Transcript La microangiopathie diab tique (Diaporama)
La microangiopathie diabétique
Rétinopathie Néphropathie Neuropathie
Cours Pôle 5 - Dr Pierre Yves Benhamou
Rôle fondamental de la glycémie
Arguments physiopathologiques glycation des protéines - voie des polyols voie Protéine Kinase C
Preuves cliniques : 2 grands essais prospectifs : diabète type 1: essai DCCT diabète type 2: essai UKPDS
Rétinopathie: Epidémiologie
La rétinopathie diabétique est
grave
: USA: après 20 ans diabète, 7% des DNID aveugles France: 50% des rétinopathies menaçantes = DNID La rétinopathie peut être
révélatrice
du diabète : 25% présentes dès le diagnostic, dont 5-10% sévères La prévalence s ’accroit linéairement 60 80% après 20 ans de diabète formes proliférantes 20-25% :
Rétinopathie : Epidémiologie
diabète type 1: - rétinopathie rare (mais pas impossible) avant 5 ans, - prolifération rare (mais non exceptionnelle) avant 10 ans diabète type 2: la rétinopathie peut être révélatrice du diabète la fréquence s’accroit avec la durée du diabète: la majorité des patients seront peu ou prou concernés après 20 ans, les formes graves étant heureusement minoritaires
Rétinopathie: Description
Les lésions élémentaires : hyperperméabilité fragilité capillaire ischémie rétinienne œdème, exsudats microhémorragies néovaisseaux Deux grandes phases cliniques séparées par une phase charnière : rétinopathie non proliférante rétinopathie préproliférante rétinopathie proliférante + forme particulière: œdème maculaire
Mécanisme
Capillaire rétinien normal Hyperglycémie chronique
•
Capillaire pathologique Disparition des péricytes
•
Prolifération et hypertrophie des cellules endothéliale
• •
perméabilité
•
œdème maculaire Ischémie ---> Néovascularisation
•
Hémorragie du vitré
•
Voiles gliaux
•
Décollement de rétine
•
Cécité
Rétinopathie Non Proliférante
Aucun retentissement fonctionnel microanévrysmes sur l exsudats durs microterritoires de non-perfusion et d ’acuité visuelle : ’hémorragies Maculopathie oedémateuse : forme particulière, plus tardive principale cause de baisse de l 18% après 20 de DNID ’acuité visuelle
Rétinopathie Préproliférante
Phase intermédiaire avec lésions ischémiques étendues Valeur pronostique : apparition de néovaisseaux dans l ’année suivante chez 50% des patients - risque d ’hémorragie intravitréenne chez 30%
Rétinopathie Proliférante
Croissance de vaisseaux pathologiques, stimulée par l ’ischémie : les néovaisseaux : - risque d ’hémorragie intravitréenne évolution cicatricielle: brides, décollement rétinien néovaisseaux iriens: glaucome néovasculaire cécité : risque 50% dans les 5 ans
Rétinopathie: Aspects cliniques
vision défocalisée lors d'un diabète décompensé et très hyperglycémique = anomalies de réfraction , rétine indemne, réversibles en quelques semaines difficultés à la lecture, avec déformation et instabilité de l'image = oedème maculaire difficultés d'adaptation lors du passage de la lumière à l'obscurité = plages avasculaires importantes en périphérie rétinienne.
Longtemps asymptomatique stratégie de surveillance
MICROANÉVRISMES
Fond d’oeil Angiographie
Impacts de laser
Traitement par laser
« La photocoagulation laser panrétinienne est indiquée dans tous les cas de rétinopathie diabétique proliférante avec présence de néovaisseaux prépaillaires ou d’hémorragies pré-rétiniennes ou intra-vitréenne. Ce traitement prévient plus de 60% de la perte d’acuité visuelle »
Recommandation de l’ALFEDIAM (www.alfediam.org)
Hémorragie
Rétinopathie : Facteurs d ’aggravation
la grossesse, notamment pendant le deuxième et troisième tiers.
forme proliférante : manoeuvre de Valsalva, insuffisance rénale ou cardiaque, HTA, anticoagulation dans le cas de néovascularisation avec risque d'hémorragie vitréenne (±).
Rétinopathie : Détection
surveillance ophtalmologique
systématique
,
au minimum
annuelle
, pratiquée
dès le diagnostic
de DNID.
