Effets secondaires des antirétroviraux
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Transcript Effets secondaires des antirétroviraux
Effets secondaires des traitements
antirétroviraux
Diane Ponscarme
Service des Maladies Infectieuses
Hôpital Saint-Louis, Paris.
Critères de choix des trithérapies
Efficacité antivirale des molécules
Tolérance immédiate et à long terme
Simplicité du régime thérapeutique (observance)
Interactions médicamenteuses
Présence d’une co-infection par le VHC ou le VHB
Perspectives de grossesse
Coût du traitement
Les familles
les
NRTI : inhibiteurs nucléosidiques et
nucléotidiques de la transcriptase réverse
les NNRTI: inhibiteurs non nucléosidiques de la
transcriptase réverse
les antiprotéases (IP)
les inhibiteurs de fusion ( T 20)
Les anti intégrases ( raltégravir)
Les inhibiteurs d’entrée ( maraviroc)
Les nucléosidiques ( NRTI)
AZT=
ABC
Rétrovir
anémie, myalgies
= Ziagen, Kivexa
3TC=
Epivir
TDF=
Viread tubulopathie
D4T=
ddI=
FTC= Emtriva
Zerit neuropathie, pancréatite
Videx neuropathie, pancréatite
NNRTI
SUSTIVA = efavirenz ou ATRIPLA (ténofovir + FTC +EFV)
troubles neuro-psychiques, hépatites cytolytiques et éruptions
VIRAMUNE = névirapine
éruptions graves, hépatites immuno-allergiques graves
INTELENCE = étravirine
hépatites cytolytiques et éruptions
Les Antiprotéases
Troubles digestifs, hépatites et éruption cutanée
troubles métaboliques et dyslipidémie.
lopinavir +
norvir =Kaletra®
darunavir = Prezista ®
atazanavir = Reyataz®
hyperbilirubinémie
fosamprénavir = Telzir®
saquinavir =Invirase®
indinavir = Crixivan ®
lithiase rénale
tipranavir = Aptivus®
nelfinavir = Viracept®
Inhibiteurs de fusion , inhibiteurs d ’entrée CCR5, et
inhibiteurs d’intégrase
Raltégravir =
Isentress
hépatite, éruption cutanée…
T
20 = Fuzéon : réactions locales
Maraviroc
= Celsentri : effets à long terme ?
Effets secondaires du Fuzéon
Suivi d’un patient sous traitement
Un
bilan clinique, et immuno-virologique, et des facteurs de
risques cardiovasculaires avant le début du traitement.
Une
consultation précoce, 15-30 jours après le début du
traitement pour évaluer la tolérance clinique , et biologique
ainsi que l’adhérence.
Un
suivi régulier clinique et biologique (CD4, charge virale,
NFS, créatinine, bilan hépatique, lipides, glycémie…) doit être
réalisé tous les 3-4 mois chez les patients en succès
virologique et immunologique.
Exemple de bilan biologique de
suivi
NFS
BH = ASAT, ALAT, bilirubineT, phosphatases alcalines, gGT
Créatinine
Cholestérol total, HDl, LDl, triglycérides
Glycémie
CD4 CD8
Charge virale VIH
Pour les patients ayant du Viread/Truvada :
calcémie, phosphorémie, recherche de protéinurie et
glycosurie.
clinique
Diarrhée
, flatulences, nausées
Troubles neuropsychiatriques
Éruption cutanée
Neuropathie
Myalgies
Lipodystrophie
….
Effets secondaires graves
Ziagen /Kivexa(abacavir,) et Viramune ( névirapine)
Hépatites immuno-allergiques et allergies cutanées
surveillance clinique et biologique tous le 15 jours
pendant 2 mois.
Ziagen
: Test HLA B 57 01 préalable
Viramune : ne pas prescrire si CD4> 250 chez les
femmes et 400 chez les hommes.
Critères de gravité des éruptions
Étendue
Signes
Fièvre
muqueux
Toxicité mitochondriale/Acidose lactique
D4T,
ddI,………AZT………tous les autres NRTI et
la ribavirine.
Facteurs
Signes
de risques : femme, obésité, grossesse
cliniques peu spécifique :
asthénie, fatigue musculaire, anorexie, nausées,
perte de poids, dyspnée.
Dosage des lactates > 2,5 mM/l : hyperlactatémie
ou > 5 mM/l et pH< 7,35 : acidose lactique.
Effets moins graves, mais qui
conpromettent l’observance
Troubles
neuropsychiques avec l’efavirenz ,
immédiats, ou à plus long terme
Troubles
digestifs avec les antiprotéases
lipodystrophies
Cool..
Les antiprotéases
matin
soir
midi
Hyperbilirubinémie et Reyataz
Problème esthétique
et non pas hépatique
Il n’y a pas de
cholestase associée,
comme dans le
syndrome de Gilbert.
