L`assassinat énigmatique d`Ahmed Sofiane Kernafia

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Transcript L`assassinat énigmatique d`Ahmed Sofiane Kernafia

Il a été aspergé d’essence puIs brûlé vIf à chettIa
L’assassinat énigmatique
d’Ahmed Sofiane Kernafia
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Semaine du 11 au 17 février 2015- N° 62 - Prix 20 DA
4 fonctIonnaIres
sont ImplIqués
Détournement
de 3 milliards
à la poste
de Mossadek
DE PEuR quE L'ASO
SOIt RELéguéE EN DIvISION
INféRIEuRE
page 12
ISSN : 2352-9695
Le comité des
supporters
passe au plan B
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de vIolentes émeutes ont secoué le chef-lIeu de wIlaya et thenIet el had
La distribution de logements tourne au drame à tissemsilt
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Ils ne bénéfIcIent d'aucun programme de restauratIon et de réhabIlItatIon
MonuMents en péril !
pages 2 à 5
De somptueuses bâtisses ont été
édifiées pour les besoins des gros colons
et autres riches négociants européens.
Des villes entières sont créées, leur style
architectural est calqué sur les cités
françaises. Il fallait donner aux villes
algériennes naissantes un aspect
"franchouillard", raison pour laquelle et
les noms des rues, voire des villes et
villages, et la forme des édifices, se
devaient d'être à l'image de ce qui se
faisait en métropole. Que reste-t-il
aujourd’hui de ce legs ?
vIsIte du walI de chlef
à el hadjadj et ouled
ben abdelkader
une solution
globale pour
les populations
déplacées
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le paradoxe du football
algérIen :
Ligue
professionnelle
et subventions
étatiques
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CONtRIButION
quE C’ESt
LOIN,
LA LIBERté !
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PAR RACHID EZZIANE
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Dossier
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
Ils ne bénéfIcIent d'aucun programme de restauratIon et de réhabIlItatIon
Monuments en péril !
De somptueuses bâtisses
ont été édifiées pour les besoins des gros colons et autres riches négociants
européens. Des villes entières sont créées, leur style
architectural est calqué sur
les cités françaises. Il fallait donner aux villes algériennes naissantes un
aspect "franchouillard",
raison pour laquelle et les
noms des rues, voire des
villes et villages, et la
forme des édifices, se devaient d'être à l'image de ce
qui se faisait en métropole.
Bien entendu, les indigènes,
comprendre la grande
masse des Algériens, était
parqués dans d'horribles
masures aux périphéries
des villes, alors que les
paysans habitaient des demeures primitives.
L
a ville de Chlef, appelée Orléansville durant l'époque coloniale, a
toujours été une destination privilégiée pour les colons venant de différents
pays européens du sud. Elle était une destination phare pour de multiples raisons dont
son emplacement stratégique géographique
privilégié, ses terres fertiles et ses ressources naturelles. Pour attirer les colons
européens, les autorités françaises ont fait
bénéficier cette ville d'un grand nombre de
constructions ayant permis de la doter d'un
tissu urbain des plus pittoresques.
Il a fallu s'engager à construire un maximum de bâtisses pour abriter les nouveaux
arrivants et leur procurer tout ce dont ils
avaient besoin pour vivre, souvent mieux
que lorsqu'ils étaient encore dans leurs pays
respectifs. La ville d'Orléansville ayant bénéficié de plusieurs projets urbains sur plusieurs décennies, comptait, à la fin des
années 1940, parmi les plus belles villes
d'Algérie. La beauté, l'organisation et l'immensité de son tissu urbain, constitué de
centaines de bâtisses construites selon des
styles architecturaux modernes, lui conféraient une réputation indiscutable.
Forte de sa myriade d'édifices d'une beauté
infinie, Orléansville demeurait cependant
très vulnérable, parce que située pratiquement sur une faille sismique. Plusieurs
tremblements la secouèrent depuis l'installation des colons en 1843. Le plus ravageur
sera celui du 9 septembre 1954, qui atteint
une magnitude de 6,7 sur l'échelle de Richter, qui a ravagé la ville. Beaucoup d'édifices d'une grande valeur architecturale ont
disparu dans un petit laps de temps. La nouvelle a fait le tour du monde et de nombreux
pays ont manifesté leur solidarité à la population meurtrie.
D'aucuns ont misé sur la capacité des autorités coloniales de l'époque de reconstruire
la ville en si peu de temps étant donné que
la main-d'œuvre, issue de la communauté
européenne de colons installés en grand
nombre à Chlef, était disponible et dotée
d'une grande qualité en matière d'exécution
de travaux de construction. Au lendemain
de ce séisme, les opérations de reconstruction ont été lancées en grande pompe. Vu
qu'elles allaient bon train, beaucoup d'habitants y ont pris part. Finalement, il n'a fallu
à la ville que 4 à 5 ans pour reprendre sa
splendeur et recouvrer son lustre d'antan.
Après le départ des colons, la ville est rebaptisée "El Asnam". L'Algérie indépendante héritera ainsi de nombreux
monuments architecturaux qu'elle se devait
de gérer et d'entretenir avec le peu de
moyens dont elle disposait à l'époque. La
ville d'El Asnam n'avait absolument rien à
envier aux autres villes d'Algérie. Elle avait
son propre style architectural, surtout que
ses bâtiments, conçus selon les normes antisismiques d'après le cataclysme de 1954,
lui donnaient une dimension urbaine unique
en son genre.
Hélas, cela n'a pas pu durer longtemps. La
ville est à nouveau la proie d'un séisme ravageur. Le 10 octobre 1980 est une date funeste pour tous les habitants de cette
contrée. Le tremblement de terre, d'une
magnitude 7,2, a anéanti la ville tout entière
et endeuillé sa population. D'innombrables
bâtisses ont été réduites en poussière et débris au grand malheur des habitants, des
survivants plutôt.
Néanmoins, certaines d'entre elles ont été
épargnées et ont survécu à cette tragédie.
Les rares bâtisses ayant échappé à la destruction et aux ravages de ce séisme n'ont
pas été estimées à leur juste valeur. Plusieurs d'entre elles ont été transformées en
habitations ou en locaux abritant des services d'administration. Ces précieux monuments architecturaux n'ont guère été
valorisés. Au contraire, ils ont été délaissés
et n'ont fait l'objet d'aucune opération de
restauration.
Il est à signaler avec force qu'à Chlef, il
existe encore pas mal d'édifices datant de
l'époque coloniale et constituant de véritables monuments architecturaux. Or, ils se
trouvent dans un état de dégradation avancée parce qu'ils n'ont jamais été restaurés.
D'ailleurs, certaines bâtisses ont été tellement défigurées qu'aujourd'hui on n'arrive
plus à les reconnaitre et identifier comme
étant des constructions datant de la période
coloniale. Elles ont perdu la totalité de leur
splendeur. Pis encore, au lieu d'être restaurées, certaines bâtisses, se trouvant en plein
centre-ville de Chlef, ont été récemment démolies pour être ensuite remplacées par
d'autres constructions n'ayant aucune valeur
architecturale.
Les services compétents ont devant eux une
ultime chance pour se ressaisir et faire en
sorte que les quelques bâtisses, luttant encore pour leur survie, puissent bénéficier de
travaux de réfection, et par conséquent recouvrer toute leur magnificence. En cas de
laisser-aller, la ville de Chlef perdra définitivement le peu de constructions intéressantes encore debout sur son territoire.
Farouk Afounas
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
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Dossier
la qUestion ne fait pas partie des préoccUpations des élUs
De grâce, sauvons notre patrimoine
architectural
Faute d’entretien, plusieurs constructions remontant à l’époque coloniale et considérées, à juste titre, comme des
chefs-d’œuvre architecturaux, sont en perdition. Comment faire pour les préserver si tant est qu’il existe une volonté
dans ce sens ?
P
our savoir s’il y a ou non une intention de réhabiliter le patrimoine architectural hérité de l’époque
coloniale ou, du moins, un programme pour
restaurer ce qu’il reste du vieux bâti, nous
nous sommes rendus au siège de l’assemblée populaire de wilaya de Chlef (APW)
dans l’espoir de recueillir des informations
dans ce sens. C’est M. Maamar Affas, président de la commission de l’urbanisme,
qui nous reçoit. Tout étonné, il avoue que
la question n’a jamais été évoquée. Selon
lui, notre journal pourrait en être un déclencheur. «Ce programme en latence, ajoute le
même responsable, se manifestera un jour
car 40% des constructions recensées à travers la wilaya sont représentées par des édifices datant de l’époque coloniale»,
explique-t-il, ajoutant qu’il est du devoir
des Chélifiens de rendre à ces bâtisses au
moins un «hommage» à leur résistance à
deux séismes destructeurs.
Si la rénovation de ces repères historiques
des villes de la wilaya qui reflètent une maturation architecturale n’est pas programmée dans les sessions de l’assemblée
populaire de la wilaya, «ce n’est pas parce
qu’ils ne sont pas considérés ou qu’ils sont
méconnus, mais parce que cela est l’affaire
de tout le monde, à commencer par les citoyens jaloux pour leur ville qui devraient
sensibiliser qui de droit par le biais de plusieurs canaux d’informations, la presse, la
radio ou les associations», souligne M.
Affas. Il précise qu’une grande partie de
ces bâtisses se trouve le long de la rue principale de la ville, à l’instar du bâtiment du
Une vUe
de chlef
tribunal administratif, celui de la banque
Natixis et le cercle de l’ASO qui, d’après
lui, sont susceptibles de donner cachet typique à la ville, d’une part, et pour que le
visiteur sache que Chlef est enracinée dans
l’histoire à travers cette architecture, d’autre part.
«En abordant ce sujet, votre journal sera
d’un bon augure pour le lancement d’un
programme ambitieux de réhabilitation de
ces monuments qui constituent les repères
d’une ville historique», réitère l’élu de
l’APW.
M. Affas croit savoir que le principal facteur ayant en quelque sorte éclipsé cette
opération nécessaire de restauration du
vieux bâti, est celui de l’éparpillement de
la population dans les sites érigés à la hâte
au lendemain du séisme de 1980. La population chélifoise est en effet concentrée
dans les quartiers de Chettia, Chorfa, Ouled
Mohamed, Radar, la cité olympique, etc.
Il conclut en affirmant que «si la population
est concentrée au niveau de la ville historique, elle aurait sans doute réclamé des
opérations de restauration et de préservation du vieux bâti.»
Conserver son remarquable patrimoine architectural de l’ère coloniale, l’apprécier et
le respecter est désormais l’affaire de tout
un chacun. «De grâce, protégeons nos
villes », conclut notre interlocuteur.
Abdelkader Ham
BoUalem alloUache, architecte à chlef, à propos de la restaUration dU vieUx Bâti :
«Il n’y ni entreprise, ni bureau d’étude,
ni maçons qualifiés pour ce genre d’opération»
B
oualem Allouache dirige un bureau d'étude d’architecture et d’urbanisme à Chlef. Ce jeune architecte de 34 ans, natif de Chlef, est diplômé de
l'université de Blida en 2004. Il a effectué un stage de perfectionnement auprès du bureau d'étude CETAU de 2004 à
2006, avant de s’installer à son propre compte dans sa ville
natale. En 10 ans, il a réalisé plusieurs projets dont plus
d’une dizaine hors de la wilaya de Chlef. Nous l’avons sollicité pour un point de vue sur le vieux bâti et sa restauration. Voici ses réponses.
Le Chélif : On voit que le patrimoine immobilier qui
a une grande valeur architecturale à Chlef commence
à disparaître, et cela dans l’indifférence générale.
Qu’en pensez-vous ?
Boualem Allouache : Premièrement la wilaya de Chlef n’a
pas un caractère physique spécial. De plus, elle n’a actuellement, sur le plan architectural, que le style colonial car
les autres styles, comme le romain, ont totalement disparu.
Malheureusement, même le patrimoine architectural colonial est aussi en train de disparaître à cause, d’une part, de
la dégradation avancée des immeubles et, d’un autre, du fait
que les propriétaires des bâtisses ont effectué des changements sur la façade, changeant ainsi leur aspect extérieur
en utilisant de nouveau matériaux de construction qui ne
sont pas conformes à ce style, tels que le revêtement des façade en panneau composite, des murs par des vitrages en
verre trempé. Par ailleurs, il faut noter que la plupart des
terrains vierges au centre-ville ont été construits récemment, ce qui a donné une autre image de la ville de Chlef.
A votre avis, est-il possible de restaurer cet héritage ?
Il faut savoir que la majorité des immeubles se trouvant à
Chlef relèvent de la propriété privée, leurs propriétaires ont
procédé à des changements importants au niveau des rez-
de-chaussée, notamment, pour développer des activités
commerciales lucratives. Mais si on regarde plus haut, on
s’aperçoit qu’on est devant une ancienne bâtisse datant de
l’époque coloniale ; ce qui donne une image contradictoire
du bâtiment.
Tout cela est dû au fait que nous n’avons pas une loi qui interdit le changement des façades des bâtisses ayant une valeur architecturale, contrairement aux autres pays tels que
la Tunisie ou le Maroc où l’on trouve un style architecturale
uni. Pour les solutions, la restauration des anciennes bâtisses nécessite en premier un budget énorme. En second,
elle suppose la présence de bureaux d’étude spécialisés
dans le domaine de restauration des monuments historiques,
d’entreprises compétentes et aussi des maçons qualifiés.
Mais tant qu’on n’a pas une loi qui interdit expressément
les interventions anarchiques sur les façades extérieures des
vielles bâtisses, on ne peut protéger le patrimoine architectural de nos villes.
On remarque quand même que certaines bâtisses
n’ont pas changé d’aspect ?
Oui, nous avons à Chlef le siège de la direction du Tourisme
et qui abrite en même temps les services des impôts, c’est
une très belle bâtisse coloniale et son aspect extérieur est
toujours le même. D’ailleurs, je remarque que les sièges des
administrations étatiques en général n’ont pas changé d’aspect, sauf quelques retouches mineures. Mais pour ce qui
est de l’immeuble abritant la direction Tourisme, tout un
chacun peut remarquer qu’il commence à se dégrader sérieusement. J’espère que les autorités locales vont prendre
en charge l’entretien et la réhabilitation de ces constructions. Auquel cas, elles devraient débloquer des fonds importants dans ce sens si l’on veut que soit préservé notre
patrimoine.
Nawel Allouache
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DOSSIer
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
Malgré lEs appEls incEssanTs dEs associaTions ET collEcTifs pour lEur présErvaTion
Les monuments architecturaux
d’Oued Sly voués à la disparition
Oued Sly, l’ex-Malakoff, du nom d’une bataille livrée par les français en Crimée, a été créée 1869. Une importante communauté de colons a habité ce village jusqu’en 1962, laissant de belles bâtisses et constructions dignes d’intérêt sur le plan architectural.
A
l’indépendance, la petite localité a
vu la construction d’une multitude
de bâtisses ayant changé complètement son visage. Aujourd’hui, avec la disparition de la quasi-totalité des bâtisses
coloniales, la polémique enfle à propos de la
préservation des rares monuments encore
debout mais dans un état lamentable.
Pour commencer, il semble que les habitants
d’Oued Sly soient devenus carrément insensibles à de la préservation de l’aspect architectural de leur petite ville. Aucune
importance n’est portée ni à l’amélioration
ni à l’embellissement de l’image de cette
ville qui ne cesse de se ternir. Pour preuve,
on peut citer la prolifération des constructions anarchiques qui ne se basent sur aucune
norme.A Oued sly, les monuments architecturaux, réalisés par une main-d’œuvre hautement qualifiée, ont toujours été
déconsidérés et perçus comme des bâtisses
ordinaires malgré leur originalité. Depuis
l’indépendance, aucun d’entre eux n’a fait
l’objet de la moindre réfection.
L’ancienne poste d’Oued Sly, érigée et inaugurée au début des années 1950 du siècle
passé, a subi et continue de subir d’énormes
dégradations au vu et au su des autorités locales qui n’ont rien entrepris pour mettre fin
à cette situation. Outre les préjudices causés
par des facteurs naturels, cette poste a été défigurée à maintes reprises pour répondre aux
fantasmes de certains énergumènes. Elle a
servi de logis pour environ 3 familles qui s’y
sont succédé depuis sa fermeture après
l’inauguration d’une autre poste.
La poste d’Oued Sly, que d’aucuns qualifient
de véritable œuvre d’art, est malheureusement vouée au dépérissement et à la disparition. Elle résiste seule aux caprices de la
nature et à l’idiotie humaine. Pourtant, il suffit de quelques petites actions de restauration
pour que la poste se refasse une beauté. Les
autorités locales, saisies à plusieurs reprises,
continuent de faire la sourde oreille et pratiquer la politique de l’autruche pour fuir leurs
responsabilités vis-à-vis de cette situation.
dock était notre endroit privilégié pour nous
distraire et passer un peu de temps entre camarades. La poste aussi. Nous nous y rendions régulièrement en compagnie de nos
parents pour bénéficier de divers services.
Quant à l’ancien centre de rétention, il nous
rappelle des souvenirs douloureux. Je me
souviens bien de ces moments où nous
étions à l’intérieur de notre école coranique
pendant que nos compatriotes se faisaient
torturer par des soldats français inhumains et
insensibles à la douleur des autres. Nous entendions leurs cris stridents à longueur de
journée, et nous pensions beaucoup à la souffrance qu’ils enduraient ».
Il suffit pourtant d’un petit
budget…
De belles constructions
datant de l’époque coloniale
en danger de mort !
Outre la poste qui constitue le monument le
plus important parmi les rares bâtisses françaises encore debout à Oued Sly, il y a lieu
aussi de citer le dock qui date des années
1930 et le musée municipal, ancien centre de
rétention et de torture, qui date lui aussi des
années 1940. Ces deux bâtisses se trouvent
dans un état plus que critique. Un responsable local ayant effectué dernièrement une
descente furtive pour s’enquérir de l’état du
dock précité, s’est adressé aux présents en
leur disant : «Vous voyez ? Nous avons ici
une structure d’un style architectural rarissime. Si vous faites le tour d’Algérie, je suis
sûr, certain et même convaincu que vous ne
trouverez aucune autre structure pouvant
l’égaler de quelque manière que ce soit.»
Jusque-là, tout parait normal. Mais ce qui
peut nous frapper de stupeur est l’indifférence de ce responsable envers l’état calamiteux dans lequel se trouve ce dock. Ce
responsable semble donc peu enclin à l’idée
de lancer une opération de restauration pour
sauver cet ancien dock d’un éventuel effondrement.
Ce dock est gagné par la gangrène de
l’usure. Ses murs s’effritent jour après jour.
Certaines chambres, réservées au stockage
des grains, du blé, de l’orge et d’autres céréales, sont sérieusement détériorées et ne
sont plus en mesure d’assurer sa fonction à
cause du taux d’humidité surélevé y régnant.
Les employés qui y exercent au grand péril
de leur vie, se plaignent de l’état de leur lieu
de travail. Sincèrement, cette situation est un
véritable crève-cœur.
De plus, le centre de détention et de torture,
aujourd’hui musée municipal rarement visité, est dans un état catastrophique. La bâtisse n’a eu droit qu’à un seul petit entretien
en 1999. En ce moment, elle agonise dans le
silence le plus total. M. Djelloul Khadda, enseignant de Sciences islamique au lycée
d’Oued Sly nous a déclaré à ce propos :
«C’est malheureux d’assister à la disparition
des bâtisses qui nous ont vus grandir. Le
Si les autorités locales continuent de faire
montre d’indifférence et de négligence, ces
jolis monuments finiront par disparaitre une
bonne fois pour toutes. Il y a vraiment urgence à lancer des chantiers de rénovation et
de restauration. De petits budgets suffiront
pour mener à bien un certain nombre d’opérations de réfection.
Par ailleurs, il faut que les collectifs locaux
unissent leurs voix et leurs efforts pour
contraindre les services compétents à agir
énergiquement pour sauver ces précieux édifices, représentant à eux seuls un patrimoine
historique inégalable, de leur détérioration.
Les requêtes doivent se multiplier pour que
les responsables prennent conscience de la
gravité de l’état actuel des édifices susmentionnés. Les élus locaux sont appelés à prendre position par rapport à ce volet qui
préoccupe certains habitants visiblement très
avisés et infiniment épris de l’art architectural qui les a bercés des décennies durant. A
Oued Sly, il ne reste que 3 édifices remontant
à l’époque coloniale, et c’est la raison pour
laquelle il est plus qu’urgent de les rénover
pour qu’ils puissent continuer d’embellir
joyeusement le modeste paysage urbain de
la paisible localité d’Oued Sly.
Farouk Afounas
EcolE dE garçons dE Ténès
Un chef-d’œuvre en danger
L’
école de garçons Kaddour Kasmi
de Ténès est un des nombreux
édifices légués par la colonisation qui, à ce jour, continue d’assurer sa vocation première, autrement dit l’éducation
des énfants. Ayant résisté à l’usure du temps,
cette école est considérée par les habitants
comme un précieux patrimoine qu’il faut absolument préserver, nostalgie oblige. Des générations entières ont fréquenté les bancs de
cet établissement unique en son genre.
La construction de l’école remonte au début
du siècle dernier, selon les témoignages de
MM., M. Maâmar Akaba, son actuel directeur, l’enseignant El Hadj Loumi et Merouane Zerrouk, le président de l’association
«Culture et Patrimoine» de la ville de Ténès.
Ce dernier dit avoir effectué ses études au
sein de cette école, de même qu’il y a enseigné dès la rentrée 1962-1963.
L’école a ouvert ses portes à l’automne 1908
sous la direction de Fernand Toulouse, un
jeune normalien né le 15 mars 1881 à Rome,
d’après les dires de M. Zerrouk. L’historien
affirme que le premier élève indigène ayant
fréquenté l’établissement est un certain Krider Ahmed Ben Ahmed, né quant à lui le 19
mai 1879.
Toujours d’après le témoignage de M. Zerrouk, l’école avait assumé deux fonctions
durant les dernières années de la guerre de
libération nationale. Le jour, c’était une
école qui accueillait ses élèves et les formait
à l’écriture, la lecture, le calcul, la géographie, l’histoire, le dessin, les sciences naturelles… et le soir, elle devenait un dortoir
pour les soldats français en surnombre dans
la ville eu égard à la à la persistance de la
guérilla dans la région montagneuse du
Dahra.
L’école s’étend sur une superficie de 743 m²,
elle se compose de 6 classes pouvant accueillir 150 élèves, des garçons uniquement
comme c’est la tradition. Du point de vue architectural, le bâtiment et ses dépendances
sont conçus dans un style néo-mauresque
avec des colonnes, des portes et des fenêtres
typiques de l’art musulman. Selon M. Zerrouk, l’école a résisté à l’érosion du temps
en raison de la solidité des ouvrages maçonnés, de la fiabilité des matériaux et de la qualité de la boiserie.