Cas particuliers : grossesse, instauration d'une insulinothérapie intensive, rétinopathie proliférante Moyens: - FO: dilatation pupillaire avec examen par lampe à fente et examen de la périphérie rétinienne par verre à 3 pans, - angiographie à la fluorescéine, - caméras non mydriatiques à haute résolution
Rétinopathie : Traitement
Contrôle glycémique : - ttt préventif ++ :
"meilleur contrôle glycémique = moins de microangiopathie » -
existe-t-il un seuil glycémique ? ? (8.3 mmol/l ? ?) - ttt curatif : prudence si rétinopathie évolutive et normalisation glycémique trop rapide. Contrôle tensionnel : - si rétinopathie installée.
- ttt préventif ? - effet classe ? cf liens entre polymorphismes de l’enzyme de conversion et risque de rétinopathie
Étude du DCCT
L’insulinothérapie intensive peut-elle prévenir le développement et la progression des complications spécifiques du diabète de type 1 ?
Prospectif, randomisée et multicentrique 1441 patients diabétiques de type 1
Conventionnel : éviter les symptômes d’hypo ou d’hyperglycémie, 1 ou 2 injections/j, visites/4mois.
Intensif : normoglycémie (J : 0,7 à 1,2; PP < 1,8g/l), 3 ou 4 injections, visites mensuelles, éducation +++.
DCCT : Équilibre glycémique
8 7 6 5 12 HbA1c 11 10 9 0 1 Traitement Conventionnel P < 0,01 2 Traitement Intensif
Normale
3 4 5 6 7 8 9 Années d’étude DCCT Research Group. N Engl J Med. 1993;329:977-986.
DCCT : Résultats
Contrôle glycémique intensif = risque d’apparition et de progression des complications Rétinopathie
Survenue :
76% (p<0,02)
Progression :
Néphropathie Neuropathie :
:
54% (p<0,02) 34 à 57% (p<0,02) 60% (p<0,02)
Effets secondaires : 2 à 3 fois plus d’hypoglycémies sévères Prise de poids DCCT Research Group. N Engl J Med. 1993;329:977-986.
Cumulative Incidence of Proliferative Retinopathy by Treatment Group
100 80 60 40 20 0 19 29 39
Conventional
49 59 Age 69
Intensive
79 89 99
Relation avec l’hyperglycémie
24 20 16 12 8 4
HbA 1c = 11%
0 0 1 2 3
DCCT Research Group. Diabetes. 1995;44:968-983.
4
Années
5
10%
6 7
9% 8% 7%
8 9
DCCT : Progression des complications en fonction de l’HbA1c
Risque relatif 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Rétinopathie Néphropathie Neuropathie 6 7 HbA1c (%) 8 9 10 11 12 Adapté de Skyler JS Endocrinol Metab Clin North Am 1996: 25; 243
Rétinopathie: Traitement
Photocoagulation laser : douleur perte de la vision périphérique Traitement chirurgical : vitrectomie Traitements expérimentaux : somatostatine - inhibiteurs de la PKC
Néphropathie : Pronostic
En France,
14%
des insuffisants rénaux dialysés sont diabétiques, dont
65%
de DNID La détection d'une microalbuminurie chez le diabétique a une signification pronostique double: - d'une part, elle annonce la survenue ultérieure d'une néphropathie patente (stade 4 et 5), - d'autre part, et cela est particulièrement vrai pour le diabète de type 2, elle définit un risque accru de mortalité cardiovasculaire, par coronaropathie surtout, avant toute insuffisance rénale
La microalbuminurie est un marqueur de risque cardiovasculaire chez tous les diabétiques
Alb <30mg/24H Alb >30mg/24h 20 15 10 5 HbA1c 0 <8% >8% Alb >30mg/24h Alb <30mg/24H
La qualité du contrôle glycémique jugée par l’HbA1c est un facteur qui influence le risque cardiovasculaire Mais les patients qui ont une HbA1c< 8% avec microalbuminurie pathologique ont un risque cardiovasculaire > à ceux dont l’HbA1c est plus élevée >8% mais avec microalbuminurie normale
Néphropathie : Histoire Naturelle
5 stades
de la glomérulosclérose diabétique:
- st.1, année 1 du diabète:
hypertrophie rénale et hyperfiltration glomérulaire
- st.2, années 2-6:
avec lésions histologiques
- st.3, années 7-15
: néphropathie silencieuse néphropathie incipiens avec apparition d'une
microalbuminurie
et début de l'élévation de la TA
- st.4, années 15-20:
néphropathie clinique avec
protéinurie
puis syndrome néphrotique, et réduction de la filtration glomérulaire
- st.5, années 20-30:
insuf. rénale terminale
Néphropathie : Clinique
stade 4 : bandelettes réactives traditionnelles (Labstix®...). stade 3: dosage sensible de l'albuminurie: - normoalbuminurie <
20 µg/min
- microalbuminurie =
20 à 200 µg/min
- « macroprotéinurie » >
200 µg/min
= 30-300 mg/j
variabilité ++ :
microalbuminurie persistante si 2 recueils sur 3 diurèses journalières consécutives positives.
