ITE_Marx - prepa eco carnot

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LES CRITIQUES DU SYSTEME
CAPITALISTE
Réflexion en termes de système :
Importance des liens entre les différents éléments constituant un
ensemble économique et social
Inscription dans le temps et dans l’espace
Référence au capitalisme (terme émerge progressivement dans
l’histoire) avec une définition complexe (« capitalisme est un mot de
combat » – François Perroux)
Nous entendons par capitalisme un système économique caractérisé par l'appropriation
privée des moyens de production et par les décisions décentralisées, c'est-à-dire
juridiquement autonomes, que prennent les unités de production, autrement dit les
entreprises ; ces décisions sont mises en rapport les unes avec les autres par des
procédures d'échange. Ces procédures impliquent donc, sur le plan juridique, l'institution
du contrat et la liberté de contracter
C. Jessua – Dictionnaire de Sciences Économiques
Système économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production, par le
rôle du marché où s'exerce une concurrence entre les agents économiques, par
l'importance de l'initiative individuelle (qui n'exclut pas totalement le rôle de l'État), par
la recherche et le réinvestissement systématique du profit.
Dictionnaire d'Economie et de Sciences Sociales – Ed. F. Nathan
L'extension des processus marchands non seulement dans l'échange, mais aussi dans la
production, dans la distribution et l'investissement… [il a] impliqué un mouvement
irrépressible de transformation de toute chose en marchandise, une véritable
marchandisation du monde
I. Wallerstein – Le capitalisme historique
1. Marx critique du capitalisme
Karl Marx (1818 – 1883)
1.1 Les bases de la pensée de Karl Marx
 Apparition d’une pensée critique autour du système industriel
(socialisme utopique) critiqué par K. Marx
 Influence de la philosophie (Hegel)
 Prise en compte critique des économistes classiques
 Prise en compte du capitalisme industriel naissant (F. Engels) + action
politique et syndicale
 Matérialisme historique
«Dans la pratique sociale de leur vie, les hommes entrent en rapports
déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de
production qui correspondent à un certain degré de développement de
leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de
production constitue la structure économique de la société, la base
réelle sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à
laquelle répondent des formes sociales et déterminées de conscience. »
Karl Marx, Préface à la critique de l'économie politique, 1859
1.2 L’analyse du mode de production capitaliste par K. Marx
Mode de production :
Articulation entre un état des forces productives et de rapports
sociaux de production
Identification de 4 grands modes de production : asiatique, antique,
féodal, bourgeois ou capitaliste
Mode de production traversé par des tensions et une dynamique
 Capitalisme selon Marx
Mode de production structuré autour de la propriété privée des
moyens de production, du développement des forces
productives, caractère central de l’accumulation du capital
(circulation A – M – A’) et de la distinction de deux grandes
classes : capitalistes et prolétaires
Dynamique du système liée à la plus value (émergence à
partir du travail) et au processus d’exploitation
Capitalisme est traversé par des tensions :
Tensions économiques autour de la question du profit et de la
rentabilité (baisse tendancielle du taux de profit) qui débouche
sur des crises récurrentes
Tensions sociales et politiques autour du conflit entre
capitalistes et prolétaires qui débouche sur la lutte des classes
Principe de dépassement du capitalisme (socialisme ? communisme ?)
1.3 Les ambiguïtés de la pensée de Marx
 Question de la dimension « prophétique » de la pensée de Marx :
persistance du capitalisme
 Complexité de l’analyse :
Articulation tendances (BTTP) et contre tendances
Analyse des classes sociales (accent sur la polarisation dans les
ouvrages théoriques, situation plus complexe dans les ouvrages
historiques)
2. Les développements de la pensée marxiste
2. 1 De Marx au marxisme-léninisme
 Évolution de la pensée de Marx avec Lénine et la mise en œuvre du
socialisme en URSS
Mode d’organisation économique et social :
Propriété collective des moyens de production
Planification centralisée
Stratégie de développement (priorité à l’industrie lourde)
 Double question : efficacité du système, cohérence avec la pensée de
Marx
2.2 Penser la dynamique du capitalisme
 Réflexion sur la rentabilité : analyse du
Capitalisme Monopoliste d’Etat (CME)
Développement de structures et de
mécanismes économiques qui permettent de
limiter la baisse de la rentabilité du capital :
nationalisations, inflation
Conception de l’Etat comme instrument au
service d’intérêts sociaux
 Marxistes américains : question clé n’est pas celle de la rentabilité
mais celle des débouchés
Nécessité
structurelle pour le
capitalisme de
trouver de nouveaux
débouchés :
complexe militaro
industriel,
développement de la
consommation de
masse
 Mutation du capitalisme vers un capitalisme financier (Duménil – Lévy)
2.3 Le courant de la régulation
 Accent sur la dynamique et les formes de l’accumulation avec prise en
compte du contexte historique (régime d’accumulation)
 Identification de 5 formes institutionnelles qui permettent de définir
les caractéristiques de la régulation : concurrence, monnaie, Etat, rapport
salarial, insertion dans l’économie mondiale
 Réflexion sur les crises avec identification de « petites crises » (« crises
dans la régulation ») et de « grandes crises » (« crises de la régulation »)
3. Peut-on proposer une théorie du capitalisme ?
3.1 Weber et la rationalité
 Définition du capitalisme autour d’un principe de rationalité appliqué
aux comportements économiques
« Un acte économique sera dit ‘capitaliste’ avant tout quand il repose sur
l’attente d’un profit obtenu par l’utilisation de chances d’échange, quand il
repose, donc, sur des chances de gain formellement pacifiques. »
« (…) l’élément décisif est toujours qu’un calcul du capital soit effectué en
termes monétaires, que ce soit sous la forme moderne de livres de comptes, ou
sous tout autre forme, aussi primitive et rudimentaire soit-elle. Au départ d’une
entreprise, on dresse un bilan initial ; mais c’est également le cas avant chaque
action ponctuelle : on procède à un calcul ; de même lors du contrôle et de la
vérification de la pertinence de l’opération, on procède à un nouveau calcul ; de
la même manière à l’achèvement de l’opération, et afin d’établir le profit
dégagé, on procède à un bilan final. (…) »
« (…) Mais dans les temps modernes, l’Occident connaît en outre une
forme de capitalisme tout autre, et qui ne s’est développé nulle part
ailleurs : l’organisation capitaliste rationnelle du travail (formellement)
libre. On n’en trouve ailleurs que des rudiments. (…) »
 Identification d’une éthique protestante congruente avec l’esprit
du capitalisme
« L’ascèse protestante intramondaine – ainsi peut-on résumer ce qui a
été dit jusqu’à présent – s’est opposée de toutes ses forces à la
jouissance ingénue des possessions, elle a restreint la consommation, en
particulier la consommation de luxe. En revanche, elle a eu pour effet
psychologique de lever les obstacles que l’éthique traditionnelle
opposait à l’acquisition des biens, de rompre les chaînes qui entravaient
la recherche du gain, non seulement en la légalisant, mais en la
considérant comme directement voulue par Dieu (au sens où nous
l’avons exposé). »
3.2 La dynamique du capitalisme selon Schumpeter
 Place centrale de l’innovation
« L’impulsion fondamentale qui enclenche la machine capitaliste et la
garde en mouvement vient des nouveaux consommateurs, des nouvelles
marchandises, des nouvelles méthodes de production et de transport, des
nouveaux marchés et des nouvelles formes d’organisation industrielle
que crée l’entreprise capitaliste »
 Rôle de l’entrepreneur innovateur
 Processus de destruction créatrice