«Les magouilleurs doivent tôt ou tard rendre des comptes»

Download Report

Transcript «Les magouilleurs doivent tôt ou tard rendre des comptes»

Karim aouaK,
PrésidEnt du comité
dEs suPPortErs dE l’aso :
moHamedTeguia,préSidenTdeL’apCdeCHLef:
«Les magouilleurs
doivent tôt ou tard
rendre des comptes»
«nous devons
soutenir l’équipe
quoi qu’il
en coûte» Page 22
Page 24
Semainedu3au9décembre2014-n°52-prix15da
chamPionnat régional
dE boxE dE tiarEt
iSSn:2352-9695
Lesboxeurs
deChlef
confirment
leursuprématie
Page 22
lE wali dE chlEf l’a déclaré aux rEPrésEntants dE la PrEssE :
unCHu,unefacultédemédecine,untramway
etplus17000logementssociaux!
Page 7
notrE journal fêtE cE 11 décEmbrE son PrEmiEr annivErsairE
Première bougie
Premiers défis
Pages 2 à 6
Une pige, disent les uns, une bougie,
disent les autres. «Le Chélif», un an
déjà… «Le Chélif», tu titubes, mais tu
gambades. Te voilà debout. Tu es entouré de la tendresse de tes rédacteurs
et de l’amour de tes lecteurs. Tu ne
manqueras ni de l’une ni de l’autre
pour peu que tu respectes notre mercredi. Tu n’es pas né avec des moustaches, et tu ne bénéficie d’aucun des
privilèges, ni des largesses dont profitent effrontément d’autres titres, mais
tu as la démarche, l’élégance et la désinvolture d’un grand, d’un jeune premier.
Tu es venu à une époque où El-Asnam
(Chlef) et sa région avait besoin de se
faire entendre, de faire entendre sa voix
et de se regarder dans le miroir que tu
représente.
En un an, le bilan est là, éloquent. En
plus d’avoir soulevé des questions sur
la gestion de la cité, et provoqué des
réponses, tu as su donner la parole à
ceux qui l’ont perdue pour cause de bêtise humaine. Tu t’es attaqué, comme
un grand journal, sans matelas financier, aux enquêtes hardies sur des sujets tabous.
Des sujets, de l’anodin au plus sérieux,
tu as tout abordé, en rajoutant ce petit
chouya de bonne humeur aux débats.
Ton objectif, qui est celui de tes
concepteurs transparaît en filigrane à
travers ta ligne éditoriale : la pénible
reconstruction de la précieuse classe
moyenne sans laquelle, la démocratie
El hadj aboura rEviEnt avEc
dE nouvEaux témoignagEs
«Je n’ai fait
que mon
devoir»
Page 12
il s’Est étEint cE dimanchE
En son domiclE à blida
Hommage
aumoudjaHid
moHamed
CHenoufi
Pages 10 et 11
demeure un vain mot. Tu as, suprême
délicatesse, exhumé de l’oubli coupable, les grandes figures de cette ville,
ceux qui ont lutté pour la libération nationale, dans l’abnégation et le don de
soi ; ceux qui n’ont jamais rien demandé que d’honorer leur mémoire. Tu
l’as fait, avec brio.
Grâce à toi nous avons redécouvert,
pour les uns, découvert pour les autres
des hommes et des femmes exceptionnels que l’ingratitude et l’outrage du
temps ont failli effacer des mémoires.
Qui, en effet, avant toi, nous aurait appris l’histoire de Djakhya, ce militant
nationaliste, assassiné en Mai 1952 par
Ladrogue,sous
la police française ? Le premier chahid
toutessesformes,
a précédé la Révolution de 2 ans. Le
estomniprésente
journal El Bassaïr de l’association des
dansungrandnomoulémas a barré ce jour là, sa « Une »
bred'écolesen
en ces termes : « Bakourat Ethaoura
algérie.ellefaitpartie
tesqout bil Asnam » qui se traduit ainsi
dupaysagescolaire
: « la primeur de la Révolution cueillie
quis'écrouled'ores
à El Asnam ». On peut, désormais,
etdéjàsouslepoids
grâce à toi, entamer l’œuvre salvatrice
dequelques
de la compilation de tous les portraits
phénomènestrès
que tu as croqués pour nous. Nous
difficilesàcombattre.
nous sommes enrichis, en un an, d’une
galerie des gloires du passé.
Nous te remercions, et par là tes géniteurs de nous donner cette considération et te disons « joyeux anniversaire »
et bon courage à tous ceux qui veillent
sur notre confort intellectuel et leurs
disons de songer à la version en langue
nationale de cette publication.
A. Klouch
EnvironnEmEnt
Soltane
etSoltana,
les époux
éternels
Page 14
2
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
DossiEr
IL BOUCLE CETTE SEMAINE UNE ANNÉE D’EXISTENCE
Les nobles missions d’un journal
nommé Le Chélif
Avec ce cinquante-deuxième numéro, autant d’étoiles qui illuminent le ciel de la plaine du Chélif, les initiateurs du projet ont non
seulement relevé le défi qui s’annonçait au début immense, mais ils peuvent aussi s’enorgueillir d’avoir réuni autour de cette
entreprise une élite qui était jusque là dispersée et marginalisée. Le citoyen, quant à lui, pourra désormais fonder des espoirs
sur cette nouvelle voix qui, tout compte fait, ne diffère en rien de la sienne.
Q
ui aurait cru que notre région, longtemps mal perçue même par ses habitants, et ayant été depuis les
temps immémoriaux le théâtre des catastrophes de toutes sortes, disposerait enfin
d’une tribune dont l’audience va sans cesse
en s’élargissant jusqu’à dépasser de loin les
frontières locales, et ce, grâce au dévouement et aux sacrifices d’une équipe qui ne
demande qu’à être encouragée dans son action ? Je dois dire que l’entreprise s’apparentait au début à une aventure pour la
simple raison que nous étions
échaudés par les précédentes initiatives tombées toutes à l’eau
faute de moyens matériels surtout et d’adhésion d’un nombre suffisant
de citoyens. Faut-il rappeler
à cet effet que la ville Chlef,
pour ne citer que celle-là, recèle
un capital considérable de journalistes qui, même s’ils n’étaient
pas tous formés directement dans le
domaine, avaient néanmoins derrière
eux une expérience qui leur permettaient certainement d’alimenter par leurs
écrits un journal destiné en premier lieu à
une population avide d’informations précises, crédibles et surtout traitant de leurs véritables préoccupations quotidiennes. Le
Courrier du Chélif, Tassili Star et centreouest dont la vie était aussi courte qu’un
éclair avaient néanmoins prouvé que la
chose ne relevait pas de l’impossible ; qu’un
journal régional pouvait très bien exister
pour peu que les autorités de leur côté et les
simples citoyens de l’autre y adhèrent sincèrement et l’adopte affectueusement. Il faut
rappeler également que toutes ces initiatives
étaient l’œuvre d’une seule équipe composée
de professionnels dont le savoir faire n’est
plus à démontrer. Il s’agit notamment de :
Ali Laïb, un vétéran de la presse qui a affûté
ses premières armes dans les bureaux du mythique El Moudjahid, puis dans d’autres quotidiens nationaux dont il deviendra très vite
le rédacteur en chef avant d’atterrir à la rue
des martyrs pour s’occuper pendant presque
deux ans de la chaine de télévision Algerian
TV, devenue ensuite Canal Algérie ; Mohamed Ghriss, connu par les Chélifiens pour
son érudition, son dynamisme et ses contributions remarquables dans différents journaux et revues nationales et internationales ;
Mohamed M’hammedi Bouzina, un autre
vétéran de la plume poussé à l’exil durant la
décennie noire ; et enfin Kamel Benmouhoub, médecin de formation et de profession
mais qui a toujours fait du journalisme sa
passion première. Si je tiens à citer ces noms
aujourd’hui, c’est juste pour rendre à César
ce qui lui appartient et afin que personne
n’oublie que pendant des moments très difficiles, ces derniers ont pris leur courage à
deux mains et ont décidé de braver tous les
dangers uniquement pour pouvoir offrir à
Chlef SON journal.
Il a fallu toutefois attendre la fin de l’année 2013 pour voir définitivement le rêve
tant caressé par une bonne partie de la population se réaliser. En effet, nourris par la
même passion, la même ardeur et armés une
d’une volonté d’acier, les mêmes personnes,
à l’exception de M’hammedi Bouzina qui se
trouve toujours à l’étranger, ont réussi à
confectionner le premier numéro de ce qui
deviendra la fierté de toute une ville, voire
de toute une région dont il porte
orgueilleusement le nom : Le
Chélif. D’autres personnes aussi
dévouées que les initiateurs,
ne tarderont
pas à rejoindre l’équipe pour en
faire partie intégrante et donner le meilleur
d’eux même au nouveau né. Je me contente
de citer ici Mohamed Boudia, président du
café littéraire et dont les actions menées en
faveur de la culture en font une personnalité
locale incontournable, et le «jeune» Baroudi
Kiouar qui du haut de ses quatre vingts ans
ne cesse de nous prodiguer, chaque jour que
Dieu fait, des leçons d’abnégation, de courage et d’optimisme, lui pour qui le militantisme ne s’est jamais réduit à une époque,
une forme ou une idéologie.
Engouement et attentes
de la population
La nouvelle de la parution de ce premier
numéro s’est propagée comme une trainée
de poudre dans toutes les rues de la ville.
Jeunes et moins jeunes, francophones et arabophones cherchaient tous où se le procurer,
se l’arrachaient même si bien qu’un seul
exemplaire pouvait être lu par une dizaine de
personnes. La découverte était certes spectaculaire et à la surprise générale, au moment
où on déplorait le plus la baisse du lectorat,
Le Chélif se vendait comme des petits pains.
C’est devenu même un phénomène de société car en l’espace de quelques semaines
seulement, les informations qu’il distillait allaient alimenter les discussions les plus houleuses au sein de la population, et servir
même de «base de données» aux autorités!
C’était la première fois dans l’histoire de la
région que le citoyen s’est senti réhabilité
dans la mesure où c’est de son vécu qu’il
était question et c’est l’écho de sa voix tantôt
mélodieuse et confiante, tantôt coléreuse et
récalcitrante qu’il lui
était possible d’entendre en parcourant les
papiers de «son»
journal. Car, il faut
savoir que de
nos jours, le
simple citoyen préfère de loin qu’on lui
parle plutôt du revêtement de la chaussée qu’il
traverse jour et nuit, de l’allègement de la bureaucratie dans la mairie du coin, de la plantation d’arbres dans sa cités que de la
pertinence ou non d’une période de transition ! L’information de proximité produit un
tel impact sur le vécu des gens que de nombreux problèmes ont pu être résolus uniquement en les étalant sur le papier fidèlement,
objectivement, sans dramatisation aucune ni
brossage dans le sens du poil. C’est ainsi que
les langues commençaient à se délier et celui
qui avait quelque chose à dire n’avait qu’à
contacter un membre de l’équipe pour lui faire
part de ses soucis. lL Chélif servait même de
menace à brandir en cas d’injustice subie de
la part d’un responsable, d’un agent administratif, ou tout simplement d’un concitoyen
avec qui on a eu un problème, fût-il le plus
banal.
Critiques ou mauvaise foi ?
Comme la réussite crée toujours des ennemis, il n’est un secret pour personne que des
gens malveillants ont misé gros sur la chute
du journal. Pour avoir fait paraitre un article
qui n’était pas à leur goût, ou publié la photo
d’une personne qui leur est indésirable, c’est
immédiatement l’anathème qui est jeté sur
l’hebdomadaire et toute l’équipe rédactionnelle. L’égoïsme et la mégalomanie ont très
bien fonctionné chez certains si bien qu’au
milieu de toutes les merveilles qu’on pouvait
leur offrir, ils ne voyaient que leur propre laideur. Les critiques les plus acerbes pleuvaient
alors sans arrêt et n’épargnaient ni le concerné
par le papier ni son signataire. S’il est vrai
qu’un journal est fait pour que les avis les plus
contradictoires puissent être exprimés, il n’en
demeure pas moins qu’une certaine critique
relève tout simplement de la surenchère et est
destinée surtout à faire parler de son auteur.
Le droit à une information crédible et le devoir de la fournir avec précision et exactitude
n’étant pas un simple slogan creux, force est
de reconnaître, et sans tomber dans le
piège de l’encensement, que
Le Chélif n’a jamais censuré personne, qu’il a fait
parler les syndicalistes et les
responsables, les élèves et
leurs enseignants, des moudjahidine et leurs détracteurs…;
qu’il a publié une bonne partie
du courrier qui lui parvenait en le
gardant tel quel sans y apporter la
moindre modification, si ce n’est
celle dictée par des considérations
techniques, et qu’il reste enfin ouvert
à toute personne désireuse de faire entendre sa voix à la seule condition
d’éviter les accusations gratuites, la diffamation et l’insulte. Enfin, que ceux qui
excellent dans l’art d’accabler et
de condamner avant même d’écouter, de décourager les plus entreprenants et de salir même les irréprochables
saints, sachent que la rancune n’a jamais été
la nourriture préférée du staff du journal!
Cela, je peux l’affirmer sans risque de me
tromper.
Vers une véritable
professionnalisation
De l’avis de la majorité des citoyens, Le
Chélif qui boucle une année de vie sans rupture, faite d’embûches, de lutte et parfois de
petites déceptions, a sans doute atteint sa vitesse de croisière. Il est donc temps d’asseoir
définitivement sa notoriété en passant à une
étape plus importante qui est celle de la professionnalisation. Censé être une entreprise
que doivent gérer des gens du métier, un journal ne peut être pris en charge par des journalistes. Cela ne minimise en rien l’apport des
hommes de culture, des universitaires, enseignants et jeunes étudiants dont les contributions augurent parfois d’un avenir prometteur
dans le domaine de l’écriture. Cependant, si
les intentions sont bonnes, la discipline et la
rigueur sont également de mise dans ce genre
d’action. Par conséquent, il serait beaucoup
plus rentable de former des jeunes diplômés
en leur inculquant les ficelles du métier pour
qu’ils aient par la suite la possibilité d’être recrutés. La direction pourrait même envisager
des cycles de formation au profit des étudiants
en journalisme lesquels peinent à trouver un
cadre adéquat dans lequel ils mettraient en application ce qu’ils apprennent comme théorie
à l’université. C’est un objectif qu’on se doit
d’atteindre si l’on veut garantir la pérennité du
journal en le hissant à un rang qui lui permettra de rivaliser avec les grands titres nationaux. Si le grand défi a été bel et bien relevé,
il reste à prouver qu’on est toujours à la recherche du meilleur, et pour cela, il faut d’ores
et déjà se projeter dans l’avenir en œuvrant
pour assurer une relève par des jeunes qui
soient à la hauteur du dur labeur qu’effectuent
leurs aînés aujourd’hui.
Mokrane Aït Djida
numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
dossier
Quand Le ChéLif
reprend son cours
3
Par abdelkader klouCh*
É
cole primaire Jean-Jaurès. Une
classe de CP, je crois. Le maître malade, c’est M. le directeur en personne qui va le remplacer. Murmure et petite
angoisse dans la classe. Puis la porte s’ouvre
et dans l’encadrement se profile la silhouette
immense du cheikh Djazouli. La figure
longue et émaciée, le regard sévère, le costume strict, le long manteau fin élégant, la
chéchia Stamboul posée au millimètre avec
l’inclinaison réglementaire sur la tête. Silence sidéral dans la classe. C’est une période de lecture que vient assurer ce
remplaçant pas comme les autres.
Pas de préambule ni de salamalecs, il ne
perd pas une seconde. «Ouvrez votre livre de
lecture à la page…», on s’exécute avec un
tremblement dans les mains ; lui, n’a pas de
livre, tout se trouve dans sa tête sous ce tarbouche lie-de-vin. Il monte sur l’estrade et
le voilà gigantesque. Nous y sommes, à la
page indiquée. Il commence à lire -mais non,
il ne lit pas, il n’a pas de livre-, il récite de
sa voix de stentor : «Plaisirs d’octobre, de
Jean Richepin…» ; nous suivons la lecture
l’index glissant sur la page, soulignant l’un
après l’autre, les mots que la voix du directeur transforme en vibrations palpables.
Celui qui, un jour ou l’autre, a entendu ce
maître rouler les «r» à l’algérienne, dans son
français 4ème République, avec sa diction
parfaite et sa scansion de baryton d’opéra,
celui-là sait ce qu’est un maître d’école, un
vrai. Celui-là n’oubliera plus jamais le plaisir
que procure un moment de lecture ni le craquement rondelet de la page qu’on tourne.
M. Djazouli était-il une personnalité d’exception, surgie au milieu d’un peuple ordinaire ? Non, M. Djazouli était une
personnalité ordinaire issue d’un peuple
d’exception. Car en l’espace de trois générations, le pays du Chéliff a vu naître des intellectuels,
des
scientifiques,
des
pédagogues, des lexicographes universels,
des résistants au courage inouï, des champions irrésistibles, des musiciens, des artistes, des agronomes féconds, des
cultivateurs créatifs, des bâtisseurs, des artisans du cuir et de la poterie, des éleveurs de
races, des maraîchers de renom… N’en jetez
plus ! L’été dernier, je me trouvais en randonnée sur les berges de la Saône. Le soir,
une odeur végétale flottait dans cette atmo-
sphère humide, une odeur qui rappelait celle
du Tamaris -notre Tarfa- mêlée à celle des
saules aux feuilles mouillées de pluie. Une
écharpe de brume couvrait en partie l’autre
rive. Une image venue de très loin a convoqué dans ma mémoire des souvenirs de notre
Chéliff. Le Chéliff ! Avec sa jungle qui en
protégeait les berges, avec sa faune où dominaient les jacassements et les disputes des
oiseaux migrateurs, avec sa flore endémique,
aujourd’hui disparue. Et le roucoulement des
palombes et les hurlements, la nuit venue,
des chats-huants et le tournoiement infatigable des guêpiers -ou yamoune-, et ces parfums inoubliables de thym et d’eucalyptus…
Le Chéliff est un fleuve, M. Djazouli nous
l’a dit. Parce qu’il répond à la définition :
cours d’eau important qui se jette dans la
mer. Il nous répétait avec force que le Chéliff
n’est pas un oued dont l’étiage est nul en
juillet. L’étiage, je le rappelle, est le débit
d’un oued en été.
Y aurait-il une corrélation entre la richesse
et la puissance passées de ce fleuve avec la
densité qualitative des gens du Chéliff durant ces quelques décennies? Je suis porté à
le croire.
Comme je crois dur comme fer que si nous
nous attachions à protéger ce fleuve, à empêcher sa mort lente, bien des choses reviendront que nous croyions mortes à jamais.
L’amour du pays ne se décrète pas par des
slogans dérisoires mais par des actes
concrets, conscients, volontaires, réfléchis.
L’équipe qui anime la rédaction du journal
«Le Chélif» est à mon sens, dans la manifestation de ce désir. Cet esprit «asnami» qui
l’anime me rappelle en effet les exploits des
athlètes de ce coin de pays qui, rassemblés
dans un autocar, garçons et filles, sous la direction de leur patron
Abdelkader Klouch, allait rafler tous les
titres des championnats d’Algérie de cross
country. Dans une bonne humeur bruyante et
un esprit d’équipe (j’allais dire de clan) invincible.
Merci à ces journalistes, à ces rédacteurs
et à leurs correspondants pour le travail accompli durant cette première année qui est
toujours la plus difficile.
Et bon vent pour la suite !
A. K. le 30 novembre 2014
* Notaire à Chlef
Mohamed Gourine, secrétaire général de l’association
information et communication de Chlef :
«Alors que le journal Le Chélif allume sa
seconde bougie, nous souhaitons qu’il entre
dans le cœur de ses lecteurs et que ces derniers
l’adoptent comme leur propre fils ; Le Chélif
a en effet véhiculé, depuis sa naissance, les
préoccupations diverses des citoyens, en particulier en mettant en exergue des problèmes
méconnus dont souffrent certaines populations des régions isolées de la wilaya. Votre
journal est aussi une tribune pour tous ceux
qui souffrent ou qui veulent porter haut leur
voix. Et c’est l’une des raisons qui ont fait son
succès. Des publications dites régionales et
nationales, ayant plusieurs années d’existence
n’ont pas réussi à réaliser ce que Le Chélif a
pu accomplir en l’espace d’une année seulement, en dépit de sa récence et de ses faibles
moyens financiers.
Il faut dire que l’expérience tentée par les
journalistes de cet hebdomadaire mérite toute
notre attention en tant que professionnels de
l’information et de la communication. De fait,
Le Chélif a pu s’imposer dans une région où
le lectorat arabophone est majoritaire (+70%)
Boudjemaa Mamouni, président du bureau de wilaya
de l'union nationale des journalistes algériens de Chlef :
«C'est avec un immense plaisir que le bureau de wilaya de l'union nationale des journalistes algériens de Chlef vous félicite à l'occasion de la célébration du premier anniversaire de votre hebdomadaire "Le Chélif". Nous vous souhaitons beaucoup de succès
et de réussite dans votre noble mission journalistique car vous avez réussi un travail de
qualité et une présence dans toutes les localités malgré les contraintes et les difficultés.
Encore une fois, nous vous souhaitons longue vie et beaucoup de succès et nous attendons
patiemment la publication de l'édition en langue nationale tant souhaité par vos lecteurs.
Et joyeux anniversaire.»
et cela veut dire qu’il faut continuer à exploiter le «gisement» représenté par le lectorat
francophone.
Dans le même ordre d’idées, il est utile de
rappeler que le journal a beaucoup à faire dans
une région pratiquement vierge où le lecteur
a soif d'informations le concernant (proximité)
et où le besoin de mieux connaître sa région,
son histoire et sa culture se fait pressant. Nous
souhaitons que Le Chélif suive son cours et
qu’il devienne rapidement un quotidien au
grand bonheur de ses lecteurs.»
«Le Chélif», un an après
Un petit pas pour la vie d’un journal, un grand pas pour l’apprentissage de la réflexion, l’art de l’information et le savoir-faire. Ce n’est pas la torche, comme disait
Sénac, mais une rougeur, d’espoir, pointe à l’horizon. Je souhaite que cette rougeur
d’espoir devienne illumination et fera rayonner toute la vallée…
Un défi a été relevé. Que toute l’équipe conceptrice du projet en soit remerciée.
Après ma fidélité en tant que lecteur, ma plume restera disponible à tout moment…
Longue vie au journal «Le Chélif». Et bonne continuation.
Rachid Ezziane, écrivain
4
Numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
DossieR
bpremIer annIversaIre du journal Le ChéLif :
Le point de vue des
lecteurs d’Aïn Defla
A vrai dire, les lecteurs de la localité d’Aïn Defla sont enthousiasmés à l’idée qu’un journal local parle de leur ville et leur région.
D’aucuns estiment qu’il leur apporte une satisfaction sincère en mettant à leur disposition des écrits et des nouvelles les concernant.
Quelques-uns de ses lecteurs assidus ont voulu exprimer ce qu’ils en pensent vraiment. Ils disent ressentir de la nostalgie lorsque le
journal aborde des sujets sur l’histoire, le patrimoine et les souvenirs qui les ont marqués dans leur jeunesse.
Makhlouf Amokrane
dit Youcef, retraité :
Abed Bouchakor,
fonctionnaire :
«Tout d’abord, je
souhaite mes vœux
les plus sincères aux
responsables
du
journal (directeur et
journalistes) et une
bonne continuation.
Je dois avouer aussi
que votre journal
renferme des articles
qui sont courts mais
qui
contiennent
beaucoup d’informations. Le papier du
journal est aussi très
ferme et de bonne
qualité. Les couleurs
sont bien réparties, même les images en noir et blanc sont
également bien agrémentées. Par contre, moi personnellement, j’ai remarqué une sorte drépétition au niveau des premières pages. Peut-être que c’est voulu par la rédaction,
néanmoins j’ai trouvé que c’était du reproduit. Il est vrai que
vous parliez de plusieurs endroits mais c’est un long et fatigant à lire. C’est mon point de vue.»
«Le journal le
Chélif a ramené
avec lui la nostalgie. Nous lui souhaitons une vie
durable et pleine
de succès. C’est
l’une des plus
belles choses qui
pouvaient arriver
à notre ville. Sincèrement votre
journal, il est
vraiment formidable et passionnant.»
