Crise, dette et purge Saigner le malade pour qu’il meure guéri ! 17, bd Poissonnière.

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Transcript Crise, dette et purge Saigner le malade pour qu’il meure guéri ! 17, bd Poissonnière.

Crise, dette et purge
Saigner le malade
pour qu’il meure guéri !
17, bd Poissonnière. 75002 Paris
Tél. 01 53 72 00 00
Site : www.apex.fr
Mel : [email protected]
Crise, dette et purge
Crise, dette et purge
1.
« La douloureuse » : une boule de neige en forme de facture
2.
Crise, déficit et dette : « la politique des caisses vides »
3.
La facture à payer : considérablement alourdie par les inégalités
4.
Mondialisation, crise et purge : pauvre monde, faible Europe
► Conclusions provisoires et questions nouvelles
1
Crise, dette et purge
2
1. De la crise à la dette : la « douloureuse »
« Le cercle vicieux entre les États, les banques
et l'économie réelle est plus solide que jamais »
Bulletin du FMI (18 juillet 2012)
Crise, dette et purge
3
Pas de sortie de crise en vue pour les USA et la zone euro,
mais une récession qui s’annonce
Indicateurs composites avancés
de l’OCDE (ICE)
PIB des grandes zones
(en indice, 100 en 2007)
105
150
Asie en devt
146
140
G7 *
100
130
Zone €
95
120
Monde
115
+0.3%
France : récession
(2013 à 0%)
+0.1%
+0.1%
110
USA
102
100
90
Zone €
99
90
2007
2008
2009
2010
2011
2012p
* G7 : USA, UK, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon
Source : FMI, OCDE, Insee, Banque de France
-0.1% -0.1%
T3 11 T4 T1 12 T2
85
-0.3%
T3 T4
Crise, dette et purge
4
Perte de croissance due à la crise : 6-8 points
environ 900 Md$ (750 Md€) qui ne seront pas comblés
Zone € (indice 100 en 2005)
USA (indice 100 en 2005)
115
115
Tendance
Tendance
110
Perte PIB
110
Perte PIB
- 8%
- 6%
750 Md€
105
900 Md$ (750 Md€)
105
PIB
PIB
100
100
PIB de la zone € :
environ 9 500 Md€
(12 000 Md$)
PIB des USA :
environ 15 000 Md$
(11 000 Md€)
95
95
2005
2006
2007
2008
Source : OCDE, calculs M. Husson
2009
2010
2011
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Crise, dette et purge
5
Transfert de dette privée à l’Etat : l’explosion…
et une bonne affaire pour les banques !
Dette publique totale (en Md$ et Md€)
15,000
USA
Zone €
USA
Depuis 2008
+ 5 000 Md$
(4 000 Md€)
10,000
Zone € (à 17)
Depuis 2008
+ 4 000 Md€
5,000
Au total
gonflement de la dette
de près de 8 000 Md€
pour les pays avancés
0
2000
2001
2002
Source : Eurostat, OCDE
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Crise, dette et purge
6
Mécanisme global de transformation de la dette privée
en dette publique (socialisation des pertes)
Banques
privées
Fonds injectés
(contre actifs toxiques)
Actif du bilan de la BCE
et de la Fed = 3 000 Md€
Etats
& Banques
centrales
–
+
Emprunts (dette)
Dépenses fiscales*
Baisse des recettes
Fonds renfloués
Marges étoffées
Intérêts (déficit)
* Dépenses fiscales = niches fiscales recensées et déclassées + dérogations diverses, tout cela faisant baisser les recettes
Crise, dette et purge
7
Anatomie de la dette publique française en 2012 :
Combien ? Qui la détient ? Quel besoin de financement de l’État ?
France : besoin de financement
de l’État en 2012 (en Md€)
France : dette publique (en Md€)
et détention (en %) en 2012
Non
résidents
65%
Collect.
162
Top 10%
résidents
25%
Sécu.
227
Déficit
budgétaire
(hs int.)
36
Total 2012
182 Md€
Total 2012
1 818 Md€
Autres
résidents
10%
Etat/adm.
