Diététique et diabète

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Transcript Diététique et diabète

Diététique et diabète
de type 1
Bouderda Zahia
Service de Pédiatrie CHU Constantine
Introduction

La diététique est un point essentiel du
traitement du diabète de l’enfant et de
l’adolescent

C’est une partie fondamentale de l’éducation
dispensée aux diabétiques et à leurs parents
Objectifs

Apprendre ou réapprendre à bien manger

Sans « privation »

Participer à son alimentation
Commencer par une enquête sur
les habitudes alimentaires, les moyens,
les méthodes familiales :
- famille nombreuse ou non
- repas à table ou en commun sur une meida
- repas à la maison ou en cantine ou dehors
- plat unique
- place des différents aliments ( légumes,proteines)

Dans notre alimentation traditionnelle
Mettre en valeur ce qui est positif :
plats de légumes, couscous complet, huile d’olive,
fruits en dessert….
Corriger ce qui est négatif : trop de féculents,
de légumineuses, de pain, viande grasse, fritures et
sauces…
Règles générales
L’alimentation des jeunes diabétiques doit répondre à
plusieurs impératifs:

Être équilibrée

Couvrir les besoins nutritionnels pour une croissance
normale

Éviter les hyperglycémies post-prandiales

Éviter les excès conduisant au surpoids
Règles générales





Ration calorique journalière normale pour l’âge
(1000 cal + 100 cal / année d’âge /jour)
Répartition calorique:
Glucides=55% Lipides =30% Protides =15%
Mais il y a des variations individuelles
Éviter le grignotage
Ne pas sauter de repas (dans schéma à 2injections)
pour éviter les hypoglycémies et les
hyperglycémies réactionnelles
L’alimentation dans le DT1 varie selon:

le mode de traitement insulinique

2 , 3 ou 4 injections/ jour
l’activité physique ( filles / garçons)

l’âge : (nourrisson / adolescent)
Différence selon le type de traitement


Dans insulinothérapie conventionnelle:
- horaires de repas rigides
- contenu des repas doit être reproductible
- collations obligatoires
Dans un trt de type basal-bolus ou flexible:
- horaires plus souples
- possibilité de sauter un repas
- contenu plus libre, selon goût
(l’insuline sera adaptée)
Répartition de la ration calorique journalière
dans un trt conventionnel

Dans un schéma à 2 injections
P déj.
15%

10h
15%
déj.
30%
16h
10%
dîner
30%
Dans un schéma à 3 injections
P déj.
20%
déj
35%
16h
10%
dîner
35%
Il faut connaître certains
groupes d’aliments
Les glucides





Complexes: présents à tous les repas (ds trt
conventionnel)
Simples: non totalement interdits; ≤10% de la ration
(fin d’un repas, sport, après bolus d’insuline)
ds trt conventionnel
Tenir compte de l’index glycémique
Connaître la teneur glucidique des différents
aliments ( les fruits, les féculents)
Savoir établir des équivalences glucidiques
Index glycémique

C’est la capacité d’un aliment à augmenter la glycémie

Il varie selon:
- le degré de cuisson ( pâtes trop cuites = plus
de sucre)
- la présentation de l’aliment: mixé, liquide…
- les aliments accompagnateurs ( gras, fibres…)
Index glycémique absolu (%)
de quelques aliments
Glucose 100
Saccharose 70
P de terre 80
Pain blanc 70
Croissant 67
Miel, Raisin,
Pâtes , Riz , Crème glacée 60
Jus d’orange 55
Biscuit 55
Céréales sans sucre 54
Banane 50
Chocolat 49
Orange , Maïs 48
Haricots blancs 40
Poire, pomme 36
P chiches 33
Lentilles 28
Fructose 25
Les fruits

Source de fibres et de vitamines

À prendre de préférence avec les repas: car
seuls, ils montent vite la glycémie

Les fruits complets ont un IG plus bas que leurs
jus
Teneur en glucides des fruits
5 à 10% :
fraises, framboises, mures, pastèque,
melon (cantaloup) , pamplemousse
10 à 15% :
orange, clémentine, Kiwi, pêche,
pomme, poire, prunes, nèfles, abricots
15 à 20% : raisin, cerises, banane
> 20% : figues fraîches, figues de Barbarie
> 50% : dattes
Les légumes
 Sont une source importante de fibres
de sels minéraux, de vitamines…
Ils diminuent l’ IG des aliments
Il faut en mettre dans les 2 principaux repas
Encourager la consommation de légumes, sous toutes
les formes
Teneur en glucides des légumes
Généralement < 10%
Par ordre croissant








laitue, concombre, choux-fleur
choux, radis, courgette, épinards
aubergine, tomate
haricots verts, fenouil,
poireau, poivron
oignon, potiron, navets
artichaut, carotte
petits pois, betterave.
Équivalences glucidiques
20 gr de glucides
20 g de glucides










