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Compétences et évaluation de
compétences :
problèmes et pistes de solutions (d’après
l’intervention de Bernard Rey)
Décembre 2010
Sandrine Charrier - Secteur Contenus
Bernard Rey est professeur à l’Université libre (laïque)
de Bruxelles,
Docteur en sciences de l’Education,
Spécialiste international de la question des compétences
• Une compétence : disposition à accomplir un
certain nombre de tâches relevant d’un domaine
précis.
• Le champ dans lequel on intervient est toujours
circonscrit
• La compétence n’est jamais définie par
l’organisation mentale mais par son but, l’acte
ou le groupe d’actes auquel elle donne lieu. Idée
de finalité
• Jamais d’indication sur la manière de faire
acquérir
• Si approche par compétence, il faut indiquer
aux élèves à quoi ça sert.
• Pédagogie par objectifs des années 70 :
important = saisir ce qu’on voulait que les
élèves soient capables de faire à l’issue du
cours. Disparition car découpage parcellaire
des activités ; les élèves ne voyaient pas
dans quel cadre on pouvait les utiliser.
• La notion de compétence reprend l’aspect
mise en activité des élèves. Mais mise en
activité doit être éclairée par le but auquel
on tend. Idée de finalisation qui est
intéressante.
• Deux types de compétences : les compétences
générales et les compétences spécifiques
• Compétences générales = transversales indiquent un
type d’action, mais pas les objets sur lesquels
porte l’opération. Exemple : émettre des
hypothèses, traiter l’information, résoudre des
problèmes, exercer son jugement critique, définir
les démarches adaptées au projet etc… Oui mais
dans quel domaine ?
•
Compétences spécifiques (mesurer une longueur, un
angle, connaître les principaux droits de l’homme et
du citoyen, adapter son écrit au destinataire et à
l’effet recherché…) indiquent non seulement
l’opération mais sur quoi porte cette opération
• 3 types de compétences spécifiques :
1.
- Celles qui sont plutôt des connaissances,
(connaître les modalités de reproduction, de
développement et de fonctionnement des êtres
vivants, connaître les principaux droits du
citoyen, …)
2.
- Les procédures de base = actes
intellectuels auxquels on peut entraîner les
élèves (effectuer un calcul à la main, utiliser un
dictionnaire pour vérifier l’orthographe d’un
mot, mesurer une longueur, savoir nager 100
m,…)
- Pas d’obstacle majeur à faire acquérir ces
deux types de compétences spécifiques, on y
arrive par la répétition, par l’entraînement
-
Plus complexe : les compétences avec mobilisation
« utiliser à bon escient », « d’une manière pertinente », « en
fonction de ». Les plus nombreuses dans les référentiels
français et dans les référentiels étrangers.
-
Exigent la mobilisation à la fois des connaissances et des
procédures de base. Face à une tâche nouvelle et complexe,
l’élève doit, parmi les connaissances qu’il a, parmi les
procédures de base qu’il maîtrise, choisir celles qui
conviennent et les combiner.
-
Problème compliqué. C’est là que se fait la différence entre
les élèves qui marchent bien à l’école et les élèves qui sont en
difficulté. Comment arriver à ce que des élèves perçoivent «
le bon escient », comment arriver à ce que dans des tâches
scolaires complexes et inédites pour les élèves, ceux-ci
arrivent à sélectionner ce qui convient ?
Comment peut-on faire acquérir
des compétences ?
• Les compétences générales ou transversales
sont les plus intéressantes (« la tête bien
faite plutôt que la tête bien pleine »)
• …sauf que :
• Résoudre un problème en maths, en histoire
ou en chimie, ne renvoie pas aux mêmes
démarches mentales.
• Emettre une hypothèse à propos d’une
expérimentation qu’on met en place et
émettre des hypothèses sur la fin d’un
récit dont on vient de lire le début, =
démarches tout à fait différentes
• Or, on utilise les mêmes mots pour
désigner des choses très hétérogènes.
• Problème qui en psychologie s’appelle le
transfert, reconnu par des études
concordantes, dans différents pays.