Abdelkader
Chouachaoui,
ex-maire,
ex-directeur
de cem :
«L’objectivité de ce journal,
c’est de parler de la région et
de revenir sur le terroir. On
n’a pas l’habitude de lire cela
dans d’autres quotidiens.
C’est beau et c’est bien réfléchi.»
Khaled
Roudali,
retraité :
«On attend le jour de
sa parution comme on
attend une naissance.
Meilleurs vœux au bouclage de la première
année pour notre journal. On aimerait justement avoir une page
pour les lecteurs afin
qu’ils peuvent s’exprimer, donner leurs avis,
je trouve que c’est très
communicatif.
Mille
bravos et mille mercis.»
M’hamed
Mezaini,
ancien
cadre
syndical :
«C’est un journal
qui tombe à point.
Parler de la région et
du terroir local, c’est
donner une assurance
à la région. C’est une
véritable essence pour
le cœur et l’esprit.»
Khaled Mazouzi,
entrepreneur :
Lire votre journal,
c’est
réconfortant.
Nous estimons posséder notre propre journal qui parle de la
région, de notre terroir, des gens que l’on
rencontre souvent. Il
mérite plus que les
honneurs. Meilleurs
vœux et une très
bonne continuation.
Nous souhaitons qu’il
devienne aussi un
quotidien.»
Ahmed Hamidi,
ancien gardien de but
et retraité :
«Sincèrement, depuis la parution de
votre journal, je ne
cesse de l’acheter pour
le lire. Il parle de notre
région, de ses capacités, de ses insuffisances,
il
parle
également des citoyens, du sport, de
l’histoire et c’est très
bien d’avoir des infos
concernant notre région. Il fait partie aussi
de l’objet de discussions entre amis et même familiales (naissances, anniversaires, pensées, et décès). Il est en quelque sorte un journal
complet et nous en sommes fiers. Meilleurs vœux et une très
bonne continuation.
Ahmed Hamdi,
ex-surveillant général :
«C’est un journal bien consistant renfermant des infos bien
proportionnées. Sincèrement, c’est un journal qui renferme
bien des nouvelles que nous avons aimé et nous avons bien
apprécié. C’est un journal qui va percer et qui a un très bon
avenir.»
Abdallah Ayouni,
médecin,
spécialiste
en épidémiologie :
«C’est un journal fantastique. La composante,
les infos, la maquette et le
papier sont d’une inspiration réfléchie et bien harmonisée. Cela relève
d’une équipe qui sait prendre les devants et se préoccuper du lecteur. Un grand
bravo pour l’équipe rédactionnelle.»
Propos recueillis par
Djilali Deghrar
Il est le responsable technIque et le maquettIste du journal
Abdelhak, ce jeune au grand talent
O
n ne pouvait fêter cet événement
qu’est l’anniversaire de l’hebdomadaire Le Chélif sans parler des
travailleurs de l’ombre qui contribuent quotidiennement à la réussite du journal.
Parmi eux, on n’omettra pas de citer
M. A. Abdelhak. Ce jeune licencié en Finances de l’université de Dely Brahim, a
choisi un parcours professionnel dicté par
sa passion, les arts graphiques. Ayant une
grande expérience et une imagination remarquable, il s’est forgé une bonne réputation dans le milieu de la presse. Il a été
parmi nous dès le début et a contribué à la
réalisation de la maquette, du logo et de tout
l’aspect technique. Grand féru des nouvelles
technologies, il anime la page High Tech où
il parle des dernières inventions dans le
monde de la téléphonie et de l’électronique.
Le Chélif
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
DoSSiEr
Des lecteurs Chélifois
donnent leur avis
5
Nos journalistes ont questionné quelques lecteurs assidus de notre journal. Voici leurs impressions sur notre publication :
Djillali Dahmani,
directeur de la maison
de la Culture de Chlef :
Ali Chachou, calligraphe,
peintre, décorateur et
homme de culture :
«Je ne peux que rendre un grand hommage
à toute l’équipe qui était à la hauteur de faire
de cet hebdomadaire, une tribune vers laquelle convergent les assoiffés de la lecture
et de l’information locale. Nous nous
sommes habitués à attendre son arrivée dans
les kiosques chaque mercredi, afin que nous
puissions prendre connaissance de tout ce
qui se passe dans notre région. C’est un hebdomadaire qui gagne progressivement du
terrain et qui peut facilement jouer, pourquoi
pas, dans la cour des grands grâce à la volonté de son équipe rédactionnelle, et de ses
dirigeants aussi. Non seulement l’information est traitée de la manière la plus parfaite
et la plus professionnelle dans ce journal,
mais sa conception est également magnifique, notamment au plan de la qualité et de
la réalisation. Toutes mes sincères félicitations à toute l’équipe et joyeux anniversaire
à notre journal tout en lui souhaitons longue
vie».
«C’est un
journal qui a
déjà fait ses
preuves et en
un laps de
temps sur le
terrain. Car
de nombreux
problèmes
rencontrés
des années
durant par
des citoyens
un peu partout dans différentes
communes
de la wilaya,
particulièrement au niveau
des
régions rurales éloignées, ont été enfin pris
en considération par les autorités compétentes tout simplement parce qu’ils ont été
soulevés dans les colonnes de cet hebdomadaire. C’est un journal qui avance et qui attire chaque semaine plus de lecteurs quel que
soit leur rang dans la société. Pour la première fois, nous disposons enfin de notre
propre tribune par laquelle on peut se faire
entendre. En tant que citoyens de cette ville
et lecteur assidu de cet hebdomadaire, je tire
chapeau à l’ensemble du collectif, journalistes et dirigeants, de ce journal. Conscients
de la lourde responsabilité qu’ils assument à
tous les niveaux, ces derniers doivent également savoir que tout un lectorat est derrière
eux. Ils auront toujours du pain sur la
planche car beaucoup reste à dévoiler dans
cette région du pays. Qu’ils sachent que leur
noble mission est difficile et pleine d’embûches, mais pas impossible tant qu’ils sont
tous animés de courage, de volonté, de détermination et de savoir-faire. Bon anniversaire à notre journal Le Chélif qui demeure
l’unique interlocuteur entre nous et nos responsables locaux.»
Ahmed Kherkhar,
cadre à l’hydraulique :
«Le Chélif vient de
combler le
vide en matière d’informations
de proximité. C’est
un peu délicat de ne
parler que
de la rareté
de l’eau,
des
coup u r e s
d’électricité
et
des
routes mal
faites mais malheureusement ce sont les véritables problèmes dans lesquels se débattent
les habitants de la région. Les journalistes
doivent dénoncer le laxisme de quelques responsables et les inciter à travailler davantage. Bonne chance à toute l’équipe.»
Farid Sayah, cadre ADE :
Mohamed Hamouni,
député :
«Même sans grands moyens, Le Chélif a
pu franchir, voire surmonter des étapes dans
la plupart des cas difficiles depuis son sa parution pour la première fois à ce jour. Toute
son équipe est à féliciter pour son courage,
sa détermination et son abnégation. Son directeur Ali Laïb ainsi que l’ensemble de ses
journalistes, collaborateurs et correspondants sans oublier ceux qui travaillent dans
l’ombre et qui ont su faire de cet hebdomadaire un journal qui s’impose davantage sur
la scène médiatique malgré son jeune âge,
méritent hommage, considération et respect
pour leur dévouement et leur persévérance.
Il s’agit d’un organe de presse qui avance
d’une manière systématique surtout avec la
parution prochaine de l’édition arabophone.
L’affectation d’un local par les autorités
compétentes au profit de ce journal s’avère
indispensable pour la mise en place de
conditions optimales de travail pour son
équipe. Bonne continuité à notre hebdomadaire Le Chélif et joyeux anniversaire.
Mohamed Amiri,
président d’association,
dirigeant d’une équipe
football féminin :
«Le Chélif est un hebdomadaire qui est
venu occuper la scène médiatique locale qui
a beaucoup souffert d’un vide cruel. Il est
venu au secours d’une population qui ne savait plus à quel saint se vouer en raison du
manque d’informations auquel elle a été tout
le temps confrontée. C’est un journal qui est
riche en informations car il assure une large
couverture médiatique des évènements dans
presque toutes les communes de la wilaya.
De l’information générale locale en passant
par la culture, le sport, les dossiers, les enquêtes et les reportages sans oublier la page
internationale, le lecteur n’a pas à se plaindre. Il a chaque semaine l’embarras du choix
pour assouvir son désir de lecture. Me
concernant et au nom de l’ensemble des
membres de mon association et de l’équipe
féminine de football dont je suis l’un des dirigeants, permettez-moi de souhaiter un
joyeux anniversaire à notre journal «Le Chélif», tout en souhaitant bon courage et bonne
continuation à toute l’équipe rédactionnelle
et dirigeants qui œuvrent inlassablement afin
de mettre à notre disposition, chaque semaine, un produit de qualité que nous attendons avec une très grande impatience ».
Nouredine Hadj Henni,
enseignant de langue
française :
«Enfin, Chlef a un journal qui parle de la
ville, de la région et des problèmes rencontrés par les habitants. J’espère qu’il sera le
véritable porte-parole des jeunes et de leurs
difficultés. La tâche n’est pas facile et je lui
souhaite beaucoup de chance.»
Abdenour Chioune,
écrivain, homme de théâtre
et marionnettiste :
«Non seulement nous avions accueilli la
première fois notre journal «Le Chélif » avec
une grande joie mais c’est avec un amour
inégalable que nous l’attendons chaque semaine. C’est un véritable journal de proximité qui traite des informations avec un
sérieux et un professionnalisme certains. Il
ne laisse rien au hasard car ses journalistes,
d’après ce que nous lisons chaque semaine,
vont jusqu’au fin fond des localités les plus
éloignées pour dénicher l’information qui intéresse le lecteur d’une part, et d’autre part,
faire entendre la voix de ceux qui ont toujours vécu dans l’oubli et dans l’anonymat.
Quant aux dossiers qu’il traite périodiquement, ils sont devenus pour l’ensemble, écoliers, lycéens et étudiants sans compter les
lecteurs en général, une véritable boîte à outils. Bonne chance, joyeux anniversaire et
longue vie à notre journal».
Djillali Baha, enseignant
en retraite :
«Le Chélif» est un nouveau souffle médiatique qui a pu, dans un laps temps, nous
conquérir grâce à la qualité de ses articles et
reportages et surtout l'info de proximité...
Pour moi, lire les infos de ma ville ou mon
quartier passe en priorité avant l'information
nationale. «J'attends avec impatience chaque
semaine ce qu'il nous propose comme sujet
et articles de société, culture, sport et surtout
les articles qui nous font revivre les souvenirs ou ayant trait à la mémoire de notre société. « C’est un acquis qu’il faut préserver
et nous lui souhaitons une longue vie et
beaucoup de succès.»
Adnane Achit Henni,
postier :
«Une bonne chose pour les Chélifiens.
Enfin, un journal qui parle de la ville et de
la région. Je souhaite qu’il traite des problèmes que rencontrent les citoyens. Grâce
à lui, on a découvert des personnalités qui
ont marqué l’histoire de la région. Je pense
qu’il va se faire un nom dans le monde dur
et souvent déloyal de la presse. Beaucoup de
courage et longue vie.»
Maamar Benfodda,
imprimeur :
"Le Chélif" est l'un de mes titres de presse
préféré, j'en ai presque tous les numéros. J'en
profite pour découper les articles qui font revivre la mémoire des anciens de la société.
C'est grâce au journal qu'on a pu revivre le
bon vieux temps. J'apprécie aussi l'info locale et tout ce qui touche à la société. Il complète le travail de la radio locale. Je le trouve
passionnant, il mérite tous les succès.»
«Avec peu de moyens, notre hebdo est en
train de réaliser un travail colossal, à savoir
faire connaitre et découvrir la région du Chélif, sa culture, son histoire et les gens qui la
composent. Grande a été ma joie lorsqu’un
jour, de passage à l’aéroport d’Alger, j’ai
trouvé notre hebdo au milieu des journaux
sur les étals du kiosque .Ce jour-là, j’ai ressenti une grande fierté. Je lui souhaite une
longue vie et bonne continuation.»
Propos recueillis par A. El Houari,
A. Dahoumène et A. Hakim
6
DOSSIER
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
la Fiabilité et la véracité Des inFormations sont leur PrinciPal souci
Des journalistes à la recherche
de la vérité
Par Farouk aFounas*
Le mercredi 11 décembre 2013 est une date inoubliable pour tous ceux qui ont vécu le lancement de l’hebdomadaire Le
Chélif. Fondé dans l’objectif de mettre à la disposition des Chélifiens un moyen de communication traitant principalement de
l’actualité locale, Le Chélif, depuis la parution de son premier numéro, tend à transmettre l’information le plus objectivement
possible en se tenant loin des courants idéologiques.
L
e Chélif a vu le jour grâce au dévouement et à la persévérance de nos amis
journalistes à l’image d’Ali Laïb, Mohamed Boudia, Mokrane Aït Djida, Ahmed
Chérifi, Mohamed Ghriss, Baroudi Kiouar…
D’autres figures d’horizons divers, à l’exemple
du Dr Kamel Benmouhoub, de l’opérateur
économique Djamel Eddine Sadadou, du
député Mohamed Hamouni, du notaire Abdelkader Klouche, pour ne citer que ces noms,
ont énormément contribué à son lancement.
C’était une initiative très louable qui a enchanté
plusieurs confrères de la presse nationale, d’autant qu’elle a été prise dans un contexte caractérisé par la montée en puissance d’une
myriade d’organisations à caractères politique,
économique et même culturel activant au
niveau de la région de Chlef.
Tout ce qui a trait à la vie des Chélifiens y
est abordé de manière très minutieuse afin de
mettre en exergue toutes les lacunes nécessitant
d’être comblées. Les correspondants se déplacent partout à travers le territoire de la région
afin d’interroger des citoyens, interviewer les
responsables et couvrir les divers évènements
où qu’ils aient lieu. La fiabilité des articles et
la véracité des informations constituent leur
cheval de bataille dont ils ne se passent pour
rien au monde. Ils cherchent souvent à satisfaire des lecteurs fidèles qui se penchent sur le
numéro dès les premières heures de sa parution. Des lecteurs qui y trouvent tout ce dont ils
ont besoin pour assouvir leur passion de
lecteurs insatiables.
Il est à signaler que le style des journalistes
est loin d’être éculé, bien au contraire. Il est
d’une beauté indiscutable. Ce beau style de rédaction, dont les lecteurs s’éprennent, est l’élément clé de la réussite de ce journal qui compte
aller de l’avant et développer encore plus ses
capacités pour atteindre prochainement le
niveau national. De plus, le journal est souvent
à l’écoute de ses lecteurs dont les appréciations
comptent énormément. Il ne ménage aucun effort pour faire entendre la voix des citoyens indignés. Il exploite tout ce qui est en son
pouvoir pour transmettre leurs doléances et les
faire parvenir aux plus hautes instances.
Le Chélif est loin d’être partisan d’un tel ou
tel courant quelles que soient sa nature et son
obédience. Il bannit toutes ces doctrines
politico-idéologiques qui essaient de manipuler
l’opinion publique à la faveur d’une cause donnée même si elle n’est pas jugée équitable. Il
n’accepte jamais de céder à la propagande, à la
rumeur ou au prosélytisme. Sermons, diatribes
et critiques infondées ne sont nullement les bienvenus dans un hebdomadaire qui se veut objectif et au service de la bonne et juste cause.
Des rubriques parfaitement
alimentées
Le journal se distingue par une précision
dans le traitement des différents dossiers. Tout
dossier traité doit faire l’objet d’une étude très
approfondie. Il est souvent entamé par une introduction générale qui en donne une esquisse
plus ou moins claire. Ensuite, viennent d’autres
articles pour étayer les propos cités dans cette
introduction. Les tâches sont justement réparties. Chaque correspondant est chargé de l’exécution d’un travail bien précis. Il y a celui qui
interroge des citoyens, celui qui fait un état des
lieux, celui qui interviewe des responsables,
etc. Le journal est marqué par l’existence de
rubriques très intéressantes. Dès que le lecteur
feuillette les premières pages, consacrées au
dossier de la semaine, il tombe sur d’autres
rubriques. Des rubriques parlant d’actualité, de
société, d’histoire, de nostalgie, de culture,
d’idées et d’opinions, de sport…etc. Les
lecteurs sont tenus au courant d’absolument
tout ce qu’ils veulent savoir. Toutes ces
rubriques sont prolixement alimentées en articles et en témoignages marquants. Elles fascinent les lecteurs et les incitent à lire tout ce qui
est rédigé jusqu’au dernier mot. Ce n’est pas
fortuit. C’est bien évidemment le fruit du
sérieux de ces belles plumes qui ne se taisent
presque plus.
D’après des lecteurs interrogés à l’occasion
de la célébration du premier anniversaire du
journal, les rubriques sont d’un autre pouvoir.
En plus d’être profusément alimentées, elles attirent vite l’attention du lecteur. Les titres y
sont parfaitement choisis et reflètent un riche
contenu qui a été rédigé pour être lu jusqu’à la
fin. Le lecteur est donc loin de lire en diagonal.
De plus, la mise en page est magnifique et n’a
rien à envier à celle des autres journaux. Elle
se caractérise par une clarté qui saute aux yeux,
et aide énormément à jouir d’un beau moment
de lecture.
52 numéros publiés, cela
appelle à plus d’optimisme !
Cela fait une année que Le Chélif est publié
hebdomadairement. Une année s’est écoulée
depuis la parution de la première édition dans
les kiosques en décembre 2013. Douze mois de
travail continu. 52 numéros ayant porté sur une
myriade de sujets afférents à divers domaines.
Les journalistes s’enorgueillissent d’avoir
réussi leurs missions de correspondance malgré
les obstacles et les difficultés qu’ils ont dû surmonter à plusieurs reprises. Des journalistes
qui se sont dévoués corps et âme à l’accomplissement de leur travail. Ils sont allés de l’avant et n’ont à aucun instant reculé.
Selon les estimations, c’est un très bon début
pour une initiative unique en son genre. Tout
ce qui a été atteint jusque-là encourage à se
donner à fond pour faire mieux. L’expérience
acquise durant cette première année sera d’un
grand apport pour toute l’équipe de rédaction
qui travaillera, sans nul doute, d’arrache-pied
afin de parfaire ses compétences et développer
ses capacités en matière de rédaction. Elle se
mettra à coup sûr au diapason national en termes d’information et de communication.
C’est parti pour une seconde année qui devra
être celle de tous les succès. Une seconde
année qui verra un vrai début d’une presse régionale professionnelle. Les efforts doivent être
conjugués, les vues doivent être unies et les
avis doivent converger pour aboutir à un seul
et unique objectif qui n’est autre que de pouvoir s’imposer dans une arène où la concurrence est très rude. De toute manière, les
journalistes ne jurent que par l’amélioration de
leurs performances afin de mettre à la disposition des lecteurs un journal répondant à leurs
exigences.
Une chose est certaine : le blason de la région sera progressivement redoré et recouvrira
tout son lustre et toute sa valeur. Ce journal sera
toujours au service du développement de la région et de son épanouissement. Il ne manquera
pas d’instaurer cette espèce d’homogénéité
nécessaire à une vie sociale animée et pleine
d’enthousiasme. Toutes les conditions sont réunies pour que le journal passe à la vitesse
supérieure et devient un titre important de la
presse écrite nationale.
F. A.
*Enseignant, collaborateur permanent
Première bougie, premiers défis
Par ali Dahoumane*
I
l y a juste une année, la ville venait de mettre au monde un bébé. La naissance a eu
lieu dans la plus stricte intimité. Rares les
Chélifiens qui étaient au courant de cet heureux
évènement. Un enfant bien de chez nous qui a
préféré choisir le nom de sa mère.
L’identité du procréateur importait peu car
l’essentiel est d’avoir un gosse qui saura nous
colporter les nouvelles de Medjadja, de
Bouzghaia ou d’Ouled-Fares. Un enfant qui
saura nous peindre la mal-vie des jeunes de
Chegga ou de Bocca Sahnoun. Un môme qui
aura le courage de décrire le malaise dans lequel
vivent les gens d’Abou El Hassen ou de Chettia.
Maintenant le bébé à un an. Il arrive à
marcher sans l’aide d’autrui. Il apprend à parler
tout seul, sans répéter ce que lui disent les
autres. Les Chélifiens qui étaient quelque peu
réticents à son égard au début, commencent à
s’habituer à cette frêle silhouette dans le
paysage médiatique. Quelques uns ont même
commencé à l’adopter. De temps en temps, ils
lui jettent un petit sourire plein de tendresse.
Le gosse va à la Cité et à Bocca Sahnoun à la
recherche des proches, faire connaissance avec
les gens et humer l’air du terroir. Les fermiers,
avec leur méfiance légendaire, le toisent du regard. Ils ne sont pas trop emballés par ce nouveau-né et se demandent sûrement que vient
faire ce jeune intrus dans leur antre. Le chérubin fait tout son possible pour leur plaire et
répondre à leurs nombreuses aspirations. Avec
le temps et les moyens dont il disposera, Il apprendra peut-être à parler et écrire l’arabe pour
être adopté par tout le monde.
Chaque mercredi, il met son plus bel apparat
et arpente les différents quartiers de la ville. Les
habitués du café Fedlaoui le regardent avec curiosité. Ils suivent attentivement ses petits pas,
ils sont perplexes et sceptiques. Que peut bien
dire ce gosse ? Ce gamin aura-t-il l’audace qui
faisait si cruellement défaut à ses ainés ? Saurat-il dénoncer l’arbitraire et les dépassements
des responsables ? Aura-t-il la voix assez forte
pour crier contre les injustices sociales ? Saurat-il interpeller les citoyens et mettre à nu leur incivisme et leur irresponsabilité ? Aura-t-il les
mains assez libres pour ne dépendre d’aucune
partie ? Pourra-t-il parler de ces pères de famille
de Sendjas ou de Zeboudja qui attendent depuis
des années un logement décent ?
Les habitants de la région espèrent que ce
gamin puisse être le parfait porte-parole des
chômeurs de Ténès ou de Boukader qui luttent
désespérément pour trouver un emploi.
Ils veulent que leur môme les aide à combattre le terrorisme administratif dans lequel s’est
engluée leur ville. Les gens qui vivent dans des
baraques depuis plus de trente ans comptent sur
lui pour expliquer aux gens qui nous gouvernent, avec des mots simples et sincères, que le
montant alloué à la construction d’une maison
en dur est insignifiant pour ne pas dire ridicule.
Autant de questions que se posent les habitants
de Chlef et de la région et auxquelles le jeunot
se doit de faire l’écho.
Le nourrisson n’a qu’un an et il a beaucoup
de défis à relever. Il sait pertinemment que sa
vie sera parsemée d’embuches et que sa tâche
sera rude. Comme tout gamin, il connaitra des
égarements et il fera certainement des erreurs de
jeunesse. Il sera sans doute sévèrement réprimandé et peut-être même censuré. Ce gosse a
besoin de tous les Chélifiens pour le soutenir
dans les moments difficiles et l’aider à mieux
grandir et s’épanouir jusqu’à ce qu’il devienne
adulte et ne comptera que sur sa plume et ses
idées car c’est de là que dépendra sa survie.
Soufflons sur sa première bougie et
souhaitons-lui une longue vie.
A. D.
*Retraité de l’enseignement, collaborateur à l’hebdo Le Chélif
Numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
7
aCTUELLES
Le waLi de ChLef L’a déCLaré aux représentants de La presse :
Un CHU, une faculté de médecine, un tramway
et plus 17 000 logements sociaux !
Une faculté de médecine avec son campus et un CHU pour Chlef, les travaux de la pénétrante de Ténès débuteront cette semaine, 3 000
logements seront distribués dans deux mois, construction d’un tramway Chlef-Chettia-Ouled Farès, les fellahs auront plus de facilités,
une façade de Chlef sur l'autoroute, ce sont les grands projets dévoilés par le wali de Chlef devant la presse.
L
a salle des réunions de la wilaya à
Chlef a abrité le samedi 29 novembre
dernier une rencontre entre le wali de
Chlef et les correspondants de presse accrédités au niveau de la wilaya. A la demande des
représentants de la presse localisés dans la wilaya de Chlef, M. Abou Bakr Essedik Boucetta a dressé le bilan annuel de ses activités
–cela fait une année qu’il est en poste à Chlef,
dévoilant également les projets ambitieux
auxquels il va s’attaquer dans le cadre du plan
de développement de la wilaya.
