Transcript Powerpoint du cours
Marx & Co
Les mouvements d’émancipation Deuxième session, 14 octobre 2014
La semaine passée
• Pour Marx, le capitalisme ne surgit pas « naturellement », mais résulte des luttes de classes antérieures entre paysans et seigneurs. Les seigneurs exproprient les paysans, c’est l’« accumulation primitive ».
• En même temps apparaît parmi les artisans et commerçants des villes une nouvelle classe qui devient la bourgeoisie.
• La nouvelle classe dominante développe ses capacités productives (passage à la manufacture) et se lance à la conquête du monde : c’est le colonialisme.
Le « secret »
• La bourgeoisie transforme le rapport entre production et échange en A-M-A. C’est la valeur d’échange qui prend le dessus. En même temps, les paysans expropriés deviennent des prolétaires, ils n’ont plus que leur force de travail, qui devient elle-même une marchandise. Le prolétaire devient une « force de travail ».
• Pour les capitalistes, l’accumulation devient le BUT car il est nécessaire de gagner la « course » de la compétition, d’où un énorme paradoxe : la production augmente en même temps que la pauvreté. C’est ce qui est analysé par Marx dans
Le Capital
.
Pour décrypter le Capital
(dépasser la page 28)
Du capitalisme surgit une nouvelle conflictualité
• En développant de manière prodigieuse les forces productives, le capitalisme restructure la société d’où émerge un nouvel acteur, le prolétariat.
• Ce prolétariat est à la pointe du combat pour la démocratie. Il sre trouve parfois en tant qu’allié objectif de la nouvelle classe ascendante (la bourgeoisie) contre l’ancienne classe dominante (les féodaux, l’État monarchique).
C’est ce qui se passe avec la révolution française
Marx sur la révolution française.
L’idée du socialisme apparaît avec Baboeuf
50 ans plus tard, le prolétariat et les peuples opprimés prennent le devant
• En 1848, Marx et Engels écrivent le Manifeste du parti communiste. C’est le « printemps des peuples ». Les ouvriers sont au premier plan, pas au deuxième.
Trente ans plus tard, la Commune
• Cette insurrection urbaine et prolétarienne met de l’avant le drapeau de l’émancipation sociale.
• Marx vient de participer à la création de l’Association internationale des travailleurs
La Commune est vaincue, mais la semence a été plantée
• « La classe ouvrière n'espérait pas des miracles de la Commune. Elle n'a pas d'utopies toutes faites à introduire par décret du peuple. Elle sait que pour réaliser sa propre émancipation, et avec elle cette forme de vie plus haute à laquelle tend irrésistiblement la société actuelle en vertu de son propre développement économique, elle aura à passer par de longues luttes, par toute une série de processus historiques, qui transformeront complètement les circonstances elles-mêmes ». ( La Guerre civile en France )
L’essor du mouvement socialiste
• L’AIT se disloque et les insurrections urbaines prennent fin devant la réorganisation des États.
• C’est l’ère des grands partis socialistes de masse (la « Deuxième Internationale ».
• C’est un progrès, en même temps qu’il y a des « angles morts » . La révolte du « tiers-monde » prend sa place malgré l’indifférence des socialistes.
Avant l’effondrement
• Le capitalisme étend sa domination sur le monde du travail et sur le monde. Mais il porte en germe les crises épisodiques, de même que la guerre (« comme les nuages portent l’ondée ».) • • Les socialistes en Allemagne, en Angleterre, en France sont contents de se constituer en une « contre société » alternative, mais ne voient pas venir la tempête.
1914 – 1917 : la fin d’un monde
• La guerre éclate et devient une boucherie. Les socialistes européens capitulent devant leurs bourgeoisies.
• Mais en RUSSIE , un pays « entre les deux », entre la modernité capitaliste et l’oppression archaique, les socialistes sont aguerris.
Que sont ces « soviets » ?
• Avec Lénine et les leaders socialistes, la révolution veut faire deux choses en même temps : abolir l’ancien système barbare (révolution bourgeoise) et ériger un nouveau pouvoir prolétarien (révolution socialiste).