Effets indésirables hépatiques à
long terme
Hépatites
et stéatose
Risque accru en cas de co-infection hépatite B ou C.
Les lipodystrophies
Les traitements,
mais aussi la durée de
l’infection, la charge virale,
l’IMC avant traitement ,
la sédentarité et les facteurs
génétiques…
Les lipodystrophies
Complications fréquentes après 2-3 ans de
trithérapie (20 à 60% des patients)
Manifestations cliniques : lipoatrophie (face,
fesses, membres) et adiposité centrale (cou, seins,
ventre)
Anomalies métaboliques :
- hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie
- hyperglycémie et diabète
les lipodystrophies
Lipoatrophie et lipohypertrophie
Veinomégalie et lipoatrophie
Lipoatrophie du visage
dyslipidémies : LDL cible en
fonction des facteurs de risque
Tabac,
homme >45 ans, femme ménopausée,
diabète, HTA, ATCD familiaux de maladie
coronaire précoce, HDlc < 0,40 g, LDLc >1,60 g…
Le
VIH compte pour 1 ! et le tabac aussi
Donc
on est déjà à un objectif de LDL < 1,60 g
Hypolipémiants et ARV
Hypertriglycéridémie > 4g après régime :
fibrates : pas d’interaction avec les ARV.
Hyper LDL :
Pravastatine (Elisor..): Pas d’interaction avec les
ARV, mais pas très efficace
Rosuvastatine ( Crestor..) : Peu d’interaction avec les
ARV
Fluvastatine ?
Atorvastatine: interaction avec les IP
dyslipidémie et changement de
traitement antiviral?
Changer
l’IP pour Reyataz, Invirase ou Prezista?
Utiliser le Reyataz sans Norvir ?
Remplacer l’IP par 1 NNRTI: Sustiva ou
Viramune ?
Remplacer l’IP par Isentress( raltegravir ) ou
Celsentri ( maraviroc) ?
Interrompre le traitement : NON !
Lipodystrophie et changement de
traitement antiviral ?
Lipoatrophies
:
arrêter D4T ( = Zerit, stavudine) et AZT ( =
Rétrovir, Combivir, zidovudine) , arrêter tous les
nucléosidiques (si c’est possible !)
Produits de comblement pour les joues
Lipohypertrophies
:
Arrêter les IP, chirurgie…
Risque relatif d’infarctus du myocarde en
fonction de la durée d’exposition aux IP
RR (95% CI)
8
Adjusted RR* per year of PI: 1.16 [1.10-1.23]
4
2
1
0.5
None <1
1-2 2-3 3-4 4-5 5-6
>6
PI-Exposure (yrs)
: Adjusted for sex, age, cohort, calendar year, prior CVD, family history of CVD,
smoking, body-mass index, NNRTI exposure
DAD study, NEJM 2007
Risque relatif d’infarctus du myocarde en
fonction de la durée d’exposition aux NNRTIs
RR (95% CI)
8
Adjusted RR* per year of NNRTI: 1.05 [0.98-1.13]
4
2
1
0.5
None <1
1-2 2-3 3-4
>4
NNRTI-Exposure (yrs)
: Adjusted for sex, age, cohort, calendar year, prior CVD, family history of CVD,
smoking, body-mass index, PI exposure
DAD study, NEJM 2007
Diabète
4
fois plus que dans la population
générale
On
peut utiliser la metformine, à
condition de respecter les précautions
: insuffisance rénale, hépatique,alcool,
« mitochondropathie »…
Ostéoporose et ostéonécrose
Plus
d’ostéopénie chez les patients VIH, et encore
plus chez les patients VIH traités, ayant eu un
nadir des CD4 < 200.
facteurs de risque d’ostéoporose :
âge , IMC< 18, alcool, tabac , corticoïdes,
ménopause, sédentarité, carence en vitamine D…
facteurs de risque d’ostéonécrose :
nadir des CD4 < 200, stade SIDA, durée
d’exposition aux antirétroviraux
Atteinte rénale
Le
VIH est le premier coupable ! Diminution des
atteintes rénales avec l’amélioration du contrôle
virologique
Facteurs de risque : âge, Afrique et Antilles,
Le Viread ( Truvada, ténofovir) est reponsable de
tubulopathies réversibles : rechercher protéinurie,
glycosurie, hypophosphorémie,
Mais aussi dégradation de la fonction glomérulaire
au long cours ?
Essais d’interruption du traitement
Chez les patients bien contrôlés sous trithérapie
avec un taux de CD4 élevé un traitement continu est-il
nécessaire ?
Interruption guidée par les CD4 : Smart
Plus d’incidents cardio-vasculaires dans le groupe
traitement discontinu
Limites du traitement actuel
L'éradication du virus n'est pas possible avec les
traitements aujourd'hui disponibles.
Un traitement continu est donc nécessaire.
L'observance du traitement, qui conditionne son
efficacité, dépend aussi de la tolérance.