100 g féculents cuits
40 gr de pain (1/6 bag.)
1/8 de galette
2 p de terre moyennes
3 biscottes, 1 petit croissant
100 g de riz ou de pâtes
2 c à s semoule
1 banane (petite)
1 grosse pomme
1 yaourt sucré








2 figues sèches
3 pruneaux
1 gd bol de chorba
200 g de jardinière
1/2 petit melon
1 brioche
1 beignet
2 petites madeleines
Teneur en glucides





15 gr de glucides
10 g de glucides
3 morceaux de sucre
1 verre de jus de fruit
1 fruit moyen: orange,
pomme , poire
30 g de chocolat noir
½ banane









2 clémentines
3 abricots
1 tranche de pastèque
6 à 8 cerises
10 grains de raisin
1 bol de fraises
150 à 200 g de légumes
1 grand verre de lait
2 yaourts nature
Teneur en glucides de certains aliments










¼ de galette = 40 gr
¼ de pizza = 30 gr
1 hamburger = 30 à 40 gr
1 pain au chocolat = 30 gr
1 croissant = 30 gr
1 Makroud = 30 gr
1 gâteau = 40 à 60 gr
1 assiette de crudités = 5 gr
1 tranche de melon cantaloup = 10 gr
2 càc de Nutella = 20 gr
Les lipides



Apportent beaucoup de calories
Présents dans toutes les protéines animales
Consommer crus, éviter les fritures
Recommandations:
 10 à 15% en mono-insaturés (huile d’olive)
 7 à 10% poly-insaturés ( colza, noix, tournesol)
En pratique: dans trt conventionnel
composition des 2 principaux repas
Pour éviter les fluctuations glycémiques d’un jour à l’autre
respecter toujours la présence des 5 groupes d’aliments
4.
Protéines
Légumes
Féculents
Fruits
5.
Un dérivé du lait
1.
2.
3.
Boisson = eau
Exemple enfant de 5 ans : 19-20kg

Repas principaux
1 part de féculents
1 part de légumes
1 petit morceau de pain
1 protéine
1 petit laitage
1 fruit
Petit déjeuner:
- 1 bol lait + 1/6eme
baguette+beurre
ou
-1 yaourt nature + 2/3 croissant +
1clémentine
Ou
-1 verre lait + 3 biscuits


-
Collation:
1/6 baguette + 2 carrés de chocolat
Ou Pain + 1 petit suisse
Ou 1/8 galette + 1tomate
Ou 1 oeuf dur
Ou 1 petite portion de pizza
Nourrisson








Il est en pleine croissance,
donc son alimentation doit être complète, équilibrée,
suffisante.
L’allaitement est normal, la diversification classique
Apprendre les légumes dès le jeune âge
Ne pas rajouter de sucre
Essayer de fractionner les repas selon 5 ou 6 prises par
jour.
Éviter de trop donner le sein ou des biberons la nuit
Savoir qu’un nourrisson peut être malade, grincheux, et
refuser de s’alimenter; attention aux hypoglycémies
Les erreurs les plus fréquentes









Petit déjeuner et collation de 10 h négligés
Grosse collation à 16h voire même à 17h30
Dîner tardif  faim l’après midi
Très peu ou pas de légumes, peu de fruits, trop de
féculents
Boissons sucrées +++
Grignotage ( cacahuètes, chips, pizzas..)
Repas dans un plat familial commun , donc quantité
prise non maîtrisée
Variations importantes d’un jour à l’autre
Cantines: alimentation non équilibrée
Diététique dans basal-bolus
(ou insulinothérapie basale-prandiale ou flexible)
Avantages de l’alimentation
dans le basal-bolus

Plus de liberté et de flexibilité
( horaires, contenu des repas…)
Mais il faut
- de bonnes connaissances en diététique
-
un plus grand nombre d’injections
et de mesures glycémiques (pré et post prandiales)
une grande discipline
Diététique dans trt basal bolus
Le nombre de prises alimentaires (3 ou 4)
détermine le nombre de bolus d’insuline rapide
ou ultra-rapide
« les doses vont dépendre en très grande
partie de la Quantité de glucides (Hydrates de
Carbone) contenus dans le repas »
Il faut savoir



