un outil essentiel…… et perfectible LE SAP AU NIGER : IUED - GENEVE

Download Report

Transcript un outil essentiel…… et perfectible LE SAP AU NIGER : IUED - GENEVE

LE SAP AU NIGER : un outil essentiel……
et perfectible
IUED - GENEVE
26/10/2005
Christophe De Jaegher
AEDES
1. Introduction

Le SAP a–t-il bien rempli son rôle dans la prévention d’apparition
de crises alimentaires ?
alerter de manière précoce
 permettre un ciblage pertinent pour l’action
 hiérarchiser les priorités
 recommander des actions adaptées
 crédibilité et indépendance (au niveau collecte et analyse)

 Augmentation
nombre d’enfants malnutris = échec de la prévention ?
Oui si malnutrition est due à un manque d’accès à la nourriture.
Mais ….
Malnutrition Protéino-Calorique
Aliments Consommés
Quantité de
Nourriture
Disponible
Qualité
des
Aliments
Disponibles
Habitudes Alimentaires
-sevrage
-distribution à l’intérieur
du ménage...
Adapté de Young (1992)
Etat de Santé
Exposition aux Infections
Accès aux soins
de Santé
Action du SAP

Des évaluations indépendantes du fonctionnement du dispositif de
prévention et gestion de la crise au Niger sont prévues et
permettront de répondre à ces questions.

Cet exposé présente :
•
Un rapide rappel du fonctionnement du SAP au Niger;
•
Un jugement partiel de ses forces et faiblesses (sur base d’un
suivi à la marge de la situation au Niger en 2004-2005 - projet
Gafati-Zinder-Aquadev);
•
Des pistes de réflexion pour son amélioration.
2. Particularités de l’environnement au Sahel





Hauts risques productifs (déficit hydrique)
Populations rurales dépendantes des productions vivrières à
caractère extensif
Populations confrontées à des risques élevés de fluctuation de leurs
revenus
Économie informelle et forte variabilité des prix des produits de
première nécessité.
Faible densité de population
3. Besoins d’outils d’aide à la décision


Besoin de détection précoce des risques de crises alimentaires afin
de déclencher des interventions d’atténuation ciblées.
De nombreux acteurs sont actifs (Agrhymet, FAO, Fews)
 Statistiques agricoles classiques
 Suivi de campagne (agro-météo)
 Outils « remote sensing »
 Suivi des marchés

Systèmes utiles pour une alerte globale mais insuffisants pour
un ciblage des interventions car : soit trop peu désagrégés, soit
ne couvrent que la dimension production et disponibilités.

Un SAP de type rapproché reste incontournable pour le ciblage
d’interventions sur des populations homogènes.
4. Comment fonctionne le SAP au Niger ?

Découpage administratif
Pays
Nombre d’unités administratives
Habitants (moyenne)

11 500 000
Régions
Départements
Communes
7
45
265
1 640 000
250 000
43 000
Suivi à 2 échelons et en 2 temps :
• Identification des zones vulnérables dès la fin des récoltes.
(fiche de vulnérabilité « départementale »)
• Suivi au niveau des communes considérées à vulnérabilité
élevée (fiche de suivi permanent).
Incidence modérée sur le ciblage des populations à risque car
seuls les résultats de l’analyse de la fiche de vulnérabilité
déterminent les départements qui pourront bénéficier d’aide
d’urgence
4. Comment fonctionne le SAP au Niger ? (suite)

Dispositif de collecte : le SAP ne collecte pas directement ses
informations mais s’appuie sur les autres institutions (faible capacité
de contrôle !). Il doit jouer le rôle de coordinateur pour la
centralisation et l’analyse des informations détenues par un grand
nombre de partenaires et systèmes d’information complémentaires
• les services techniques de l’Etat dont les informations ne
sont souvent disponibles qu’au niveau des Départements
(limites !) : Ministère de l’Agriculture (enquêtes agricoles
annuelles pour l’estimation des récoltes et Service de la
protection des végétaux, SIM/A, SIM/BE, Ministère de
l’Elevage, Surveillance épidémiologique du Ministère de la
Santé, …
• ONG : CARE, World Vision, CRS, Afrique Verte, Aquadev
• Organisation régionale, internationale ou étrangère :
Agrhymet, FAO, PAM, FEWS : pas de collecte de terrain
mais aide à l’analyse et fourniture de données « remote
sensing ».
4. Comment fonctionne le SAP au Niger ? (suite)

