Métiers et savoirs
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Transcript Métiers et savoirs
La petite reine
enfin de retour !
BILAL AGGOUNE,
ENTRAINEUR DES U 15 DU RAAD
AU JOURNAL LE CHÉLIF :
LE 11ème TOUR CYCLISTE DE CHLEF AURA LIEU
DU 31 DÉCEMBRE 2014 AU 2 JANVIER 2015
«Le travail est
le secret de
notre réussite»
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Semaine du 24 au 30 décembre 2014 - N° 55 - Prix 20 DA
ISSN : 2352-9695
LA POPULATION
PRISE EN OTAGE
CRISE À L’APC DE CHLEF
Un dossier sur la crise qui secoue l’APC de Chlef ? Oui, il le
fallait, non seulement parce que la situation de la commune
ne prête guère à l’optimisme, eu égard aux nombreuses
lacunes constatées dans la gestion ordinaire de la
collectivité, mais parce que pareils agissements à l’intérieur
des institutions républicaines ont des répercussions certaines
sur le citoyen.
Daoud,
nous voici !
RÉACTION
Page 24
Pages 2 à 4
MOHAMED MOULFI, VICE-PRÉSIDENT :
«Tout a commencé avec les dossiers
de régularisation des constructions
illicites»
HOCINE DELHIR, VICE-PRÉSIDENT :
«Je regrette d’avoir placé
ma confiance en cet individu»
EL HOUARI LAKOUES, MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL
DU FLN, RESPONSABLE DE L’ORGANIQUE À CHLEF :
«Certains clans veulent
aggraver la crise»
Mohamed Teguia,
président de l’APC de Chlef
Métiers et savoirs
à l'honneur
QUATRIÈME ÉDITION DU SALON NATIONAL
DU TRAVAIL À DOMICILE DE CHLEF
LE LIEU EST FRÉQUENTÉ PAR TOUS
LES ANCIENS D’AÏN DEFLA
Le café Hocine
aux effluves
de la nostalgie
Page 10
OPÉRATION «TÉNÈS PROPRE,
CHANGEONS LA VILLE À COUPS
DE PINCEAUX»
Le pari réussi
de Ness
El Khir
Page 10
Page 22
Pages 11 à 14
DR ABDELMALEK MORTAD,
ÉCRIVAIN, ACADÉMICIEN
ET LINGUISTE :
«Toute activité
culturelle
est un acquis»
Pages 8 et 9
2
numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
dOSSier
CriSe à L’APC de ChLef
LA POPuLAtiOn
PriSe en OtAge
Un dossier sur la crise qui secoue l’APC de
Chlef ? Oui, il le fallait, non seulement parce
que la situation de la commune ne prête guère
à l’optimisme, eu égard aux nombreuses lacunes constatées dans la gestion ordinaire de
la collectivité, mais parce que pareils agissements à l’intérieur des institutions républicaines ont des répercussions certaines sur le
citoyen. Au moment où le débat politique bat
son plein sur les nécessaires ajustements économiques devant contrecarrer les effets négatifs de la chute des revenus pétroliers, revenus
sur lesquels se base le fonctionnement de tout
l’Etat Algérien, n’est-il pas honteux de voir des
élus, ayant la responsabilité de la gestion
d’une ville aussi importante que Chlef, se battre comme des chiffonniers ? Entre les accusations des uns et des autres, nous que nous
avons reproduits fidèlement, nous avons recueilli les avis de plusieurs personnes dont des
élus d’autres communes et des représentants
de partis politiques.
Nous avons sollicité le président de l’APC
qui n’a pu se libérer, selon ses dires, pour nous
accorder un entretien, et avons essuyé le refus
de personnalités qui, de par les fonctions qu’ils
occupent, auraient pu éclairer l’opinion.
Hélas, il en a été autrement, beaucoup ont préféré adopter l’attitude de l’autruche pour ne
pas s’attirer les foudres de l’une ou de l’autre
partie en conflit, plutôt que de s’impliquer
dans un débat qui les intéresse au plus haut
point. Nous livrons à nos lecteurs ce dossier
qui n’a pas la prétention d’être exhaustif mais
qui, à l’évidence, soulève des questions qui dépassent le seul cadre de la commune de Chlef.
Face au blocage persistant de la situation au niveau de l’apc de chleF
d’incessants appels à la concertation
fusent de part et d’autre
Dans une situation de blocage total depuis plusieurs mois, l’APC de Chlef souffre de retards considérables touchant plusieurs projets de développement. Les parties en conflit ne s’entendent plus et évitent d’avoir recours au dialogue pour des raisons incompréhensibles. Elles refusent de
s’asseoir autour de la table des négociations. Chaque partie campe sur ses positions laissant l’état actuel des choses empirer davantage.
D’
après des informations en notre
possession, la genèse de l’actuel
conflit est due à une mésentente
entre les élus locaux. D’obédiences politiques diverses, certains élus veulent imposer
leur diktat sans avoir besoin de l’aval du premier responsable de l’APC. Etant contre ces
pratiques, ce dernier est contesté par ceux
qui ont l’intention de s’emparer de la responsabilité toute entière au sein de cette APC.
Ils n’ont pas hésité à avoir recours aux méthodes les plus basses pour rallier plus d’élus
à leur cause. Ils ont fait fi des lois de la morale en essayant par tous les moyens d’être
au- dessus de tous.
Ces fauteurs de troubles, pour reprendre
ainsi les propos d’un élu au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), continuent
de faire la sourde oreille et ne veulent rien
entendre. Ils refusent de dialoguer et bannissent tout moyen permettant de résoudre ces
problèmes pour qu’une issue soit enfin trouvée à cette situation conflictuelle. Tout ce
qu’ils veulent est la destitution du président
de l’APC de Chlef quel que soit le prix. Cela
n’a plus de sens du moment que l’aspect légitime fait cruellement défaut à ces gens-là.
Ces élus, réclamant le départ du président
de l’APC et certains de ses adjoints, cherchent à asseoir leur politique pour essayer
par la suite d’introniser un des leurs pour des
motifs jusque-là trop vagues. Il faut savoir
que cela aura des retombées pour le moins
déstabilisantes sur le déroulement des actions de développement déjà entamées par le
premier chef de l’APC.
Par ailleurs, il est à signaler que des dizaines de projets de développement sont à
l’arrêt ou suivent une cadence de réalisation
extrêmement lente. Tandis que les projets,
dont le lancement était prévu au cours des
deux derniers mois de l’année, sont à la
traîne et tardent à voir le jour au grand dam
des habitants de la commune de Chlef qui
ne cachent plus leur inquiétude envers ce
chaos régnant en maître depuis plus de trois
La crise va certainement
influer sur la bonne exécution
des programmes
de développement
mois. Ces habitants espèrent un retour au
dialogue entre ces parties pour que les
choses reviennent à la normale. Ils sont dans
l’expectative. Ils guettent la moindre information concernant l’évolution de la situation. Donc, ces élus protestataires
réviseront-ils leurs positions ? Essaieront-ils
de s’entendre pour le bien de la commune et
de ses habitants? Rien n’est plus sûr ! Wait
and see !
A Oued Sly, ce conflit
préoccupe plus d’un !
A Oued Sly, les citoyens les plus avertis et
les plus au courant de ce qui se passe au niveau du territoire de la wilaya, ne cessent de
parler de ce conflit qui, à leurs yeux, n’a que
trop duré. Ils affirment qu’il pourra compromettre l’avenir de la commune du chef-lieu
de la wilaya, si aucune une solution n’est
trouvée dans les jours à venir. Ils disent que
ce qui s’y passe est inadmissible à tous
points de vue d’autant plus que la wilaya n’a
jamais connu un cas de blocage pareil.
D’aucuns estiment que le blocage persistant au niveau de cette APC pourrait inciter
des élus au sein d’autres Assemblées communales à agir de la même manière au détriment de tous. Grosse modo, ce conflit peut
en cacher d’autres. Donc, pour ceux qui
voient les choses sous l’angle de la logique,
il est nécessaire voire urgent de mettre fin à
ce conflit dont les raisons ne sont ni évidentes ni convaincantes. Pour eux, cela relève du pur chantage. Un chantage dont la
visée est de semer la discorde et instaurer un
climat délétère. De plus, le sujet est constamment abordé par les cercles proches de
l’APC d’Oued Sly. Ce qui se passe au niveau
de l’APC du chef –lieu de la wilaya n’est que
vigoureusement dénoncé. Un élu, tout en
préférant garder l’anonymat, nous déclare
sur un ton ferme : « Le conflit, opposant cer-
tains élus d’obédiences politiques différentes
et qui persiste depuis plusieurs mois déjà,
n’aurait pas dû avoir lieu vu les raisons banales qui sont derrière son apparition. De ma
part, je condamne fermement ces actes injustifiés qui ne profitent à personne. Il est demandé aux autorités suprêmes de la wilaya
d’intervenir pour rétablir l’ordre au sein de
cette APC. »
Les autres élus que nous avons contactés,
y compris le maire et ses adjoints, sont très
réticents à propos de ce sujet. Ils ont refusé
de nous donner des déclarations prétextant
de l’ambiguïté entourant le conflit en question. Ils ne veulent pas donner des déclarations de crainte que ces dernières prêtent à
confusion. Ils ne veulent surtout pas qu’elles
soient mal interprétées. Ils préfèrent garder
le silence et suivre les évènements tout en espérant voir un règlement en train de prendre
forme très prochainement.
Un agent de bureau, travaillant au sein de
l’APC d’Oued Sly et répondant aux initiales
A. H, a bien voulu s’exprimer sur ce sujet :
« Sincèrement, le bras de fer, qui continue
d’opposer des élus au niveau de l’APC de
Chlef, doit disparaître au plus vite. Cette impasse ne génère aucun profit. Bien au
contraire, elle se répercute négativement sur
le bon déroulement de tous les projets lancés
et ceux qui attendent leur lancement. Je suis
en contact permanent avec des amis exerçant
au niveau des différents services relevant de
cette APC, ils me tiennent au courant de
l’évolution de la situation. »
En sommes, les autorités compétentes, à
leur tête le premier responsable de la wilaya,
sont tenues d’intervenir énergiquement pour
mettre un terme à cet exécrable blocage. Il
est temps de permettre aux fonctionnaires de
cette APC de renouer avec la stabilité et la
sérénité. Une commune aussi grande et aussi
peuplée ne peut pas continuer de s’écrouler
sous le poids d’un conflit manquant de légitimité.
Farouk Afounas
Numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
3
Dossier
moHAmeD moulfi, vice-présiDent De l’Apc De cHlef :
«Tout a commencé avec les dossiers
de régularisation des constructions illicites»
Vice-président chargé de la jeunesse, des sports et de la culture, M. Mohamed Moulfi pense que le blocage de l’APC de Chlef est voulu : «L’autre
partie ou l’opposition, appelez-les comme vous voudrez, agissent comme bon leur semble, ils font passer les projets qu’ils veulent, ils appliquent
les décisions de démolition (de constructions illicites, ndlr) comme ça leur chante, ils accordent des permis de construire comme ils veulent, ils
donnent les aides et secours à qui ils veulent, ils gèrent l’opération couffin du ramadan comme ils veulent, en un mot, ils se la coulaient douce…
I
ls prenaient leurs aises car aucune personne ne venait leur demander des
comptes. Par ailleurs, les subventions
financières dédiées aux associations culturelles, sportives, sociales et autres, sont distribuées selon leur bon gré, et personne ne
leur disait rien. Ils sont allés jusqu’à à impliquer dans la gestion des personnes étrangères à l’APC. Ils ont commencé à placer
des gens dans des postes divers, ils ont ensuite constitué un clan afin d’isoler les élus
qui les dérangeaient. Ils ont commencé par
s’attaquer d’abord à ma personne. Je signale
que depuis que j’ai pris mes fonctions, c’était
le 4 mars dernier, j’ai commencé par vérifier
les dossiers de subventions aux associations
sportives, j’ai trouvé qu’elles sont 46 à en
avoir bénéficié. Sur ce total, 16 associations
n’ont pas fourni de dossier. Il n’y en avait
aucune trace. Nous avions eu une ristourne
d’argent que la commission des finances que
nous devions répartir. Tout le monde était
présent, j’ai pris la parole en informant le
président de l’APC des 16 dossiers manquants. Le président de la commission des
finances est intervenu pour me dire que cela
ne me concernait pas et qu’il sait comment
faire marcher les affaires de sa commission.
J’ai expliqué que si jamais une association
non bénéficiaire saisit le ministère de l’Intérieur sur cette anomalie, c’est le scandale assuré. Ma remarque ne lui a pas plus,
évidemment. Nous avons tenu une autre réunion début juin et, au cours de la délibération, j’ai expliqué que je n’étais pas associé
à la distribution des subventions aux associations alors que je suis le vice-président
chargé de ce genre d’affaires. En quelque
sorte, on ne voulait pas de mon avis ni de
mes propositions parce qu’il faut savoir que
beaucoup d’associations ont été marginalisées. Le président de la commission des finances n’a pas trouvé d’autres moyens que
de m’insulter devant les membres présents.
J’ai évidemment rédigé un rapport que j’ai
adressé au maire, au chef de la daïra et au
wali de Chlef ainsi qu’au service de sécurité
compétent. On ne sait jamais, on pourrait
carrément fracturer mon bureau.
Le président de l’APC est au courant de cette
affaire au détail près, il m’a demandé de lais-
ser faire pour voir ses tenants et aboutissants.
A partir de l’incident que j’ai cité, le clan a
juré ma perte en multipliant les provocations
et les mesquineries contre ma personne. J’en
ai fait part au président de l’APC qui, lui
aussi, a subi leur pratiques. Avant cette histoire, M. Téguia faisait entière confiance à
ses collaborateurs, notamment le premier
vice-président, qui est à l’origine du blocage
; il a déjà fait le coup au président de l’APC
sortant. Mais si, auparavant, cet individu
était isolé et s’est vu retiré ses prérogatives,
cette fois-ci, a trouvé des élus pour marcher
dans sa combine et auxquels il a promis
monts et merveilles.
En fin de compte, nous avons obtenu le soutien de dizaines d’associations en activité ;
leurs membres et adhérents veulent à tout
prix mettre fin au blocage provoqué par «le
clan», cela en plus de l’appui total de la population de Chlef qui s’est rangée du côté de
M. Téguia.
Et pour revenir au blocage, je vous le dis
franchement : il y a des gens de l’extérieur
qui voulaient faire passer des projets, d’autres qui ont présenté des dossiers de régulation de constructions illicites et ainsi de
suite. Mais le président de l’APC ne s’est pas
laissé faire, préférant appliquer les décisions
prises par les commissions, entre autres,
celle qui a décrété qu’il est possible de régulariser certaines constructions illicites. C’est
à partir de là que tout a commencé.
Ibtissam Medigue/A. L.
Hocine DelHir, vice-présiDent De l’Apc De cHlef, à propos Du mAire :
«Je regrette d’avoir placé ma confiance
en cet individu»
H
ocine Delhir est vice-président de
l’APC de Chlef. Il est chargé de
l’administration et du développement local. Il fait partie des élus qui veulent
la destitution du président Mohamed Téguia.
Lors de l’entrevue qu’il nous a accordée ce
lundi, M. Delhir noté d’emblée que le
conflit larvé qui mine l’APC dont il est
membre est dû essentiellement au fait que
l’on se soit éloigné des principes fondamentaux de la bonne gestion et de la bonne gouvernance. La gestion insensée et anarchique
de la commune a fait que Chlef connaisse,
selon ses dires, un amoncellement de problèmes qui n’ont pu être résolus en temps
opportun et dont on ne pouvait prévoir la
survenue. Et de citer comme exemple frappant les problèmes persistants que vivent
certains quartiers du chef-lieu de wilaya,
comme celui de Chelachlia. «La moindre des
choses est qu’en cas d’apparition de problèmes, il est du ressort et de la responsabilité du président de l’APC de réunir
l’exécutif communal pour adapter une démarche claire, nette et précise concernant le
traitement de ces problèmes», note l’édile
communal. Malheureusement, précise-t-il,
«sous le règne de Mohamed Téguia, l’APC,
qui a de lourdes responsabilités envers la population, n’a ni vision claire, ni stratégie élaborée, ni un quelconque plan d’action.» Et
de signaler qu’au niveau de l’APC, «il n’y a
aucun vice-président qui sache exactement
ce que font les autres. » Il met au défi ses
pairs en disant ceci : « si quelqu’un veut me
contredire, qu’il se manifeste et qu’il me
montre les axes de travail de l’exécutif et les
autres actions sur lesquelles nous nous
sommes entendus et consignés dans les procès-verbaux de réunions. «Je jure devant
dieu qu’il y a des élus parmi nous qui ne
connaissent même pas écrire leurs noms et
qu’ils ne connaissent même pas leur numéro
de téléphone. Je jure devant dieu une seconde qu’ils ne savent même pas écrire leurs
noms. A propos de qui a été publié dans les
journaux sur le conflit, notre interlocuteur dit
regretter les déclarations du maire : «Le
maire nous a traités de manière inélégante et
injurieuse, j’appellerai cela des ragots de
café, car, en tant qu’élu au sein d’une assemblée aussi importante que la nôtre, je suis à
la fois déçu et triste d’avoir accordé ma
confiance à un personnage pareil qui, en tant
de crise, perd les pédales.»
L’élu nous confirme que lui et ses pairs ont
exigé à M. Mohamed Téguia de déposer sa
démission, du moment qu’il a échoué lamentablement dans sa gestion après une année et
demi de gouvernance. «Il y a 3 sessions de
l’assemblée dont deux n’ont pu se tenir à
cause du refus d’entériner l’ordre du jour. Le
18 décembre dernier, nous lui avons réitéré
notre exigence de démissionner et cela avec
respect et déférence. Il y a eu 24 intervenants
qui lui ont demandé clairement de déposer
sa démission. Il y a eu également 32 votants
(sur 33, ndlr) qui ont exigé la démission.
Lors de la session du 30 novembre, il n’y a
pas eu accord sur sa tenue et ce, en raison du
non-respect de l’article 20 du code communal, cet article stipulant que l’instance exé-
cutive de l’APC doit être consultée avant la
session», précise M. Delhir. Il ajoute que
«depuis qu’il a été désigné à la tête de
l’APC, nous n’avons pas respecté cette procédure qui consiste à réunir l’exécutif pour
tracer l’ordre du jour et définir la date de
tenue de la session. Nous avons refusé qu’il
ne nous associe pas à la définition de l’ordre
du jour.» L’élu ne s’arrête pas là : «Le 10 décembre, il y a eu une tentative d’ouvrir un
dialogue en vue de sortir de l’impasse et surmonter la crise, mais elle a échoué.»
Concernant l’ébruitement de l’affaire par le
biais des médias en particulier, M. Delhir
nous affirme ceci : «Nous ne sommes pas
des partisans du désordre, c’est une affaire
interne que nous devons régler entre nous.»
Enfin, à la question s’il y a une solution en
vue, le vice-président de l’APC est affirmatif
: «Nous n’avons pas évoqué la question et
n’avons donné de promesse à aucun élu,
contrairement à d’autres parties qui ont
changé carrément d’opinions après qu’ils
étaient des opposants soi-disant convaincus».
Ibtissam Medigue/A. L.
4
Numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
DossieR
Les éLus de L’APC d’OuLed Ben ABdeLkAder réAgissent
«Il faut trouver un terrain d’entente»
Le conflit entre les élus de l’assemblée populaire communale de Chlef n’a laissé personne indifférent dans la mesure où cette fois-ci, il s’agit de la
commune chef-lieu de wilaya d’une part et que c’est la commune la plus peuplée d’autre part.
Laiche Abdelkader,
président de l’APC :
Cherifi Djilali,
ex-maire, élu :
L’utilité générale passe avant tout, dans de telles
situations, on doit faire valoir les intérêts des citoyens, nul n’est parfait et la sagesse doit être
de mise. Si la situation continue, on va surement dissoudre l’assemblée et cela ne profite à
personne, ni le développement ne pourra avancer, ni la stabilité ne pourra régner. Nous recommanderons aux sages de faire intervenir leur
sagesse pour que ce conflit cesse et que les efforts se conjuguent pour l’utilité générale.
«Rien que la sagesse qui pourra réinitialiser la
situation, il est temps de se passer des intérêts
personnels qui ne profitent à personne. Il est des
plus facile de mettre fin à ce conflit mais, cela
ne sera profitable pour personne. L’intérêt général doit être la devise de tout le monde. Je ne
doute pas qu’il y a des sages qui pourront faire
rentrer les choses dans l’ordre.»
Achour Amina, élue :
Zidane Halima, élue :
«Comme ça, rien ne pourra avancer et rien ne
pourra se faire, les intérêts personnels sont derrière tout ça, que ces personnes soient sages et
qu’ils se mettent au niveau de la confiance que
les citoyens ont placée en eux. On souhaite que
tout rentre dans l’ordre et dans les plus brefs délais.»
«Ce n’est que les intérêts personnels qui procurent de tels problèmes, au lieu de laisser s’infiltrer le règlement de compte, il faut essayer
d’aller de l’avant et être digne de la confiance
des citoyens qui attendent d’être servis dans de
différents domaines. Les citoyens croient en le
développement et le bien-être, les conflits entre
élus ne servent à rien si ce n’est de retarder le
développement.»
Abdelkader Ham
eL HOuAri LAkOues, memBre du COmité CentrAL du FLn, resPOnsABLe de L’OrgAnique à CHLeF :
«Certains clans veulent aggraver la crise»
Contacté ce lundi par téléphone, M. El Houari Lakouès, membre du comité central et responsable de l’organique au niveau de la mouhafada de
Chlef, a estimé que la crise dans laquelle se débat l’APC de Chlef est le fait de «parties» qui ont préparé le terrain pour l’approfondir.
E
t face à la situation prévalant au
sein de l’APC, le membre de l’instance dirigeante du FLN appelle
les élus à se ressaisir et à dépasser leurs
divergences pour le bien de leurs concitoyens. M. Lakouès se dit profondément
désolé par la situation de blocage dans laquelle se trouve l’APC. Selon lui, les différentes tentatives de conciliation n’ont
pas abouties à cause d’interférences extérieures. Sans les nommer, le membre du
comité central du FLN accuse des «parties» qui font tout pour exacerber et approfondir la crise ; une crise selon qui ne
sert que les intérêts étroits au détriment de
l’intérêt général.