Nous le disons d'emblée que cette réunion
ne ressemble à aucune de celles que nous
ayons eu à couvrir et où rares sont ceux qui
étaient à l'aise, que ce soit les élus locaux ou
les commis de l'Etat. Cette fois, l'ambiance
était plutôt bon enfant. Dès son entrée, le wali
a souhaité la bienvenue à cette frange de la population qui se dit être la conscience du peuple. Cette frange à laquelle il a dit
dernièrement lors de la journée de la presse
célébrée à la maison de la culture : "J'apprécie
votre travail parce que vous nous montrez ce
que nous ne voyons pas". Il ajouta plus loin :
"Soyez la force de propositions dont nous
avons besoin." Sur ce point, l'hebdomadaire
Le Chélif se trouve sur le meilleur startingblock, puisque nous critiquons souvent certes,
mais nous proposons la plus part du temps les
solutions les plus adaptées et les plus réalistes.
Des questions sur le vécu
des citoyens
Le wali commence directement en invitant
les membres de la presse à poser les questions
qu'il notera. Les questions étaient variées autant que les préoccupations des citoyens. Cela
allait de la vision du chef de l'exécutif concernant le développement de cette wilaya à l'assainissement d'un pâté de maisons sur un
massif. Il éludera certaines questions qui auraient dû êtres posées à d'autres responsables
telles que celles relatives aux permis de
construire, l'installation d'une sonorisation au
siège de la wilaya etc.
Le wali notera qu'actuellement c'est la
phase de reconstruction de la région, si chère
aux asnamis et qu'ils ont longtemps réclamée,
transports publics, la ville se vidant après les
heures de travail, un tramway est programmé
pour la ville de Chlef, il reliera la ville de
Chlef à Chettia et le pôle universitaire d'Ouled
Farès.
Un CHU et une faculté
de médecine
qui est en train de se réaliser. De 14 à 18 lycées sont en construction avec 10 CEM et 25
groupes scolaires.
Le Chélif posera une question à plusieurs
niveaux : "La wilaya de Chlef est essentiellement agricole avec l'implantation de certaines
unités agroalimentaires et industrielles nettement insuffisantes, nous ne savons pas qu'elle
est l'orientation et la stratégie de développement mises en place pour cette wilaya. Agricole ? La petite voisine Ain Defla nous a
largement dépassés. L'industrie ? Où sont les
projets ? A l'instar des autres grandes villes, y
aura-t-il un tramway à Chlef ?»
L’agriculture, une priorité
Le chef de l'exécutif dira ceci : "L'orientation du développement de la wilaya est agricole. L'avenir du pays l'exige. Il est vrai que
les fellahs de la wilaya de Chlef n'ont pas bénéficié comme il le faut de l'aide de l'Etat. Des
instructions ont été données à la direction des
services agricoles dans ce sens pour pallier ce
déficit. De même, 30 000 mètres cubes des
eaux des barrages iront vers l'agriculture.
L'installation des canaux d'irrigation pour augmenter les surfaces irriguées compte parmi les
projets qui vont dans le sens de l'orientation
du développement de la wilaya. L'apport des
eaux de mer renforcera e dispositif. Nous ne
nous arrêterons pas ici, nous installerons des
zones d'activités industrielles près de l'autoroute. Nous sommes près à écouter les gens
du Calpiref. Nous verrons quelles sont leurs
capacités matérielles, managériales et financières. Dans ce volet, nous étudierons les dossiers Calpiref déjà acceptés et si rien n'a été
réalisé selon le cahier des charges, alors tout
sera remis en cause."
Le wali débordera ensuite sur les grandes
lignes du prochain quinquennat : " Vous avez
souvent tiré la sonnette d'alarme sur les dangers de la route et surtout les tronçons entre
Oued Fodda et Oum Drou ainsi que celui de
Chlef et Oued Sly. Ils seront dédoublés."
Il précisera qu’à cause de la défaillance des
De même, un centre hospitalier universitaire (CHU) est également programmé. A ce
sujet, le chef de l'exécutif de wilaya mettra
plutôt en exergue les difficultés à dénicher les
spécialistes et les professeurs, outre le plateau
technique. Quand le wali parle du CHU, vous
avez donc compris qu'il faut également à l'université une faculté de médecine. Un campus
de 6 500 places pédagogiques avec 3000 lits
est en effet prévu à El Hassania.
Un complexe mère-enfant sera également
érigé à Chlef, cela en plus du centre anti cancer (CAC) dont l'étude sera refaite et qui sera
réalisé avec une entreprise étrangère.
Dans le domaine de l’hydraulique, le wali a
précisé que les essais de la station de dessalement de Mainis commenceront avec Ténès.
Evoquant les infrastructures routières, la
wali a affirmé que les travaux de la pénétrante
de Ténès débuteront cette semaine ; ils ont été
confiés à une entreprise portugaise et une entreprise locale qui n’est autre que l’ETRHB
Haddad. En matière d’habitat, M. Boucetta a
indiqué que 17 500 logements sont en
construction. Un problème persiste, note-t-il,
celui des terrains fonciers devant abriter les
programmes d’habitat. Le wali fait remarquer
que les logements seront affectés à leurs bénéficiaires dès que le taux de réalisation atteint 60%, ajoutant que dans trois mois, plus
de 3 000 logements seront distribués.
Les heureux bénéficiaires se frottent déjà
les mains pour recevoir les clés, les clés du
bonheur. C'est sur cette bonne nouvelle que le
wali terminera son intervention devant les
gens de la presse locale qu'il invite à plus de
professionnalisme en vérifiant la véracité de
l'information auprès de qui de droit, et annonce que la porte de son bureau reste ouverte
à la presse pour mieux informer le public.
Compte-rendu de K. Ali Elouahed
annuLation de La Liste des 40 Logements Lpa à sendjas (ChLef)
Les ex-bénéficiaires crient à l’injustice
«
P
our des raisons que ignorons tous,
la liste des bénéficiaires des 40 logements LPA dans laquelle nous figurions dès le début et conformément à la
règlementation en vigueur, a été annulée de
façon énigmatique ! L’on se demande pourquoi nous a-t-on écarté de cette liste ?», s’interrogent
les
représentants
des
ex-bénéficiaires de ce type de logements à
Sendjas, à 15 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Chlef.
Ces protestataires que nous avons rencontrés cette semaine ont également expliqué,
toujours dans le même cadre, que la liste en
question avait été établie avec l’accord de
l’ancien chef de la daïra de Chlef et en présence d’un huissier de justice mandaté à cet
effet, avant d’être définitivement approuvée
par le wali. «La même liste a été transférée ensuite vers les services de la direction de l’Habitat pour finalisation de la procédure
administrative exigée en la matière et ce, de-
puis le mois de février 2014», ajoutent nos interlocuteurs qui précisent, en outre, que ladite
annulation a été décidée sans leur consentement préalable.
«Contre toute attente, la même liste a été
remplacée par une autre d’une manière que
nous jugeons incorrecte! Et lorsque nous nous
sommes rapprochés du chef de la daïra le 17
novembre dernier pour avoir plus de précisions à propos de cette situation que nous
comprenons toujours pas, ce dernier a tout
simplement fait savoir que c’est suite à une
décision du wali que le changement en question a été opéré à notre insu», indiquent les
mêmes contestataires qui informent, enfin,
que dans la nouvelle liste qui vient d’être établie ne figurent pas les anciens souscripteurs
qui doivent représenter les 70% de l’ensemble
des bénéficiaires, comme cela a été fait dans
le chef-lieu de la wilaya pour le même type de
logements.
A. Hakim
port de ténès
La halle à marée tarde à ouvrir ses portes
E
ntièrement achevée et comportant
toutes les commodités nécessaires,
la nouvelle halle à marée d’une surface de 500 m², implantée au sein même du
port de pêche de Ténès, tarde à ouvrir ses
portes. Elle a été inaugurée par le ministre
de la Pêche et des Ressources Halieutiques
en mars 2013. Depuis, ses portes demeurent
toujours fermées au grand désarroi des pêcheurs et des mandataires qui déplorent
cette situation. Certains d’entre eux imputent cette situation au nouveau directeur de
l’EGPP de Ténès qui, disent-ils, «ne fait
rien pour y remédier et surtout de répondre
aux préoccupations des gens de la mer». Il
faut savoir qu’une halle à marée joue un
rôle capital dans la gestion des prises de
poisson. En effet c’est à ce niveau-là que le
poisson est réceptionné, trié, mis en bacs,
mais surtout contrôlé sur le plan sanitaire et
commercial. Selon le directeur de la Pêche,
«cet espace offre la possibilité de contrôler
le poisson tant sur le plan qualitatif que
quantitatif par les services compétents.»
Il faut savoir que la halle à marée, plus
communément appelée «criée», est le lieu
de première mise en marché du poisson
lorsqu'il est débarqué dans le port de pêche
et sa vente s'effectue à la criée, au plus offrant, une tradition qui remonte à l'Antiquité.
Bencherki Otsmane
8
Numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
actuelles
ses dettes s’éLèvent à 5 miLLiards de centimes
la ferme pilote «si tayeb»
face à ses créanciers
La ferme pilote Si-Tayeb, dont sa superficie empiète sur deux communes, en l’occurrence Sobha, avec 700 hectares, et Ouled-Fares,
avec 86 hectares, créée par décret ministériel numéro 213 du 14 mars 1993, a été gérée par la direction des services agricoles jusqu’en
2003, date à laquelle elle fut reversée à l’OAIC.
L
a ferme pilote Si Tayeb
emploie aujourd’hui une
quarantaine de personnes
dont trois ingénieurs agronomes.
Si la vocation principale de cette
ferme est la production de la semence céréalière avec 505 hectares de terre emblavés pour la
campagne agricole 2014/2015,
l’arboriculture figure aussi parmi
le plan de charge de cette unité
agricole. On y trouve les agrumes,
les poiriers, les néfliers, les oliviers et enfin les grenadiers. La
production céréalière (semence)
est cédée à l’OAIC tandis que
celle des arbres fruitiers elle est
vendue aux enchères.
Contacté par nos soins lors de la
tenue des portes ouvertes organisées du 19 au 23 novembre dernier
par la caisse régionale de mutualité agricole (CRMA) de Ténès et
Chlef, M. Nourredine Benaï, directeur de cette unité agricole,
nous a dressé un tableau assez
sombre de cette ferme censée donner la meilleure image et l’exemple de ce qui se fait le mieux dans
le domaine agricole. M. Benaï, qui
dirige cette exploitation agricole
NourrediNe BeNaï,
directeur de la ferme
pilote si tayeB
depuis 2009 est très explicite : «En
2009, j’ai hérité d’une situation
catastrophique avec des créances
de l’ordre de 13 milliards de centimes notamment avec des salaires
impayés, des dettes envers la So-
nelgaz, la CNAS (2,6 milliards de
centimes) et enfin la CCLS pour
les semences (5,7 milliards de
centimes.» Et de continuer : «L’urgence était de définir un plan de
charge qui nous permettrait de
nous soustraire du poids de la
dette, et c’est ainsi que nous avons
réussi à réaliser en l’espace de
quatre ans des résultats positifs
puisque, au 31 décembre 2013,
celle-ci est retombée à 5 milliards
de centimes.»
Malgré les problèmes qu’il se
doit d’affronter, M. Benai demeure optimiste quant à l’avenir
de cette ferme. A ce sujet, il dira
que «contrairement aux autres entités agricoles qui ont vu leurs
dettes épongées en sus de l’octroi
de subventions, notre exploitation
n’a bénéficié d’aucun soutien financier d’où l’appel que je lance à
l’endroit de l’OAIC pour nous
venir en aide afin de répondre au
plus pressant, à savoir le paiement
de la facture d’électricité (100
millions de centimes) des redevances envers la CNAS (500 millions de centimes) et surtout celui
des salaires des travailleurs, impayés depuis 5 mois (400 millions
de centimes). Enfin, nous demandons à avoir les moyens pour exécuter notre plan de charge». Sur ce
dernier point M. Benaï nous a
confié qu’il envisageait de se lancer dans l’élevage des bovins,
dans l’apiculture et dans les cultures maraichères.
Bencherki Otsmane
risques agricoLes et assurances
la crma vulgarise ses produits
L
a vulgarisation des assurances agricoles a été au centre des journées
d'information et de sensibilisation
qui ont été organisées conjointement, du 23
au 27 novembre dernier, par les deux
caisses de mutualité agricole existant au niveau de la wilaya, en l’occurrence celle de
Ténès pour la partie nord et celle de Chlef
pour la partie Sud.
Au dernier jour de cette manifestation qui
s’est tenue sous une grande tente montée en
l’occasion au niveau de la ferme pilote « SiTayeb » située dans la daïra d’Ouled-Fares
où on a noté une affluence assez importante
d’agriculteurs venus de toutes les régions
de la wilaya, des cadres de la direction générale de la Caisse Nationale de Mutualité
Agricole (CNMA), des deux directeurs de
caisse (Ténès et Chlef), du président de la
chambre d’agriculture et des services de la
direction des services agricoles (DSA) ont
tour à tour expliqué à l’auditoire l’impor-
tance et la nécessité de contracter une police d’assurance agricole en vue de se prémunir contre d’éventuels sinistres.
Mme Souraya Mimouni, docteur vétérinaire des assurances animales à la CNMA
d’Alger, s’est attelée à renseigner les éleveurs bovins sur les garanties offertes et les
risques couverts par la Caisse, les modalités
de souscription et de déclaration des sinistres et, enfin, les principales mesures de
prévention. Quant à M. Irbouh, également
cadre à la CNMA d’Alger, ce dernier dira
à l’intention des présents qu’il existe près
de 18 produits commercialisés par la Caisse
a Caisse touchant une grande partie des activité du monde agricole.
Toutefois c’est le volet des modalités de
remboursement qui a été davantage abordé
par les intervenants. Certains agriculteurs
déplorent l’absence d’assurances contre les
pertes de rendement particulièrement pour
les céréaliculteurs exposés aux épisodes de
sécheresse. Autre point abordé par les maraîchers, celui des modalités de souscription d’une assurance contre les aléas
climatiques et surtout celles des remboursements, notamment pour les cultures sous
serre où les vents violents et la grêle causent d’importants dégâts. A l’issue de cette
dernière journée M. Ali Robaïne, directeur
de la CRMA de Ténès, nous dira ceci :
«Ces rencontres s’inscrivent pleinement
dans notre politique de rapprochement avec
le monde rural et notre objectif est de sensibiliser les agriculteurs et les inciter à aller
vers l’assurance ainsi que les informer des
nouveautés qu’élaborent la CNMA ; notre
caisse a confectionné des produits d’assurance destinés exclusivement au monde
rural afin de protéger le revenu de cette catégorie socioprofessionnelle et lui offrir un
cadre de travail serein, afin qu’elle ne se
soucie plus des aléas quels qu’ils soient».
Au sujet des remboursements le directeur
de la CRMA a affirmé que les assurés sont
désormais dédommagés de façon efficace
et rapide, ajoutant qu’ils peuvent désormais
travailler «sans se soucier des risques de sinistres».
Il faut dire que si jadis l’assurance agricole était une dépense inutile, aujourd’hui,
de plus en plus de fellahs ont recours à cette
institution (CNMA) pour se prémunir des
sinistres qui peuvent survenir au niveau de
leurs exploitations agricoles.
Bencherki Otsmane
La popuLation s’est vainement débattue pour sa déLocaLisation
le projet de cet à rouaïchia (ténès) maintenu
L
e centre d’enfouissement technique
(CET) ou décharge contrôlée, sera
bel et bien réalisé, comme prévu, à
Rouachiya, dans la commune de Ténès, a
affirmé le wali de Chlef, M. Aboubakr Essedik Boucetta lors d’une rencontre tenue
au siège de la wilaya avec les représentants
de la presse locale. Cette mise au point intervient à un moment où certaines associations ont fait montre de leur opposition à ce
projet et réclament son transfert vers un
autre lieu. A ce sujet, le wali a rappelé que
la réalisation de ce centre, programmé depuis 2008, répond avant tout à un souci de
préserver l’environnement et que les études
faites ont démontré qu’il n’existe aucun impact sur la nature, ou sur les lointains riverains, contrairement à la décharge actuelle
située à même le bord de la mer, à Mainis,
à d’environ 6 km de la ville de Ténès. Le
wali a également indiqué que ce lieu de
stockage des déchets pour lequel la conception, l’implantation et l’exploitation sont
menées de manière à minimiser l’impact
environnemental et social, recevra uniquement les déchets solides de quatre communes côtières limitrophes à celle de
Ténès.
Il faut dire que le choix d’implantation
d’un CET ou la création d’une décharge
contrôlée a été souvent contesté par les citoyens qu’ils veulent le voir se réaliser ailleurs que sur leur propre commune pour
entreposer. A noter enfin que la réalisation
de ce centre coûtera environ 26 milliards
de centimes, il comprendra des lagunes et
un réseau de drainage et de collecte du liquide provenant de la compression des ordures ménagères et autres.
Bencherki Otsmane
numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
9
éConoMIe
ses CommIssIons ont été Installées le 24 novembre dernIer
La chambre de commerce et d’industrie
du Chélif (CCI) parachève ses structures
L’actuelle assemblée générale de la chambre de commerce et d’industrie du Chélif (CCI du Chélif) a été élue le 10 mai 2014. L’élection s’est
déroulée en deux phases. La première a porté sur l’élection de l’assemblée générale de la chambre et la seconde, qui a eu lieu 15 jours plus
tard, l’a été pour procéder à l’élection d’un bureau composé de 7 membres en plus du directeur de la chambre, membre de droit.
C’
est le 24 novembre dernier que l’assemblée générale de la CCI du
Chélif a procédé, au niveau de l’hôtel
El Hadef, la mise en place des commissions réglementaires, composée
chacune de 7 membres et d’un vice
président, de la chambre de commerce du Chélif. Ce sont six commissions internes, à savoir la
commission développement, investissement et banque qui est présidée
par le président de la chambre, M.
Benzamia Maamar dit Yacine, le
commission fiscalité et finances, présidée par M. Merrah Mohamed, la
commission emploi et formation qui
est présidée par M. Belaïche Mohamed, la commission coopération et
relations internationales, présidée par
Ayache Rachid, la commission commerce et prestations de service, présidée par Khatir Ahmed dit Djamel
et, enfin, la commission promotion
de la production nationale qui est présidée par Sanaa Mohamed. Les repré-
sentants de la chambre de commerce
et d’industrie auprès des instances locales de concertation et de consultation ont également été installés dans
leurs fonctions. C’est à travers ces
commissions qui traitent les problèmes de terrain vécus par les opérateurs économiques, que sont
répercutés les suggestions et avis auprès des commissions nationales de
la CACI qui les étudie au sein de ses
commissions spécialisées avant de
les transmettre à son tour au gouver-
nement pour prise en charge. C’est
donc de l’aptitude de ces commissions à appréhender les problèmes et
à les répercuter que dépend la mise
en place d’outils législatifs et réglementaires performants. La mise place
de ces commissions, après l’assemblée générale et le bureau constitue
donc le parachèvement de l’organisation interne de la chambre. Ces commissions sont donc des organes
permanents de réflexion et d’étude
chargés d’arrêter et de formaliser,
après examen, et après avoir mené les
consultations nécessaires, les avis, les
recommandations et les suggestions
de la chambre sur les questions relevant de leurs champs de compétences. Il est évident que des sous
commissions peuvent être également
crées par décision du président de la
chambre, sur proposition des présidents des commissions techniques et
après avis du bureau, à l’effet de traiter des sujets ou thèmes particuliers.
A. Cherifi
Ils ont dIt :
Benzamia Maamar
dit Yacine, président
de la CCI du Chélif :
«C’est
la
première assemblée qu’on
vient de tenir.
Elle nous permis aux membres de se
rencontrer et de
faire connaissance.
Elle
nous a également permis de
connaitre les
soucis
des
membres de la
CCI.
Nous
avons essayé
de cerner certaines activités
et certains problèmes à travers la création de ces six commissions. Nous avons installé à la tête de
chaque commission la personne qui a le plus
d’aptitude et d’expérience dans le secteur
pour pouvoir appréhender le sujet efficacement. Prenez par exemple la commission
emploi et formation : nous avons des opérateurs qui se plaignent des problèmes rencontrés avec la caisse nationale du chômage
technique et des intempéries (Cacobatph) et
la caisse de sécurité sociale (Cnas). Dans ce
cas, nous avons préféré que le président de
la commission soit quelqu’un qui connait ces
problèmes afin qu’il puisse les maîtriser et
nous avons fait la même chose pour toutes
les commissions. Autre exemple, la commission de la production nationale : nous avons
opté pour les producteurs nationaux, des
opérateurs produisant à l’échelle locale et
nationale. Prenez la commission développement, investissement et banque. Nous la
considérons comme une commission de soutien, d’écoute et de réflexion pour les porteurs de projets d’investissement ou ceux qui
veulent développer leur investissement.
Cette commission que je préside tentera de
trouver des solutions et effectuer un rapprochement entre l’administration et les promoteurs ou investisseurs locaux. Ce sont, en
général, les objectifs qu’on s’est tracés. Nous
avons également installé nos représentants
dans les commissions de recours, à savoir
celles de l’agence nationale de soutien à
l’emploi de jeunes (Ansej), les services des
Impôts, la caisse nationale d’assurance-chômage (Cnac), la Cacobatph, le comité de localisation
et
de
promotion
des
investissements et de la régulation foncière
(Calpiref) et les prudhommes (assesseurs au
tribunal de commerce). Maintenant, il faut
travailler, collecter l’information et proposer
des solutions. Nous devons dans un premier
temps réunir les opérateurs de la wilaya de
Chlef pour avoir une idée de base et établir
un programme de travail et mettre en place
une force de propositions. Nous lançons
donc un appel, par le bais du journal Le Chélif, à tous les opérateurs de la wilaya de
Chlef afin qu’ils se manifestent au niveau de
la chambre et qu’ils laissent leurs coordonnées afin qu’on puisse les joindre rapidement
en cas de besoin. Nous leur offrons notre
soutien et leur disons qu’ils sont les bienvenus à la CCI du Chélif.»
Mohamed Hadef,
second vice-président :
«Nous nous
sommes réunis
pour mettre en
place les commissions de la
chambre
de
commerce et
d’industrie du
Chélif, ce qui
va nous permettre d’appréhender
et
pourquoi pas
influer sur tous
les
secteurs
d’activité locaux, investiss e m e n t ,
PMI/PMI, et
prendre
en
charge les problèmes des adhérents ayant des
problèmes avec leur environnement administratif local, et même national. Nous devons ramener des gens pour investir à Chlef
et même des étrangers, seulement, il y a le
problème du foncier.
Nous avons des dossiers en instance au niveau du Calpiref et attendons depuis plus
d’une année. Nous avons de l’argent et des
idées et nous pouvons également ramener
des étrangers pour investir sur place. Les investisseurs doivent remplir les conditions et
être du métier pour investir dans le domaine
du tourisme. La condition sine qua non est
de disposer du foncier. L’Etat ne doit plus
gérer que les gros projets, il ne peut plus
s’occuper de petites choses. Seulement, il
doit suivre l’investissement pas à pas.
Lorsqu’on donne des milliards de dinars, il
faut mettre en place des structures de suivi
afin que cet argent soit utilisé dans le créneau
pour lequel il a été libéré. Si l’Etat accord à
quelqu’un 100 milliards et vient le contrôler
après qu’il l’ait bouffé, il faut le suivre de
très près à partir du début. Si on a par exem-
ple 10 investisseurs avec chacun 100 milliards, ça fait 1000 milliards. Une structure
de 3 à 4 personnes peut les suivre pas à pas
et l’argent sera utilisé à bon escient. Nous
voulons que l’investissement se fasse sur
place. Si l’on réalisait une bonne infrastructure, les gens n’iront plus en Tunisie ou une
demi-pension avec petit déjeuner, dans un
hôtel 5 étoiles, avec piscine et thalassothérapie, revient à 100 euros. Ici, aussi, ça reviendra à 100 euros, ce qui correspond à
15 000,00 DA. On peut investir pour ce
montant, et ça peut aller jusqu’à 10 000 DA
la chambre en demi-pension et petit déjeuner. On y trouvera toutes les commodités, et
même en hiver, les familles pourront passer
un week-end à 20 000,00 DA. Ce sera la
super forme, et c’est ce qui nous manque.»
