce
chapitre (achat des prix) ; leur rôle n'est-il pas
de veiller scrupuleusement à ce que l'argent
de l'Etat soit dépensé judicieusement pour
que cela profite pleinement à nos enfants?
D'un autre côté, les parents devraient
s'impliquer davantage pour que cessent ce
genre de choses.
Un enfant à qui on remet un service à eau
en guise de prix d'excellence ne peut que
s'abrutir avec le temps pour finir par se
désintéresser de tout. Normal puisqu'il n'est
pas apprécié à sa juste valeur. Ne pas
reconnaître les valeurs, c’est encourager la
médiocrité.
Et l'on s'étonne aujourd'hui que nos enfants
ne lisent pas. Les parents ,ainsi qu'il convient
de le faire, devraient réagir par le biais de
leur association et exiger de l'administration
en charge de leur progéniture qu'elle fasse
preuve d'un peu plus d'imagination, de bon
sens et de sérieux, eu égard à la noble tâche
qui lui est dévolue. "Chaque enfant qu'on
enseigne est un homme qu'on gagne" a dit
Victor Hugo. Alors faisons en sorte que nos
enfants(les hommes de demain) aient pour
modèles des éducateurs sérieux, intègres,
compétents et responsables.
*Enseignant à la retraite.
Plaidoyer pour le retour des grands lycées
L
e
lycée
Es-Salem
était
l’établissement le plus fréquenté de
la wilaya d’El-Asnam. En son sein
étudiaient les élèves de toute la région. Le
lycée El-Khawarizmi quant à lui accueillait
toutes les filles de la wilaya. Combien
d’amitiés se sont tissées entre les murs et
dans les cours de ces deux établissements. Je
n’en garde que de bons souvenirs.
Mes amis de Ténès, de Boukader, de
Taougrit, de Ain Defla se souviennent
toujours de ces bons moments passés
ensemble. Il y avait cette rivalité qui
poussait chaque élève à faire mieux que
Par Ali Dahoumane*
l’autre. Les élèves venaient de divers
horizons et chacun nous apportait des
informations sportives et culturelles se
rapportant à sa ville ou son village. Les
résultats sportifs de Ténès, Oued Fodda ou
du SCAF n’avaient pas de secrets pour nous.
Actuellement les lycées poussent comme
des champignons. Chaque village a son ou
ses lycées. Souvent les élèves viennent du
même quartier et se connaissent depuis le
primaire. A cause de cette intimité, l’esprit
de compétition à tendance à décroitre
considérablement. Un grand lycée qui
accueillerait tous les élèves de la Daïra ne
serait que les bénéfique pour eux. Bien sûr,
cet établissement devait être muni de toutes
les commodités possibles : internat,
bibliothèque scolaire, salle de sport, espace
internet…
On me répondra certainement que ces
lycées coûtent cher à l’état. Mais nos enfants
ne méritent-ils pas ce sacrifice ? Ne
méritent-ils pas de grandes bibliothèques
scolaires où ils peuvent se documenter avec
le soutien d’un personnel formé à cet effet.
Ne méritent-ils pas de grands internats où
ils auront une nourriture saine et équilibrée ?
Ne méritent-ils pas des salles de sport où
ils peuvent pratiquer leur sport favori tout en
dégageant l’énergie qui sommeille en eux ?
A mon avis, ils méritent mieux que ça. Il
faut donner à nos enfants l’occasion de se
connaitre, de se parler pour mieux
s’apprécier et savoir se respecter.
Il faut faire de chaque lycée un lieu
pardon un temple du savoir de culture et de
rayonnement pour
permettre à nos
générations futures de s’épanouir dans de
bonnes conditions.
Bien sûr, c’était juste une opinion que je
tenais à exprimer et le débat est ouvert.
*Retraité de l’enseignement
Droits de l’Homme et développement durable
J
e suis indigné de lire des commentaires
avec tant de mépris envers les
personnes les plus démunis. Qu'ils
soient normaux ou handicapés, mentalement
déficients ou juste différents, ces gens
devraient avoir le même respect et la même
considération que toute autre personne, ces
personnes que vous dénigrez sont des
citoyens Algériens. La Pauvreté n'as pas de
préférences sociales, j'entends par là qu'elle
peut s'attaquer à tout le monde, les plus riches
comme les plus puissants. Alors de grâce, un
peu de respect envers ces personnes, elles
n'ont pas besoin de la méprise des gens, elles
ont déjà assez de problèmes.
Le mépris narcissique est humain mais
sans intérêt. De grâce, essayons de construire
ensemble une société basée sur l'égalité
Sociale. Et qu'on arrête de mépriser, humilier,
stigmatiser les personnes en difficulté. "Je
précise la place qu’occupent les différentes
dimensions du développement durable au
sein de l’analyse économique du
développement, et en particulier les
dimensions humaine et sociale. Cela nous
amène à considérer les relations complexes
entre les différents actifs (santé, éducation,
capital social…).