Notre interlocuteur estime que l’APC a
touché le fond et qu’on est face à une si-
tuation qui nécessite un traitement radical.
Dès lors, ajoute-t-il, il est indispensable
que les élus du peuple trouvent l’arrangement qu’il faut pour surpasser la crise,
suggérant aux uns et aux autres de faire
des concessions. M. Lakouès a révélé
qu’il a été désigné à la tête d’une commission de conciliation par le secrétaire général du FLN. Cette commission se rendra
BreirA
Abdelkader Bouhafs appelle
à la réconciliation
L
e blocage que connait l’APC
de Chlef suite au conflit opposant le maire à certains
membres de l’assemblé depuis un
certain temps n’est pas sans conséquences sur les autres communes. Les
élus locaux sont-ils au courant de ce
bras de fer qui n’a fait que trop durer
? Mesurent-ils l’impact de cette impasse sur le développement local ?
Pour trouver des réponses à ces questions, «Le Chélif» a tenté de recueillir
le point de vue des élus de la commune de Breira. En vain puisque ils
ont gentiment refusé de répondre à
nos questions sous le prétexte de ne
pas être au fait du sujet. M. M’hamed
Moussouni du MPA nous a promis de
donner son avis, mais seulement
après s’être renseigné sur l’affaire. Le
lendemain, il s’est excusé de ne pouvoir nous répondre. Seul M. Abdelkader Bouhafs du FLN et ex candidat
aux deux précédentes élections locales s’est exprimé sur la question.
Pour lui, ce blocage ne profite ni à la
population ni à la renommée des élus
eux-mêmes.
«Nous invitons nos frères membres
de l’APC de Chlef à mettre l’intérêt
général de la commune et de sa population au dessus de toutes considérations partisanes ou autres», dira-t-il
d’emblée.
Il considère que la réconciliation
entre les parties en conflit est la meilleure solution pour mettre fin à cette
situation de blocage qui ne fait qu’ag-
graver les choses. «Il faut qu’ils mettent la main dans la main pour booster
les différents projets de développement et laisser les conflits partisans
de côté», a-t-il proposé. M. Bouhafs
estime par ailleurs que la concession
est incontournable dans de telles situations car si chaque partie persiste
à camper sur ses positions, le dénouement n’est pour demain et cela ne
profite à personne. «Il faut que
chaque partie prenne l’initiative de
céder quelque peu de ses revendications maximalistes et faire valoir l’intérêt général sur l’intérêt personnel et
ce, pour achever leur mandat électoral
dans de meilleures condition»,
conclut-il.
Hassan Boukhalfa
prochainement à Chlef a précisé notre interlocuteur, ajoutant que le conflit est à
l’étude au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et des instances dirigeantes du pays.
En conclusion, il demande aux élus de
Chlef de placer l’intérêt des citoyens audessus des autres considérations.
F. Haouas/A. L.
Réaction de la section
RCD
de Chlef
Nous avons été destinataires de ce comminiqué transmis à notre
rédaction par la sectino communale du RCD à Chlef. Nous le publions dans son intégralité.
«La Section Communale RCD de Chlef tient à dénoncer le marasme qui sévit au sein de l’Assemblée populaire communale depuis de longues années. La situation s'est encore aggravée depuis
que les organes délibérants sont inopérants. Tous les projets, ainsi,
inscrits au titre du développement de la commune de Chlef sont
bloqués.
Le budget primitif de la commune de Chlef qui devait être adopté
et voté par les élus au plus tard le 31 octobre de chaque année, n’a,
à ce jour, pas été soumis au débat faute de quorum et de mésentente
des membres de l'Assemblée.
Devant cette fuite en avant des élus de la commune de Chlef qui
portent l'entière responsabilité des conséquences du marasme que
subissent les citoyens au quotidien, la section communale du RCD
alerte sur un préjudice certain aux retombées négatives sur le développement et les intérêts de la collectivité.
Chlef, le 22/12/2014
Le Bureau de la Section Communale RCD de Chlef
Numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
5
ACTUELLEs
EllE lEs aCCusE dE BloquEr lE dévEloppEmEnt dE la CommunE d’oulEd aBBès
La société civile s’en prend
aux élus défaillants
Dans une lettre ouverte adressée au wali de Chlef, les représentants de pas moins de 11 associations communales d’Ouled
Abbes dénoncent le comportement négatif de certains élus communaux qui, selon eux, a eu pour conséquences visibles le ralentissement de l’effort de développement de la commune.
L
es signataires de la pétition soulignent que le rythme des réalisations
à Ouled Abbès est freiné par ces
édiles dont la plupart sont manipulés par un
ex-président de l’APC, en l’occurrence
Ahmed Fatmi, élu et fonctionnaire qui occupe actuellement les fonctions de médiateur au niveau de la wilaya de Chlef.
Comme préambule à leur lettre de dénonciation, les représentants des 11 associations
estiment que les efforts de développement
menés ces derniers mois dans différents secteurs à travers le territoire de la commune
d’Ouled Abbes ont commencé à donner
leurs fruits. Ils rappellent, entre autres, que
l’amélioration du service public est devenue
chose palpable, de même qu’il a été enregistré un fort taux de réussite dans les trois cycles de l’éducation. Les signataires de la
pétition soulignent par ailleurs que la commune peut s’enorgueillir de sa propreté et de
son rythme de développement soutenu qui
s’est traduit, entre autres, par la stabilité de
la population laquelle commence à goûter
aux fruits du progrès dans tous les domaines.
Mais, d’après les représentants de la société civile, cette situation n’est pas pour arranger les affaires de certains élus indignes
de la confiance placée en eux par la population. Ces derniers, accusent, font tout pour
contrecarrer les efforts menés par l’Etat pour
promouvoir la collectivité locale. «Ils font
montre d’un comportement inadmissible et
ce, uniquement pour bloquer les projets de
développement dont a bénéficiés la commune d’Ouled Abbes en semant la zizanie
parmi les citoyens paisibles pour des consi-
dérations politiques et pour assouvir des
desseins personnels», est-il écrit dans la pétition. Le document insiste également sur
«le manque d’intérêt» que ces élus défaillants portent aux habitants de la commune,
en particulier aux élèves des différents cycles de l’enseignement, à travers leur refus
de procéder à la réparation et l’entretien des
classes d’écoles.
Pour les signataires de la pétition, le principal instigateur de la fronde n’est autre que
l’ex-maire d’Ouled Abbes, Ahmed Fatmi,
élu de l’APC d’Ouled Abbes et médiateur à
la wilaya de Chlef. «Il utilise son pouvoir et
son influence pour semer la zizanie et le
trouble parmi les membres de l’APC et les
citoyens ; il s’impose auprès de certains élus
en prétendant qu’il est proche du wali…»
Ses affirmations ont induit en erreur
quelques cadres de la wilaya dans certaines
affaires et ce, pour des raisons personnelles
inavouées. La pétition est signée par les sec-
Béni-BouatEB (ChlEf)
Le siège de la mairie cadenassé
P
lusieurs dizaines de citoyens de la
commune de Béni-Bouateb, située
à près de 90 km au sud-est de
Chlef au fin-fond de la vallée de l’OuedFodda au cœur de l’Ouarsenis, ont protesté jeudi passé …à leur manière contre
la mal vie et la dégradation de leurs conditions de vie, dans un climat empreint de
conflit entre les membres de l’APC. Ils
ont tout simplement cadenassé le siège de
la mairie interdisant l’accès aussi bien aux
fonctionnaires de cette APC que ceux des
élus locaux y compris au maire.
Les protestataires reprochent à leurs
élus de « s’intéresser davantage à leurs intérêts qu’à ceux de la collectivité locale à
un moment ou de nombreux problèmes
liés au développement se posent avec
acuité ». Pire encore les habitants de cette
commune considérée comme la plus dés-
Le Chélif, hebdomadaire
régional d’informations
de proximité édité à Chlef
lE Chélif est publié par
«les presses du Chélif», eurl - Zone
différée Bt f n 10 - Chlef 02 000
héritée de la wilaya et qui a connu particulièrement les affres du colonialisme
puis surtout celles du terrorisme au cours
de la décennie noire « reprochent à certains de leurs élus un comportement immoral et de fomenter un complot à
l’encontre du jeune vice-président de l’assemblée, d’obéissance RND considéré
comme un homme intègre et propre ».
Apres cette action « musclée » qui faut-il
le souligner est devenue en « vogue »
parmi de nombreuses populations à travers le pays qui, à défaut d’une réelle représentation, pensent que c’est la seule
voie pour se faire entendre et éventuellement, régler leurs problèmes.
De toute évidence des l’annonce de la
fermeture de la mairie, il apparait que le
signal a été reçu 5/5 faisant ainsi réagir les
autorités de la wilaya qui « ont promis de
Directeur de la publication :
ali laïb
Rédaction :
m. aït djida, m. Boudia, a.
Chérifi, m. Ghriss, larbi h.,
B. Kamel, B. Kiouar, a. laïb,
m. nakkab, l. med
abdelkrim, a. Zighem
s’impliquer pour résoudre ce conflit qui
pénalise cette région ». A noter enfin que
de nombreuses communes de la wilaya, à
l’image de celles de La Marsa, Béni-Rached, Zéboudja , Ain-Mérane , Taougrit
Ténès, Chlef etc. … ont été secouées ces
derniers temps par des mouvements de
contestations et de protestations de la part
de leurs habitants respectifs qui en veulent
à « leurs élus » et souvent la demande de
leur départ est posée comme condition
préalable comme sortie de crise ». A ce
sujet Mr Aboubakr Essedik Boucetta ;
wali de Chlef à travers ses sortie dans les
communes de la wilaya n’a pas hésité de
rendre le citoyen responsable de ce genre
de situations notamment par le choix de
ses représentants lors des élections municipales.
Par Bencherki Otsmane
RC : n 02/00-0906487 B12
NIF : 001202090648712
Cpte bancaire :
Cpa agence Chlef : 1234000018913-44
Publicité :
pour votre publicité, s’adresser
à l’anEp, 1 avenue pasteur, alger
tél : 021 71 16 64 - 021 73 71 28
fax : 021 73 95 59 - 021 73 99 19
tions locales de l’organisation nationale des
enfants de Chouhadas, des enfants de Moudjahidine, des victimes du terrorisme et de
l’Union nationale de la jeunesse algérienne
(Unja), les clubs sportifs de la ville, la
JSBOA et l’UROA, l’association de wilaya
de la jeunesse et de l’enfance, l’association
des parents d’élèves, l’association de lutte
contre l’analphabétisme et le comité de
quartier d’Ouled Bouali.
Ab. Kader
El Karimia :
Une école sans
eau
L’école Ahmed Mekraz d’El Karimia,
pourtant situé en plein tissu urbain, n’est pas
raccordée au réseau d’eau potable. L’affaire
a fait réagir l’association des parents
d’élèves qui, à travers une requête adressée
à la direction de l’Education, a fait montre
de son inquiétude quant à cette situation fort
préjudiciable à leurs enfants.
Saisi par sa direction, l’inspecteur de l’enseignement primaire d’El Karimia a vite fait
de réagir en envoyant une correspondance au
maire d’El Karimia dans laquelle il confirme
avoir constaté de visu le problème. L’inspecteur a demandé à ce que l’adduction de l’établissement au réseau public d’eau potable
devrait se faire dans les plus brefs délais,
d’autant que l’école a été choisie par la direction de l’Education pour servir de centre
d’examen.
Ab. K.
Tél : 06 62 35 46 98
05 54 75 34 73
Fax : 027 77 83 28
Fax bureau d’Alger
021 38 75 13
E-mail : [email protected]
Impression :
sia alger
6
ActueLLes
Numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
Consanguinité et handiCaps
Que peut faire la société ?
La santé publique est-elle entre de bonnes mains? A-t-on compris qu’elle est l'affaire de tous, et non seulement du ministère de la Santé
et de la Population? En tous les cas, c'est ce qui semble se dégager dans une lecture en filigrane à travers la visite de Mme Meslem ministre de la solidarité lors de sa visite à Tissemsilt, le 16 décembre dernier, lorsqu'elle a parlé de l'intégration des enfants handicapés
dans le système éducatif.
C
e n'est pas nouveau, le
sujet est galvaudé. L'optique par laquelle la ministre veut procéder est réellement
intéressante. En effet, pour les différentes maladies, l'Algérie a souvent opéré selon deux méthodes.
La première est l'affrontement,
c'est à dire attaquer la maladie en
focalisant l’ensemble des moyens
pharmacologiques, chimiques et
radiologiques pour remettre le patient sur pied ; c'est l'aspect curatif.
Le deuxième volet qui a souvent
fait notre force court sur le long
terme et s'est avéré jusqu'à présent
le plus efficace : c’est l'aspect prophylactique, c'est à dire l'ensemble
des mesures prises pour prévenir
telle ou telle autre maladie.
Il semble en tous cas que ce dernier volet intéresse Mme la ministre. Cette fois, le handicap n'est
plus étudié en l'état mais il semble
qu'on s'achemine vers une véritable
étude de cas, puisque, pour la première fois, on s'intéresse aux
causes plutôt qu'aux effets. Mme
la ministre a invité les imams de la
wilaya à adresser des messages aux
gens pour ne pas prendre femme
dans la famille de peur des conséquences fâcheuses de la consanguinité. C'est fait, le mot est lâché.
Haro sur la consanguinité ! On
parle de consanguinité lorsque
deux êtres sont de sang commun,
c'est à dire qu'il y a une parenté directe (père, fils, petit-fils ou tous
deux descendant d'une même
souche ou ligne collatérale : frère,
cousin, oncle, neveu). La fréquence des unions consanguines
dépend de la taille de la population
ainsi que de son degré d'isolement.
Les coutumes
et l'économie plus
fortes que la raison
Les us et les coutumes jouent un
grand rôle dans ce genre de relations. Combien de poètes et de
chanteurs ont clamé l'amour de la
cousine ou de la fille de la tante paternelle ou maternelle ? Ici, c'est
plutôt la religion qui ne permet pas
de voir d'autres filles, on se rabat
donc sur ce qu'on a sous la main.
Le facteur économique n'est pas
des moindres et à son mot à dire
dans cette affaire. Les propriétaires
terriens ou immobiliers refusent la
dislocation du patrimoine qu'ils
veulent préserver contre vents et
marées. Quand il s’agit de parler de
religion, ils sont les champions, de
super musulmans, mais dès qu'il
s'agit d'appliquer les préceptes de
l'islam, ils refusent de le faire en
usant de mille et un subterfuges.
Celui des mariages à l'intérieur
d'une même famille est celui auquel on recourt le plus souvent. Et
tant pis pour les enfants ! Qu'ils
naissent avec un handicap moteur
ou mental, c'est le destin. Et il a
bon dos le destin.
Que Mme la ministre continue
sur cette voie. C'est l'une des
causes et pas toutes les causes pour
éradiquer ce fléau. Combien de
fois les médecins se sont vu traiter
comme des "roumis" pour avoir
soulevé de tels problèmes ? Les
politiques auront-ils plus de
chances ? La société a-t-elle évoluée sur ce terrain? Croisons les
doigts et prions!
Dr Nabil Ali Elouahed
M. Cherif Bouhella, Chef de serviCe à la direCtion du CoMMerCe de Chlef :
«Quand c’est nécessaire, nous contrôlons
en permanence»
N
ous avons suivi la trace
des appareils de chauffage défectueux chez les
revendeurs privés qui se lavent les
mains et qui ne jurent que par la
responsabilité de l’Etat dans tout ce
qui arrive dans les foyers individuels autant que dans les collectivités telles que les établissements
scolaires relevant du ministère de
l’éducation, les CFPA ou les universités. L’Etat ne contrôle-t-il pas
tous les produits au niveau des
frontières ? Non, disent-ils. Avec
tous les laboratoires, les scanners,
et les centaines de brigades de
contrôleurs, l’Etat vient maintenant
essuyer le couteau sur le petit revendeur. Ce n’est pas régulier ajoutent-ils. Cet état de fait et cette
situation nous ont conduits vers
l’instrument de contrôle de l’Etat,
en l’occurrence la direction du
Commerce. M. Cherif Bouhella,
chef du service de la répression des
fraudes était sur place ; l’entretien
qui suit s’est déroulé dans le bureau de notre interlocuteur.
Le Chélif : M. Bouhella, nous
sommes venus vous parler de
contrefaçon des appareils de
chauffage qui font des ravages
dans les familles et dans les
collectivités. Qu’en pensezvous ?
ciaires. Nous attendons les résultats.
Cela pour les derniers temps,
et avant ?
Pour y faire face, le ministère du
Commerce vient de recruter 7 000
inspecteurs de contrôle. Nous
axons notre travail surtout sur les
produits de large consommation
tels que les laitages, les eaux, etc.
Pour mieux quadriller les différentes activités et couvrir l’ensemble du territoire de la wilaya, nous
avons créé quatre inspections de
daïra dans les localités suivantes :
Oued Fodda, Ténès, Boukader et
Ain Mérane. Nous avons en projet
trois autres prochainement sur les
sites suivants : Abou El Hassan,
Chlef-ville et l’aéroport pour les
produits et services. Quand c’est
nécessaire, nous contrôlons en permanence. Actuellement, nous
avons deux laiteries sous contrôle
presque permanent.
Cherif Bouhella: En dehors des
contrôles que nous assurons à travers nos brigades, nous réagissons
aux plaintes déposées dans nos services par les citoyens. Pour nous,
le premier contrôleur est le client
lui-même. Quand le client après
une acquisition réclame une fac-
ture et un certificat de garantie, il
participe directement au contrôle
de la qualité.
Dans le cadre que vous venez de
citer, je vous informe ainsi que nos
concitoyens que nous venons d’enregistrer une centaine de contrôles
avec à la clé 2O poursuites judi-
Vous risquez d’empiéter sur
d’autres services, non ?
C’est vrai, il y a un manque de
coordination entre les services et
surtout les directions. Je vous
donne un exemple : nous ne
connaissons pas toutes les chambres froides. Nous aurions pu éviter les rejets de pomme de terre
dernièrement. Ensuite, ces chambres froides stockent par exemple
les pommes de terre avec les
pommes. Quand vous consommez
des pommes, vous avez un arrièregoût de pomme de terre. Il y a également la chambre de Commerce et
d’Industrie qui ne joue pas le jeu
avec nous.
Avec toutes ces activités, vous
arrivez à couvrir toute la wilaya ?
Il y a actuellement 50 brigades
qui sillonnent la wilaya. Pour que
le citoyen soit respecté et bien
servi, je lance un appel à la population pour la création d’une association pour la défense du
consommateur. Autre volet où nous
pouvons servir efficacement,
quand les collectivités veulent faire
des achats, nous pouvons les
conseiller pour justement éviter la
contrefaçon. Nous sommes entièrement à leur service. Nous
sommes au service du citoyen et
voici notre adresse :
Service de l’inspection des
fraudes, direction du commerce.
Hay Chérifi Kaddour Tél. : 027
7711 89 et le fax 027 77 70 29.
Adresse
électonique
[email protected]
Propos recueillis par Ali
Elouahed et Dr K. Benmouhoub
Numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
7
ACTueLLes
Prix du wali Pour la littéraire et la créativité
M. Boucetta honore les écrivains
et poètes de la wilaya de Chlef
Des écrivains et poètes, lauréats du concours pour le prix du wali
de la wilaya de Chlef pour la littérature et la créativité, ont été
honorés ce 16 décembre 2014 par le M. Abou Bakr Essedik Boucetta, wali de Chlef. La cérémonie s’est déroulée au sein de la
salle de réunion de l’assemblée populaire de wilaya (APW) en
présence du président de l’APW, M. Ameur Amar, et le président
de l’union nationale des écrivains algériens (UEA) ainsi que des
membres du bureau local de Chlef.
L
a cérémonie récompensant les lauréats de ce prix –qui en est à sa troisième éditiona drainé une
importante assistance composée d’hommes
de lettres, d’élus et d’opérateurs économiques locaux. La distribution des prix s’est
déroulée dans une atmosphère bon enfant et
s’est effectuée en direction de lauréats de la
poésie classique jeunes et adultes, de la poésie populaire, du roman, des nouvelles, de la
littérature française et enfin un prix attribué
par la commission à une œuvre saluée à
l’unanimité. Nous avons approché quelques
invités présents à la cérémonie pour avoir
leurs appréciations sur cette initiative. Écoutons-les.
M. Nemili Rachid,
directeur de la culture
de la wilaya de chlef :
«C’est une cérémonie qui s’est effectuée
à l’occasion de la célébration des festivités
du 60ème anniversaire de la lutte de libération nationale et de celle du 54ème anniversaire des manifestations du 11 décembre. Le
bureau local des écrivains algériens sous la
houlette de M. Tiab, en coordination avec la
direction de la Culture, a, en ce jour du 16
décembre 2014, procédé à la distribution des
prix aux lauréats du prix du wali de la wilaya
de Chlef pour la littérature et la créativité
dans sa 3ème édition 2014. Les participants,
qui étaient au nombre de 56, ont excellé dans
divers domaines tels que le roman, le conte
ou la poésie populaire. Il y a également le
meilleurs prix de l’arbitrage. En tant que secteur de la culture, nous accordons beaucoup
d’importance à ce travail de création littéraire et espérons qu’il va de plus en plus
prendre de l’importance à l’avenir. A titre
d’exemple, en matière de littérature et de
poésie, nous avons mis en place un programme avec M. le président de l’UEA, M.
