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Politiques commerciales
des
grandes puissances
La tentation du néoprotectionnisme Lahsen Abdelmalki René Sandretto Chapitre 9 La théorie du Managed Trade
« Un commerce contrôlé, dirigé ou administré par les politiques des gouvernements » (L. d’A.Tyson, 1990) Cette politique vise spécifiquement les industries de haute technologie, c’est-à-dire les industries les plus fortement intensives en dépenses de R&D, relativement à la valeur de leur
output
L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances
Le
Managed Trade
, ses raisons d’être et ses objectifs Les fondements théoriques d’une politique de
Managed Trade
Formes et modalités d’une politique de
Managed Trade
Ambiguïtés et difficultés d’une politique de
Managed Trade
L. ABDELMALKI et R. SANDRETTO : Les politiques commerciales des grandes puissances
Caractéristiques des industries de haute technologie : les sunk costs
Ces industries impliquent l’engagement de coûts irrécupérables (
sunk costs
) sous forme de lourds coûts fixes de R&D qui ne peuvent être récupérés si la firme devait arrêter la production, même si elle devait cesser toute activité et sortir du marché L’aide publique peut permettre de « prendre pied » : établir une « tête de pont » dans ces activités risquées (par prise en charge d’une partie de ces
sunk costs)
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Caractéristiques des industries de haute technologie : les externalités
Les industries de haute technologie diffusent des externalités sur les autres secteurs : - Retombées technologiques : mise au point de nouveaux produits ou procédés de fabrication, diffusion de nouvelles connaissances - Externalités de liaison coûts des
inputs (linkage externalities) :
pour d’autres activités induisent une baisse des - Il s’agit d’industries stratégiques porteuses d’avenir - Leur impact sur l’ensemble de l’économie est trop important pour que leur sort soit laissé au seul jeu des mécanismes de marché
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Promouvoir la compétitivité de ces industries
pour renforcer les externalités qu’elles produisent (stopper le déclin de ces industries aux Etats-Unis)
Graphique 9.2 : Indicateur d’avantage comparatif
haute technologie à la balance commerciale manufacturière de différents pays 20 35 . Evolution de la contribution des industries de (taux de croissance moyen annuel, en pourcentage) (1997-2007 en pourcentage) 30 10 Avantage comparatif plus fort 25 20 0 15 - 10 10 Avantage comparatif plus faible 5 0 - 20 Industries à moyenne-forte intensité technologique Total manufacturier Source : OCDE, base de données STAN édition 2009 Source : OCDE, base de données STAN édition 2009 Industries à forte intensité technologique
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Réduire le déficit de la balance commerciale américaine - En 1990, le déficit commercial américain atteignait 100 milliards de dollars - En 2000, il était de 450 milliards de dollars - Au milieu de la décennie 2000, il dépassait les 700 milliards de dollars - En 2010, il était de 497,8 milliards de dollars Œuvrer à l’ouverture des échanges internationaux
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Barrières à l’entrée et concurrence imparfaite
first mover advantage
sont à l’origine de structures de L’avantage comparatif d’un pays dépend moins des dotations de ce pays que des interactions stratégiques entre les firmes et les gouvernements L’avantage comparatif fait place à l’avantage compétitif : il n’est pas naturellement acquis, mais politiquement construit Le propre des industries dynamiques
high-tech
est qu’elles engendrent de puissants effets Les modélisations statiques sont inappropriées pour saisir les spécificités de ces industries
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Les industries
high tech
comportent des phénomènes spécifiques : Des externalités de réseau Des rendements croissants d’adoption dans les choix entre diverses technologies Des rétroactions positives, des effets d’apprentissage à l’origine d’un processus d’autorenforcement Des causalités cumulatives Des effets de seuil Ces phénomènes créent la possibilité d’équilibres multiples et des irréversibilités ainsi que des processus « dépendants du passé » (
path-dependant) (lock in)
,
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Boucles de rétroaction positives et autorenforcement :
Un système présente une rétroaction positive si, en réponse à une perturbation, il amplifie celle ci. Par exemple, une avance initiale (même légère) d’un produit, d’une technique (ou d’un procédé) confère à celle-ci un avantage qui tend spontanément à se creuser. La supériorité s’autorenforce et finit par devenir irréversible, ce qui aboutit à l’élimination des autres produits, techniques ou procédés concurrents, même s’ils étaient qualitativement supérieurs (Exemples : VHS versus Betamax, Blue Ray versus HD DVD)
Externalités d’adoption (ou externalités de réseau)
Un produit délivre des externalités de réseau si, pour chaque personne, sa valeur augmente avec le nombre de ses utilisateurs. Exemple : claviers QWERTY ou AZERTY issus des anciennes machines à écrire
versus
clavier DVORAK, fondé sur la fréquence d’utilisation des touches
Processus de dépendance du sentier (path-dependance)
Une suite de circonstances ou d’événements fortuits peut conduire à inscrire l’évolution technologique ultérieure sur une trajectoire déterminée et à imposer une filière technologique donnée : le passé se projette dans le futur et contraint celui-ci
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Efficience ricardienne et efficience schumpeterienne Efficience ricardienne :
= Efficience allocative (statique), liées aux indications de prix et de coût fournies instantanément par les marchés (critère de l’avantage comparatif)
Efficience schumpeterienne :
= Efficience dynamique prenant en considération les trajectoires d’évolution technologique. Ce critère d’efficience compare les effets de diverses politiques sur les rythmes et sur l’orientation des changements technologiques et du développement économique au cours du temps. Il compare non des états du système économique, mais ses trajectoires d’évolution
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C y
Figure 9.3
: La « courbe du chien »
D Chien Maître A x B
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Les quatre formes de politique commerciale
L’activisme immédiat et militant
Promotion agressive des industries, riposte systématique
L’activisme prudent
Soutien des seuls secteurs jugés stratégiques Managed trade
Le non-activisme prudent
Les pouvoirs publics se bornent à des mesures générales d’encadrement Ils recherchent la coopération plutôt que l’affrontement
Le non-activisme résolu
Parti pris absolu et inconditionnel en faveur du libre-échange
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Accord
Graphique 9.4 : Typologie des accords de Managed Trade EVI
Macroéconomique
Results oriented
Multilatéral
Plurilatéral (régional) Bilatéral
Sectoriel
RVE Au sein du GATT
Rules oriented
Hors du GATT
En
rouge
: les préférences de L. d’Andréa Tyson
Ouverts
(à d’autres pays) Fermés
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Ambiguïté conceptuelle
- PCS et
Managed Trade
, bien que voisines, prennent appui sur des fondements théoriques différents - La PCS est plus conflictuelle que le
Managed Trade
- La PCS est offensive, le Managed Trade une politique défensive - Le concept de
Managed Trade (
“
trade that is controlled, directed, or administered by government policies
”
)
manque de précision.
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Les difficultés d’application
- Difficulté à détecter les secteurs stratégiques - Difficulté à quantifier l’importance des externalités technologiques, des
spillover effects
et des externalités de liaison dans l’avenir - Difficulté à définir les moyens les plus adaptés + coût de l’erreur - Risque de cartellisation - Risque d’électoralisme et de capture des autorités
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