Mais ce qui donne un cachet particulier à
cette école, c’est le dôme qui surplombe sa
toiture et qui comporte (3 ou 4) horloges
donnant sur quatre côtés, le cinquième por-
tant une inscription… Ces horloges se sont
arrêtées le 10 octobre 1980 sous l’effet de la
secousse tellurique qui a ravagé la région
d’El Asnam. Fort heureusement, l’école a été
épargnée et n’a connu par conséquent aucune opération de réhabilitation.
M. Merouane Zerrouk dément que l’école de
garçons ait été un jour une église comme le
pensent beaucoup d’habitants ; selon lui, il
est inconcevable que les colons aient pensé
à construire un tel lieu de culte en se référant
aux principes de l’architecture arabo-musulmane. Aujourd’hui, l’école dispose encore
des vieilles armoires et casiers où les élèves
rangent leurs cahiers et livres, de même
qu’elle a conservé tous les instruments de
mesure de capacités.
Le directeur de l’école se dit déçu du peu
d’intérêt porté par les autorités à cette belle
construction qui fait partie intégrante du patrimoine de la ville. En effet, la cantine se
trouve dans un état déplorable en raison des
infiltrations d’eaux pluviales à partir de son
plafond, alors que des écoulements d’eau
derrière l’établissement risquent de fragiliser
ses fondations.
Tout près de l’école des garçons, se trouve
l’école des filles Zaïkha Kessikelnouna dont
la construction remonte à 1935. Cet établissement n’a connu aucune opération de réhabilitation d’envergure, à l’exception de
quelques menus travaux d’entretien courants
comme la peinture des façades.
Ces deux écoles sont les seuls établissements
au niveau de la wilaya de Chlef exerçant
sous le même régime que celui légué par la
colonisation, c’est-à-dire qu’elle n’accepte
pas la mixité, l’une étant réservée aux filles,
l’autre aux garçons.
Mohamed Agred
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
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DossieR
oued Fodda en comptaIt des dIzaInes
De somptueuses demeures
coloniales défigurées
Oued Fodda était une région agricole très riche. Elle produisait pratiquement tout ce qui pouvait poussait. Des terres
arables, et surtout de l’eau à profusion. Les productions d’excellence d’Oued Fodda sont les céréales et les agrumes.
P
our être au diapason de ces produits
en abondance, on a construit 8 silos
pour le stockage du blé dur de la région, notamment la variété « boucherdid »
mondialement connu pour ses qualités. Pour
les agrumes, c’est autre paire de manche.
Oued fodda était entouré de vergers qui produisaient toutes sortes d’agrumes. Pour exporter ses richesses vers la métropole, la
France a construit une usine de conditionnement des agrumes. La terre était si généreuse et la production tellement forte que
l’usine employait dans les années 1960 et
1970 trois équipes qui se relayaient en 3x8
heures. Cela donne une idée sur les quantités
produites par Les Vergers d’Oued Fodda
(VOF). La sécheresse d’une part et les différentes réorganisations de l’agriculture vinrent à bout de la production céréalière et
agrumicole d’Oued Fodda. Les vergers se
sont desséchés, ils ont été déracinés, et
l’usine de conditionnement des agrumes est
devenue une usine de production de médicaments.
Des villas pour les colons,
des cités numérotées pour
les indigènes
Oued Fodda était plus qu’une région agricole, c’est le village colonial par excellence.
Ce n’était pas une ville de bâtiments, mais
un village de villas, beaucoup de villas. Bien
sur que c’était pour les colons, pas pour les
Mohamed, Kaddour et Cie. Ces derniers,
pour les besoins du travail à accomplir,
étaient parqués dans des cités que la France
coloniale a appelé cités n° 1, 2, et 3. De ces
villas, il n’en reste pas beaucoup, certaines
ont carrément été rasées pour y élever d’autres constructions à leurs place, d’autres
existent toujours mais ont été défigurées par
l’élévation de murs en béton ou autres tôles
ondulées. L’une d’elles a pourtant échappé
au massacre. C’est la villa où habitent les
«Médjadji», plus connus sous le pseudonyme «Abdelali». Certes, les habitant de
cette villa ont subi la pression de la société
et des voyeurs, mais ils n’ont mis ni murs en
béton ni tôles ondulées, ils ont planté un
massif de fleurs. Il faut aussi savoir que les
habitants de cette villa ne sont autres que les
Mahfoudh, le professeur de français mort
dans sa R4 avec les 4 autres enseignants et
sportifs (Le Chélif les fera bientôt revenir,
suivez nous), son frère ingénieur (récemment décédé), et ami de notre ainé et collègue Kiouar Mohamed Baroudi, et surtout
la dame qui occupe les lieux, leur sœur Nacéra Médjadji, directrice de CEM dans les
années 1980 puis chef de service à la direc-
tion de l’éducation de Ain Defla, qui nous
dira à ce propos : «C’est une villa, donc avec
une ouverture ensoleillée et une entrée découverte. L’hygiène, la propreté et la conservation des bonnes et des belles choses font
partie de notre culture.»
Des joyaux
en perdition
Il y a d’autres types de bâtisses qui ont subi
l’érosion du temps, de la nature et de la main
de l’homme. La piscine, par exemple, était
un joyau dont pouvait s’enorgueillir les
Oued-foddéens. «Surtout quand nos amis les
ténésiens frimaient pour nous casser les
oreilles avec la Méditerranée, nous avions la
réponse quand d’autres se taisaient. N’est ce
pas les normaliens de Ténès et de Cherchell
?», nous dira un ancien normalien fier de son
village qui était plus grand et plus beau que
Ain Defla d’alors. N’est-ce pas docteur
Khellas (nous parlons de l’écrivain). La piscine ? On lui a arraché les ailes et une grande
partie du corps. Le dépeçage a commencé
par les douches, puis une grande partie donnant sur la RN4 pour y construire des boites
d’allumettes superposées par un promoteur
privé. Le bâtiment des domaines est toujours
debout mais jusqu’à quand ? Quant au cinéma, n’en parlons pas, cela fait belle lurette
qu’il n y a plus de salle de cinéma à Oued
Fodda. Au lendemain de l’indépendance,
Oued Fodda disposait de deux salles de cinéma, l’une était connue sous le nom du cinéma Henri, (nous disions El Horri). Il n’y a
plus que les anciens qui savent où était leur
cinéma. Une salle conçue selon les normes
avec acoustique et tout et tout ; spécialisée
dans les films de guerre, policiers et d’espionnage. La seconde était celle d’Akermi.
Celle-là était surtout connue pour ses films
hindous avec des chants mélodieux, les péplums d’Hercule, Maciste, Samson et Dalila
et surtout mais alors surtout Antar Ibn Cheddad. Ce film fut projeté plus de dix fois.
C'est-à-dire programmé plus de dix fois.
Mais une fois est égale à une semaine. Et durant toute la semaine, le film est projeté à
guichet fermé.
Si seulement nous construisons des bâtiments publics ou privés mais qui tirent leurs
traits de notre culture, qui ont un rapport
avec notre personnalité et où nous pouvons
avoir la paix de l’âme. A propos d’âme, Alphonse de Lamartine qui a dit beaucoup de
bien du prophète Mohamed, n’a-t-il pas écrit
dans l’un de ces poèmes : «Objets inanimés,
avez-vous donc une âme qui s’attache à
notre âme et la force d’aimer ?» Sans commentaire.
Khaled Ali Elouahed
Il subsIste encore quelques belles constructIons à tadjena
La cave et l’ancienne maison des Robert
L
a création de Tadjena remonte à la
fin du 19ème siècle. Projetée et
étudiée en 1871, la construction
du village ne débuta qu’en 1894, sous la
pression des colons de Montenotte (Sidi
Akacha) et Ténès, qui obligèrent l’administration à lancer les premiers travaux
d’aménagement. La région offrait de
grandes perspectives de développement
agricole, surtout que le climat et la nature
des sols convenaient parfaitement à certaines cultures industrielles, notamment la
vigne.
En 1900, le village colonial abritait déjà
une population de 165 âmes. Ses habitants
lui donnèrent le nom de Fromentin, en
hommage au peintre orientaliste Eugène
Fromentin qui séjourna longtemps en Algérie. Avec le développement des cultures, le blé et la vigne notamment, une
cave coopérative est construite en 1902.
Elle permit aux colons de réaliser de substantiels bénéfices en écoulant des vins vigoureux et d’une grande qualité gustative
chez les connaisseurs. Les vins de Tad-
jena, Aïn Merane et Sidi Akkacha, se disputaient en effet les grands crus de l’ouest.
Selon les témoignages des gens de la région, cette cave a également servi de centre de torture à l’armée coloniale durant la
guerre de libération.
A l’indépendance, elle devint un centre de
stockage de produits agricoles. Aujourd’hui, la cave a repris sa vocation originelle après qu’elle a été acquise par un
vinificateur de Mostaganem.
Parmi les autres bâtisses dignes d’intérêt,
il y a l’ancienne mairie qui a été édifiée
en 1906. En fait, il s’agit de la maison des
Robert, une famille de colons très connue
de la région de Chlef et dont l’un des enfants n’est autre que le célèbre lexicologue Robert, auteur du dictionnaire
éponyme. A l’indépendance, la bâtisse est
occupée par un moudjahid de la région, en
l’occurrence Adda El Kheddim.
En 1984, lorsque Tadjena fut hissée au
rang de chef-lieu de commune, la bâtisse
revint à l’Etat qui la transforma en siège
d’APC jusqu’au mois de novembre 2014.
Avec la réalisation du nouveau siège de la
mairie, la bâtisse a été fermée. M. Aïssa
Laïdi, le maire de Tadjena, n’a aucune
idée de ce qu’il sera fait de cette construc-
tion ; il ne sait si elle sera réhabilitée ou
carrément démolie pour que soit érigé à sa
place un autre immeuble plus récent.
Mohamed Djarir
6
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
ACtueLLes
travaux d’adduction inachevés, rue inondées et crainte d’épidémies
La zone 10 de Chettia dans
un état déplorable
Les habitants de la zone dix de Chettia, spécifiquement le quartier dit Sonelgaz où la majorité des résidents
sont des employés de cette entreprise publique, protestent contre les mauvaises conditions dans lesquelles ils
vivent depuis des années.
L
es contestataires affirment
qu’il n’y a eu aucune
amélioration au plan de
l’aménagement urbain. Bien au
contraire, les voies et réseaux se
dégradent de jour en jour. Les habitants de ce quartier nous ont
déclaré que les autorités locales ont
engagé un ambitieux projet d’assainissement et que toutes les
zones de Chettia en ont bénéficié… sauf leur quartier où les adductions n’ont pas encore été
réalisées, ce qui donne une image
de désolation dès qu’il pleut. Ils
ajoutent que les canalisations
d’eaux usées sont pour la plupart
cassées. De plus, ils soupçonnent
un probable cross over au niveau
de leur zone, craignant que le
mélange des eaux usées à l’eau
potable ne provoque une épidémie
de maladies contagieuses et
d’autres affections à transmission
hydrique.
Nous avons été informés, d’autre
autre part, que le projet d’adduction des habitations au réseau de
gaz naturel aurait été accordé à l’un
des travailleurs de Sonelgaz, ce
La rue principaLe
de La cité soneLgaz
dernier l’aurait rétrocédé à un
épicier qui n’a aucune relation avec
ce domaine, selon les gens de ce
quartier. «Notre quartier était le
meilleur de la zone dix et de Chet-
tia, mais il s’est dégradé depuis,
devenant un grand dépotoir d’eaux
pluviales et usées», s’emportent
quelques habitants qui affirment
que «toutes les canalisations
d’eaux usées sont bouchées au
point que les avaloirs des maisons
sont à leur tour inopérants. A cause
du retour d’eau, nous effectuons
les travaux d’aménagement par nos
propre moyens». Un habitant nous
a affirmé que les enseignants de
même que les enfants des écoles et
de la crèche des deux écoles primaires situées dans l’autre côté du
quartier pataugent chaque matin
dans cette grande mare d’eau, étant
donné que c’est le seul accès à ses
établissements. Malgré tous ces
problèmes, indiquent les habitants,
les autorités locales n’ont pas
daigné bouger le petit doigt.
Toutes leurs démarches et réclamations sont restées lettre morte, disent-ils, soulignant que les élus
doivent se préoccuper davantage
des conditions de vie de leurs
électeurs.
Et la question que tout le monde se
pose aujourd’hui est de savoir
comment peut-on autoriser des
entrepreneurs à percer des trous un
peu partout à travers la ville… sans
être contraints de remettre la
chaussée en son état initial ? Pourtant, toutes les lois et règlements y
font référence. A moins que Chettia
dispose de ses propres us et coutumes en ce domaine.
Nawel Allouache
iL a été transféré à oum drou
La population de Chlef revendique un souk hebdomadaire
L
es habitants de la ville de Chlef ne
s’arrêtent pas de bousculer les élus
locaux, communaux et de wilaya
pour la désignation d’un endroit susceptible
d’abriter le souk hebdomadaire. Déplacé à
plusieurs reprises, il est installé tantôt à la
Bocca, tantôt près de la Ferme, ou à proximité de l’hôpital des 240 lits quand ce dernier
était en chantier, le souk est finalement banni
du pourtour de la ville. Il a été transféré dans
les environs d’Oum Drou, dans un lieu qui
ne devrait pas en principe accueillir ce genre
de manifestations économiques traditionnelles ? En raison du manque flagrant
d’équipements et de sécurité surtout
La population de la wilaya de Chlef, estimée
à plus d’un million d’âmes, avec un taux de
croissance de 1,2% selon le recensement
général de la population et de l’habitat de
2008, et en particulier les habitants du cheflieu, continuent de faire les frais d’une gestion maladroite des précédents élus qui se
sont succédé à sa tête. Certains élus motivent
cette lacune par l’absence de terrain approprié en mesure d’accueillir un tel projet, si
ce n’est de l’implanter carrément en plein
milieu de terres fertiles, ce qu’ils refusent
d’entreprendre. Bien entendu, c’est un fauxfuyant parce qu’il existe des terres qui pourraient servir aux projets de développement,
mais qui font actuellement l’objet de différentes transactions au vu et au su des responsables bien au courant des faits. Une
situation qui s’est généralisée et qui fait retarder plusieurs projets, notamment ceux
ayant trait au logement, aux infrastructures
scolaires, aires de jeux et l’extension indispensable des cimetières qui font le plein.
Heureusement que les choses commencent
enfin à bouger, et cela grâce aux initiatives
et mesures prises par le wali de Chlef,
Aboubakr Essedik Boucetta. Il est à espérer
que les élus de la commune Chlef prennent
en charge la réalisation rapide ce souk en lui
désignant un endroit définitif, maintenant
que les dissensions entre les élus qui ont
paralysé l’exécutif communal pendant
plusieurs mois ont été aplanies.
Actuellement, le souk hebdomadaire qui est
situé dans la commune d’Oum Drou se
trouve en cette période hivernale dans un état
déplorable dans la mesure où il est difficilement accessible à cause de la boue et des
eaux stagnantes qui recouvrent l’esplanade
où il se tient.
M. Mokhtari
résorption de L’habitat précaire à chLef
Réalisation de 32 838 logements ruraux depuis 2005
S
i la demande de logements sociaux
au niveau des centres urbains de la
wilaya de Chlef ne faiblit pas -bien
au contraire, elle s’accentue de plus en plus
car l’offre n’arrive pas à suivre la demande- il en est autrement au niveau du
monde rural où les pouvoirs publics ont
réussi à éradiquer tous les gourbis et satisfaire la demande en la matière.
Aujourd’hui il faut reconnaître que le visage des campagnes a complètement
changé. A la place des gourbis et autres
masures d’un autre âge, on y trouve de très
belles maisons construites en dur avec
toutes les commodités, à l’exception de
certaines et pour des raisons évidentes du
gaz de ville, de l’AEP ou du réseau d’assainissement. Quelquefois, de somptueuses
villas sont érigées à l’ornière des forêts ou
en rase campagne. Il faut dire que de nombreux citoyens n’ont pas hésité à regagner
leurs terres après les avoir fuies au cours
de la décennie noire. Mais c’est surtout
grâce aux mesures incitatives, particulièrement l’aide financière de l’Etat pour construire sa propre maison.
Selon la direction de l’Urbanisme et de
l’Habitat (DUC), la wilaya de Chlef a
bénéficié de 2005 à ce jour de 45 756
unités d’habitat rural.
Au cours d’une réunion de l’exécutif tenue
il y a une semaine au siège de la wilaya, le
wali de Chlef M. Aboubakr Essedik
Boucetta a, une fois de plus, rappelé que
l’Etat veillera qu’aucun gourbi ou
bidonville ne subsiste sur le territoire de la
wilaya et que toute demande d’aide sera
traitée très rapidement pour peu que les
concernés soient titulaires d’un titre de propriété ou tout autre document justifiant la
jouissance de l’intéressé des terres qu’il occupe.
Par ailleurs, pour améliorer les conditions
de vie des populations rurales, les pouvoirs
publics ont mis sur pied tout un programme où les services des Forêts, de
l’Action sociale, de la Santé, des
Ressources en eau, de l’Agriculture et de
l’Education ont été invités, chacun dans
son domaine, à y apporter leur contribution. En tout état de cause, vu le nombre
d’unités réalisées à ce jour, il est évident
que la politique de résorption de l’habitat
précaire dans la wilaya de Chlef n’est pas
un vain mot.
Bencherki Otsmane
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
7
aCtUeLLes
visitE du wali dE ChlEf à El hadjadj Et oulEd BEn aBdElkadEr
Une solution globale pour
les populations déplacées
Ce n sont pas moins de 16 projets de développement relevant des secteurs des Ressources en eau, de l’Education, des Sports, de l’Habitat, des Services agricoles et des Travaux publics qui ont été inspectés par le wali de Chlef lors de la visite qu’il a effectué dimanche
dernier dans les communes d’El Hadjadj et Ouled Ben Abdelkader.
L
a première halte de M.
Abou Bakr Essedik Boussetta, wali de Chlef, qui
était accompagné de M. Ameur
Amar, président de l’assemblé populaire de la wilaya et des directeurs de l’exécutif concernés, a été
l’inspection des travaux d’adduction d’eau potable vers la commune d’El Hadjadj à partir du
barrage de Sidi Yacoub. Il s’agit
d’une conduite d’eau potable de 2
km à mettre en place pour alimenter la population locale. Les 2 km
de conduite doivent revenir à 10
millions de dinars. Le second projet qui a fait l’objet d’une inspection minutieuse est le lycée de type
800/200. Le projet a été divisé en
six lots. Le premier lot concerne la
réalisation du bloc pédagogique,
du logement d’astreinte et de la
demi-pension, il accuse un taux
d’avancement de 75 %. La livraison de l’ouvrage est prévue pour
juillet 2015. Le second lot
concerne la réalisation de la salle
de sport qui sera livrée avant juillet
2015. Le troisième lot concerne la
réalisation du chauffage et le raccordement au réseau de gaz naturel. Les délais de réalisation du lot
éclairage en plus du poste du transformateur sont de 3 mois. Pour le
lot assainissement, les délais ne
sont pas indiqués. Il aurait été
pourtant plus simple d’indiquer le
démarrage des travaux, l’ordre de
service de démarrage des travaux
et les délais de réalisation
puisqu’ils sont disponibles. Leur
absence dénote tout simplement
d’une volonté de contourner la loi.
Le wali, qui n’est pas dupe, a exigé
lais de réalisation sont de 16 mois
et les travaux ont démarré en septembre 2014. La fin des travaux est
estimée à avril 2006, les différents
réseaux y compris. Concernant le
stade, le wali refuse la fiche technique qu’il a exigé de refaire. Il a
demandé à ce que l’on prévoie le
drainage dans la nouvelle mouture.
Le casse-tête
du foncier agricole
que le lycée soit livré en septembre
et ordonné au directeur du logement d’installer dorénavant un
chef de projet pour le suivi et ce,
dès la désignation de l’entreprise
de réalisation.
L’école,
une «super-priorité»
L’étape suivante est l’école primaire Benyamina à El Hadjadj
centre. A ce propos, le wali de
Chlef fait des écoles, du chauffage
et d’une bonne prise en charge des
enfants une «super priorité». Il
n’est pas en effet concevable que
les enfants soient mal pris en
charge alors que tous les moyens
existent et ce, à tous les niveaux.
«Il vous suffit de demander», dira
le wali au président d’APC. En
effet, c’est un crime que de laisser
les enfants la proie du froid ou de
la faim alors que l’argent et les
moyens existent. Il y a vraiment un
problème entre les maires et les
écoles primaires et il faudrait que
ce problème soit résolu pour que
écoliers bénéficient d’une bonne
prise en charge dans leurs écoles,
dans toutes les écoles. Dans la
même école, quatre salles de
classes, non chauffées, sont utilisées pour le cycle moyen. Le wali
a ordonné la mise en place de quatre chauffages dans les 24 h.
La délégation a inspecté ensuite le
projet d’élargissement et d’aménagement de la route principale d’El
Hadjadj sur 400 m pour un montant de 65 millions DA. Puis ce fut
le tour du projet de réalisation de
50 logements à El Hadjadj. Les dé-
La délégation arrive enfin au niveau de l’exploitation agricole.
Nos lecteurs se souviennent du fait
qu’on avait expliqué dans nos précédentes éditions que les pouvoirs
publics sont en train d’augmenter
les surfaces agricoles utiles et de
régulariser les actes de propriété
des fellahs qui activent sur le terrain, bien sûr sous condition. Les
autorités ont compris que peu de
fellahs bénéficient des aides de
l’Etat du fait qu’ils n’ont pas
d’acte de propriété. Le wali a ordonné à ce sujet au directeur des
Services agricoles qu’il veut dorénavant du palpable : «Les fellahs
doivent avoir leurs actes et le fonds
d’aide doit être réactivé.» Le wali
a exigé que les subdivisionnaires
transmettent à la wilaya, tous les
quinze jours, une situation sur
l’état d’avancement de la situation.
Il a demandé également au responsable des Services agricoles de ne
pas orienter les cultures et de laisser les fellahs choisir ce qu’ils veulent planter. «Il n’y a pas que les
fellahs propriétaires qui vont avoir
leurs actes, il y a également tous
les autres fellahs qui exploitent des
terrains publics et qui n’ont pas de
problèmes qui vont également être
régularisés», a indiqué le wali qui
a rappelé que «les membres d’exploitations agricoles collectives
(EAC) qui délaissent leurs terres
seront expropriés.»