• C’est la fin de la domination et le début de la fin de l’État pour laisser la place aux collectifs auto-organisés, la Commune.
Lénine : l’État qui n’est plus tout à fait un État
• • « Electivité complète, révocabilité à
tout moment
de tous les fonctionnaires sans exception, réduction de leurs traitements au niveau d'un normal "salaire d'ouvrier", ces mesures démocratiques simples et "allant de soi", qui rendent parfaitement solidaires les intérêts des ouvriers et de la majorité des paysans, servent en même temps de passerelle conduisant du capitalisme au socialisme. Ces mesures concernent la réorganisation de l'Etat, la réorganisation purement politique de la société, mais elles ne prennent naturellement tout leur sens et toute leur valeur que rattachées à la réalisation ou à la préparation de l'"expropriation des expropriateurs", c'est-à-dire avec la transformation de la propriété privée capitaliste des moyens de production en propriété sociale.
»
La vague s’en vient-elle ?
Partout en Europe, la révolution cogne à la porte, comme en Allemagne, en Italie, et ailleurs.
L’Internationale communiste (la troisième internationale) lance l’appel. On entend ce message en Allemagne .
Les dominants reprennent l’initiative
• La révolution cependant est bloquée . Rosa Luxembourg est assassinée. • Le pouvoir des soviets s’enlise et se bureaucratise.
• Lénine : « on a voulu aller trop vite en affaires ». Peut-on faire pousser la plante en tirant sur la tige ?!?
• L’étatisme n’est pas le socialisme.
• Faut-il brimer les libertés ?
• Les mouvements se divisent.
• La bourgeoisie ouvre la porte à la montée du fascisme .
Un personnage fascinant : Antonio
Gramsci
• Il explique que la révolution soviétique n’est pas un « modèle ». Il parle d’une longue lutte, une « guerre de position » où la gauche doit conquérir non seulement le « pouvoir », mais gagner la bataille des idées.
Lutter, s’entêter, chercher
• En Europe, TROTSKI lève la bannière d’une nouvelle Internationale.
• D’autres dissidents avant l’heure apparaissent, comme José Carlos MARIATEGUI .
Minuit
dans le siècle
• En se battant pour la révolution, les spartakistes allemands, les bolcheviks russes et leurs camarades de tous les pays se battaient pour empêcher le cataclysme mondial auquel nous venons de survivre. Ils le savaient. Ils étaient mûs par une généreuse volonté de libération. Quiconque les approcha ne l'oubliera jamais (…) Les bolcheviks se sont trompés sur la capacité politique et l'énergie des classes ouvrières d'Occident et d'abord de la classe ouvrière allemande. Ils perdirent le contact avec les masses d'Occident. L'Internationale communiste devint une annexe de l'Etat-Parti soviétique. La doctrine du "socialisme dans un seul pays" naquit enfin de la déception. A leur tour, les tactiques stupides et même scélérates de l'Internationale stalinisée facilitèrent en Allemagne le triomphe du nazisme. (Victor Serge )
Le basculement
• L’histoire n’attend pas cependant. En Chine, en Inde, ailleurs, des mouvements anticoloniaux sont nourris par l’appel de l’IC. C’est le début de la deuxième grande révolution du siècle, en CHINE.
• Il y a un gars de Montréal qui est sur place. Qui est-il ?
L’ « innovation » chinoise
• Il faut en finir avec le « modèle ». La révolution est démocratique, nationale et paysanne. Il faut combattre autrement : la guerre populaire prolongée . (2227) • L’idée est tellement forte qu’elle se répand partout.
Les socialistes reviennent en force
• Après l’auto effondrement de la révolution soviétique (sous Staline), Hitler se lance à l’assaut. En Espagne , il y a une résistance héroique, mais c’est la défaite. Plus tard, les socialistes se remettent ensemble sous les FRONTS POPULAIRES . La résistance soviétique et la guérillas dans les pays occupés l’emportent.
Stalingrad
« La Chine est debout »
Le tiers-monde s’affirme
• • • • Les nouveaux États arrivent dans le décor à Bandoeng.
En Amérique latine, c’est l’« heure des brasiers ».