Le développement humain est le reflet de
la qualité de vie des hommes au sein de la
société dans laquelle ils évoluent : il inclut la
notion de «bien-être», en s’appuyant sur
certains articles de la Déclaration universelle
Par Ismaïl Guellil*
des droits de l’homme de 1948.
Par la notion de développement humain
durable, on entend un accroissement des
libertés et des potentialités des individus dans
toutes ses composantes : économique,
sociale, culturelle, éthique, politique. La
durabilité sous-entend la préservation des
acquis, dans ce sens qu'on transmet aux
générations futures un montant de capital qui
leur permet de vivre au moins aussi bien que
la génération présente. Le capital ici est vu
sous l'aspect social, humain et économique.
Le «développement humain durable»
complète le «développement durable» en ce
qu'il intègre (aussi) le renforcement des
capacités d'une génération à l'autre en termes
de croissance économique et d'amélioration
des conditions de vie, du capital social et du
capital humain.
Le développement humain durable est le
développement du peuple, pour le peuple
(présent et futur) et par le peuple. En cela, la
notion de développement humain durable
constitue un concept globalisant de
développement
(développement
des
ressources humaines, besoins essentiels,
bien-être humain).
Le développement du peuple signifie
l'élargissement des capacités des êtres
humains à travers l'éducation, la formation,
une meilleure santé, l'habitat. Cette vision
rejoint en cela le développement des
ressources humaines. Le développement
pour le peuple signifie que le développement
n'est pas poursuivi comme une fin en soi. Les
fruits de la croissance économique doivent
avoir une traduction concrète dans la vie des
individus. Cela requiert une gestion adéquate
des politiques Le développement par le
peuple se réfère au processus par lequel les
individus deviennent non seulement
bénéficiaires du développement mais aussi
les principaux acteurs. Ils participent
activement aux décisions qui influencent leur
quotidien. Le développement humain durable
vise trois objectifs : maintenir l'intégrité
écologique, améliorer l'équité entre les
nations, les individus et les générations, et
améliorer l'efficacité économique.
Le maintien de l'intégrité écologique (
environnement) consiste à intégrer dans
l'ensemble des actions des communautés
humaines, la préoccupation du maintien de la
viabilité et de la diversité des gènes, des
espèces et de l'ensemble des écosystèmes
naturels terrestres et aquatiques, et ce
notamment, par des mesures de protection de
la qualité de l'environnement, par la
restauration, l'aménagement et le maintien
des habitats essentiels aux espèces ainsi que
par une gestion durable de l'utilisation des
populations animales et végétales exploitées
L'amélioration de l'équité sociale consiste
à permettre la satisfaction des besoins
essentiels des communautés humaines
présentes et futures et l'amélioration de la
qualité de vie, et ce, notamment, par l'accès
pour tous à l'emploi, à l'éducation, aux soins
médicaux et aux services sociaux, à un
logement de qualité, ainsi que par le respect
des droits et des libertés de la personne, et par
la participation, pour l'ensemble des groupes
de la société, aux différents processus de
prise de décision.
L'amélioration de l'efficacité économique
consiste à favoriser une gestion optimale des
ressources
humaines,
naturelles
et
financières, afin de permettre la satisfaction
des besoins des communautés humaines et
ce, notamment, par la responsabilisation des
entreprises et des consommateurs au regard
des biens et des services qu'ils produisent et
utilisent ainsi que par l'adoption de politiques
gouvernementales appropriées (principe du
pollueur / utilisateur payeur, internalisation
des coûts environnementaux et sociaux, écofiscalité, etc.).
Le défi de la mise en œuvre du
développement humain durable consiste
donc à faire en sorte que dans nos
comportements, nos actions, nos politiques,
nos programmes, nos lois et nos règlements,
bref, dans l'ensemble de nos interventions
comme citoyen, groupe d'intérêt,
L’Algérie «a fait peu de progrès dans la
protection des droits de l’Homme», selon
Human Rights Watch.
*Docteur en développement durable et
organisationnel
Récupérons au plus vite
nos déchets en plastique
COURRIER DES LECTEURS
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
21
Par Djilali Metmati*
Le respect de l’écologie et la protection de l’environnement étant les sujets de l’heure, il nous est apparu opportun de faire
une contribution à l’édification de notre pays. En effet, nous parlons trop de ces deux thèmes, qui sont nécessaires à une vie
saine, mais que faisons-nous de concret pour les matérialiser dans notre quotidien ?
D
ans cet ordre d’idées, je proposerais
aux autorités locales et nationales
d’instituer des crédits aux jeunes et
moins jeunes pour l’implantation d’unités de
recyclage et de transformation des plastiques
(sacs, flacons, bouteilles et tout genre d’emballage à base cette matière). Tous les jours
que Dieu fait, des millions de bouteilles d’eau
minérale, de jus, de produits cosmétiques et
de caustiques sont vendues et jetées aux ordures, pourquoi ne pas organiser la collecte et
le recyclage de ces bouteilles pour un autre
usage après transformation ?
