Transcript primes vaches allaitantes - Unab-bio

UNAB
Union Nationale des Agrobiologistes Belges
UWRBVVN
Union Wallonne des Races Bovines Viandeuses à Vêlage Naturel
Namur, le 23 juillet 2014
Communiqué de presse : Conférence de presse – Aides couplées PAC 2015 - 2020
Suite à la note d’orientation pour la mise en œuvre du régime des aides couplées, arrêtée
par le Ministère de l’Agriculture en date du 11 juillet, l’UNAB et l’UWRBVVN se sont
associées afin de remettre en cause le système proposé.
Suite aux nombreuses réformes de la PAC, les aides européennes se sont peu à peu
éloignées du niveau de production, c’est le « découplage » des aides qui sont aujourd’hui
liées à l’hectare.
Cependant, malgré cette évolution, l’Union européenne a laissé la possibilité aux Etats
membres de conserver un certain % d’aides couplées dans l’enveloppe du 1er pilier de la
PAC (aides directes). Ce qui signifie des aides liées à la production réelle. Par ce type
d’aide, la Région wallonne a toujours soutenu économiquement le secteur de l’élevage
de bovin viandeux. La part de l’enveloppe utilisée pour le régime de l’aide à la « vache
allaitante » s’élevait à 20% en 2013.
La nouvelle PAC 2015-2020 entérine également la fin des quotas à la production, tant au
niveau du lait que de la viande. Pour les bovins à viande, le budget disponible devra donc
être réparti entre tous les éleveurs sans tenir compte du quota* historique « vache
allaitante » de la ferme. Le nombre de primes sera octroyé en fonction de l’effectif du
troupeau enregistré lors d’une année de référence selon certains critères basés sur
l’âge des animaux.
*quota = droit à produire octroyé ou acheté par les éleveurs / tous les éleveurs n’en bénéficient pas :
ils n’en ont pas reçus au moment de leur instauration ou n’en ont pas acheté par la suite.
Note d’orientation du 11 juillet 2014 : modalité des aides couplées PAC 2015 - 2020
La note d’orientation prévoit différents régimes d’aides couplées dont voici la structure avec
le % du budget attribué :
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vaches viandeuses (18,8%)
vaches mixtes (viande et lait) (1,1%)
vaches laitières (1,1%)
ovins et caprins (0,3%)
Concernant l'aide à la vache viandeuse, le critère d'âge des bovins femelles éligibles
aux primes couplées a été fixé entre 18 et 84 mois. Ce critère d’âge est pénalisant pour
tous les éleveurs de races rustiques à vêlage naturel, bio et non bio. Le nombre de primes
dont l’éleveur pourra bénéficier correspond au nombre d’animaux éligibles présents dans
son troupeau en 2013 (année de référence) avec un plafond de 250 par chef d’exploitation.
Les éleveurs auront accès aux primes s’ils ont au minimum 10 bovins éligibles et s’ils ont au
maximum 5UGB/ha de superficie fourragère.
En Région wallonne, deux modes d’élevage de bovins viandeux coexistent. Ils se
distinguent par des races différentes dont les conditions de vie et d’âge moyen varient.
Leurs méthodes de production et leur réalité d’élevage diffèrent sensiblement.
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La race BBB pur à un cycle de production court. Il est plus intensif, les animaux
vêlent parfois déjà à 24 mois et vivent moins longtemps jusqu'à 4 ou 5 ans
Les races plus rustiques* ont un cycle de production plus long. Les animaux vêlent
plus tard, vers 36 mois, et la longévité du troupeau est supérieure, jusqu'à 10 ans et
plus. Les veaux y sont au pis, synonyme de bien-être animal. C’est un choix
économique et écologique.
*Blonde d'Aquitaine, Limousin, Charolais, Salers, et aussi BB mixte ou BB culard mais croisé avec
d'autres races
La commission européenne, suite à la récente réforme, impose aux Etats membres de
mettre en place une aide au vêlage. Chaque année, une vache avec un veau = une prime.
Ce système d’octroi des primes correspond à la définition de la vache allaitante et à la
logique d’un soutien couplé à la production. Il est d’ailleurs demandé par de nombreux
éleveurs. Une aide au vêlage correspondrait à une prime de 189€/animal.