Youcef Chagraa et que nous remercions par
la même occasion et qui était présent avec
nous lors de la distribution des prix, en présence des autorités locales, à leur tête M. le
wali, M. le président d’APW, les membres
La jeune
Benbouali
avec ses parents
de l’APW et de l’APC de Chlef. Le de programme mis en place par la direction de la
culture et l’UEA aura lieu inchallah du 18 au
24 mars 2014 et concerne la mise en place
d’un camp des jeunes créateurs arabes. Vous
savez que l’union des écrivains arabes comprend 16 pays membres dont l’Algérie. Il y
aura donc 15 pays arabes présents au niveau
de la wilaya de Chlef. Le dossier qui est à
notre niveau va donc être étudié puis sera
transmis à la wilaya et au ministère de la
Culture pour son financement. A cet effet, la
plus grande tranche du projet, à savoir les
billets d’avion, sera prise en charge par
l’UEA. Nous allons également mettre en
place, à l’avenir, au niveau de la maison de
la Culture, un prix spécial dédié à la créativité et la littérature, mais consacré à la population des handicapés, comme pour la
pièce théâtrale que nous venons de réaliser,
toujours au profit de cette population démunie. Autre chose, nous avons un autre projet
de programme, en coordination avec le laboratoire de recherche de l’université de
Constantine, qui est dirigé par M. Kamel Attouche, autour d’un colloque sur la lisibilité
et la lecture chez l’enfant. Le projet comprendra des ateliers de formation sur les
sciences des bibliothèques (bibliothéconomie) en direction des employés des bibliothèques qui désirent effectuer des stages sur
ce thème. Il est très possible que ce soit en
février 2015 inchallah.»
de l’UEA de Chlef en 2009 lorsque nous en
avions fait la proposition au précédent wali
de la wilaya de Chlef. La première cérémonie, qui avait eu lieu au musée nationale Abdelmadjid Meziane de Chlef, à l’occasion de
la journée du 11 décembre, s’est effectuée timidement, sans trop de bruit. Lors de la seconde édition qui s’est déroulée au niveau de
la salle de délibérations de l’APW en date du
16 avril 2013, le nombre de participants
s’est accru et l’initiative s’en est trouvée renforcée. En ce qui concerne la présente édition, l’engouement était visible et
encourageant avec plus de 60 participants
dans les différents genres de créativité, de la
poésie classique et populaire en passant par
le conte et le roman. Même l’écriture en
langue étrangère (en langue française) n’a
pas été en reste et a été présente. Il y avait
également un prix attribué par la commission d’arbitrage. Il ne faut pas oublier non
plus la jeune poétesse Benbouali qui est âgée
de 11 ans qui a décroché le prix du plus jeune
participant au concours.»
Mohamed Tiab,
chercheur en histoire,
écrivain et président de
l’antenne de l’uea de chlef :
Mohamed Azza, écrivain,
membre de l’union générale
des écrivains et homme
de lettres arabes (1er prix) :
«Nous avons organisé cette distribution
des prix à l’intérieur de la salle de délibérations de l’APW de Chlef, en présence des
autorités de la wilaya, à leur tête, le wali de
Chlef, M. Abou Bakr Essedik Boussetta qui
a agréé cette initiative, qui en est quand
même à sa troisième édition. La première
édition a eu lieu, sur proposition de l’antenne
«J’ai une dizaine d’œuvres qui sont publiées. Vous avez les chants pour la nation et
la paix pour enfants (2007), les forteresses
résistantes (2008), la conscience journalistique (2011), mémoires de Slimane El Ghoul
(2000, traduite en 2005), les mémoires du
moudjahid Ahmed Benkerrai (2006 et 20011
en arabe et en français). Il y a le tome 2 des
mémoires de Slimane El Ghoul qui va paraitre, plus plusieurs titres qui sont au niveau
des maisons d’édition et vont paraitre en
2015. Je suis également journaliste, j’ai été
primé à plusieurs reprises en Algérie (Oran,
Adrar, Chlef) et à l’étranger (Baghdad en
1996 du temps de Saddam Hussein par le
ministère de la culture irakien). J’ai obtenu
la première place à Chlef grâce à l’œuvre
«L’aigle de l’Ouarsenis» par référence au
chahid M’hamed Bouguerra, chef de la wilaya 4, avant Bounaama et Khetib. J’ai fait
des recherches sur l’histoire de la région et
ai donc pu faire des liaisons avec l’Emir Abdelkader qui a fait un passage dans la région,
avec Ben Allal également et Mohamed Bouras. J’ai donc cité la plaine du Chélif part le
biais de la personnalité de M. Bouguerra. Le
récit se trouve également sous forme de scénario, au niveau du centre national d’études
et de recherche du mouvement national et de
la révolution du 1er novembre 1954.»
M. Abdennour Chioune,
écrivain, marionnettiste,
formateur national :
«Je suis très content de ma participation à
ce concours et du prix de la commission
d’arbitrage que j’ai obtenu, grâce à mon livre
«Les marionnettes» qui est rédigé en langue
française. C’est pour la première fois que je
réalise un pareil essai dans cette langue. En
effet, j’ai cinq livres édités en langue nationale. J’ai un livre sur les «techniques de
confection des marionnettes» (2010), «la
chèvre chinoise» (2011), «les fraises et le
diable» (2012), «les jeux internes et externes» destinés aux enfants (2013), «les
jeux internes et externes» mais destinés aux
enseignants et les aides-puéricultrices
(2014). Je remercie le bureau local de l’UEA
pour ce genre d’initiatives.
Propos recueillis par A. Cherifi
8
L’événeMenT
numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
Il a été organIsé par le boratoIre des langues de la faculté des lettres de l'unIversIté
HassIba benboualI
Séminaire international sur la pensée
du Dr Abdelmalek Mortad
P our la pratique d'un langage usuel", c'est le thème d'un séminaire international organisé par le laboratoire de langue
usuelle de la faculté des lettres et des langues de l'université de Chlef les 16 et 17 décembre dernier au pôle universitaire
d'Ouled Fares.
«
L
a rencontre a eu pour pour objet principal l'étude de la théorie de la rhétorique chez l'universitaire algérien
Abdelmalek Mortad. Plusieurs universitaires algériens et d'autres représentants des
universités arabes y ont pris part.
La rencontre a abordé plusieurs sujets d'importance capitale pour les linguistes. Ainsi, le
Dr Azzedine Najah, de l'université de Tunis,
a animé une conférence portant sur "El Hajaj,
la rhétorique et la sémiologie" où il a décortiqué les différences et subtilités existant
entre ces trois notions dans la littérature
arabe. L'orateur a également abordé le rôle
des spécialistes universitaires dans la promotion de la linguistique et de la littérature
arabe. Plusieurs autres conférences ont eu
lieu qui ont accordé une importance particulière à la pensée d'Abdelmalek Mortad.
Le directeur du laboratoire de langue usuelle,
en l'occurrence le Dr Larbi Amiche, qui a présidé cette rencontre, nous a indiqué que l'idée
d'organiser ce séminaire vient du fait que les
chercheurs ont voulu donner une consistance
académique et un contenu hautement scientifique à leurs travaux et ce, en s'inspirant de
ce qui se fait actuellement des universités algériennes et arabes. "Nous cherchons à innover notamment en essayant de rapprocher
autant que possible la langue académique
arabe de la langue arabe usuelle, celle de la
"réalité". En d'autres termes, il faut arriver à
trouver un juste milieu entre la langue "classique" et la langue "populaire". M. Amiche
indique que le choix de la pensée du Dr Mortad n'est pas fortuit, c'est selon lui, la personne la plus indiquée car, en plus d'être un
grand écrivain, c'est un théoricien qui a publié
plusieurs ouvrages sur la question qui sont
une référence pour les chercheurs du monde
entier. M. Amiche souligne qu'il est de son
devoir, en tant qu'universitaire, d'honorer ce
grand homme de son vivant, et montrer ainsi
que l'université accorde un grand intérêt aux
chercheurs. Le message à transmettre à travers l'organisation de cette rencontre, ajoute
M. Amiche, est aussi de mettre en exergue
tout l'intérêt que nous portons à la recherche
scientifique, et dans le cas qui nous concerne,
à la réhabilitation des recherches sur la
langue arabe, ainsi que la restructuration de
cette dernière pour qu'elle évolue de façon
naturelle de la même manière que les autres
langues. Signalons que plusieurs invités
étaient absents, ce qui a quelque peu minimisé l'impact de cette rencontre sur les étudiants notamment. Toutefois, le Dr Amiche
se dit satisfait de ce séminaire, quand bien
même les conférences qui ont été données
n'ont pas cerné totalement la pensée de cet
immense chercheur qu'est le Dr Abdelmalek
Mortad. Le directeur du laboratoire de
langue usuelle promet une autre rencontre de
dimension internationale en avril prochain
qui portera sur " la critique littéraire appliquée " qui verra la participation du Dr Mortad
ainsi que d'autres personnalités universitaires
de premier plan.
Enfin, on apprend que le laboratoire va prochainement éditer une revue qui portera
comme nom : " la revue de la langue usuelle
" dans laquelle seront publiés tous les actes
des rencontres qu'il organisera.
Ibtissam Medigue
dr abdelmalek mortad, écrIvaIn, académIcIen et cHercHeur en lInguIstIque :
«Toute activité culturelle est un acquis»
L'écrivain algérien Abdelmalek Mortad est né le 10 janvier 1935 à Tlemcen. Détenteur d'une licence en langue arabe obtenue à l'université de Rabat, d'un doctorat en lettres à l'université d'Alger, d'un doctorat d'Etat en lettres et sciences humaines à l'université de la Sorbonne (Paris III), il a été enseignant et doyen de
la faculté de lettres arabes à l'université d'Oran, puis président du Haut Conseil de la langue arabe. Le Dr Mortad est également membre du haut conseil islamique. Membre de plusieurs comités d'attribution de prix littéraires, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont " le système de narration coranique ", "la renaissance de la littérature moderne en Algérie", "Récits de feu et de lumière", "Le quatrain du feu et du sang", "Pièce théâtrale d'un mariage sans divorce",
"Dictionnaire des concepts de la révolution algérienne", "La langue populaire et sa relation avec la langue littéraire"… Le professeur est estimé par tous ses
étudiants et ce, en raison, avouent-ils, de sa modestie légendaire.
Le Chélif : Nous avons essayé de cerner
votre personnalité à travers ce qui s'est dit.
Mais cela reste incomplet sans vos précisions. Qui êtes-vous donc, professeur Mortad ?
Dr Abdelmalek Mortad : Je pense que tout a
été dit me concernant. Mais je dois préciser que
je suis né le 10 janvier et non le 10 octobre
comme cela est rapporté sur plusieurs sites Internet. De plus, je suis né dans une maison isolée du monde extérieur, je suis en effet natif de
"M'sirda Lefaka" ; j'ai appris à lire et à écrire
auprès de mon père qui m'a également enseigné
le Coran ; j'ai appris les premières notions de
grammaire arabe dans "Ajr Erroumia" et "El
Morchid El Mouîne fil fiq'h". Vu la pauvreté
extrême de ma famille, mon père ne pouvait
m'envoyer poursuivre mes études ni à l'institut
Abdelhamid Benbadis de Constantine ni à l'université El Qaraouiyine de Fès. J'ai dû alors à
l'âge de 17 ans m'exiler au nord de la France
pour y travailler pendant 15 mois. J'avais pris
au préalable contact avec la médersa Ibn Badis
et je suis rentré en Algérie avec la modeste
somme de 30 Francs seulement car j'envoyais
une bonne partie de ma paie à mon père. Il faut
savoir qu'il fallait débourser 5000 Frs par mois
pour étudier à l'institut Benbadis. Je suis resté
à l'hôtel mais mon pécule a fondu comme neige
au soleil et j'ai dû solliciter l'aide financière de
mon oncle paternel qui travaillait en France. Il
m'a envoyé une somme d'argent. C'était pour
vous dire que j'étais dans une situation de pauvreté extrême. Mais grâce à l'argent envoyé par
mon oncle, j'ai pu m'inscrire à la Médersa en
octobre 1954. Je ne savais évidemment pas
grand-chose des préparatifs de la guerre de libération nationale.
On ne savait pas aussi que l'insurrection a
commencé. Quand nous sortions de la maison
des étudiants, nous étions suivis en permanence
par la police française. Pour lui échapper, nous
étions obligés de nous rendre dans des maisons
habitées par des Françaises et des Juives où
nous n'étions pas inquiétés. Au début de l'année
1955 -je dévoile cela en exclusivité pour Le
Chélif-, en janvier précisément, qui correspondait au mois de ramadhan, l'association des Oulémas Musulmans a procédé à la fermeture de
l'institut pour permettre aux enseignants de se
rendre dans diverses villes du pays afin de sensibiliser les Algériens sur leurs valeurs identitaires, leur religion et leur langue. Cette
année-là, il y avait quelque 913 étudiants, chacun d'eux fut obligé de rentrer chez lui. Pour la
précision, il n'en est resté qu'une quarantaine
après l'indépendance, les autres sont morts au
maquis. J'ai tout fait pour rejoindre le maquis
et cela, malgré ma phtisie.
n n n
numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
L’événement
9
n n n
Je trainais une tuberculose que je n'avais pas
avouée à mes amis Benani et Achaachi -ils vivent aujourd'hui à Oran- et nous sommes partis
sans aviser nos parents. Le responsable qui
nous a reçus a dit : "Vous êtes instruits, l'Algérie
aura besoins de vous après l'Indépendance, rentrez chez vous. Nous n'acceptons que les paysans et les ouvriers dans nos unités
combattante." A notre retour, nous avons trouvé
que l'institut a a été définitivement fermé sur
ordre de l'autorité coloniale. En octobre 1955,
j'ai rejoint l'université Qraouiine de Fès. Je n'ai
pu étudier que pendant un mois ou moins car, à
cause de mes conditions de vie, ma tuberculose
s'est aggravée et j'ai dû être hospitalisé.
C'est une partie de ma vie et de mon parcours
qui n'est pas connue et qui ne se trouve pas sur
l'Internet. Je n'ai par ailleurs étudié dans aucune
école primaire ni lycée, j'ai obtenu mon certificat d'études à l'âge de 21 ans, et j'ai fait la classe
avec des gamins de 11 et 12 ans, ce certificat
est toujours en ma possession. J'ai exercé
comme enseignant dans une école primaire aux
frontières avec l'Algérie jusqu'en 1960, année
où je me suis rendu avec mon ami le Dr Mohamed Habbar à Tétouan. Là, nous avons pris
contact avec un professeur égyptien à qui nous
avons donné un petit pécule pour qu'il nous enseigne les mathématiques et une autre matière
que les égyptiens appellent "tawqit". C'est une
matière de l'enseignement traditionnel très compliquée parce qu'elle n'a pas de règles écrites.
Mon ami était plus fort que moi en maths mais
moi j'aimais beaucoup les Lettres. Le jour de
l'examen, j'ai obtenu la note de 20/20 en "tawqit", mon ami un peu moins (rire). Depuis ce
jour, j'ai détesté les mathématiques et j'ai suivi
ma vocation de littéraire. J'ai obtenu le certificat
d'entrée à l'université de Rabat que j'ai rejoint à
l'âge de 25 ans. Je n'avais pas le moindre sou
pour vivre. J'ai dû demander l'aide d'un ami originaire de mon village qui a accepté de m'héberger chez lui. Il travaillait comme postier et
vivait avec une femme, je ne sais si c'est son
épouse ou son amie, dans une maison se composait de trois pièces assez spécieuses, d'un
salon et d'une cuisine. Je couchais seulement
chez lui et je ne prenais pas de repas. Un jour,
de retour à la maison aux environs de 20h-21h,
j'ai trouvé la porte fermée et les lumières
éteintes.
J'ai pensé que le couple était invité quelque
part. J'ai attendu longuement son arrivée dans
le froid glacial. A minuit, j'ai compris le message : le couple était à l'intérieur et ne voulait
pas de moi. Irrité mais pas surpris, j'ai dû trouver à m'héberger dans un dortoir crasseux et
malodorant pour la somme de 300 dirhems.
C'est là que j'ai rencontré un marocain originaire de la région de Kebdana nommé Abdeslam El Ghalbzouri. Il m'a expliqué une fois qu'il
avait un frère qui assumait les fonctions de directeur d'un institut à Tétouan qui pouvait chez
qui je pouvais donner des cours supplémentaires de français aux étudiants. Je suis parti à
Tétouan et là le directeur m'apprend que je ne
pouvais percevoir de salaire qu'après une année
d'exercice, soit après la fin de l'année. Je logeais
dans un dortoir misérable et je n'avais pas de
quoi payer ma place, j'ai dû, une fois encore,
demandé l'aide de mon oncle de France qui m'a
envoyé 250 Frs environ. Je dépensais avec une
extrême parcimonie ou, comme on dit en arabe,
"avec une balance pour or", uniquement pour
tenir le coup. L'aïd el kébir arriva, toutes les
gargotes et restaurants étaient fermés, je ne savais pas où manger. Sur ces entrefaites, le directeur de l'institut où j'enseignais le français
est arrivé dans sa voiture et m'a apostrophé en
ces termes : "Hé toi l'Algérien, tu ne diras jamais que nous ne t'avons pas invité à manger
chez nous le jour de l'aïd. J'ai noté cette anecdote dans ma biographie ; c'était une période
très dure, car la puavreté et l'exil sont très difficiles à assumer, parfois, j'avais envie de descendre dans la rue pour demander l'aumône, mais
grâce à dieu, j'ai par la suite participé au
concours d'entrée à l'université et je suis parvenu à me classer 3ème sur 145 candidats alors
que j'étudiais par correspondance. Ma joie fut
immense car je savais que ce succès allait m'ouvrir les portes de l'école supérieure de Rabat
dont le directeur était Algérien, il se nommait
Abdelhamid Bensalem.
Mon diplôme m'a donc permis de rejoindre
l'école où j'étais hébergé, nourri et blanchi et,
cerise sur le gâteau, de percevoir une bourse
mensuelle de 460 dirhems. Nous ne dépensions
pas plus de 100 dirhems par mois. Avec mes
économies, je me suis payé un vieux tacot mais,
après quelque temps, je l'ai revendu car je ne
pouvais pas l'entretenir convenablement avec
mon pécule. J'ai été le major de ma promotion.
Je suis revenu au pays juste après l'indépendance.
Pour l'histoire, les frères marocains m'ont
nommé enseignant au lycée Moulay Youcef, un
établissement destiné aux enfants de notables
du fait que j'ai été premier de ma promotion et
parce qu'on ne faisait appel qu'à la crème des
enseignants. J'ai décliné l'offre et je suis rentré
en Algérie, à Oran précisément où j'ai assumé
les fonctions d'inspecteur du primaire puis enseignant au lycée Ben Badis. Je me suis inscrit
à l'université d'Alger et j'ai été le premier étudiant Algérien à obtenir un doctorat en lettres,
c'était le 7 mars 1970. Tout a ensuite démarré
de là.
Qu'est-ce qui vous poussé à l'écriture ?
Quand j'ai rejoint la filière Lettres, j'étais
comme qui dirait une petite "étoile", il y avait
un professeur marocain qui m'a encouragé dans
cette voie, il avait compris que je pouvais aller
loin lorsqu'il a lu un travail de recherche que j'ai
réalisé sur Imru' El Qaïs.
Après la correction de ma copie, il a écrit
cette annotation : "Très bon exposé, je n'ai pu
lire pareil écrit durant toute ma présence à la
faculté des Lettres." Il n'a pas mis de note, et
je garde toujours ce travail. J'ai reproduit ce
travail de recherche comme partie de mon ouvrage "Le roman dans la littérature arabe ancienne." Cela prouve que ce travail était
extraordinaire pour un étudiant ordinaire. Je
dois avouer que je lisais beaucoup et que j'apprenais également la poésie. Je possède un cahier de poèmes écrit en calligraphie
maghrébine ; en l'espace de 5 mois, j'en ai appris une quarantaine. Je mémorisais aussi le
contenu les livres que je lisais, je ne lisais pas
seulement les livres religieux, mais tous les ouvrages qui me tombaient sous la main. Nous
ne connaissions pas encore les livres de critique élaborée, nous avons commencé à lire les
livres de Taha Hussein et des romans de haut
niveau littéraire.
J'étais encore étudiant quand j'ai rencontré
Taha Hussein qui me connaissait. Je lui ai dit
avec l'insolence de la jeunesse : "Qui est Taha
Hussein ? Et pourquoi ne serai-je pas moi aussi
Taha Hussein ou plus que Taha Hussein ? " Il
m'a répondu avec mépris : "Essaie seulement
de comprendre Taha Hussein durant toute ta
vie." Je pense que c'est l'une des raisons qui
m'a poussé à m'élever au-dessus de ce genre
de sentiments, certains m'ont surnommé "el aânoud", c'est-à-dire le têtu, parce que quand je
veux réaliser quelque chose dans mon domaine de prédilection, j'y arrive toujours.
Dr Abdelmalek Mortad, vous êtes l'invité
d'honneur de ce colloque universitaire.
Quel a été véritablement l'apport de cette
rencontre ?
Je pense que le fait nouveau est que des académiciens algériens et d'autres venus de pays
étrangers se réunissent autour d'un thème commun consistant en l'étude de la rhétorique et de
la langue ainsi que la relation entre ces deux
domaines. Je crois que cela constitue en soi un
grand acquis pour la connaissance et la recherche, en particulier pour la ville de Chlef
qui organise une rencontre internationale de
cette dimension.
La participation a battu les records, avec la
présence remarquée des étudiants qui rencontrent pour la première fois de leur vie des chercheurs de haut niveau. Je crois que toute
activité culturelle est un acquis. A mon sens, si
une université se contente uniquement de dispenser des cours et prodiguer des connaissances dans des enceintes closes, cela veut dire
que c'est une université moribonde, il faut absolument qu'elle s'ouvre sur le monde extérieur.
Selon vous, que peut apporter ce genre de
rencontres à l'étudiant algérien ?
Je pense que nos étudiants ont été habitués
à recevoir des cours routiniers dispensés par
des professeurs qu'ils croisent tous les jours.
Et certains enseignants, dieu leur pardonne, ne
font que dicter leur cours à leurs étudiants. Ce
type d'enseignement a fait son temps. Quand
les étudiants écoutent d'autres professeurs, ils
font vite la différence. D'autre part, dans ce
genre de rencontre, les étudiants vont forcément bénéficier de l'apport des participants :
en plus des connaissances académiques, ils auront la latitude de côtoyer des professeurs
"nouveaux" ayant des idées autres que celles
de leurs professeurs habituels. Cela est à mon
sens très enrichissant pour les étudiants qui y
participent.
Pensez-vous que les conférences données au
cours de cette rencontre ont pu cerner la théorie
que vous avez développée sur la rhétorique ?