1,429
Source : Agence France Trésor
Intérêts
47
Titres à
échéance
99
Crise, dette et purge
Mécanismes d’amplification de la dette
•
•
•
•
Recours de l’Etat aux marchés financiers (interdiction de faire appel aux
Banques centrales depuis 1973 en France et article 123 du Traité européen) :
effet à la hausse des taux d’emprunt
Injection massive de fonds aux banques dans la crise de 2008-2009 sans
contrôle public sur l’affectation des ressources allouées
Baisse des recettes de l’Etat amplifiée par la baisse de l’activité
Effets de la politique fiscale dégressive des États:




En faveur des grandes entreprises
En faveur des privilégiés
Niches fiscales (recensées et déclassées)
Évasion fiscale
► Redistribution de la richesse…
… au profit des plus riches
8
Crise, dette et purge
9
2. La crise, le déficit et la dette :
« la politique des caisses vides »
Le déficit engendré par la baisse des impôts
apparaît comme un formidable moyen de pression pour contraindre l’État
à rétrécir. Il n’y a en vérité aucun autre moyen que cette pression »
Guy Sorman (La solution libérale, 1984)
« Si vous ne connaissez pas une véritable crise, inventez-la ! »
Ruth Richardson, ex ministre des Finances de la Nouvelle-Zélande (à Davos en 1997)
« Il n’y a rien de pire que de gâcher une bonne crise »
Thomas Enders, PDG d’Airbus (à Davos en janvier 2012)
Crise, dette et purge
10
Fiscalité allégée sur les profits des entreprises
et les revenus des privilégiés, partout
Taux d’imposition réels moyens comparés
(IS et prélèvements obligatoires 2011
en % du revenu en France)
Taux moyen d’impôt sur les sociétés (en %)
38%
36%
34%
En 15 ans, le taux d’IS
baisse de 15 points
dans le monde
TPE
Sociétés
32%
28%
22%
PME-ETI
8% Grands Groupes
30%
28%
OCDE :
25,62%
26%
24%
Monde :
22,96%
22%
1% le plus riche
Particuliers
30%
20% 0,1% très riche
Europe :
20,12%
20%
40%
90% de la population
18%
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
0%
10%
20%
Source : KPMG Corporate and Indirect Tax Survey 2011 ; rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (mars 2012)
30%
40%
Crise, dette et purge
11
Niches fiscales (recensées et déclassées) :
environ 145 Md€, soit 95% du déficit annuel de l’Etat
Part des niches fiscales (recensées et déclassées) dans les recettes fiscales
potentielles par catégorie en 2009 (en %) ; total 360 Md€ bruts
100%
9
75%
16
0,2
11
Niches fiscales déclassées
Niches fiscales recensées
Impôts payés
12
21
38
18
Dépenses fiscales 2011 (niches en Md€)
69
TIPP 6,2
ISF 2,2 Divers 3,5
50%
TVA
15.3
89
71
63
25%
53
Total
des niches
145 Md€
9
IRPP
50.3
22
0%
IRPP
IS
ISF
TVA
TIPP
Source : Alternatives économiques (septembre 2011) ; Katia Weidenfeld : À l’ombre des niches fiscales (Economica 2011) ;
Projet de loi de finances 2011 (Assemblée nationale)
IS
67
Crise, dette et purge
12
Baisse des recettes accentuée depuis les années 2000
sans augmentation notable des dépenses de l’État (en % du PIB)
France : dépenses et recettes de l’État (en % du PIB)
Récession
1992-93
24%
Crise
2008-09
Depuis 25 ans,
les dépenses
se situent à 23%
environ du PIB
22%
Dépenses
20%
18%
Recettes
16%
14%
2011
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
Source : Insee (comptes nationaux de l’Etat)
Les recettes
chutent de 22%
à 16% du PIB
Crise, dette et purge
13
Fraudes fiscales et sociales : 30 à 50 Md€ + la « valise suisse »
estimée à 80 Md€. Total : au moins 50 Md€ en impôt non perçu !
Estimation de l’évasion fiscale 2012
(en Md€)
50 Md€
TVA
IR / ISF
11
11
IS
28
Source : rapport de la Commission du Sénat sur l’évasion fiscale 2012, présidée par Philippe Dominati (UMP), 24 juillet 2012
Entreprises de
plus de 2 000
salariés :
500 sur 12 000
supportent l’IS
(soit 5% !)