Lors d’un entretien avec un fellah,
le wali a été sidéré d’apprendre que
les fellahs payaient une taxe de 31
000 DA par hectare irrigué.
Le dernier projet d’El Hadjadj à
être inspecté est celui de réalisation
d’un pont à oued Lagh. Le wali a
demandé au directeur de l’Animation locale, (DAL) d’ajouter 2 600
000 DA en attendant l’enregistrement d’un montant de 6 600 000
DA. Ce pont est destiné à relier les
communes d’El Hadjadj et Ouled
Abdelkader ainsi que les wilayas
de Chlef et Tissemsilt. Puis c’est la
rencontre avec la population de
Bocaat Houa qui a déserté le coin
durant la décennie noire. Le wali a
demandé au maire d’Ouled Ben
Abdelkader un rapport complet sur
les populations qui sont dans le
même cas pour leur apporter une
solution globale.
La délégation a inspecté ensuite le
projet de route reliant El Abaïss à
Houara, le plan de lotissement de
la zone d’activité d’Ouled Ben Abdelkader, la pose de tartan et l’aménagement du stade communal et
l’inspection du projet d’aménagement de 180 logements sociaux
d’Ouled Ben Abdelkader, le projet
de réalisation d’un pont reliant le
centre ville au côté ouest de la ville
et enfin la réalisation d’un groupe
scolaire à Chouagria.
A. Cherifi
EllEs vivEnt dans la hantisE dEs EffondrEmEnts
Les dures conditions des habitants de Chaarir
V
ivre dans un bidonville n’est pas
une sinécure. Surtout lorsqu’on
sait que le toit de sa demeure peut
s’effondrer à tout moment sur sa tête. C’est
d’ailleurs la hantise quotidienne des familles habitant les gourbis de la cité Abdelkader El Agrari, à Chaarir, à la sortie ouest
de la ville de Ténès, qui attendent en vain
leur relogement dans des habitations décentes. Les gourbis construits au lieudit
Chaarir, à Ténès, menacent à tout moment
de s’effondrer sur leurs occupants. Erigés à
la hâte sur des terrains glissants, ces bâtisses à base de toub et d’un ensemble d’autres matériaux hétéroclites comme les tôles
de zinc qui servent de toiture, sont impossibles à réhabiliter vu leur fragilité. Et la
condition sociale très modeste de leurs habitants n’est pas pour leur permettre d’ériger en lieu et place des constructions
normalisées. De nombreux résidants rencontrés sur les lieux accusent ouvertement
les autorités de Ténès de les avoir oubliés
et marginalisés, estimant par ailleurs que
les fausses promesses des élus ne sont que
de la poudre jetée aux yeux. Raison qui leur
fait dire que seul le wali de la wilaya de
Chlef est en mesure, aujourd’hui, de répondre à leurs doléances. Les habitants disent
Un combat de tous les jours
puis l’indépendance. Autre problème qui
retarde leur prise en charge, la prolifération
de nouveaux bidonvilles dans la zone de
Chaarir et leur non-régularisation par les
autorités. Il faut savoir que les habitations
en question sont construites des deux côtés
de la RN 11 ; elles sont donc visibles par
tous ceux qui empruntent cette voie très fréquentée. Les élus et autres responsables locaux n’ont-ils pas constaté de visu que le
bidonville constitue réellement un chancre
pour la ville de Ténès ?
D’autres habitants soulignent qu’il devient
de plus en plus difficile d’emprunter les
pistes glissantes et boueuses menant à leurs
demeures. «C’est un combat quotidien que
nous menons chaque jour pour sortir et rentrer chez nous», affirment-ils. Les enfants
et les femmes sont les plus pénalisées qui
doivent se faire aider par les hommes
adultes pour s’en sortir.
Le président du comité de quartier nous indique que la zone de Chaarir est considérée
comme zone urbaine, et c’est ce qui ne permet pas à ses occupants de bénéficier des
programmes d’habitat rural. Mais, dans le
même temps, parce qu’ignorés des autorités
locales, ces derniers n’ont pas non plus bénéficié de logements sociaux locatifs de-
Ces derniers ont certainement connaissance
des difficultés vécues par leurs concitoyens
qui ne disposent d’aucune commodité moderne. En effet, dans une lettre adressée au
Premier ministre et à la presse nationale, les
habitants de la cité Abdelkader El Agrari
expliquent entre autres que le lieu n’est
même pas visité par la commission sociale
qui, en principe, devrait se pencher sur les
conditions atroces dans lesquelles ils vivent.
En réponse aux préoccupations de leurs
concitoyens, deux membres de l’assemblée
populaire communale de Ténès, en l’occurrence MM. Mohamed El Agrari, vice-pré-
que leurs demeures actuelles ne devraient
même pas servir d’étables aux vaches. Précaires et dangereuses, elles peuvent s’effondrer à tout moment, en particulier en
hiver où les fortes pluies de ces derniers
jours ont provoqué des fissures profondes
à plusieurs d’entre elles. Mohamed Ziane,
un occupant des lieux, affirme que sa maison s’est effondrée, blessant trois membres
de sa famille.
Un chancre pour la ville
sident, et Maâmar Hanifi, président de la
commission «urbanisme et construction»,
ont admis que le quartier en question représente «un point noir» qu’il faut éliminer. Ils
expliquent que ce bidonville est en fait le
réceptacle de toutes les familles ayant fui
le terrorisme durant la décennie noire. Ces
derniers, expliquent-ils, ont construit des
gourbis dans des endroits dangereux,
comme les berges des thalwegs et des
oueds, ce qui a eu pour effet de boucher les
écoulements d’eau. Les deux élus ajoutent
qu’intervenir dans ces lieux pour une éventuelle opération d’aménagement urbain relève de l’impossible.
Nos deux interlocuteurs soulignent, par ailleurs, qu’un recensement est obligatoire
afin de connaître l’origine et la condition
sociale réelle des habitants de ce quartier.
En ce qui concerne les familles affectées
par les dernières intempéries qui ont affecté
leurs demeures, le président de la commission «urbanisme et construction» a précisé
qu’un comité de crise a été mis sur place
pour étudier tous les cas. Mais, conclut-il,
les maisons sont enchevêtrées les unes dans
les autres que l’opération s’est avérée irréalisable.
Mohamed Agred
8
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
ACtUELLEs
le ministre des affaires religieuses et des Wakfs à chlef :
«Les jeunes doivent revenir à leurs
véritables référents et rejeter les idées
pernicieuses émanant du net»
Lors de sa dernière visite à Chlef, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, le ministre des Affaires religieuses et des
Wakfs, a appelé les jeunes à se démarquer des idées pseudo-religieuses diffusées à travers le net.
Intervenant au cours du premier séminaire
national sur "Les métropoles scientifiques,
la médersa de Medjadja comme modèle" qui
a eu lieu le 3 février dernier à la maison de
la culture à Chlef,M. Mohamed Aïssa a
considéré que cette manifestation constitue
une journée de méditation et de rappel qui
nous interpelle, en terre de Chlef, sur notre
histoire et sur la résistance culturelle et religieuse menée par les savants algériens et
particulièrement ceux de Medjadja. Ces derniers ont essaimé vers d'autres horizons en
terre d'islam pour constituer un référent religieux et un rempart contre les invasions culturelles et religieuses.
M. Aissa n'a pas manqué de relever que ce
séminaire, tout comme ceux qui l'ont précédés, avaient pour objet l'étude des ulémas de
la wilaya de Chlef, particulièrement ceux de
Medjadja. Le ministre relève la relation forte
qui reliait l'école de Medjadja avec les autres
écoles, avec celle de Ténès et de Tanger où
ont émergé des ulémas comme Abou Abdallah Et Ténési, homme de science et de religion dont la renommée a dépassé les
frontières de sa région pour atteindre l'Andalousie, Alger et Bejaia.
Ulémas de la résistance
Medjadja rayonnait elle aussi à travers ses
ulémas à l'image de Cheikh M'hamed Abahloul El Medjadji, à Alger et en Andalousie.
Ils avaient pour référent à l'islam, le rite malékite qui offre, à ce jour, l'image d'une religion modérée et sobre comparable à celle
des précurseurs et à celle du prophète Mohamed (QSSSL). "Ce sont ces ulémas qui se
sont dressés contre les croisades chrétiennes
en constituant un rempart culturel en revivifiant la sunna de notre Prophète et en formant d'autres ulémas à l'image du muphti de
Chlef Bou Abdelli", a indiqué le ministre,
ajoutant que "c'est cette résistance culturelle
à la tête de laquelle se trouvait l'école de
Medjadja qui a constitué un socle sur lequel
se sont brisées toutes les velléités obscurantistes du colonialisme qui ont visé notre pays
durant la guerre de libération nationale.
Nous nous devons donc de glorifier ces ulémas et leur doctrine religieuse qui se doit
d'être transmise à la génération actuelle". M.
Mohamed Aïssa a invité les jeunes à revenir
aux sources du savoir religieux légué par
leurs aïeux et à "rejeter les idées pernicieuses
qui sont propagées par le net et qui sèment
le doute et la division."
Le ministre est arrivé en début de matinée à
Chlef ou il a été reçu par le wali en compagnie du président de l'assemblée populaire
de wilaya et des autorités civiles et militaires
de la wilaya de Chlef. Il s'est directement
rendu au niveau de la maison de la culture
ou se déroulaient les travaux du premier séminaire national sur "Les métropoles scientifiques, la médersa de Medjadja comme
modèle" et ou plus de 26 communications
sur les ulémas de l'école de Medjadja étaient
programmés.
La zaouia d'El Hadjadj,
un établissement modèle
La première communication a été effectuée
par l'écrivain Mohamed Meddah sur une
femme de Medjadja, qui avait appris le coran
et les sciences coraniques à Chlef ; cette
femme n'est autre que Lalla Aouda, dont un
quartier de la ville porte le nom.
A la fin de la conférence, la délégation a pris
le chemin de la Zaouïa de Sidi Mohamed
Ben Ali Abahloul El Medjadji de Medjadja.
Le mausolée et les anciennes dépendances
ont été visités par la délégation ministérielle
qui a ensuite inspecté le projet de construction d'une école coranique de la zaouia. La
nouvelle école est une construction carrée,
sans charme et sans âme puisqu'il n'y avait
pas trace d'étudiants au niveau de la zaouia.
La délégation a été reçue par une population
constituée de notables et d'habitants de la région. Quant aux étudiants, ils étaient invisibles. Le projet a été doté par la délégation
d'une enveloppe de cinq millions de dinars.
La zaouia d'Ould Salah au niveau de la commune d'El Hadjadj offrait un tout autre visage. Elle était à l'image qu'on peut se faire
d'un ensemble architectural islamique doté
d'une mosquée et de dépendances à l'architecture arabo islamique.
La délégation ministérielle fut également
reçue par les notables de la région, à leur
tête, un représentant de la famille Rahmoune. Elle entama son inspection aux sons
d'une mélodie religieuse entonnée par les
étudiants de la zaouia. Ces derniers avaient
tous la tête enroulée par un turban de couleur
grise qui devait être le symbole de la zaouia.
Cette dernière, selon la fiche technique qui
a été présentée, dispose d'un élevage de
vaches, de moutons, de poulets de chair et de
poules de ponte qui assurent l'autonomie financière de la zaouia.
Ahmed Cherifi
26ème anniversaire de la création du rcd
Les militants du parti à Chlef célèbrent l'événement
L
e bureau de wilaya du RCD
à Chlef a célébré, samedi
dernier, en son siège, le
26ème anniversaire de la création
du parti. Ont participé à cette cérémonie plusieurs personnalités du
parti dont la secrétaire nationale
chargée de la condition féminine,
Amina Boughazi, des moudjahidine de Chlef ainsi que plusieurs
militants du RCD.
A cette occasion, il a été dressé le
bilan d'activité du parti au niveau
local et national, ce qui a débouché
inévitablement sur un débat sur la
situation socio-politique et économique prévalant dans la wilaya de
Chlef. Les intervenants ont souligné que les problèmes locaux doivent être résolus au plan local par
les structures de base et non par
l'intervention des instances centrales, façon de dire que chaque militant doit s'assumer là où il se
trouve. Me Mohamed Benegueouch, cadre du parti, est intervenu pour rappeler que le RCD
puise ses racines de la plateforme
de la Soummam, affirmant que sa
mission est la défense des droits de
l'homme et la dignité du citoyen. A
propos de l'initiative politique lancée par son parti, l'avocat a précisé
que les portes restent ouvertes pour
tous les courants politiques. "C'est
une initiative qui concerne tous les
acteurs politiques, qu'ils fassent
parti du pouvoir ou de l'opposition,
elle n'exclue aucun parti et aucune
personnalité politique nationale,
parce qu'en un mot, elle se rapporte
aux libertés, à la démocratie et à la
transparence", devait ajouter Me
Benegueouch. L'orateur a également mis l'accent sur la condition
de la jeunesse algérienne, à la lumière de la politique d'austérité
préconisée par le gouvernement
Sellal, suite à la chute des prix du
pétrole. L'avocat a estimé qu'il est
de la responsabilité des pouvoirs
publics d'accompagner les jeunes
désireux d'investir notamment dans
la petite industrie et les activités
agricoles. Le moudjahid Mohamed
Djilali est intervenu à son tour pour
dénoncer ce qu'il a appelé "la trahison nationale" en se référant à l'af-
faire des faux moudjahidine. Le
moudjahid a dénoncé avec force
tous ceux qui prétendent avoir
combattu pour la libération du pays
alors qu'ils étaient plutôt du côté de
l'ennemi, estimant que leurs mensonges portent atteinte à l'honneur
des vrais moudjahidine. De son
côté, M. Meddah Araïbi, ex-membre de l'APW de Chlef, a critiqué la
manière dont sont gérées les af-
faires de la cité, il trouve par exemple que la forte croissance démographique doit être appréhendée
autrement que par l'organisation
désuète des démembrements de
l'Etat. Il préconise une nouvelle approche, de nouveaux mécanismes
et une nouvelle organisation administrative à même de permettre une
meilleure prise en charge du développement dans sa globalité. L'ora-
teur explique que le citoyen doit se
départir de la fausse image qu'il a
de l'Etat qu'il considère comme une
puissance divine. "L'Etat est un ensemble d'institutions censées être
au service du citoyen, ce ne sont
pas des individus élus", devait-il
dire, ajoutant qu'il est urgent que
l'on restitue à l'élu toutes ses prérogatives. La centralisation ne fait
que compliquer les choses, elle est
à l'origine de la confusion des attributions des instances exécutives et
de l'administration, comme c'est le
cas entre l'exécutif de wilaya et
l'APW. L'intervenant a relaté son
expérience personnelle à ce propos,
indiquant que 17 plaintes ont été
déposées contre sa personne pour le
seul fait qu'il ait dénoncé des irrégularités, notamment en matière de
distribution des logements sociaux.
Avant de clôturer la cérémonie, les
responsables du RCD ont souhaité
l'union entre les citoyens et toutes
les forces démocratiques pour la
construction d'une Algérie moderne
et prospère.
Karima Cheliha
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
9
acTUeLLeS
la vaguE dE froid à oulEd BEn aBdElkadEr En Est la causE
Tension passagère
sur le gaz butane
La vague de froid sibérien et sans précédent s’est abattue sur la région sud-ouest de Chlef, faisant descendre le mercure à 2° et provoquant des précipitations diluviennes dans la commune d’Ouled Ben Abdelkader. Ces intempéries ne sont pas sans conséquences sur les
citoyens, en particulier les habitants des zones rurales.
S
i ces précipitations de pluie
et de neige ont été accueillies avec satisfaction par les
fellahs et cela, malgré les pertes
qu’elles ont causées à quelques
cultures hivernales, il en a été autrement pour les autres citoyens qui
ont vécu un véritable calvaire ces
deux dernières semaines en raison
de la difficulté des déplacements
sur les routes inondées.
Les habitants des hameaux relevant de cette commune et dont les
foyers ne sont pas raccordés au réseau de gaz de ville se plaignent
d’une perturbation passagère dans
la distribution de gaz butane. En
effet, la bonbonne est très convoitée par les habitants d’El Abbais,
Dahr Ellouz et Zamoura qui, même
en temps ordinaire, trouvent des
difficultés à l’acquérir, faute de
points de vente proche.
Les longues chaines constatées devant les points de vente indiquentelles qu’il y a pénurie de gaz
butane ? C’est la question que nous
avons posée à Mohamed Ghana,
vice-président de l’APC d’Ouled
Ben Abdelkader. Ce dernier nie catégoriquement qu’il y ait un
manque en matière de gaz butane.
L’agglomération de Chaabat El
Abtal, de par la densité de population, est couverte à 100%, assuret-il. Il en est de même pour les
hameaux ruraux, à l’image de Zamoura, Dahr Ellouz, Elkhodame et
autres Serradj et Chouakria, ces
deux derniers devront bénéficier
prochainement du raccordement au
réseau de gaz de ville. Une perturbation dans la distribution s’est fait
remarquer ces derniers temps à
cause de la condition climatique,
mais sans gravité aucune, assure
l’élu communal.
Satisfaction dans
les hameaux
Le groupe Air Gaz de l’Ouarsenis,
spécialisé dans la distribution de
gaz butane, appartenant à Sahnoune Mokrane, alimente 5 wilayates, à savoir Chlef, Relizane,
Tiaret, Ain Defla et Tissemsilt ; il
nous fait savoir que le gaz est disponible et qu’il met défi quiconque
évoque une pénurie. Il dit avoir
rencontré des difficultés dans la
distribution au niveau de la région
de Tissemsilt à cause de la neige.
Les mêmes conditions climatiques
avaient bloqué pendant deux jours
les camions distributeurs à Béni
Rached, il en est de même pour
l’accès aux hameaux de Béni
Houa. M. Mokrane dit accorder la
priorité aux éleveurs dans les cas
où une pénurie de gaz est ressentie
; il s’appuie sur la note signée par
le wali. Le parc, ajoute notre interlocuteur, est doté de 60 000 bonbonnes qui sont en mesure de
couvrir les besoins de toute la région. En plus des camions qui
sillonnent quotidiennement les agglomérations de la daïra, il y a des
citoyens qui utilisent leurs propres
moyens de transport pour s’approvisionner en bouteilles de gaz.
Même les dépôts qui se trouvent au
niveau des localités populeuses
sont alimentés de manière régulière. Les habitants de Zamoura
sont satisfaits de la disponibilité du
gaz cette année. Ils ont du mal
certes à attendre le camion durant
des heures pour ceux qui ne disposent pas de moyens de locomotion.
Le jeune Bahri Mohamed fait remarquer que la distribution est régulière et aucun problème n’est
enregistré. Les longues chaînes observées quelquefois devant les dépôts ne reflètent guère une
quelconque pénurie. Ces attroupements devant les dépôts de gaz se
font remarquer les mercredis, tout
simplement parce que c’est le jour
du marché hebdomadaire ; tout le
monde s’y rend et tout le monde
saisit l’opportunité pour acquérir sa
bonbonne. Il est évident que la demande augmente pendant cette pé-
squat dEs trottoirs à sEndjas
Un danger permanent pour les piétons
A
Sendjas, les commerçants ayant pignon sur
rue, c’est-à-dire disposant de vrais locaux commerciaux, ont développé de
nouvelles pratiques commerciales : accaparer les trottoirs
pour y exposer leurs marchandises, quitte à obliger les passants à emprunter la chaussée.
Le plus cocasse dans cette affaire est qu’ils sont autorisés à
squatter les espaces réservés
aux passants moyennant le versement, via la poste, d’une
somme forfaiture de 2 000 DA
aux services de la commune.
Une bizarrerie qui en appelle
une autre puisque les passants
sont obligés de disputer la
chaussée carrossable aux véhicules. Le phénomène est perceptible à travers toute la ville
et en particulier sur les trottoirs
de la rue principale, autrement
la RN 19 qui est empruntée par
des centaines de camions, camionnettes et autres voitures légères circulant dans les deux
sens.
Cette situation burlesque est à
l’origine de nombreux drames ;
plusieurs accidents ont eu lieu,
causant des dommages corpo-
rels à nombre de piétons, fauchés par des automobilistes au
moment où, par obligation plus
que par inadvertance, ils sont
obligés de céder la priorité aux
exposants !Les élèves de l’école
El Hadj Tahraoui en sont les
principales victimes ; l’exiguïté
des trottoirs –quand les marchands vous laissent un petit espace où circuler- oblige les
écoliers à emprunter la chaussée, et c’est là que survient le
drame, connaissant notamment
la vivacité et l’imprévisibilité
des réactions des enfants.
En l’absence d’un contrôle
stricte des activités commerciales et de l’interdiction formelle d’utiliser les trottoirs
comme espace d’exposition des
marchandises, il est à redouter
la multiplication des accidents
impliquant notamment les écoliers et les vieilles personnes. Le
prix à payer est trop lourd pour
laisser les commerçants s’approprier les trottoirs en toute illégalité
–quand
bien
payeraient-ils une taxe à l’Etatet c’est aux autorités locales de
réagir sainement. Il y va en effet
de la vie de leurs concitoyens.
Meryem Taiebi Ahmed
riode, mais la distribution rationnelle soulage tout le monde. Mokrane rassure quant à lui les
citoyens que le gaz est disponible
et en abondance même, il suffit au
citoyen d’avoir le numéro du distributeur, et ce dernier lui livre sa
bouteille là où il se trouve.
Abdelkader Ham
El Marsa
Les enseignants
du lycée Mebrouka
Benouna réclament
des chauffages
Le lycée Mebrouka Benouna, l’unique établissement du cycle secondaire pour toute la
daïra d’El-Marsa, une infrastructure réalisée
selon les techniques modernes et avec tous
les équipements nécessaires, dispose bel et
bien d’installations pour le chauffage. Malheureusement, ces derniers ne fonctionnent
pas. Des appareils de chauffage neufs sont
collés au mur des salles pédagogiques depuis
l’inauguration du lycée mais qui sont réservés à abriter des rongeurs, selon des enseignants de cet établissement. Cela dit, les
enseignants et sur la base des réclamations
des élèves qui ne peuvent supporter le froid
glacial, ont réclamé auprès de l’administration de l’établissement, la mise en marche de
ces chauffages. Selon certains professeurs,
les responsables du lycée font toujours la
sourde oreille, préférant toujours garder le silence. La tutelle devrait intervenir en faveur
les enseignants et des élèves dans le but de
rendre fonctionnel les chauffages payés à
coup de millions de dinars et sans aucun rendement.