Elles n'ont pas tout cerné, c'est vrai. Ce qui a
été présenté est d'un haut niveau universitaire
mais la théorie n'a pas été appréhendée de la
même manière que l'a fait son auteur. Il est dommage qu'aucun des conférenciers n'ait abordé ce
que j'appellerai "la rhétorique nouvelle". La rhétorique ne comprend pas seulement les figures
stylistiques classiques, elle a évolué et s'est "démocratisée" en quelque sorte puisqu'elle n'est
plus l'apanage des seuls érudits. Lors de ce colloque, nous avons eu trois exemples, en l'occurrence Houari Boumediene, Jamel Abdel Nasser
et Hassan II ; ce sont des tribuns politiques du
siècle dernier, ils prononçaient des discours politiques, improvisaient et parvenaient à séduire
leurs publics, j'appellerai cela de la rhétorique
nouvelle. De même, la poésie moderne ne s'embarrasse pas de figures de styles classiques
comme celles qu'employait Imru'El Qaïs ou
"Annabigha Edoubiani", en vérité, les poètes
écrivent dans un style épuré tout à fait nouveau
qui recèle en son sein de nombreuses variations
et de multiples figures qui forment une rhétorique nouvelle.
Avez-vous des projets ?
Il y aura bientôt une compilation de tous mes
livres -j'en ai édité 70- qui seront réédités en 35
ou 40 tomes, chaque tome contenant environ 500
à 600 pages, par le ministère de la Culture, à l'occasion de la manifestation "Constantine, capitale
islamique" en 2015. C'est une occasion pour les
lecteurs d'apprécier l'effort que nous avons accompli durant toute notre vie, ils auront ainsi à
consulter tous mes lires qui se font rares dans les
bibliothèques.
Un dernier mot, Docteur ?
Je me rappelle avoir vu pour la première la
ville de Chlef en octobre 1954, c'était après le
tremblement de terre qui l'a ravagée le 9 septembre de la même année. J'étais dans le train en
partance vers Alger et comme il roulait lentement, nous avons vu les maisons détruites. C'est
une image qui reste ancrée dans mon esprit. Et,
tenez-vous bien, c'est la première fois que je
parle de cela. Aujourd'hui, ce n'est pas seulement
l'université de Chlef qui m'accueille avec tous
les honneurs, c'est toute la ville et sa population
que je salue au passage. Je prie dieu de lui donner plus de dynamisme, que ce soit pour la population ou pour les étudiants. Je suis d'être dans
cette wilaya que je considère Chlef comme étant
le lien entre les régions du centre et de l'ouest du
pays. Les Chélifiens doivent comprendre que
Chlef n'est plus un gros village comme par le
passé, mais un pôle universitaire, politique, économique et culturel d'importance nationale. En
toute modestie, je demande pardon à vos lecteurs
de ne pouvoir étaler en quelques phrases mon
parcours personnel, mes nombreux écrits, mes
livres, mes relations avec le monde arabe et mes
expériences en tant qu'académicien et politicien.
J'espère avoir d'autres entretiens avec votre journal auquel je souhaite une longue vie, plein de
succès et surtout de la lire en langue arabe.
Ibtissam Medigue
10
Numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
Société
le lieu est fréquenté par tOus les anciens d’aïn defla
Le café Hocine aux effluves de la nostalgie
Le café Hocine, appelé aussi Hassen, possède cette particularité de regrouper tous les «anciens» de la ville. Ils se regroupent
chaque matin et chaque soir. Propriété de Hassen Amokrane, il est devenu, malgré lui, un lieu rassembleur, l’endroit privilégié de tous les Ain Deflaoui.
I
ls sont assis là, ils se recherchent du regard, ils se regroupent autour d’un thé ou
d’un café, ils radotent sur le temps
passé, ils ressassent les anciens
souvenirs, ils parlent aussi de
ceux qui sont déjà partis, de ceux
qui sont malades, etc… Le temps
va vite et même très vite pour les
nostalgiques qui se sont habitués
au café Hocine. Ce café, de par sa
configuration, s’est transformé,
comme les bistrots d’antan, en un
lieu de rendez-vous obligatoire. Il
est devenu, en quelque sorte, une
boite aux lettres où chacun dépose
quelque chose pour autrui et
prend ce que les autres ont laissé
pour lui : un message, un renseignement et où tout simplement un
paquet. Le gérant Hassen et ses
employés veuille scrupuleusement sur ces échanges.
Au café Hocine, on peut admirer toute une galerie de photos
d’anciens joueurs du SCD,
l’équipe de football locale, un
club qui a fait ses preuves pendant
les années 1970 à 1980. D’autres
photos rappellent l’époque de Duperré (ancien nom de la ville octroyé pendant la colonisation), des
photos prises également dans le
temps et qui représentent les coins
stratégiques de la ville. Dès qu’on
pénètre à l’intérieur du café, on
ressent tout d’un coup cette nostalgie grâce à ces photos qui ont
pu être restaurés par un grand
photographe de la ville. Les
images ont été prises par de
grands photographes de l’époque,
au premier coup d’œil, on sent la
patte du professionnel, vu la qualité du cadrage et la vivacité du
mouvement ainsi que la profondeur des décors.
Dès qu’on s’y attable, les histoires anciennes nous reviennent
à la mémoire. Il est parmi les narrateurs qui excellent dans l’art de
raconter ces histoires qui ont fait
la renommée de la ville, des gens
et des événements marquants de
la région. Hmidouche Khouidmi,
un habitué des lieux possédant
une mémoire d’éléphant, se rappelle des faits et des détails si
comme s’ils se sont déroulés hier.
Dôté aussi d’une culture générale
très étendue, Lahcen Roudali, le
gentleman parfait qui, à ses temps
perdus, redevient le comique incorrigible de la bande, parle de
tout et semble tout connaître.
D’autres se font forts dans le domaine culinaire, comme celui qui
affirme que le céleri est un légume
essentiel en cuisine. Bien entendu,
ceux qui auront à lire cet article le
reconnaîtront… D’autres habitués
estiment que parler des autres personnes en leur absence est intolérable et pas commode. Les gens
qui sont tout autour des narrateurs
se contentent d’écouter, de rire, et
de temps à autre, s’attablent avec
les meneurs de jeux pour former
un grand groupe. Certaines tables
restent vides à cause de l’attroupement autour des nostalgiques.
Le propriétaire du café pense
déjà à agrandir son commerce afin
de l’utiliser à bon escient. C’est
vrai que les personnes qui y viennent sont d’horizons différents
(culture, sport, politique et surtout les nostalgiques). Il veut leur
créer leur monde à eux en leur affectant des endroits spécifiques et
convenant parfaitement à leur personnalité. La possibilité existe
mais il faudrait qu’elle soit bien
étudiée et réfléchie.
D’autres lieux similaires peuvent émerger en ville. Ces endroits favorisent de l’animation,
l’amitié voire des retrouvailles, ils
peuvent aussi contribuer à chasser
la mauvaise humeur et savent rendre la vie plus agréable aux anciens et surtout aux retraités qui se
morfondent dans l’ennui des
villes de l’intérieur.
Djilali Deghrar
OpératiOn «ténès prOpre, changeOns la ville à cOups de pinceaux»
Le pari réussi de Ness El Khir
E
n collaboration avec l'entreprise «Clear med Services»,
une initiative a été lancée le
20 décembre 2014 ayant pour thème
«Ténès propre - changer la ville à
coups de pinceaux». Selon son initiatrice, l’objectif n’est pas vraiment
de faire de l’art mais plutôt de «reconstruire Ténès avec de la couleur»
en peignant les marches au milieu de
quartiers comme celui des 100 logements. Notre interlocutrice a indiqué
que son association a créé un évent
sur Facebook et invité des jeunes
amateurs en design à participer à
cette opération. Avouant avoir eu
peur au début que personne ne
vienne, elle s’est dite agréablement
surprise de voir venir vers l’association plus d’une vingtaine de volontaires. Pour réaliser l’opération dans
les meilleures conditions possibles,
l’animatrice de Ness El Khir a décidé
de bloquer l’accès aux escaliers
«pour que personne ne passe et que
ça puisse sécher.» Et, seconde surprise, au lieu d’une réaction négative
des passants, c’est plutôt l’inverse qui
s’est produit. « Personne n’a rien dit
», affirme-t-elle, bien au contraire :
«Les voisins nous ont encouragés, les
habitants du coin nous regardaient
avec amusement, Il y en a même eu
qui sont venus nous demander s’ils
pouvaient nous aider !» La responsable de Ness El Khir souhaite que
ces couleurs puissent aider à changer
les comportements et les mentalités
dans la société. «Même avec peu de
moyens, tout peut être fait, c'est une
question de volonté et de mobilisation», souligne-t-elle, ajoutant ceci :
«Nous voulons montrer que nous
pouvons tous changer quelque chose
autour de nous, égayer notre environnement…» «Nous devrions tous nous
préoccuper de notre ville et de chacun de ses habitants. Nous devrions
tous faire passer ce message. Nous,
nous le faisons simplement avec de
la peinture. On ne va pas s’arrêter là,
inchallah il y aura d'autres quartiers à
peindre», conclut-elle.
L. C.
Ouled MOhaMed
Une décharge sauvage aux portes de l’hôpital
D
es lecteurs nous ont signalé une décharge sauvage à Chlef, précisément
le long de la route située en
contrebas de l’hôpital d’Ouled
Mohamed. La décharge ne cesse
de grossir au fil des jours à cause
des rejets de toutes sortes. On y
trouve surtout des gravats et des
décombres de chantiers de
construction, un bric-à-brac de
ferraille, bois et objets usés en
plastique, des produits chimiques
d’origine douteuse, des canettes et
des bouteilles de bière et vin en
quantité industrielle, des ordures
ménagères et même des carcasses
d’animaux…Au début, nous a-ton dit, il y a eu quelques rejets de
sachets poubelles mais, de jour en
jour, les pollueurs se sont enhardis
en se débarrassant de leurs restes
de chantiers. Il y a en effet plusieurs maisons en construction à
Hay Ennasr, mais l’on affirme
aussi que des chauffeurs de camions et camionnettes viennent de
partout décharger leurs cargaisons
encombrantes en ce lieu.
Peut-être que la police de l’ur-
banisme, la direction de l’Environnement et les associations devraient se manifester pour arrêter
ces actes d’incivisme et restituer
aux lieux leur propreté d’antan.
Sous d’autres cieux, pareilles at-
teintes à l’environnement et au
milieu sont sévèrement punis.
Chez nous, la législation est tout
aussi sévère. Mais qui peut l’appliquer quand tout un chacun joue
à celui qui ne sait pas ? Ne dit-on
pas qu’il n’y a pas pire aveugle
que celui qui ne veut pas voir ?
Que font les associations, très
nombreuses s’occupant soi-disant
de la protection de la nature et de
notre environnement, pour s’insurger contre cet état de fait ?
Doit-on rejeter la faute à l’APC ?
Que font les délégués communaux
? Que font les services de la voierie, ceux de l’hygiène publique,
les riverains, les responsables de
l’hôpital qui savent tous les dangers que peut induire une décharge sauvage aux portes de leur
établissement ?
Nous espérons que ces questions ne demeureront pas sans réponse et que les autorités trouvent
au plus vite la parade à un phénomène qui ne fait que s’amplifier à
travers les communes de la wilaya, Chlef en tête.
Ab. K.
numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
11
artisanat
QuatRième édition du salon national du tRavail à domicile de chlef
Métiers et savoirs
traditionnels à l'honneur
Chlef abrite la quatrième édition du salon national du travail à domicile qui se déroule au niveau du restaurant universitaire du centreville pour une durée de six jours. L'événement a été organisé par la chambre de l'artisanat et des métiers qui a mis en place tous les
moyens en vue de la réussite de cette manifestation qui vise la mise en valeur du patrimoine immatériel algérien.
L
e salon a été inauguré ce dimanche 21 décembre
2014 par M. le secrétaire général de la wilaya qui
était accompagné du maire de Chlef, d'élus de l'assemblée populaire de wilaya, du directeur et du président
de la chambre de l'artisanat et des métiers ainsi que du président de la chambre et président de la commission nationale de la promotion et du commerce, M. Abderrahmane
Djerrah. Le salon a connu une affluence particulière en ce
premier jour, surtout de la part des femmes du fait que ce
sont les métiers, à l'image de la couture, la broderie et la
confection de gâteaux qui ont pris la part du lion, même si
les autres métiers tels que le dessin, le tissage, la sculpture
sur bois, les ouvrages et ustensiles à base de feuille de palmier-nain, les objets d'art etla céramique étaient également
présents. Ont participé à cette fresque artistique qui a regroupé 9 association et 45 artistes de la wilaya de Chlef,
les artisans et artistes représentant les wilayas de Khenchela, Skikda, Tissemsilt, Blida, Mascara, Médéa, Mostaganem, Bordj Bou Arreridj et Sétif avec 27 artistes et 9
associations qui ont représenté leurs différentes régions.
L'événement a fait de Chlef en cette heureuse circonstance, la capitale de l'art avec ce salon qui a ramené ses visiteurs aux origines, à une époque qui évoque une culture
qui ne s'est jamais départie de son authenticité et qui a ravi
les présents. Ces derniers ont loué l'initiative de la chambre
de l'artisanat et des métiers et ses efforts en vue de faire
connaitre le produit artistique local, le mélange des cultures
dans l'interpénétration de leurs différences avec une halte
temporelle et le retour aux origines arabes et amazigh,
prouvant ainsi aux générations présentes que l'Algérie est
assise sur une révolution, celle du 1er novembre 1954, et
d'autres révolutions qui lui ont succédé et qui, elles, sont
assises sur l'art traditionnel algérien et la créativité de ceux
qui le pratiquent. Coïncidant avec l'événement, quatre ateliers d'information se sont constitués au sein du salon. Le
premier a mis en relief les produits de l'industrie artisanale,
le second atelier s'est attelé quand à lui à mettre en valeur
de la fabrication des tapis. Le troisième atelier s'est spécialisé dans l'étude économique du travail à domicile tandis
que le quatrième a pris en charge tout ce qui concerne l'exportation des produits traditionnels.
F. Haouas / A. Cherifi
Redouane Ben attallah, diRecteuR de la chamBRe de l'aRtisanat et des métieRs :
«Il faut que l'artisanat intègre
la rationalité économique»
L
e directeur de la chambre, M. Redouane Benattallah, a confirmé l'importance d'un salon qu'il organise depuis dimanche dernier, considérant que ce
genre de rencontres peut être considéré comme étant des
portes ouvertes sur les produits de l'artisanat local. "Des
produits qu'ils peuvent également acheter et non seulement
admirer du regard", a-t-il souligné, non seulement parce que
le salon constitue une bonne occasion pour la commercialisation des produits de l'artisanat, mais parce qu'il permet
aussi aux artistes qui proviennent de divers horizons de se
côtoyer et d'échanger leurs expériences durant la période
que dure le salon. C'est ainsi que des informations concernant les matières premières et leur provenance sont échangées. L'artiste peut également s'autoévaluer et améliorer son
niveau.
Le directeur de la CAM de Chlef a insisté sur la permanence du salon qui en est à sa quatrième édition consécutive
et qui s'intéresse tout particulièrement au travail à domicile
; sa consécration comme événement national traduit l'importance de cette rencontre.
Intervenant durant la période des vacances d'hiver, cette
manifestation à la fois culturelle et commerciale a attiré un
grand nombre de visiteurs, particulièrement les familles
pour lesquelles ce salon est en passe de devenir un lieu de
rencontre privilégié. Chélifiens et Chélifiennes ont pu ainsi
prendre connaissance des produits de l'Algérie profonde
avec la participation de 27 artistes et 9 associations locales.
Le premier responsable de la chambre a estimé que le
salon constituait un lieu de formation informel pour les artistes et les a exhorté sur le nécessaire changement des mentalités et s'adaptant à la rationalité économique construite
sur la concurrence dans le cadre de ce qu'il a appelé l'économie à domicile, tout comme il a lancé un appel à tous
ceux qui s'intéressent à l'artisanat traditionnel à visiter le
salon actuel afin de faire connaissance avec la production
locale traditionnelle qui mérite le détour.
M. Redouane Benatallah n'a pas manqué de remercier le
secteur de la formation professionnelle, le service extérieur
pour l'intégration des prisonniers, les impôts, le CPA, la
CNAS, la CNAC, l'ANGEM et la CASNOS pour leur participation active. Concernant le prochain salon, le directeur
de la chambre s'attend à ce qu'il y ait plus de 30 wilayas participantes.
Fatima Haouas/A. Cherifi
12
numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
ARTisAnAT
Les calebasses magiques
d'Ali Mekerba
13
Ancien directeur des finances à la Sonatrach, Ali Mekerba n'a jamais caché son amour pour l'art et, notamment,
la peinture, la sculpture et les arts décoratifs traditionnels et modernes. Innovant, très au fait de l'évolution
des techniques artistiques relevant de son domaine, il est aujourd'hui responsable d'un atelier-école où il dispense
son savoir-faire à de nombreux adeptes.
A
près plusieurs années d'enseignement
dans le secteur de la formation professionnelle, il est mis d'office à la retraite. Une retraite forcée selon lui car, dit-il,
un artiste dans la plénitude de ses moyens ne
peut admettre de rendre le tablier à 60 ans.
Connaissant la valeur d l'artiste, l'ex-wali de
Chlef, Mohamed El Ghazi, est intervenu personnellement pour le maintenir à son poste.
"Après son départ, on a vite fait de m'écarter",
raconte-t-il en souriant. Tenace et combattif,
notre artiste ne se laissera pas abattre. Il se met
en tête l'idée de contribuer à perpétuer les arts
et les métiers traditionnels qui relèvent, d'après
ses dires, du patrimoine de l'Algérie authentique.
Le mérite d'Ali Mekerba est d'avoir su donner une consistance à ses projets et davantage
puisque ses innovations ont fait le tour du
monde, impressionnant les visiteurs qui ont eu
à le rencontrer dans son atelier ou à l'occasion
de festivals et autres manifestations culturelles
organisés par les responsables en charge de la
promotion de la culture à Chlef. L'une d'entreelles n'est autre que la fameuse calebasse décorée qu'il a réalisée pour la première fois
devant un parterre d'enfants handicapés qu'il
eut à initier aux travaux manuels. "Un jour, un
enfant handicapé m'a ramené une calebasse
sèche et j'ai dit à classe : que vais-je faire avec
ça ? On a alors commencé à dessiner dessus
des formes et des signes au stylo et avec l'encre
"smagh" et la plume traditionnelle qui n'est en
fait qu'un morceau de roseau taillé. La première expérience a beaucoup plu aux élèves,
nous avons alors décidé d'améliorer davantage
ce produit qui, il faut le dire, a beaucoup intéressé les gens.
Tout le monde en demandait. Nous avons
mis des photos de la calebasse sur Internet et,
en en octobre 1999, lorsque j'ai exposé à
Dubaï, des journalistes ont réalisé un documentaire sur mes calebasses. J'ajoute que j'ai
obtenu une médaille d'or et, depuis, mon art a
été reconnu comme "fen el qarnib", l'art de la
calebasse, né en Afrique du nord et précisément à Chlef.
Son ingéniosité ne s'arrête pas à la seule dé-
Le doigté de Fatima-Zohra Bouazdia,
l'autre mémoire de Chlef
Bouazdia Fatima-Zohra peut se considérer comme la doyenne des artisans participant au Salon. Agée de 74 ans, elle est encore
en activité à Zenqat Ezzouaoua, quartier commerçant au centre-ville de Chlef. Son ambition était de me lancer dans la confection
de robes utilisées dans les cérémonies traditionnelles et les fêtes.
M
coration. Ali Mekerba est aussi un excellent artisan qui sait tout faire de ses mains. Il peut aisément vous fabriquer une guitare, un luth ou
un mandole. "En 1992-1993, des intégristes religieux ont saccagé les maisons de jeunes et détruit tout le matériel de musique. M. Mohamed
Hamouni, qui assumait alors les fonctions de
directeur de la Jeunesse et des Sports m'a prié
de trouver le moyen de réparer les instruments
à corde. J'ai dit que ce n'était pas mon métier,
mais sur son insistance, j'ai accepté en affirmant que je n'étais pas sûr du résultat. J'ai démonté la plupart des instruments, j'en ai réparé
Redouane Rahal,
l'artiste au pied marin
C'
est à l'âge de 7 ans que Redouane
Rahal s'est fait remarquer comme
artiste en culottes courtes. Redouane
n'utilisait pourtant que la scie, le marteau et les
clous pour réaliser des maquettes de toutes
sortes. Sa passion pour le bricolage était telle
qu'il n'a pu suivre ses études. Il ne dépassera
pas la 9ème année et dut, pour s'occuper,
comme beaucoup de jeunes de la ville de
Ténès, au port de pêche de la ville. Il deviendra
donc marin-pêcheur, c'est de tradition dans
cette cité trois fois millénaire, métier qu'il pratiquera de 1993 à 2009. En parallèle, le marin
passait son temps à triturer les morceaux de
bois pour en faire des bateaux rappelant les
nefs et caravelles d'antan, des felouques et des
paquebots de légende. Et comme la passion
est plus forte que la raison, il décidé de mettre
le pied à terre et de se consacrer uniquement à
son nouveau hobby. Dans son petit atelier encombré de bric-à-brac et de bois d'essences diverses, il passe des heures et des nuits à
imaginer et réaliser ses bateaux. Des fois, il lui
arrive de passer plus de 8 mois à fabriquer une
maquette de bateau à voile. Le temps, dit-il, lui
manque énormément pour créer davantage
d'œuvres car le travail est minutieux, précis et
ne supportant aucune erreur. Chaque morceau
de bois doit être taillé, raboté et poncé, chaque
pièce doit avoir ses dimensions exactes,
chaque fil et chaque voilure doit correspondre
à la place qui lui échoit…
Pour l'anecdote, Redouane, aujourd'hui âgé
de 37 ans, s'est fait un honneur d'offrir un bateau à M. Abdelmalek Sellal lors de sa visite à
Ténès. Sa réplique qui est exposée au salon a
émerveillé tous les visiteurs.