Il serait louable de créer de petites unités
économiques qui pourraient offrir des emplois
nouveaux pour notre jeunesse et, en même
temps, nous serons les promoteurs de la sauvegarde de nos sites naturels et de notre environnement. Il nous faut impérativement
trouver le moyen et les techniques qui nous
permettront de collecter et ramasser ces bouteilles dans tous les quartiers de la ville de
Chlef et des sites, de même que dans toutes
les communes de la wilaya et pourquoi pas sur
tout le territoire national et ce, dans des containers conçus spécialement à cet effet.
M. le Wali, depuis sa venue dans notre wilaya, ne ménage aucun effort pour trouver des
solutions à tous les problèmes inhérents à la
propreté des villes et villages, à la protection
de l’environnement ainsi qu’à tous les problèmes se rapportant à la santé et la quiétude
du citoyen. Je le conjure de prendre une décision en ce sens, pour encourager l’implantation de petites unités de recyclage de ces
Extraits de naissance
n° 12, 13, 12S…
«Je souhaite soulever à travers les
colonnes de votre journal un problème
qui concerne tous les Algériens sans
exception. C’est cette histoire d’extrait
de naissance qu’il faut produire pour
n’importe quel dossier administratif, et
qui existe en plusieurs versions : nous
avons l’extrait de naissance n° 12
qu’on retire de la commune de naissance, l’extrait de naissance qu’on
peut retirer de n’importe quelle mairie
à condition de présenter un livret de famille et l’extrait n° 12 S, qu’on a imposé depuis ces dernières années pour
le dossier du passeport. Ma question
est de savoir pourquoi 3 documents
différents pour une seule utilité :
confirmer l’identité d’une personne. Et
je me dis pourquoi maintenir le 13
puisque, apparemment, il n’a pas la
même valeur que le numéro 12, lequel
à son tour est « moins » valable que le
12 S ? Mon souhait est que les pouvoirs publics harmonisent les documents d’état-civil et imposent aux
administrations -toutes les administrations- de ne pas exiger du citoyen la
matériaux afin de faire face à l’envahissement
de ces bouteilles de plastiques qui jonchent
tous les terrains et par la même créer de l’emploi aux jeunes. Il n’est pas nécessaire de créer
ces unités dans le chef-lieu de wilaya, il faut
au contraire chercher dans les communes et
les petits villages des lieux où l’on pourrait
ériger ces unités, telles les communes de Oum
El Drou, Ouled Ben Abdelkader, Sendjas,
Chettia, Ouled Farès, Bouzeghaia, Ain Mérane, etc…
Il serait aussi louable de faire appel à nos
universités pour introduire, en matière de recherche, l’étude de ces unités surtout du point
de vue technique. Toutes les instances de la
wilaya pourraient participer à l’élaboration de
ce projet qui, je le pense et j’espère qu’il prendra forme, fera le consensus entre tous les intervenants dans le cadre de l’implantation
physique de ces petites unités.
Je sais que certains vont dire que c’est irréalisable mais je pense qu’avec la volonté de
tous, on pourra faire de ce projet une réalité
qui nous permettra de voir d’autres créneaux
pouvant nous intéresser dans le même ordre
d’idées.
Je dirais une chose, c’est que les obstacles
se dissolvent par l’intelligence et la compétence de tous lorsqu’on crée une émulation à
toute épreuve. Je pense que ce projet est réalisable à plus d’un titre et je souhaite le voir
sur chantier pour me rassurer que j’ai essayé
d’apporter mon grain de sable à l’édification
de notre pays bien-aimé : l’Algérie.
*Directeur de CEM en retraite
Les déchets en plastique
empoisonnent notre milieu
présentation d’un extrait de naissance
pour le moindre dossier. Il serait utile
et judicieux d’exiger simplement une
copie de la carte nationale d’identité
ou une autre pièce ayant la même validité (permis de conduire par exemple
ou passeport). Cela évitera au citoyen
de passer son temps à attendre derrière
les guichets et aux administrations de
mieux gérer leurs archives. On ne sait
d’ailleurs pas où finissent tous les dossiers des élèves, des collégiens et lycéens, des demandeurs de logements
et toute la paperasse exigée pour retirer
tel ou tel document administratif.
A mon sens, la carte d’identité nationale remplace à la fois l’extrait de
naissance, la nationalité et le certificat
de résidence, qui sont les principales
pièces demandées et exigées pour tout
type de dossier administratif. Mettre
en application une telle proposition reviendrait à économiser du temps pour
les citoyens et de l’argent pour l’Etat
sachant que les administrations dépensent des fortunes en formulaires.»
M. Djelloul C., Chlef
Une administration tatillonne
«J’ai apprécié l'article "quand la phytothérapie se
substitue a la médecine", il est d'actualité et soulève
le problème de la présence de l’Etat dans la régulation de la société : l'administration exige un di-
plôme au coiffeur pour exercer, mais non au mécanicien, responsable de la fiabilité du véhicule sur
la route. Salutations»
Larabi Cherif, lecteur
«J'avoue que je suis très reconnaissant pour ce que
vous publiez sur le journal «LE CHELIF». Enfin,
la vérité est dévoilée mais maintenant la balle est
entre les mains de monsieur le Wali qui devrait au
moins avoir pitié de cette malheureuse population
qui a trop souffert des «samassiras» sauvages. Bref,
je suis l'un des fils d'El-Asnam de père en fils et je
suis entièrement à votre disposition en toutes circonstances. Que Dieu vous encourage dans votre
noble mission.»