M. Mokhtari
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Numéro 62
Du 11 au 17 février 2015
CARNET
Condoléances
Condoléances
Le député Mohamed Hamouni et sa famille
présentent leurs condoléances les plus sincères à
M. Mohamed Benadji,
président-directeur du groupe Peng Pu Algérie, à la
suite du décès de son père,
Très attristés par le décès du moudjahid
El Hadj Lakhdar Benadji,
survenu à Paris, à l’âge 86 ans,
Et l’assurent de leur pleine sympathie
en cette douloureuse circonstance.
A dieu nous appartenons, à Lui nous retournons.
El Hadj Lakhdar Bennadji
père de leur ami Mohamed, président-directeur
général du groupe Peng Pu Algérie,
Le directeur et l’ensemble des journalistes
de l’hebdomadaire Le Chélif lui présentent
leurs sincères condoléances et l’assurent de leur
sympathie en cette douloureuse circonstance.
A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.
Anniversaire
Ce mercredi 11 février,
la petite
Maram Boukersi
soufflera sa deuxième bougie, et en cette heureuse circonstance, sa mère lui présente
ses meilleursvœux en lui souhaitant une longue vie pleine
de santé et de bonheur.
A tes 100 ans mama,
je t’embrasse.
Pensée
HADJ BOUNADJA
MOHAMED
Depuis ton départ ce 15 février 2012
pour un monde meilleur, c’est un grand
vide laissé derrière toi et que rien ni
personne ne pourra combler. Tu seras à
jamais présent dans nos cœurs et nos esprits.
Ta femme, tes enfants et petits-enfants
demandent à tous ceux qui t'ont connu
d'avoir une pieuse pensée à ta mémoire.
Que Dieu accueille le défunt en en
Son Vaste Paradis.
''A Dieu nous appartenons et à lui
nous retournons"
Pour vos annonces,
n’hésitez pas à nous
contacter au :
06 66 98 49 38 - 06 74 57 74 61
ou par fax au :
027 72 58 54 - 021 38 75 13
ainsi que par e-mail :
[email protected]
RéPUBLIqUE ALgéRIENNE DémoCRAtIqUE Et PoPULAIRE
WILAyA DE BoUIRA
DIRECtIoN DE LA JEUNESSE Et DES SPoRtS
SERvICE DES INvEStISSEmENtS Et DE L'EqUIPEmENt
Réf : N°104/S.I.E/DJS/2015
Avis d'Attribution Provisoire
Conformément aux dispositions de l'article 49 du décret
présidentiel N° l0/236 du 07/10/2010, portant réglementation des marchés publics, et suite à l'avis d'appel d'offres
paru dans les quotidiens nationaux : LE CHELIF en date du
16/12/2014 et EL AKHBAR en date du 18/12/2014, pour un
délai de 15 Jours relatif à la : «AMENAGEMENT ET REVETEMENT D'UN TERRAIN DE FOOTBALL EN GAZON SYNTHETIQUE
DRAINAGE VESTIAIRES ET TERRASSEMENT A BIR GHBALOU»,
le Directeur de la Jeunesse et des Sports de la wilaya de
Bouira informe l'ensemble des soumissionnaires que l'opération «AMENAGEMENT ET REVETEMENT D'UN TERRAIN
DE FOOTBALL EN GAZON SYNTHETIQUE DRINAGE VESTIAIRES
ET TERRASSEMENT A BIR GHBALOU» est attribuée à l'entreprise : EURL IRS DERICHE.
Entreprise
Montant
du Projet
Délai
EURL
IRS DERICH
49 248 068.22 DA
150 jours
Aussi et conformément à l'article 114 du décret présidentiel N° 10/236 du 07/10/2010, portant réglementation des
marchés publics, les soumissionnaires contestant le choix
opéré, peuvent introduire leurs recours dans les Dix (10)
jours à compter de la date de publication du présent avis
d'attribution provisoire dans les quotidiens nationaux.
Le Chélif N° 62 : Du 11/02/2015 au 17/02/2015
Anep N° : 306 715
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
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ACTuELLEs
Leurs bénéficiaires sont originaires d’eL Marsa, aïn Merane et ténès
Distribution de 8 motocyclettes
aménagées pour la vente de poissons
D
es motocyclettes isothermes aménagées
pour la vente de poissons ont été distribuées lundi
dernier, midi au niveau de la
maison de la culture de Chlef,
à huit bénéficiaires, originaires
d’El Marsa, Ain Merane et
Ténès. La cérémonie de remises d’attestations et des
équipements aux heureux bénéficiaires a été présidée par le
secrétaire général de la wilaya
de Chlef. Ont assisté à la cérémonie les directeurs de l’Action sociale, de la Pêche, des
Forêts et de l’ANGEM de
Chlef.
A titre de rappel, l’opération,
qui a été initiée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques s’insère
dans le cadre d’une convention
établie entre la direction de la
Pêche et l’antenne de wilaya
de l’agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM)
; elle permettra de mettre un
terme à la vente anarchique de
poisson et notamment dans les
espaces ne respectant pas les
normes d’hygiène et la chaine
du froid.
Les kits distribués aux bénéficiaires se composent d’un
motocycle, une caisse isotherme dotée de trois caissons,
permettant la vente de poissons dans de bonnes conditions d’hygiène, d’un appareil
de pesage électronique, de
gants et d’un parasol. Le motocycle est fourni au bénéficiaire avec un casque. Les
attributaires sont de jeunes
chômeurs qui bénéficient d’un
microcrédit de 100 000 DA
sans intérêt, remboursable sur
une durée de 3 ans.
A. Cherifi
iLs ont dit :
Abderrahmane Abed, directeur de la pêche et des ressources
halieutiques de la wilaya de chlef :
«Dans le cadre de la convention qui a été
établie entre le ministère de la pêche et du
ministère de la solidarité, nous avons fourni
à des jeunes vendeurs de poisson, un équipement composé d’une mobylette qui tracte
une caisse isotherme dotée de trois caissons
qui doivent contenir la sardine. L’équipement comprend une pesée électronique, un
parasol, un tablier, des gants et un casque, le
tout pour un montant de 100 000 DA qui est
couvert par le prêt de l’ANGEM. Les bénéficiaires ne fournissent pas d’apport initial et
doivent rembourser le prêt en 3 ans, ce qui
constitue un encouragement pour les jeunes.
avec 10 mobylettes, l’année dernière, durant
le ramadhan avec 10 autres lots et, aujourd’hui, nous en avons distribué 8 autres.
Nous allons continuer à sensibiliser les
jeunes afin qu’ils puissent également s’insérer dans le dispositif. Nous ferons alors la
commande à l’entreprise de cycles et motocycles de Guelma qui préparera les lots.
Cette dernière nous livre les lots sur place,
d’ailleurs vous voyez le camion qui a assuré
la livraison et qui est toujours là. Voilà, c’est
une sorte de résumé sur l’opération que je
viens de vous faire, merci.»
En plus de cela, nous avons contacté la CASNOS pour qu’ils soient assurés. Cette dernière a accepté qu’ils soient assurés avec la
plus faible cotisation qui soit et qui est de 32
000 DA par an. Ils auront leur carte «Chiffa»
et seront assurés. Tout ce système est en faveur du consommateur avec un produit qui
est commercialisé dans de bonnes conditions
d’hygiène. C’est aussi un encouragement
pour les jeunes qui bénéficient d’une réelle
opportunité de travailler dans de très bonnes
conditions. C’est la troisième distribution à
laquelle nous procédons. La première a eu
lieu en 2013, en présence de M. le ministre
Mourad Kerouche, directeur de l’angeM de chlef :
«Comme vous avez dû le voir, nous avons
effectué aujourd’hui, une opération de distribution de 8 mobylettes isothermes de
poisson à 8 jeunes de la wilaya de Chlef.
Cette opération s’insère dans le cadre de la
convention effectuée entre le ministère de
la solidarité nationale, de la famille et de la
Condition de la Femme et le ministère de la
pêche et des ressources halieutiques. Après
avoir déjà distribué 20 unités, l’opération
demeure encore ouverte puisque nous venons de procéder aujourd’hui à la distribution de huit lots, à des jeunes dont quatre
sont d’El Marsa, deux d’Ain Merane et
deux de Ténès. Cette opération s’inscrit
dans la procédure d’acquisition de matières
premières dont le montant est plafonné à
100 000 DA. C’est un crédit sans intérêt et
remboursable en trois ans avec une période
de différé de trois mois. L’objectif de l’opération est de faire parvenir le poisson au
consommateur dans de bonnes conditions
d’hygiène, de créer de nouveaux postes de
travail et d’organiser le métier qui, d’informel, va s’intégrer au marché formel.
Comme vous le voyez, ces jeunes sont
contents.»
Abdelkader Zenoud,
bénéficiaire :
«J’habite El Guelta et je remercie les pouvoirs publics qui ne nous ont pas oubliés. Je vendais du
poisson sur une charrette. Aujourd’hui, dieu merci,
ça va me permettre de vendre du poisson mieux
qu’avant. 100 000 DA, ce n’est pas beaucoup et on
pourra le rembourser facilement. Ce travail va nous
permettre de mieux prendre soin de nos familles.
Merci à tous ceux qui y contribué.»
Abdelhadi Benatia,
bénéficiaire :
«Cela fait plus de vingt ans que je vends du poisson et avec cet équipement, Si Dieu le veut, je vais
m’améliorer.»
Fayçal Nakroun,
bénéficiaire :
«Je vends du poisson de puis la construction du
port d’El Marsa. Nous venons de bénéficier d’un
équipement complet qui comprend le parasol, la
pesée, les trois caisses. Nous allons travailler pour
nos enfants et pour les vieux. Que Dieu vous garde
tous.»
Propos recueillis par A. Cherifi
La clôture du parc citadin à terre !
L
es vents violents qui ont
soufflé la semaine dernière
sur la région de Chlef ont
provoqué la chute de la grille métallique entourant le futur parc citadin
du radar. C’est la seconde fois en
moins d’un an que cette clôture cède
au vent en raison, semble-t-il, d’une
mauvaise exécution des travaux par
l’entrepreneur chargé du projet, le
nommé M. M. B., qui n’aurait pas
respecté le cahier des charges. Selon
des indiscrétions recueillies auprès
de la direction de l’urbanisme, le
poids de la grille en fer forgé est
plus lourd que les piliers devant la
retenir ; ces derniers ne comportant
que deux barres de fer à béton au
lieu de 4. De plus, il existe une distance de 12 mètres entre chaque pilier alors qu’il aurait fallu n’en
laisser que 6. D’autres tricheries ont
été relevées concernant la largeur, la
hauteur et l’épaisseur des piliers.
C’est en raison de ces manquements
flagrants au cahier des charges que
les autorités de wilaya ont été
contraintes de résilier le contrat avec
l’entrepreneur cité plus haut à l’entreprise des frères Ahmed et Rachid
Le Chélif, hebdomadaire
régional d’informations
de proximité édité à chlef
Le cHéLif est publié par
«Les Presses du chélif», eurl - Zone
différée bt f n 10 - chlef 02 000
Bechbouche. Selon M. Rachid
Bechbouche, le temps imparti pour
la réalisation de cette clôture est
d’un an, d’où la nécessité pour son
entreprise de mettre les bouchées
doubles pour le réaliser dans les délais. Notre interlocuteur a ajouté que
la reprise des malfaçons est à la
charge de son entreprise.
Pour rappel, le précédent entrepreneur a mis 4 ans pour réaliser une
partie de la clôture et l’entrée principale du futur parc. Avec les malfaçons que l’on sait.
Yamina Boussehaba
Directeur de la publication :
ali Laïb
Rédaction :
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b. Kamel, b. Kiouar, a. Laïb,
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Fax bureau d’Alger
021 38 75 13
E-mail : [email protected]
Impression :
sia alger
12
numéro 62
du 11 au 17 février 2015
il a été aspergé d’essence puis brûlé vif à chettia
L’assassinat énigmatique
d’Ahmed sofiane Kernafia
Douze jours ont passé depuis l’horrible assassinat, à Chettia, d’un serveur de café âgé de 46 ans. Ahmed
Kernafia, dit Sofiane, c’est lui dont il s’agit, a été victime d’une agression particulièrement féroce le 1er février
dernier, aux environs de 7h du matin.
Les meurtriers
du jeune
homme de 25
ans de Chettia
ont été
arrêtés par la
gendarmerie
13
numéro 62
du 11 au 17 février 2015
L’éVéneMent
Vols, cambriolages, crimes et agressions
LA Peur s’InstALLe
à CHettIA
C’est toute la population de Chettia qui est prise de panique après les deux odieux
assassinats survenus ces dernières semaines. Tout le monde a peur, tous les habitants ne
parlent que des derniers évènements.
La «maison» de Ahmed
Kernafia à Chettia
La victime
et sa famille
vivaient dans
des conditions
très difficiles
E
n effet, alors qu’il se dirigeait vers le
café où il exerçait comme serveur, qui se
trouve à peine à quelques mètres de son
domicile, Sofiane est pris à partie par un groupe
d’inconnus qui l’aspergèrent d’essence en y
mettant le feu. Embrasée, la victime eut le
réflexe d’avancer en direction de sa maison en
titubant. Son épouse est la seule à l’avoir vu
dans cet état. Elle ne savait pas qu’il s’agissait
de son propre mari. Secouée par cette scène
horrible, elle prend un sceau d’eau qui trainait
dans la cour et le jeta sur lui. Elle raconte : «Je
voulais l’aider en éteignant les flammes qui le
dévoraient. Passé le moment de stupeur, j’ai
reconnu que c’était mon mari grâce à ses
chaussures qui sont restées intactes. Prise de
panique, j’ai commencé à le questionner : est-ce
que tu es Ahmed ? Il m’a répondu d’une voix
très faible, presque inaudible : oui, c’est moi,
éloigne-toi, sinon tu vas brûler.» Le plus
horrible de l’histoire, c’est que la scène s’est
passée devant ses trois enfants dont l’aîné ne
dépasse pas les 10 ans. Profondément
traumatisés par ce qu’ils ont vu, les enfants ne
dorment plus. «Ils ne veulent plus vivre dans la
maison, ni partir à l’école», nous dit la mère. En
fait de maison, il s’agit d’une construction
anarchique, un gourbi, construit parmi d’autres
bidonvilles où elle considère qu’elle et ses
enfants sont en danger. La malheureuse épouse
a sollicité le chef de la daïra d’Ouled Farès pour
un logement décent. Selon elle, il lui a été
signifié qu’il y a avant elle plus prioritaire et
qu’elle se devait de patienter.
Les parents de la victime, quant à eux, souhaite
la prise en charge par les autorités de la veuve et
des enfants de leur fils décédé, expliquant que
leur propre condition ne leur permet même pas
de vivre décemment.
Des voisins témoignent de la gentillesse et de
l’amabilité du disparu, ils précisent qu’il n’avait
de problème avec quiconque. Son employeur, le
cafetier installé juste en face de la mairie de
Chettia, affirme que Sofiane est un être sociable,
courtois et très serviable ; à sa connaissance, il
n’a de problème avec personne. Un de ses amis,
qui dit connaître Sofiane depuis de longues
années, souligne que le défunt n’était pas du
Quatre fonctionnaires sont impliQués
Détournement de 3 milliards
à la poste de Mossadek
Quatre individus dont le receveur de l’agence postale de Mossadek et le chargé des
opérations d’épargne au niveau du bureau de poste de Tadjena sont impliqués dans une
grave affaire de détournement de deniers publics dont le montant avoisine les 3 milliards de
centimes.
S
elon les informations en notre
possession, les 4 prévenus ont
été présentés devant le procureur
de la république près le tribunal de
Ténès qui a requis le mandat de dépôt à
l’encontre le principal accusé, un certain
M. H., employé dans le cadre du préemploi et chargé des opérations
d’épargne. Les trois autres employés ont
été placés quant à eux sous contrôle
judiciaire.
L’affaire remonte au mois d’octobre
dernier lorsqu’un épargnant s’est vu
signifier au niveau de la poste de
Taougrit, que son compte d’épargne
n’était pas alimenté. Surpris par cette
réponse, l’épargnant dont les dépôts
atteignent la bagatelle de 547 millions
de centimes, a vite fait de se plaindre à
la direction d’Algérie Poste. Cette
dernière a pris contact avec le receveur
de la poste de Mossadek pour lui
demander des explications sur ce cas.
Sachant que le pot aux roses a été
découvert, le receveur s’est vu contraint
de se déplacer à la recette principale
pour remettre la somme de 547 millions
à la victime et ce, en présence de hauts
responsables d’Algérie Poste.
Le receveur a été évidemment suspendu
de ses fonctions, de même que le chargé
des opérations d’épargne, ainsi que la
fermeture pour une durée d’une semaine
de l’antenne postale de Mossadek et la
désignation de M. B. comme nouveau
receveur. Après que l’affaire s’est
ébruitée, tous les épargnants se sont rués
sur la poste pour retirer leurs avoirs.
Stupéfaits, 50 d’entre eux découvrent
que leur avoir est nul alors que 7 autres
ont apposé sur leur carnet le cachet de la
poste de Tadjena. Il n’en fallait pas plus
pour que les épargnants déposent plainte
auprès de l’administration d’Algérie
Poste laquelle à son tour a ouvert une
enquête qui a abouti sur la culpabilité
des 4 prévenus.
L’enquête qui est toujours va
certainement livrer plusieurs secrets et
en particulier comment les indélicats ont
pu tromper pendant plusieurs mois et les
épargnants et les organes de contrôle de
leur institution.
Mohamed Djarir
genre à chercher noise aux gens. Il ajoute : «Le
jour de son meurtre, nous prenions notre
expresso dans le café où il travaillait, c’est vers
les coups de 7h que nous avons appris l’horrible
nouvelle. Nous nous sommes précipités chez
lui. J’ai été pris d’un malaise en le voyant, mais
j’ai pu quand même le questionner s’il
connaissait ses agresseurs. Il a hoché de sa tête,
probablement pour dire oui. C’est à cet instant
que les éléments de la protection sont
intervenus. Ils l’ont évacué rapidement par
ambulance à l’hôpital où il a rendu l’âme.»
Selon la plupart de ses proches et ceux qui le
connaissent plus ou moins bien, personne ne
connait le mobile du crime.
F. Z. M.
Les auteurs du cambriolage de la semaine
dernière qui a tourné au drame avec le
meurtre à Hbair, Bocaat Chettia d’un jeune
homme de 25 ans, ont été arrêtés par les
services de la gendarmerie de Chlef. La
victime, un jeune homme de 25 ans avait
été étranglé avec du fil de fer lors du
cambriolage de son domicile par une groupe
de malfaiteurs. Avec ce crime, le nombre
des affaires criminelles qui avait une
tendance à la baisse en 2014, est en train de
reprendre en 2015.
C’est le commandant Kebiche Zoheir, Chef
de la compagnie de gendarmerie de Chlef
dont dépend la brigade de gendarmerie de
Chettia qui nous en a fait la déclaration ce
mercredi 4 février au niveau de la brigade
de gendarmerie de Chettia et qui nous a
informé de leur arrestation. « Le groupe de
criminels, qui se compose de quatre
membres, a été arrêté quarante huit heures
après son forfait, et nous avons pu récupérer
le produit de leurs vols, nous a assuré le
commandant Zoheir. Ce sont des criminels
notoires et récidivistes qui vont être
présentés très prochainement à la justice,
nous a assurés notre interlocuteur.
A. Cherifi
Les citoyens de Chettia
redoutent le retour
des années noires
P
our certains, c’est le
retour c’est le retour du
terrorisme
mais
un
terrorisme d’un genre nouveau :
vols,
crimes
crapuleux,
règlements de compte sanglants,
cambriolages et agressions
diverses contre les personnes et
les biens… Une impression de
déjà vécu pour les plus âgés, une
situation nouvelle pour les plus
jeunes… La situation sécuritaire
est plus grave qu’on ne peut
l’imaginer, selon plusieurs
habitants que nous avons
rencontrés. Les familles ont peur
d’envoyer leurs enfants seuls à
l’école. Et les gens se demandent
dans quel monde nous vivons
lorsqu’une banale prise de bec
finit dans un bain de sang.
Pourquoi la nuit est-elle devenue
synonyme d’horreur et de peur
dans certains quartiers de Chettia
? Dans la zone d’El H’baïr, à
Chettia, des citoyens nous ont
L’agresseur
du vice président de
l’assemblée populaire
communale de Chettia
sous les verrous
Les services des la sureté urbaine de
Chettia viennent de procéder à
l’arrestation de l’individu qui avait agressé
le vice président de l’APC de Chettia au
courant de la semaine passée. Il s’agit du
dénommé B.M. âgé de 35 ans, repris de
justice et originaire de Chettia qui a été
présenté à la justice.
A. Cherifi
affirmé que c’est la première
qu’ils assistent à un événement
pareil (l’assassinat d’un jeune
homme de 25 ans, ndlr).
Un jeune homme, coiffeur de son
état, nous dit qu’il a peur de
rester le soir dans son local suite
aux crimes et agressions qui
viennent de survenir. Il préfère
rentrer tôt à la maison que d’être
victime d’un mauvais coup.
Fatima Zohra, coiffeuse, affirme
qu’elle s’inquiète trop pour ses
enfants, sa maison, ses proches :
«Nous
vivons
dans
des
conditions très difficiles parce
que les voleurs et les drogués
prolifèrent dans la région de
Chettia, notamment les zones 12,
et 9 et la cité Beneddine c’est la
catastrophe. Je suis dans mon
local mais je me préoccupe
davantage de ma maisonnée que
de mes clientes. C’est plus fort
que moi.»
Allouache Nawel
La maison
de la couture
Chélifienne
Mme Hadj Henni
Ismahane
contactez nous au :
0663885960 - 0778420574
14
numéro 62
du 11 au 17 février 2015
Santé
Journée mondiale de l'éPilePsie
350 000 algériens souffrent
de la maladie
Le 9 février a été décrété journée mondiale de l'épilepsie, une maladie neurologique qui touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. En Algérie, ils sont plus de 350 000 à en souffrir, selon les estimations de la société algérienne de neurologie et de neurophysiologie clinique.
Q
u'est-ce que l'épilepsie ? L'épilepsie
est l'expression d'un dysfonctionnement aigu et transitoire de l'activité
électrique du cerveau, se traduisant par des
crises pendant un certain temps de la vie d'un
individu, l'épilepsie est une maladie neurologique. Compte tenu des multiples formes
d'expression des crises et de leur évolution,
il n'y a pas une mais des épilepsies. 40 % des
épilepsies sont associées à une lésion cérébrale (malformation congénitale, encéphalite, séquelles d'une souffrance à la
naissance, traumatisme crânien, séquelle
d'accident vasculaire cérébral, tumeur). Le
pourcentage des épilepsies d'origine génétique varie entre 10 % et 25 %. Les causes
des épilepsies ne sont pas psychologiques
mais organiques. On distingue deux grands
types de crises : les crises généralisées qu'on
dénomme également tonico-cloniques et les
crises partielles ou focales.Plus d'une dizaine
de médicaments ont été rendus disponibles
depuis les années 1990 avec des effets secondaires réduits. Ils sont capables de réduire la fréquence des crises épileptiques,
mais aucun ne réussit à les éliminer complètement.