Crise, dette et purge
14
Déficit budgétaire : 4 points de PIB (environ 80 Md€)
induits par les nombreux cadeaux fiscaux
Déficit budgétaire en % du PIB
0.6%
1%
0.8%
0.2%
0%
-0.7%
Hors
cadeaux fiscaux
◄ -2,2%
-1%
-2.0%
-2%
-1.5%
-2.1%
-3.0%
-3.0%
-2.3%
-3%
-4%
-2.7%
-2.9%
-3.1%
-4.1%
-3,3%
-3%
Déficit induit
par les cadeaux
fiscaux :
4 points de PIB
-3.3%
-3.6%
Cadeaux
fiscaux
-5%
Déficit constaté
◄ -5,2%
-6%
-7%
-8%
2000
-7,5%
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
-7.1%
2010
Source : Rapport Carrez à l’Assemblée nationale (juin. 2010) ; M. Husson (hussonet : note 17) ; actualisés
2011
Crise, dette et purge
15
3. La facture à payer :
considérablement alourdie par les inégalités
« Un système favorable aux très riches
donne des résultats décevants pour le travail de tous les autres.
Au sommet, en quelques dizaines d’années,
on s’en est sorti comme des brigands,
et tous les autres doivent maintenant régler l’addition »
The Economist (26 octobre 2011) *
“ A system that works well for the very richest has delivered returns on labour that are disappointing
for everyone else (…) The people at the top have made out like bandits over the past few decades,
and now everyone else must pick up the bill ”
Crise, dette et purge
16
USA ou France : mieux vaut être dans le Top 1%
USA : revenu réel moyen après impôt
(indice base 100 en 1979)
Top 1%
375
360
France : évolution des revenus moyens
et répartition globale (2004-2007)
Les plus riches (0,01%)
320
+40%
Très aisés (0,09%)
280
+28%
Aisés (0,9%)
240
+18%
Hauts revenus (9%)
200
+11%
90% de la population
+9%
160
120
99% restant
130
Part des revenus de 1%
80
79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99 01 03 05 07
Part des revenus de 90%
+9.1%
-0.9%
Source : CBO (Congressional Budget Office, Département budgétaire du Congrès des USA) : rapport octobre 2011
Étude Insee sur les très hauts revenus (THR : 1% des contribuables), Julie Solard, avril 2010
Crise, dette et purge
17
Niveaux de vie des ménages en France : ceux qui baissent
et ceux qui montent dans la crise
Évolution du niveau de vie par décile et centile (base 100 en 1996)
2008
2010
124
10% les plus pauvres :
perte de 3 points
de pouvoir d’achat
123
120
5% les plus riches :
gain de 2 points
de pouvoir d’achat
122
En 2010, 8,6 millions de personnes (14% de la population)
vivaient dans la pauvreté avec 964 € par mois ou moins.
+ 800 000 personnes en 2 ans (familles monoparentales et inactifs)
120
119
118
118
118
118
117
116
D1
Source : Insee (sept. 2012)
D3
D5
D7
D9
C95
Crise, dette et purge
18
« La France d’en bas » travaille plus et elle est plus productive !
Heures travaillées par an
VA / heure travaillée
Durée du travail * (par semaine)
1,793 h
Slovaquie
12.6 €
1,774 h
Italie
32.5 €
37.8 h
Italie
Espagne
30.4 €
38.6 h
Espagne
1,690 h
1,577 h
1,476 h
1,413 h
42,5 h
Belgique
45.8 €
36.9 h
France
45.4 €
38 h
Allemagne
42.3 €
* Ensemble des salariés en équivalent temps plein (ETP)
Source : OCDE
35.7 h
Slovaquie
Belgique
France
Allemagne
Crise, dette et purge
19
CAC 40 : « la France d’en haut » n’a pas à se plaindre
Évolution des indicateurs de 2006 à 2011 (en %)
Cash-flow *
Dividendes des actionnaires
Rémunération des dirigeants
Salaires
Investissements
+22%
Mais attention !
Le CAC 40
n’est pas toute
l’économie française.
Bien des entreprises
moyennes ou petites
sont en situation
critique.
+31%
+34%
+13%
-24%
* Cash-flow : flux de trésorerie d’exploitation = Résultat net + dotations nettes aux amortissements et provisions sur actifs immobilisés
+/- plus (ou moins) values de cession – variation du BFR (besoin en fonds de roulement)
Source : étude Euro RSCG C&O (5 janvier 2012)
Crise, dette et purge
20
Alerte : capitalisation boursière = capitaux propres
Pas de croissance anticipée, ni marques ni R&D valorisées !