Tout éclate d’Alger à Saigon… Et puis à Cuba …
Le temps est venu
Nouvelle révolte dans les métropoles capitalistes
• Les révoltes ouvrières et étudiantes en Italie et en France s’épanouissent.
• Aux USA, c’est le passage de la lutte pour les droits civiques à la résistance contre la guerre au Vietnam.
Rébellion contre la « bourgeoisie rouge »
L’irruption du féminisme
• Les fractures de classe ne sont les seules qui structurent la réalité. Une des plus vieilles fracturs est certainement celle du genre, que le socialisme a relégué comme une « contradiction secondaire ».
• Mais dans les années 1960 surgit une nouvelle génération de mouvements féministes qui contestent à la fois le patriarcat et l’indifférence de la gauche.
La « nouvelle » gauche
• Au Québec, la révolution-pas-si tranquille met en mouvement une nouvelle société rebelle. Les jeunes se réapproprient le langage de la révolte, de Marx à Frantz Fanon. L’émancipation sociale et l’émancipation nationale avancent avec l’émancipation des femmes .
Le vieux monde craque, le nouveau monde surgit
• De nouvelles configurations de résistances percent le mur en Amérique latine (Nicaragua), en Asie (Indochine), au Moyen-Orient (Iran).
• La gauche est élue en France.
• Le pouvoir populaire surgit au Chili .
• Le capitalisme entre dans une grande crise (la « stagflation »). Les États-Unis perdent en partie le contrôle. Mais ont-ils dit leur dernier mot ?
Le retour des dominants
• Comme au début du siècle, on ressort les bonnes vieilles recettes : nationalisme réactionnaire, haine du changement, clivages ethno linguistiques et religieux … • Entre-temps, une vaste offensive anti-ouvrière arrache les gains acquis pendant des décennies de luttes.
La fin de l’histoire ?
• En 1989, l’Union soviétique implose. Les intellectuels de service proclament le triomphe définitif du capitalisme.
• La « guerre sans fin » éclate au Moyen-Orient (première invasion de l’Irak). L’intifada palestinienne est vaincue • La guerre en Afghanistan s’enflamme.
• Le turbo-capitalisme bouscule l’Eurasie, la Chine, tout le monde.
Tout le monde n’est pas d’accord
• C’est qui le sous-commandant Marcos ?
• Commander en obéissant ?
Et puis, quelques années plus tard …
• La vague rose …
Le Forum social mondial (et plein d’autres choses)
Le peuple veut davantage qu’une « vague rose ».
Les mouvements sociaux se coordonnent eux-mêmes comme en Espagne, en Argentine, etc..
Des soulèvements sans précédents (les « printemps » partout).
Aujourd’hui, rien n’est déterminé
• La guerre « sans fin » dans l’arc des crises.
Militarisme
Le « néo autoritarisme »
• Législations liberticides un peu partout : surveiller et punir.
• Des cibles « faciles » : immigrant-es, réfugiés, minorités racialisées.
• Sans compter les chômeurs/chômeuses, les survivant-es de l’aide sociale, les jeunes etc.
• L’idéologie du tout-le monde-contre-tout-le-monde.
Le néo-apartheid
Qui résiste ? Vous connaissez « Pachamama » ?
• À la recherche du « commun ».
• L’écologie populaire arrive en ville (enfin !) • On ne veut pas moderniser le capitalisme.
• Comment créer de nouvelles solidarités ?
La gauche va-t-elle se trouver ?
Changer le monde, c’est aussi changer la gauche
Le « temps long » et le temps « court »
• Les citoyen-nes s’organisent .
Qu’est-ce
qui peut
bloquer
cela ?
Et on se
prépare
La semaine prochaine
• Le capitalisme contemporain est à la fois ancien et nouveau. Des transformations gigantesques visent à déstabiliser les classes populaires, notamment en détruisant les collectifs et les communautés. C’est un deuxième assaut contre le bien commun , une nouvelle expropriation.
• En même temps, le déploiement sur toute la planète, l’impérialisme , prend de nouvelles formes tant dans le domaine de la guerre que dans celui de l’économie.
• L’humanité est sur le Titanic , mais on a vu le film ! Et on va arrêter cela !
Pour me contacter : [email protected]