Belaiche Mohamed,
président de la commission
emploi et formation :
«Les commissions qu’on
vient de mettre
en place constituent le moteur
de la chambre
de commerce.
Nous allons
donc travailler,
chacun dans
son secteur et
nous
nous
concerterons
au sein de l’assemblée générale. Il y a des
problèmes
avec la Cacobatph, la Cnas
et la Casnos
(caisse de sécurité sociale pour les non salariés). Si nous
prenons par exemple la Cacobatph, nous cotisons pour la prise en charge des intempéries. Seulement, nous devons introduire à
chaque arrêt une déclaration dans les 24
heures. Seulement, pour avoir cette déclaration, il faut payer les services de la météo et
ça revient cher. Nous avons demandé l’introduction d’une déclaration mensuelle qui indiquerait tous les arrêts du mois, mais la
Cacobatph a toujours refusé. Si je dois absolument ramener la déclaration, je préfère
payer mes employés parce que ce que je
paye d’un côté est l’équivalent de ce je paye
de l’autre côté. Il y a également l’inspection
du travail, n’importe qui peut déposer plainte
contre nous, même s’il ne travaille pas chez
nous, il lui suffit de connaitre votre nom et
votre entreprise, et il n’est pas obligé de pro-
duire une pièce prouvant la relation de travail. Comme la justice penche toujours du
côté de la partie faible, il obtient gain de
cause et une fois, Dieu m’en est témoin, j’ai
payé 25 millions à un individu qui n’a jamais
travaillé dans mon entreprise. Autre chose,
les employés arrêtent de travailler sans crier
gare, ni aviser l’administration. Ils n’acceptent pas de signer des contrats.»
Khatir Ahmed dit Djamel,
président de la commission
commerce et prestations de
services :
«En ce qui
me concerne,
je suis commerçant de
père en fils et
j’essaie
de
préserver les
intérêts
du
commerçant.
Depuis que je
me rappelle,
les droits du
commerçant
sont violés.
En
effet,
n’importe
quel passant
peut provoquer la fermeture
d’un
magasin, s’il
le désire. Un
exemple
:
quelqu’un
entre dans votre magasin et demande n’importe quel produit, un morceau de fromage
rouge par exemple et le ramène chez lui.
Vous savez que les gens ne connaissent pas
la conservation. Même les commerçants ne
savent pas le faire et au niveau de l’importexport, c’est le massacre. Lorsque la marchandise arrive au port, il la met dans un
dock, à l’air libre, sans se soucier des problèmes de température. Lorsque la marchandise arrive chez le grossiste, puis au
demi-gros, et enfin chez le détaillant, l’emballage est bon, mais le produit intérieur est
touché par la moisissure. Le consommateur
prend la marchandise, puis au bout de deux
jours, il la ramène au commerçant. Le fromage également est ouvert après l’achat et
est placé dans le frigidaire. Non consommé,
il est touché par l’air, les bactéries et noircit
et moisit. Le client revient après deux jours
et demande le changement sinon c’est la
plainte. Au commissariat, c’est le PV, et au
niveau de la justice, c’est la galère.»
Propos recueillis par A. Cherifi
10
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
HOMMAGE
Mohamed Chenoufi
organisateur des manifestations du 27 février 1962 à Ouargla :
«Il fallaIt que la populatIon
dIse non à la partItIon
de l'algérIe»
N
ous avons appris avec
stupeur et consternation
le décès, ce dimanche,
du moudjahid Mohamed Chennoufi, en son domicile, à Blida,
des suites d'une longue maladie. Le Chélif a eu l’insigne honneur d’interviewer ce résistant
hors du commun qui a réussi un
exploit extraordinaire à la veille
de la signature des accords
d’Evian : soulever les habitants
des régions du sud, particulièrement les Ouarglis, pour qu’ils disent non à la partition de
l’Algérie. Les événements du 27
février 1962 –c’est d’eux qu’il
s’agit- ont été d’une très grande
portée politique puisqu’ils ont
permis à l’Algérie naissante de
récupérer l’intégralité de ses
territoires. Le colonialisme entendait maintenir sous sa tutelle
les régions du sud, dans le
cadre d’une pseudo-république du Sahara entièrement
inféodée à la France, ce que
les négociateurs du FLN n’ont
jamais accepté. L’opération
menée de main de maître par
Chennoufi a eu pour résultat
non seulement d’ôter toute légitimité aux caïds, bachaghas et
autres chefs de tribus ralliés à la
France mais aussi et surtout de
conforter les thèses des négociateurs algériens dont le souci
premier était de libérer le pays
A
Oued Souf, la révolution a débuté en
1955. Il y avait des militants comme
Taleb Larbi, Hama (…) qui, à cette
époque déjà, avaient constitué des groupes
armés et mené des batailles dans les sables de
Oued Souf. Cependant, ils n'ont pu poursuivre le combat. En 1956, ils étaient coupés du
reste de la révolution. Ceux qui sont restés vivants sont entrés en Tunisie. Cela a fait que
l'organisation révolutionnaire dans cette région ait été rattachée à la Zone 6, dont dépendaient Tebessa, Souk Ahras et les zones
situées à la frontière algéro-tunisienne. Autrement dit, ils n'étaient pas rattachés à nous,
c'est-à-dire à Meghaier, Djamaâ et Touggourt
quand je suis arrivé dans la région.
A Ouargla, il n'y avait pas eu d'actions militaires de l'ALN-FLN contre des cibles françaises. Il y avait par contre des individus qui
étaient en relation avec l'organisation, ces militants avaient des contacts à Biskra, Boussaâda, voire Alger… tout dépendait de leurs
contacts et relations.
Lorsque j'ai occupé les fonctions de mouhafad de Ouargla après l'indépendance, des
habitants de Mekhadma (quartier à la périphérie nord-ouest de Ouargla) m'ont montré
un endroit où 3 moudjahidines ont trouvé la
mort… Moi, je n'ai pas eu connaissance de
cette affaire, les trois chahid sont certainement venus avant moi."
Goumiers, méharistes, militaires
et nomades suspicieux !
"C'est le 17 novembre 1961 que nous
avons reçu l'ordre de nous diriger vers Ouargla. Nous étions cinq moudjahidine à avoir
été désignés pour cette mission. En principe,
je devais prendre une direction et Si Mohamed Dehane une autre. Nous avons pris le départ de M'haïssar, un endroit situé près de
Doucène, du côté de Ouled Djellal. C'est Si
Mohamed Dehane qui a écrit ces lignes sur
un bout de papier qu'il a collé sur la photo.
Retenez bien son nom, ce moudjahid est
tombé au champ d'honneur 7 jours avant l'entrée en vigueur cessez-le-feu, soit le 13 mars
1962. Donc, de Doucène, on est parti vers
Oued M'zi, qui passe par Laghouat et se jette
dans le chott Melghigh. Sur les berges de ce
cours d'eau, il pousse beaucoup d'arbres de
l'espèce "r'tem."+ Dans un bosquet, les éleveurs ont creusé un puits de parcours, et dans
ce puits, il y avait presque à fleur d'eau une
excavation creusée par des moussebilines
qu'ils utilisaient comme cache. On mettait devant l'entrée des branches pour la camoufler.
La nuit, nous sommes entrés à 5 dans cette
cache pour dormir et, au lever du jour, vers
9h du matin, les éleveurs ont commencé à
puiser l'eau pour abreuver leur bétail.
Le niveau d'eau n'était pas important, il faisait à peine 30 à 40 cm. Une fois qu'il a
baissé, l'odeur de la vase a envahi la cache.
tout entier de l’emprise française.
De son vivant, Si Mohamed
Chennoufi ne s’était jamais
vanté de ses faits de guerre.
Djoundi discipliné, formé à
l’école de l’ALN, il a vécu de
manière humble. Très discret, il
s’est rarement adressé à la
presse. C’est grâce à quelques
moudjahidine qu’il a connus à
Ouargla que nous avions pu
décrocher cet entretien que
nous avons publié en exclusivité dans notre édition du 19 au
25 février 2014 (Le Chélif n° 11).
Nous le publions une fois encore pour lui rendre hommage.
A. L.
Si Mohamed Dehane, que Dieu ait son âme,
Si Ali Arif, (il vit toujours du côté de Sétif),
n'ont pu supporter cette odeur. En principe,
on ne devait sortir de notre cachette qu'après
la tombée de la nuit, mais nous étions obligés
de remonter à la surface à cause des odeurs
pestilentielles. Ma montre indiquait 14h.
Nous avons marché un peu avant de bifurquer
vers l'oued qui passe par El Merara, une localité qui dépendait à l'époque d'El Meghaier.
Nous avons remarqué des traces de pas de
soldats français. El Merara était réputé pour
abriter de nombreuses unités de goumiers ;
ils étaient plus nombreux que les soldats français. L'armée française s'appuyait beaucoup
sur les goumiers et les méharistes arabes dans
les régions du Sahara pour traquer les unités
de l'ALN.
Lors de notre progression, nous avons
trouvé une tente de nomade, mais son propriétaire n'a pas voulu nous prêter la moindre
aide. Nous lui avons demandé de l'eau, il a
refusé de nous en donner ; nous lui avons demandé du pain, il a fait la sourde oreille. Il n'a
pas cru que nous étions des moudjahidines. Il
avait peur et il pensait que nous étions des
goumiers qui se faisaient passer pour des
djounouds de l'ALN.
Cet incident, bien que mineur, nous a fait
comprendre qu'il nous était impossible de
poursuivre notre marche à cinq dans cette région hostile. Nous avons donc décidé que
Mohamed Dehane et Si Arif retournent vers
notre base. Je suis resté avec Othmane Hamdi
et Naâmi Mensoul.
Nos deux compagnons d'armes sont donc
revenus à Doucène. Mohamed Dehane est
tombé au champ d'honneur au cours d'un accrochage avec l'armée française, du côté de
Sidi Khaled d'où il était originaire. Il était
avec un fidaï réputé qu'il m'arrivait parfois
d'envoyer en mission jusqu'à Alger ; il s'appelle Brahim Gasmi. Ils sont morts tous les
deux le 13 mars 1962. Si Othmane Hamdi, il
est d'El Hadjeb, du côté de Ghamra ; tandis
que Naâmi Mensoul, il est des Ouled Harkat,
du côté de Sidi Khaled, près de Ouled Djellal.
C'était notre courrier au maquis et notre responsable, ici, à Touggourt et El Meghaier. Il
est mort en 2010.
Donc, après nous être séparés, nous avons
repris notre marche vers le sud. Mais on ne
savait plus comment procéder car nous
n'avions aucun contact à Meghaier et Djemaa
pour y pénétrer. Nous avons quand même
poursuivi notre route et avons trouvé une seconde tente de nomade. C'est quelqu'un de
Ouled Naïl ; il s'appelle Messaoudi Lamri.
Ses fils Tidjani et Ahmed vivaient avec lui.
Ce sont eux qui nous ont reçus. Le soir, ils
nous donnaient à manger et nous dormions à
côté de leur tente mais, dans la journée, nous
devions nous débrouiller pour ne pas être repérés par les avions de reconnaissance et les
patrouilles de méharistes et de
goumiers. Comment ? On creusait
des trous dans les monticules de
sable qui s'amoncellent sous les arbustes plantés par les nomades. Ces
arbustes leur servaient de haies pour
protéger leurs tentes du vent de la
steppe. C'était le seul endroit où l'on
pouvait se camoufler car, ailleurs,
c'est le plat total. Mes deux compagnons avaient rejoint avant moi les
rangs de l'ALN, j'ai fait leur connaissance durant cette mission. Mais ils ne
me laissaient même pas creuser mon abri
tellement ils me respectaient. Que Dieu
aient leur âme. Nous avons donc continué à vivre de la sorte, camouflés le
jour, circulant la nuit, mais il nous fallait, cependant, trouver au plus vite un
moyen de pénétrer à Oued Righ,
notre destination. On ne pouvait rester indéfiniment dans la nature, nous
devrions être en ville. Une occasion
inattendue s'est présentée à nous :
le pèlerinage des nomades à la
zaouia Tidjania de Temacine. Ces
pèlerins montaient des dromadaires et des ânes ; certaines de
leurs bêtes étaient chargées de
bois. Nous nous sommes mêlés
à la caravane et sommes arrivés
jusqu'à la petite ville de Temacine, vers le 24 novembre, soit
7 jours après notre départ de
M'haïssar.
Là, nous sommes entrés
en contact avec Sidi Ahmed
Tidjani, le chef de la
zaouia. Sidi Ahmed était
en contact depuis longtemps avec la Révolution,
il était ravi de nous recevoir chez lui. J'ai expliqué à Sidi Ahmed que
nous n'avions pas où
aller et que nous devions, à partir de la
zaouia, revoir l'organisation de la résistance dans la région de Oued Righ. Il était
tout à fait d'accord avec nous."
n n n
«Je suis revenu voir cheikh ahmed tidjani
pour lui annoncer que l'organisation du fln
existait désormais dans toute la région de
oued righ et qu'il nous fallait organiser des
manifestations.»
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
HommAge
Au Frère Si Laïd n° 7,
Après le salut national, je vous transmets
ces directives auxquelles vous devez accorder
une grande importance. Et vous devez informer l'ensemble des citoyens pour qu'ils participent à des manifestations le 27 février 1962
à 8h du matin, pour qu'ils expriment à travers
elles que le gouvernement provisoire de la république algérienne est le seul représentant du
peuple algérien et qu'ils scandent que le Sahara est algérien et qu'ils hissent le drapeau
national. Ce moment est favorable et la manière sera comme suit : rassemblez les jeunes
et ordonnez leur de prendre l'initiative, derrière défileront tous les citoyens, femmes et
hommes, en ce sens que la Nation entière attend cette initiative. Grâce à vos sacrifices,
vous lèverez haut la tête de votre pays, vous
lui secouerez la poussière de tous les doutes,
vous dévoilerez les manœuvres coloniales et
vous secouerez ses piliers.
Et le salut. Signé : le lieutenant Mohamed
Chenoufi."
n n n
Sidi Ahmed Tidjani, homme
de foi et militant engagé
"Sidi Ahmed Tidjani nous a installés dans
la "ghadra", l'endroit où lui seul peut pénétrer
avec ses invités de marque. Seul lui, son frère
Sidi Hama et le mokadem de la zaouia, un certain Saïd, étaient au courant de notre présence
dans ce lieu sacré. Il y avait également deux
contacts, l'un appelé Laïd Belaïd, un bel
homme blond, qui s'habillait avec goût, il est
de Ouled Sayah, de la région de Taïbet-Taïbine, il était notre contact avec les militants de
Ouargla, El Hadjirate, etc… Notre mission
consistait à réorganiser et restructurer l'organisation FLN-ALN dans la région de Oued
Righ, qui a subi un sérieux revers après que
les documents en possession du regretté Hachani Nasrat ont été récupérés par l'ennemi. Il
y avait aussi El Eulmi Beleulmi, il est d'El
Aalia, il était notre contact avec les militants
de Touggourt, El Meghaier, Djemaa etc.
Durant cette période, on sortait de la zaouia
et on partait dans les villes de Touggourt, Djamaa et El Meghaier pour réorganiser nos militants. Vers le mois de janvier, j'ai dit à
Cheikh Sidi Ahmed qu'il est vital qu'on parte
à Ouargla où l'on devait obligatoirement réorganiser les réseaux du FLN-ALN.
Aux Trois pitons, "El Bacrat" comme les
appellent les autochtones, au niveau du carrefour menant de Ouargla à Touggourt et Hassi
Messaoud, l'armée française avait installé un
poste de contrôle très sévère, qui filtrait les entrées et les sorties de la ville. Toute personne
entrant à Ouargla subissait un contrôle systématique. Les goumiers étaient chargés de la
besogne sous l'œil vigilant des militaires français. Sans vouloir porter atteinte à l'honneur
des familles de cette ville et des régions du sud
en général, il faut préciser que la seule façon
de se procurer un salaire décent pour faire
vivre sa famille à cette époque, c'était de s'engager dans l'armée française ou de se faire embaucher comme domestique chez les familles
d'officiers. Le pétrole, c'était encore le début
et ce secteur n'employait pas des masses.
Donc, les hommes d'ici s'engageaient dans le
corps des méharistes et des goumiers pour
pouvoir percevoir une solde qui leur permette
de faire vivre leurs familles.
Pour franchir le barrage, Sidi Ahmed Tidjani a fait appel à un homme de confiance, un
certain Laïd Boussaïd, appelé aussi "El caïd
Laïd" pour avoir occupé cette fonction. Je ne
sais s'il est encore en vie. C'est un chaâmbi
respecté par toute sa tribu.
El Caïd Laïd a organisé notre entrée à Ouargla. Il s'est arrangé avec des goumiers de sa
tribu qui devaient être de service la nuit où
nous devions entrer à Ouargla. On était dans
une Peugeot 404, il y avait parmi nous Laïd
Belaïd, Othmane, Naâmi et moi. Avant cela,
il faut préciser que même si l'ALN n'y était
pas implantée, il y avait tout de même plusieurs militants qui étaient en contact avec
l'Organisation, certains étaient en relation
avec les structures de Biskra, d'autres avec
Boussaâda, etc."
«Les turcs, les turcs !»
"Avant notre départ à Ouargla, j'avais pris
contact avec Ahmed Seddiki, un militant de
Béni Thours, et Hama Bahi, de Rouissat. Dès
notre arrivée à Ouargla, nous avons contacté
Ahmed Seddiki. Mais où aller à Ouargla ?
Chez Seddiki ? Dans sa maison avec ses enfants et dans la promiscuité de sa petite demeure ? Ce n'était pas possible. Seddiki nous
a loués une maison à Béni Thours, cette maison appartenait à un habitant du vieux k'sar ;
je ne sais pas s'il est de la tribu des Béni Brahim, des Béni Ouaguine ou des Béni Sissine,
l'essentiel c'est un noir du k'sar. On a occupé
la maison et on y a passé la nuit. Le lendemain
soir, le propriétaire de la maison est venu réclamer le loyer. Seddiki l'a éconduit très difficilement ; il lui a dit que nous étions ses
invités venus de "l'extérieur" comme ils disent
chez eux, il a lui-même raconté que nous
étions saouls et qu'on était avec des femmes.
Il a réussi à l'éloigner de la maison mais, le
lendemain, le propriétaire de la maison est revenu réclamer son dû. Il faut dire que les gens
de cette ville étaient très pauvres. Seddiki lui
a dit de revenir en fin d'après-midi, aux envi-
11
Mohamed Chenoufi et Ali Laïb à Blida
rons de la prière du "maghreb", juste avant la
tombée de la nuit. Il est donc revenu comme
convenu, il est rentré dans la maison et nous a
trouvés, Othmane et moi, habillés en tenues
militaires de l'ALN. Ébahi, il a commencé à
crier : "Etork, etork, yahya etourk" (les Turcs,
les Turcs, vive les turcs…"
Nous lui avons dit de façon autoritaire et sévère que nous n'étions pas des Turcs. "Nous
sommes des djounouds de l'armée de libération nationale", lui ai-je répété plusieurs fois.
Nous avons compris quand il nous apostrophé
ainsi que les gens du k'sar n'avaient pas eu
écho de la révolution, sept ans après son déclenchement. Parmi ces gens, il y a des fellahs
qui exploitaient des parcelles de terre dans la
palmeraie, mais la grande majorité travaillait
chez les militaires comme domestiques. Ce
n'est pas pour les diminuer ou porter atteinte
à leur dignité, mais tout Ouargla était occupé
par l'armée française et ses officiers avaient
besoin de cuisiniers, de domestiques, de jardiniers, de gardiens chez eux. Comment voulez-vous qu'ils entendent parler de la
révolution ? Ils n'écoutaient ni "Sawt El Arab"
ni "Sawt El Djazaïr". Ce n'est pas comme chez
nous au nord. La plupart de ces gens écoutaient "sawt el bilad." Et pourquoi ils disent "
Etork " (les Turcs), parce que c'est une question d'islam, dans leur subconscient, ils
avaient entendu dire que les Turcs allaient libérer l'Algérie…
J'ai convaincu ce compatriote en lui expliquant qui nous étions et contre qui nous nous
battions. Après mon intervention, il a refusé
d'encaisser le prix du loyer mais je l'ai forcé à
l'accepter. L'entrevue terminée, nous avons
quitté la maison pour nous installer chez un
autre militant. Nous avons décidé de changer
régulièrement de domicile et de ne jamais passer deux nuits successives dans la même maison. Pour ce faire, nous faisions appel aux
notables des tribus et des fractions de tribu.
Nous nous réunissions avec eux et, à la fin,
nous mettons sur pied une commission, un comité. C'est ainsi que nous avons pu reconstituer l'organisation.
Lors de ces réunions, nous demandions à
être hébergés par un des membres du comité.
Pratiquement, nous en avons installé un dans
chaque fraction de tribu. Nous avons étendu
le travail d'organisation jusqu'à N'goussa, Aïn
Beïda, Mekhadma, Beni Thours… Il n'y a que
le k'sar que nous n'avions pu pénétrer. Nous
avions peur de ses occupants. Même nos militants locaux tels que Seddiki Ahmed et
Hama Bahi craignaient les habitants du k'sar
du fait que la plupart d'entre eux travaillaient
chez les militaires français. En plus, sur le
plan social, ils n'étaient pas entièrement intégrés au reste de la population.
Le travail d'organisation avançait très bien
à Ouargla mais j'ai dû retourner pour quelque
temps à Meghaïer et Djamaâ pour parfaire
l'organisation dans ces villes. Je suis revenu
voir cheikh Ahmed Tidjani pour lui annoncer
que l'organisation du FLN existait désormais
dans toute la région de Oued Righ et qu'il nous
fallait organiser des manifestations. "Mais
comment procéder ?", a-t-il dit."
La République du Sahara
a vécu !
"Je vous rappelle qu'en 1957, la France a
adopté une loi séparant le Sahara du reste de
l'Algérie. Le Sahara algérien devait devenir
une partie du grand Sahara qui englobe le
Tchad, le Mali, le Niger et la Mauritanie. La
Tunisie et le Maroc avaient obtenu leur indépendance et ne voulaient pas entrer dans cette
confédération. La France a désigné par ailleurs un ministre du Sahara. On l'a appelé "loi
sur l'organisation commune des territoires sahariens." Un décret est venu par la suite séparer le Sahara algérien en deux départements :
la Saoura, à l'ouest, et les Oasis, à l'est. A la
tête de chaque département, le gouvernement
français a désigné un officier supérieur, un général. A la tête des communes et des sous-préfectures, elle a installé soit des officiers soit
des fonctionnaires.
A Ouargla, il y avait un certain "Ergolin",
c'était l'administrateur de Ouargla, un militaire
dont je ne pas connais le grade. L'essentiel, le
gouvernement du Sahara était présidé par
Hamza Boubekeur. Il y avait aussi Sidi
Ahmed Tidjani, le caïd Laïd, Senouci (il était
à El Merara), il y avait aussi cheikh Bayoud,
à Ghardaïa, Doudou à Berriane, le colonel
Merad à Laghouat…
J'ai dit à Cheikh Tidjani qu'il me fallait entrer en contact avec les notables de Touggourt,
El Merara, Ouargla et El Oued pour leur dire
de ne pas se rendre complice du projet colonial de partition de l'Algérie. J'ai pris contact
avec l'ensemble de ces gens, et je les ai rencontrés chez cheikh Tidjani. Sauf Hamza Boubekeur qui a refusé de venir. Il a prétexté que
l'administrateur Ergolin n'a pas voulu le libérer. Il lui aurait dit : "là où tu te déplaces, les
CRS iront avec toi." J'ai demandé à cheikh
Tidjani si jamais Hamza Boubekeur venait ici,
accompagné des CRS ou de la Légion étrangère, est-ce que sa garde rapprochée va l'accompagner partout dans la zaouia. Cheikh
Tidjani a dit non, jamais. Car il est des lieux
que personne, sauf le cheikh, n'a le droit de
fouler. Je lui ai dit : "Alors, demande-lui de
venir". Mais Hamza n'est pas venu, je ne sais
si l'administrateur lui a refusé le déplacement
ou si c'est lui qui ne voulait pas venir, l'essentiel est qu'il n'est pas venu.