F. Haouas/A. L.
quelques-uns et cela m'a permis d'avoir une
idée assez claire sur leur consistance, les gabarits des pièces qui les composent, la nature du
bois, etc. Je me suis mis aussitôt à en fabriquer
et ça a marché." M. Mekarba affirme que de
Mostaganem à Khemis Miliana, il n'y a aucun
artisan-luthier à part lui. Il reçoit par conséquent des commandes de toutes les villes du
centre-ouest.
Dernière innovation : une pâte faite d'un mélange de 5 produits qui durcit lentement et qui
est plus dure que le béton. Malléable avant durcissement, elle peut servir de base à la réalisa-
tion d'articles de décoration, entre autres les
vases, pieds de lampe, bibelots et tout ce que
l'artiste peut imaginer. L'artiste est en attente
du brevet qui ne saurait tarder à lui être attribué.
M. Mekerba souhaite que l'atelier de la formation professionnelle soit à nouveau ouvert,
car affirme-t-il, les machines sont en train de
rouiller sans être exploitées ; il en a fait la proposition au secrétaire général de la wilaya qui
a promis de trouver une solution à ce problème.
Ibtissam Medigue / A. L.
ais, à cause de l'absence
de locaux appropriés, elle
s'est faite formatrice couture traditionnelle. Ainsi, elle prend
en charge des femmes de tous âges
qui désirent apprendre les techniques
du "medjboud", de la "fetla", le crochet, le tricotage et, en plus, des
cours de langue française. S'exprimant dans un français académique de
haut niveau, Mme Bouazdia est
connue de tout Chlef comme étant
une véritable mémoire vivante de la
ville.
C'est aussi une personne douée
d'une intelligence hors du commun
qui sait à peu près tout de l'histoire
de la région et de ses traditions. D'où
son souhait de voir renaître les métiers traditionnels d'antan qui faisaient la fierté des habitants des
régions du centre-ouest. Elle veut
aussi que l'Etat s'implique davantage
dans la formation des jeunes filles et
des femmes au foyer aux divers métiers et ce, pour leur permettre de
s'occuper utilement et de gagner ho-
reux", affirme-t-elle. Mme Bouazdia
qui ne désespère pas de voir émerger
des écoles de formation un peu partout à travers le pays. " Je demande
à toutes les femmes au foyer ou sans
travail ainsi qu'aux jeunes filles d'apprendre la couture et le tricotage car
c'est très utile pour elles. " Et de rappeler l'épisode où le ministère de
l'Education a imposé le port des tabliers de couleurs aux élèves du primaire, du secondaire et du
secondaire. "Les parents étaient pris
au dépourvu, les gens cherchaient
partout des tabliers qu'ils ne trouvaient pas alors qu'il est très facile
d'en confectionner. C'est pour cela
que les femmes doivent avoir un métier."
Détentrice de la médaille d'argent
aux olympiades des métiers qui se
sont déroulées à Blida, notre interlocutrice a participé à plusieurs festivals et autres rencontres culturelles à
Chlef où elle s'est fait remarquer
pour la qualité de ses œuvres.
Ibtissam Medigue/A. L.
norablement leur vie. Mme Bouazdia
s'en réfère d'ailleurs à un vieux proverbe oublié qui dit à peu près ceci :
"la fortune des parents se dissipe,
celle offerte par les mains subsiste."
Elle affirme par ailleurs que la réussite de tous ceux qui, pour une raison
ou une autre, ont perdu leur travail
ou ont émigré sous d'autres cieux
s'explique par le fait qu'ils disposent
d'un métier. "On peut vivre décemment avec son métier, en tout lieu et
dans toutes circonstances ", ajoute-telle. Mme Bouazdia nous dit qu'elle
exerce ces métiers depuis son très
jeune âge, ayant appris, par exemple,
la technique du crochet avec les
rayons de roue de bicyclette. Ainée
de la famille -elle a 9 frères- elle a
commencé à travailler à l'âge de 12
ans pour aider les parents. "Ce métier
m'a beaucoup aidé en tant que mère
de famille. Dans les moments difficiles, l'argent que je gagnais en vendant mes produits permettait de
suppléer à certaines dépenses et autres achats indispensables et oné-
Miloud Tounsi,
l'homme des sables
A
rtiste reconnu par ses pairs
pour son sens de l'esthétique et ses innovations artistiques, Miloud Tounsi est cet
homme qui transforme, par la magie
des couleurs, le sable ordinaire. Il en
fait des tableaux qui racontent l'Algérie, ses paysages, ses gens et sa
nature. Des images qui dégagent du
sens et de la nostalgique et qui reposent le regard. Miloud Tounsi pratique cet art depuis plus de 35 ans.
"Quand il m'arrivait autrefois de
toucher le sable, je ressentais
comme de la magie lorsque ses
grains fins s'échappaient entre mes
doigts. Et cette sensation, nous
l'avons en tout lieu où se matériau
est présent. Mes études m'ont permis d'étudier la chose et de mettre
en application mes idées ; c'est ainsi
que je suis devenu le premier
concepteur de ce genre d'art en Algérie et au niveau maghrébin. Au
début, j'avais une certaine appréhension de la réaction du public, tant les
questions qu'on me posait étaient
nombreuses et parfois impertinentes. Mais, après ma participation
à plusieurs rencontres culturelles et
expositions artistiques, cet art est
devenu très populaire au point où
l'on achète mes tableaux pour les offrir comme cadeau de choix et qu'on
se permet aussi d'envoyer à l'étranger, d'autant que beaucoup de mes
œuvres représentent des sites historiques. Quant à la technique, "elle
réside dans la patience, la force de
caractère et l'amour du pays", explique M. Tounsi. "Je cherchais à incruster l'image de mes tableaux dans
la mémoire des gens, pour qu'ils mémorisent les différents sites et lieux
historiques du pays. J'ai pu initier à
cette technique artistique de nombreux jeunes à travers l'ensemble
des wilayas et dieu merci le métier
est pratiqué par nombre d'entre eux.
Concernant la matière utilisée, le
sable en l'occurrence, M. Tounsi dit
qu'il le ramène de Tindouf où l'on
trouve du sable de différentes couleurs, comme le sable de couleur
verte, qui donne au tableau une dimension particulière. L'artiste nous
apprend par ailleurs qu'il a noué des
contacts avec des artisans de nombreuses régions du pays qui lui ont
envoyé d'autres variétés de sable. Il
explique qu'il a reçu de Biskra 38
tons de de sable ocre et jaune.
Ibtissam Medigue/A. L.
14
artiSanat
numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
ahmed ikelkel, le vannier aux mains d’or
Ahmed Ikelkel vit à Tadjena, petite localité. Cet artisan expose des produits
usuels faits à base de feuilles de palmier-nain, ou «doum», une matière
avec laquelle il réalise des couffins traditionnels de toutes dimensions et
pour tous usages, des dessous de plat, des «midouna», des dessus de couscoussier, des éventails, des tamis, des tapis «sejada», des couvre-chefs ou
«m’dal» si utiles en été et quantité d’autres ustensiles de maison.
M
algré l’âge, Si Ahmed n’a pas
perdu de sa vivacité d’esprit, il
explique avec force détails qu’il a
hérité ce métier de ses parents qui euxmêmes l’ont appris auprès des leurs. En fait,
précise-t-il, à travers tout le pays, ce métier
était pratiqué par la majorité des familles
paysannes sauf là où n’existait pas la matière
première. Au sud, à la place du doum, on utilise les feuilles de palmier-dattier. Ailleurs,
c’est l’alfa. Le «doum» qui pousse à l’état
sauvage dans les régions nord du pays est
cueilli puis séché avant d’être utilisé. «Parfois nous l’achetons auprès de gens qui en
ont fait leur gagne-pain, mais généralement
ce sont nous qui le cueillons», explique M.
Ikelkel,
Notre interlocuteur nous indique qu’il a
suivi dernièrement pendant 10 jours une formation assez fructueuse sur les techniques
de tressage et de travail usitées dans les autres régions d’Algérie avec le concours de la
chambre de l’artisanat et des métiers de
Chlef. Il dit fièrement s’être classé 7ème. Ses
produits se distinguent des autres par leur finesse et leur beauté. Mais n’est-il pas aussi
un tailleur qui a passé 50 ans derrière sa machine à coudre avant de revenir à son premier métier, le tressage des feuilles de
palmier-nain et du palmier dattier ? Effectivement, avec l’invasion chinoise du marché
du textile et de la confection, il a préféré
mettre les clés sous le paillasson et revenir
aux sources, d’autant que les ustensiles traditionnels ont refait une remarquable apparition ces derniers temps. C’est la raison pour
laquelle il a décidé avec d’autres séniors de
son âge de suivre un stage de formation en
vannerie traditionnelle.
Itissam Medigue/A. L.
Salah EddinE El hanti, artisan palestinien :
«Nous voulons montrer la diversité
et la richesse de notre patrimoine»
Je m’appelle Salah Eddine
El Hanti, de Palestine, je
participe pour la première
fois à ce salon, c’est une
participation honorifique, je
pourrai dire, car l’Algérie a
toujours été du côté de la
Palestine et de son peuple.
Je sais que le peuple algérien est un peuple aux qualités incomparables, c’est un
peuple de résistants, qui
s’est opposé à son aliénation
et son acculturation ; il a su
préserver ses traditions et
ses coutumes, et en particulier ses savoirs traditionnels.
Comme les Algériens, nous
menons une lutte pour préserver notre patrimoine que
l’ennemi sioniste veut tout
simplement effacer. Je suis
venu exposer les habits traditionnels que l’on porte
dans les différentes régions
de Palestine, et j’espère que
cela va contribuer à donner
une image de la diversité et
de la richesse de notre patrimoine. Nous avons ramené
la « koufiah » qui est très
connue parce qu’elle est
porté par les résistants pa-
lestiniens ; elle est le symbole de la résistance à l’occupation sioniste.
J’ai participé à plusieurs
salons en Algérie mais c’est
la première fois que je viens
à Chlef. J’avoue que nous
sommes toujours reçu avec
les honneurs là où on expose, et c’est le cas aujourd’hui dans votre ville.
numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
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Les gens
Il mène une vIe paIsIble à sIdI lazreg
Lazreg Ould Araba, le poète populaire
Larbi Lazreg, appelé aussi Lazreg Ould Araba, est né dans les années cinquante, à Sidi Lazreg, dans la wilaya de Relizane.
Comme la plupart des membres de sa familles, il baigné depuis son enfance dans la poésie populaire. En effet, sa grand-mère,
ses tantes et son père étaient poètes.
L
a commune de Sidi Lazreg
est considérée comme le
berceau de la poésie populaire dans la wilaya de Relizane.
Lazreg Ould Araba a commencé à
s’initier à cet art à l’âge de quatorze ans, au lendemain de l’indépendance. Son père décéda le 3
février 1957, et Larbi prendra naturellement le relais. La poésie populaire pour notre poète est un don
divin. Il a réalisé durant sa carrière
un album qu’il a intitulé «Lazreg
Larbi fi chiir chaabi», autrement
dit dans la langue française : «
(Contribution de) Lazreg Larbi en
poésie populaire ».
En comparaison de la poésie populaire avec la poésie savante,
notre poète estime que la première
a servi beaucoup plus le mouvement national dans la mesure où ce
genre de poèmes convenait au niveau d’instruction de notre peuple.
Il était chanté dans les marchés populaires hebdomadaires et son objectif principal était d’éveiller les
consciences. En véritables troubadours, chanteurs et poètes parcouraient l’Algérie d’est en ouest, du
nord au sud dans l’espoir de sensibiliser les gens sur les méfaits du
colonialisme et surtout de l’importance de s’unir et s’unifier pour le
combattre.
A partir de ces principes et étant
donné qu’il est de la génération qui
a vécu la révolution, en plus que
son père qui fut en son temps un
des ténors de la parole de même
que plusieurs membres de sa famille, notre poète a opté pour la
poésie populaire. Il affirme être le
produit de l’école de la vie et la
poésie savante ne signifie rien pour
lui, du moins qu’elle n’a pas l’impact souhaité sur le public.
Poésie populaire et résistance
Lazreg Ould Araba ne cesse
d’écrire et de déclamer des poèmes
populaires depuis plus de cinquante ans. «Mon album est dans
les tiroirs du ministère de la culture
depuis plus de vingt ans, et aucune
suite ne m’a été donnée», nous ditil. Selon lui, «la poésie populaire
est marginalisée pour ne pas dire
qu’elle est en voie de disparition.»
Le poète se sent lésé dans ses
droits comme beaucoup de ses
confrères, que ce soit à Relizane ou
ailleurs au niveau à travers le territoire national. «Mais ceci ne nous
décourage guère, réitère-t-il, je
peux me considérer autodidacte car
la langue arabe classique m’est
étrangère, mon instruction de base
s’est faite dans la langue de Molière étant donné que j’étais scolarisé pendant la période coloniale.
La poésie, pour notre poète, est
plus une forme de culture de la résistance qu’un art pédant; elle a
longuement servi les soulèvements
populaires et la lutte contre les oppresseurs, elle était un moyen de
communication par excellence. La
poésie populaire transmet en fait
un message politique de manière
subtile et intelligente.
Voici quelques vers d’une qasida
qui dénote pleinement le rôle de la
poésie dans l’éveil de l’intérêt :
«Ana cheft eloga hareb min dik
Ould el hama tar w sken foug
ghyame
Wala ayach fel hjal mathl el malik
Korkor rahi labsa ghali laswem
Taghmez fel fakroun galatlou nebghik »
«Moi, j’ai vu l’aigle avoir peur du
coq,
Et le petit du hibou porté aux nues,
Vivant parmi les perdrix comme un
roi.
La grenouille est richement habillée,
Elle séduit la tortue en lui disant :
je t’aime.» Pour Ould Araba, la
grenouille est bel et bien la France
et la tortue n’est autre que l’OTAN,
voilà le message de la poésie.
Multiplier les rencontres
culturelles
Il est des gens érudits en grammaire arabe, en «hadith» et en «taf-
sir», qui déclament des poèmes populaires. Ce n’est donc pas la
langue qui fait défaut, mais c’était
pour passer leur message politique
en tutoyant le peuple avec la
langue dialectale comprise par lui.
Ould Araba nous explique qu’il aurait pu écrire des poèmes en arabe
classique mais le risque est que le
message ne passe pas. «Avec tout
mon respect pour la poésie éloquente, je pense que la poésie populaire a contribué beaucoup à la
sensibilisation des Algériens pendant la guerre de libération et la résistance populaire bien avant»,
enchaine Larbi Lazreg.
Notre poète a un parcours très
riche durant lequel il a connu plusieurs de ses semblables, certains
très réputés à l’échelle nationale.
Beaucoup ne sont plus de ce
monde. Ould Araba dit avoir appris
énormément de cheikh Mohamed
Relizani, cheikh Adda Tiarti et
Cheikh Boutebel Lasnami.
Cheikh Larbi Lazreg vit paisiblement dans la commune de Sidi
Lazreg dans la wilaya de Relizane.
Il souhaite que les responsables, à
tous les niveaux, participent à la
protection du patrimoine immatériel en multipliant les festivals de
poésie et de littérature ainsi que les
rencontres culturelles.
Abdelkader Ham
Youcef daoudI, chIrurgIen-dentIste à el abadIa :
«L’hygiène est capitale pour notre santé»
U
n jeune chirurgien-dentiste exerçant au niveau
de l’hôpital d’El Abadia
ne cesse de faire parler de lui, tant
il est prodigue en soins et conseils
pour ses patients. Le jeune praticien a cette rare faculté de tranquilliser ses patients pour leur faire
admettre qui le besoin de plomber
une molaire, qui d’extraire une
dent de sagesse. Nous avons rencontré, M. Youcef Daoudi, dans
son cabinet dentaire. Il était très enchanté de nous recevoir pour répondre à nos questions.
Le Chélif : Pouvez-vous vous
présentez à nos lecteurs ?
Youcef Daoudi : Je m’appelle
Youcef Daoudi, né le 13 avril 1991
à Ain Defla, je suis issu d’une famille modeste. J’ai fait mes études
à Ain Defla et après l’obtention de
mon bac en 2008, j’ai rejoint l’université d’Oran à la faculté de médecine (département chirurgie
dentaire). Une fois mes études terminées, j’ai été affecté en juin
2013, à l’hôpital d’El Abadia, où
j’exerce à ce jour.
La chirurgie dentaire, est une
spécialité qui complète les autres,
elle permet de rendre des bienfaits
aux citoyens sur beaucoup de plans
et de soins. Elle permet, en premier
lieu d’extraire les dents ayant été
trop endommagées et détériorées.
Secundo, elle tente, au préalable,
de sauver et de préserver aux patients leurs dents. Il existe une mul-
endroits de l’organisme (cœur,
reins). Par ailleurs, les femmes et
les jeunes filles s’efforcent d’avoir
une hygiène dentaire impeccable et
irréprochable, une bonne haleine,
et surtout d’éviter d’avoir des dents
cariées, jaunes ou noircies. Par
contre, les enfants viennent consulter à cause des douleurs dues à la
consommation exagérée de sucre,
des bonbons et de la mauvaise hygiène bucco-dentaire.
titude de soins pour protéger la
dentition des patients. Actuellement je travaille avec deux médecins généralistes, quatre infirmiers.
Donc, une équipe à la hauteur des
attentes des citoyens de la ville.
Le Chélif : Quels sont les patients qui souffrent énormément
de leur pupitre dentaire ?
Statiquement, les patients les
plus en vue sont généralement les
femmes et les jeunes filles. Cela
peut s’expliquer, d’ailleurs, par le
fait que c’est la gent féminine qui
prédomine. Elles s’occupent abon-
damment de leur hygiène dentaire
et cela pour plusieurs raisons. Les
hommes et les enfants ne possèdent pas cette culture d’aller voir le
toubib pour une consultation. Les
femmes, en général, possèdent
cette audace de faire très attention
à elle et d’aller voir le dentiste à la
moindre alerte. Les hommes se soignent mais avec un degré moindre
par rapport aux femmes. Pour ce
qui est des enfants, souvent, ce sont
les parents qui les emmènent de
force au dentiste. L’hygiène dentaire est capitale, elle peut interférer chez les patients en d’autres
Le Chélif : En tant que praticien, quels conseils pouvezvous donner aux citoyens et à
la population générale à propos de l’hygiène dentaire ?
Tout simplement : brossez vos
dents. Il existe aussi des patients
qui possèdent une bonne hygiène
buccodentaire. Ces patients suivent, généralement, une éducation
dentaire dès leur jeune âge, ils sont
aussitôt sensibilisés et éduqués sur
l’hygiène dentaire. Par contre,
d’autres ne possèdent point d’initiation, ne consultent presque jamais un dentiste sauf lorsque la
douleur est présente. Il y a aussi le
mode de vie des citoyens qui influe
beaucoup sur le comportement des
patients. L’émail blanc, qui recouvre les dents, est d’une utilité et
d’une importance capitale. Mais il
faut savoir le préserver afin qu’il
ne se détériore pas. Devant les
boissons chaudes et ou froides, il
ne peut résister à ces variations de
températures. De plus, il existe une
alimentation saine qu’il faudrait savoir prendre. Il faut également éviter certains aliments qui sont très
néfastes pour les dents tels que le
sucre, les bonbons, les boissons
très chaudes ou très froides.
La prothèse peut-elle soulager
les patients ?
Rien ne peut remplacer nos véritables dents. Mais la prothèse est
d’une efficacité extrême pour les
personnes âgées et ceux qui ont des
dents très endommagées et complètement abîmées. De toute manière, la chirurgie dentaire a
apporté une révolution dans l’hygiène buccodentaire.
Un message à transmettre à la
population ?
Notre objectif principal est de
sensibiliser les gens à prendre soin
de leurs dents et ce, en respectant
des règles d’hygiène très simples
comme se brosser les dents après
chaque repas, éviter les chocs thermiques, consulter régulièrement un
dentiste. Les gens doivent savoir
que la carie dentaire est une maladie qui doit être sérieusement prise
en charge. Une carie dentaire non
traitée à un stade déjà avancé peut
être fatale pour une dent. Son infection pourra être responsable de
pas mal de dégâts sur la santé en
générale. Il faut donc éduquer les
enfants dès leurs jeunes âges à
l’hygiène buccodentaire.
Djilali Deghrar
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numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
Détente
MotSfléchéS
Mots
croisés
HORIZONTALEMENT
1 - Dialogue secret
2 - Formes impossibles à traduire
3 - Popularité - Dans le texte - Eau turinoise
4 - Scène sur scène - Couper la mèche
5 - Esprit de la maisonnée - Réveurs antiques
6 - A la mode - Décomposée
7 - Lien pour les côtes - Conformiste qui se dit anticonformiste
8 - Poisse
9 - Ne convint pas - Donc bien appris - Gibier de
vieux gaulois
10- Véhicule à benne basculante - Initiales pontifiantes
VERTICALEMENT
Soduku
A - Modifient un état social
B - Qui nous fait bénéficier de sa fragrance - Vachement amoureuse
C - Cours de Niamey - Cité fromagère
D - Support de tête - Train de marin
E - Elément d'un tout - Tache cutanée
F - Il fait 576 mètres en Chine - Solidement bâtie
G - Résultant - Sautée
H - Sympathique à première vue - Assortit
I - Ramenarde
J - Anciens rites - Premier verger
K - Cantine à vaches - Liste des rédacteurs
L - Unité trés répandue sur les divans - Coupe-choux
Citations
«Un sourire ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler, car
c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se
donne.»
«Nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut
en donner aux autres.»
Raoul Follereau, «Un sourire»
SolutionSdeSjeux
Numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
17
CuLturE
Il étaIt l’objet d’une séance du café lIttéraIre de chlef
L’Emir Abdelkader raconté
par le Dr Chamyl Boutaleb
Le Dr Chamyl Boutaleb a animé la séance du café littéraire du mercredi 17 décembre qui s’est déroulée dans l’aprèsmidi à l’amphithéâtre du centre des loisirs Scientifiques situé face à la salle M’hamed Nasri, dans l’ex-cité «Les Vergers» de Chlef.