Néphropathie : Dépistage
Recherche de microalbuminurie :
systématique annuelle
-
dès le diagnostic
posé de DNID. dosage possible sur les premières urines du matin, rapporté à la créatininurie:
albumine/ créatinine
>
2.5 mg/mmol
chez l'homme et
> 4.5
chez la femme si anormal: faire 3 recueils journaliers dans les 3 mois. si normal: contrôle annuel éviter la mesure après un exercice physique ou lors d'un important déséquilibre glycémique, d'une infection urinaire, ou des périodes menstruelles.
Recommandations ADA 2003 : dépistage de la néphropathie
Dosage de la µAlb Non µ Alb 30 Non Oui Conditions de prélèvement et dosage incorrects Oui Traiter et/ou attendre des conditions adéquats.
Répéter le dosage. Protéinurie >0 ? Oui Non Contrôler la µAlb 2 fois dans une période de 3 à 6 mois Contrôle de la µAlb dans 1 an Non 2 ou 3 dosages µ Alb Oui 30 Débuter un traitement
Néphropathie : Diagnostic étiologique
présence d'une
protéinurie glomérulaire
signes tubulaires ni hématurie; sélective, sans quelle que soit l'ancienneté en cas de diabète de type 2; après au moins 5 ans en cas de diabète de type 1 quel que soit l'état rétinien en cas de diabète de type 2; en association avec une rétinopathie diabétique en cas de diabète de type 1 reins de
taille normale
ou augmentée en échographie;
Néphropathie : Diagnostic étiologique
absence d'éléments orientant vers une autre glomérulopathie ou néphropathie spécifique: - cliniques: rythme de progression de la néphropathie différent des caractères habituels à la néphropathie diabétique qui évolue lentement (syndrome néphrotique soudain, insuffisance rénale aiguë de cause indéterminée) - paracliniques: hypocomplémentémie , cryoglobulinémie , présence d'anticorps antinucléaires, gammapathie monoclonale; hématurie microscopique ou leucocyturie ; asymétrie rénale; présence de signes tubulaires (ß2 microglobulinurie).
Néphropathie : Staging
-
Recherche de facteurs aggravants : résidu vésical
post-mictionnel (échographie),
sténose artérielle
:
instabilité tensionnelle
surtout sous IEC (échodoppler, scintigraphie,
angioIRM)
Diagnostic fonctionnel :
-
clairance créatinine calculée
selon Cockroft :
C ml/min = (140 - age) x poids x K / créatininémie
en µmol/l avec K = 1.25 chez l'homme et 1 chez la femme) - clairance EDTA: valeur de référence
Néphropathie : Traitement
Le traitement intensif du diabète
- effet préventif : réduit incidence de microalbuminurie - stade 3 : stabilise la progression - stade 4 ?
Le traitement antihypertenseur
- objectif < 130/80 mmHg - effet classe (IEC, sartan) ?
Eviter la iatrogénicité
- biguanides et produits de contraste - sondages urinaires et infections ..