L'objectif de la recherche dans certains centres scientifiques est de développer de nouvelles thérapies pour l'épilepsie qui, à la
différence de celles existantes, ne cherche-
ront pas à apaiser les crises mais plutôt à empêcher leur genèse.
Pour répondre à cette problématique, une
équipe de l'ICM (France) travaille en électrophysiologie sur des cultures de neurones
pour comprendre les mécanismes de déclenchement des crises - c'est à dire ce qui fait
que les neurones commencent sans raison
apparente à être hyperactifs tous en même
temps, déclenchant un " ouragan " électrique
dans le cerveau. Ces travaux sont menés sur
des tissus épileptiques (prélevés lors d'opérations chirurgicales) maintenus en activité
pendant plusieurs heures. Une autre équipe
intervient pour mieux comprendre la dynamique des réseaux de neurones du cortex cé-
rébral, afin d'intégrer les connaissances acquises sur des neurones en culture dans la
perspective de la gigantesque complexité
d'un organisme entier. Cette approche est indispensable pour mieux comprendre les interactions entre neurones (route de crise) et
anticiper les effets secondaires que pourrait
avoir un nouveau médicament.
En parallèle à ces approches de "dissection"
des milliards de signaux électriques du cerveau, une troisième cherche à identifier les
gènes impliqués dans les formes familiales
d'épilepsie. Grâce à cette approche, un nouveau gène appelé LGI1 a par exemple récemment été identifié, qui n'assume plus sa
fonction normalement dans certaines familles de malades épileptiques. Enfin, l'un
des problèmes majeurs dans l'épilepsie est
pour les malades de devoir constamment
prendre des médicaments dont les effets secondaires peuvent être très gênants, alors que
la crise n'arrive parfois qu'une fois par mois.
Par ailleurs, certaines personnes sont porteuses de gènes totalement réfractaires aux
médicaments. Des chercheurs et médecins
développent des systèmes d'analyse d'électroencéphalographie de pointe, pour tenter
de " lire " les signaux annonciateurs d'une
crise plusieurs minutes avant que celle-ci ne
survienne.
Prise en charGe des insuffisants rénaux
Les cliniques privées défaillantes
S
elon M. Mohamed Boukhors,
porte-parole de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR)
des défaillances sont constatées dans la
prise en charge des séances d'hémodialyse
dans certaines cliniques relevant du secteur privé. Dans un entretien accordé à nos
confrères de l'agence de presse nationale
APS, M. Boukhors accusent ces cliniques
de ne pas donner les doses d'hormone antianémique en fonction des besoins du malade.
Le président de la FNIR a affirmé par ailleurs que les insuffisants rénaux vivent un
rénaux et qualifie leur situation de "catastrophique", expliquant que les cas d'anémie augmentent de plus en plus chez ces
malades. Il a par ailleurs dit ne pas comprendre l'exigence de la CNAS que les
séances d'hémodialyse soient supervisées
par un néphrologue au niveau des cliniques privées conventionnées alors que,
selon lui, l'opération peut être effectuée par
un réanimateur ou un anesthésiste. Il s'est
par ailleurs interrogé pourquoi la CNAS
ne prend-elle pas en charge la dialyse péritonéale au domicile du malade assuré.
Parmi les problèmes auxquels font face les
insuffisants rénaux, le porte-parole de la
FNIR a cité la pose de la fistule pour faciliter la dialyse qui nécessite le transfert des
malades vers les cliniques privées, les
obligeant à assumer le coût de l'opération
estimé à 20 000 DA pour les adultes et 30
000 DA pour les enfants. Cette opération
peut se faire en milieu hospitalier pour alléger les dépenses du malade, a préconisé
M. Boukhors. Le même constat a été fait
par le porte-parole de la FNIR concernant
la pose du cathéter, déplorant que "plu-
sieurs malades soient contraints de payer
8 000 DA pour cette opération et 120 000
DA lorsqu'il s'agit d'un sujet jeune." M.
Boukhors regrette que la prise en charge
de ces dispositifs par la sécurité sociale ne
concerne que trois cliniques seulement au
niveau national (Alger et Annaba). Le malade ne peut les acquérir qu'au bout de 15
jours malgré l'urgence. Après l'accord de
la CNAS, il doit se déplacer vers ces cliniques privées (Alger, Annaba) ou des
examens supplémentaires et couteux lui
sont prescrits. Le porte-parole de la Fédération a indiqué avoir adressé plusieurs
correspondances au ministère du travail,
de l'emploi et de la sécurité sociale concernant l'état de l'hémodialyse et les pratiques
des cliniques privées à l'insu de la CNAS.
Aucune suite ne m'a été donnée, a-t-il affirmé.
Greffe d'orGane
Les centres d'hémodialyse concernés
L
e responsable de la cellule de
conventionnement de la Caisse
nationale des assurances sociales
(CNAS), Mustapha Ghalmi a indiqué que
les cliniques privées d'hémodialyse
étaient désormais contraintes, de préparer
à la greffe, deux dialysés par an au moins.
Le spécialiste a précisé que la CNAS a
procédé à la révision d'une convention
conclue avec les cliniques privées d'hémodialyse, en introduisant des clauses
faisant obligation à ces établissements de
préparer deux malades dialysés par an
pour une transplantation rénale.
Les cliniques privées, a-t-il ajouté, sont
désormais contraintes de faire un bilan
pré-greffe d'au moins deux malades par
an, et ce en coordination avec le ministère
de la Santé et les centres de référence spécialisés en la matière.
500 opérations qui viendront s'ajouter à
celles programmées par les centres de référence relevant du secteur public seront
pratiquées dans le cadre de cette convention, ce qui va réduire, a-t-il estimé, le
nombre d'insuffisants rénaux soumis à
l'hémodialyse, un procédé aux complications lourdes sur le long terme.
Selon le responsable, une conjugaison des
efforts s'impose pour la prise en charge du
nombre croissant d'insuffisants rénaux en
Algérie, estimés à près de 20 000 cas, un
chiffre appelé à passer à 30 000 à l'horizon 2020. Le responsable a mis en avant
la nécessité de passer au prélèvement
d'organes sur les cadavres comme c'est le
cas dans certains pays occidentaux et musulmans.
M. Ghalmi a salué à cet égard la dernière
décision du ministère de la Santé pour la
relance de la greffe d'organes, l'encouragement du prélèvement à partir de cadavres et la création de l'Agence nationale
des Greffes. La prise en charge d'un malade coûte à la CNAS 156 millions de
centimes outre les frais de transport et des
traitements antianémiques, a détaillé M.
Ghalmi pour qui ces dépenses n'incluent
pas les remboursements des journées d'arrêt de travail du malade ni les tarifs des
repas dispensés par les cliniques privées.
Le nombre de cliniques privées conventionnées avec la CNAS est passé de 118
en 2010 à 126 en 2012 et 129 en 2014, a
encore fait savoir M. Ghalmi.
S'agissant de la répartition des cliniques
d'hémodialyse à travers le territoire national, le spécialiste a déploré l'absence de
ces établissements dans certaines régions
du Sud et des Hauts Plateaux.
numéro 62
du11au17février2015
15
LA vie Autrement
l'initiativevientdejeunesétudiantsdelaville
Oued Fodda fait son cinéma
Le titre n'est pas fortuit, les Oued-foddéens sont des modus du cinéma depuis très longtemps. La génération actuelle ne se
contente plus de regarder et d'analyser les films et ce qu'ils véhiculent comme message, mais fait aussi son cinéma. Oui, ils
veulent produire leurs films eux-mêmes. Ils l'ont fait et pour un coup d'essai, ils ont réussi un coup de maitre.
I
ls, ce sont des jeunes étudiants. Ils fréquentent la faculté des langues étrangères.
La langue de Shakespeare les attire
plus que n'importe quelle autre
forme de communication. Même si
pour transmettre leur message, ils
ont choisi d'utiliser un autre mode
de communication : la caméra, la
mise en scène, le découpage, les
fondus enchainés et tant d'autres
mots techniques les uns aussi difficiles que les autres. C'est un
groupe composé de Zakaria Oukazi, étudiant au département des
langues à l'université Hassiba Benbouali de Chlef, Hocine Mohamed
Amine, commerçant, n'est pas
manchot en anglais, Chaoui
Amine, licencié en anglais et actuellement au chômage et Zitouni
Mohamed Amine, étudiant qui
prépare un master en langue anglaise.
Certains jeunes naviguent sur la
toile pour voir ou entendre des
chansons, ou regarder des obscénités. Les "english" d'Oued Fodda,
non. Eux savent la domestiquer
pour qu'elle réponde à leurs besoins d'information et de formation. C'est justement sur la toile
qu'ils ont appris le langage cinématographique, puisque c'est leur
grand dada.
Avec des téléphones
portables
Comment ils ont débuté et par quoi
ils ont commencé ? Zakaria Oukazi nous en parle : "Le cinéma,
faire du cinéma, est à la fois notre
hobby et notre espoir à tous les
membres du groupe. Au début,
nous avons réalisé quatre films
avec comme matériel nos seuls téléphones portables. Oui, nous
avons réussi à faire du cinéma rien
qu'avec nos portables. Nous avons
trouvé sur internet un concours international organisé par les Affaires religieuses d'un pays du
golfe. Cela nous a encouragé à
commencer, et c'est ainsi que nous
avons débuté avec les sujets proposés et qui étaient les titres de nos
réalisations que nous avons lancé
sur Youtube. Les gens ont vu que
c'était sérieux, ils nous ont encouragés. L'un des internautes ayant
vu les films, nous a informés qu'il
y avait un concours du court métrage à Oran et que nous pouvions
y participer. C'est ce que nous
avons fait."
Hocine Mohamed Amine continue
le récit : "A Oran, nous avons compris que nous manquions cruellement d'expérience et de moyens
matériels. Nos quatre films étaient
réalisés par téléphone et nousmêmes comme seuls acteurs. Ils
portaient les titres suivants : "Celui
qui pousse à faire le bien", "les
préjugés", "aime pour ton prochain
ce que tu voudrais pour toimême", "change le mal par la
force, par la parole ou par la réprobation en ton fort intérieur."
Dans le top-ten des
meilleurs réalisateurs
Zakaria Oukazi reprend : "A Oran,
nous avons été sélectionné parmi
le top ten (parmi les dix premiers).
Nous avons bénéficié de la forma-
tion dans les ateliers. Nous en
avons tiré de grands bénéfices. Ensuite, nous avons participé au festival de Béchar du 21 au 25 du
mois de décembre 2014. Là, également, nous n'avons eu le podium,
mais selon les évaluateurs et même
nos concurrents, nous étions entre
la cinquième et la sixième position. Nous avons également bénéficié de la formation dans les
ateliers et nous avons compris que
sur le plan technique nous avions
un retard cruel. La qualité du son
et de l'image sont primordiales
dans des travaux pareils. Les critiques qui nous ont été adressées
nous ont beaucoup aidés pour la
confection du cinquième film. Oui,
il y a un cinquième film. Son titre
est " the singular " (le singulier)
mais selon les explications qui
nous ont été fournies, nous préférons traduire par "le marginal".
Cette fois, nous avons travaillé
avec une caméra de type DSLR,
cela n'a rien à voir avec les images
du téléphone portable ! Tout cela
est parfait, est-ce pour autant que
le groupe a atteint son objectif ? Sa
consécration serait-elle simplement un coup d'épée dans l'eau ou
alors le début d'une belle aventure
? C'est Zakaria Oukazi qui répond
: "Non, nous n'en sommes qu'au
début, la preuve, un jeune de Chlef
va intégrer le groupe pour les prochaines réalisations, car nous
avons des projets. Pour l'instant,
nous avons trois projets prêts et
qui ne demande que la réalisation
et d'autres sont en gestation. Entretemps, nous avons réussi sur le
plan international puisque nous
avons été classés 15ème et nous
avons reçu notre prix à travers une
banque de transfert d'argent ici à
Chlef même." Le jeune Oukazi
conclut en ces termes : "Faitesnous confiance, nous irons très
loin et ce n'est pas la volonté qui
manque."
Bon vent alors les gars !
Khaled Ali Elouahed
aucuntrainnes'yarrêtedePuis1990
La gare d'Oued Sly dans un état lamentable
P
lus aucun train ne s'arrête comme
avant à Oued Sly. Plus aucune personne ne s'y rend pour passer son
temps comme jadis. C'est curieux comme on
a régressé par rapport aux années 1960 et
1970. Avant, on ne se rendait pas à la gare
juste pour prendre le train, non, c'était beaucoup plus que ça. C'était un lieu qu'on aimait
beaucoup.
La gare était un très beau site, jonché de très
grands et beaux arbres, de pins d'Alep, de
part et d'autre des quais, au milieu de buissons qui donnaient plaisir aux yeux. Il y avait
des bancs sur lesquels on s'asseyait pour attendre le train, ou pour se reposer aussi,
même si on n'allait nulle part.
La bâtisse proprement dite était divisée en
trois parties : le bureau du chef de gare au
milieu, la salle d'attente, d'un côté, et la salle
des manœuvres, qui était un peu plus loin,
de l'autre. La grande horloge accrochée au
mur permettait aux voyageurs de voir l'heure
et aux gens de régler leurs montres. Une pancarte plus loin mentionnait l'altitude de notre
village par rapport à la mer. Dans le passé,
le train s'arrêtait dans notre village jour et
nuit... Il y avait un train pour Alger dans
l'après-midi et un autre vers 1h-2h du matin.
Pour Oran, il y avait un train de nuit et un
autre qui partait de Chlef, chaque matin, vers
6h 30. Par contre, le train express de 10h ne
s'y arrêtait pas.
Photo
d’illustration
On aimait prendre le train pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le voyage n'était pas cher.
A titre d'exemple, un billet pour Alger,
jusqu'au milieu des années 1980, ne coutait
que 22 dinars seulement. Ensuite, contrairement à l'autocar, on pouvait circuler librement dans les couloirs du train. On pouvait
aller aux toilettes, par exemple, ou au
wagon-restaurant prendre un sandwich ou un
café. Enfin, on n'avait pas à se déplacer à
Chlef, comme dans le bus ; c'était le train,
plutôt, qui venait vers nous.
Il ne faut pas croire que seuls les voyageurs
se rendaient à la gare pour prendre le train.
Tous les gens s'y rendaient pour une raison
ou une autre. On s'y rendait pour se reposer
sur les bancs, discuter ou passer le temps. On
s'y rendait aussi pour prendre des photos
parce que c'était un endroit très joli. Et puis,
on y allait aussi pour accompagner ou attendre quelqu'un. C'était un plaisir, surtout en
été... On restait avec le voyageur à discuter,
à plaisanter, le temps qu'arrive son train.
Après les adieux, on ne repartait pas de suite,
on préférait attendre l'autre train pour voir
qui pouvait bien en descendre. Si c'était des
connaissances,on leur souhaitait la bienvenue et on les accompagnait chez eux. C'était
généralement des militaires en permission,
ou des gens du village qui travaillaient ailleurs. La gare a subi des dégâts importants
lors du tremblement de terre de 1980, ce qui
obligea les autorités à la détruire pour en
construire une autre en préfabriqué. Elle
était, évidemment, moche et sans aucun rapport avec l'ancienne bâtisse. Les arbres furent coupés et les bancs arrachés. Même la
grande plaque bleue sur laquelle était inscrit
"Oued Sly / Malakoff" était arrachée. Et
puis, comme un malheur ne vient jamais
seul, au début des années 1990, le train cessa
définitivement de siffler dans notre village.
Celui de "minuit" a été supprimé ; celui du
jour ne s'arrête pas. La gare a été abandonnée, elle se trouve aujourd'hui dans un état
désastreux.
Cela fait plus de 20 ans maintenant que les
gens ne prennent plus le train à Oued Sly.
Les rares gens qui le font sont obligés d'aller
à Chlef pour le prendre. Plus aucune personne n'évoque la gare, et beaucoup ignorent
jusqu'à son existence. Seuls les nostalgiques
l'évoquent de temps à autre, avec une certaine amertume et un certain pincement au
cœur.
Slimane Bentoucha
16
numéro 62
Du 11 au 17 février 2015
détente
MotSfléchéS
Mots
croisés
HORIZONTALEMENT
1 - Transfert d'images
2 - Science utile à la basse-cour
3 - Surréaliste espagnol - Cité bien placée pour les
lentilles - Cours turinois
4 - Démuni de quenottes - Amour de Tristan
5 - Pronom trés personnel - Atomes qui ne sont pas
neutres - Diffusa
6 - Conventions - Sorte de ferment
7 - Rendit trés pointu - Faire disparaître la prospérité
8 - Bien propre - S'élèvera seul au-dessus du sol
9 - Couvrirai de poudre
10- Pulvériser - Céréale
VERTICALEMENT
Soduku
A - Jaquelin
B - Truisme
C - Matériau pour ouvrières - Suçoter
D - Débardeur - Possessif
E - Feuilleté - Réglées par une sorte de gamme
F - Chaland - Temps de règne
G - Extirpe - Passer les plats
H - Equipé - Existe
I - Egalise - Elément d'un tout
J - Donc à compter - Dégagera
K - Prendrai à la source
L - Herserais soigneusement
Citations
«Les marques du fouet disparaissent, la trace des injures,
jamais»
«Si tu vois une chèvre dans le repaire d’un lion, aie peur d’elle»
«Si le crocodile achète un pantalon, c’est qu’il a trouvé
où mettre sa queue»
SolutionSdeSjeux
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
lEcturE
17
Terre de feu eT de lumière
Ou lE rOmaN dE l'algériE à travErS l'hiStOirE
Il s'agit d'un compendium de l'histoire de l'Algérie, écrit, dans une centaine de pages, avec un style romanesque pour rendre la lecture attrayante et efficiente. De
l'antiquité à l'indépendance, en passant par le temps des Aguellid, des conquêtes phéniciennes, romaines, vandales, Puniques, à l'arrivée des Arabes et l'instauration des dynasties musulmanes, de la régence d'Alger et son dernier Dey, de la colonisation française et l'insurrection d'Abdelkader, jusqu'à la guerre de libération… Des pages ouvertes sur le passé, pleines et profondes, de feu et de lumière, ravivent la mémoire, ressourcent l'esprit, renforcent l'identité…
Par rachid EzziaNE
treizième Episode
De 1834 à 1837, l’Emir avait acculé les
troupes de Bugeaud et ses lieutenants
comme ne l’avait fait personne avant lui. Et
à chaque fois que Bugeaud se voyait jeter à
la mer, il demandait à négocier une trêve ou
un traité. Et le 30 mai 1837, encore une fois,
le traité de la Tafna fut signé entre les deux
hommes, pour venir sauver le général français.
L’Emir redoublait d’intensité dans ces moments de répit. Il reconstruisit Tagdempt
pour en faire sa capitale. Et c’est lui-même
qui en fit les plans. Il compensa la levée de
l’impôt par l’envoi des tribus d’ouvriers et
de bâtisseurs. Et en un temps record, une
nouvelle ville sortie des décombres des
ruines de l’ancienne Tagdempt. Comble du
génie d’Abdelkader, il se dota d’une industrie où se fabriquait de la monnaie, en argent
et cuivre, et de la poudre à canon. Tout autour des remparts de la ville furent placés
douze canons.
Et avec une rapidité déconcertante, l’Emir
poursuivit les réformes dans tous les domaines. Il institua les écoles, les tribunaux,
des camps d’entraînement. A Tlemcen, une
fonderie de canon fabriquait des pièces de
douze et de six. A Miliana, une usine de fusils et de poudre fut construite. Même
qu’une mine de plomb fut mise en service à
l’Ouarsenis.
Dans une lettre adressée au sultan du
Maroc en octobre 1838, juste après son
voyage en Kabylie et la nomination de son
adjoint Ben Salem khalifa des Imazighen,
l’Emir parlait en ces termes : « Le peuple
Algérien est maintenant uni. L’étendard de
la guerre sainte est rentré sous la tente. Les
routes sont sûres et praticables. Une jeune
fille peut traverser seule pays de l’est à
l’ouest, de nuit comme de jour, sans craindre
aucune mauvaise rencontre… » In- La vie
d’Abdelkader de Charles Henry Churchill.
En 1839, l’armée de l’Emir comptait
soixante mille hommes, avec code de discipline, grade et habillement. Le code était lu
deux fois par mois aux soldats dans les différentes unités du pays. Tout semblait marcher vers la victoire…
Mais le vent ne souffle pas toujours du
côté où se dirige le bateau à voiles. Mais les
aléas et les hommes font l’imposture, et
l’histoire se cabre, se retourne et marche
selon les désirs du destin, jamais dompté, jamais compris…
Le 22 février 1841, le général Bugeaud est
désigné gouverneur général de l’Algérie.
juste après son installation, il mit à la disposition de son armée 85.000 soldats armés et
bien équipés. Une guerre d’usure s’installa
entre les deux belligérants.
Xvii — la zmala, la ville
voyageuse…
Unique idée de génie « militaire » depuis
les temps immémoriaux que celle qu’inventa
l’Emir Abdelkader durant les années difficiles. Alors que ses villes commençaient à
tomber les unes après les autres, que des tribus fidèles donnaient leurs âmes à l’ennemi
commun, quand tout allait vers l’échec et la
déperdition, l’Emir Abdelkader inventa la
Zmala ( Smala), la ville voyageuse.
La Zmala d’Abdelkader était une ville, capitale d’un gouvernement, ambulante. Elle
se déplaçait au gré des tactiques de guerre et
des aléas du temps et des intrigues. Elle
comptait plus de vingt mille âmes. Abdelkader n’oublia pas sa bibliothèque, qui comptait plus d’un millier de manuscrits, et lui
trouva une place et des hommes pour s’en
occuper. Quand la Zmala se fixait pour un
temps dans une plaine ou une vallée, les
tentes se dressaient, les unes près les autres,
bariolées de toutes les couleurs. Chaque famille avait sa fonction bien définie. Chaque
chef militaire et chaque administrateur.
En 1843, Lamoricière prit possession de
Tagdempt. L’étau commença à se resserrer
sur l’Emir et sa capitale voyageuse. Comme
une ville invisible, la Zmala passait à côté
des troupes françaises sans qu’elle soit découverte ou détruite.