Il y avait Si Rachid Saïm, que Dieu ait son
âme, il était à Ghardaïa et il devait prendre
contact avec Cheikh Bayoud et d'autres notables du M'zab. Je ne sais pas ce qu'il a exactement fait de son côté.
Par hasard, notre manifestation allait coïncider avec l'arrivée de l'envoyé spécial du gouvernement français à Ouargla. Ce haut
responsable devait revenir à Paris avec une
déclaration signée par l'ensemble des notables
sus cités affirmant qu'ils s'opposaient au FLN.
Nous avons décidé que la manifestation se déroule le 27 février, à 8 heures du matin. Voici
le contenu de ma lettre au frère Si Laïd :
"République Algérienne",
" Front et Armée de Libération nationale algériens - wilaya 6, Zone 4, région 4" :
Or, le soir du 26 février, j'ai reçu une information que l'envoyé spécial français allait se
réunir le lendemain, 27 février, avec la fameuse instance formée de notables mais qu'il
ne pourrait être à l'aéroport de Ouargla qu'à
13h.
Nous avons alors adressé l'ordre écrit aux
14 responsables de notre organisation dans la
région de Ouargla de faire venir la population
au souk comme convenu à 8h, que les gens
fassent sembler de continuer à faire leurs emplettes, de ne pas quitter les lieux comme d'habitude vers midi et, à 13h, déclencher la
manifestation. Les lettres sont parvenues à
destination et les responsables de l'organisation ont transmis la population de la nouvelle
directive.
A 13h, la manifestation a commencé. Les
drapeaux se sont levés, le chant national a été
entonné. L'avion du ministre français venait
d'atterrir. Je ne sais pas qui c'était, Louis Joxe
en personne ou Max Lejeune. L'essentiel, c'est
qu'il est reparti aussitôt sans s'être rendu en
ville. C'était une manifestation très importante. Il y a eu beaucoup de martyrs. Certains
rapportent qu'il y a eu des accrochages armés
avec les militaires français, ce que je réfute car
nous n'avions pas d'armes. Je ne sais pas non
plus si des français sont morts.
Le jour de la manifestation, j'étais avec mes
deux compagnons d'armes à Ouargla. Bien
que nous ayons passé presque deux mois à
Ouargla parmi les membres de l'organisation,
et que nous avions confiance en eux, ces derniers ont décidé de ne pas nous loger chez eux
ou chez leurs proches de peur d'un ratissage
de nuit. Les responsables ont préféré que l'on
passe la nuit dans la maison d'un militaire algérien, un sergent-chef qui manifestait beaucoup de sympathies pour la cause nationale.
Je crois qu'il est toujours en vie."
12
Numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
HistoiRe
El Hadj aboura rEviEnt avEc dE nouvEaux témoignagEs
«Je n’ai fait que mon devoir,
et c’est grâce à ces gens
que J’ai réussi pas mal d’actions»
Malade et épuisé, El Hadj Aboura reste néanmoins serein dans la douleur. Il a décidé de briser le silence et pour cela, il n’hésite pas
à «torturer» sa mémoire afin de lui soutirer le souvenir de ceux qui ne sont plus de ce monde et qui furent ses compagnons d’armes.
Il tient à leur rendre hommage en énumérant avec précision les actions qu’ils ont menées ensemble. Il revient également sur le
célèbre attentat ayant coûté la vie au sanguinaire Boyer en livrant pour la première fois des informations inconnues de la majorité
des Chélifiens.
A
«
vant de commencer, je
dois dire que la mémoire me fait parfois
défaut et il m’arrive d’oublier des
noms de proches, des dates qui me
sont pourtant chères et des lieux
que j’ai foulés jour et nuit. Toujours est-il qu’il y a des personnes
dont je me souviens très bien en
dépit de mon âge. Ainsi, serait-il
ingrat de ma part de vous parler de
mes exploits en omettant de les
citer tant leur apport à la révolution
reste incommensurable. En ce qui
me concerne, je dois avouer que
c’est grâce à ces gens, inconnus
malheureusement de la majorité
des Chélifiens, que j’au pu réussir
pas mal d’actions. Que le lecteur
sache donc que si j’ai décidé de
parler, ce n’est ni pour régler des
comptes ni moins pour chercher
gloire et reconnaissance. Dieu
merci, à mon âge je n’ai besoin ni
de l’une ni de l’autre. Je n’ai fait
que mon devoir. Je juge seulement
impératif d’éclairer les Chélifien
sur un pan entier de leur Histoire
qui risque malheureusement de
disparaître si jamais des témoins
directs venaient à quitter ce monde.
Renseignements et
liaisons et collecte de
fonds
Comme je l’ai déjà précisé dans
une précédente déclaration, j’ai été
chargé de créer la première cellule
en recrutant tous ceux qui étaient
pétris de nationalisme, et qui pouvaient apporter un plus à la révolution. J’ai donc fait appel à
Dekkiche Miloud que j’ai chargé
de nous procurer des médicaments
vu qu’il était préparateur dans une
pharmacie. Je l’ai reçu avec deux
autres militants, El Ghoulem Belgacem et Bibi Mohamed (footballeur à l’ASO Chlef), à Medjadja,
chez Chaïb Eddour dit Mohamed
Boucherdid. Arfi M’hamed, quant
à lui, était collecteur de fonds, et Si
Mohamed Barigou, surnom qu’il
doit à sa ville natale, (Périgueux,
actuelle Mohammedia, ndlr), gérant d’une ferme appartenant à un
Français qui allait par la suite nous
servir de refuge.
El hadj Tahar, cet autre militant
dévoué à la cause nationale et qui
accepta dès les premières heures de
nous prêter main forte, était chargé
des renseignements et liaisons. Il
nous livra ainsi des renseignements
qui nous étaient d’une importance
capitale vu qu’il pouvait très bien
se mêler à la population sans éveiller le moindre soupçon. El Hadj
Tahar habitait Kouasmia où il avait
une boucherie. Il dut par la suite rejoindre le maquis quand il se sentit
trop harcelé par la police. Je me
souviens également d’un militant
hors pair : il s’agit de Mohamed
Sayeh fils du caïd Abdelkader.
Avant de parler du fils, je dois dire
que le père Abdelkader était un véritable nationaliste en dépit de son
titre et son poste de président de
l’assemblée algérienne. C’était
quelqu’un qui savait très bien ce
qu’il faisait sauf que son combat
avait pris alors une autre forme différente de celle pour laquelle nous
avions opté. En plus de la collecte
de fonds, Mohamed Sayeh s’occupait également des renseignements
et liaisons et ne rechignait jamais à
la tâche si bien qu’il accomplissait
avec brio toutes les missions dont
on le chargeait. Un autre Sayah, dit
Si Bouali, s’occupait lui aussi des
mêmes missions que Mohamed.
El hadj El Madani Ouassama, un
autre nom dont pas mal de moudjahidine devraient se souvenir tant
son apport à la révolution était déterminant. Il était entre autres, ami
avec Mme Gandia chez qui il nous
était possible de nous réfugier pour
commettre des attentats ou se cacher après en avoir commis un. El
Madani a dû rejoindre le maquis
car il état recherché, mais vu son
état de santé (il était diabétique),
les responsables lui ont demandé
de regagner sa maison. La police
en l’appréhendant n’a réussi à lui
soutirer aucune information nous
concernant. El Ouzani Abdelkader
jouait le même rôle qu’El Madani.
Toutefois, il était d’un tempérament fonceur si bien que, malheureusement, il ne tarda pas à se faire
remarquer et appréhender par la
police. Pour ce qui est de Bennettayeb M’hmed dit El Haffaf, je
vous en parlerai lorsque j’aborderai
l’attentat contre Boyer.
Le célèbre attentat
ou l’arbre qui cache
la forêt
Les Chélifiens ne me connaissent que pour avoir abattu l’officier
Boyer, «le sanguinaire». Il est vrai
que, de par son statut et sa triste réputation, l’attentat contre ce commissaire au palmarès macabre a eu
un impact retentissant et a suscité
beaucoup de soulagement au sein
de notre population. Toutefois, il
ne faut pas oublier non plus que
mes camarades et moi avons à
notre actif plusieurs autres actions
aussi importantes les unes que les
autres dans la mesure où elles nous
ont permis de faire subir à l’ennemi
des pertes inestimables.
En effet, une nuit, alors que les
étoiles éclairaient rues et quartiers,
un groupe d’officiers sortait du
mess à 20 h. Ils étaient presque une
douzaine et ils ont emprunté la rue
qui montait vers Bocca Sahnoune
(le mess se trouvait dans l’ancienne
mairie de baraques). Nous nous
sommes alors cachés, mon frère et
ami M’hamed Djouba dit Mohamed El Farsi et moi-même, sous
des arbres puis nous les avons suivis. Plus loin, ils se sont séparés en
se scindant en deux groupes. Nous
avons suivi celui qui montait vers
la cité Ruise. Là, nous les avons
pris par surprise, nous étions face
à face, nous ne leur avons laissé
aucune chance de sortir leurs
armes, alors que nous n’étions
armés que d’une mitraillette et
d’un pistolet. Nous leur avons rapidement tiré dessus. L’action fut
menée avec une célérité qui les a
déconcertés si bien qu’aucun d’eux
ne s’en est sorti vivant. Nous avons
aussi abattu deux grosses têtes, les
nommés Bardo et Solari. Le premier était un grand colon, président
de l’équipe de football (GSO), le
second président du moulin du
Chélif et également président de la
banque Robert de Chlef.
Nous sommes restés pendant
sept mois seuls, Mohamed et moi,
puis vint M’hamed le marocain
que Dieu ait son âme. C’est ce dernier qui a été chargé par Babou,
notre responsable régional, de
commettre un attentat contre le
traître El Graoudji dit Boulahya à
Oued Fodda, et un autre traitre,
gardien d’un passage à niveau, qui
avait refusé d’obéir et de suivre la
grève des huit jours.
Concernant maintenant le commissaire Boyer le sanguinaire, ce
n’est qu’à la troisième tentative
qu’il a été abattu. En effet, nous lui
avions, Mohamed El Farsi et moi,
dressé deux embuscades, mais à
chaque fois, nous le rations. La
première fois, nous avons passé la
nuit chez M’hamed Benettayeb dit
el haffaf (il était coiffeur de métier). Celui-ci habitait juste à côté
du charognard Boyer (il paraît qu’il
trempait son doigt dans le sang de
ses victimes puis le suçait monstrueusement). Le lendemain, nous
sommes sortis de bonne heure,
nous nous sommes mélangés avec
des vendeurs de pastèques, melons
et figues de barbarie et l’avons attendu pendant quatre heures.
Hélas, le criminel n’a pas fait son
apparition et nous avons dû rentrer
bredouille. Nous avons appris par
la suite que ce jour-là, il était sorti
bien avant nous car il y avait une
grande personnalité, un ministre je
crois, en visite à Orléansville. La
deuxième fois, encore rien. C’est
ainsi que j’ai décidé de passer tout
seul à l’acte sans informer les responsables de mes intentions. J’ai
dit alors à mon compagnon : «Demain, dimanche j’irai seul en
ville». Il m’a demandé : «Pourquoi ?» J’ai dit que c’était pour un
petit travail. Je suis allé en ville déguisé en saroual «loubia», une aâmama (chèche) et une blouse de
maquignon. J’ai pris mon vélo et je
cherchais patiemment ma cible.
J’ai commencé d’abord par faire le
tour du marché hebdomadaire car
je savais qu’il y allait ; nos agents
de renseignements nous l’avaient
signalé. Il s’y rendait en effet pour
ramasser sa part chez les joueurs de
cartes. On appelait cela le «barato». Finalement, je tombe sur lui
en reconnaissant sa Vespa. Il était
chez son ami le ferronnier, un Espagnol que je connaissais et me
connaissant à son tour. Boyer était
à l’intérieur. J’ai posé mon vélo
près du garage, et je me suis posté
à l’angle de l’atelier pendant trois
minutes environ. En sortant, ils
m’ont vu. Boyer voulait sortir son
arme, la mienne était déjà dans ma
main, balle au canon, sécurité enlevée et le doigt à la gâchette.
Quand il a réussi à dégager son pistolet de son étui, j’avais déjà tiré
la première balle qui lui a traversé
la poitrine. Là, il a trébuché en arrière et est tombé sur sa moto ; j’ai
sauté sur lui tout en ayant un œil
sur son copain qui est parti en courant vers un groupe de police militaire, je lui ai tiré la deuxième balle
à la tête qui a explosé comme une
pastèque. Le soir, au poste de commandement à Medjadja, à 20h à
peu près, j’ai vu Babou venir.
J’étais tout content de lui annoncer
la bonne nouvelle.
Il m’a regardé d’un air effrayant
et il m’a dit : «Je suis au courant
mais je suis fâché et content en
même temps car on ne tue pas des
bourreaux comme Boyer et Forjet
tous les jours». Babou se trouvait,
en effet, chez Cheikh El Mehdi à
100 m de l’attentat, mais il ne savait pas que c’était moi qui l’avais
commis. Je signale enfin que
concernant les colons, nous pouvions très bien agir seul et prendre
l’initiative de mener des actions armées contre eux sans que les responsables soient directement
informés. Il n’en est pas de même
pour les traîtres. Nous ne pouvions
agir dans ce cas qu’après avoir reçu
un ordre clair et explicite de la part
d’un responsable. A ce moment là,
aucun ordre n’était discutable, et
nous pouvions très bien passer à
l’exécution en ayant la conscience
tranquille.
Propos recueillis par
Mokrane Aït Djida
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
13
14
ENvIRoNNEmENT
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
PArC NATIoNAL DES CèDrES DE TENIET EL HAD
Un éden sur terre
Tissemsilt n'est ni une wilaya balnéaire ni côtière mais un territoire de l'intérieur sur les haut plateaux et disposant
d'un potentiel touristique inestimable.
A
ujourd'hui, nous avons choisi de
vous faire visiter un de ses lieux
privilégiés. Il s'agit du parc national des cèdres de Téniet el Had. Situé à
50km au nord de la ville de l'un des plus
beaux couchers de soleil au monde : Tissemsilt. A 185 km au sud- est d'Alger et 150
km de la côte méditerranéenne, il s'étend
sur 3424 ha dont 1000 ha de cèdres sur les
hautes plaines du Sersou et la vaste vallée
du Chélif.
La biodiversité de la faune et la flore du
parc attire les touristes par tous les temps.
Le parc est irrésistible en toutes saisons,
qu'il ne neige ou qu'il fasse beau, il y a toujours les amoureux de la nature. Les randonnées pédestres sont le meilleur moyen
de découvrir les trésors de ce parc et rafraichir ses poumons d'un air pur et vivifiant.
C'est ainsi que vous découvrirez peut-être
les 65 espèces d'arbres dont 10 locales.
Les visiteurs du parc ne se comptent pas
seulement de la région, mais des familles
entières se déplacent des wilayas avoisinantes telles qu'Aïn Defla, Chlef, Médéa,
Tiaret, voire Alger et Tizi Ouzou.
Les vacances scolaires d'hiver sont très
proches. Il y aura comme d'habitude un véritable rush des familles de divers horizons
pour admirer le cèdre de l'Atlas représenté
par deux arbres centenaires, vous trouvez
facilement ces arbres célèbres à proximité
de la maison forestière sur le sentier qui
monte vers le sommet de Kef Siga. "Sol-
tan" et "Soltana", ce couple de cèdres aux
troncs énormes.
C'est un endroit idéal pour les prises de
vues panoramiques. Alors n'oubliez pas
votre attirail pour photographier ou filmer
des vues imprenables et un paysage à vous
couper le souffle. Les cèdres enneigés de
Teniet El Had n'ont absolument rien à envier à ceux du Liban ou d'Italie. Le chênevert et le chêne-liège ne sont pas en reste.
La faune est également très diversifiée, en
effet, près de 110 espèces, dont 17 mammifères y vivent. Parmi ces derniers, 10 espèces sont protégées. Quant aux oiseaux,
c'est une véritable symphonie de sons et de
couleurs produite par 93 genres dont 25
sont protégés. N'essayez pas de grimper
jusqu'au sommet de Ras El Braret qui culmine à 1787m.
Les monuments historiques et archéologiques importants découverts récemment
dans la périphérie du parc date de l'époque
bubaline qui que vous soyez, un simple touriste qui goutte aux plaisirs de la nature, un
féru d'histoire et d'archéologie, un spécialiste de l'environnement ou un néophyte
amoureux de la nature, vous serez conquis
par ce cadre pittoresque quels que soit le
nombre et les divers voyages que nous ayez
fait. Le spectacle vaut tous les déplacements et les dînettes sur le site sont inoubliables
Dr. Nabil Ali Elouahed
Soltane et Soltana, les époux éternels
L
es gens de la contrée les
appellent "Soltane et Soltana", le roi et la reine. Ce
sont deux arbres d'espèce cèdre de
l'Atlas, le cedrus atlantica, se trouvant à une altitude de 1 170 mètres, dans la réserve naturelle
régionale d'Aïn Antar, dans la
commune de Boukaid, rattachée
administrativement à la wilaya de
Tissemsilt.
Les deux arbres en question,
majestueux et bien entretenus,
contribuent de façon directe à
l'embellissement de la zone. Ain
Antar est riche de cette espèce
d'arbres, la région est appelé aussi
le paradis de l'Ouarsenis. Soltane
et Soltana ont respectivement un
tronc d'un diamètre de 5m et 4m.
Ils sont millénaires, l'âge de chacun d'eux avoisine ou dépasse les
dix siècles, ils comptent parmi les
arbres les plus âgés poussant en
Algérie. La légende raconte que
les deux arbres sont le symbole
d'une histoire d'amour qui avait
été vécue par un homme et une
femme de la région et qui s'était
terminée par leur mariage.
Soltane et Soltana sont devenus
la Mecque des visiteurs qui viennent des quatre coins du pays et
même d'outre-mer pour les
contempler. Ils sont classés
comme étant un patrimoine naturel protégé ; ils représentent en
outre une histoire et une légende
que tout le monde connaît par
cœur ici dans cette région de
l'Ouarsenis.
Pour préserver ce trésor que la
main de l'homme n'a pas encore
dénaturé, l'association "El Ihssan"
Le Chélif, hebdomadaire
régional d’informations
de proximité édité à Chlef
LE CHÉLIF est publié par
«Les Presses du Chélif», eurl - Zone
différée Bt F n 10 - Chlef 02 000
Directeur de la publication :
Ali Laïb
Rédaction :
M. Aït Djida, M. Boudia, A.
Chérifi, M. Ghriss, Larbi H.,
B. Kamel, B. Kiouar, A. Laïb,
M. Nakkab, L. Med
Abdelkrim, A. Zighem
de Bordj Bounaama, en collaboration avec d'autres associations
écologiques, œuvre à encourager
le tourisme dans cette région paradisiaque. Rien ne manque en
effet pour en faire une destination
touristique d'excellence dans la
mesure où les lieux offrent des
vues imprenables sur la région
faite de beaux paysages, de montagnes majestueuses, de grottes,
de stations thermales et de forêts
denses de pins, thuyas, cèdres, genévriers, etc.
Mais pour ce faire, quelques investissements publics sont nécessaires pour encourager le tourisme
local et, en particulier, les classes
vertes pour écoliers, pour faire
aimer à ces derniers la nature et
ses trésors.
Abdelkader Ham
RC : n 02/00-0906487 B12
NIF : 001202090648712
Cpte bancaire :
CPA Agence Chlef : 1234000018913-44
Publicité :
Pour votre publicité, s’adresser
à l’ANEP, 1 avenue Pasteur, Alger
Tél : 021 71 16 64 - 021 73 71 28
Fax : 021 73 95 59 - 021 73 99 19
Tél : 06 62 35 46 98
05 54 75 34 73
Fax : 027 77 83 28
Fax bureau d’Alger
021 38 75 13
E-mail : [email protected]
Impression :
SIA Alger
Numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
15
PATRImoINE
SeS monumentS Sont d'une trèS grande valeur hiStorique
PLAN DE SAUVEGARDE
DE LA VIEILLE VILLE DE TENES
La réalisation du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé de la vieille ville de Ténès a été confiée au
cabinet d'études en d'architecture et urbanisme "Monart", domicilié à Alger, avec la collaboration d'un architecte qualifié des monuments et sites historiques. La réunion, portant sur l'approbation par la commission de wilaya de Chlef de la phase III, à savoir la mise
en place d'un règlement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé de la vieille ville de Ténès, s'est
effectuée le 2 novembre dernier.
2ème partie et fin
L
e titre I du règlement porte sur les
dispositions générales et le champ
d'application territorial du plan qui
s'applique au vieux Ténès qui est classé secteur sauvegardé. C'est un règlement qui fixe,
par le biais de ses articles, les règles d'architecture, d'urbanisme et d'aménagement applicables au secteur sauvegardé. Les
dispositions du plan de sauvegarde et son règlement s'imposent aux particuliers comme
aux personnes morales de droit public ou
privé, sans préjudice des législations et réglementations en vigueur. Elles s'appliquent
à la restauration et la modification intérieure
et extérieure des constructions existantes, à
l'entretien, aux constructions nouvelles, ainsi
qu'à l'aménagement des espaces non bâtis.
Dès son entrée en vigueur, le directeur de
la Culture, en concertation avec le maire de
Ténès, assurera la surveillance de ce dernier
et de tout aménagement qui peut y intervenir
en vue de préserver son caractère architectural et les édifices qui présentent un intérêt et
qui sont répertoriés comme tels.
Tous les travaux à l'intérieur du secteur
sauvegardé, soumis ou non au permis de
construire, sont soumis à une autorisation.
Les dispositions du PPSMVSS de la vieille
ville de Ténès se substituent à l'intérieur du
périmètre du secteur sauvegardé à celles de
tous les autres documents d'urbanisme antérieurs en vigueur. Même les autorisations de
travaux délivrées peuvent être suspendues
lors de la découverte de vestiges archéologiques reconnus, dans les limites du secteur
sauvegardé de la vieille ville de Ténès. La
délivrance de toute autorisation de travaux
est subordonnée à la présentation d'un relevé
de l'état des lieux et, conformément aux dispositions réglementaires de l'urbanisme,
toutes pièces complémentaires nécessaires à
la compréhension et à la définition des projets peuvent être demandées.
Un secteur sauvegardé
de 6 zones
Le territoire de la vieille ville de Ténès,
auquel s'appliquent les dispositions du titre
II du règlement, forme une seule zone désignée par zone classée "Secteur Sauvegardé".
A l'intérieur de cette zone se distinguent 6
zones réglementaires correspondant à des
zones homogènes et à l'intérieur desquelles
s'appliquent certaines règles spécifiques.
La zone homogène n° 1 englobe les parcours structurant la vieille ville de Ténès, à
savoir le parcours d'implantation allant de
Bab-El-Bahr à Sidi Maiza et est située dans
la partie Nord du secteur sauvegardé. Elle
comprend également le parcours de consolidation de Sidi Belabès allant de la place El
Rahba à Bab ElKabla. Elle est composée de
six sous-zones (la Place El-Rahba, le parcours de Sidi Maiza, le parcours Sidi Belabès, l'école des filles, l'ex-place du marché
et l'ex souk). Cette zone homogène est
constituée de plusieurs édifices singuliers
tels que Bab-El-Bahr, les hammams, la mosquée Lalla Aziza, la mosquée Sidi Belabès,
le centre de santé et l'école des filles ainsi
qu'un tissu mixte, dû aux opérations de densification horizontales et verticales ainsi
qu'aux opérations de substitution qu'a
connues la vieille ville pendant sa croissance.. La zone homogène n° 2 est constituée d'un tissu dense à caractère traditionnel,
elle est composée de deux sous-zones, le
quartier Sidi Benaissa situé au centre de la
vieille ville de Ténès et le quartier Sidi Belabès, située dans la partie ouest du secteur
sauvegardé. Cette zone homogène est constituée d'un ensemble important de parcelles
transformées qui portent un témoignage de
l'existence d'un tissu ancien au niveau du
secteur sauvegardé. Elle est ponctuée par
des éléments singuliers bâtis : la mosquée
Sidi Belabès, la mosquée Sidi Benaissa et la
mosquée Lalla Rachda.
