Alimentation, diabète et grossesse

Download Report

Transcript Alimentation, diabète et grossesse

Alimentation, diabète et
grossesse
Introduction
L’alimentation des femmes lors de la grossesse et
de l’allaitement présente une importance toute
particulière. D’elle dépend, pour l’essentiel, la
croissance du fœtus et du nourrisson et le bon
déroulement de la grossesse.
La grossesse est donc un état physiologique
exigeant sur le plan nutritionnel.
Limiter les risques
Listériose
Maladie bénigne et rare qui peut être grave pour le bébé à naitre. Elle se
transmet par une bactérie : listéria.
Quelques petites consignes :
- Se laver les mains souvent
- Oublier certains aliments crus : coquillage, poissons fumés, surimi,tarama,
lait cru, fromages au lait cru, fromages à la coupe, la croute des fromages
- Oublier certaines charcuteries : rillettes, pâtés, foies gras, charcuterie à la
coupe, produits en gelée
- Dans la cuisine : laver soigneusement les légumes et les herbes
faire bien cuire les viandes, poissons
conserver séparément les aliments crus et les aliments cuits
consommer rapidement les restes ou les plats réchauffer
de travail

Limiter les risques
Toxoplasmose
Maladie due à un parasite, le toxoplasme. Certaines femmes
enceintes sont déjà protégées. Les autres doivent prendre
certaines précautions.
A table et dans la cuisine :
- Laver soigneusement les légumes et les herbes
- Faire bien cuire la viande : pas de viande saignante
A la maison et au jardin :
- Jardiner qu’avec des gants
- Eviter le contact avec les chats et surtout leur litière

PRISE EN CHARGE DIETETIQUE
Besoins liés à la grossesse
+ 150 Kcal au cours du premier trimestre
+ 350 Kcal au cours des 2 trimestres suivants pour faire
face à l’augmentation d’énergie utilisé par le fœtus
La quantité d’énergie conseillée se situe entre 2000 Kcal et
2300 Kcal , ne pas descendre au dessous de 1600 Kcal
car risque d’hypotrophie et des effets délétères de la
cétose de jeun sur le foetus
Protéïnes
70g de protéines/jour
+10g de protéines/jour au 3ème trimestre
Construire, entretenir et renouveler les tissus du
corps du fœtus et de la mère.
Ce sont les nutriments batisseurs.
Il est important de varier les sources de protéines
aussi bien d’origine animale que d’origine
végétale.
Protéines
 Protéines
d’origine animale
Viandes, volailles, poissons, œufs, abats, lait,
produits laitiers natures, fromages
 Protéines d’origine végétale
Lentilles, pois chiches, haricots blancs, haricots
rouges, fèves…
Protéines
Equivalences protidiques
18 à 20g de protéines
100g de viandes, poissons, volailles, abats
2 œufs
½ litre de lait
4 yaourts natures
180g de fromage blanc
80g de camembert, gruyère
Glucides
Le fractionnement de l’apport glucidique est de 3 repas et de
3 collations sur la journée est souvent indispensable pour
limiter les pics d’hyperglycémie postprondiale en particulier
après le petit déjeuner et afin d’éviter les problèmes de
cétose de jeun.
Les aliments à faible index glycémique doivent être privilégiés
(nouilles et pâtes, lentilles, pommes/jus de pommes, poires,
oranges/jus d’orange, raisin, yaourt, pain aux céreales,
légumes secs, chocolat…)
Glucides
Quantités de glucides : 180g à 260g/jour
On distingue 2 sortes de glucides :
- Sucres simples apportent de l’énergie immédiatement
à l’organisme
- Sucres complexes assurent une fourniture durable
Le glucose est l’élément de base des glucides est la
principale source d’énergie utilisée par le fœtus.
Glucides
Sources de glucides simples
Lactose : lait, produits laitiers
Fructose : fruit
 Sources de glucides complexes
Farine, légumes secs, maïs, pâtes, riz, semoule, purée,
pommes de terre, pain, biscottes, céréales