L’Emir, en voyant les défections accroître
de jour en jour, tenta un rapprochement avec
le roi du Maroc en 1844-1845, mais en
vain… Dans un dernier élan de fierté et d’orgueil, il retourna à Mascara. Il regroupa six
mille cavaliers et descendit dans la vallée du
Chélif pour rejoindre le Titteri et Miliana.
Mais encore une fois les traîtres le devancèrent et firent part de son intention aux généraux français. En décembre 1847, l’Emir
regroupa sa famille et ses fidèles compagnons à quelques encablures de la frontière
Marocaine. Cinq mille hommes le suivirent.
Un messager vint lui annoncer que le sultan
du Maroc, secondé par ses deux fils, Moulay
et Souleymane, s’avançait vers lui avec une
impressionnante armée de plus de cinquante
mille soldats. A l’est, les français l’attendaient de pied ferme. Il ne lui restait que la
dernière bataille, pour la dignité et l’honneur.
Le 25 décembre 1847, l’Emir, accompagné de sa famille et de ses plus proches compagnons, s’embarqua pour Toulon.
L’Algérie devint colonie française…
Xviii — Fatma N’Soumer
et Boubaghla
Poursuivent l’épopée
d’abdelkader…
Le succès remporté par l’armée française
sur l’Emir Abdelkader lui donna des envies
plus voraces. Mais si l’ouest commençait à
se pacifier, en revanche, la Kabylie gardait
intacte son indépendance vis-à-vis de la
France coloniale. Car juste après le départ
d’Abdelkader, les français voulaient à tout
prix annexer cette région rebelle une fois
pour toute.
En 1850, Fatma N’Soumer, la vierge du
Djurdjura, élevée dans la dignité et la bravoure Kabyle, dans ses veines coulait le sang
des martyrs, déjà prête au sacrifice, appelle
au djihad et se met au devant d’une armée
digne des temps des Aguellid.
De l’autre côté, à l’ouest de la Kabylie,
entre les monts du Zaccar et de l’Ouarsenis,
dans la tribu des Attafs, Mohamed Ibn Abdallah, sur sa mule, parcourant des lieues,
durant plusieurs années, incitant les siens au
soulèvement en prêchant les faits d’arme de
l’Emir Abdelkader. Mais ne trouvant point
d’appui auprès des siens, et ayant eu vent de
la révolte de Lalla Fatma N’Soumer, là-bas
au pays des hommes libres, Bou Baghla rejoignit ses frères Kabyle en 1854.
En arrivant en Kabylie, Bou Baghla trouva
refuge et protection auprès des tribus que dirigeait Fatma N’Soumer. L’histoire parle
d’une rencontre idyllique entre Fatma
N’Soumer et Bou Baghla. Mais ce que l’histoire a gardé indélébile, c’est leur commun
accord sur le djihad et le courage dans le
Fatma N’Soumer
combat. Bou Baghla périt en martyr avec
cinquante cavaliers des Béni Mélikeuch en
décembre 1854. Après la mort de Bou
Baghla, Fatma N’Soumer accentue ses incursions en terre ennemie. Elle fait appel à
toutes les tribus de la grande Kabylie, mais
l’armée française, qui était mieux équipée et
supérieur en hommes et moyens, gagnait les
batailles et encerclait les tribus de partout.
Plusieurs furent contraintes à se rendre.
Fatma N’Soumer se réfugia à Tablat, dans
la région du Titteri, chez un notable nommé
Si Tahar Ben Mehieddine. Elle est arrêtée le
27 juillet 1857 près du village de Tirourda.
Elle fut placée en résidence surveillée à Béni
Slimane. A l’âge de trente trois ans, elle
meurt en 1863, éprouvée de chagrin et affectée par la mort de son frère.
XiX — le décret
crémieux ou la révolte
des derniers seigneurs…
L’avènement de la troisième république
en France n’apporte pas grand-chose aux Algériens autochtones. Au contraire, tout sera
fait pour détruire l’identité des Algériens.
Assimilation, francisation des noms, suppression des coutumes religieuses ou autres
étaient les faits marquants de cette nouvelle
république, pourtant issue des préceptes de
la révolution de 1789.
Le 24 octobre 1870, Isaac Adolphe Crémieux, juriste juif, par la force d’un décret,
qu’il signe, fait passer les quarante mille
juifs d’Algérie du statut de sujets français,
indigènes, au statut de français à part entière,
oubliant au passage les vrais habitants de
l’Algérie, Berbères, Arabes et musulmans.
Le décret stipulait : « Les Israélites indigènes des départements de l’Algérie sont déclarés citoyens français ; en conséquence,
leur statut réel et leur statut personnel, seront, à compter de la promulgation du pré-
sent décret, réglés par la loi française… »
Cette injustice incita les Algériens à se révolter. Parmi ces révoltés, cités par l’histoire,
on retrouvera El-Mokrani, Cheikh Haddad
et Boumezrag. Les trois personnages appellent au Djihad toutes les tribus de Kabylie en
avril 1871. La révolte est réprimée dans le
sang. Plusieurs périrent jetés dans des ravins
après avoir incendié leur village. Les rescapés furent déportés en Nouvelle Calédonie,
à plus de vingt mille kilomètres de leur terre
natale. Ils seront les oubliés, des leurs et de
l’histoire.
A l’ouest, du Chélif à Tlemcen, et en passant par Mazouna, Mostaghanem, Mascara,
les chefs militaires, aidés par les nouveaux
colons, finissaient l’œuvre macabre en enfumant, emmurant, par tribu entière, dans le
Dahra et l’Ouarsenis.
Les années passent et se ressemblent. Les
années passent et la France civilisée s’ingénie, par la folie meurtrière, à gagner plus de
terre, plus de soumission, toujours au-delà
de leur espérance…
Les années passent et se ressemblent pour
les Algériens, contraints à subir le feu et le
fouet, la misère et la faim ; mais dans leur
sang « chaud », il y avait toujours une place
pour dire non, pour refuser les chaînes et
l’asservissement.
Cheikh Bouamama, de Labiod Sidi
Cheikh, annonce la couleur avec son étendard vert et appelle son peuple à combattre
les mécréants. De 1881 à 1905, il sillonnera
tout l’ouest Algérien avec ses fidèles cavaliers à faire valoir son droit sur le pays du soleil couchant. Mais encore une fois, l’armada
française, avec canons, fusils et soldats légionnaires, sans foi ni loi, sans humanisme
ni religion, sans valeurs ni dignité, appliqueront, comme depuis le premier jour, la politique de la terre brûlée.
Et tout ça… sous les directives d’un code.
A SUIVRE
18
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
CuLTurE
Son ouvrage a été préSenté au café Littéraire de chLef
Témoignage de Maâmar Mami
«Faïz» sur la guerre de libération
Pour débuter ce café littéraire consacré à la présentation de l'ouvrage de Maamar Mami dit " Faïz ", un morceau de musique a été joué par
Hrache Beghdadi avec son luth qui a su égayer l'assistance et calmer peut-être certains esprits impatients en ce début de séance.
L
a conférence allait débuter par la présentation du livre récemment publié
par Maamar Mami "Faïz" qui est un
témoignage poignant de ce qu'ont vécu nos
moudjahidines dans les djebels durant la révolution du 1er Novembre 1954. Il détaillera
tous les chapitres de son livre et donna ses
impressions sur le vécu d'antan. Il remarquera que notre jeunesse a tendance à minimiser l'impact de la révolution sur le vécu
d'aujourd'hui en avançant que De Gaulle
nous a accordé l'indépendance, "ce qui est
faux et archi-faux", dira-t-il. Il a en outre
précisé que notre révolution était saine et
sans anicroches durant tout le temps qu'elle
a observé et que nos maquisards et nos chouhadas ont tout l'honneur d'avoir entamé cette
révolution pour le bien du pays et des populations autochtones. Il devait dire que les
concepteurs de cette révolution sont des personnes qui avaient une certaine clairvoyance
et un esprit d'organisation très développé.
A la question du congrès de la Soummam
posé par M. Kamel Sahli, le conférencier devait insister sur le fait que le congrès de la
Soummam fut la pierre angulaire et organisationnelle de la révolution dans son fond
comme dans sa forme. Il devait préciser
qu'après le congrès, les wilayas ont pris naissance et ont remplacé les zones de même
qu'a été créée une 7ème wilaya sur le sol
français même.
Des complots mis à nu
M. Saïdi Mohamed dit Zine, devait à son
tour, donner toutes les explications de la vie
dans le maquis. Il devait insister sur le fait
qu'il n'y a pas eu de paix des braves comme
certains le laissent penser pour dénigrer
peut-être la wilaya IV historique. Dans ce
contexte, il devait dire que l'affaire de la paix
des braves comme certains ont tendance à
l'appeler, n'est autre que des semblants de
pourparlers entre des responsables français
et algériens pour trouver une solution à la
guerre mais n'a jamais été au-delà des pourparlers. Il ne faut pas prendre pour argent
comptant tout ce qui est dit ici et là par des
écrivains de l'autre rive qui ne cherchent qu'à
donner du crédit à leur pays et dénigrer l'algérien en général en créant la zizanie au sein
du collectif révolutionnaire qui a mené le
pays à l'indépendance de notre pays bienaimé.
Lui emboitant le pas, Medjahed Mohamed
dit Si El Hocine, devait dire qu'il était présent à ce moment-là auprès du Chahid Djilali
Bounaâma, dit Mohamed Bounaâma, qui lui
avait certifié qu'il n'était pas au courant de
cette réunion mais qu'il y avait été entraîné
sous prétexte d'une réunion dans un PC de la
wilaya à Médéa où il s'est retrouvé coincé
dans une bâtisse dans cette ville. A leur retour en Algérie, après une entrevue à l'Elysée
avec De Gaulle, ils avaient demandé un certain temps pour mettre au courant les autres
wilayas, mais cela a été fait pour sortir du
guêpier qui leur était tendu et, lorsqu'ils sont
revenus au maquis, ils ont complètement oublié cet épisode qui ne voulait aucunement
dire leur espoir d'indépendance du pays ; ils
continuèrent donc le combat pour libérer leur
patrie car le colonialisme devait sortir par la
force des armes comme il y est entré.
Ecrire l'histoire de nos
régions
Les débats furent très riches et plusieurs intervenants tels M. Metahri Noureddine, enseignant universitaire, qui insista sur le rôle
joué par notre révolution et sur le vœu de
voir nos jeunes épouser les vues de leurs
aînés et ainsi faire "leur" la révolution algérienne qui a débarrassé le pays de la soldatesque de l'impérialisme français. Le
président du café littéraire devait, quant à lui,
demander à tous les écrivains et chercheurs
de se pencher chacun sur sa région pour
écrire et mettre en exergue notre histoire
pour les générations futures. Il devait dire
que c'était un devoir sacré pour les anciens
moudjahidines de s'exprimer et de donner
leurs récits de combats aux jeunes cher-
La lecture n'est pas l’affaire
des adultes seulement
"Un livre qu'on quitte sans en avoir extrait quelque
chose est un livre qu'on n'a pas lu", telle est la
conviction d'une jeune auteure de Chlef, en l'occurrence, Assia Hadj Henni, élève en 1ère année
moyenne au collège Delfi. La jeune romancière dit
avoir lu plusieurs œuvres, et la lecture est, pour elle,
un remède contre le dégoût. Son auteur préféré est
Mouloud Feraoun. Ses œuvres plaisent beaucoup
à notre lectrice. Pour Assia, la lecture n'est pas une
fin en soi, mais un moyen dont on se sert pour s'ouvrir sur d'autres arts. Dans son esprit, l'écriture, la
poésie et la nouvelle constituent un objectif primordial à atteindre.
"Le fils du pauvre" et "Les jours de Kabylie" sont
les œuvres dont s'inspire Assia pour déployer ses
essais dans la poésie et l'écriture. Elle dit avoir été
influencée par le style d'écriture et sa manière de traiter les choses, mais aussi son attachement aux siens et à l'environnement de "Fouroulou Menrad". Brillante dans ses études,
soutenue par sa famille et ses professeurs, Assia sait qu'elle a des atouts qui la poussent
à aller de l'avant. Elle veut talonner l'écrivaine et plus jeune auteure algérienne, Anya
Mérimèche, 17 ans, qui a à son actif trois romans. Bon courage pour la jeune essayiste.
Abdelkader Ham
La rentrée Littéraire du MaLi aura Lieu
du 24 au 27 février prochain
Des écrivains algériens
à Bamako
P
lusieurs écrivains, universitaires et professionnels algériens du livre
participeront à "La rentrée littéraire du Mali", prévue du 24 au 27
février prochain à Bamako. On apprend ainsi auprès de l'association
"Chrysalide" que les écrivains
Sarah Haïder, Hajar Bali, Ronda
El-Koli, Chawki Amari, Noureddine Saâadi et Samir Toumi, ainsi
que la psychiatre et auteure Alice
Cherki, présenteront leurs ouvrages aux côtés d'autres auteurs
africains, européens et américains
lors de cette manifestation. Organisée cette année sous le thème
"Osons réinventer l'avenir", "La
rentrée littéraire du Mali" verra la
participation d'autres spécialistes
algériens (éditeurs, universitaires
ou anciens cadres du ministère de
la Culture). Parmi les thèmes retenus en marge de la manifestation,
citons ceux relatifs à l'identité, les
religions, l'influence des nouvelles
technologies ou encore les métiers
du livre en Afrique.
Créé en 2008, "La rentrée littéraire
du Mali" prévoit, outre des
cheurs. C'est aussi un droit et un devoir pour
les étudiants en histoire de se rapprocher de
ces moudjahidines qui tendent à s'éclipser de
jour en jour. Ne dit-on pas que "avec tout
vieil homme qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle". A la fin du débat, plusieurs
poètes se lancèrent à l'assaut du podium pour
déclamer leur poésie comme M. Allali Miloud, notre poète populaire, qui nous ramena
cette fois, des poèmes de circonstance, sans
oublier la jeune poétesse Hadj Henni Assia
qui a ébloui l'assistance par la puissance du
verbe qu'elle a déclamé. Une poétesse
d'Oued Rhiou, Melle Benmaâmar Souhila,
est montée à la tribune pour conter à l'assistance une romance en prose de sa conception. L'animation de cette séance a été
dirigée par M. Saâdoune Bouabdellah, poète
et la séance présidée par le président du café
littéraire. Une vente-dédicace du livre de M.
Mami Maâmar dit Faïz a ensuite eu lieu. Une
photo-souvenir a été prise pour inscrire cette
journée mémorable à plus d'un titre dans les
annales du café littéraire de Chlef et, par la
même, dans l'histoire de notre région et de
notre pays.
Mohamed Boudia
échanges entre écrivains et professionnels du livre, des lectures publiques, des cafés littéraires et des
rencontres débats dans différents
lieux de la capitale malienne (institutions culturelles, universités,
musées, lycées, restaurants...).
"La rentrée littéraire du Mali"
verra également la remise du "Prix
littéraire Yambo-Ouologuem" (du
nom du grand écrivain malien lauréat en 1968 du Renaudot pour
"Le devoir de violence") auquel
des auteurs algériens invités sont
candidats.
Le colloque sur Cheikh
Fodil El Ourtilani
du 14 au 16 avril à Sétif
Le 3ème colloque international sur le cheikh Fodil El
Ourtilani, penseur et militant
anticolonialiste, aura lieu du
14 au 16 avril prochain à
Sétif. L'événement qui sera
célébré à la maison de la culture réunira des universitaires
et des chercheurs de plusieurs
pays arabes et musulmans.
Cheikh El Ourtilani (19061959), penseur et militant anticolonialiste, homme de culture,
fut également membre de l'Association des oulémas algériens
(AOMA), il avait plaidé la cause de l'Algérie en lutte dans de
nombreuses capitales du monde. Des personnalités seront honorées au troisième jour du colloque international, prévu le
16 avril prochain qui voit l'Algérie célébrer, chaque année,
Youm El Ilm (la journée du savoir).
numéro 62
Du 11 au 17 février 2015
contribution
19
Que c’est loin, la liberté !
PAR RACHID EZZIANE
Il est quatre heures du matin. Le car d’Alger arrive. Nous prenons place, ma femme et moi. Il fait encore nuit. Le silence des matins
enveloppe l’atmosphère. Sur la nationale quatre, les roues de l’autobus crissent et portent à la tristesse. Des souffles de dormeurs
ajoutent du doute au voyage.
L
e silence, le mouvement et la nuit
m’incitent au rêve. J’oublie ma
femme et je pars fouiner dans mes
idées. J’emprunte les méandres du passé ;
puis je reviens au présent, et je me retrouve
en face de mon existentialisme. Il me chuchote : « l’enfer, c’est les autres.» Je lui
refuse la discussion ; je retourne au passé.
Sur cette route, qu’autrefois, j’empruntais
pour aller à l’université, mes vingt ans me
reviennent, insouciants et pleins de fougue.
A cette époque, au campus, le vent d’Est
soufflait plus fort que celui de l’Ouest. Tout
était à gauche, la politique et les chansons.
Le pays vivait ses premières douceurs de liberté. Et je croyais en lui tel un père protecteur. Et je m’accrochais à lui avec toutes
mes forces. Ma jeunesse, mes amis, la ville
et le grand rêve de la réussite m’envoûtaient
jusqu’à la folie des grandeurs. Nous apprenions à être le centre du monde. On nous inculquait la grandeur : du dictateur à l’usine.
Notre révolution était unique au monde. Et
moi j’y croyais. J’y croyais à mentir à moimême.
Les cheveux longs, le blouson et le pantalon
patte d’éléphant égayaient mes jours, prolongeaient mes années vingt ans.
Ma vieillesse me surprend en train de penser
à ma jeunesse. Elle secoua la tête, rit presque
aux éclats et me dit : «Qu’a-t-elle fait ta jeunesse ? Tu ne vois pas que c’est à cause
d’elle ce retard que tu trimbales de porte en
porte ? Qu’a-t-elle fait ta jeunesse à part
jouer, perdre du temps ? Croire aux rêves de
cocagne, au pays de la Chimère ? Qui t’a
poussé à aller vers la muse, si ce n’est moi ?
Je suis ta jeunesse et même ton avenir, me
dit-elle. Je sais que tu as peur de moi. Mais
en vérité tu n’as rien à craindre avec moi. Je
ne suis que sagesse et méditations. Ce n’est
pas les quelques rides sur les mains et le visage qui t’inciteront à me tourner le dos.
Donne-moi la main, je t’accompagnerai vers
le meilleur.
Je regarde mes mains, çà et là, se faufilent
quelques taches et rides, accentuant le pas
vers le trépas. Ici et là, sur le cœur, déjà
plein, s’ajoute, chaque jour, un peu d’amertume, un peu de chagrin.
Je me console d’un «heureusement» que je
chantonne, dans la nuit, en silence, dans un
bus bondé de monde, roulant à vive allure
vers le mystère et le destin :
«Heureusement qu’il y a la mer,
Les mères et les femmes.
Heureusement qu’il y a le rire,
Le soleil et le jour.
Heureusement qu’il y a les câlins,
Les caresses et l’amour.
Heureusement qu’il y a le temps,
Le printemps, après l’automne et l’hiver.
Heureusement qu’il y a les bonnes gens,
Les amis et surtout les enfants.
Heureusement qu’il y a les fleurs,
Les roses et leurs parfums.
Heureusement qu’il y a la nature,
La pluie et le vent.
Heureusement, la nuit,
Il y a les étoiles.
Heureusement que je renais
Avec l’aube de chaque jour…»
Un passager, assis devant moi, bâilla en
s’étirant les bras, me fit sortir de mon rêve
éveillé.
Le car roule à grande vitesse au milieu de la
forêt d’Oued-Djer. C’est sur cette route que
les tangos égorgeaient par files. Ils n’ont
épargné personne ; hommes, femmes, enfants, policiers, jeunes militaires, et d’autres
encore, anonymes, étrangers ou simples
bergers.
Se plaindre ou expliquer l'échec? Chercher
les causes ou les maudire. Les crier sur les
toits ou les laisser enfouies à jamais?
«J’ai rêvé, me dit Ali, mon ami d’enfance,
j'ai rêvé durant quarante ans de jardins et de
forêts. J'ai aussi rêvé de liberté et de patriotisme, de savoir faire et de prospérité. Tout
au début, mes obstacles n'étaient que des petites touffes d'herbe. Je butais, mais je continuais à y croire.»
«Certes, mes pas étaient lents, mais ils
étaient sûrs. Ô les folles années, j'allais dire
du twist, les belles années, de l'après guerre.
Et les hommes, avec leur nature à en revendre, avec leur culture à semer à tout vent. Et
nos villes et villages, propres et ombragés.
Les platanes, les ficus, les mûriers et les
autres, que je ne saurais dire leur nom, alignaient les rues et les avenues. L'eau courante
dans les foyers coulait au rythme des
humeurs nonchalantes. Que puis-je encore
dire ? Des tonnes de pages ne me suffiront
pas, uniquement à poser des questions.
Alors, l'histoire en elle-même, c'est comme
dans la fable de la chatte qui, par fainéantise,
préféra bouffer ses petits que d'aller chercher
de quoi manger. C'est la même chose pour
nous, le pays, au lieu d'aller acquérir le
développement, par le labeur et l'entreprise,
préféra broyer ses citoyens. Les mangea par
fournée et à la tête du client. Les intellects
en premier. C’est la faute au colonialisme
disent-ils, une fois l’échec consommé
jusqu’à la lie. »
A sept heures, c’est déjà la cohue. Le long
du mur d’enceinte se tassent, les uns derrière
les autres, des hommes et des femmes, avec
enfants et bagages. On se met derrière la file,
ma femme et moi. Un sentiment étrange me
serre la gorge à chaque fois que je me
retrouve devant ce long mur. Les portes
d’entrée ne s’ouvriront qu’à huit heures. J’ai
encore du temps pour un petit tour dans mes
rêves éveillés.
─ Encore cinq personnes et ce sera notre
tour, me dit ma femme, deux heures après.
Je sursaute. Je regarde derrière moi. Une file
sans fin s’étire entre le mur et les barres de
fer qui séparent la chaussée du trottoir. L’image des déportés s’offrit à mon esprit. Je tressaillis. C’était comme ça, sûrement, les
manœuvres des déportations de prisonniers
durant la guerre de libération. Les policiers
veillant au respect du : «Au suivant !».
Il est onze heures. Il nous a fallu trois heures
et demie pour arriver devant la porte blindée.