La zone homogène n° 3 qui est située dans
la partie nord du secteur sauvegardé. Elle englobe l'extension Bordj-Ibn-Nassah. Cette
partie du Quartier du vieux Ténès est la
conséquence d'une intervention ponctuelle
qui a succédé à la période postindépendance.
La zone homogène n° 4 forme la partie des
jardins. Elle est située dans le côté est du secteur sauvegardé et est composée de deux
sous-zones, la Citadelle et les jardins en état
de ruine, et la mosquée Sidi Maiza avec les
jardins et où la mosquée constitue un monument historique en bon état de conservation
et encore fonctionnelle. La zone homogène
n° 5est formée par les berges de l'Oued Allalah. C'est une zone qui borde l'ensemble de
l'assiette de la vieille ville de Ténès. Elle
ceinture tout le périmètre du secteur sauvegardé et constitue ses abords : Oued Allalah,
le talus et ce qui a persisté du système défensif. La zone homogène n° 6 constitue l'extension du secteur sauvegardé de la vieille
ville de Ténès et forme ses abords du côté
ouest. Cette zone homogène est structurée
par l'unique voie desservant le quartier du
vieux Ténès par la route nationale n°19. La
porte de Bab El Bahr est ponctuée par deux
édifices singuliers datant de la période coloniale, l'école des garçons et la poste. Après
l'indépendance, la zone a connue une urbanisation illicite caractérisée par un système
de bâti non hiérarchisé et ponctuel.
Les dispositions applicables aux diffé-
rentes zones homogènes sont explicitées
dans le règlement sous forme de recueil de
recommandations et d'intentions contraignantes de nature urbanistiques et architecturales de protection et de préservation du
patrimoine bâti. Les règles et servitudes ainsi
définies ne peuvent faire l'objet d'aucune dérogation à l'exception des adaptations mineures rendues nécessaires par le caractère
des constructions, la nature du sol ou la
configuration de certaines parcelles vides.
Les adaptations mineures ne peuvent toutefois être décidées qu'après avis conforme du
directeur de la Culture de la wilaya de Chlef.
Ces dispositions ne font pas obstacle à l'exercice des pouvoirs de police du maire de
Ténès.
Des exceptions
et des compatibilités
Le titre II du règlement porte quand à lui
sur les dispositions applicables aux différentes zones homogènes du secteur sauvegardé avec les prescriptions et les servitudes
qui lui sont définies, Nous y trouvons les variantes d'aménagement, la requalification de
la place El Rahba et la consolidation du parcours. Pour la réinterprétation de l'ex souk et
pour le parcellaire bâti, nous avons la restauration des bâtisses à haut, moyen et faible
degré de permanence. Dans l'ensemble de
cette zone homogène du secteur sauvegardé
de la vieille ville de Ténès, sont admises les
occupations et utilisations du sol de toute nature dès lors qu'elles correspondent et sont
compatibles avec la " fonction habitative
mixte ou aux fonctions urbaines d'un centre
ancien" donnant sur les deux parcours d'implantation, à savoir, notamment, les
constructions à usage d'habitation, d'hébergement hôtelier, de commerce, d'artisanat et
de services. Sont également admis tous les
établissements et équipements à caractère
culturel, cultuel ou éducatif et de loisir sous
réserve que leurs planchers n'excèdent pas
l'emprise au sol de la parcelle conformément
au plan d'aménagement. Les établissements
artisanaux également, sous réserve que leurs
surfaces planchers y compris le stockage
n'excèdent pas l'emprise au sol de la parcelle.
Sont interdits, sur la totalité du territoire
de cette zone homogène du Secteur Sauvegardé de la Vieille Ville de Ténès, toute
construction, installation, ou aménagement
qui par sa destination, sa nature, son importance ou son aspect est incompatible avec la
vocation, la salubrité et la sécurité de cette
partie aménagée le long des deux parcours
d'implantation, ou avec le caractère architectural et paysager du lieu.
En tout état de cause, le PPSMVSS du
vieux Ténès est un ensemble de prescriptions
réglementaires régissant les qualités architecturales des bâtiments et leur desserte sur
les voies et parcours publics, ainsi que les
dispositions relatives à leur entretien et à leur
restauration. Les monuments et autres lieux
historiques seront pris en charge au titre du
secteur sauvegardé du vieux Ténès, sous la
supervision du directeur de la culture de
Chlef en concertation avec le président de
l'APC de Ténès.
Le secrétaire général, dans une allocution
à la fin de la réunion, admet que la réglementation a été étayée dans cette étude et les articles contenus dans le plan sont assez
restrictifs en fonction de l'objet de l'étude. La
collectivité locale doit faire de cette étude un
livre de chevet qui doit toujours être à la portée de nos responsables locaux en l'occurrence, la commune de Ténès et du directeur
de la Culture de la wilaya de Chlef. C'est un
document à préserver et à enrichir et également à mettre en exergue. Il doit être à la
portée des autorités locales, des bureaux
d'études de la collectivité dans ses différents
secteurs. Même les citoyens doivent apporter
leur contribution. Il faut qu'ils sachent qu'il
y a à Ténès un site préservé auquel l'Etat accorde une importance particulière, pour lequel une étude a été élaborée, validée, et qu'il
va falloir enrichir. Tous les moyens qui peuvent concourir à la vulgarisation de ce site
sont les bienvenus.
Ahmed Cherifi
16
numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
Détente
MotSfléchéS
Mots
croisés
HORIZONTALEMENT
1 - Caprice pas trés sérieux
2 - Endogée
3 - Débarrassé - Gagne-pain de nourrice
4 - Patrie d'Abraham - Crocs pour l'araignée - Dirigeant chinois
5 - Plante à bulbes - Position de comédien
6 - Père de Mireille - Bout de bois
7 - Multitude - Ronge - Largeur pour le tapissier
8 - Mauvais logis pour mauvais romains
9 - Se sustenta le soir - C'est-à-dire raccourci - Star
souvent capricieuse
10- Déclencher - Ferraille japonaise
VERTICALEMENT
Soduku
A - Moitié des régions froides
B - Entretenir en soi - Quatre pour César
C - Déguerpi - Soeur d'Antigone
D - Démontrerai
E - Bien nettoyés - Forme de désert
F - Entrelaça - Forte tête
G - Désinence verbale - Vite avalée
H - Décourage - Bien élu mais trés réduit
I - Fond de bouteille - Enroulement de reptiles
J - Faire vivre - Symbole de blancheur
K - Empêcha d'agir - Considérable
L - Débarassée de son liquide - Il s'arrose au début
Citations
L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seul la lumière le peut.
La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut.
Martin Luther King
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup.
Il enrichit ceux qui le reçoivent sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel.
(Raoul Follereau, «Un sourire»)
SolutionSdeSjeux
numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
17
cuLture
Zakaria Hadj aHmed, cHorégrapHe et danseur du groupe kBs de danse moderne :
«Nous croyons en ce que nous faisons
et c’est là notre force»
Le groupe KBS de danse moderne d’Aïn Defla est en train d’émerger sur la scène artistique nationale. D’ailleurs, il n’en finit pas de
parler de lui puisqu’il vient d’obtenir une consécration lors du festival international de danse moderne d’Alger. Nous avons contacté M
Zakaria Hadj Ahmed, chorégraphe et danseur du groupe KBS qui a bien voulu répondre à certaines de nos questions et nous éclairer
sur ce qu’on entend par danse contemporaine.
Le Chélif : Pouvez-vous présenter votre
groupe à nos lecteurs ? Et que signifie
l’acronyme KBS ?
Zakaria Hadj Ahmed : Je m’appelle Zakaria
Hadj Ahmed, je né le 13 septembre 1990 à Aïn
Defla. J’ai suivi toutes mes études jusqu’au lycée
à Aïn Defla, où j’ai obtenu le bac en 2011. Je
me suis inscrit au niveau de l’université de Khemis Miliana et actuellement je suis en 2ème
année spécialité sport. Notre groupe se compose
de Salah Eddine Bessekri, Oussama Chérif, Khaled Tarchoune, Mustapha Titaouni, Abderzak
Karbouci, Soria Mahmoudi et Hasna Soualah,
tous des étudiants. La dénomination KBS
est «Kill» (tue), «Beats» (Rythme), «Slowly»
(mouvement lent). Nous avons baptisé ainsi
notre groupe parce qu’il possède une certaine résonnance : il y a le silence, le rythme et les mouvements lents.
Peut-on connaitre vos débuts et qui vous a
orienté dans la danse contemporaine ?
En 2004, notre groupe s’initiait aux arts martiaux (kung fu), le théâtre… On se cherchait, on
était là, on existait, on voulait faire pleins de
choses. On avait la patience, le courage et l’endurance mais ce qui manquait, c’était l’orientation. Il n’y avait personne qui pouvait nous dire
que ce sport ne nous allait pas, cette chorégraphie également. Il manquait des personnes
adultes qui pouvaient nous orienter. Finalement,
nous avons opté pour la danse moderne. L’idée
nous est venue de développer à Ain Defla ce
style de danse qui est d’ailleurs à la mode.
C’était en 2007. Nous étions également encouragés par les responsables du palais de la culture.
Au fait, voulez-vous nous expliquer ce
qu’est la danse contemporaine ?
Dans cette danse, les danseurs expriment des
messages à travers des mouvements de l’ensemble du corps. C’est une manière de vouloir exprimer des choses, délivrer des messages, etc…
Le groupe KBS recevant Son prix à aLger
Quelles sont vos participations et titres ?
Au début, nous avons commencé à nous produire à travers notre wilaya (Miliana, Khemis
Miliana, Aribs, Djelida, Ain Defla, El Attaf) pour
voir l’écho que pouvait engendrer ce nouveau
style de danse. Certes, les gens étaient divisés, il
y a ceux qui ne comprenaient pas, mais il trouvait cela intéressant. Par contre, d’autres ne trouvaient pas cela attractif. C’est vrai, il y avait
toujours des gens autour de nous qui ne cessaient
de nous encourager. Alors, nous avons continué parce qu’on croyait à ce qu’on faisait et
c’était cela notre force. On possédait un mental
d’acier, le groupe était également très soudé. Ensuite, c’était à Alger lors du festival international, c’est notre quatrième participation, et nous
avions récolté deux prix de jury, le premier en
2012 et le second en 2014 (classé 4ème). Par la
suite, c’était la Tunisie qui nous a invité et nous
étions classés 1er. C’était grâce à M. Abdelkader
Khimda (lui-même danseur) qui nous a permis
d’être invités à ces fêtes magnifiques. Nous
avons montré notre force, notre persévérance,
notre courage et surtout notre talent et voilà où
nous sen sommes. Nous avons également participé à plusieurs épopées («malhamates»)
conduites par le célèbre comédien Adjaimia et
bien d’autres lors des fêtes et les anniversaires
de l’indépendance et celui de Novembre.
Que pensez-vous de l’avenir de cette
dance ? Rencontrez-vous des difficultés ?
Notre but est de développer cette discipline à
travers toute l’Algérie, la danse contemporaine
renferme beaucoup d’atouts et qualités (sport,
messages et mouvements d’ensembles, développement de l’esprit, etc.). Les difficultés sont
nombreuses mais on est rôdé, rien ne peut nous
arrêter. C’est vrai que les problèmes peuvent
freiner l’élan, la progression et l’enthousiasme
mais on est là et on fait avec.
ZaKaria
Hadj aHmed
Un message à transmettre ?
Nous demandons à l’ensemble des autorités
locales de nous aider et de nous faciliter la tâche
par ce que le challenge devient de plus en plus
difficile à supporter par le groupe tout seul. Nous
demandons aussi à la jeunesse de croire en leurs
possibilités et leurs potentialités qui sont
énormes. Néanmoins, il faut savoir mettre tout
cela en harmonie et attendre le déclic.
Nous avons créé, à cet effet, une
association appelée «Nouvelle génération». Son
but est d’encourager et d’initier la jeunesse à l’apprentissage de cette nouvelle danse et d’éviter
l’oisiveté. Nous demandons de l’aide parce que
nous n’avons pas de salle adéquate pour la danse,
celle où nous nous entrainons est très petite.
Djilali Deghrar
La troupe musicaL «omar BeLmokrani»
un ensemble pour préserver le patrimoine immatériel
N
ombreuses étaient les
troupes théâtrales et musicales qu’a connues la scène
culturelle dans la wilaya de Chlef.
Qui ne se souvient pas de «Abtal
Chlef», «Nas el hikma» et d’autres
troupes célèbres ayant sillonné l’Algérie tout entière. Fortement sollicitées, ces troupes ont marqué de leur
présence plusieurs festivals nationaux, où laissant de bonnes impressions où elles passaient.
La troupe musicale «Cheikh Omar
Belmokrani» est l’une de ces troupes
qui active à nos jours, il suffit d’évoquer le nom Bendenia pour avoir une
bonne idée sur cette troupe. La création du groupe remonte à l’année
1970 ; elle est à mettre à l’actif de
cheikh Bendenia Maamar, surnommé
Ammari Bendenia et son compagnon
flutiste feu Abdelkader Elboudouani.
Le groupe activait dans un premier
temps au niveau de la wilaya de
Chlef, il animait les soirées culturelles et les fêtes, il était sollicité de
temps en temps en dehors de la wilaya.
En 1972, la troupe est renforcée
par le célèbre poète Omar Belmokrani. De par sa réputation, cheikh
Omar a pu faire connaitre le groupe à
l’échelle nationale. En effet, la majo-
rité des poèmes de cet homme de
renom ont été enregistrés, et le premier enregistrement fut en 1972 avec
la maison d’édition «Zed el youm».
C’est à partir de là que la célébrité de
cheikh Ammari Bendenia commence
à se répandre, sa voix de ténor lui
étant un adjuvant.
Le groupe a continué son activité
jusqu’au 1980, puis s’est arrêté brusquement. Les causes sont connues :
le tremblement de terre et la mort du
père spirituel du groupe, cheikh
Omar.Une vingtaine d’années après,
le groupe a repris l’activité avec de
nouveaux éléments. Cheikh Ammari
Bendenia reste le chanteur avec
comme joueurs de flûte, Kaddour Benouadah, Mohamed Hadj Amara et
Kaid Ahmed Ziane à la «derbouka».
En 2002, le groupe a participé au
festival national de la chanson bédouine à Ouled Bassam, dans la wilaya de Tissemssilt. Ce festival,
faut-il le dire, a tenu lieu de concours
où les camarades de cheikh Ammari
avaient pris la première place pour
l’interprétation d’une chanson de
cheikh Omar Belmokrani intitulée :
«B’qaï Beslama ya tadj zaikhine».
Les participations de la troupe ne
se sont pas arrêtées en si bon chemin
puisque, une année plus tard, la
même commune de Ouled Bassam
organise une autre édition du festival
et, comme à l’accoutumée, le groupe
n’est pas sorti les mains bredouilles,
il obtiendra la première place et une
médaille d’honneur. Depuis, c’est le
redémarrage en chapeau de roue pour
la troupe à Bendenia, avec la participation à tous les festivals régionaux
qu’ils soient ou nationaux. La réussite était toujours au rendez-vous. Les
pérégrinations à travers le pays à
l’occasion des fêtes nationales ne
sont qu’une forme de reconnaissance
au groupe.
L’échange culturel organisé par les
directions de la Culture alimente de
manière directe le développement du
groupe qui s’est rendu dans pratiquement toutes les wilayas du pays, à
commencer par Illizi, Tamanrasset,
Tindouf, Oran, Sidi Bel Abbes, il
s’est produit lors du festival culturel
«Tlemcen capitale de la culture
arabe» avec l’office de Riad El Feth...
En plus de toutes ces participa-
tions, le groupe a été l’invité à plusieurs reprises des séances radiophoniques et télévisuelles, la chaine 3 en
2008 et 2009, canal Algérie en 2014
dans une émission intitulée «A cœur
ouvert». Les camarades de cheikh
Bendenia ont été les hôtes de la radio
locale de Chlef à plusieurs occasions.
Les œuvres de la troupe sont nombreuses, on cite entre autres : Un
album en 1976 avec la maison d’édition «Ennachr», un autre en 2002 et
un troisième en 2013 avec la maison
«Elmoustakbel».
Le groupe est toujours en activité
et son objectif primordial est incontestablement de préserver le patrimoine immatériel de la wilaya.
Le chanteur Ammari Bendenia, au
nom des membres de son équipe,
Kaddour Benouadah, Mohamed Hadj
Amara et Kaid Ziane Ahmed dit Elkaid tient à remercier l’éditeur Abdelkader Boussena pour son abnégation
dans la conservation du patrimoine
de la chanson bédouine, sans pour autant oublier les autorités avec à leur
tête le directeur de la Culture pour
son soutien et en particulier notre
hebdomadaire qui est en train de faire
de son mieux pour la préservation du
patrimoine culturel local.
Abdelkader Ham
18
Numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
CULtUrE
le sujet a été traité au Café littéraire par une spéCialiste
La dyslexie de l’enfant
et de l’adolescent en débat
La semaine écoulée, le café littéraire de Chlef, animé par Mohamed Boudia et ses collaborateurs, a accueilli Mme Bouch’îr Habiba,
psychologue et orthophoniste qui a donné une conférence sur la «dyslexie de l’enfant et de l’adolescent». La conférencière devait
expliquer à l’assistance l’origine du mot dyslexie avant d’entamer sa communication sur cette maladie spatio-temporelle dont l’origine
se situe au niveau du cerveau de l’enfant qui n’arrive plus à lire ni d’ailleurs à construire un mot ou une phrase correcte.
Dans un sens, la dyslexie est un
trouble qui perturbe l’apprentissage de l’enfant à la lecture. Les
symptômes peuvent apparaître
bien avant l’âge de 6 ans. Beaucoup d’autres troubles peuvent s’y
associer tel que le trouble de
l’orientation temporelle et spatiale
(confondre la droite avec la gauche
ou bien confondre le haut et le bas,
etc. Un autre trouble se remarque
chez l’enfant par la confusion des
syllabes. Les premiers signes qui
nous guident vers la maladie pourront être le retard du langage, si
l’enfant ne reconnaît plus sa droite
de sa gauche, comme réaliser des
gestes simples inversés (défaut de
latéralité) ou encore le manque
d’attention ou de vigilance sont les
signes
précurseurs
de
la
dyslexie.Lorsque cette dernière a
été découverte au XIXème siècle,
on pensait qu’elle était accidentelle
et ne pouvait toucher que les enfants prématurés ou ceux qui ont
subi un traumatisme crânien. D’un
autre côté, on lui donne une source
génétique alors que ce gêne est
quasiment inconnu des chercheurs.
Il y a des signes annonciateurs dès
le jeune âge, avant même la maternelle comme la difficulté de prononciation, l’inversement des
syllabes, si l’enfant confond les lettres de figures voisines ou les lettres dont la consonance est presque
la même. Des tests ont été mis au
point par des chercheurs de renom
pour la détection de la dyslexie en
bas âge. La dysorthographie est
une facette de la dyslexie et
consiste en la difficulté d’apprentissage de la lecture mais les enfants atteints de dysorthographie ne
présentent nullement un handicap
physique ou intellectuel. Cette dernière peut se démarquer de la dyslexie et apparaître comme un
handicap pour l’enfant seulement
en écriture. C’est un handicap qui
est durable et sa durabilité dans le
temps n’a pas de limite.
Un dépistage précoce
L’enfant atteint de dysorthographie commet des bourdes (fautes),
d’ailleurs même lorsqu’il recopie
un texte, il oublie des syllabes, des
lettres, il peut faire des fautes d’orthographe, de conjugaison ou de
grammaire. Il n’arrive pas à visualiser les mots et si on lui donne un
travail, l’on constate une certaine
lenteur dans l’exécution de ce dernier.
L’aide aux devoirs devrait être
généralisé chez les parents cela
pourrait éloigner cette difficulté
qu’est la dyslexie. Il y a aussi des
troubles relatifs au calcul qui peuvent surgir d’un moment à l’autre
et si les parents, l’école, les psychologues n’aident pas ces enfants
en difficultés, ils se retrouveraient
en retard constant dans leur instruction, ce qui les amènerait à détester et l’école et les études et se
confiner dans une certaine médiocrité qui leur est imposée par leurs
troubles spatio-temporels.
Le dépistage de la dyslexie peut
se faire dès les premières années de
l’enfance. Ce trouble spatio-temporel nécessite une rééducation
continue par l’école, les parents
ainsi que les orthophonistes (psychologues). Quant au dépistage de
la dysorthographie on ne peut le
cerner que vers les classes de fin
d’études au primaire. Des troubles
spatio-temporels peuvent accompagner la dyslexie ou des troubles
de la vision. L’élève peut développer des réactions virulentes par
rapport à son trouble de l’écriture
et lecture. Donc, comme il peut
être agressif, il peut aussi être passif et se désintéresser totalement de
ce que vous voulez lui enseigner.
Pour ceux qui voudront se documenter en ce sens, ils ont ce lien :
(Quand et comment intervenir ? de
Marie-Claude Béliveau / Editions
de l'hôpital Sainte-Justine / Janvier
2008.)
Des questions pertinentesLes débats furent très fournis de par l’intérêt
qu’a
suscité
cette
communication qui a enlevé le
voile sur ce trouble spatio-temporel
qui gangrène la plupart de nos enfants dans les premières années
d’apprentissage de la langue maternelle à l’école. Le président du
café littéraire et MM. Belhanafi et
Sahli ont participé eux au débat
soulevé par les questions pertinentes adressées à la conférencière
sur la dyslexie et les troubles liés à
l’apprentissage de la langue par
l’enfant. Le président du café littéraire devait situer la dyslexie par
ses deux ouvrages dans ce domaine : «Réflexions sur l’éducation en Algérie» et «le bilinguisme
en Algérie». Il n’omettra pas de
parler de la globalisation et la
semi-globalisation utilisées actuellement dans l’apprentissage d’une
langue ce qui amène nos enfants à
éprouver des difficultés monstres
repérer et à photographier la lettre
(à apprendre) dans un ensemble, ce
qui fatigue leur acuité visuelle et
les pousse à devenir plus ou moins
dyslexiques ou ayant horreur de la
lecture. Hadj Mohamed Ayad,
moudjahid, ancien condamné à
mort durant la guerre de la libération nationale, a fait part de l’appréhension et de la peur qui
s’emparent de l’individu lors des
séances de torture qui empêchent
par moment la victime de formuler
une simple phrase.
Mohamed Boudia
Cela s’est passé il y a 182 ans
La moubya’â de l’Emir Abdelkader
C’
était le 27 novembre 1832 :
presque toutes les tribus de
l’ouest ont plébiscité (moubaya’â) le jeune Abdelkader, fils de Mohieddine El Djazaïri. Après deux années de
combat sous la bannière de son père l’émir
Mohieddine El Djazaïri contre l’occupant
français et après la maladie de ce dernier,
voilà que tous les hommes libres des tribus
de l’Ouest Algérien vont élire Abdelkader
comme émir en étendant son autorité à tout
le territoire algérien. En effet, le plébiscite
s’est tenu et rendu sous un arbre –la fameuse
dardara- dans la plaine de Ghriss où se cantonnait la smala de l’Emir Mohieddine. 182
ans ont passé depuis la «moubaya’â» de
l’Emir Abdelkader et l’Algérie fête ce
27 novembre 2014.
Toutes les autorités locales et nationales
ont tenu à marquer de leur présence cette
manifestation qui se voulait populaire sur le
lieu même où s’est passé le plébiscite, devant l’arbre, toujours debout, majestueux
dans la région du Dardar où se trouve érigé
un monument en souvenir de cette moubaya’â. La foule était importante, composée
d’hommes et de femmes, de journalistes
toutes tendances confondues. Les cavaliers
étaient de la partie avec le baroud d’honneur
à l’arrivée des autorités, à leur tête le wali
de Mascara et M. Chamyl Boutaleb président de la fondation Emir Abdelkader. Un
poète d’Alger a fait l’éloge de l’Emir Abdelkader et de cette journée mémorable à
plus d’un titre. Durant la matinée, des
conférences ont été données par des professeurs et historiens de renom ainsi que par M.