L
e Dr Chamyl Boutaleb est
venu accompagner de Hadj
Meliani. Le comité d’accueil était composé des membres
du bureau de l’association (Café
Littéraire) et à leur tête, leur président. Le président de l’association
de wilaya Emir Abdelkader de
Chlef, en la personne de M. NaasArabat Ali, était présent pour la réception du Dr Chamyl Boutaleb, de
même que M. Hemaïdi Zourgui
Mohamed, président de l’association «Les amis du centre Larbi Tébessi», ami du café littéraire, qui a
tenu à être présent à la réception du
Président de la Fondation «Emir
Abdelkader» en la personne du Dr
Chamyl Boutaleb.
La séance se tenant hors de la
journée du café littéraire, l’assistance était peu nombreuse mais il
y avait tous les membres du bureau
de l’association ainsi que plusieurs
journalistes. Le mercredi, les enseignants n’ont pu venir assister à la
conférence qui se voulait un tremplin pour certaines vérités sur la vie
de l’Emir Abdelkader El Hassani.
Le Dr Boutaleb devait commencer son allocution par des vérités
qui crèvent les yeux pour essayer
de donner à l’Emir Abdelkader la
place qu’il mérite au sein de sa nation l’Algérie. Il devait insister sur
le fait que l’émir Abdelkader était
un homme exceptionnel en son
genre. Pourquoi ? Pour tout un chacun, savoir que l’Emir a été plébiscité à l’âge de 24 ans aurait suffi à
tout dénigreur pour comprendre la
personnalité de l’Emir Abdelkader.
Savoir que c’était un érudit et un
théologien dès son très jeune âge,
aurait également suffi au plus incrédule parmi les dénigreurs ! Savoir qu’il a conduit plus de 139
batailles et battu plusieurs dizaines
années ? N’est-ce pas là la pure trahison des dirigeants français
d’alors ? Comment se fait-il que
Napoléon lui-même disait à l’Emir
Abdelkader qu’il a été abusé par
les dirigeants qui l’ont précédés et
qu’il était l’ennemi malheureux,
alors que nos écrivains disent qu’il
a été l’ami de la France, c’est inconcevable ! C’est de l’utopie ! On
ne peut être ami et ennemi en
même temps !
Des débats fructueux
de généraux et colonels de l’armée
d’Afrique auraient suffit à tout incrédule pour reconnaître, la personnalité de l’Emir Abdelkader El
Hassani. Ses ennemis eux-mêmes
le reconnaissent comme un grand
stratège et un grand homme politique.
Le fondateur de l’Etat
moderne algérien
Ce qui indigne le Dr Chamyl
Boutaleb, c’est de savoir que nos
écrivains, mêmes algériens, reprennent les mêmes erreurs que
leurs prédécesseurs européens dans
la description de la vie de l’Emir
Abdelkader El Hassani en disant
des mensonges sur sa personne tels
que la franc-maçonnerie, la reddition de l’émir face à Desmichels et
Bugeaud. Le Dr Chamyl insistera
surtout sur le parjure du 23 décembre 1847 qui restera indélébile pour
l’éternité car Napoléon III luimême reconnut que ses prédécesseurs n’ont pas tenu leurs
promesses devant un ennemi respectable.
Le Dr Chamyl Boutaleb devait
insister sur ce dernier point afin
que certaines vérités puissent voir
le jour dans notre pays pour glorifier cette personnalité légendaire et
historique à plus d’un titre. Il dira
que l’Emir Abdelkader a été à
l’aube de l’instauration d’un Etat
moderne avec son armée, son drapeau et son sceau. Il a été reconnu
par toutes les nations d’alors, à part
quelques dirigeants français qui ne
voulaient point admettre que l’émir
Abdelkader avait signé avec eux
un armistice et non une reddition
en donnant l’exemple «solh el hou-
daïbia» qu’à signé le prophète Mohamed avec les Koraïchites. Il ne
faut pas confondre «carottes et navets». Entre un armistice et une
reddition, la distance est telle
qu’on ne peut la mesurer. Le conférencier insistera surtout sur le fait
que les français n’ont pas eu l’audace de concrétiser l’armistice
signé avec l’Emir Abdelkader. Ils
ont détourné ce mot pour le remplacer par la reddition et, au lieu de
conduire l’émir à Akka en Palestine, ils ont bifurqué vers Toulon,
pour trahir l’émir et l’emprisonner
en France au Château d’Amboise
pendant plusieurs années. Le Dr
Chamyl Boutaleb devait dire : Si
l’Emir Abdelkader s’était rendu et
fait prisonnier, qu’avaient à voir les
femmes et les nourrissons dans
cette affaire pour avoir été emprisonnés avec lui pendant plusieurs
Les débats ont été très fructifiant
pour l’assistance de par les interventions de M. Belhanafi M’hamed, de M. Khaldi Belarbi, de M.
Boufellouh Abdelkader, de M.
Sahli Kami ainsi que M. Benayad
Mohamed qui a congratulé le Dr
Chamyl Boutaleb pour sa communication et son militantisme de
même que pour sa modestie et son
esprit combatif. M. Saâdoune
Bouabdellah, secrétaire de l’Association, a gratifié l’assistance d’un
poème qui fait l’éloge de l’Emir
Abdelkader El Hassani et a demandé au Dr Chamyl Boutaleb de
lui rectifier les faits historiques
contenus dans son poème plus ou
moins épique.
Des cadeaux furent ensuite remis
aux invités par M. Hemaïdi Zourgui Mohamed, président de l’Association «Les amis de Larbi
Tebessi». Les autorités locales ont
brillé par leur absence à chaque occasion (peut-être ont-elles été retenues par d’autres obligations ?).
Espérant seulement qu’un jour, ils
pourront voir, assister et participer
aux débats au sein du café littéraire
qui draine vers lui des personnalités de renom qui méritent considération.
Mohamed Boudia
PatrImoIne matérIel et ImmatérIel :
«Les paroles s’envolent, les écrits restent»
L
e président du Café littéraire de
Chlef, en l’occurrence M. Mohamed
Boudia, a animé une conférence relative au patrimoine culturel immatériel oral.
Il devait dire que ce patrimoine est une transmission de nos ancêtres par le biais de l’oralité et qu’il fallait le conserver par l’écriture
comme l’adage qui dit que «les paroles s’envolent, les écrits restent».
Le conférencier a surtout évoqué l’origine,
voire l’aspect sociologique de ces adages et
dictons dans la région de Chlef. Il a essayé
de mettre en valeur l’étude sociologique de
ces adages qui présentent deux facettes,
l’une positiviste, l’autre négativiste. En effet,
le conférencier devait souligner qu’après
l’Inquisition en Espagne, l’état d’esprit des
musulmans était au plus bas et certains
adages et dictons négatifs ont commencé à
voir le jour à ce moment-là. Il donna plusieurs exemples de proverbes et dictons tant
dans le style négatif comme «djibou fahem
lah la kra» (ramenez-nous quelqu’un d’intel-
ligent même s’il n’est pas instruit.) Cela tend
à dire par là que ce dicton dénigre complètement l’instruction. Un autre adage négatif
appliqué au traitement des maladies : «Sal el
moudjareb w’la tsal tbib» (demande conseil
à quelqu’un d’expérimenté plutôt qu’à un
médecin). Un troisième pour mieux étoffer
le négativisme : «Rezk slimane idjih fel
frache» ou «la fortune de Slimane lui vient
au pied du lit). Par ce dicton, nous sommes
en train de faire l’éloge de la fainéantise.
Il citera encore plusieurs adages référant
au positivisme tels que : «wajh el khrouf
maârouf, khalli elbir bagh’tah, ma tzaoudjou
hatta tchebhou» et plusieurs autres dictons
qu’il évitera de de citer pour, dit-il, «ne pas
donner l’occasion au lecteur de se délecter
de ces quelques exemples qui sont risibles
par moments mais combien empreints d’une
certaine morale qui donne à l’auditeur l’impression de vivre, par tous les temps et périodes, l’impact de ces adages populaires.»
Le conférencier donnera plusieurs exem-
ples d’historiettes pour expliquer le sens de
certains de ces adages. L’assistance fut émerveillée par le nombre de dictons bien que le
conférencier n’ait cité pas tous les adages en
sa possession pour laisser le loisir à l’auditeur de chercher lui-même les adages dans
son milieu proche.
Le conférencier axera son explication surtout sur la morale qui se dégage de chaque
dicton ou adage populaire. A l’affirmation
qu’il s’agit d’un terrain déjà déblayé et que
ces adages ont déjà été rapportés dans plusieurs ouvrages, le conférencier dira ceci :
«Ce n’est pas la même chose, ce que j’ai fait,
c’est une étude psychosociologique de ces
adage et non point le listing de ces derniers.
D’un autre côté, ces adages ont été écrits
presque en trois langues : en arabe, en français, en lettres latines avec consonance dialectale avec l’explication de chacun de ces
adages, étoffés par moments par des historiettes relatant les faits afférents à ces
adages.»
Mme Henni Zourgui Fatima devait nous
conter, non point une histoire de science-fiction comme elle nous en a donné lecture par
le passé, mais a voulu lancer un message aux
jeunes pour qu’ils fassent attention à ce
qu’on leur propose comme contenu tant dans
Facebook, dans la musique, revues et films
car, explique-t-elle, «il y a là-dessous un matraquage publicitaire émanant de cercles occultes dirigés par des services secrets tels la
CIA et le Mossad pour dévergonder les
jeunes musulmans et les amener à dénigrer
leurs propres culture et valeurs.»
Melle Latifa, dans son intervention, devait
mettre en garde notre jeunesse contre les
messages publicitaires intempestifs sur le net
qui ne reflètent en rien nos us et coutumes et
qui tendent, selon ses propos, à dévoyer
notre jeunesse pour mieux l’assimiler et l’asservir, le but étant de créer la discorde au
sein de nos sociétés amazigho-arabo-musulmanes.
Mohamed Boudia
18
Numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
CARNET
Condoléances
Décès
Djilali Deghrar s’associe avec la famille de la défunte, à la douleur et la
perte de :
Hadja Halima Mazouzi,
épouse de Hadj Adda Benariba
Très affectés par cette disparition, ses voisines et toute la famille présentent aux familles Benariba et Mazouzi leurs sincères condoléances.
Hadja Halima était, par le passé, cette dame simple mais combien estimée. Ses voisines et sa famille prient Dieu de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accueillir dans son vaste paradis. A Allah nous
appartenons et à lui nous retournons. Ta famille, tes enfants, tes voisines
et surtout tes petits enfants.
Les familles Kara et Berkane touchées par les
marques de sympathie de tous les amis de leur
cher et regretté
Ahmed Kara
décédé le 6 Décembre 2014 à l’âge de 71 ans,
remercient tous ceux qui ont eu l’amabilité
d’assister aux obsèques de Ahmed et présenté
leurs sincères condoléances à la famille
Une pieuse pensée pour notre regretté Ahmed
« A DIEU nous appartenons et à LUI et nous retournons»
Anniversaire
Pensée
Dilmi Bouras Maamar
Tu as soufflé ta première bougie
ce samedi 20 décembre 2014
au milieu de ton père Sid Ali,
ta mère Hadjira et de ton grand
père Maamar qui accompagnerons tes rires jusqu'à cent
ans. Alors à la prochaine!"
A la mémoire de notre cher père décédé :
Mohamed Boulefaa
Laissant un grand vide que personne ne peut combler. Toute la famille
Boulefaa ainsi que ses fils demandent à tous ceux qui l’ont aimé et
connu d’avoir une pieuse pensée pour lui. En ce douloureux et triste
souvenir, nous prions Dieu le Très Haut, l’Omniprésent d’ouvrir les portes
de Sa Miséricorde pour le repos éternel de son âme. Halim, ses frères,
sœurs, sa maman ainsi que leurs petits enfants.
RéPUBLIqUE ALGéRIENNE DéMOCRATIqUE ET POPULAIRE
MINISTèRE DE L’HABITAT ET DE L’URBANISME
OFFICE DE PROMOTION ET DE GESTION IMMOBILIèRE DE BOUIRA
NUMéRO D'IDENTIFICATION FISCALE (NIF) : 0993 1001 020 66 46
AVIS D'ATTRIBUTION PROVISOIRE
Conformément aux dispositions de l'article 49,114 et 125 du décret présidentiel
n° 10-236 du 07/10/2010 modifié et complété portant réglementation des
marchés publics, l'office de promotion et de gestion immobilière de BOUIRA , sis
à la cité 1100 logements wilaya de BOUIRA, informe l'ensemble des
soumissionnaires ayant participé a l’avis d'appel d'offre national ouvert
N°022/DG/DDPIF/OPGI/2014 paru dans LE CHELIF et
en date du
13/08/2014, relatif à la réalisation des travaux du reste à réaliser des 30/59/99
logements individuels à ERRICH-BOUIRA (ilot n°03 et 04), qu'après évaluation des
offres, le marché est attribué provisoirement au :
Tu as fêté ce 19 Décembre
2014 ton premier
anniversaire et tu as soufflé
ta première bougie qui fera
long feu inchaa Allah
jusqu’au-delà des cent ans.
A cette occasion Djeddou
et Mima ainsi que Papa et
Maman te souhaitent un
joyeux anniversaire et les
meilleurs vœux pour l’année
2015 qui, nous l’espérons
t’apportera santé et
bonheur.
BOUIRA
CONTRACTANT
ETB TCE ABBAS
ILOT N°03 :
MANSOUR
13
LOGEMENTS N° D'IDENTIFICATION
FISCALE ;
(RAR TCE
198510190001543
sauf VRD)
30/59/99
LOGEMENTS
INDIVIDUELS
ILOT N° 04 :
17
LOGEMENTS
(RAR TCE
sauf VRD)
CONTRACTANT
ETB TCE ABBAS
MANSOUR N°
D'IDENTIFICATION
FISCALE ;
198510190001543
20,14
points
>20
points
20,85
points
>20
points
35 703 924,65
DA/TTC
BOUDIA
YOUSSOUF
promotionnels
Anniversaire
PROJET
NOTE
MONTANT
CRITERE
OBTENUE
DE
DELAI
(NOTE
DE
L'OFFRE
DE L'OFFRE
PROPOSE CHOIX
FINANCIERE
TECHCORRIGE
NIQUE)
07
MOIS
Offre
moins
disante
54 713 401,22
DA/TTC
LOCALITE TYPE PROGRAMME
ATTRIBUTAIRE
PROVISOIRE
07
MOIS
Offre
moins
disante
Les autres soumissionnaires sont invités s'ils le souhaitent à se rapprocher des
services de l'office de promotion et de gestion immobilière de BOUIRA - cité 1100
logements, wilaya de BOUIRA dans un délai de trois (03) jours à compter du
premier jour de la publication de l'attribution provisoire dans le BOMOP ou dans
l'un des quotidiens nationaux, pour prendre connaissance des résultats détaillés
de l'évaluation de leurs offres techniques et financières.
La commission des marchés de la wilaya est compétente pour l'examen de tout
recours des soumissionnaires qui doit être introduit dans un délai de dix (10) jours
à compter de la première parution du présent avis dans le BOMOP ou dans l'un
des quotidiens nationaux.
Le Chélif N° 55 : Du 24/12/2014 au 30/12/2014
Anep N° : 163 726
numéro55
du 24 au 30 décembre 2014
19
lectuRe
Terre de feu eT de lumière
ouleRomandel'algéRieàtRaveRsl'histoiRe
Il s'agit d'un compendium de l'histoire de l'Algérie, écrit, dans une centaine de pages, avec un style romanesque pour rendre la lecture attrayante et efficiente. De
l'antiquité à l'indépendance, en passant par le temps des Aguellid, des conquêtes phéniciennes, romaines, vandales, Puniques, à l'arrivée des Arabes et l'instauration des dynasties musulmanes, de la régence d'Alger et son dernier Dey, de la colonisation française et l'insurrection d'Abdelkader, jusqu'à la guerre de libération… Des pages ouvertes sur le passé, pleines et profondes, de feu et de lumière, ravivent la mémoire, ressourcent l'esprit, renforcent l'identité…
paRRachidezziane
siXiemeepisode
Koceila aurait réussi, en effet, à
s'enfuir et à rejoindre ses hommes.
Il aurait abjuré l'islam et, s'alliant
aux Byzantins, il aurait pris la tête
d'une importante armée.
Il aurait surpris Okba près de Biskra et, après une terrible bataille, il
l'aurait tué ainsi que la plupart de
ses hommes en 683. Mais selon
Ibn Khaldoun, Koceila après s’être
vengé
d’Okba, poursuivit sa
marche et put occuper Kairouan. Il
aurait même dit-on changé son
nom en berbère. Il l’appela « Takirwant ». Pendant trois ans, Koceila
occupa Kairouan, de 683 à 686.
Cependant, Koceila ne réussit ni à
regrouper les Imazighen ni à créer
un véritable état. En 686, le calife
Abd al Malek envoya des renforts
avec, pour mission de reprendre
Kairouan. Le chef Amazigh, devant l'importance des forces ennemies, se replia, appelant à l'aide
diverses tribus chaouis des Aurès
et les Byzantins, mais il ne reçut
aucune aide attendue. ہla fin, les
musulmans, plus nombreux, remportèrent la victoire. Koceila fut
tué et les Amazighs furent dispersés. Ainsi prit fin la résistance de
Koceila.
iX — … et Kahena,
laReinedesauRès
Quelques années après, la région
s'enflamme de nouveau, avec cette
fois-ci, une femme à la tête de la
résistance. La Kahina des Aurès.
Pour les Berbères des Aurès, elle
s'appelait Dyhia Tadmut qui veut
dire la belle gazelle en tamazight.
D'autres Chaouis disent Damya.
Les écrivains en langue arabe, au
Moyen آge, rapportent le nom de
Dihya et le surnom de Kahena, à
l'exemple d'Ibn Khaldoun. La majorité des écrits sur cette femme reprennent son surnom Kahena dans
les récits historiques ou littéraires.
Et c’est dans les Aurès que cette
femme vit le jour, dans une famille
des Berbères Djerawa. Sa tribu
professait le Judaïsme. Et à l’âge
où les filles cherchaient époux et
maris, Kahena s’illustra par sa
clairvoyance et sa témérité devant
les dangers. Elle devint reine et
commanda son peuple en 692.
Surnommée « celle qui prédit
l’avenir ou la prophétesse », Kahena, la reine des berbères, était
une femme puissante par sa
science occulte, mais aussi par son
courage et sa fougue dans les batailles. Nourrie, dit-on, de patriotisme jusqu’au fanatisme, elle
combattit l’armée musulmane et
arabe sans peur et sans reproche,
tels ces chevaliers légendaires,
dont parle l’histoire. Elle ne recula
devant aucun nom, ou aucune
force. Elle arriva, tout au début, à
faire reculer les armées arabes
jusqu’en tripolitaine (Libye). Et
durant plus de cinq ans, Kahena
gouverna presque le Maghreb en
totalité. Et quand elle fut harcelée
RepRésentation
dedihya
diteKahena
de partout, et pour ne pas laisser
aux Arabes de quoi se soutenir
dans leurs avancées, elle choisit «
la terre brûlée », comme rempart.
Elle saccagea les contrées qui pouvaient accueillir les musulmans, et
ne laissa derrière elle que désert et
désolation. Mais la force Arabe
était telle, que Kahena ne pouvait
la retenir éternellement. Le sultan
Omeyyade, Abd-El-Malik Ibn Marouane, envoya du « Cham » du
renfort avec beaucoup de soldats et
de logistique. En 702, l’offensive
de la grande armée musulmane
s’avança triomphante, emportant
tout sur son chemin. Mais en sentant la défaite proche, Kahena,
avec sagesse et ruse, ordonna à ses
enfants de passer au camp des
arabes. Près de Tabarka, en Tunisie, elle livra son dernier combat.
Après la déroute de son armée, elle
fut poursuivie jusqu'au Aurès ; et
près d’un puits, elle fut décapitée,
et sa tête envoyée au calife à
Damas.
C’était la fin d’une époque, celle
des héroïques défenses Berbères.
Mais une autre façon d’être remplaça celle qui venait de mourir. A
partir de cette date, on ne parlera
que des dynasties musulmanes berbères.
X—tarekibnziad
etlaconquête
del’andalousie
Moussa Ibn Noussaïr fut désigné
comme gouverneur de « l’Ifriqiya
», qui devenait indépendante de
l’Egypte. Nous sommes en 705. Le
nouveau chef entreprit, sous ses ordres, une nouvelle conquête qui
s’en alla, de ville en ville, de région
en région, jusqu’à Sidjilmassa,
dans le Tafilalet du Maghreb occidental. En un temps record,
Moussa Ibn Noussaïr soumit tout
le Maghreb, de Kairouan à l’Atlantique. Les Sanhadja, peuple berbère, habitaient la région, avec
d’autres tribus berbères de diffé-
rentes origines. Il y avait, les Oulhaça, les Ghomara, les Berghwata,
les Miknassa, les Lemta, les Lemtouna, et autres Masmouda. A vrai
dire, toutes ces tribus étaient d’origine Zénète.
De ces tribus berbères, un homme
se distingua par sa capacité de soldat et chef de guerre. Il s’appelait
Tarik Ibn Ziad. Quand tout le Maghreb fut pacifié, d’est en ouest, le
général Moussa Ibn Noussaïr demanda à son adjoint Tarik de stationner à Tanger, avec ses douze
milles soldats berbères (et seulement vingt-sept Arabes), juste en
face de la mer pour une possible
traversée vers le pays des « francs
».
En réalité, la péninsule Ibérique,
l’Espagne, était sous la domination
des Wisigothts. Peuple Germanique, ayant fondé son premier
royaume en Dacie, l’actuelle Roumanie, au II siècle AV. J-C. Quand
ils occupèrent l’ouest de l’Europe,
ils eurent Toulouse comme capitale, puis après avoir traversé les
Pyrénées, et conquis l’Espagne, en
414, ils transférèrent leur capitale
à Tolède. A la veille de la conquête
musulmane, sous le commandement de Tarik Ibn Ziad, les Wisigoths avaient déjà plus de trois
siècles de présence en Espagne.