•
•
•
Identification des zones vulnérables :
Unité d’analyse : le Département
Synthèse des informations dès la fin des récoltes par une cellule
« inter-institutionnelle » dans chaque département.
Outils = fiche d’identification des zones vulnérables
Thématiques :
pluviométrie
marchés
agriculture
vivrière, bilan céréalier
situation
agriculture
de rente
éléments
d’alerte
d’ajustements
sanitaire et nutritionnelle
situation
pastorale
capacités
revenus
secondaires (non agricoles)
diagnostic
(indice) de l’année précédente
La fiche comprend des synthèses qualitatives des données de base
(parfois chiffrées) qui incluent des appréciations issues du terrain
(avantages > < désavantages)
4. Comment fonctionne le SAP au Niger ? (suite)
•
•
•
•
Le poids des différents thèmes varient selon le type
de département (dominante agricole, agro-pasteurs ou pasteurs).
Un Indice de vulnérabilité est calculé sur la base de la somme des
points attribués pour chaque thème.
Dans la pratique : faible validation et analyse des données.
L’ indice permet :
 d’identifier les zones où la note de vulnérabilité est la plus élevée et
qui feront l’objet d’un suivi permanent (mensuel).
 d’identifier des villages déficitaires.
La fiabilité des données est loin d’être garantie.
Souvent les populations rurales ne couvrent pas leurs besoins en céréales
par leur propre production même lorsque les récoltes sont jugées
« satisfaisantes ». Exemple Zinder
Commune de GAFATI / Mirriah
Année
normale
Production de céréales : couverture des besoins
50
alimentaires annuels théoriques du ménage (%)
% de ménages concernés par la migration
57
Bonne
année
70
Très bonne
année
95
4. Comment fonctionne le SAP au Niger ? (suite)

Le suivi mensuel :
• effectué uniquement sur les zones identifiées comme les plus
vulnérables
• au niveau de la commune ou des groupements sur base d’un
questionnaire appelé « fiche de suivi permanent » :







•
La situation des marchés de céréales et des marchés à bétail ;
Les variations des stocks des produits vivriers ;
Les modifications dans l’alimentation de la population ;
L’évolution de la situation sanitaire et nutritionnelle ;
Les variations des ressources naturelles ;
La dynamique des échanges commerciaux ;
Les stratégies d’obtention de revenus alternatifs.
absence d’un modèle d’analyse.
5. Quelques faiblesses du SAP et pistes pour son
amélioration


Le SAP Niger, comme d’autres, se base sur 2 hypothèses :
• Concept d’année « normale » au cours de laquelle la
majorité des familles atteint un certain équilibre entre
ressources et besoins; avec des possibilités de constituer
des réserves lors des bonnes années.
• Existence de systèmes d’assurance et de solidarité qui
garantissent à tous les membres du groupe un niveau de
subsistance minimal. Ces systèmes « modérément
efficaces » permettent de faire face à des situations
« modérément dégradées ». Le SAP suppose qu’en cas de
crise, une « redistribution » ou un partage des ressources a
lieu entre les familles.
Pauvreté croissante au Niger (dont la pression foncière)
 Ces concepts doivent-ils être revus ?
Faut-il suivre à part les groupes les plus démunis ?
5. Quelques faiblesses du SAP et pistes pour son
amélioration (suite)



Unité d’analyse trop vaste. Ne permet pas de cibler de façon
suffisamment crédible et utile les actions d’atténuation des crises
 considérer la possibilité de travailler au niveau de zones
homogènes (+/- équivalentes communes).
Méthodes d’analyses trop basées sur le bilan céréalier (villages
déficitaires), héritage du début des SAP (1989) basé sur l’offre et
non l’accès.
 Affiner le niveau d’analyse  besoin de créer une typologie plus
précise des situations d’insécurité alimentaire afin d’améliorer le
ciblage, la pertinence et l’efficacité des réponses.
Marchés = soupape de sécurité.
 perméabilité des frontières
 le poids du marché dans la vulnérabilité est croissant
 les mécanismes de formation des prix imprévisibles et
insaisissables ( au niveau local et national)
 Améliorer le suivi régional des marchés
5. Quelques faiblesses du SAP et pistes pour son
amélioration (suite)

La méthode ne distingue pas suffisamment les contraintes
structurelles des difficultés conjoncturelles
(insécurité alimentaire chronique > < conjoncturelle) :
sources de revenus, disparités socio-économiques, capacités
d’adaptation, situation nutritionnelle.
 Besoin d’une référence structurelle par population homogène

Déficiences / difficultés au niveau de la collecte : formation,
équipement, motivation, encadrement des observateurs
 Soutien

au réseau de collecte
Qualité de la validation et de l’analyse des informations :
analyses locales limitées, insuffisante utilisation d’outils pour une
analyse historique ou spatiale, difficulté à prendre ses distances
vis à vis des politiques.
 Formaliser
et organiser la « mémoire » du système