Ça avançait au centimètre, on dirait des bagnards enchaînés par les pieds. Et puis on arrive à la ligne rouge, qu’il ne faut pas
dépasser avant qu’on ne vous donne le signal. Là, tout mon corps frissonna, j’eus envie
de vomir. Quelle différence y a-t-il entre Le
Pen qui nous aime chez-nous et ceux qui
nous traite de la sorte chez-nous ? Et puis,
tous ces « enchaînés » n’étaient pas là pour
l’émigration ; ils y avaient beaucoup, comme
moi, qui étaient venus pour un voyage
touristique, culturel, familial… amical, pour
la langue de Molière. Pour la France universelle. Beaucoup, pour voir cette grandeur
historique tant citée dans les livres d’histoire.
De Vercingétorix aux poilus de Verdun, de
Charles Martel à la statue de la liberté offerte
aux Américains. Mon voyage, tout mon voyage, n’était que pour cette France-là.
- Au suivant ! Cria une voix dans un interphone.
Comme deux accusés ayant commis
quelques délits, nous nous présentons, ma
femme et moi, devant la porte qui reste toujours fermée.
- Oui, dit la voix, pour quelle affaire ?
Ma femme, avec une voix « coupable » de
je ne sais quoi, et en se ramassant sur ellemême, comme un enfant ayant commis une
bêtise, fait comprendre à « la voix » que
nous sommes venus pour déposer le dossier
pour une demande de visa d’entrée en
France.
- Vous avez un rendez-vous ? reprit la voix
cachée.
Au parloir de la prison de Guantanamo, les
visiteurs peuvent voir les prisonniers. Ici, au
consulat de France à Alger, on n’a pas ce
privilège. On ne peut parler qu’à des voix,
anonymes, sans visage et sans nom. Tout est
arrêté sur un ordre, un oui ou un non ; le reste
n’est «qu’au suivant !».
La sueur dégouline sur mon front malgré le
froid des hauteurs d’Alger. Je transpire de
peur et de honte. Pourquoi sommes-nous
tombés si bas ? Qui est responsable de ça ?
Pourquoi nous rejette-t-on comme le fretin ?
Comme la « racaille ?»
Et des voix m’interpellent, du fond de moi :
rebelles, colériques, hystériques, haineuses,
pleines de reproches. Elles me traitent de
tous les noms. «Comment acceptes-tu, toi le
penseur, libre, d’être esclave, enchaîné, par
d’autres dans ton pays ?», crient-elles.
- Mais on ne nous a pas avisés que c’était sur
rendez-vous, dit ma femme.
La voix répond :
- C’est écrit devant vous.
- Il fallait nous aviser ; et puis, quand même,
on a pris le bus à quatre heures du matin pour
être ici à sept heures, et à la fin on ne nous
laisse pas régler nos affaires, répondit ma
femme.
La voix se tut. Les autres derrière nous demandaient des explications. L’interphone
grésilla et la voix dit :
- Laissez les autres passer, on va voir après.
On se mit, ma femme et moi, de côté. A la
fin, on ouvrit la porte, la voix dit :
- Vous pouvez entrer, mais toute seule,
madame.
Je dois m’éloigner de la porte d’entrée. Un
policier me fait savoir la chose gentiment. Je
m’éloigne en empruntant la chaussée, car il
n’y a pas de trottoir. Un peu plus loin du mur
de la honte, je m’arrête de marcher. Je ne
trouve pas où aller. Je les vois de loin, le long
du mur, comme au temps du colonialisme,
demandant le travail devant les fermes des
colons. Rien n’a changé…
Une heure après…
- Mais pourquoi t’ont-ils refusée le visa ? Et
tes papiers ? Dis-je à ma femme.
- Je ne sais pas, me répondit-elle entre deux
sanglots. Il y a une dame qui m’a fait voir de
toutes les couleurs... Surtout…
- Surtout quoi ? Lui dis-je.
- Enfin… je crois… parce que je portais le
foulard… je n’ai pas compris.
La tristesse se confondit avec de fines gouttelettes de pluie glacées qui martelaient nos
visages, ridés d’émotion. Un écrivain et
«une» professeur, debout, au milieu de la
rue, entre le mur et le néant, les âmes, vague
à l’âme, ne sachant quoi faire d’un présent
morose. D’une vie de chiens…
Nous restâmes à nous dévisager en chiens de
faïence. Le temps passait, nous contemplait
du haut de l’éternité. Il n’avait plus aucune
signification.
- Jamais ! Plus jamais, je ne demanderai un
visa pour la France, me dit ma femme. Je
n’en veux pas d’elle de cette façon.
Je ne lui répondis pas. Je n’avais plus le cœur
à dire quoi que ce soit. J’avais honte…
L’antithèse de la vie déployait déjà son manteau dans le bus du retour. Des raclements de
gorges extirpaient leurs salives purulentes.
Des voix grésillent, s’interpellent, confondues avec la cacophonie d’une chanson
lâchée par les baffles à décibels incontrôlables que le chauffeur du bus insiste à
écouter. Les bagages encombrants le passage
; des enfants chialant à pleine gorge. Je
m’empaquette dans moi-même. Je descends
en chute libre dans la vie des oubliés. Je
m’engouffre dans la masse. Je deviens
voyageur anonyme, dans un bus anonyme,
en partance à une destination anonyme.
Comme les oiseaux qui se cachent pour
mourir, moi l’enfant qui voulait être écrivain,
je m’en vais, vieux de cinquante ans d’attente, me cacher pour écrire un poème que
je dédierai à mon rêve mort aux portes du
pays des djinns et des anges.
Que c’est loin, la liberté !
R. EZZIANE
Ecrivain
20
anaLysE
numéro 62
du 11 au 17 février 2015
Le paradoxe du footbaLL aLgérien :
Ligue professionnelle
et subventions étatiques
L'élimination de notre équipe nationale en quarts de finale de la CAN 2015 face à la Côte d'Ivoire a profondément
déçu les Algériens. Et comme on le sait tous, les grands rendez-vous -continental et mondial- ont été ratés par notre
équipe. Ratages difficiles à accepter sachant que le football national est tiré de la dépense publique mais sans valeur
ajoutée. Faut-il s'en étonner ? Certainement oui.
D
epuis l'instauration du professionnalisme en 2010, le financement reste
encore à la charge du contribuable
et de façon précaire dans les clubs sportifs
des ligues 1 et 2. Et cette situation ne semble
pas préoccuper les instances sportives. Quel
est, à juste titre, le rôle des conseils d'administration dans les sociétés sportives par actions (SSPA) ? On ne peut le comparer
objectivement à celui assumé par les organes
dirigeants des clubs européens qui ont tellement innové dans le professionnalisme qu'ils
ont révolutionné aujourd'hui le football, sport
roi à travers le monde.
En effet, notre équipe nationale est formée de
plus de 95% de joueurs évoluant dans les
clubs à l'étranger, y compris l'entraineur. On
ne comprend pas cette contradiction, nous
qui sommes bien entrés dans la pratique du
professionnalisme où, en principe, ce sont les
clubs locaux professionnels qui font l'équipe
nationale avec la possibilité d'intégrer les
joueurs évoluant à l'étranger.
Cela dit, les choses ne plaident pas pour un
véritable changement, notamment celui d'assurer un développement harmonieux du professionnalisme où la FAF est supposée mettre
en place une stratégie pour ce faire.
Actuellement, le " professionnalisme " à l'algérienne suscite bien des inquiétudes,
comme celle de voir cette inflation vertigineuse des salaires et primes pour joueurs et
entraineurs ; la masse salariale occupe un
poste budgétivore dans le fonctionnement
des clubs professionnels, elle est estimée à
plusieurs milliards de centimes mais n'obéit
pas à des critères de performances capables
de produire de grands joueurs pour nos clubs
d'abord et pour notre équipe nationale ensuite. Dans les conditions actuelles, à quoi
sert l'instauration du professionnalisme si l'on
sait que l'argent public reste le premier facteur de financement des clubs sportifs professionnels sans création de valeur ajoutée ?
Clubs professionnel ou associations amateur ?
Il faut savoir que le professionnalisme n'est
pas un choix, mais une exigence qui s'impose
et qui implique en plus de l'activité sportive,
l'initiative entrepreneuriale afin d'élever le niveau de notre football à l'échelle continentale
et internationale pour bâtir une grande équipe
nationale, à l'instar des clubs européens.
A notre humble avis, aucun résultat significatif n'a été enregistré jusqu'à présent après
l'instauration du professionnalisme en Algérie ; nos clubs ne parviennent pas encore à
embrasser les règles de l'organisation et du
droit des sociétés alors qu'elles disposent d'un
nouveau statut reposant désormais sur le
droit privé. Ces clubs sont par conséquent un
sujet commercial, fiscal, parafiscal et financièrement autonome ; ce sont des sociétés à
part entière qui ont l'obligation de réaliser des
résultats économiques et financiers. Mais la
réalité est là : jusqu'à aujourd'hui, nos clubs
dits professionnels continuent à fonctionner
selon l'ancien modèle du sport amateur.
Mis à part les salaires faramineux et les recrutements à coups de milliards de centimes,
rien n'a changé. Nous avons un championnat
classique qui fonctionne à coups de milliards
et qui est pratiquement à la charge exclusive
de l'Etat. Exit donc l'investissement, la formation, la rentabilité des finances, la création
d'activités économiques et, enfin, l'élévation
du niveau de notre football.
Qu'offrent donc les conseils d'administration
porteurs d'actions dans les SSPA en contrepartie du financement de l'Etat ?
Nous sommes, à vrai dire, face à un professionnalisme de façade car nos clubs se limitent à financer leur standing sportif et non pas
le développement d'un modèle sportif économique, notamment la création d'activités économiques ou commerciales et de valeurs
ajoutées.
Il est donc urgent d'introduire une véritable
réforme sportive obligeant tout club sportif
professionnel d'investir, de créer des richesses en développant la pratique sportive
et la formation des jeunes, la production de
grands joueurs pour l'équipe nationale et le
transfert de joueurs pour l'étranger.
Quelle évaluation faisonsnous aujourd'hui ?
Premier constat : le mode de gestion et de
contrôle est d'une qualité assez médiocre, il
reste centré sur le pouvoir de l'argent, c'està-dire qu'il donne la primauté à l'aspect financier mais néglige l'esprit professionnel ; il est
en outre conçu à la charge et de l'Etat aux dépens de l'investissement et de la formation.
On ne peut parler de professionnalisme avec
cette forme de gestion car les objectifs ne
sont pas exclusivement liés à l'argent, mais à
la qualité du management qui développe une
économie associée au sport au diapason des
tendances des grands clubs modernes à l'instar des clubs européens comme le Barça, le
Réal Madrid, Manchester, Liverpool, Bayern
Munich, Chelsea…
Deuxième constat : l'application du professionnalisme est restée jusque-là dans la
forme et le modèle du sport amateur
Troisième constat : les clubs ne sont toujours
pas assainis totalement au plan patrimoine et
comptable et structurés en sociétés commerciales dans l'esprit de la nouvelle dynamique
juridico-économique qui, elle, est entièrement tournée vers une économie d'entreprise.
Quatrième constat : la même composante qui
était dans les clubs amateurs continue de
gérer les sociétés commerciales avec l'esprit
et la culture du bénévolat persistant, mettant
les clubs en situation d'instabilité de financement ; ils sont à l'origine d'une crise quasichronique agitant fortement ces derniers à
cause d'une gestion incohérente ne permettant pas d'attirer de nouveaux investisseurs.
Cinquième constat : nos clubs demeurent
marqués par l'absence de transparence dans
la gestion et de déficit de communication notamment, ils restent peu ouverts aux acteurs
économiques, à la presse et à la société civile
en bon pouvoir socio-économique. Et aucun
club apparemment n'est porteur à ce jour d'un
quelconque projet économique ou commercial, voire la concrétisation d'un partenariat
porteur de perspectives de développement.
Sans cela, les clubs auront du mal à assurer
leur professionnalisation et leur pérennité.
Sixième constat : leur nouveau statut juridique de société par actions demeure marqué
par un vide organisationnel et par l'absence
d'une politique de gestion financière ; ces
deux aspects sont derrière beaucoup de problèmes qui empêchent notre sport-roi de se
développer et d'émerger parmi les grandes
nations. Septième constat : l'absence d'un
système d'évaluation et d'appréciation qui
permet de sanctionner l'effort collectif et individuel dans la réalisation des objectifs assignés et qui sont basés logiquement sur les
critères de performances
C'est bien une triste réalité qui risque de
compromettre l'instauration du professionnalisme en Algérie. Cette situation illustre parfaitement la difficulté de l'instauration du
professionnalisme, car nos clubs professionnels continuent à en être totalement déconnectés de ses réalités ; ils profitent toujours
de la clémence des pouvoirs publics qui les
gâtent de subventions publiques.
Des professionnels
subventionnés par l'Etat !
Il est grand temps de s'interroger sur la vie
économique et financière des clubs sportifs
professionnels dans leurs modes et systèmes
d'organisation, de gestion, de financement, de
marketing, de contrôle interne, de valeur humaine et patrimoniale, de rémunération, de
gestion comptable et fiscale ; des éléments à
prendre sérieusement en main pour la bonne
gouvernance et pour le respect de l'éthique
sportive du moment que l'Etat finance le
sport, toutes disciplines confondues, à hauteur d'un peu plus de 90 % puisque les subventions continuent à être octroyées malgré
l'instauration du professionnalisme. Un club
professionnel moyen fonctionne aujourd'hui
avec la bagatelle de 20 et 30 milliards de centimes par saison dont 80 % environ proviennent de l'Etat et ses démembrements.
n n n
numéro 62
Du 11 au 17 février 2015
anaLySE
21
n n n
Là, il faut le dire, il y a une réelle volonté des
pouvoirs publics de développer le football
national, sachant l'apport financier de l'Etat
aux 32 clubs professionnels, lequel apport
pèse cependant lourdement dans le budget de
l'Etat dans la mesure que l'argent du sport
n'est pas encore orienté ou utilisé dans un esprit d'entreprise, voire avec une culture économique, alors qu'à l'évidence, le
professionnalisme en Algérie peut constituer
un business à forte valeur ajoutée et porteur
de perspectives socio-économiques. Le plus
terrible constat sur la gestion du football algérien est celui-ci : les présidents de clubs
professionnels prendront-ils enfin leurs responsabilités afin de mettre de l'ordre dans la
gestion de leurs sociétés ? Sinon, quels sont
les moyens que se sont donnés les pouvoirs
publics et la FAF pour instaurer et développer le professionnalisme au sein de nos clubs
sportifs professionnels ?
De la transparence,
s'il vous plait !
Il est aujourd'hui fondamental d'imposer des
règles de saine gestion car l'aspect relatif à
l'usage de l'argent public destiné aux clubs
sportifs impose leur rentabilité, leur contrôle
rigoureux et une obligation de déposer une
copie des comptes sociaux (bilan et compte
de résultat) au centre national du registre de
commerce (CNRC) ainsi que leur publication
dans au moins trois quotidiens nationaux et
locaux à grand tirage pour une meilleure
transparence de l'utilisation de leurs finances
et, partant, une meilleure utilisation des fonds
destinés au sport, un aspect qui s'avère incontournable dans le processus des réformes
économiques de notre pays.
C'est dire que notre football est appelé à
connaitre de profonds changements par une
refonte absolue de l'environnement qui ne
sera que salutaire pour son avenir. Cet avenir,
répétons-le, doit désormais s'inscrire et se
mettre au diapason des tendances des grands
clubs modernes à travers le monde.
Le débat s'oriente désormais sur l'avenir du
football algérien, c'est-à-dire comment préparer nos clubs sportifs professionnels à affronter les conjonctures futures. Et c'est là
que s'inscrit notre modeste contribution que
nous considérons comme un cri du cœur tant
elle se veut aborder un sujet qui intéresse
toute la société algérienne et en particulier sa
jeunesse.
Force est de constater, aujourd'hui, que la
pratique du football professionnel n'a pu être
appréhendée dans son vrai contexte, c'est-àdire qu'elle n'a pas donné lieu à l'assise d'une
vraie réforme. C'est la raison primordiale qui
permet d'expliciter l'échec du professionnalisme en Algérie pour ne pas dire la faillite
du football national. Car nous estimons qu'il
reste encore beaucoup de chemin à parcourir
dans l'esprit d'un modèle de gestion économique du football national
En effet, quand on parle professionnalisme,
on doit nécessairement faire référence aux
grandes nations du football et à l'économie,
ce qui n'est malheureusement pas le cas dans
le fonctionnement actuel de nos clubs du fait
que l'argent du sport n'est pas encore orienté
ou utilisé dans un esprit d'entreprise, voire
avec une culture économique.
Là il faut le dire, le financement de ces clubs
ne peut continuer à être perçu ou assimilé à
une fonction de caisse afin de ne pas entraver
les fondements du professionnalisme, sinon,
c'est comme hurler dans le désert. Il y a généralement six grandes sources de financement de fonctionnement et d'investissement
qui s'offrent à nos clubs dans ce nouveau
contexte afin de développer un climat des affaires et une assise de commercialité dans le
processus de leur professionnalisation : l'ouverture du capital social aux collectivités locales, investisseurs, actionnariat populaire ;
l'ouverture aux banques commerciales pour
l'accès aux crédits ; l'ouverture à la bourse
des valeurs (emprunts obligataires, cession
de titres) ; la concrétisation des prises de participations croisées entre les clubs riches et
moins riches ; l'ouverture sur le monde de
l'entreprise pour concrétiser des partenariats
d'affaires, et les contrats de publicité et, enfin,
l'établissement de rapports avec les acteurs
économiques en organisant des rendez-vous
économiques (partenariat, investissement,
OPA…).
La problématique de l'acte de diriger, de
gérer et de contrôler pose un sérieux problème pour l'insertion et la professionnalisation des clubs sportifs. Faute de remettre
l'échelle des valeurs à sa véritable place
(énergie, intelligence, compétence managériale, moralité et forte personnalité), le professionnalisme ne vaudra que par ces
derniers remplissant ces critères d'excellence,
facteur-clé pour le changement et le développement.
Rendre des comptes
à l'Etat… et aux autres actionnaires
L'heure serait donc de réconforter les finances du sport à l'ère de la nouvelle économie en sachant notamment comment
valoriser ces finances et gérer rationnellement ces clubs sportifs. A l'heure du défi du
professionnalisme, la valeur patrimoniale et
le capital social de chaque club doivent représenter la juste valeur économique afin de
mieux protéger et rémunérer les actionnaires
ou les investisseurs. Il va sans dire que tout
financement (subventions ou sponsors)
consenti par l'Etat ou une entreprise publique
doit devenir rentable et doit se traduire nécessairement à l'avenir par des titres participatifs qui seront détenus par l'Etat sur les
clubs sportifs professionnels. Il est question
de donner un ancrage solide à la financiarisation de l'économie, une source de création
de valeurs ajoutée qui s'ajoute au PIB du pays
(produit intérieur brut) visant à préserver non
seulement les actionnaires et les investisseurs, mais aussi les intérêts du contribuable.
Cela, passe inévitablement par la mise en
place d'une gestion financière et comptable
des clubs sportifs professionnels à travers la
tenue obligatoire d'une comptabilité financière aux normes internationales dites IAS
(international accouting standards) - IFRS
(international Financial reporting standards)
et intégrée dans l'organisation interne de
chaque club. Cette gestion est devenue indispensable car, d'un côté, elle est l'outil principal de la gestion de toute société pour mieux
préserver leurs intérêts économiques, financiers et protéger leurs actifs dans une économie de marché, éviter une gestion de
l'à-peu-près, instaurer la rigueur, la transparence et le contrôle des finances pour lutter
contre toutes formes de mauvaise gestion et
de malversations, à savoir d'où vient l'argent
et où va l'argent, et, enfin, développer leur
management et, de l'autre, parce que la
comptabilité financière constitue un élémentclé de confiance et une sécurité juridique
économique et financière pour les investisseurs et les actionnaires dans une économie
de marché.
Le mystère Sonatrach
Pour cela, la nécessité s'impose de normaliser
la gestion comptable des clubs par l'élaboration d'un plan comptable spécifique ou sectoriel qui permet justement de concevoir et
de développer des règles et méthodes saines
de gestion des clubs. A cela s'ajoute, pour les
besoins d'une gestion intégrée et performante, la nécessaire intégration des tech-
niques budgétaires, un système dans lequel
le contrôle de gestion interne, la transparence
et les coûts de l'activité sportive et l'activité
économique s'imposent avec force.
Le groupe Sonatrach a racheté depuis trois
ans la totalité (100%) des actions constituant
le capital social deux clubs sportifs professionnels (MCA et CSC). Certes, l'idée est
bonne et entre dans une logique de la pratique du droit des affaires. Seulement, on est
curieux de savoir, transparence oblige, si la
Sonatrach, qui est une société à capitaux publics marchands, avait mis en avant un projet
sportif et économique. Nous estimons qu'une
prise de participation fermée à 100% peut
contribuer à donner l'assise au développement d'un modèle sportif et économique, notamment la création d'activités économiques
ou commerciales dans une économie de marché pour ouvrir les perspectives à cette
énorme proportion de jeunes qui ne demande
qu'à se donner pleinement dans le sport et le
travail. On souhaite aussi savoir si ces sociétés sportives soumises au droit des sociétés
peuvent bénéficier du statut de filiale et affiliées à la société-mère qui est la Sontarch ou
simplement s'agit-il d'un actionnariat amical
et de solidarité ? Et qui ne peuvent entrer
dans le périmètre de la consolidation du bilan
financier du groupe Sonatrach ?
Nous rappelons enfin, le souvenir du bon
vieux temps et l'époque des années 1963 à
1993, celle de la très belle histoire du football
national, riche en performances, qui mérite
d'être méditée. A cette époque, nos clubs
avaient un niveau mondial, ils se sont donnés
corps et âme pour la fierté du pays en apposant leur supériorité dans les espaces Maghreb-Arabe et Afrique en remportant
plusieurs titres et coupes. Ils ont contribué
grandement à l'essor du football algérien et
au développement des valeurs éthiques et
morales des activités sportives. Ils ont marqué également de leur empreinte la formation à travers leurs propres écoles et la
production de grands joueurs de haut niveau
dans l'histoire de l'équipe postindépendance.