• On ne peut donc pas faire acquérir les
compétences générales, elles n’existent
pas.
• Le Québec a beaucoup tablé depuis 10
ans sur les compétences générales
• Objectif : lutter contre le décrochage
scolaire des jeunes et montrer ce qui
sert dans la vie
• Ont eu du mal à choisir
• Il ne faut pas mettre des compétences
générales. Cela ne pourra pas se traduire
concrètement.
Les
enseignants
ne
pourront rien en faire.
• Il ne faut pas commencer par faire acquérir des
compétences de base pour complexifier ensuite
• Mais, dès que l’on fait acquérir une notion, il
faut montrer aux élèves à quoi ça sert, pour
qu’ils voient le type de tâche complexe auquel
elle mène.
• Les élèves ne peuvent pas mobiliser leurs
connaissances à partir de l’enseignement des
seules procédures de base.
• Il faut donc travailler avec eux les compétences
avec mobilisation.
• Mais si on veut réduire l’échec scolaire,
socialement marqué, il faut s’attacher à guider
le plus possible les élèves et leur dire comment
ils doivent s’y prendre.
L’évaluation des compétences
• On ne peut pas évaluer les compétences
générales, elles n’existent pas en tant que
telles.
• Evaluer la capacité d’un élève à résoudre un
problème dans un domaine ne nous
renseigne pas sur sa capacité à résoudre un
problème dans un autre domaine.
• On va rencontrer beaucoup de difficultés
sur les deux dernières compétences du
socle :
• Comment peut-on se permettre de valider
la compétence prendre des initiatives ?
• Prendre une initiative dans un domaine et
un contexte donné ne signifie pas que
l’élève sera capable de prendre une
initiative dans un autre domaine, dans un
contexte complètement différent avec des
interlocuteurs différents.
• Pour les compétences générales (savoir
prendre une décision, savoir comparer,
savoir
traiter
l’information…),
les
organisations mentales sollicitées dans les
différentes
situations
ne
sont
pas
identiques
• Pour les compétences spécifiques :
• Pas de problème avec l’évaluation des
connaissances et des procédures de base
• Problème pour les compétences avec
mobilisation :
• On veut confronter les élèves à des
tâches complexes et inédites, à réinvestir
leurs acquis.
• Difficulté majeure dans ces évaluations :
il faut confronter les élèves à une tâche à
laquelle ils n’ont pas été entraînés en
classe
• Problème car on brise le contrat
didactique.
• Bernard Rey propose un outil d’évaluation
à trois niveaux (expérimenté en maths,
français et sciences) :
• 1) Placer les élèves face à une situation
nouvelle, complexe qui ne mobilise que des
connaissances ou procédures de base qu’ils
sont censés connaître
• 2) Redécouper la situation en problèmes
simples. L’élève doit trouver quelle
procédure de base utiliser (une à la fois)
• 3) Evaluation de la simple maîtrise d’une
procédure sans mobilisation dans une
situation particulière. Ex : si en français il y a
besoin pour rédiger d’utiliser certains temps des verbes,
exercices sur le temps des verbes dans cette dernière
étape
• Cette forme d’évaluation diagnostique permet
d’avoir une bonne vision de l’origine de la
difficulté de l’élève :
– Si l’élève n’a pas réussi la première étape
mais réussit la deuxième c’est une question
d’interprétation de la situation de départ,
c’est-à-dire le plus compliqué à gérer
– Si en revanche il n’arrive pas à résoudre la
première étape ni la deuxième, probable qu’il
n’identifie pas la procédure de base qui
convient ou qu’il ne maîtrise pas les
procédures de base. Mais si c’est la
deuxième hypothèse, la troisième étape va
pouvoir nous le dire.
• Cette méthode permet de démonter la
mécanique complexe des compétences
auprès des enseignants
• Cet instrument que B. Rey et son équipe
ont construit permet aux enseignants de
travailler avec leurs élèves sur les
compétences avec mobilisation (les plus
nombreuses en Belgique)