Évaluer la Q de glucides apportée par chaque repas
Convertir la Quantité de glucides  en UI d’insuline
Le ratio hydrates de carbone / unités d’insuline change
avec le repas.
Pour 10 g de glucides il faut compter :
2 UI au petit déjeuner
1 UI à midi et au goûter de 16h
1,5 UI le soir
Sachon C et al; Alimentation et insulinothérapie fonctionnelle;
Médecine des maladies métaboliques; 2007;1;3:26-32
La diététicienne doit:




expliquer la teneur en glucides des aliments
apprendre à évaluer les portions
tenir compte des causes de variabilité de la glycémie:
Index glycémique
charge glucidique > 120 gr
lipidique > 50 gr
protidique > 200 gr
Remettre aux patients des tableaux avec la teneur en
glucides des différents aliments
Exemple, pour le petit déjeuner
Poids /grs ou
Q
Pain
60 (1/4bag)
30
6
ou Galette
1/8
20
4
ou Croissant
1
30
6
10
2
15
3
5
1
1 gd bol lait
1 fruit
1 yaourt nature
150
Exemple, pour le déjeuner ou le dîner
Poids ou Q
Q de gluc
Insul.déj
Insul.dîner
1U/10gr
1,5U/10gr
Pain
60 (1/4bag)
30
3
4,5
Ou Galette
1/8ème
20
2
3
Légumes
1part
10
1
1,5
Ou chorba
1bol
20
2
3
Féculents
150 gr
30
3
4,5
Ou P de
Terre
2 moy
20
2
3
fruit moy
150
15
1,5
2,5
yaourt nat
1
5
0,5
0,75
protéine
1 part
0
crème
1
20
2
3
Exemple de repas avec les doses d’insuline

-
Midi : 1U/ 10gr gluc
1 ass crudités:
0,5
½ ass féculents : 3
Poulet
1 yaourt aux fruits: 2
1 poire
:
1,5
¼ bag pain :
3

U
U
U
U
U
-
-
Souper : 1,5 U/10gr
gluc
1 bol chorba : 3 U
1 hamburger :
6U
1 orange
:
2U
Total :
Total : 10 UI
À ajuster selon glycémie préprandiale
-
11 UI
À ajuster selon glycémie
pré- prandiale
Les produits dits « pour diabétiques »

Sont faits à base de fructose et /ou d’édulcorants

La mention « light » veut dire allégé et non sans sucre

Contiennent des sucres cachés: amidon, farine, fruits…
 Lire attentivement les étiquettes!
Les édulcorants sont des substituts du Saccharose.
« Ce sont des produits sucrants qui ne sont pas
des sucres naturels »

Les édulcorants


Le fructose
Les édulcorants de synthèse

Les polyols: mannitol, maltitol, xylitol, isomalt

Les E. Intenses:
Aspartam, acesulfam K, saccharine, sucralose…
Thaumatine et cyclamates sont interdits en Algérie

La stévia: plante ayant un pouvoir sucrant très supérieur au
sucre; forme purifiée: Rébaudioside A
Le Fructose

Pouvoir sucrant = 1,3

Index Glycémique bas (25 %) car :
80% : stockés dans le foie (glycogène et
triglycérides)
10% : consommés par l’entérocyte
10% : passent dans la circulation

Consommé en excès, il augmente l’acide urique, la
lipogénèse, les TG et le LDL

Il est pro oxydant
Les polyols




Stables à la chaleur
Pouvoir sucrant faible
Non toxiques; mais peuvent donner de la diarrhée, une
flatulence
Mannitol :E421
Maltitol: E965
Xylitol:E967
Sorbitol: E420
Lactitol : E966
Les édulcorants intenses
Pouvoir Sucrant très élevé; non stables à la chaleur



Saccharine: E 954 ( PS 300 à 700 )
Aspartam: E 951 PS 200  métabolisé en
phénylalanine. Doit être stocké au frais.
Acésulfam K: E950
Ces produits ont été accusés d’induire des tumeurs
cérébrales, des SEP, épilepsies…, mais ils ont été
réhabilités par la FDA, l’AFSSA, la FAO, l’OMS.

Les cyclamates sont interdits en Algérie (1999) . Ils
donnent de la cyclohéxylamine, cancérigène (tumeurs
vésicales).
Recommandations concernant les édulcorants



Les parents doivent bien lire les étiquettes et prendre
en compte tout ce qui entre dans la composition d’un
produit
Ne pas en donner aux enfants de moins de 3 ans
En faire une consommation raisonnable et occasionnelle