Ahmed Akerma
Enfin, la vérité
Des sujets qui nous intéressent tous
«Félicitations pour la qualité et le choix des articles, surtout le dossier hygiène qui s'applique à tout le
pays. Bonne année à tous.»
Djilali Bencheikh
Pourquoi pas LE CHELIF en version arabe ?
«D’abord, je tiens à féliciter votre équipe, votre
groupe, LE CHELIF est devenu mon journal préféré. Je suis formateur, j’enseigne la langue française dans une école privée, votre journal est pour
moi une référence dans ma formation. Courage,
vous arriverez Inchallah, que Dieu vous guide
A nos lecteurs
cette page est la vôtre
dans le droit chemin. Mon vœu est de voir naître
un journal en langue nationale du même nom
(echlef), dirigé par la même équipe de journalistes. Bravo, facilitations et que Dieu vous bénisse.»
M. A. M’hamedi Bouzina
Amis lecteurs, cet espace vous est réservé.
N’hésitez à nous envoyer vos suggestions,
remarques et points de vue sur l’actualité
de votre région mais également sur tous
les sujets qui vous tiennent à coeur.
22
L’hôtel Hadef
REPORTAGE PROMOTIONNEL
L’ÉTABLISSEMENT A ACQUIS UNE SOLIDE
RÉPUTATION DEPUIS SON OUVERTURE
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
un fleuron du tourisme
urbain à Chlef
Lorsque vous déambulez dans la ville de Chlef, votre curiosité sera certainement attisée à la vue de l’imposant édifice qu’est
l’hôtel Hadef. L’établissement retient enfin l’attention tant par sa structure que son design extérieur qu’intérieur. Propriété de
M. Mohamed Hadef l’hôtel a été mis en exploitation le 4 avril 2013, date de son inauguration officielle.
S
itué dans un quartier calme du centreville, l’hôtel Hadef est l’un des rares édifices à proposer un parking à ses
visiteurs. En effet, nous remarquons déjà un
parking à l’entrée Nord de l’hôtel ainsi qu’un
garage souterrain pouvant accueillir plusieurs
véhicules. Lorsque vous entrez, vous êtes amenés à constater l’agencement des pots de fleurs
ainsi que les cadres embellissant le hall principal et la réception. Calme et sérénité vous invitent au repos. Le designer a joué sur les ombres
et les lumières pour accueillir les hôtes en leur
évitant l’agressivité de l’éclairage. Tout invite
à la quiétude, au repos, et c’est assurément le
but de tout établissement hôtelier qui se respecte : permettre aux clients de se reposer
dans une douce ambiance. C’est la plénitude
totale pour ceux qui veulent y séjourner et travailler dans le calme et le repos réparateur.
L’établissement, nous explique l’hôtesse qui
nous a reçus avec force gentillesse et respect,
comprend exactement 20 chambres à deux lits.
«Dans la suite de l’hébergement, il y a bien sûr
la restauration où nous avons 25 tables qui peuvent offrir 100 couverts.» La propreté des lieux
est impeccable et l’agencement des tables en dit
long sur le souci du propriétaire de fournir des
prestations de qualité à ses pensionnaires. Une
cafétéria est là, juste à côté de la réception de
l’hôtel, qui vous invite à siroter un café, un thé
ou un jus de fruit dans un cadre merveilleux,
empreint de quiétude et de sérénité. Vous êtes
à l’aise dans la cafétéria de par les fauteuils
moelleux qui vous invitent à y rester même si
vous avez consommé votre café ou votre boisson fraîche. Nous avons remarqué dès notre entrée que le personnel est trié sur le volet. Cela
se voit au comportement des agents (hôtesses,
grooms, serveurs, etc..) qu’ils ont été formés à
bonne école.
Une salle de conférence
de haut standing
Une salle de conférences est là pour accueillir
plus de cent personnes pour les colloques et réunions. Elle permet aux clients de l’hôtel d’avoir
à portée de main tout ce qu’il faut pour réussir
les colloques, séminaires et autres réunions professionnelles ou associatives. Nous avons visité
à plusieurs reprises l’hôtel et ses dépendances
et nous avons constaté, toujours, une réception
du client avec le sourire et la bienveillance tant
de M. Hadef que de ses employés qui vous incitent à entrer, ne serait-ce que pour visiter les
lieux et faire le tour du propriétaire.