Chamyl Boutaleb, président de la fondation
Emir Abdelkader. Le président du café littéraire de Chlef et son adjoint ont tenu eux
aussi à être de la fête et ont assisté à la manifestation historique du 182ème anniversaire de la « moubaya’â » au pied de l’arbre
défiant le temps et les intempéries depuis
près de deux siècles. Les services des forêts
ont tenu eux aussi à apporter leur contribution par la plantation d’arbres sur le site historique de la moubaya’â. Tous les présents
ont été conviés à une grande wa’âda au niveau de l’université de Mascara. Pour rappel, n’oublions pas que l’Emir Abdelkader
a pu rallier à lui toutes les tribus pour combattre le colonialisme français. Malgré son
jeune âge, l’Emir Abdelkader a su unifier les
défenseurs de la patrie et créé ainsi un Etat
moderne avec toutes ses composantes humaines et matérielles.
Mohamed Boudia
numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
19
lEcturE
Terre de feu eT de lumière
Ou lE rOman dE l'algériE à travErs l'histOirE
Il s'agit d'un compendium de l'histoire de l'Algérie, écrit, dans une centaine de pages, avec un style romanesque pour rendre la lecture attrayante et efficiente. De
l'antiquité à l'indépendance, en passant par le temps des Aguellid, des conquêtes phéniciennes, romaines, vandales, Puniques, à l'arrivée des Arabes et l'instauration des dynasties musulmanes, de la régence d'Alger et son dernier Dey, de la colonisation française et l'insurrection d'Abdelkader, jusqu'à la guerre de libération… Des pages ouvertes sur le passé, pleines et profondes, de feu et de lumière, ravivent la mémoire, ressourcent l'esprit, renforcent l'identité…
Par rachid EzzianE
troisième Episode
Une fois l’ordre rétabli à Rome, César, avec
dix légions, se dirigea vers la Numidie de
Juba I. de l’autre côté, à l’ouest, la Maurétanie, ou la Numidie occidentale, sous les ordres de Bogud et Bocchus II, avait fait
allégeance à Jules César.
Durant presque deux ans, les armées de
César et ses deux vassaux, d’un côté et l’armée de Juba I et Scipio, d’un autre côté, se
massacrèrent sans pitié et sans ménagement.
Le 6 avril – 46, Jules César mit fin à la résistance de la Numidie de Juba I. Dix mille
soldats périrent, entre Berbères et Pompéiens. Juba I et Scipio se suicidèrent.
Et l’Africa nova vit le jour…
La Numidie berbère, par bribes de lois, d’expropriations, de constructions fortifiées, et
même de remparts muraille, limes et autres
decumanus, se romanisa, petit à petit.
Mais pour combien de temps ?
Là n’est pas encore la question, car deux ans
après la victoire de l’armée de César sur Juba
I et Scipio, le 15 mars de l’an 44 AV.J-C,
vingt trois coups de couteaux s’enfoncèrent
dans le corps de César, l’atteignant à mort,
dans son palais à Rome. Quelques jours seulement avant sa mort, il s’était autoproclamé
dictateur éternel.
Après la mort de Jules César, Arabion, le fils
de Massinissa, reconquit le royaume de son
père. Mais pas pour longtemps, car il fut assassiné par le gouverneur romain Sittius. Et
le royaume de Numidie revint à Bocchus II.
Il s’étendit, en cette époque, de l’Atlantique
à Cirta. En 33 A V. J-C, meurt Bocchus II,
sans laisser d’héritier. Rome, sous les ordres
d’Octave, décida de la gouverner par l’intermédiaire de deux préfets.
En 25 AV. J-C, Rome décida de mettre la
Maurétanie, ou la Numidie centrale, entre les
mains de Juba II, fils de Juba I. Juba II était
d’origine autochtone, c'est-à-dire, berbère,
mais élevé dans les palais de Rome. Et c’est
sous l’aile de la sœur d’Octave qu’il vécut
une captivité dorée, dit-on. On le maria à
Cléopâtre Sélène, fille de la grande Cléopâtre Egyptienne. Malheureusement, Juba II ne
fit pas montre d’ingéniosité comme ses prédécesseurs berbères, Aguellid et autres. Il se
contenta, disent les historiens, de collectionner des œuvres artistiques et autres manuscrits de littératures. Il parlait plusieurs
langues, et était au courant des sciences
contemporaines de son époque. Il se fit
construire une grande bibliothèque, où plusieurs copistes s’attelaient, du matin au soir,
à réécrire et copier les divers manuscrits venant de partout. Il installa sa capitale à Iol,
qu’il rebaptisa Caesarea, l’actuelle Cherchell. Néanmoins, il embellit sa capitale de
monuments, temples et palais.
Et comme nous l’avons dit tout au début, les
berbères, peuples guerriers et indépendants,
n’aimaient pas les souverains vassaux et serviles. Alors les Gétules se sont rebellés
contre Juba II, faisant un massacre parmi les
Romains et les fidèles du jeune roi Juba II.
Encore une fois, les Romains, avec leur armada guerrière, mirent fin à cette insurrection, et rendirent la Maurétanie à Juba II.
Entre temps, parmi les berbères rebelles, un
nom commençait à prendre de l’ampleur et
résonnait déjà dans les cimes des Djebels et
dans les vallées verdoyantes. Tacfarinas,
c’est de lui qu’il s’agissait. Nous sommes en
17 AV. J-C. Et comme les premières fois, les
rois — Numides, de Maurétanie et des
contrées orientales et occidentales, parce
qu’ils avaient donné allégeance au gouver-
Juba 1
nement central de Rome, et depuis fort longtemps, furent obligés de prêter main forte
aux soldats de l’empire romains. Durant sept
ans, Tacfarinas va, sans relâche, tenir front
aux redoutables armées de Rome et de Juba
II.
La tactique de nos valeureux Aguellid a été,
de tout temps, d’abord de servir sous les ordres des romains, pour bien apprendre l’art
des armes et de la guerre, pour pouvoir à la
fin constituer une armée Berbère, qui s’attellera à libérer le pays des envahisseurs.
Après avoir servi dans les troupes romaines,
Tacfarinas déserta et rassembla autour de lui
quelques farouches guerriers, à qui il apprit
les techniques de la manie de l’épée, mais
aussi comment monter un cheval de guerre.
Une, ou deux années après, il arriva à organiser sa bande en cavalerie et infanterie, plus
ou moins régulières. A la première bataille,
Tacfarinas devint général commandant la
tribu des « Musulames », peuple berbère des
hauts plateaux.
Les « Musulames » entraînèrent avec eux les
Maures, qui avaient un certain « Mazippa »
comme chef, pour faire force commune
contre les romains et les soldats de Juba II.
Les deux chefs, Tacfarinas et Mazippa, se
partagèrent le commandement de la nouvelle
armée Berbère. Tacfarinas prit le commandement des élites, véritables soldats au
même titre que les soldats romains, Mazippa
prit celui de l’infanterie légère. Et plus les
jours passaient, plus Tacfarinas s’affirmait
en tant que véritable chef de guerre. De l’est,
il étendit son glaive vers l’ouest. Et puis,
c’est au sud de s’embraser, toujours sous son
commandement.
Bataille après bataille, Tacfarinas matait du
Romain et gagnait parcelle après parcelle.
Quand il vit que les romains allaient employer les gros moyens avec l’arrivée du
nouveau consul : Marcus Furius Camillus, à
la tête de la troisième légion d’Auguste, il
changea de tactique et eut l’intelligence de
procéder par incursions rapides. Et ainsi,
Tacfarinas devint l’ennemi insaisissable, car
il était toujours là où les romains ne l’attendaient pas. (Remarquez la ressemblance de
la tactique avec celle qu’emploiera Abdelka-
der, mille huit cents ans après, contre les
troupes de Bugeaud.)
Et dès que Tacfarinas se sentait menacé, il
s’en allait vers le sud se réfugier pour un moment et revenir par un chemin que les romains oubliaient de garder. Il eut même le
courage et la finesse d’esprit d’employer la
diplomatie. Au moment fort de la guerre, il
envoya des ambassadeurs avec messages à
Tibère pour lui demander, s’il voulait la paix
à la place de la guerre interminable, de lui
céder la Maurétanie et quelques autres terres.
« Tacite », l’historien romain, dit de cette audace : « On rapporte, écrit-il, que jamais insulte à l’empereur et au peuple romain
n’indigna Tibère comme de voir un déserteur
s’ériger en puissance ennemie ».
Durant cette période, de guerres et de paix,
de conquêtes et d’insurrections, de royaumes
faits et défaits aux bouts des épées, un avènement des plus importants se produisit dans
le monde….
Là-bas, en Palestine, à Bethléem, une vierge
venait de donner naissance, par un miracle
divin, à un enfant appelé Jésus (Issa). L’enfant, juste quelques heures après sa naissance, parla aux habitants de la cité qui
accusaient la vierge «Marie » d’adultère.
Médusés, l’assistance écouta Jésus (Sidna
Aïssa) dire : «Je suis vraiment le serviteur de
Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a désigné
prophète. » « Où que je sois, Il m’a rendu
béni ; et Il m’a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat. » « Et la bonté envers ma mère. Il ne m’a fait ni violent ni
malheureux. » « Et que la paix soit sur moi
le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et
le jour où je serai ressuscité vivant. » Le
Saint Coran : sourate 19. Marie : versets : 30,
31,32 et 33.
La Torah avait prédit son arrivée, et plusieurs
hommes de foi crurent en lui dès qu’il se mit
à prêcher la bonne parole. Mais les gardiens
du temple Judaïque, par calcul politique et
intérêts personnels refusèrent la prophétie à
Jésus, et allèrent même le dénoncer aux romains, dont la persécution de tous ses
adeptes où qu’ils furent.
Dans la foulée des nouveaux événements, les
hommes continuaient à rechercher le pou-
voir, et continuaient à asservir d’autres
hommes, par la force, la ruse ou le déracinement. Et Rome, qui ne croyait qu’à la force
de l’épée et sa suprématie sur tout le reste du
monde — barbare, s’ajouta un autre ennemi,
en plus des berbères, les Chrétiens nouvellement convertis à la religion de Jésus Chris.
Ptolémée, fils de Juba II, succède à son père.
Les historiens disent de lui (Ptolémée) qu’il
était un homme de faste et de luxe. Cette
façon ostentatoire, de vivre, poussa les berbères et même ceux qui vivaient à Césarée
— Cherchell, ou dans les villes citadines à
se rebeller et à rejoindre les forces de Tacfarinas. Et la guerre contre les romains et le fils
de Juba II s’étendit de Cherchell à Syrte. Feu
et flammes embrasèrent le pays sous le
glaive de Tacfarinas, le nouveau roi des insurgés Amazighs. Mais le lion Amazigh
avait beau se démener, d’est en ouest, du
nord au sud, mais, comme toujours, les traîtres ne lui laissèrent guère le temps d’accomplir son rêve de réunir tous les berbères sous
une même bannière et sous un même
royaume. En 24 A.P J-C, une embuscade lui
fut tendue, où il périt avec plusieurs de ses
soldats du côté d’Aumale.
L’ardeur de la guerre, entre romains et berbères, augmenta avec l’assassinat de Ptolémée par Caligula, le nouveau maître de
Rome. Nous sommes en 37 A.P J-C.
Après Caligula, c’est Néron qui prend le
pouvoir. La folie de ce dernier, comme celle,
d’ailleurs, de son prédécesseur, le rendit
inapte à la gouvernance. Dans une crise de
folie, il incendia Rome, rien que pour le
spectacle.
A chaque avènement et proclamation d’un
nouveau chef romain, les insurrections reprenaient. Les berbères devaient montrer à
chaque nouveau maître qu’ils étaient dans
leur pays. Durant plus de cinquante ans, de
la mort de Néron, jusqu’à l’arrivée de Hadrien, en 117 A P. J-C, des guerres successives eurent entre berbères et romains, sans
vainqueur, ni vaincu. Déjà, juste au moment
de l’installation de Hadrien, en 118, éclata
une insurrection en Maurétanie, et qui se
prolongea jusqu’en 138. Elle fut d’une telle
intensité (l’insurrection) que Rome dût faire
appel à des renforts des territoires annexés,
comme la Syrie, l’Espagne ou la Pannonie.
En 161 A.P. J-C, durant le règne de Marc Aurèle, une autre insurrection éclata, elle durera
jusqu’en 180, soit plus de vingt ans. Il ne se
passait pas un seul jour sans qu’une rébellion
n’éclate contre une ville ou fortification romaine. Partout, de l’Aurès à l’ancienne Siga,
en passant par Cirta, Beja, Thevest, Thagaste, Zucchabar, Césarée, Cartenae, ou
Bulla Regia, commandée par un chef berbère, digne des précédents Aguellid.
Chaque procurateur romain eut sa part de révolte. Charles-André Julien parle de l’indomptable « Far west », en désignant ces
inextinguibles révoltes berbères. Après Marc
Aurèle, le pouvoir revint à Septime Sévère,
entre 193 et 211. Puis à Sévère Alexandre,
entre 222 et 235. Puis à l’empereur Maximin, entre 235 et 238. Ce dernier, après trois
ans de règne, sera renversé et fut remplacé
par Marcus Antonius. Encore ce dernier ne
gouverna que quelques mois. Cette succession rapide rendit le royaume romain fragile
et désordonné. Il franchit même la ligne menant tout droit vers le chaos. Sur une pente
raide, le royaume de Jules César, après des
siècles de rayonnement, le voilà glissant vers
les bas fonds de la disparition et de l’oubli…
A suivre
20
numéro 52
Du 3 au 9 décembre 2014
CArnet
félicitations
L’équipe du journal Le Chélif tient à
féliciter chaleureusement
Cheikh Metmati Djillali, leur ami et
collaborateur, à l’occasion du mariage
de son fils Mohamed qui a convolé
en justes noces ce vendredi
28 novembre 2014.
Heureux mariage et longue vie aux deux
tourtereaux
Anniversaire
BELGHARBI
ADNANE
Tu es vraiment un trésor
Tu fêtes tes six ans ce 6
novembre 2014. Reçois de
papa, mama et Ghazou
Amel ainsi que Sid Ahmed
et Zaki les meilleurs vœux
de santé et de bonheur.
Et à tes 100 ans, inchallah
Gros bisous NANOU
décès
décès
décès
Triste et douloureuse journée samedi 29/11/2014
à 11 h notre cher et regrette frère et camarade
Djilali Deghrar s’associe
à la de la famille Hallal, à la suite
de la perte de son fils
Djilali Deghrar s’associe à la
douleur des familles Boucetta et
Kadouri à la suite de la perte de
Mohamed
Hallal
Hadja Boucetta Aicha,
née Kadouri, épouse
de ammi Said Boucetta
GOUMAIDI
MILOUD
à l’âge de 59 ans, à quelques mois de la retraite.
Le défunt restera pour nous une référence, il
méritera toujours notre profond respect pour ses
qualités humaines si rares, faites de fermeté, de
courage, d’abnégation et de sagesse, malgré sa
cécité.
Ses collègues de travail à la SDO Sonelgaz Chlef Centre (SAG) et Chlef nord
ainsi que toutes les personnes qui l’ont connu le regrettent. Vous la famille
GOUMAID, vous avez perdu un de vos enfants «MILOUD» et nous , ses
camarades, avons perdu un GUIDE SPIRITUEL. Pieuse pensée.
A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons
Très affecté par cette disparition,
il présente ses sincères
condoléances à la famille de la
défunte et prie Dieu de
l’envelopper de sa miséricorde et
de l’accueillir en Son vaste
paradis. A Allah nous
appartenons et à lui nous
retournons.
Très affecté par cette disparition,
il présente ses sincères
condoléances à la famille du
défunt et prie Dieu de
l’envelopper de sa miséricorde et
de l’accueillir en Son vaste
paradis. A Allah nous
appartenons et à lui nous
retournons.
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
WILAYA DE BORDJ BOU ARRERIDJ
DAIRE DE MEDJANA
COMMUNE DE HASNAOUA
NIF : 098434I95069214
cherche
correspondants
dans les wilayas de :
Chlef, Aïn defla,
relizane et tissemsilt
envoyez Cv
par email : [email protected]
Avis d'Appel d'offres
nAtionAl limité n°:10/2014
Le président de L’A.P.C de HASNAOUA lance un avis
d'appel d'offres national limité pour la réalisation du
projet :
ACHEVEMMENT
DE
RESEAUX
DISTRIBUTION (A-E-P) A ZAMECHA
* Les entreprises intéressées par le présent avis d’appel
d'offres peuvent retirer le cahier de charge auprès du
Service des marchés de L'A.P.C contre un paiement de
5.000,00DA (Cinq mille DA)
* Les offres du projet doivent être déposées ou
envoyées à monsieur le président de L'A.P.C de
HASNAOUA sous Double enveloppe cachetée :
l'enveloppe extérieure doit être anonyme et ne porte
que la mention suivante:
«A ne pas ouvrir» Soumission Avis d'appel d'offre
national limité
ACHEVEMENT DE RESEAUX DISTRIBUTION
(A-E-P) A ZAMECHA
Les deux autres enveloppes intérieures portent :
- 1ère Enveloppe porte la mention suivante
«OFFRE FINANCIERE» accompagnée par les
pièces suivantes
-Lettre d'engagement signée et cachetée et datée par le
soumissionnaire
-Bordereaux des prix unitaire signé, cacheté et daté.
-Devis quantitatif et estimatif signé, cacheté et daté.
-2ème Enveloppe porte la mention suivante
«OFFRE TECHNIQUE» accompagnée par les
pièces suivantes:
-déclaration à souscrire signée, cachetée et datée par le
soumissionnaire.
-déclaration de probité signée, cachetée et datée par le
soumissionnaire.
-cahier de charge signé et cacheté par le
soumissionnaire
-extrait du certificat du registre de commerce légalisé.
-copie du certificat de qualification et de classification
légalisée – activité principale Travaux hydraulique quatrième degré et plus (catégorie 4 et plus).
-Références professionnelles similaire (certificats de
bonne exécution pour projet similaire)
- photocopies légalisés et signées par le maître
d’ouvrage.
-copie légalisée de la mise à jour CASNOS - CNAS CACOBAT en vigueur pendant la durée de cette
soumission.
-copie des statuts de l’entreprise soumissionnaire
légalisée.
-bilan financier de l'entreprise des trois dernières
années (2010, 2011, 2012) légalisé par les services
concernés.
-casier judiciaire original (moins de 03 mois).
-liste du matériel signée et élaborée en 2013 par
huissier de justice accompagnée par les photocopies de
carte grise et certificats d'assurances légalisées pendant
la durée de cette soumission.
-copie de l'extrait de rôle moins de 03 mois légalisé.
-copie du numéro d'identification fiscale légalisée.
-copie du numéro d'identification statistique légalisée.
-copie d'attestation de dépôt légalisé des comptes
sociaux pour les sociétés commerciales
-liste du personnel année 2013 désigné pour
l'exécution du projet signée par CNAS ou autre
justification
-planning d'exécution des travaux signé et cacheté et
étudié.
*Le délai de préparation des dossiers est fixé à 21 jours
à compter de la date de la première parution du présent
avis dans les quotidiens nationaux.
*La date et l'heure du dépôt des offres est fixé ou
dernier jour de la préparation des dossiers à partir de
08h00 à 12H 00 au niveau du siège de l'A.P.C (Bureau
des marchés).
*L'ouverture des plis aura lieu le jour même de dépôt
des offres à 13h00 en séance publique au niveau du
siège de l’A.P.C.
*Si le jour de dépôt et d'ouverture des plis coïncide
avec un jour férié ou un jour de repos légal, il aura lieu
le jour ouvrable suivant.
*Les Soumissionnaires seront invités d'assister à la
séance d’ouverture des offres techniques et
financières.
Les Soumissionnaires resteront engagés par leurs
offres pendant une durée de 180 jours à compter de la
date du dernier jour de dépôt des offres.
Le Chélif N° 52 : Du 03/12/2014 au 09/12/2014
Anep N° : 160424
Numéro52
Du 3 au 9 décembre 2014
21
HigHtecH
Le top des
smartphones 4G
Ils ont de grands écrans, offrent des performances
satisfaisantes, et sont désormais à la portée de
toutes les bourses. Les smartphones 4G pas chers
pourraient bien être les stars surprises de noël.
Voici les 10 meilleurs. La vague du low cost n’a
pas épargné les smartphones 4G ! Tant mieux
pour les consommateurs qui, de plus en plus nombreux, ont fait le choix d'une offre très haut débit
sans engagement. Sans engagement, et donc sans
mobile subventionné. Les principaux opérateurs
proposent en effet des forfaits illimités 4G sans
engagement, dès 20 € par mois, mais sans aucun
smartphone à la clé. D’où l’intérêt de se procurer
un modèle à moindre coût. Nous avons donc retenu dans ce dossier les 10 meilleurs smartphones
4G testés par la rédaction ces derniers mois, dont
le prix n’excède pas 200 euros. Certaines
marques n’hésitent pas à proposer des modèles sous la barre des 100 euros mais sachez qu’un prix très bas n’est possible
qu’au détriment de certaines performances : une autonomie réduite à peau de
chagrin, un capteur photo médiocre ou un
écran de mauvaise qualité.
Sony
Sony Xperia E3
Design sympathique et
belle endurance :
malgré son
prix modéré,
le nouveau smartphone 4G de
Sony ne manque
pas d’atouts. On
regrette juste la
mémoire interne
limitée pour l’installation de jeux et les performances photo
moyennes. Autour de 150 euros sur le web !
Note générale : 7,64/10 | Prix : 169 €
2
1
Xperia M2
D'un élégant design, le M2 séduit
par son grand écran 4,8 pouces et
son excellente autonomie, digne
des modèles les plus haut de
gamme. Malgré un capteur 8 mégapixels il déçoit un peu en photo et en
vidéo : un défaut acceptable puisque son
prix a récemment baissé de 50 euros.
Note générale : 7,69/10 | Prix : 199 €
Puissant
avec
son
processeur
Nvidia
Tegra 4i, le Wiko
Wax livre une endurance correcte et
montre un certain
talent en photo. On
aime le design fin
de ce mobile 4,7 pouces plus élégant que
celui des premiers Wiko. Seul bémol sa
mémoire interne de 4Go, heureusement
extensible.
Note générale : 7,04/10 | Prix : 199 €
9
Microsoft
Lumia 635
3
HTC Desire 510
Page
animée
par
A.Arfa
Wiko Wax
SoshPhone
Conçu par ZTE
pour Sosh, ce
smartphone à
petit prix bénéficie d’un équipement et de
performances hors norme
tel son écran HD de 5
pouces ou son excellente
autonomie. Seul regret, sa
mémoire, tout de même
de 16 Go, n’est pas extensible.
Note générale : 7,47/10 |
Prix : 149 €
àm
de oin
eu 200 s
ros
8
Huawei
Ascend G6
5
Motorola
Moto
G 4G
6
Même si on lui préfère l’excellent 735,
un peu plus coûteux, ce Lumia 4.5’ remplit honorablement sa mission de smartphone 4G (ici limitée à 100 Mbit/s
théoriques). Autonome, pas mauvais en
multimédia, le 635 n’est toutefois pas le
plus réactif des Windows Phone 8.1.
Note générale : 7,06/10 | Prix : 169 €
Kazam
Thunder² 4.5L
7
Ceux qui recherchent avant tout un bon
smartphone pour surfer et communiquer
via les réseaux sociaux seront comblés
par ce Desire endurant qui bénéficie
de surcroît de l’excellente surcouche
Sense sur KitKat. Dommage, le capteur
photo est franchement mauvais.
Note générale : 7,36/10 | Prix : 199 €
4
Ce qu’on aime chez le G6,
c’est son joli design. Logique
puisque c’est le cousin de l’Ultym 5. Les performances sont
proches mais on trouve, du côté
de la photo, un équipement plus
développé qui ne profite malheureusement qu’aux amateurs
de selfies.
Note générale : 7,35/10 |
Prix : 180 €
Lancé à un peu moins de 200
euros, ce Moto G première génération bénéficie de nombreuses
promos chez les e-commerçants
dont une ODR de 30 euros
jusqu’au 31/12. L’occasion de
profiter de son bel écran HD de
4,5 pouces et de son système Android KitKat pur.
Note générale : 7,20/10 |
Prix : 189 €
Pour son premier essai 4G, Kazam fait
mouche avec ce Thunder aux performances globalement satisfaisantes. Lancé
à 169 euros, ce smartphone de 4,5 pouces
bénéficie d’un prix en baisse. Il a méme
récemment été intégré au catalogue de
Free à … 99 euros !