Glucides
Equivalences glucidiques
20g de glucides
100g de pâtes, riz, semoule, purée, blé
150g de légumes secs, maïs, petits pois
2 petites pommes de terre (taille d’un œuf)
40g de pain
3 biscottes, 3 cracottes, 3 petits pains suédois
2 tranches de pains de mie
Glucides
Equivalences glucidiques des fruits
20g de glucides
1 pomme, poire, pêche, brugnon, orange
2 kiwis, mandarines
½ pamplemousse, ¼ melon, ¼ ananas frais
250g de fraises, framboises
1 pot de compote s/sucre ajouté
3 abricots, 3 prunes
1 petite banane
20 cerises, 20 grains de raisin
Lipides
Indispensable au développement cérébral du fœtus,
apportent notamment des vitamines
indispensables
Privilégier les acides gras essentiels :
- Acides gras d’origine animale : beurre, crème
fraiche, viandes…
- Acides gras d’origine végétale : huile, margarine
Lipides
Varier les matières grasses
20g de beurre par jour
4 cuill. à soupe d’huile par jour
Huile : mélange d’huiles, olive, colza
aux fritures, feuilletés, plats cuisinés
Minéraux
Calcium
900 à 1200mg de calcium par jour
Essentiellement dans le lait et produits laitiers.
1 produit laitier = 1 verre de lait
1 yaourt nature
150 g de fromage blanc
30 g de fromage
¼ litre d’Hépar, Contrex, Talians
½ litre Salvetat, Quezac
1 litre Vittel, Badoit, San Pellegrino

Minéraux
Fer
Certains facteurs augmentent l’absorption du fer comme
les protéines d’origine animale et la vitamine C. D’autres
facteurs réduisent l’absorption du fer, comme les tanins
(café, thé, vin, bière) et le son.
Aliments riche en fer : abats (6 à 12mg)
légumes secs (2 à 6mg)
cheval, moules, huitres, jaunes (5mg)
coquilages, viandes, volailles (3mg)
épinards, fenouil, pissenlits (2mg)

Vitamines
Vitamine B9 ou acide folique
Supplémentation à envisager à l’arrêt de la contraception.
Important pour éviter les risques de malformation du
tube neural du fœtus.
Aliments riche en vit. B9
Epinards (200ug), camembert, laitue (100ug),
artichaut, haricots verts, radis, petits pois, poireaux
(60ug), oeuf, rognon (50ug), asperges, choux, carottes,
courgettes, endives, tomates, oignons, oranges (20 à 30
ug), champignons, concombre, navet, pomme de terre,
banane, mandarine, pomme, pamplemousse, pêche,
poire, poulet, thon, maquereau (10 à 20ug)

Vitamines
 Vitamine
D
Permet l’augmentation intestinale du calcium
Aliments riche en vit. D : poissons gras, œufs,
produits laitiers
Mais elle est surtout fabriquée par la peau sous
l’influence du soleil
Vitamines
En ce qui concerne les autres vitamines et oligoéléments,
les
mécanismes
d’adaptation
permettent à des femmes bien nourries, ayant une
disposition alimentaire variée, de mener une
grossesse normale à son terme sans autre
ressource que celle que procure leur
consommation spontanée avec des choix
judicieux. Les conséquences sur la santé du futur
enfant rend les femmes enceintes plus réceptives
aux conseils diététiques
Boissons
L’eau est la seule boisson indispensable, 1,5 litre par
jour sous forme de tisane, eau minérale, gazeuse,
de source, du robinet.
Café, thé, sodas contenant des substances non
toxiques mais excitantes sont à limiter.
Edulcorant
Il existe 2 classes d’édulcorants :
- Édulcorants intenses (saccharine, aspartame,
succralose…)
- Édulcorants de charge (polyols)
Le seul édulcorant qui est contre-indiqué pendant la
grossesse et l’allaitement est la saccharine.
Tous les autres édulcorants sont à consommer avec
modération

Exemples de répartition
Petit déjeuner
Un bol de café au lait
3 cracottes + 10 g de beurre
10h et 22h
2 biscottes + St Moret
Midi
1 assiette de carottes rapées
1 steak haché
Ratatouille + 100 g de riz
1 pot de fromage blanc
1 poire
16h
3 pains suédois + Emmental
Soir
Salade verte
Courgette farcie
2 petits suisses
Compote de pëches