La note prévoit cependant de plafonner les pertes à 25% du montant des primes perçues
précédemment (2014). C’est 10% du budget de l'aide couplée qui y sera consacré (5 millions
d'€). Cette précaution est accueillie très favorablement car les pertes peuvent aller jusqu'à
50% - 60%, voire plus pour certains élevages.
Cependant, il n’y a pas de garantie sur cet amortissement des pertes, car la CE pourrait
refuser cette aide compensatoire liée à l'historique. Par ailleurs, le montant dédié pourrait
être insuffisant pour compenser les pertes. Dans ce cas, le plafonnement des pertes sera
moins important, les pertes pourraient aller au-delà des 25% selon le nombre de grands
perdants. Il devrait cependant y avoir aussi un accès prioritaire à la réserve des primes pour
les grands perdants toutes races confondues.
A ce jour, il n’y a pas de communication officielle du Ministère. La décision a été arrêtée sur
une note d'orientation pour le gouvernement et le dossier doit encore être soumis à la
Commission européenne.
UWRBVVN - Union Wallonne des Races Bovines Viandeuses à Vêlage Naturel
L’UWRBVVN a été créée à l’initiative des Herd-book des races Blonde d’aquitaine,
Limousin, Charolais et Salers, en réponse à l’orientation défavorable des négociations sur
la réforme de la prime à la vache allaitante. L’UNAB et l’UWRBVVN défendent le principe
que les aides couplées doivent soutenir tous les types de production bovine. Les
modalités d’application de ces aides doivent donc aussi correspondre à la réalité des
éleveurs de race à vêlage naturel.
Le terme prime à la « vache allaitante » indique qu’une vache ayant vêlé et allaitant son
veau correspond à une prime couplée. L’idéal : le veau sous la mère dans un élevage lié à
l’herbe. Nous sommes donc en faveur d’une aide au vêlage. Les vaches seraient donc
éligibles dès leur premier vêlage jusqu’à la réforme.
Les Chiffres
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Moyens budgétaires
o Contexte de restriction budgétaire : budget 1er pilier = environ 290 millions d’€ en 2015
et diminution de 11,2% jusqu’en 2020
o Budget pour la prime vache allaitante : enveloppe fermée = 18,8% de l’enveloppe des
paiements directs (54 millions d’€ en 2015) à répartir entre animaux éligibles : plus il y a
d’animaux primés, plus la prime individuelle (par animal) diminue
Nombre de bovins femelles dans les différentes races (2011)
o 265 800 BBB pures et croisées
o 8 900 blondes d’Aquitaine
o 20 200 limousines
o 5000 charolaises
o 18 000 autres
→ Total = 317 900 bovins femelles dont 16% autres que BBB (52 100 vaches)
Sur les 5554 éleveurs percevant du quota en 2013, environ 20% élèvent des races à vêlage
naturel
Actuellement pour les bovins viandeux et mixtes : 265 000 quotas pour 365 000 vaches donc 100
000 vaches non primées (27% du bétail non primé) – 5552 éleveurs bénéficient des primes à la
vache allaitante
Nombre de vaches > 84 mois exclues du futur système de primes
o Selon l’AWE en 2014 : 5767 bovins femelles de 84 mois et plus (chez les sélectionneurs
actifs signataires de BBB, charolais, limousin et blonde d’Aquitaine)
o En réalité, on estime entre 30 et 40 000 vaches
Rentabilité des élevages : marge brute €/vache ou €/ha de superficie fourragère
(source : CER Marloie)
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BBB conventionnel : 493€/vache et 609€/ha SFH
Limousin BIO : 478€/vache ou 332€/ha SFH
Blonde d’Aquitaine bio et non-bio: 436€/vache ou 364€/ha SFH
Limousin conventionnel : 279€/vache ou 339€/ha SFH
Charolais bio : 278€/vache ou 250€/ha SFH
Exprimés en euros par vache, les charges relativement élevées en race Blanc-Bleu sont compensées par un produit bien
valorisé sur notre marché, ce qui permet l’obtention d’une marge brute plus importante.