L’hôtel Hadef est le genre de structures dont
a besoin Chlef pour lancer un tourisme de qualité et dans la ville et dans sa région. Il n’y a pas
longtemps, les natifs de Chlef avouent avoir
honte par moments honte d’inviter un étranger
dans un des cafés et hôtels de la ville car ces
établissements ne répondent pas aux normes et
n’offrent de qualité ni au niveau de la réception
pour attirer le client et le mettre en confiance,
ni au niveau des prestations. Pour rappel, l’hôtel Hadef se trouve dans un quartier résidentiel
calme, loin de tout bruit et de la cohue qui caractérise la ville dans la journée. Lorsque vous
y entrez, vous pensez être dans un sanctuaire
que vous devez respecter de par l’intimité régnante. Cela vous pousse à parler en chuchotant
plutôt qu’à élever la voix. C’est vraiment la
quiétude pour qui veut passer un week-end dans
la quiétude et le calme.
Mohamed Boudia
Ahmed Laroui, l’ancien
champion de judo
SPORTS
Numéro 8
Du 29 jan. au 4 fév. 2014
ARTS MARTIAUX
23
Né à Chlef le 20 août 1966, Ahmed Laroui était passionné de judo dès sa tendre enfance au point de négliger totalement ses
études scolaires. S’orientant tôt vers la pratique du «jui jutsi», il s’appliqua tellement dans ses séances d’entrainements qu’il
se fit vite remarquer pour ses aptitudes incontestables pour les arts martiaux et plus particulièrement le judo.
S
on entourage de techniciens voyait en
lui -eu égard à ses capacités physiques
et également ses aptitudes techniquesun élément grandement prometteur pour
l’avenir. Prévisions qui furent du reste confirmés quelque temps plus tard lorsque le jeune
Ahmed vint à bout des meilleurs judokas de
sa catégorie. Favorisé en cela, il est vrai, par
sa robuste constitution et ce long souffle le caractérisant qui lui permettait cette remarquable
endurance par laquelle il surprenait ses adversaires du jour avec aisance et brio. Assurant le
spectacle, en plus, pour la galerie des fans qui
se délectaient à chaque fois qu’ils affluaient
au donjon ou aux manifestations de circonstances pour le voir à l’œuvre. Quand il se
penche sur son parcours, le bonhomme
évoque avec une note de nostalgie et de regrets également son passé de judoka qui a
connu des hauts et des bas mais sans que s’effacent de sa mémoire les chers moments de
gloire vécus. Son parcours, se remémore-t-il,
il l’entama dans les années quatre-vingt du
siècle écoulé avec le club local l’ASO, en catégorie junior-sénior (poids lourds 95 kg). Et
des ses débuts, il remporta des séries de victoires qui allaient le propulser aux premiers
rangs du championnat d’Algérie junior de
judo. Notamment en 1988, lorsqu’il réalisa au
tournoi de Tlemcen l’exploit de se classer à la
première place après avoir remporté quatre
combats qualificatifs qui lui ont ouvert la voie
de la consécration en finale.
Se distinguant dès lors dans sa discipline
sportive, Ahmed Laroui ne tarda pas à intégrer
le club Algérie en prenant part au tournoi international de Batna auquel participèrent les
sélections de l’ex URSS, du Maroc, de Tunisie
en plus de celle de l’équipe nationale. Là encore et à ce niveau relativement élevé, notre
jeune athlète glana la première place en finale
du tournoi. Par la suite, le niveau compétitif
de Laroui baissa quelque peu, suite à une blessure contractée aux épaules, ce qui ne l’avantagea guère lors de la compétition de judo
dans le cadre des premiers jeux sportifs natio-
naux d’Alger de 1985 durant lesquels il parvint quand même en finale qu’il perdit aux
points seulement et dut se contenter d’une honorable seconde place de ce tournoi international.
Une année plus tard, en 1986, Ahmed non
encore remis de sa blessure, parvint quand
même à se hisser de nouveau au stade de la finale du championnat d’Algérie à Oran, terminant à la seconde place de sa catégorie junior.
En 1987, Laroui est encore une fois finaliste
à Batna et au challenge du MP Alger à Annaba
par équipes, notre athlète évoluant alors sous
les couleurs de l’AS OChlef. Remarqué pour
ses prestations à Annaba, le président de la fédération algérienne de judo (FAJ) de la période, M.Abed , sollicita Laroui pour son
intégration en équipe nationale seniors alors
qu’il faisait toujours partie de la catégorie junior. Participant, ainsi à pour sa première fois
aux championnats nationaux catégorie seniors
à Alger, dans la salle Harcha, Laroui réussit à
se classer deuxième après avoir été battu par
hipon. Et au 3è tournoi international d’Alger
de la même année auquel prirent part l’ex
URSS, la France, le Maroc, la Tunisie, la
Syrie et l’Irak, Laroui décrocha cette fois-ci la
troisième place avec l’obtention de sa médaille de bronze.