En 711, Moussa Ibn Noussaïr ordonna à Tarik de franchir les
quelques kilomètres — de mer, qui
séparait l’Afrique de l’Europe. Une
nouvelle page de l’histoire était
prête pour être écrite des mains du
Berbère Tarik Ibn Ziad. La légende
parle d’un homme d’une grande intelligence, doté d’un pouvoir de
persuasion. Une fois arrivé de l’autre côté de la méditerranée, dans la
montagne qui portera à jamais son
nom (Gibraltar qui n’est que la déformation du mot arabe : Djebel
Tarek), il brûla sa flotte, dit-on, et
tint ce discours à ses hommes : « Il
y a l’ennemi devant vous, et la mer
derrière vous. Vous n’avez que la
victoire ou le martyre. »
L’histoire parle d’une foudroyante
conquête. En quelques années seulement, tout le sud de l’Espagne fut
sous autorité arabe. Les villes tombaient comme des fruits mûrs, les
unes après les autres. Et dans
chaque ville, Tarek, le général berbère, moissonnait trésor et richesse. Son chef Moussa Ibn
Noussaïr eut vent de cette formidable aubaine, et il décida de rejoindre son subalterne.
Une fois arrivé en terre Hispanique, Moussa Ibn Noussaïr eut un
différent avec son adjoint Tarek,
car il voulait, dit-on, le destituer de
son poste de commandant des armées conquérantes. Le calife, à
Damas, fut informé de cette mésentente entre les deux hommes et
les convoqua. En 715, Moussa Ibn
Noussaïr et Tarek Ibn Ziad arrivèrent à Damas, et furent reçus par
Abdel Malek Ibn Marouane. Les
deux furent destitués par le calife.
Tarek Ibn Ziad ne quitta plus
Damas jusqu’à sa mort en 720.
Mais la conquête de l’Espagne
continua durant plusieurs années.
Même les massifs des Pyrénées
n’arrêtèrent pas l’avancée des musulmans berbères. Ils arrivèrent
jusqu’à Poitiers, et même
jusqu’aux portes de Lyon, en
France. Après la bataille contre
Charles Martel, les armées musulmanes se rebiffèrent sur les terres
d’Espagne et y demeurèrent pour
une longue période.
Et l’Andalousie, prospère et rayonnante, vécut sous l’ombre de la civilisation musulmane.
Xi—périodetrouble
quecellequienfanta
diversroyaumeset
sectesincontrôlables
Les Omeyyades instituèrent le «
Kharadj » pour les populations autochtones. Cet impôt obligatoire
créa le mécontentement chez les
berbères. Alors un
groupe
d’hommes, dans la région de Tanger, commandé par un certain
Maïssara, décida, en restant musulman, de s’organiser pour défendre
leurs droits en tant que maîtres sur
leur terre. Après avoir formé une
armée, les insurgés berbères musulmans marchèrent vers l’est. Ils
rencontrèrent
l’armée
des
Omeyyades sur les berges du Cheliff. Toute l’armée des Omeyyades
fut anéantie, y compris ses chefs et
généraux. C’était en 740.
Mais les Omeyyades ne restèrent
pas les mains liées, car ils envoyèrent du renfort de Damas et des autres régions restées sous leur
domination, qui arrivèrent en 742.
Les historiens disent que l’armée
envoyée en renfort eut la même
destinée que celle de 740. Cette défaite fit vaciller l’autorité des
Omeyyades dans tout l’empire. Si
ce n’était l’intervention du gouverneur d’Egypte Handhala Ibn Safwan, les insurgés aurait pu rentrer
jusqu’à Kairouan.
Depuis cette date, plusieurs insurrections éclatèrent dans tout le
royaume des Omeyyades. On leur
reprochait leur façon somptueuse
de vivre. On appela « l’Ifriqiya »
terre de sédition. On reprit, dans les
cercles religieux, la citation
d’Omar Ibn El Khatab, tout en regrettant cette maudite conquête
berbère.
En 745, l’étau se resserra sur le
dernier calife Omeyyade. Une
année après, El Mansour décréta
l’an un de la dynastie Abbasside.
Les récalcitrants Omeyyades fuirent vers le Maghreb. D’autres
Omeyyades partirent pour El Andalous où ils fondèrent royaumes
et dynasties.
Entre la fin de l’empire Omeyyade
et la naissance de celui des Abbassides, soufflait sur la Berbérie, de
Tanger à Tripoli, un air d’instabilité. Entre Kairouan et les autres
villes régnaient le doute et les complots. Durant plusieurs années, de
750 à 778, l’instabilité politique,
attisée par la doctrine des kharijites, mit le feu à la poudre.
Un nouveau royaume vit le jour, en
peu en retrait des côtes, sur les
hauts plateaux, à Tihert, fondé par
Ibn Rostom. Les berbères Ibadites
se regroupèrent autour de ce chef
et construisirent leur capitale. Au
même moment, tout à fait à l’ouest,
un certain Abou Kora, fondait, tout
près de Tlemcen, un royaume berbère.
Ces royaumes berbères kharijites
déclarèrent la guerre à l’armée régulière de Kairouan et des nouveaux maîtres, les Abbassides. Les
deux camps se livrèrent, en un
court temps, plus de trois cents batailles. Mais tous ces combats successifs affaiblirent les tribus
berbères. Malgré cette faiblesse, et
après un demi-siècle de présence
arabe, la Berbérie n’était toujours
pas Islamisée totalement.
Les Amazighs, intelligemment, se
sont convertis à l’Islam pour justifier leur droit à s’autogouverner —
entre eux. Et c’est de cette façon
qu’ils purent obliger les Abbassides à les accepter en tant que tels.
Les Ibadites de Tihert, capitale des
Rostomides, y prospérèrent durant
des années. Ils y construisirent
mosquées et palais ; demeures et
jardins ombragés.
Au Maghreb occidental, une autre
tribu berbère fonda la ville de Sidjilmassa où vécurent de 790 à 823,
les Banou Midrar, commandés par
un chef Amazigh nommé AbouMaïssou El-Yassa. Il y eut même
dans ces moments d’anarchie, ceux
qui s’étaient autoproclamé prophètes, comme un certain Salih, du
côté des Aurès, chez les Berghwata.
Période trouble que celle qui enfanta plusieurs royaumes et sectes
incontrôlables.
Les Berbères savaient ce qu’ils
voulaient mais n’arrivaient pas à
s’organiser en un seul royaume qui
les unirait de Tripoli à Tanger.
A SUIVRE
20
HigH tEcH
numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
Le top 10 des meiLLeures
tabLettes grand format
Les tabLettes grand format sont pLutôt destinées à un usage domestique, et doivent
donc offrir un maximum de confort, notamment d’affichage, une bonne poLyvaLence,
et une autonomie suffisante. voici Les 10 meiLLeurs modèLes actueLs.
1. Samsung galaxy
tab S 10.5
et voici la numéro 1. si son design
constitué en grande partie de plastique ne fait pas toujours l’unanimité, la tab s 10.5 n’en demeure
pas moins la plus aboutie du moment techniquement. À la fois puissante (Cpu 8 coeurs, 3 Go de
ram…) et autonome (plus de 13h
en lecture vidéo), elle est surmontée d’un superbe écran amoLed haute définition. Ce dernier est le
meilleur que nous ayons testé jusqu’à présent au labo.
taille d’écran : 10,5” (26,67 cm) |
prix : à partir de 479 €
2. asus transformer Pad tf701t
Lancée il y a un an, cette transformer pad tF701t d’asus
reste bien supérieure à beaucoup de ses concurrentes.
elle le doit à un équipement très complet : processeur tegra 4, port
microsd, port micro-Hdmi... ce
qui en fait l’un des modèles les plus polyvalents
du moment. et pour ne
rien gâcher, son écran haute
définition est de très bonne facture. si
elle vous tente, dépêchez-vous, elle n’est plus vendue que par une poignée de sites marchands.
taille d’écran : 8,9” (22,61 cm) |
prix : à partir de 379 €
6. apple iPad air 2
L’ipad air 2 est une tablette à la finesse incroyable : seulement 0,61
cm !
pour le reste, elle garde les atouts
du premier modèle estampillé air :
un très bel écran à la définition élevée, une grosse réserve de puissance et un niveau de finition
irréprochable.
on regrette juste que cette course
à la finesse l’ait été au détriment de
l'autonomie, légèrement inférieure
au premier modèle.
taille d’écran : 9,7” (24,63 cm) | prix
: à partir de 499 €
7. Samsung
note 10.1
Edition 2014
septième de notre top 10,
la Galaxy Note 10.1 se démarque par un design élégant, un équipement riche
et des fonctions originales
apportées par son stylet.
son écran de 2560 x 1600
pixels est au niveau des
meilleurs.
taille d’écran : 10,1” (25,65
cm) | prix : 449 €
3. amazon fire
HdX 8.9
8. Lenovo Yoga
tablet 10 Hd+
Vendues uniquement en ligne, les tablettes d’amazon gagneraient à être
plus connues. Cette Fire HdX 8.9, par
exemple, est tout simplement la plus
endurante de toutes les tablettes
grand format du marché, en navigation web comme en lecture vidéo. et
ses performances sont de très haut niveau. ses seuls défauts : l’absence de
port pour carte mémoire et un choix
en applications trop limité.
taille d’écran : 8,9” (22,61 cm) |
prix : à partir de 379 €
La Yoga tablet 10 Hd+ est une belle
tablette munie, comme tous les
modèles de Lenovo, d’une béquille
qui permet de la maintenir dans différentes positions. très pratique, notamment pour visualiser des films sur
son bel écran de 10 pouces. Notez
que ce modèle est le plus endurant
du top 10 en navigation web, avec
11h24 au chrono selon nos tests.
taille d’écran : 10,1” (25,65 cm) |
prix : 349 €
4. Sony Xperia Z2 tablet
9. google nexus 9
La Z2 tablet est longtemps restée la tablette la plus fine du marché avant
que l’ipad air 2 ne lui grille la politesse
de 0,03 cm. son profil d'ascète ne
l’empêche pas d’être l’une des plus
performantes du marché, notamment grâce à son processeur snapdragon et ses 3 Go de mémoire
vive. son seul défaut, une autonomie
correcte mais inférieure à celle des
meilleurs modèles.
taille d’écran : 10,1” (25,65 cm) | prix :
à partir de 449 €
5. Samsung galaxy
note Pro 12.2
encore une tablette samsung ! avec
son écran de 12,2 pouces (31 cm de
diagonale), la Galaxy Note pro 12.2 le
plus grand de ce top 10. idéale pour
le surf et la navigation web donc,
d’autant que son écran haute-définition est bien contrasté. La Note pro
12.2 est aussi l’une des plus autonomes du classement avec plus de
12h en autonomie web et 11h en lecture vidéo.
taille d’écran : 12,2” (31 cm) | prix : à
partir de 470 €
La Nexus 9 de Google carbure au
tegra K1 de Nvidia, ce qui en fait
l’une des tablettes les plus puissantes du marché.
Les adeptes du jeu apprécieront,
d’autant que son écran est de très
bonne facture. on regrette juste
que sa mémoire interne ne soit pas
extensible par l’ajout d’une carte
microsd, et qu’elle ne soit pas compatible usb Host (qui lui permettrait
de lire des supports de stockage
usb via le câble adéquat).
taille d’écran : 8,9” (22,6 cm) | prix :
à partir de 399 €
10. apple iPad air
Le premier ipad air lancé par apple en 2013
reste la dixième meilleure tablette grand format de notre classement malgré son ancienneté. il faut dire aussi qu’avec son bel
écran en 2048 par 1536, elle offre une qualité d’affichage bien supérieure à la plupart
de ses pairs. ses seuls défauts sont à mettre
au crédit de son os, moins souple qu’android ou Windows, et à son fabricant, qui rechigne encore à ouvrir sa tablette à des
standards pourtant largement répandus : le
microusb, le port microsd, la sortie Hdmi...
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animée
par
a. arfa
Numéro 55
Du24au30décembre2014
21
LECTuRE
LettreouverteàM.ledirecteur
desMoudjahidinesdelawilayadeChlef
Monsieur,
Après avoir frappé aux portes de toutes
les administrations compétentes afin que
mon affaire soit prise en charge, permettez-moi, M. le directeur, de vous exposer,
par le biais de notre journal «Le Chélif»,
les faits suivants me concernant, peut-être
que mon SOS sera cette fois-ci entendu.
Durant l’époque coloniale, j’ai travaillé
comme agent devant fournir des renseignements aux Moudjahidines de l’ALN
des années durant, dans plusieurs endroits
à Sidi Akacha. Une fois que l’armée française a découvert qui j’étais réellement,
elle m’a emprisonné et m’a fait subir la
pire des tortures. Ils ont ôté mes vêtements et brûlé plusieurs parties de mon
corps devant tout le monde comme témoignent les séquelles qui sont toujours visibles. Après les abominables séances de
torture qui duraient longtemps, les bourreaux français m’ont enfermé dans l’une
des cellules de la prison appelée «Errha»,
le moulin, aux environs de Sidi Akacha
où je suis resté emprisonné plus de 9 mois
dans de très mauvaises conditions et ce,
conformément à la décision de justice
prise à mon encontre en date du 27 dé-
cembre 1957 par un tribunal français de
l’époque.
Pour que justice me soit rendue et bénéficier ainsi de certains avantages accordée par l’Etat aux Algériens qui ont
combattu pour la libération de notre pays
et après l’indépendance, précisément depuis 1976, je n’ai cessé de formuler dossier après dossier comportant à chaque
fois l’ensemble des documents exigés en
la matière (certificats médicaux d’une incapacité évaluée entre 90 et 95 % et actes
de témoignages entre autres) auprès de
l’organisation des moudjahidines de la
daïra de Ténès. A ce jour, aucune réponse
ne m’a été accordée car toutes mes doléances sont restées lettre morte. C’est
pourquoi, je demeure à votre disposition
pour une éventuelle entrevue, dans la mesure du possible, afin de vous expliquer
mon cas (documents et témoignages font
foi). Dans l’attente d’une suite favorable,
veuillez agréer M. le directeur à l’expression de ma parfaite considération.
M’hamed Morceli ben Morceli,
Village Bouhallou n° 175, 02210
Sidi-Akacha, Wilaya de Chlef
Tél. 07 76 95 02 59
Cesmétiersquisefont Dysfonctionnements
àl’ADE-Chlef
raresàChlef
Le mois passé, j’étais à Chlef et je voulais faire des réparations à la maison. J’ai
cherché un maçon, un plombier, un électricien, un soudeur et je ne connaissais
personne. C'était un calvaire. Je lis votre
journal mais il n’est pas utile si vous
n'avez pas de renseignements sur ce
genre de métiers. Vous pouvez lister ces
contacts dans votre journal. Trouvez un
truc profitable mais aider le peuple et
l’Algérie et ne restez pas dans les nuages.
Merci.
Nour-Eddine F.
Réponse :
La remarque est pertinente, nous-mêmes
avons été surpris de ne pas trouver
quelqu’un qui puisse prendre en charge
quelques menues travaux de plomberie
au niveau du siège de notre journal. Nous
avons été obligés de passer X et Y, voire
le cousin ou le beau-frère d’untel pour
pouvoir raccorder un lavabo et des toilettes. Par ailleurs, nous avons proposé
à de nombreux artisans, commerçants,
agents immobiliers, réparateurs de publier des encarts publicitaires à titre gracieux. Mais sans résultat, la majorité
préférant travailler dans l’ombre que,
selon eux, se faire remarquer par le fisc.
Toutefois, il y a l’espoir qu’il y ait du
nouveau avec la chambre de l’artisanat et
des métiers qui se propose de sensibiliser
ses adhérents sur la nécessité d’être visibles sur les médias pour leur grand bien
et celui de leurs clients potentiels.
Je vous demande de bien
vouloir publier cette lettre
relative au manque de
coordination flagrant qui
existe au niveau de
l’ADE. En effet, étant
destinataire d’une mise en
demeure de coupure
imminente d’eau si je ne
me m’acquittais pas de ma
dernière facture, j’ai pris
attache avec le service
concerné à la cité Arroudj
où j’ai expliqué à la
préposée au guichet que je
n’avais pas reçu ma
facture mais que j’étais
disposé à l’honorer dans
les 24 h. Ce qui fut fait
mais, apparemment, les
plombiers de l’ADE sont
passés à l’instant même où
j’ai payé la facture. Je n’ai
découvert cela qu’une
semaine après mon
passage au bureau.
Comme c’était le weekend, je ne pouvais rien
faire et, en plus, je devais
rentrer le jour-même chez
moi à Alger. Je dois
préciser que j’occupe un
simple bureau à la zone
différée que j’utilise
seulement deux demijournées par semaine, le
reste du temps je suis loin
de Chlef. J’ajoute qu’en
guise de consommation, je
dispose d’un seul lavabo
et de toilettes ordinaires,
mais la facture est très
élevée alors que la plupart
du temps l’eau ne coule
pas dans les robinets.
Enfin, je dois préciser que
c’est la seconde fois que
les services de l’ADE
nous font le coup et,
malgré nos appels pour le
rétablissement de
l’alimentation en eau, ces
services ne se sont pas
manifestés.
M. A. L.
Cité des 55 logements Zone différée - Chlef
A nos
lecteurs
cherche cettepage
correspondants
estlavôtre
dans les wilayas de :
Chlef, Aïn Defla,
Relizane et Tissemsilt
Amis lecteurs, cet espace vous est réservé.
N’hésitez à nous envoyer vos suggestions,
remarques et points de vue sur l’actualité
de votre région mais également sur tous
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Numéro 55
Du 24 au 30 décembre 2014
SportS
Khelifa DaouDi, PrésiDent Du sC aïn Defla :
«Nous allons surmonter la crise»
Depuis environ une semaine, le SC Aïn Defla est secouée par une grave crise interne. Les joueurs boycottent les entrainements. Le comité des supporters est désemparé. On s’affole et on s’agite dans tous les sens. Cette situation préoccupe le comité des supporters et les
fervents fans du club. Pourtant, le SCAD est classé 3ème.
P
our faire la lumière sur cette crise,
nous avons rencontré M Khelifa
Daoudi président du club. Ce dernier
nous informe que « «tout a commencé
lorsque le club du SCAD a reçu sa première
subvention.» M. Daoudi précise que le malaise a pris forme trois jours après cette dotation. Et d’expliquer que ces derniers temps,
le club est victime de manœuvres de déstabilisation ourdies par ses détracteurs,
«comme cela se passe un partout en Algérie.» Pour M. Daoudi, «il existe partout des
supporters qui aiment leur club, d’autres non
parce qu’ils sont écartés, alors ils cherchent
et tentent par n’importe quels moyens de dérouter le club et les joueurs.» «Ce sont d’ailleurs ces combines qui tuent notre football
et peuvent engendrer souvent la violence»,
souligne-t-il.
Est-ce sa réponse aux accusations de ses
détracteurs, notamment celles émises à son
encontre entre autres par le président du comité de supporters qui affirme que certains
joueurs n’ont pas touché leurs primes, raison
pour laquelle ils ont boycotté les entrainements, cela au moment où les dirigeants du
SCAD sont rémunérés par le club. M. Khelifa Daoudi se veut serein : «Tout avait commencé lorsque nous avons reçu la première
subvention. Une effervescence générale s’est
aussitôt emparée du club, à commencer par
les joueurs, ensuite le comité des supporters.
Du jamais vu. Je pense que cette mise en
scène est orchestrée par des groupuscules qui
n’aiment pas vraiment le club. Alors tout a
commencé à bouillonner autour du club, et
les joueurs ont décidé de ne point s’entrainer.»
Du point de vue du président du club, il
fallait d’abord honorer des chèques impayés
émis par les anciens responsables ; 40 à 45
% du montant de cette subvention ont été
prélevés en application de décisions de justice prises à l’encontre du club. «Les 50 %
restants furent distribuées aux joueurs et au
staff technique selon un partage plus au
moins équitable par rapport aux spécifications de chaque joueur», assure-t-il, précisant que les 5 % qui restent étaient destinées
SupporterS
du SCAd
à faire face aux imprévus.
M. Daoudi nie que l’encadrement soit rémunéré par le club : «Le club a voulu aider
deux personnes sans ressources qui travaillent pour le SCAD, il s’agit du secrétaire et
du gardien, pas plus.»
A propos du président du comité des supporters, Samir Nadjem, et son adjoint, Ilyès
Larbès, qui semblent désemparés par ce qui
arrive à leur équipe, Khelifa Daoudi explique : «C’est tout à fait naturel de s’inquiéter pour le club. Néanmoins, le président du
comité des supporters est là pour aider et assister le club pendant les moments difficiles.» Et de noter que «le comité des
supporters est auto-proclamé.» Il ajoute que
la direction a jugé utile pour le club d’avoir
ce type d’association qui peut lui venir en
aide et l’assister. «Mais les choses se passent
autrement», fait signifier le président du
club, ajoutant que, «de toute façon, ce comité
pourra à l’avenir se préparer avant, pendant
et après le match, travailler en coordination
avec les responsables du club selon un calendrier spécifique pour chaque rencontre.»
un club qui patauge
en inter-ligue
Le SCAD évolue en inter-ligue et, pour
beaucoup, ce n’est pas le moment de briser
cette jeune équipe qui est en train de faire ses
preuves. Le président acquiesce mais avoue
qu’il n’a pas été «communicatif», que les
choses sont allées trop vite et qu’il ne pouvait pas y faire face tout le temps.
Mais, ajoute-t-il, quand bien même serions-nous classé 3ème et nous évoluions en
inter-ligue, des problèmes comme ceux-là
peuvent freiner l’ardeur des joueurs et nuire
au club.»
Concernant la situation de ce club qui
semble ne pas vouloir quitter sa division –
une division dans laquelle il évolue depuis
de longues années-, M. Daoudi dit que les
supporters ont parfaitement raison de dire
que le club mérite mieux. Il revient à la
charge en disant que «le type de problèmes
que nous rencontrons va l’enfoncer davantage dans les abîmes.»
Toutefois, le président du SCAD se dit
confiant quant à l’avenir : «Le club se porte
bien, nous souhaitons que les joueurs qui
sont partis reviennent au club.
Il est encore temps de faire de bonnes
choses. Les subventions octroyées au club
sont très insuffisantes par rapport au challenge et aux frais engagés.
Nous souhaitons que les autorités locales
se penchent sérieusement et comprennent
bien nos difficultés.