En effet, l'équipe nationale s'est qualifiée
deux fois consécutives à la coupe du monde
1982 et 1986 et a remporté une fois la coupe
d'Afrique, deux médailles d'or, l'une aux jeux
méditerranéens en 1975, l'autre aux jeux africains en 1978 ; elle s'est qualifiée plusieurs
fois à la phase finale de la CAN, elle s'est
classée 3éme en 1984 et 1988 et 4ème en
1982 et ce, avec peu de moyens et d'avantages pécuniaires ou autres comparativement
à aujourd'hui. En effet, de nos jours, qu'il y
ait des résultats ou pas, on essaye pour
chaque saison sportive d'obtenir davantage
d'argent, d'appartements, de voitures
luxueuses, de prises en charge (voyages,
soins spécialisés…), de cadeaux de valeurs,
etc. Autrefois, tous les grands joueurs et
athlètes de performance pensaient seulement
à l'intérêt du sport, aux couleurs du club, de
la ville, et enfin, à l'intérêt suprême du pays
au sens large du terme.
M'hamed Abaci
22
HigH TecH
numéro 62
Du 11 au 17 février 2015
SamSung nX500
un Hybride musclé
qui filme en 4K
En marge du Samsung European Forum de Monaco,
le constructeur coréen a dévoilé le NX500, un APN hybride capable de filmer en 4K.
Comme tous les ans, Samsung donne son traditionnel European Forum pour dévoiler ses prochains
produits phares. En cette année 2015, le constructeur
coréen a choisi le rocher de Monaco pour présenter
sa « vision d’une vie plus intelligente ».
Entre téléviseurs connectés et réfrigérateurs dernier
cri, c’est un petit appareil photo hybride qui a retenu
notre attention, le Samsung NX500 qui affiche des
caractéristiques techniques plutôt alléchantes sur le
papier.
Samsung NX500,
un NX1 modèle réduit
Les appareils photo hybrides ont la cote, parfait
compromis entre Reflex pour la qualité du capteur et
compact pour la taille du boîtier, les amateurs de
photos se penchent de plus en plus sur ce type d’appareil. Samsung l’a bien compris en proposant ce
NX500 et en le dotant du capteur du NX1, à savoir
un CMOS-BSI APS-C rétroéclairé de 28 Mégapixels.
Avec un tel capteur, la montée en ISO pourrait se
faire en préservant un maximum la qualité du cliché.
Samsung annonce une sensibilité allant de 100
jusqu’à 51 200 ISO. Par rapport au NX1, le NX500
n’aura pas droit au filtre passe-bas mais peut se targuer de proposer un autofocus hybride à détection de
10 millions de
chromecast
vendus dans
le monde
Le
dongle
Chromecast
rencontre un
franc succès
et
s’est
vendu à 10
millions
d’exemplaires dans
le
monde
depuis juillet
2013. avant l’arrivée du Chromecast, il était
encore possible pour les utilisateurs apple
de pavoiser sur la fonctionnalité airplay qui
permettait de streamer le contenu audio et
vidéo des leurs appareils vers une apple TV.
google ne pouvait pas rester sans réagir et
décide de lancer un produit similaire sur le
marché en juillet 2013. Le Chromecast était
né. une année et demie plus tard, force est
de constater que le succès est au rendezvous puisqu’il s’est vendu plus de 10 millions
de Chromecast dans le monde.
Prenant la forme d’un dongle très basique
à connecter sur son téléviseur, le Chromecast permet de streamer très facilement le
contenu d’un smartphone, d’une tablette
ou d’un PC sans avoir recours à une configuration complexe.
C’est cette facilité d’utilisation combinée à
un tarif très abordable de 35 euros qui ont
contribué à rendre le Chromecast si populaire et lui ont permis d’atteindre de tels chiffres de vente. un succès qui n’est donc plus
à prouver pour le dongle de google et qui
ne semble pas prêt de s’essouffler.
phase qui permet une mise au point
ultra rapide (55 ms dans de bonnes
conditions).
Tout comme son grand frère, le
NX500 pourra filmer en Full HD
jusqu’à 120 images par seconde
et cerise sur le gâteau, il sera également possible de filmer en Ultra
HD et en DCI 4K (4096×2160) avec
encodage HEVC.
Le NX500 embarque une connectivité sans fil plutôt complète avec du
Wi-Fi 802.11ac, du Bluetooth 3.0 et
du NFC. L’interface maison de Samsung s’affichera sur un écran tactile
AMOLED 3 pouces de 720 x 480
pixels orientable en position selfie et
qui fera également office de viseur.
Bien évidemment, même si ce NX500
reprend bien des qualités de son grand
frère, il doit aussi faire quelques concessions
afin de pouvoir proposer un tarif presque deux
fois inférieur. Le NX500 doit se passer de viseur optique ou encore de prise permettant de brancher un
micro. On ne trouvera également qu’une seule molette de réglage et il faudra oublier la compatibilité
avec les cartes SD UHS-II, tout comme le flash intégré.
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Honor T1, la tablette débarque le 16 février
La tablette d’entrée de gamme Honor T1
sera disponible en France dès le 16 février
prochain. Après le Holly, c’est au tour de
la tablette Honor T1 de faire son apparition
sur le marché français. Ce modèle d’entrée
de gamme sera commercialisé 129 euros
sur le site Amazon dès le 16 février.
Un prix intéressant, mais qui annonce des fonctionnalités assez basiques. La tablette embarque une
dalle de 8 pouces avec une résolution de 1280 x 800 pixels. Le processeur est un modèle Qualcomm
Snapdragon 200 avec quatre cœurs cadencés à 1,2 Ghz. Espérons que les ralentissements ne seront pas au
rendez-vous. La batterie affiche de
belles prétentions puisqu’il s’agit d’un
modèle 4800 mAh. On nous promet une
endurance de 20 jours en veille. Android
4.3 est aux manettes. Les photos sont capturées en 5 millions de pixels et la mémoire
s’élève à 16 Go. Côté encombrement, la T1
affiche un poids de 360 grammes. Des caractéristiques qui n’intéresseront que les
utilisateurs les moins exigeants.
Numéro 62
du 11 au 17 février 2015
23
SportS
Première session ordinaire de la ligue de football de la wilaya de Chlef
Accession possible de plusieurs
clubs en division d'honneur
La session ordinaire de la ligue de football de la wilaya de Chlef s'est tenue samedi dernier, à l'hôtel Hadef, sous la présidence de M. Djilali Touil, président de la ligue.
O
utre M. Touil, ont assisté à cette rencontre MM. Mohamed Zourik et
Mohamed Kelmam, respectivement
premier et second vice-présidents de la ligue,
Kaddour Rahmouni, secrétaire général, Mustapha Bouchakouri, responsable de l'administration et des finances, Noureddine
Belbachir, président de la commission de formation et de suivi de l'arbitrage, Maâmar
Bounoura, représentant du corps arbitral,
Mustapha Laïdi, représentant des clubs, Mohamed Mezara, second représentants des
clubs et vice-président de la commission de
discipline (présidée, elle, par M. Hocine
Ketab), M'hamed Chahed, président de la
commission d'arbitrage de wilaya, Kaddour
Zerrouk, directeur technique de wilaya et
Ahmed Kouba, président de la commission
d'organisation des compétitions. La rencontre
a également regroupé les présidents des clubs
évoluant dans le championnat de wilaya
(honneur et pré-honneur).
Le président de la ligue a dressé un bilan
exhaustif de l'activité des commissions durant l'année 2014, il a expliqué à ce propos
les raisons qui ont motivé l'exclusion du club
de Mossadek et de celui de Sidi Abderrahmane du championnat de wilaya (division
d'honneur) et ce, pour ne pas avoir déposé les
dossiers des joueurs dans les délais réglementaires.
Les participants se sont penché ensuite sur
l'étude des bilans de chaque commission et
de leur programme pour l'année 2015. Le
programme, qui court du 1er janvier au 31
décembre 2015, a été approuvé par la majorité des présidents de clubs présents à la rencontre.
Cela dit, plusieurs questions sont demeurées
en suspens. Entre autres, l'absence de la protection civile des stades et ce, en dépit des
nombreuses correspondances qui lui sont
adressées par les clubs. Son absence signifie,
en effet, la défaite sur tapis de l'équipe qui reçoit, comme cela s'est passé lors de la rencontre entre Kalloul et Ouled Farès. Pour
dépasser cet écueil, le président de la ligue a
proposé aux clubs d'établir des conventions
avec des ambulanciers privés.
En fin de rencontre, le président de la ligue a
félicité les nouvelles équipes promues en division d'honneur en soulignant qu'il y a une
possibilité de faire accéder plus de 3 équipes
du pré-honneur à la division honneur. Ce dernier, a-t-il expliqué, englobe 14 équipes,
contrairement aux années précédentes où il
en comportait 16.
Mohamed Djarir
de peur que l'aso soit reléguée en division inférieure
Le comité des supporteurs passe au plan B
L
qu'il ne sert plus de continuer de se montrer
du doigt, car la situation de l'équipe est plus
grave qu'on ne le pense. Pour lui, il faut
d'abord sauver le club et ensuite revoir la politique de gestion, estimant qu'il est du devoir
de chacun d'assumer sa responsabilité.
L'équipe de l'ASO et ses fans sont en train
de subir les conséquences du manque de la
rigueur et du laisser-aller dans la gestion des
affaires du club. Cette gestion hasardeuse,
enchaine notre interlocuteur, et les mauvais
résultats enregistrés, ont poussé les supporteurs à fuir l'arène Boumezrag.
Nos "endeavors" sont continuellement à la
recherche de solutions pour convaincre le
public de revenir dans les tribunes dans l'espoir de préserver l'équipe du purgatoire.
"Nos chances dans le maintien demeurent intactes, sauf imprévu, notre rôle en tant qu'association est de sensibiliser les supporteurs
et les autorités de la gravité de la situation,
et notre souhait est que tout entrera dans l'ordre en ce qui reste du championnat", souligne enfin M. Bouzidi.
Abdelkader Ham
e comité des supporteurs de l'ASO
Chlef n'a pas trouvé mieux que de
saisir le wali de Wilaya et le directeur de la Jeunesse et des Sports pour une
éventuelle baisse des prix des tickets d'accès
au stade Boumezrag.
Pour rappel, de nombreux supporteurs ont
abandonné les gradins de ce stade depuis
pratiquement deux saisons en justifiant cet
acte par les piètres résultats enregistrés par
leur équipe en championnat. La situation actuelle nécessite la multiplication des efforts,
explique M. Karim Aouak, président du comité des supporters de l'ASO pour que les
supporters reviennent en masse soutenir leur
équipe. Il dit avoir adressé des lettres aux
différentes communes de la wilaya dans lesquelles il prie les présidents des assemblées
populaires communales de faciliter le déplacement en masse du public en lui assurant le
transport. Le même responsable lance un
appel aux autorités les exhortant d'intervenir
pour sauver le club phare de la région d'une
probable relégation. Hmidat Bouzidi, membre actif du comité des supporters, fait savoir
C'est l'unique bassin de natation fonCtionnel au niveau de Chlef
La piscine Mohamed Aboura manque d'équipements
L
a piscine semi-olympique Mohamed
Aboura, située dans l'ex-quartier "
Les Vergers " de Chlef, est la seule
infrastructure de ce genre encore fonctionnelle au niveau de la wilaya. La plupart des
piscines sont soient à l'arrêt, soit en cours de
réalisation comme les piscines d'Oued
Fodda, Chettia et Boukadir. L'absence de
piscines au niveau des autres quartiers et
villes périphériques de Chlef explique la
pression que subit la piscine Mohamed
Aboura, souligne son directeur, M. Abdeljalil Dekkiche. Cette piscine accueille, selon
lui, un grand nombre de nageurs, âgés entre
5 et 12 ans, issus de différents clubs sportifs
sans compter les enfants handicapés et autres pris en charge par les associations à caractère social. "En tout, précise M.
Dekkiche, ce sont 24 associations dont les
nageurs s'entrainent dans notre bassin. Si
nous comptons tous les nageurs, nous ne
sommes pas loin de 5 000 pratiquants."
Beaucoup d'insuffisances sont constatées au
niveau de cette infrastructure, fait remarquer
le directeur qui évoque l'exiguïté de la salle
d'accueil des parents des nageurs. Le wali
de Chlef, fait-il remarquer, a promis de régler ce problème, d'ailleurs un bureau
d'études s'est déplacé sur les lieux pour étudier les solutions les plus adéquates à mettre
en œuvre.
En plus, la piscine ne dispose pas d'un forage qui lui soit propre, qui pourrait également à la salle Nasri et au centre culturel
Mohamed Ghoulem. De même, le bassin
n'est pas équipé pour recevoir les lignes de
démarcation des couloirs.
Pour toutes ces raisons, le directeur de la
piscine lance un appel pressant aux autorités
concernées pour la prise en charge des problèmes cités plus haut. Concernant l'article
publié dans une de nos éditions en réaction
au refus des agents de sécurité de nous autoriser l'accès à la piscine, le directeur souligne que les agents appliquent parfois avec
excès les instructions de la direction. "En
fait, précise-t-il, nous avons décidé de limiter le nombre de visiteurs à cause de l'exiguïté des lieux, pas pour empêcher les
journalistes d'exercer leur métier". Enfin, le
directeur note avec satisfaction que la natation connait un véritable engouement au niveau de la wilaya qui fait espérer le
développement de ce sport malgré toutes les
difficultés matérielles qu'il connait.
Menouer Aït Saada
le chiffre de la semaine
2
millions
de cas
C’est le nombre de personnes
infectées chaque année par le virus
de la grippe en Algérie. 1 500 à 2 000
en décèdent selon les estimations
du ministère de la Santé.
de violentes émeutes ont secoué le chef-lieu de wilaya et theniet el had
La distribution de logements tourne
au drame à Tissemsilt
La distribution de 559 logements sociaux a tourné au drame à Tissemsilt : un mort et quatre blessés graves ont été enregistrés
lorsqu’un véhicule immatriculé à Alger percuta un groupe de contestataires qui manifestait contre la liste des bénéficiaires. A
Theniet El Had, c’est l’affrontement entre les forces de l’ordre et les contestataires. Retour sur deux drames dont les retombées sont très lourdes à assumer de part et d’autre.
T
out le monde s’attendait à
ce que cette semaine fasse
des heureux à Tissemsilt.
Et pour cause : ce sont 1 500 familles qui devaient bénéficier de
logements après une attente qui
aura duré de longues années pour
certaines. Ainsi, à Tissemsilt, on
devait distribuer 559 logements, à
Theniet El Had 550 logements et à
Laayoun 463 autres. Les bénéficiaires sont ceux ayant déjà reçu
auparavant des attestations de prédécision en attendant l’achèvement des travaux d’assainissement.
C'est-à-dire que les logements ont
déjà fait l’objet de distribution et
qu’il ne restait que la phase finale
à savoir la remise des clés.
Reste que ceux qui ne figuraient
pas sur les listes ne l’entendaient
pas de cette oreille. Une effervescence incroyable a régné dans l’ensemble des quartiers de la
commune de Tissemsilt avec la
sortie de centaines de citoyens refusant la liste des 559 bénéficiaires. Ils commencent par la
fermeture des principaux axes et
artères de la ville. La suite, c’est
l’organisation d’une grève de faim
devant la porte de daïra, bloquant
ainsi tout accès à l’enceinte de
cette administration.
Les gens qui étaient présents devant le siège de la daïra on assisté
malgré eux à l’agression de deux
policiers à l’aide d’un liquide inflammable. Le forcené qui a essayé
de brûler vivants les deux policiers
a échoué dans sa tentative car la
célérité des services de l’ordre a été
plus rapide et très efficace. C’est
ainsi que l’attaquant a été maitrisé.
Si les tentatives d’agression se sont
arrêtées, les manifestations eux se
sont déplacées au niveau du siège
de la wilaya. Les manifestants ont
arboré des banderoles exprimant
leur mécontentement. Les slogans
et les écrits des banderoles tendent
vers le même objectif : l’annulation pure et simple de l’actuelle
lement, on opte pour l’usage de la
force publique. Les renforts arrivent et c’est l’affrontement. Les
émeutes explosent, l’affrontement
est général ce qui a engendré des
blessés dans les deux camps. Du
côté des forces publiques, deux
commissaires furent blessés. Le
premier a eu une fracture au niveau
de la main gauche, quand au second il a reçu une blessure profonde au niveau du cuir chevelu
qui a nécessité la pose de neuf
points de sutures. Du côté des manifestants, les blessures légères furent soignées dans les domiciles
des affectés, quant aux blessés
graves, ils ont choisi d’aller se faire
soigner à l’hôpital de Khémis Miliana pour éviter une possible arrestation et les enquêtes qui s’en
suivent.
Photo d’illustration
liste et l’ouverture d’une enquête
par une commission ministérielle
sur les dépassements enregistrés,
selon eux. A ce sujet, les manifestants ne vont pas par quatre chemins, ils pointent directement du
doigt le chef de la daïra qu’ils accusent d’avoir inclus dans la liste
des gens qui ne remplissaient pas
les conditions et d’autres indus bénéficiaires d’autres wilaya.
Et le drame survint
A la tombée de la nuit, la protesta augmenta d’un cran avec de
nouveaux arrivants parmi les manifestants. Ils bloquent carrément
la route venant d’Alger, c'est-à-dire
l’entrée-est de la ville au point du
cimetière des martyrs. C’est une
zone sombre et peu éclairée. Par
ces journées de froid, le brouillard
vient jeter son manteau sur la zone
en question et une partie de la ville.
C’est à ce moment précis qu’un véhicule immatriculé à Alger vient
percuter les manifestants de plein
fouet. C’est la catastrophe ! La protection civile est appelée en ur-
gence pour secourir les blessés.
Les ambulances transportent les
accidentés vers l’hôpital (E.P.H.)
de Tissemsilt où les blessés furent
immédiatement pris en charge par
une équipe de médecins et d’infirmiers dont la compétence et l’expérience ne souffrent aucune
remarque. Résultat : un mort et
quatre blessés graves. Des soins intensifs sont prodigués aux survivants. Les blessés légers ont
préféré se faire soigner ailleurs
pour différentes raisons. Quant au
chauffeur du véhicule, une voiture
de tourisme, il a subi, comme dans
pareil cas, le test d’alcoolémie. Le
chauffeur, un certain M. Djamel
était encore sous le choc ; ses
mains tremblaient. Il était complètement retourné par la tournure des
évènements. Nous lui avons demandé de faire déclaration
au journal Le Chélif. Voici ce
qu’il nous a dit : «J’ai limité ma vitesse à 80 km/heure à cause du
brouillard et de la chaussée glissante. J’ai été étonné de voir des
gens qui me bloquaient tout accès,
sans aucun panneau de signalisation pour m’avertir du danger.
C’est à cause de la chaussée glissante que j’ai perdu le contrôle de
mon véhicule.»
Théniet El Had s’embrase
Deux jours plus tard, le même
scénario se répète à Théniet El
Had. La liste des bénéficiaires des
logements sociaux est contestée. Il
y a pourtant 55O, ce qui n’est pas
rien pour une ville petite comme
Téniet El Had ! C’est de notoriété
public, la ville est divisée en deux
par la route. Au sud, et sur les hauteurs se trouve la ville et au nord le
célèbre parc national des cèdres.
C’est ainsi que les deux voies
d’accès à la ville sont bloquées.
Les manifestants campent sur leurs
positions, refusent toute négociation avant l’annulation pure et simple de la liste. Rien n’y fait, le niet
est catégorique : c’est le bras de
fer. Les pouvoirs publics optent
pour l’ouverture de la voie publique suivie de négociation. Fina-
La raison a prévalu
à El Ayoun
A El Ayoun également, la distribution des logements sociaux était
au rendez-vous. Contre toute attente, la distribution s’est déroulée
dans une atmosphère bon enfant, la
gaité et un air de fête. Ce n’est pas
la répression comme certains pourraient le penser mais plutôt le nombre de demandes limité, et une
population peu nombreuse comparée à celle du chef-lieu de la wilaya
ou celui Téniet El Had.
Il y avait tout de même les clés
de quatre cent soixante (460) logements sur la table ; à telle enseigne
que même de jeunes célibataires
ont eu des logements individuels
sans que personne ne crie au scandale. La politique du logement estelle à revoir ? Pour notre part, nous
pensons qu’il faut actionner les divers leviers de commande du logement à la fois. C’est le pari que
l’Algérie peut gagner sous très peu
selon M. Tebboune, ministre de
l’habitat et de la ville.
Dr Nabil Ali Elouahed
ils Protestaient contre le retour de l’ancien directeur régional
Les travailleurs de l’agence AADL reprennent le travail sous conditions
A
près avoir observé une semaine de
grève pour protester contre le retour de leur ancien directeur régional, les travailleurs de l’agence AADL de
Chlef ont repris le travail ce lundi. Plusieurs
travailleurs ont indiqué au représentant du
journal Le Chélif que la reprise du travail a
été décidée par le collectif après qu’il eut
rencontré la commission d’enquête dépêchée spécialement d’Alger pour trouver une
solution définitive au bras de fer travailleurs-direction. Selon nos interlocuteurs, la
commission s’est réunie samedi dernier
avec les représentants des travailleurs et le
directeur contesté. Une somme de revendi-
cations a été émise par les contestataires qui
sera transmise à la direction générale de
l’AADL, affirmant par ailleurs qu’ils ont été
contraints d’opter pour la grève, seule et
unique moyen de se faire entendre. Des travailleurs nous ont indiqué que la plupart
d’entre eux exercent sous le régime du
contrat à durée déterminée (CDD), ce qui
rend leur situation socioprofessionnelle
aléatoire. Un point qui a été consigné dans
la plateforme de revendications.
Pour rappel, nous avons rencontré les travailleurs grévistes la semaine écoulée qui
nous ont relatés dans le détail les « misères
» que leur faisait subir le directeur mis en
cause de même que les mauvaises conditions de travail dont il serait entièrement
responsable. Les travailleurs nous ont rappelé que le départ du responsable en question a été vécu par la majorité d’entre eux
comme une délivrance, ajoutant que ses décisions arbitraires ne faisaient pas honneur
à son statut ni à l’institution qu’il est censé
représenter. Pour autant, cette grève subite
et inattendue a provoqué la panique chez les
souscripteurs au programme de locationvente de logement AADL, d’autant que la
direction régionale de Chlef englobe les
souscripteurs de plusieurs wilayas du centre-ouest. Pour sa part, le directeur a promis
aux souscripteurs que l’opération suivra son
cours normal et que tous les dossiers AADL
2 seront traités en temps voulu, promettant
que chacun d’entre eux recevra son ordre de
versement. Le directeur a précisé qu’il y a
actuellement plus de 16 800 souscripteurs
au niveau de la wilaya de Chlef et 11 000
au niveau d’Aïn Defla qui ont retiré leur
ordre de versement. Il a indiqué en outre
que 2 000 logements (sur les 6 000 dont a
bénéficié Chlef) seront réalisés au niveau
du site d’El Hassania en attendant l’acquisition d’autres terrains pour le reste du programme.
Abdelouahab Attaf