Projet expérimental de développement professionnel

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Transcript Projet expérimental de développement professionnel

Paris La Villette - Cité des Sciences et de l’Industrie
Lundi 28 et mardi 29 novembre 2011
Atelier n°
31
En fin de vie, la dignité du patient
Mise en œuvre d’un projet expérimental
de développement professionnel continu
issu du Plan soins palliatifs 20082012: témoignage et retour d ’expérience
Docteur Alain Hirschauer, Responsable de l’unité soins
palliatifs, Clinique des Augustines, Malestroit, Bretagne (56)
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Loi Leonetti : reconnaissance dans le droit
français des décisions de limitations ou arrêt
des thérapeutiques actives
Programme de développement des soins
palliatifs 2008-2012 : la mise en place de
formations multidisciplinaires constitue un des
fondements de la démarche palliative
Projet d’expérimentation soutenu par le
ministère de la santé, dans 3 régions (Pays de
Loire, Bretagne, Bourgogne)
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Présence d’une réflexion avancée sur le
territoire impulsée par:
La présence fédératrice d’un réseau de santé
gérontologique,
Réflexion approfondie sur la fin de vie du fait
de la présence d’une unité de soins palliatifs sur
le territoire,
Création d’un comité d’éthique à la Clinique
des Augustines en décembre 2009, porteur
d’une méthodologie éprouvée depuis deux
ans.
Pour répondre à cet appel à projet, une équipe de
formateurs se constitue : un praticien formé et
exerçant en soins palliatifs, une juriste, une cadre
de santé sensibilisée aux problématiques éthiques,
conformément à ce que demandait le cahier des
charges ministériel
Une interne de médecine générale dont le sujet de
thèse est la décision médicale en fin de vie
complète l’équipe, elle doit procéder à une préévaluation puis à une évaluation à distance pour
mesurer l’impact de la formation.
Deux EHPAD du territoire ont souhaité participer
à cette expérimentation, il leur a été demandé à
chacune de fournir deux cas concrets.
16 participants étaient présents dans chaque EHPAD
En préalable : pluridisciplinarité des participants
La formation se déroule sur 2 journées non
consécutives.
J1 : matinée : apport théorique : l’éthique est présentée
comme tension entre le juste et le bien, entre
l’autonomie et l’hétéronomie.
Mise en avant du respect d’une démarche participative
comme condition nécessaire à la collégialité d’une
décision dans le cadre de la loi Léonetti.
Un premier cas clinique est proposé à l’étude à l’aide
d’une grille simple, le groupe se scinde en 2 sousgroupes ainsi que l’équipe de formateurs.
J1 : après midi : restitution des 2 groupes, mise
en commun des réflexions.
Nouvel apport théorique : toute démarche
décisionnelle se construit en respectant des
étapes qui correspondent à la rationalité
humaine (diaporama).
Présentation d’une grille adaptée à la démarche
collégiale car elle construit le processus
décisionnel en 3 temps : analyse des
circonstances, délibération, prise de décision
(cf. annexe).
Evaluation de la formation au moyen d’un
questionnaire à l’issue de la 1ère journée
J2 : matinée : apport théorique autour de la Loi
Léonetti : le droit encadre la fin de la vie pour la
première fois. Ce texte est un équilibre entre refus
de l’acharnement thérapeutique et le refus de
l’euthanasie, sa présentation éclaire nombre
d’interrogations des soignants.
Etude d’un 2ème cas clinique à l’aide de la grille
« prise de décision éthique », toujours en sousgroupes.
J2 : après midi : restitution en grand groupe.
Echanges entre participants et formateurs,
complément d’information, particulièrement sur le
vocabulaire et la méthode philosophique.
Présentation de ressources documentaires et
bibliographiques.
Evaluation finale de la formation.
Réalisées par une interne en médecine générale
dans le cadre de sa thèse par le biais de 2
questionnaires (cf. annexe), l’un avant la
formation, l’autre 6 mois après afin d’évaluer :
- Le transfert des acquis,
- L’impact de cette action sur la mise en œuvre
d’une démarche participative (temps dédié au
sein des équipes) et sur les pratiques
soignantes dans le cadre de situations
complexes en fin de vie dans la structure.
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Pluridisciplinarité et implication loco-régionale des
formateurs : elles permettent une parole, un savoir
qui ne viennent pas d’en haut mais qui au contraire
qui peuvent circuler librement.
Pluridisciplinarité des participants : médecin
coordonateur, cadre de santé, IDE, AS, ASH
salariés mais aussi médecins généralistes,
pharmaciens : richesse des éclairages, des points
de vue différents concourant à la prise en charge
d’une même personne
Importance du travail en groupes restreints suivi
d’une mise en commun.
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Mais il existe des limites :
Pour identifier pleinement la différence entre respect
des bonnes pratiques et problématique éthique, un
apport philosophique minimum est nécessaire et peut
dérouter certains : il faut trouver la bonne articulation
entre théorie et pratique.
Du fait de la pluralité des participants : complexité du
financement : plusieurs fonds de formation ont du être
sollicités.
Limites de l’implication des professionnels de santé
libéraux : peu de médecins généralistes présents.
En conclusion : cette approche permet la construction
d’un lien fort entre les différents acteurs d’une même
prise en charge qui est nécessaire pour fondre la
collégialité d’une décision en soins palliatifs, mais elle
est bien sûr perfectible