Désagréments de la grossesse
Nausées, vomissements
Fréquents au cours du 1er trimestre, ils sont en général bénins
Pour les éviter :
- Ne pas sauter le petit déjeuner
- Faire des plats plus légers et plus fréquents
- Boire quelques gorgées de boissons gazeuses
Brulures d’estomac, acidité
Courantes en fin de grossesse
- Eviter les aliments qui fermentent (choux, légumes secs…)
- Supprimer les aliments acides (vinaigre, cornichons, citron)
- Eviter de vous allonger après les repas
Constipation
- Boire 1,5 litres d’eau par jour
- Consommer des aliments riche en fibres
- Au besoin boire de l’eau froide le matin à jeun
- Faire un peu d’exercices
Bien manger pour allaiter
Produire environ 800ml de lait par jour demande de l’énergie.
Etre attentive :
- Apport en calcium, pour la croissance de l’enfant
- Apport en fer, pour reconstituer vos réserves
- Aux graisses essentielles, pour le cerveau du bébé
- Aux boissons, pour fabriquer le lait : au moins 2 litres d’eau par
jour
Aliments à éviter : aucun sauf alcool
Certains légumes au goût fort ou plats épices peuvent transmettre
leur parfum au lait, si votre bébé apprécie, c’est une façon de
l’initier à de nouvelles saveurs

Conclusion
Les besoins nutritifs minimaux d’une femme enceinte
diabétique restent les mêmes que ceux d’une femme
enceinte, il faut simplement veiller à manger sainement,
en alliant équilibre glycémique et surveillance du poids.
Généralement, trois repas sont nécessaires au début de la
grossesse et trois collations entre les repas (ce qu’on
nomme le fractionnement pour contrer les
hyperglycémies post-prandiales et les cétoses de
jeun)
INSULINOTHERAPIE
FONCTIONNELLE
L’IF permet aux patients d’adapter son traitement
en fonction de son mode de vie.
La mise en pratique de cette méthode repose sur
une parfaite évaluation des glucides absorbés.
Cette thérapie permet donc une plus grande
autonomie du patient qui devient responsable de
la gestion de sa maladie.
Concept
3 concepts :
- Insuline pour vivre
- Insuline pour manger
- Insuline pour soigner la glycémie
Insuline pour vivre
Dose de base se calcule en fonction du poids et
correspond en moyenne à 0.3 à 0.4 unités
d’insuline retard par kg et par jour.
L’efficacité de ces doses s’évalue lors d’un jeûne
glucidique, la glycémie doit être mesurée toutes
les 2 heures lors du test.
L’expérience de jeûne permet de comprendre que la
base de ne doit jamais être arrêtée même s’il n’y a
pas d’apports alimentaires et que la base n’est pas
destinée à couvrir les repas
Insuline pour manger
Les doses prondiales correspondent le plus souvent :
- 2 unités pour 10g de glucides au PDJ
- 1 unité pour 10g de glucides au déjeuner
- 1,5 unités pour 10g de glucides au diner
Lorsque le repas est très riche en glucides au-delà de
120 à 150g de glucides ou s’il est composé
d’aliments à index glycémique important : il faut
ajouter en moyenne 2 unités de plus. Le principe est
le même pour les repas qui sont trop gras.
Insuline pour soigner
L’insuline rapide pour soigner s’évalue à partir de
l’étude de l’efficacité d’une unité d’insuline rapide.
1 unité d’insuline rapide abaisse la glycémie de 0.3 à
0.4g/l.
En cas d’hypoglycémie, prendre 15g de glucides
simples augmentent en moyenne la glycémie de
0.5g/l.
Conditions requises
Désirer se prendre en charge et se responsabiliser par
rapport au traitement de son diabète
 Etre intéressé par la recherche des règles de besoins en
insuline
 Accepter certaines contraintes dans le déroulement de la
journée
 Etre capable de mesurer soi-même la glycémie et être
disposé à le faire 4 à 5 fois par jour au moins
 Comprendre les interrelations entre insuline, glycémie,
repas et activité physique
 Etre capable de calculer la quantité de glucides voire des
lipides

Exemple d’une situation
Glycémie Repas
1.8g/l
1 unité
Pour
soigner
+1
g glucides
Sandwich
Thon/crudité
mayonnaise
Flan pâtissier
Jus de pommes
Portions IG
50
5
2 unités
IG élevé
30
20
100
3
2
10
+2
TOTAL : 13 unités
Autres exemples
Glycémie Repas soir
1,10g/L
g glucides Portions IG
Salade
Poisson vapeur
200 g riz
40
Camembert
40g pain
20
orange
20
bas
4
2
2
TOTAL : 8 x 1,5 = 12 unités
Conclusion
Avec l’IF , le conseil diététique a bien évolué, la prise en
charge sera plus axée sur l’éducation du patient.
L’adaptation conseil diététique sera plus personnelle et
devra prendre en compte le mode de vie et les habitudes
alimentaires individuelle.
L’amélioration des traitements insuliniques permet une
meilleure qualité de vie mais il est cependant important
de ne pas encourager les dérives alimentaires.