Note générale : 7,15/10 | Prix : 119 €
22
Numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
SportS
Karim aouaK, président du comité des supporters de l’aso :
«Nous devons soutenir l’équipe
quoi qu’il en coûte»
Les événements graves qui viennent de se produire au stade Mohamed Boumezrag de Chlef, lors de la rencontre ASO-CSC, rappellent
l’urgence d’une prise en charge du phénomène de la violence dans les arènes sportives du pays. Ni la campagne de sensibilisation
lancée conjointement par le ministère de la communication, le ministère des sports et la ligue nationale de football, outre les médias
lourds, ni le comité de supporters, pourtant drivés par des personnes des plus sérieuses, n’ont réussi à réfréner les sentiments de
supporters excédés par les contreperformances de leur équipe.
L
défaites du club, qui ont failli lui
coûter la relégation les saisons passées, il n’y a pas eu d’incident notable de la part des supporters.
Mais cette fois-ci, ce qui s’est
passé au stade Boumezrag n’honore ni les supporters auteurs des
insultes ni le porte-parole du club.
La responsabilité de ces dépassements incombe aux deux parties.
es supporters de l’ASO
n’ont pas résisté à la tentation de faire la peau, dans
les tribunes même, au député,
porte-parole et en réalité président
de fait de la SSPA «Les lions du
Chéliff», en l’occurrence Abdelkrim Medouar. Ce dernier aurait pu
se faire passer à tabac n’était l’intervention de Karim Aouak, le président du comité des supporters,
qui s’y est interposé pour éviter le
pire.
La campagne visant à adoucir les
mœurs des supporters et autres fanatiques des équipes de football
s’apparenterait-elle déjà à un coup
d’épée dans l’eau et qu’il y a de
trouver d’autres parades à un phénomène qui a fait perdre tout son
attrait au football national ? Nous
avons à ce sujet questionné M.
Karim Aouak dont voici les réponses.
Le Chélif : Que se passe-t-il
donc à l’ASO qui justifie ce regain de violence ?
Karim Aouak : Je ne comprends
sincèrement pas. Mais je pense que
le premier incident, si l’on peut
ainsi dire, est cette succession de
mauvais résultats de l’ASO
dus, essentiellement, à la mauvaise
entame du championnat. Je me
pose en effet la question de savoir
pourquoi a-t-on entamé le championnat avec plusieurs joueurs
blessés ou qui se relèvent à peine
de leurs blessures. Je cite le joueur
Boulahya qui a été blessé et qu’on
a fait jouer dernièrement alors qu’il
n’était pas au mieux de sa forme.
Idem pour Aït Yahia qui a joué une
ou deux rencontres et qui a de nouveau été blessé. Il y a également
Naâmani qui a intégré l’équipe et
qui souffre à ce jour d’une méchante blessure. Plus grave est le
cas de Sadkaoui qui n’a pas joué
un seul match de la saison, lui qui
a intégré à l’équipe en étant
blessé… J’ajouterai le cas du
joueur Ifoussi qui a pris un méchant coup et qui ne s’en est pas totalement remis. Mais le plus gros
problème a été de libérer les
joueurs issus de l’école de football
de l’ASO qui font aujourd’hui le
bonheur des équipes des environs
ou qui sont titulaires en division II
professionnelle. Je citerai entre au-
Quelle a été votre réaction à ce
grave dérapage ?
En réalité, je n’ai pas vu comment cela a commencé. J’étais
assis sur les gradins près du flambeau quand j’ai entendu les cris et
les insultes entre les supporters et
M. Medouar. Je suis parti voir ce
qui se passait dans la tribune à côté
et j’ai entendu distinctement des
gens insulter la mère de Medouar
et celle du joueur Adel Lakhdari.
tres Merzougui qui a été pratiquement négligé par l’administration
du club et qui, aujourd’hui, fait les
beaux jours du RC Relizane. Merzougui est considéré comme le
meilleur buteur de la division II
cette saison. Je n’omettrai pas
d’évoquer Karim Ali Hadji, un enfant de l’ASO, que l’administration
du club n’a pas daigné retenir et
qui, de nos jours, constitue un des
piliers du MC Saïda. Je le dis et je
le répète, je ne vois aucun joueur
dans la formation actuelle de
l’ASO qui rivalise avec Ali Hadji.
Les dirigeants de l’ASO vont regretter ce joueur et tous les autres
qu’ils ont laissé partir.
Que s’est-il réellement passé
entre M. Medouar et les supporters lors de la rencontre
ASO-CS Constantine ?
Le problème a surgi en
deuxième mi-temps lorsque l’ASO
était mené par deux buts à un. A ce
moment, un groupe de supporters
a commencé à insulter les joueurs
et les dirigeants, de même que certains ont osé proférer quelques méchancetés sur la mère de M.
Medouar. Excédé, ce dernier est
sorti de sa réserve et est monté à la
tribune pour répondre à ses détracteurs. Les insultes fusaient de part
et d’autre et les protagonistes ont
failli en venir aux mains. En ma
qualité de responsable du comité
des supporters, je dis que M. Medouar n’avait pas le droit de répondre à la provocation, tout comme il
est hors de question qu’un supporter insulte un joueur ou un dirigeant. Je rappelle que malgré les
Doit-on comprendre que le
joueur Adel Lakhdari y est
pour quelque chose dans cet
échange de propos injurieux ?
Non, pas sur ce plan. Il y a eu
une mésentente entre Lakhdari et
quelques supporters dont l’un a
prié le joueur de reculer un peu en
défense. Le joueur aurait signifié
au supporter qu’il n’avait pas à se
mêler de ce qui ne le regardait pas,
et les gens ont cru entendre autre
chose de moins élégant. Alors, les
insultes ont commencé à fuser,
d’autant que l’équipe de l’ASO
était défaite. Vous savez, quand il
y a des incidents qui viennent
s’ajouter à la défaite, la colère ne
fait que grandir et ce qui devait arriver arriva, et c’est malheureux.
Vous savez, cela fait quatre saisons
que nous n’avons pas été mis à
l’amende par les autorités fédérales
et le mérite revient au comportement exemplaire du public Chélifois. Il faut dire que les supporters
sont des partenaires de leur équipe
et non des adversaires, raison pour
laquelle je leur demande de se maîtriser à l’avenir.
Nous avons remarqué ces dernières semaines que beaucoup
de supporters se sont éloignés
du stade Boumezrag. Pourquoi
ce boycott qui ne dit pas son
nom ?
Comme je l’ai dit précédem-
ment, cela est dû aux mauvais résultats de l’ASO. Il y a aussi le
manque de moyens de locomotion
car beaucoup de supporters n’arrivent pas à se déplacer avec aisance
jusqu’au stade Boumezrag en raison du manque de liaisons depuis
leurs villages et hameaux jusqu’à
Chlef-ville. Il en est même qui habitent El Attaf, Aïn Defla ou Ténès
qui trouvent des difficultés à rejoindre Chlef, d’autant que la plupart des rencontres se déroulent
dans l’après-midi.
Que pouvez-vous dire aux supporters, aux dirigeants et aux
autorités de Chlef ?
Nous demandons d’abord à
l’administration de l’ASO d’améliorer la situation du club en élargissant le bureau de la SSPA aux
amoureux des Lions du Chélif,
dont les entrepreneurs, les hommes
d’affaires et les opérateurs économiques d’une manière générale ;
nous exigeons aussi que soit recréé
le poste de président des équipes
des jeunes catégories, ces jeunes
qui sont en réalité le réservoir à
partir duquel puisera l’équipe fanion. Il faut sans plus tarder faire
appel à un préparateur physique.
Le plus important est de recruter 3
ou 4 joueurs aguerris durant le
mercato d’hiver qui viendront renforcer l’actuelle formation de Mohamed Benchouia. Enfin, il me
semble important d’appliquer les
recommandations et décisions
prises par l’assemblée générale des
supporters et ce, en réunissant les
membres du comité avec les dirigeants et les représentants des services de sécurité avant toute
rencontre. Je demande par la même
occasion à M. le wali d’aider notre
association afin que les supporters
puissent se déplacer avec leur
équipe dans des conditions acceptables. L’actuel budget de l’association ne suffit pas à couvrir
certaines charges incompressibles.
Je lance un appel à tous les
amoureux et supporters sincères de
l’ASO de soutenir l’équipe en
toute circonstance et de tout mettre
en œuvre pour que le club sorte de
la mauvaise passe dans laquelle il
se trouve actuellement.
Menouer Aït Saada
Numéro 52
du 3 au 9 décembre 2014
23
SportS
Championnat régional de Boxe à tiaret
Les boxeurs de Chlef confirment
leur suprématie
Tel le Phoenix, la boxe de Chlef renait de ses cendres. Ce sont 29 boxeurs sur les 39 qualifiés qui ont participé au championnat
régional de boxe qui a eu lieu du 26 au 29 novembre dernier à Tiaret. A titre de rappel ils se sont qualifiés lors du championnat de
wilaya qui a eu lieu le 17 octobre à Oued Sly. Les 10 boxeurs défaillants ont été retenus par des cas de force majeure dont la principale
a trait aux examens scolaires.
C
e sont quatre wilayas qui
ont participé au challenge,
à savoir Tiaret, Mostaganem, Relizane et Chlef. La wilaya
de Chlef a remporté 10 sur les 24
finales organisées lors du tournoi
et se retrouve avec 10 champions
et 7 vice-champions qui sont qualifiés pour le championnat national.
Les clubs chélifiens de boxe qui
ont participé à la rencontre pugilistique de Tiaret sont la Jeunesse
Sportive de Boukader (JSBB), ce
club a participé avec 5 boxeurs qui
se sont tous qualifiés. Il ne faut pas
oublier que la JSBB a deux de ses
boxeurs en équipe nationale. La seconde équipe est la Jeunesse Sportive de Touahria, toujours de
Boukadir. Elle a participé avec 11
boxeurs dont 4 se sont qualifiés.
La troisième équipe est le Club
Sportif de BQoxe d’Oued Sly qui
a participé avec 5 boxeurs dont 3
se sont qualifiés. Quatrième équipe
est le Club des Gloires de la Boxe
d’Ouled Mohamed (Chlef) qui a
participé avec 4 boxeurs dont 3 se
sont qualifiés. La cinquième
équipe est l’Association Sportive
de Boxe Rachidi Mohamed qui a
participé avec 4 boxeurs dont 2 se
sont qualifiés.
Sur les 10 qualifiés, nous avons
3 cadets (Zerrouki Charef de la
JSBB, Djilali Aissa Yacine de la
JSTB et Abdelmoumen Mohamed
de l’ASB), 5 juniors (Daoud Mohamed Nadir, Halima Salem Nabil
et Zerrouki Abdelkader de laJSBB,
Semam Laïd de la GBC, Guessad
Aimane de la JSTB) et 2 séniors
(Ousser Hamza de la JBC et Chettab Said du NRBOS). La finale nationale «séniors» se déroulera ce 8
décembre à Alger où il y aura la
participation de 6 boxeurs de
Chlef, soit deux champions et quatre vice-champions. Il s’agit des
champions séniors Ousser Hamza
et Chettab Said, déjà cités, et les 4
vice-champions Amroun Maamar,
Naas Kaddour, Bensahnoun Oussama et Tahraoui Khelifi.
Pour M. Arbèche Abdelkader,
vice-président de la ligue de boxe
de Chlef, les résultats plus qu’honorables obtenus ne doivent pas
faire occulter certaines réalités. En
effet, pour ce dernier, ce sont les
jeunes, les cadets qui doivent ramener le plus de titres. Cela signifie donc qu’il y a moins de travail
qui se fait en direction des jeunes
du fait de l’absence de structures et
de salles spécialisées, surtout au
centre-ville de Chlef. Pourtant,
note-t-il, il existe des endroits désaffectés et fermés qui peuvent se
prêter à la pratique pugilistique
moyennant la réalisation de
quelques travaux et l’installation
de quelques équipements.
La boxe, qui est en train de reve-
nir en force à Chlef mérite qu’on
lui accorde un peu plus de considération, souhaite M. Arbèche qui
souligne que la discipline a remporté deux coupes et un championnat garçons en 2012-2013 et
2013-2014 sans que l’on songe au
niveau local à les honorer, comme
cela a été le cas pour les autres disciplines.
A. Cherifi
Charef Bouadel, anCien joueur du CrB Boukader :
«On a aimé le football et on jouait pour le plaisir»
A
l’époque où Charef Bouadel faisait
les beaux jours de son club, le CRB
Boukadir, jouer au football n’était
nullement une activité qui pouvait enrichir
le joueur. Ce n’est plus le cas aujourd’hui
car, depuis que la finance a pris en otage le
sport, les choses ont beaucoup changé. Cet
ex-footballeur du CRB Boukader a, depuis
son jeune âge, su comment s’emparer des
cœurs des supporters du club. Meneur de jeu,
pétri de qualités, ses dribbles et ses incursions dans les défenses adverses mettaient en
difficulté l’adversaire. Le jour où nous lui
avons rendu visite pour un entretien a coïncidé avec la célébration de son anniversaire.
D’une pierre deux coups : nous lui avons
souhaité un joyeux anniversaire et lui avons
demandé de nous relater son vécu sportif.
Ecoutons-le.
Le Chélif : Bonjour M. Bouadel, voulezvous vous présenter à nos lecteurs ?
Charef Bouadel : Bonjour et bienvenue, je
suis Bouadel Charef, âgé de 62 ans aujourd’hui, (entretien a eu lieu le 22 novembre 2014, ndlr), ancien joueur du CRBB puis
entraineur, dirigeant et membre du comité
directeur du club.
Où avez-vous fait vos débuts footballistiques avant d’atterrir au CRBB ?
Comme tous les jeunes de quartier, dans
la rue d’abord puis à l’école et j’ai fini par
me retrouver au Chabab Boukader.
C’est au Chabab donc, que vous avez
fait toutes les classes ?
Non, à l’époque, il n’y avait pas les catégories jeunes, j’ai commencé et même à
l’âge précoce à évoluer en séniors, j’avais
seize ans quand j’ai signé ma première licence.
Avez-vous des souvenirs que vous gardez
à ce jour et qui vous ont marqué ?
Les bons souvenirs ne meurent jamais, que
ce soit au CRBB ou à l’ASO ; je garde toujours en mémoire les bons moments que j’ai
vécus avec Meksi, Tahar, Belaid Bouali, Hamouni pour ne citer que ceux-là et à Boukader avec Tahar Djebbar, Harichane, Serandi,
notre mascotte et bien d’autres. J’ai évolué
à l’ASO un certain temps puis je suis revenu
au bercail car c’était difficile d’effectuer le
déplacement de Boukader à Chlef à
l’époque. Lors de mon passage à l’ASO, j’ai
fait la connaissance des hommes sur lesquels
je peux compter actuellement dans les domaines de la vie.
Des anecdotes à raconter ?
Beaucoup même. Nos dirigeants nous imposaient des repas sportifs alors que nous,
nous raffolions de pain et de limonade, on se
cachait derrière le mur du stade et on mangeait en cachette. Un jour, nous avions à
jouer à Hadjout et comme les moyens de
communication se faisaient rares, on s’y est
déplacés par un samedi alors que le match
était programmé le dimanche. Une fois au
stade, ni l’équipe hôte ni les officiels
n’étaient au rendez-vous, alors nous avons
passé la nuit, qui chez des proches, qui au
hammam, qui dans le bus. Le lendemain,
nous avons joué notre match le plus normalement du monde.
Nous vous laissons le soin de conclure.
Je souhaite une bonne chance à notre football, certes les choses ont bien changé, ce
n’est plus comme auparavant, on jouait pour
le plaisir, on a aimé le football, on y est venu
par des hommes et pour des hommes, vraiment on a eu ce qu’on voulait. Un geste pareil me marque, je vous souhaite une bonne
continuation et une longue vie pour votre
journal, de telles initiatives ne pourront
qu’être saluées, ça me fait plaisir et merci.
Abdelkader Ham
le Chiffre de la seMaine
8930
cas
c’est le nombre d’Algériens
atteints de sida. le pays
enregistre une moyenne variant
entre 700 à 800 nouveaux
cas par an.
MohaMed Teguia, présidenT de l’apC de Chlef :
«Les magouilleurs doivent tôt
ou tard rendre des comptes»
Prévue pour ce 30 novembre écoulé pour débattre des projets socioéconomiques de la commune, la session de l’APC de Chlef n’a pu avoir lieu en raison du
quorum non attient pour sa tenue. Sur les 33 membres de l’Assemblée, 18 ont voté contre sa tenue, prolongeant ainsi le conflit qui les oppose au président de
l’APC. Mais le rapport de forces n’étant plus comme au départ, opposant 32 frondeurs au président d’APC qui réclamaient son départ, ce dernier bénéficie
maintenant du soutien de 14 membres de l’instance élue qui se sont ralliés à la position indéfectible de M. Mohamed Teguia. Autrement dit, le maire, fort de
l’appui des 14 élus, s’est vu renforcé dans sa position d’aller toujours de l’avant. Cependant, cette situation d’un exécutif communal qui reste divisé n’est pas
sans faire courir le risque de compromettre l’essor de la commune. Pour plus de précisions, Le Chélif a pris contact avec le président de l’APC afin de tenir au
courant son lectorat sur l’évolution de cet état des choses qui n’a que trop duré jusqu’ici.
Le Chélif : Monsieur le Président, vous
n’êtes certainement pas sans savoir que
cette situation conflictuelle qui perdure
a entrainé des retards, pour ne pas dire
maints blocages, dans la réalisation des
projets publics ?
Mohamed Teguia : Sachez que je suis le
premier à le déplorer mais à qui incombe la
faute quant à ces retards ? Dois-je rappeler
qu’en tant qu’élu de la population, je m’étais
solennellement engagé à honorer la mission
publique qui m’est dévolue ? Et c’est parce
que j’ai opposé mon refus à faire avaliser les
desseins malhonnêtes de certains magouilleurs administratifs que ces derniers ont cherché à tout bloquer et saborder en me faisant
porter le chapeau de ces retards. Mais, Dieu
merci, 14 élus se sont depuis ralliés à ma position d’humble patriote au service de son
pays et sa commune, tandis que 18 membres
de l’Assemblée campent dans leur attitude
qui ne sert pas du tout l’intérêt de la municipalité, contrairement à certains frères qui ont
pris conscience de leurs responsabilités face
aux enjeux des projets communaux et citoyens en refusant de faire perdurer cette
sorte de chantage dont les principaux perdants sont évidemment les citoyens chélifiens.
Justement, face à la persistance de cette
situation déplorable, le wali de Chlef,
lors d’une rencontre avec la presse, a
laissé entendre que l’éventualité de la
dissolution de l’APC, qui n’est pas du
tout à écarter au cas où l’impasse continuerait, retardant ainsi pas moins de 28
projets communaux prioritaires ?
Je comprends parfaitement l’attitude responsable de Monsieur le wali, et je suis tout
autant que lui préoccupé par le devenir des
projets communaux. Cependant, je considère
que les choses ont relativement évolué et,
qu’avec les 14 éléments ralliés, la gestion des
affaires publiques va se débloquer et je ne
crois pas qu’une décision de dissolution globale soit judicieuse et pourrait compliquer davantage la situation en prolongeant les retards
occasionnés alors que la reprise commence à
se faire progressivement. Pour ma part, si j’ai
une suggestion à faire, c’est celle de nous permettre de procéder au remplacement des 18
éléments récalcitrants de l’Assemblée, sa-
chant que nous comptons parmi le personnel
des élus de la majorité nombre de jeunes
compétences qui ne demandent qu’à être opérationnelles : ce sont des engagés au service
du pays et de ses régions, sans arrière-pensées
de tirer profit de l’occupation de postes de
responsabilités ou d’exercer des chantages
comme s’en rendent aujourd’hui coupables
les magouilleurs de tous acabits et qui doivent
tôt ou tard rendre compte de leurs manœuvres
illicites. Ce sont les défaillants qui sont à
l’origine des retards occasionnés. Pour ma
part, je suis toujours présent à mon poste, assumant ma responsabilité.
Entendez-vous par là Monsieur le Président que pour ce qui vous concerne vous
poursuivez régulièrement votre travail
malgré cette situation de plusieurs projets à l’arrêt ?
Jamais au grand jamais je n’ai cessé un jour
de poursuivre inlassablement la tâche pour
laquelle j’ai été élu et je ne suis pas le seul à
assurer assidument mon travail. Je tiens à rendre hommage, au passage, à tous ceux qui ont
honoré leur devoir. Pour ma part, en dépit des
obstacles tout autour, inutile de renouveler
mon engagement de continuer à œuvrer sans
relâche pour le développement du chef-lieu
de la wilaya. A plus forte raison qu’aujourd’hui je suis conforté dans ma position
par le ralliement de 14 élus qui sont à féliciter
pour leur prise de conscience en attendant que
cet exemple soit suivi par d’autres, un certain
quorum atteint étant suffisant pour la reprise
normale des travaux de l’Assemblé populaire
dont l’ajournement n’a effectivement que
trop perduré jusqu’ici.
Avez-vous quelques propos à communiquer aux citoyens de la commune ?
Absolument, j’y venais : que la population chélifienne sache que je resterai toujours fidèle à la confiance qu’elle a placée
en moi.
Et c’est fort de leur soutien et de celui que
n’ont pas hésité à me témoigner nombre de
bonnes volontés, y compris parmi les élus
et administrés du pays, que ma conviction
de ne jamais démissionner de mon poste
s’est vue renforcée. Je n’ai point fauté ni me
suis rendu coupable de quoi que ce soit au
regard de Dieu, de la Justice et des Citoyens
de la République, pour être enclin à déposer
ma démission. J’entrevois au contraire la
possibilité objective, à présent, de remédier
à la situation avec les propositions de remplacement des défaillants.
Et Dieu sait combien sont les candidats
élus de la majorité qui sont prêts à occuper
les fonctions des 18 éléments persistant
dans leur retranchement improductif. Maintenant, si une décision de M. le wali risque
d’intervenir, que cela se fasse de façon judicieuse, conformément à la législation en
vigueur, notamment de ce que prévoit la Loi
pour les éléments reconnus coupables pour
leur incompétence caractéristique et leurs
tentatives irresponsables d’atteinte aux intérêts de l’institution publique et citoyennes. Quoi qu’il en soit, la page est en
train de se tourner et les magouilleurs ne
persisteront pas à profiter ignoblement de
la générosité d’«El Asnam» en fin de
compte…
Propos recueillis par Mohamed Ghriss
à nos lecteurs
le prix de l’hebdomadaire
Le Chélif passera à 20 DA
à partir du prochain numéro.
cette augmentation
est rendue nécessaire
par l’augmentation
des coûts d’impression
et des autres charges liées
à la confection du journal.
Chronique du temps qui passe
To be or not to be
L
a fameuse question de la plus longue pièce
théâtrale de Shakespeare "Hamlet" qu'on
ne se lassera jamais de se poser dans notre
théâtre à ciel ouvert aux "Hamlet" inconnus aux visages ridés, aux regards froissés, aux rôles indéfinis,
aux vies tumultueuses et aux quotidiens fades et ennuyeux, simulant la folie ou réellement fous, non
pas comme dans la pièce, parce qu'on leur a assassiné leur géniteur, mais tout simplement parce
qu’ils ne savent plus pour quelle raison ils se trou-
vent dans cette pièce. Ni jusqu'où vont-ils continuer
à y jouer, tellement elle semble plus longue que la
pièce originelle ! Hamlet, fils du roi du Danemark,
voulait venger son père, et Hamlet, fils du pauvre,
ne sait plus qui venger, ni pourquoi ni d'ailleurs
comment ! Suivre son cœur, sa conscience ou la tendance?
Garder ses principes devenus si contraignants en
ces temps et n'apportant pas grand-chose de palpable ou les piétiner contre d'autres qui semblent ap-
porter beaucoup d'argent, de notoriété et de paix
apparente ? Se soucier de faire ce qu'a demandé
Dieu ou ne faire que demander ce qu'a fait flène ?
Travailler dur pour sa patrie ou s'attendre à ce que
celle-ci fasse quelque chose pour nous rendre la vie
meilleure ? Être ou ne pas être ? Si Hamlet, le
prince, est décédé vainqueur, Hamlet le citoyen est
en train de vivre vaincu.
AA