Capitalisation boursière et capitaux propres des sociétés du CAC 40 (en Md€)
1,417
« Price to Book »
= Valeur à la casse
= Signal d’alarme
1,231
1,002
Capitaux propres (part du Groupe)
Capitalisation boursière
609
2006
906
804
805
669
667
2007
2008
Source : Ricol Lasteyrie (juin 2012)
730
2009
810
801
2010
2011
Crise, dette et purge
21
4. Mondialisation, crise et purge :
Pauvre monde, faible Europe
« La réforme du marché du travail est nécessaire pour réduire
les coûts de la main d’œuvre, doper la productivité.
Pour promouvoir la compétitivité, il faut abaisser les coûts et mettre en œuvre
des réformes afin de faciliter l'accès aux marchés pour les entreprises »
Bulletin du FMI (18 juillet 2012)
Crise, dette et purge
22
Profits en croissance mais relativement peu réinvestis :
où sont-ils donc allés ?
Taux de marge et d‘investissement USA + Europe + Japon (en % du PIB) 1960-2011
Années 1990-2000 :
mondialisation libérale
35%
Taux de marge
30%
- Dividendes
- Consommation de luxe
Capitaux
disponibles
25%
- Spéculation financière
20%
Taux d'investissement
Retournement
1973-75
15%
1960
1965
1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
Source : données tous secteurs Ameco (com. européenne) traitées par M. Husson
Taux de marge = résultat d’exploitation/VA ou équivalent ; taux d’investissement = FBCF/VA
2005
2010
Crise, dette et purge
23
Depuis 2009 : relance des marges et bénéfices,
effondrement des investissements
USA
40%
Zone €
25%
Japon
40%
25% 40%
25%
20% 35%
20%
Taux de marge
<<< (éch. gauche)
35%
20%
35%
Taux
d'investissement
(éch. droite) >>>
30%
15%
05 06 07 08 09 10 11
30%
15% 30%
05
06
Source : OCDE, Eurostat (moyennes annuelles en % de la VA)
07
08
09
10
11
15%
05 06 07 08 09 10 11
Crise, dette et purge
24
France : retour sur les marges, celle des uns
et celle des autres
Taux de marge SNF (RBE/VA en %)
Taux de marge banques (REX/PNB en %)
33%
35%
32%
30%
Banques
privées
et mutualistes
31%
25%
30%
20%
29%
15%
28%
10%
Sociétés
industrielles
et de service
27%
26%
5%
0%
Source : Insee, BdF, AFB (de 1984 à 1994 banques privées seulement ; ensuite ensemble des banques, y compris mutuelles)
2012
2010
2008
2006
2004
2002
2000
1998
1996
1994
1992
1990
1988
1986
1984
2012
2010
2008
2006
2004
2002
2000
1998
1996
1994
1992
1990
-10%
1988
24%
1986
-5%
1984
25%
Crise, dette et purge
25
SNF en France : renforcement des dividendes dans la crise
et donc érosion de la marge disponible
Taux de marge disponible (après dividendes nets)
et taux de marge (en % de la VA) des SNF
Indicateurs des SNF dans la crise
(indice 100 en 2007)
130
32%
24%
Pression
actionnariale
Dividendes
Résistance
salariale
120
EBE dispo
30%
22%
Salaires
110
VA
EBE
100
28%
20%
dividendes
EBE
26%
18%
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Source : Insee, comptabilité nationale, comptes trimestriels
90
EBE dispo
80
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Crise, dette et purge
26
Les recommandations (pressantes) de la BCE…
•
•
•
Mario Draghi, Président de la BCE
« La priorité devrait être de rendre les salaires
réactifs (flexibles) aux conditions du marché du
travail »
« Une différenciation accrue des salaires entre
les différents types de travailleurs et d’emplois
est nécessaire »
« De telles politiques devraient également
contribuer à accroître la pression à la baisse
exercée par les chômeurs sur les salaires »
« Les marchés du travail et la crise », rapport de la BCE (octobre 2012)
…Et le bon sens de Standard & Poor’s
« Un processus de réforme basé sur le seul pilier de l’austérité budgétaire risque de
s’avérer autodestructeur, l’inquiétude des consommateurs quant à leur emploi et leur
revenu réduisant la demande intérieure – et cela conduisant à une baisse des
recettes fiscales. »
Note de Standard & Poor’s sur la dégradation de la France et d’autres pays européens (janvier 2012)
Crise, dette et purge
27
Zone €
2012 : débâcle de l’austérité, partout
0%
-0.2%
Royaume-Uni
-0.1%
+0.9%
-0.6%
T1
-0.2%
T1
T3
T4
+0.5%
+0.1%
+0.3%
+0.2%
-0.1%
-0.6%
T1
-0.3%
T1
T2
T4
Allemagne
France
-0.1%
T3
-0.3%
-0.4%
T2
T2
T3
T2
T3
T4
T4
Italie
Portugal
-0.2%
-0.1%
Espagne
-1.0%
-0.9%