Cumulative Incidence of Clinical Nephropathy (Albuminuria) by Treatment Group
100 80 60 40 20 0 19 29 Conventional Intensive 39 49 Age (years) 59 69
DCCT
Recommandations ADA 2003 : Objectifs thérapeutiques pour un adulte diabétique Glycémie : HbA1c G Pré-P G Post-P Tension artérielle < 7% (N :4-6%) 0,9 – 1,3 g/l (5.0 – 7.2 mmol/l) < 1,80 g/l (< 10 mmol/l) <130/80 mmHg Lipides sanguins LDL TG HDL < 100 mg/dl (<2,6 mmol/l) <150mg/dl (1,7 mmol/l) > 40 mg/dl ( 1,1 mmol/l)
Pied Diabétique
Pathogénie du mal perforant: Stade 1: Insensibilité partielle ou complète à la douleur Stade 2: Troubles de la sensibilité profonde Stade 3: Zones d ’hyperkératose Stade 4: Vésicule profonde Stade 5: Pustule profonde Stade 6: Mal performant constitué
Pied Diabétique
Diagnostic du pied neuropathique:
Disproportion entre lésion et absence de douleur
Hyperkératose, fissure, ulcère et mal perforant
Déformation du pied et des orteils
Hypoesthésie tactile, algique, vibratoire, aréflexie
Pied chaud, hyposudation, turgescence veineuse, œdème
Pouls perçus, absence d ’ischémie
Mal perforant plantaire
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Pied Diabétique
Diagnostic du Pied ischémique:
Lésion douloureuse : gangrène sèche noire limitée à un orteil ou au talon, ou extensive surinfectée
Pied froid, pâle à l ’élévation, cyanosé en déclive
Pied maigre, atrophique, ongles épaissis, dépilation
Absence ou diminution des pouls
Lenteur du remplissage veineux
Ischémie aux épreuves fonctionnelles; absence de neuropathie
Diabète et Pied
Bullose diabétique Médiacalcose
Pied Diabétique
Traitement = Prévention (1/3): Les 10 commandements: l 1. Inspection quotidienne des pieds, au besoin à l ’aide de ’entourage 2. Signaler immédiatement toute lésion ou coloration suspecte 3. Ne jamais marcher pieds nus, en particulier sur la plage 4. Lavage quotidien des pieds à l ’eau tiède (< 35°C)et au savon; éviter les bains de pieds prolongés, bien essuyer les espaces interdigitaux (sèche cheveux)
Pied Diabétique
Traitement = Prévention (2/3): 5. Si peau très sèche, crème hydratante neutre; ponçage prudent des zones d ’hyperkératose 6. Garder les ongles suffisamment longs et les limer au lieu de les couper 7. Ne pas traiter soi même les durillons, cors ou ampoules: pas de « chirurgie de salle de bains » 8. Changer de chaussettes tous les jours
Pied Diabétique
Traitement = Prévention (3/3): 9. Chaussures souples, ni trop larges ni trop étroites; contrôler l ’absence de corps étranger avant le chaussage; changer 2 fois par semaine de chaussure; ne porter des chaussures neuves que quelques heures au début; éviter les talons hauts; éliminer les zones d ’appui pathologique par des supports plantaire de décharge 10. Attention au risque de brûlure (bouillottes, raditeurs, feu)
Pied Diabétique
Traitement = Prévention : LE ROLE DU MEDECIN
Détecter les sujets à risque = examen clinique +++ monofilament hyperkératose
Education et vérification des acquis et de leur mise en pratique
Examiner les pieds à chaque consultation
Avis spécialisés (orthopédiste, podologue, angiologue, diabétologue)
Pied Diabétique
Principes thérapeutiques (1/3) : 1. VERSANT INFECTIEUX:
Prophylaxie du tétanos
Examen bactériologique: souvent plusieurs germes (aérobies gram + , gram et anaérobies)
Radiographie de pied Antibiothérapie: bithérapie
imidazolés
Ouverture et drainage de la plaie, soins locaux quotidiens (détersion mécanique ++)
Pied Diabétique
Principes thérapeutiques (2/3) : 2. VERSANT VASCULAIRE :
Echodoppler artériel
Index de pression systolique(médiacalcose)
Tc PO 2
En cas d ’ischémie, discuter revascularisation 3. VERSANT METABOLIQUE :
Contrôle rigoureux du diabète, au besoin par insulinothérapie transitoire optimalisée
Pied Diabétique
Principes thérapeutiques (3/3) : 3. VERSANT ORTHOPEDIQUE :
Repos +++ et mise en décharge de la lésion +++, supports plantaires de décharge (Barouk)
Recherche d ’anomalie de statique
Prévention des récidives
Gastroparésie
Stase du liquide Gastrique Plusieurs heures après un repas Asymptomatique, Nausées, Hypoglycémies, …