Les choses se compliquèrent par la suite
pour notre athlète qui se vit lâché par son club
l’ASO Chlef mais fut contacté par d’autres
formations telles que la JET et l’ASC Oran
pour évoluer avec elles. Optant pour l’ASC
Oran, Laroui signa un contrat de deux années
sportives, une adhésion qu’il regretta avec ce
club qui, de son avis, n’a pas respecté ses engagements envers lui. Mais en dépit des
contraintes et difficultés auxquelles notre
jeune athlète faisait constamment face, étant
donné qu’il se prenait seul en charge, sans
d’autres moyens ou ressources d’appui, Laroui a pu tout de même se classer durant cette
période avec l’ASCO à la 2 è place aux championnats d’Algérie de 1988 et par la suite, encore une fois 2è aux championnats nationaux
de 1989 avant de se retrouver remplaçant lors
de la compétition internationale du championnat d’Afrique à Alger… malgré que le public
réclamait à tue-tête à l’entraineur national
Minia Hocine de le faire rentrer à la place de
celui qui l’a suppléé : en l’occurrence
Kaaouane de la JET et qui fut d’ailleurs rapidement éliminé de la compétition. Convoqué
aux jeux africains de Nairobi, Laroui allait
connaitre le même sort qu’auparavant en se
faisant retirer à la dernière minute de la liste
des partants pour le Kenya et remplacer par
un autre judoka qu’il battait pourtant en
maintes occasions. Même cas de figure lors
des championnats arabes d’Egypte de 1988
lors desquels Laroui dut encore une fois être
écarté du team national et remplacé par Farès,
alors que ce dernier de l’avis des témoins en
place, souffrait d’une maladie qui l’indisposait
à la compétition !...
Pour Ahmed Laroui, il était clair qu’il subissait la loi de certains dirigeants de la ligue
de cette époque et qui usaient de recours extrasportifs allant même, tint-t-il à affirmer,
jusqu'à «ignorer les missions légales qui leur
étaient attribuées en se permettant le luxe
d’égarer des documents émanant de la fédération algérienne de judo ainsi que de la direction des équipes nationales.»
Face à une telle situation qui laissait à désirer, Ahmed Laroui se résolut à se prendre en
charge lui-même malgré les perspectives incertaines pour le devenir de sa carrière contrariée qui se profilaient à l’horizon. Alors que
jusque là, ce jeune et dynamique sportif comptabilisait déjà 9 années de sélections consécutives (de 1985 à 1990) en équipe nationale
avant de se retrouver en marge de la compétition sportive sans qu’il n’ait jamais souhaité
se retrouver un jour éloigné du champ de la
pratique du judo qui représente plus qu’une
passion pour lui, un sacerdoce même mais que
certains fâcheux concours de circonstances
sont venus empêcher de mener à terme une
carrière sportive tant vénérée.
Mohamed Ghriss
Monde 2014, précise la CAF. Avec un total
de 18 points, l’Algérie partage la 8e place
avec le Maroc qui est qualifié d’office à la
CAN-2015 en tant que pays hôte de la compétition. Le trio de tête est constitué du Nigeria (39,5 points), le Ghana (38 pts) et la Côte
d’Ivoire (36 pts). Les 21 premiers au classement CAF sont qualifiés d’office pour la
phase de groupe de la CAN-2015. Les sept
autres participants à la phase de groupe de
cette compétition dont la phase finale aura
lieu au Maroc, seront connus à la suite des
tours préliminaires qui se dérouleront entre
mai et août 2014.
Liste des 21 sélections qualifiés pour la
phase de poules de la CAN-2015 : Nigeria,
Ghana, Côte d’Ivoire, Zambie, Burkina Faso,
Mali, Tunisie, Algérie, Angola, Cap Vert,
Togo, Egypte, Afrique du Sud, Cameroun,
RD Congo, Ethiopie, Gabon, Niger, Guinée,
Sénégal et le Soudan. Les sélections concernées par le tour préliminaires de la CAN-2015
: Libye, Guinée Equatoriale, Botswana, Malawi, Ouganda, Mozambique, Bénin, Sierra
Leone, Congo, RCA, Zimbabwe, Kenya, Liberia, Gambie, Rwanda, Tanzanie, Namibie,
Burundi, Lesotho,Guinée Bissau, Madagascar, Tchad, Sao Tome, Seychelles, Comores,
Iles Maurice, Swaziland, Erythrée, Mauritanie, Soudan Sud.
L’Algérie à la 8e place au classement CAF
CAN-2015 (PRÉLIMINAIRES) :
L’
Algérie occupe la 8e place au
classement des équipes nationales
de la Confédération africaine de
football (CAF) pour les préliminaires de la
Coupe d’Afrique des nations CAN-2015. Le
classement est établi par la CAF sur la base
des performances des sélections africaines
lors des trois dernières éditions de la CAN,
dans les éliminatoires de ces éditions-là, ainsi
que lors des éliminatoires de la Coupe du
MONDIAL-2014
La CAF réunira les cinq mondialistes le 22 février au Caire
L
a Confédération africaine de football (CAF) organisera le 22 février prochain au Caire une réunion de
travail avec les cinq présidents des fédérations des
pays africains qualifiés à la Coupe du Monde-2014, a indiqué
lundi l’instance dirigeante du football africain.