Ces subventions restent très insuffisantes
et ce qui est encore pénible, c’est qu’elles
sont distribuées par tranches. Alors comment
voulez-vous qu’on puisse faire avec ces rentrées au compte-goutte ? »
Soulignant le rôle admirable joué par l’association des anciens vétérans du SCD qui
s’occupent des jeunes, le président demande
aux supporters d’être calmes et sereins, de
ne pas suivre les éléments troubles qui tournent autour du club et qui, à la moindre occasion, peuvent casser son dynamisme.
Djilali Deghrar
Bilal aggoune, entraineur Des u 15 Du raïD amal aïn Defla (raaD) au journal Le ChéLif :
«Le travail est le secret de notre réussite»
L
Y-a-t-il des joueurs qui émergent du lot ?
Oui, ils sont plusieurs. Dans ma
carrière, je n’ai pas encore rencontré des éléments de ce calibre et à
cet âge. A l’avenir, ils peuvent devenir de grands joueurs.
es moins de 15 ans du club
de R A Aïn Defla qui évolue au niveau de la ligue
d’Aïn Defla occupe déjà la première place et cela depuis le début
du championnat. Pour comprendre
cette performance inhabituelle
pour ce petit club d’Aïn Defla,
nous avons pris langue avec M.
Bilal Aggoune, entraineur des
moins de 15 ans de ce club. Voici
ses impressions.
Le Chélif : Pouvez-vous nous
dire le secret de la réussite de
vos poulains ?
Bilal Aggoune : Les U 15 sont
effectivement en train de surclasser
leurs vis-à-vis du championnat de
la ligue d’Ain Defla. Et le secret
réside dans le travail rigoureux et
la discipline. Je professeur de
sport, spécialité football, et cela depuis deux années, et je suis en train
de transmettre mes connaissances
à ces jeunes. Les résultats sont là
après quelques difficultés rencon-
Les difficultés rencontrées
n’ont pas contrarié vos
projets ?
C’est vrai que certains obstacles
nous ont beaucoup ralentis mais
notre ardeur, notre amour pour la
balle ronde, nous ont permis de
réussir notre pari en nous classant
premier.
trés durant notre parcours, difficultés liées notamment aux carences
sur le plan matériel pédagogique,
sur le plan vestimentaire (tenues)
et surtout durant les déplacements.
Malgré tout, votre équipe se
positionne en premier place.
Comment ?
C’est le travail, rien que le tra-
vail, la rigueur et la discipline.
Nous avons travaillé sur la préparation mentale et physique et étudié
plusieurs schémas tactiques. Les
jeunes sont avides de jeu et d’évasion, ils ont su comment mettre en
harmonie cet apprentissage pour se
classer premier. Nous avons de
jeunes joueurs qui appliquent strictement les consignes de leur entrai-
neur. Ils aiment apprendre tout ce
qui est technique et tactique. Ils
sont dotés d’un courage et d’une
persévérance hors du commun. Ils
sont avides de beaucoup de choses
concernant le football. Ils pourront
aller très loin, il faudrait seulement
savoir comment leur préparer le
terrain.
Un mot ou bien message à transmettre ?
Le seul message que je peux
transmettre pour l’instant aux
jeunes c’est de leur dire de travailler dur, d’être rigoureux, discipliné
et de croire en ce que l’on fait.
Seul le travail paie.
Djilali Deghrar
Numéro 55
du 24 au 30 décembre 2014
23
SportS
yacine achour, ex-arrière centraL de L’aso :
«Mes 15 années au sein du club m’ont
apporté beaucoup de satisfaction»
Yacine Achour est né le 8 janvier 1968, à Bocca Sahnoun. L’ancien défenseur central de l’ASO s’est confié à notre collaborateur à qui
il a parlé de son parcours au sein du club fétiche de la ville de Chlef. Le talentueux footballeur vit toujours à Chlef, précisément à la
cité EGECO et est fonctionnaire à la mairie de Chettia.
Le Chélif : comment êtes-vous venu au
football ?
Yacine Achour : comme tous les jeunes de
mon époque. Je vivais et je respirais le football. J’ai été repéré en participant aux tournois de quartiers et j’ai vite intégré la
catégorie minime de l’ASO en 1982-1983
qui a été supervisé par Amari SNP. Puis je
me suis imposé peu à peu dans la catégorie
juniore où j’ai remporté notamment le championnat et la coupe d’Algérie, nous formions
un groupe assez spécial avec l’entraineur
Ahmed Bekakcha en 1987-1988. Il y avait
Laïd Bensalah, Amer Benali et Hamadou, le
gardien de but. J’ai évolué au sein de l’ASO
pendant 15 années d’affilé, jouant dans
toutes les catégories. J’ai été drivé par
Ahmed Bekakcha, Mustapha Meksi et Abdallah Hamouni.
Avec quels joueurs préfériez-vous évoluer ?
En toute franchise, avec mon coéquipier
Kouadria Abdelkader qui portait le numéro
4. Il y a aussi Laïd Bensalah et Rekkad El
Hadj, qui avaient de grandes capacités et que
je classais à l’époque parmi les meilleurs attaquants.
Quel a été votre meilleur but ?
Entre autres, celui inscrit d’un coup de tête
contre l’OM Ruisseau lorsque nous évoluions en deuxième division au stade Maamar Sahli. Le gardien de but n’a pu rien
faire.
Comment étaient vos rapports avec les
supporters ?
Excellents. Et ils le demeurent à ce jour.
Quelles sont vos réalisations avec
l’équipe ?
Plusieurs, notamment avec les cadets, les
juniors et les séniors. La plus importante a
été de disputer la finale de la coupe d’Algérie en 1992, puis au Qatar en 1994 dans le
cadre de la coupe arabe des clubs où notre
formation a été élue meilleure équipe en jeu
collectif. En 1995, nous eu à accéder en première division avec comme entraineur Mustapha Meksi et Belaïd Bouali.
Avec quelle autre équipe auriez-vous
aimé jouer ?
Certainement, le Mouloudia d’Alger qui
est une grosse pointure et vu aussi son poids
historique, ses réalisations et la qualité des
grands joueurs qu’il avait.
Avez-vous été sélectionné en équipe nationale ?
Oui, on m’a convoqué en catégorie juniore
en sélection régionale.
Pouvez-vous nous dire la différence
qu’il y a entre votre génération et celle
actuelle ?
Actuellement, toutes les équipes algériennes effectuent des stages à l’étranger. Au
contraire, à notre époque, ni les moyens matériels et financiers ni l’ambiance n’étaient
pour favoriser cette façon de faire. En plus,
nous n’avions pas les mêmes avantages que
les joueurs d’aujourd’hui qui perçoivent des
primes et des salaires inimaginables à notre
époque.
Quelles sont les rencontres que vous
avez disputées et qui vous ont marquées ?
Bien entendu, je me rappelle de la rencontre que nous avons jouée et remportée contre
le CS Constantine en 1992 au stade du 5 juillet à Alger pour le compte des demi-finales
de la coupe d’Algérie. De même que celle
disputée et gagnée contre l’USM Alger en
1994 au stade Maamar Sahli, victoire qui
nous a permis de rejoindre la première division. Mon meilleur souvenir avec l’équipe a
Quel a été votre vœu le plus cher ?
Décrocher la coupe d’Algérie lors de la
saison 1991-1992. Dommage, nous avons
raté le coche devant la JSK.
été l’accession pour la première fois de
l’ASO en nationale I, après de longues années passées en division régionale. Quant
aux pires, c’est lorsque j’ai contracté une
grave blessure au bras gauche lors de la rencontre USMA-ASO au stade de Bologhine
qui m’a éloigné des stades pendant plusieurs
mois, et celui de notre défaite au stade
Ahmed Zabana face à JSK lors du match
final de la coupe d’Algérie.
Quel est le joueur que vous auriez souhaité avoir comme coéquipier ?
Amar Belatoui, le grand joueur du MC
Oran.
Vous avez décidé de mettre fin à votre
carrière en 2000. Comment a été la
réaction des supporters ?
A cette époque, je vivais des problèmes
très personnels que je e devais de résoudre,
les supporters ont été très compréhensifs et
m’ont soutenu dans ma démarche.
Il faut dire que je ne suis pas longtemps
absenté des stades ; j’ai terminé mes études
à l’institut de technologie des sports d’Aïn
Benian, à Alger, où j’ai obtenu le diplôme
d’entraineur de premier degré. Je souhaite
poursuivre ses études pour décrocher le diplôme de 3ème degré si dieu le veut.
Avez-vous un conseil à donner aux
jeunes footballeurs ?
Je leur conseille de travailler d’arrachepied et avec sérieux. Il ne faut surtout pas
qu’ils abandonnent leurs études. Je leur demande aussi de suivre avec attention les
conseils de leurs entraineurs.
Quelles qualités doit avoir un arrière
central pour s’affirmer dans son poste ?
Le numéro 5 doit être posé, avoir une
bonne vision du jeu, le sens du placement et
la bonne relance, entre autres.
Un dernier mot ?
Je vous remercie de me consacrer un peu
de votre temps et j’estime que votre journal
joue un rôle important dans la promotion du
sport et des activités de la jeunesse. De
même qu’il contribue à faire connaître les
jeunes talents.
Tout le monde sait que l’ASO est une
grande école de formation. Les dirigeants
ont beaucoup à faire envers les jeunes, notamment en mettant à leur disposition les
moyens permettant leur éclosion. Dans le
même temps, il ne faut jamais oublier l’apport des anciens joueurs, entraineurs et dirigeants qui ont donné le meilleur
d’eux-mêmes pour le développement du
sport en général et le club chélifois en particulier.
Menouer Aït Saada
Le 11ème tour cycListe de chLef aura Lieu du 31 décembre 2014 au 2 janvier 2015
La petite reine enfin de retour !
E
nfin, la ville de Chlef renoue avec la petite reine en
organisant du 31 décembre
2014 au 2 janvier 2015 la 11ème
édition du tour de Chlef juniors/séniors de cyclisme qui se déroulera
en trois étapes. Selon les membres
de la ligue de cyclisme de la wilaya, pour le bon déroulement de
cette compétition à laquelle prendront part de nombreux cyclistes
représentant des associations sportives de différentes wilayas du
pays, toutes les dispositions techniques, matérielles et humaines ont
été prises par l’équipe organisatrice. «Nous voulons faire de ce
rendez-vous sportif national une
véritable fête qui rassemblera à la
fois coureurs et amoureux de la petite reine», nous indique un membre du comité d’organisation.
Côté technique, la compétition
se déroulera en trois étapes.
D’après nos mêmes interlocuteurs,
la première étape de ce 11ème tour
aura lieu «en ligne» et débutera le
mercredi 31 décembre 2014 à partir de 6h 30. «Le coup d’envoi de
ce 11e tour cycliste sera donné
juste devant le restaurant universitaire, rue Benbadis au centre de la
ville de Chlef. Les coureurs prendront ensuite la direction de Ténès
en passant par Sidi-Laroussi, la
Zone industrielle d’Oued-Sly, Ouchetaïba, Ouled-Fares, Bouzeghaïa, le branchement d’Abou
El-Hacene, Kalloul, Abou El-Hacene, Talassa, Oued-Taghzoult,
Sidi Abderrahmane et enfin Ténès,
soit une distance de 120 km à parcourir par les coureurs durant cette
première étape», informent les organisateurs de la ligue de wilaya.
Ces derniers ajoutent, dans le
même contexte, que la deuxième
étape du tour sera également programmée «en ligne» le jeudi 1er
janvier 2015. Le départ de celle-ci
aura toujours lieu devant le restaurant universitaire au centre de la
ville à 8 h 30 min. «Les cyclistes
doivent aussi boucler le circuit de
cette deuxième étape en parcourant
une distance de 120 km. Du point
de départ devant ledit restaurant,
les coureurs passeront par
Oued6Sly, Boulefrad, Ouled Benabdelkader, Sendjas, Béni-Ouedrene, Harchoune, El-Karimia,
Oued-Fodda, Oum-Drou, le mar-
ché de gros (intersection route aéroport), Chegga, Cheraït, Abiodh
Medjadja, la station essence Sayah,
Ouled Meghazi et enfin l’arrivée à
Oum-Drou centre », précisent encore nos interlocuteurs qui expliquent que la troisième étape du
tour aura lieu, contrairement aux
deux premières étapes, en circuit
fermé au centre-ville de Chlef. «Le
départ de cette étape qui attirera
certainement beaucoup de monde,
sera toujours donné devant le restaurant universitaire à la rue Benbadis le jeudi 2 janvier à 8 h 30.
Les cyclistes doivent, cette fois-ci,
disputer la course en circuit fermé
en passant par les rues du 1er novembre, la rue des martyrs, la mosquée El-Atik et la rue Benbadis,
soit 24 tours de 1,9 km chacun
pour les juniors et 28 tours de la
même distance pour les séniors»,
ajoutent les membres de la ligue
organisatrice qui est présidée, rappelons-le, par le docteur Boualem
Douaïdia.
Soulignons, enfin, qu’une conférence de presse est prévue par les
organisateurs de ce tour cycliste de
Chlef, le mercredi 30 décembre
2014 à 11 h au lycée Abdelkader
Hachemaoui d’Oum-Drou où l’ensemble des confrères de la presse
sont invités.
A. Hakim
le Chiffre de la SeMaine
6000
Palestiniens
C’estlenombreded’ouvriers
arabestravaillantsenIsraëlquiont
observéunegrèvele21décembre
prèsdeTulkarempourprotester
contreleshumiliationsauxpoints
depassageversl’Etathébreu
MahMoud Zwahre Militant du PSCC :
«Les assassins du ministre Ziad Abou Ein
ne seront jamais inquiétés»
M. Mahmoud Zwahre est un militant pacifique palestinien membre du Comité de Coordination de Lutte Populaire (PSCC), un comité non-violent
qui lutte contre la colonisation de la Cisjordanie. Figure importante de l’activisme palestinien, il manifeste chaque vendredi contre l’occupation.
Son quotidien se traduit par une lutte continue contre l’occupant, à travers le renforcement de la résistance pacifique, et un combat pour la consolidation des liens entre Palestiniens et pour l’expression au sein de la société palestinienne. Suite à la mort du Ministre palestinien Ziad Abou Ein,
il nous livre son impression sur la situation dans les territoires occupés. Voici le texte de son interview :
Quelles sont, à votre avis, les
conséquences de sa mort sur
les relations Israël-Autorité
palestinienne ?
Il y aura un effet évident sur les
relations entre Israël et l’Autorité
palestinienne, notamment parce
que cette fois, c’est un Ministre,
une figure de premier plan de l’Autorité palestinienne qui est mort. Le
président de l’Autorité palestinienne a parlé de stopper la coopération sécuritaire avec Israël.
Finalement, elle va continuer,
mais Mahmoud Abbas a appelé à
la mobilisation de la résistance palestinienne. 99% des Palestinien
veulent stopper cette coopération.
Cette coopération n’est pas claire,
donc la plupart des gens ne savent
pas ce qu’elle signifie exactement,
mais ils la considèrent comme une
collaboration avec Israël et contre
la résistance palestinienne.
Vous étiez présent à l’hôpital
où a été transféré Ziad Abou
Ein, le ministre palestinien décédé suite à une manifestation
aux alentours de Ramallah.
Quel est l’origine de sa mort ?
Oui j’y étais présent. C’est un
soldat israélien qui l’a abattu. Il l’a
attaqué en l’étranglant, ce qui a
causé une réaction dans sa gorge,
et a endommagé ses capacités à
respirer. Cette attaque a entraîné sa
mort. Il était dans un bon état de
santé avant. Donc, sa mort ne serait
pas survenue sans cette attaque.
Une équipe médicale composée
d’un médecin palestinien, d’un Israélien et d’un Jordanien a été formée pour déterminer les causes de
sa mort. Les trois médecins ont
admis que l’attaque du soldat avait
causé la mort du ministre. Le médecin israélien l’a notamment
confirmé lors d’une interview,
mais il a été le seul à ne pas signer
le document le confirmant.
Savez-vous comment la manifestation a-t-elle dégénérée ?
La manifestation était pacifique.
Les manifestants, dont Ziad Abou
Ein, étaient venus planter des oliviers. L’armée se trouvait entre les
manifestants et le village où ils
souhaitaient planter les arbres. Les
soldats ne les ont pas laissé passer,
les manifestants ont donc tenté de
franchir le barrage militaire de manière pacifique. Mais l’armée les a
repoussés de manière violente, en
les attaquant physiquement et en
lançant des tirs de gaz.
Des mesures ont-elles été
prises pour arrêter le responsable de la mort de Ziad Abou
Ein ?
Non, jusqu’à maintenant, il n’y
a pas eu de poursuites contre le soldat.
Ziad Abou Ein était ministre
de l’autorité palestinienne.
Quelle était sa fonction, et pouvez-vous nous parler de son
combat contre l‘occupation israélienne ?
Il était responsable du domaine
du mur et des colonies auprès de
l’Autorité palestinienne. Il suivait
les violations des droits de
l’homme par Israël dans les territoires occupés. Il était un activiste
important qui participait aux actions non-violentes. Il cherchait à
mobiliser les Palestiniens contre
l’occupation.
Israël n’a jamais apprécié son
activisme. En 1981, il est arrêté
aux États-Unis, puis relâché en
1985, et arrêté de nouveau. Il était
mis en cause pour avoir participé à
la défense de la cause palestinienne.
Pour Mahmoud Abbas, cette
coopération sécuritaire est une
source de pouvoir. Il affirme
aussi qu’elle fait partie du processus de paix. Mais pourquoi
respecter des engagements
avec Israël alors qu’Israël ne
les respecte pas ?
D’un autre côté, si cette coopération stoppe, Israël risque de punir
l’Autorité palestinienne. Notamment en stoppant les transferts
d’argent. Et s’il n’y a pas d’argent,
il n’y a plus de salaires pour les
fonctionnaires palestiniens, et donc
plus d’Autorité palestinienne. Les
Palestiniens ne sont pas prêts à voir
l’Autorité palestinienne disparaî-
tre, mais ils veulent clairement un
changement.
Quelles a été la réaction du
Hamas après la mort du Ministre ?
Le Hamas dit vouloir stopper la
coopération sécuritaire – qui existe
aussi entre le Hamas et Israël dans
la bande de Gaza. Mais il n’y a pas
d’actions claires prises par le
Hamas ou le Fatah pour le moment.
Un évènement comme celui-ci
– l’attaque d’un Ministre ou
haut responsable palestinien –
a déjà eu lieu dans le passé ?
Oui, dans le passé, Israël a attaqué le membre palestinien du Parlement israélien, Fayçal Husseini.
Il était responsable du dossier
concernant les abus d’Israël à Jérusalem. Il faisait face à une grande
pression, et finalement, il est mort
au Koweït d’une crise cardiaque.
Ces situations ont le plus souvent lieu à Jérusalem, notamment
contre des membres palestiniens de
la Knesset.
Une flambée des violences est
à craindre ?
Les gens vont réagir, c’est certain. Mais ça ne sera pas à travers
une résistance armée. Cela va se
traduire par des manifestations, des
actions pacifiques. Hier, un manifestant a été tué à Kalandia. Cela
va encore mettre de l’huile sur le
feu après la mort du Ministre.
In Info-Palestine.eu
daoud, nous voici !
T
u n’es pas le KD de nos soucis,
mais bien le majeur. Ton raï est le
nôtre et ta chronique appartient à
tous les orphelins de la liberté.
Depuis toujours, depuis que tu tiens ta
chronique, nous subodorons la tournure
des choses. On se disait qu’un jour viendra
où ta plume finira par exaspérer ceux qui
ont choisi de décider à notre place. Cette
menace était dans l’air. Elle est là désor-
mais ; elle nous révèle que si la censure t’a
épargné, c’est qu’elle dormait d’un seul
œil. Tu as franchi un Rubicon, et la voilà
qu’elle se présente sous la forme qu’elle affectionne le plus : la sous-traitance. Elle a
donc décidé de mettre le holà.
Pour te faire taire, ça sera un barbu venu
des profondeurs farouches de l’ignorance.
Tout en se dérobant aux regards, elle agit
avec l’efficacité du Sniper. Ton engage-
ment militant pour toutes les causes perdues, tu le voues à réanimer une classe
moyenne moribonde, la seule qui comprenne ce que tu dis, et comment tu le dis.
Tu as visé juste en dénonçant tous les archaïsmes qui étouffent la société. La réaction est à la mesure du bistouri de
l’autopsie, car tu opères à vif, sans anésthésie. Et ça fait du bien là où ça fait mal.
Tu es à présent une star tout auréolée aux
yeux de ceux qui ont songé à te «Goncourtiser». Trop tard, donc, pour celui qui est
chargé de t’occire. Il ne peut accomplir sa
besogne sans mettre en péril les intérêts de
ses commanditaires. Les jeux sont faits,
Daoud. Fais confiance à la justice, il y a
toujours un juge Fayard pour remettre les
choses à leur place, et aux lecteurs qui te
supporteront à bout de bras.
A. Klouch
Chronique du temps qui passe
l'éternel observateur
Tu marches, ils regardent, tu accélères, ils se demandent, tu tournes, ils tournent la tête, tu
t'éloignes, ils se lèvent, tu disparais, ils demandent, tu oublies, ils enregistrent, tu rentres, ils
restent, tu t'occupes, ils regardent, tu te reposes,
ils cherchent, tu dors, ils discutent, tu te lèves, ils
dorment, tu sors, ils regardent. Tu achètes, il regarde, il devine, il cherche, il cogite, il te sert, tu
pars, il sort, ils passent, il regarde, ils rient, il
analyse, ils se séparent, il ne sait plus qui regarder, ils s'éclipsent, il s'ennuie, il cherche, il
trouve, il regarde, il suit, il tourne, il bouge, il interprète, il suppose, il comprend, il conclut, il est
content, je passe, il regarde, je regarde, il continue, je l'imite, il s'étonne, je pars, il réfléchit, je
rigole, il cherche, il ne trouve rien, il demande, il
se renseigne, il monte, il descend, il part et repart,
j'arrive, il revient, je travaille, il bloque, je m'affaire, il angoisse, je finis, il raconte, je dors, il
veille, il s'énerve, il dort, il se réveille mal, il regarde, il se fatigue, il se bat, il persévère, il ne
lâche pas, il tient, il insiste, il se force, il remarque, il note, il calcule...
AA