-0.8%
-1.8%
T1
T2
T3
-0.4%
-0.4%
-0.3%
T4
Source : Eurostat (variation trimestrielle, t/t en %)
T1
-0.7%
T1
T2
T3
T4
-0.7%
T2
-0.9%
T3
T4
Crise, dette et purge
Conclusions provisoires : comprendre pour agir
•
•
•
Déficit et dette publics plongent leurs racines dans la baisse des recettes
(et non principalement dans l’augmentation des dépenses), avec 3 sources :
 Effet mécanique de la récession
 Sauvetage des banques et recours obligé aux marchés financiers
 Baisse de l’impôt des grosses entreprises et des particuliers privilégiés
Augmenter les recettes passe d’abord par une politique fiscale fortement
progressive sur les profits (entreprises) et sur les revenus et patrimoines (particuliers
privilégiés du top 1%)
Augmenter les recettes passe aussi par une politique sociale favorisant :
 Le pouvoir d’achat, par des hausses des salaires, des retraites et des pensions
 L’emploi, par le partage du temps de travail (appuyé sur une productivité technique)
► Concernant dette et déficit, 3 mesures essentielles s’imposent :
 Monétisation de la dette (recours à l’emprunt auprès des banques centrales)
 Constitution d’un secteur bancaire public pour maîtriser le crédit et l’investissement
 Audit de la dette pour y voir clair sur son gonflement (aboutissant à l’annulation de la
dette illégitime)
28
Crise, dette et purge
État du monde : quelques problèmes de fond
•
•
•
Basculement du monde Nord-Sud ou Ouest-Est
 La contribution des émergents au PIB mondial dépasse celle des pays avancés
depuis 2011
 Les intérêts des entreprises mondialisées ne recoupent pas les intérêts nationaux :
les multinationales n’ont pas de patrie
Tendance à l’augmentation du prix des matières premières et de l’énergie
(limitation des ressources, besoins des zones en développement)
 Émergence d’un véritable « Food power »
 Chasse aux terres cultivables (par la Chine p. ex.)
Insuffisance chronique d’investissement (avant et après la crise)
 Contre-tendance à la substitution du capital au travail par les délocalisations
vers les pays à bas coût de main d’œuvre : spirale déflationniste des salaires
 Donc retard relatif des grands pays avancés (USA, Europe) au détriment de l’Asie :
délocalisations + déformation du partage des richesses créées en faveur des profits
 Pas de traitement de fond de la nécessaire transition énergétique potentiellement
riche en investissement et travail qualifié
 Le tout sur fond de mondialisation financière depuis 30 ans faisant pression sur la
rentabilité à court terme au détriment d’une construction de long terme
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Crise, dette et purge
L’Europe : maillon faible de la crise,
et la France en étau
• Europe : maillon faible de la crise
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 Pas d’Etats-Unis d’Europe, pas de politique concertée : centre de dépression
 Concurrence fiscale et sociale : prime au moins disant (pression des PECO et demain de
l’Espagne ou du Portugal)
France : modèle libéral non maîtrisé d’une économie de services tirée par de la
consommation à base d’importations
 Destruction accélérée de l’appareil productif et du dispositif en place :
Etat + programmes d’investissements et grandes entreprises nationales
+ R&D semi publique + réseaux de sous-traitants qualifiés
 Situation antagonique avec le besoin de développement d’une industrie « servicielle » basée sur
les hautes technologies, la production sophistiquée et des ressources humaines qualifiées
Étau européen : entre une Allemagne technique et qualifiée et (demain) une
Espagne, terre de main d’œuvre sous payée. Où va la France ?
Enjeu : table rase des conquêtes et avantages sociaux ou réorientation radicale sur
un nouvel essor basé sur des productions complexes et du travail qualifié :
seule voie pour une réindustrialisation moderne
 Choix de l’automatisation, de la robotisation et de la qualification des postes de travail
 Priorité aux besoins sociaux et de développement concerté : investissement, automatisation et
informatisation tirées par une main d’œuvre formée et qualifiée (donc bien rémunérée)
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