Cette réunion, qui aura lieu en marge de la Supercoupe
d’Afrique des clubs, va regrouper les présidents des fédérations de football d’Algérie, Cameroun, Cote d’Ivoire, Ghana
et Nigeria, précise la même source. L’objectif de cette réunion
CAF- présidents fédérations mondialistes est "d’apporter tout
le soutien nécessaire de la CAF aux cinq représentants africains, et d’exhorter tous les Africains à soutenir les 5 représentants du continent.", explique la CAF.
Au mondial brésilien, les cinq représentants africains tenteront de faire mieux que le quart de finale atteint par les
Blacks star du Ghana, battus par l’Uruguay aux tirs au but.
Au premier tour de la Coupe du Monde-2014, l’Algérie
évoluera dans le groupe H avec la Belgique, la Russie et la
Corée du Sud.
Le Ghana a hérité du groupe G avec l’Allemagne, le Portugal et les USA. Le Cameroun évoluera dans le groupe A
avec le Brésil (pays hôte), la Croatie et le Mexique.
Le Nigeria jouera dans la poule F, aux côtés de l’Argentine,
l’Iran et la Bosnie Herzégovine.
Quant au cinquième représentant africain, la Côte d’Ivoire,
elle est logée dans le groupe C avec la Colombie, la Grèce et
le Japon.
15.000
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
emplois
C’est le nombre
de postes de travail
que génèrera
l’exploitation
du gisement
de Gara-Djebilet
Le port commercial de Ténès à l’arrêt
LES TRAVAILLEURS SONT EN GRÈVE DEPUIS LE 23 JANVIER
A
l’heure où nous mettons sous
presse, la situation demeure bloquée au port commercial de Ténès
où plus de 200 travailleurs sont en grève depuis le jeudi 23 janvier dernier. Contactés
par téléphone, les négociateurs désignés par
le collectif des grévistes nous ont expliqué
que « c’est le statu quo.» Chaque partie
campe sur ses positions et aucune éclaircie
n’est venue « d’en haut » dénouer le conflit
social.
S
« Nous avons placardé des affiches à l’entrée du port où sont consignées toutes nos
revendications, lesquelles revendications
ont été transmises à toutes les institutions
concernées », nous indique un délégué des
travailleurs, réitérant le refus du collectif de
reprendre le travail tant qu’il ne leur sera pas
donné entière satisfaction. Les grévistes revendiquent en premier lieu le changement
immédiat de la section syndicale qu’ils accusent d’agir contrairement à leurs intérêts.
«Ils ont été mandatés pour défendre nos intérêts matériels et moraux mais, en réalité,
ils font tout le contraire », indique un des
grévistes qui souhaite, à l’instar des autres
protestataires, qu’une commission d’enquête soit diligentée d’Alger pour enquêter
sur la situation qui prévaut au niveau du port
de Ténès. Enfin, les travailleurs grévistes
considèrent qu’il est de leur droit de revendiquer leur intégration en tant que permanents à l’entreprise portuaire. «Nous
demandons le bénéfice de la permanisation
ou, à tout le moins, qu’on nous accorde des
contrats à durée indéterminée », ajoute un
des membres du comité de négociation, affirmant que la grève durera tant que les revendications ne seront pas satisfaites.
Nous n’avons pas malheureusement pas
pu joindre la direction pour recueillir son
avis sur ce mouvement social qui semble se
durcir de jour en jour.
A. L.
Les walis partent, les élus
incompétents restent !
ubitement, et simultanément à l’annonce de la date du
scrutin présidentiel, le taux de chômage a baissé pour atteindre le taux de 9,8 %. C’est possible puisque c’est un
simple sondage basé «sur une enquête auprès des familles» et
non sur des statistiques officielles vérifiables qui assène cette vérité impérieuse et urgente. Ce n’est donc pas un faux, ni une manipulation malhonnête des chiffres. C’est juste le remplacement
d’un outil de mesure par un autre instrument qui sert habituellement à palper l’opinion publique sur tel ou tel sujet. Et même les
experts de sondage les plus imminents reconnaissent que les résultats obtenus ne reflètent jamais totalement la réalité.
Ainsi, l’office national des statistiques (ONS) s’est limité à
produire une image instantanée et partielle, selon la terminologie
des spécialistes du sondage, d’une réalité complexe et en perpétuelle évolution qu’est le chômage. Ce taux est devenu quasi officiel dans toute la littérature institutionnelle depuis sa
publication, prouvant le recours à un bricolage ingénieux pour
camoufler une situation catastrophique. La manipulation de
l’opinion publique ici est grossière. L’anticipation et la préparation d’une certaine campagne électorale n’en est pas loin.
Et pour reprendre l’expression d’un confère, «c’est la seule
administration de l’Etat qui n’a aucune représentation au niveau
de chaque wilaya. L’Office national des statistiques est représenté seulement dans trois wilayas : Oran, Alger et Constantine.
D’Alger à Tamanrasset rien, c'est le désert !»
Tout le monde sait que les vraies statistiques émanent d’autres
structures éparpillés un peu partout dont le Centre de statistiques
de la douane algérienne, et autres services de la police ou services de sécurité ? Alors peut-on se fier à de telles assertions ?
Rien n’empêche l’Office National des Statistiques de commander ou produire un sondage annuel sur une quelconque thématique, mais ce n’est pas sa mission première. D’ailleurs,
Toutes les institutions comptent en leurs seins des bureaux
d’études et de synthèses. Aussi bien les services de sécurité, le
CREAD, le CENEAP ainsi que d’autres instituts privés algériens
connus. Il doit simplement faire évoluer sa méthode de travail,
collecter les informations de tous les secteurs économiques et
réaliser des statistiques tellement utiles à tous les départements
ministériels. Mais il faut lui reconnaître cette innovation majeure
: faire passer un sondage pour des statistiques officielles et tout
le monde y a mordu. (Voir l’œuvre de notre confrère Laid Zaghlami, «La pratique du sondage d’opinion en Algérie ; Un gage
pour une société démocratique»).
Sinon comment expliquer l’étonnement du Premier ministre
qui vient de découvrir fortuitement que plus de 140 000 Postes
étaient vacants dans la fonction publique. Est-ce que cela signifie
que le ministère du Travail ne savait pas qu’il était assis sur un
gisement inexploité depuis 2011 ? Cela traduit ou une incompétence, dans le cas de l’ignorance de cette réalité, ou un men-
Par Embarek Djaballah
L'élu veut
apprendre
à gérer alors que sa
ville s'écroule
songe flagrant destiné uniquement à drainer les chômeurs à voter
pour un candidat aux prochaines élections présidentielle et pas
un autre. La réalité est que l’horizon du chômage n’est pas prêt
à s’éclaircir de sitôt car en matière d’emploi, le gouvernement
donne l’impression de ne plus savoir sur quel pied danser à telle
enseigne qu’il envisage de reconduire les mécanismes ayant essuyé des échecs retentissants par le passé dont le contrat de préemploi (CPE) remplacé par le dispositif d’aide à la réinsertion
professionnelle (DAIP) auquel va se substituer le contrat premier
emploi jeune (CPEJ) qui n’est autre chose que ce fameux CPE
qui a échoué lamentablement dans le passé. Mais tant que personne n’est contraint à présenter l’évaluation et le bilan de l’ac-
tion dont il est responsable, les erreurs du passé peuvent même
être édifiées en héroïsme.
C’est le bricolage sans visée d’avenir qui perdure car les
contrats aidés, même si l’on rajoute les 9 000 postes que Sonatrach compte créer en 2014, ne résorberont pas la crise qui va en
s’aggravant. Une vraie mesure efficace passe par la relance de
l’outil de production industriel et le développement des services
destinés à la création de petites et moyennes entreprises, seules
créatrices d’emploi pérennes.
Or, si le taux de création demeure insuffisant, les dépôts de
bilan et faillite des entreprises dépasse les 40 %. Ainsi, sur Plus
de 134 000 créations de nouvelles entreprises enregistrées en
2013, seule la moitié survivra. La création nécessite au moins 14
procédures et énormément de blocages, parfois à des niveaux
inattendus à cause du favoritisme et de la corruption. Le créateur
d’entreprise, comme le chômeur, doit se démener tout seul pour
sa survie ; les responsables en face ne devant rendre compte de
leurs décisions inappropriées et leurs agissements à personne.
Les dirigeants politiques quant à eux demeurent impassibles.
L’exemple le plus frappant de ces dernières semaines nous
vient de Skikda, où le Premier ministre s’est rendu il n’y a pas
longtemps. C’est la consécration de l’impunité au plus haut
point, les responsables au plus haut niveau en sont déroutés.
Même avec 1 000 milliards de Dinars «dans les tiroirs», les responsables locaux bloquent les programmes de développement
local depuis 15 ans alors que l’avenue principale de la ville
tombe en ruine, le chômage s’accentue et le non-paiement des
entreprises de réalisation s’accumule depuis des années. Aucun
des projets inscrits depuis 15 ans n’a été réalisé.
Par contre, les intérêts particuliers sont royalement servis. Sur
les 231 délibérations adoptées au titre de l’exercice 2013, 101
ont été destinées aux subventions aux associations sportives et
sociales ainsi qu’aux personnes nécessitant une intervention chirurgicale à l’étranger. Le reste, les opérations inscrites au plan
depuis des années, ne compte pas et c’est la population qui en
pâtit.
Le vice-président de l’assemblée enfonce même le clou plus
loin dans la chair en reconnaissant que «nous ne maîtrisons pas
l’acte de gestion comme il faut, mais nous nous attelons à l’appliquer progressivement. Un délai de grâce doit nous être accordé.» Quinze ans de latence, ce n’est pas suffisant d’autant
qu’il est certain de conserver son poste puisque plusieurs walis
ont essayé de désamorcer cette situation et sont partis bredouilles. Lui il reste, il sera probablement réélu s’il maîtrise la
magouille des campagnes d’élection. Il ne sera pas jugé en fonction de son bilan, il suffit qu’il le veuille, même si ses trois mandats électifs successifs sont catastrophiques. C’est comme ça
chez nous. Quand on prouve sa propre incompétence, il ne reste
plus qu’à déménager.