Le diabète en prison L’occasion de se soigner ? Jean-Pierre Riveline
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Transcript Le diabète en prison L’occasion de se soigner ? Jean-Pierre Riveline
Le diabète en prison
L’occasion de se
soigner ?
Jean-Pierre Riveline
Salon du diabète
16 novembre 2006
Idées préconçues
Une population défavorisée
Une hygiène insuffisante
Une alimentation inadaptée
Une prise en charge médicale insuffisante
Des patients non réceptifs
Une
population
défavorisée ?
Population carcérale en France
Population
masculine à 95%, plus
jeune que la population générale
Population étrangère : 22%
Santé précaire :
– Sans couverture sociale : 17,5% (vs
0,3%)
– SDF : 20%
– Illettrés : 11%
– Avec troubles psychiatriques : 55%
– VIH X3, Toxico X10, Mortalité X3 par
rapport à la population générale
Fleury Mérogis
Prison construite en 1968
3 centres : les hommes, les femmes, les jeunes
La prison accueille :
- des prévenus en attente de jugement
- des condamnés à de courtes peines
4000 détenus incarcérés pour une durée moyenne
de 5 mois
Flux de 11000 détenus par an (Etrangers:50%)
Une hygiène
insuffisante ?
Une alimentation
inadaptée ?
Fonctionnement de la prison
Cellule de 11 m², 1 à 3 détenu par cellule
1 lavabo sans eau chaude sans réfrigérateur
Douche : 3 fois/semaine
3 repas par jour, possibilité de cantiner 1/semaine
Activités professionnelles :
–
–
–
Travail en cellule
Travail en atelier
Service général
Promenade : 30 mn deux fois/jour
Quartier disciplinaire : la « prison dans la prison »
Une prise en
charge médicale
insuffisante ?
Les soins en milieu carcéral
Avant 1994 :
– Santé gérée par l’administration pénitentiaire
– Confusion entre priorité de soin, de budget et de sécurité
Loi du 18 Janvier 1994
– Transfert des soins en prison aux établissements de
proximité
– Affiliation des détenus à l’assurance maladie
– Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires (ou UCSA)
– Implique les 187 sites pénitentiaires, 239 centres
hospitaliers, 88 centres hospitaliers psychiatriques
La santé à Fleury
UCSA mis en place en 1995
70 personnes :
– 14 MG
– 30 IDE
– 11 dentistes
– Kiné, Manip radio, Pharmaciens
– Consultations spécialisés
Consultations, soins, examens complémentaires sur place
Sur demande écrite du détenu
Manque de moyens : 1 médecin/800-900 détenus
Diabète en détention
Quel est le problème ?
Diététique en prison
Activité physique
Traitement : Insulinothérapie et
autosurveillance
Les
incidents : hypoglycémies,
acidocétoses
Le diabète en détention
Pas de recommandation en France
Des difficultés sont signalées (Petit JM ,
2001)
– Traitement et surveillance insuffisante
– Augmentation du risque d’acido cétose et de
coma hypoglycémique
– Détenus non autorisés à se traiter et à se
surveiller eux-mêmes
Le diabète à Fleury
Merogis
Comment cela se passe ?
Fleury Merogis
Le protocole d’auto-gestion
Remis au patient du matériel nécessaire
aux injections et autocontrôles (pour 3 j)
Échange et compte du matériel à chaque
visite 2 fois par semaine
Evaluation et éducation par l’IDE à chaque
visite
Evaluation de la prise en charge
des diabétiques à Fleury
Objectifs :
– Qualité de la prise en charge des patients diabétiques
– Leur satisfaction
Etude sur l’année 2005
Questionnaire avec les détenus sur
– la connaissance de leur diabète
– leur prise en charge en Prison
– la comparaison de leur prise en charge avant/après
incarcération
Recueil des HbA1c, des incidents
Population étudiée
Diabète de type 1 ou 2, traités par insuline
Suivi par : 4 IDE, 3 MG, 2 diabétologues
26 patients, 15 diabétiques de type 1, 11 type 2
18 ont répondus à plusieurs questionnaires sur 26
Parmi eux, 5 ont été exclu du protocole
d’autogestion
Les patients
connaissent-ils
leur diabète ?
Connaissance du Diabète (1)
Type 1 n=11
Type 2 n=7
Connaissent leur type de
diabète
64%
0
Connaissent leur traitement
91%
71%
Connaissent l’HbA1C
55%
0
Savent décrire leur maladie
91%
43%
En connaissent 3
complications
91%
0
Savent gérer une hypoglycémie
100%
100%
Savent gérer une hyperglycémie
100%
71%
Utilisent une bandelette urinaire
9%
14%
Contrôlent leur glycémie après
correction d’un déséquilibre
27%
0
Connaissance du Diabète (2)
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Type 1 n=11
Type 2 n=7
Savent gérer Connaissent
le sport
les
principales
règles
alimentaires
Connaissent
les règles
d’hygiène
Savent ce
qu’est le
glucagon°
Sont-ils bien
suivi en
prison ?
Qualité du suivi (1)
%
100
90
80
70
60
En ville
En détention
50
40
30
20
10
0
consultation ECG
1/mois
dentiste
F.O
podologue
Qualité du suivi (2)
%
100
90
80
70
60
En ville
50
En détention
40
30
20
10
0
HbA1c
Créatinine
Bilan lipidique µalbuminurie
Leur traitement
a t-il changé ?
Variation du traitement
70
%
58 %
60
50
34 %
40
30
20
10
8%
0
Diminution
Même
majoration
du
traitement
du
traitement
traitement
Totalité des
diabétiques
(n=26)
Comment évolue
l’équilibre du diabète
en prison ?
Evolution de l’équilibre du
diabète
Sur 14 patients
14
12
10,1%
P < 0,02
8,7%
10
8
6
4
2
0
1 ére HbA1c
Dernière HbA1c
Repas de
bonne qualité
Nombre de
repas adapté
Hygiène
satisfaisante
%
Activité
physique
régulière
Hygiène de vie chez les
diabétiques de type 1
120
100
80
60
Db1 avant
Db1 pendant
40
20
0
Faisabilité et dangerosité du
protocole d’autogestion
Protocole simple
Pas de problème pour se piquer
Pas de TS, ni agression
Pas d’hospitalisation
3 hypoglycémies sévères
Quelle est l’opinion des
patients sur leur
conditions de détention ?
Problèmes et solution proposées
Problèmes
Solutions
Mauvaise qualité de la
nourriture
Manque d’hygiène
Glacière
Manque de sport
Accès au sport
Manque d’information
Education collective
Douche quotidienne
Conclusions (1)
Une population défavorisée
Un
milieu hostile pour les diabétiques
Inactivité, alimentation de mauvaise qualité, hygiène
parfois déplorable
Des moyens insuffisants
Personnel médical, Dialogue au sein de l’équipe,
Formation
Conclusions (2)
Pourtant,…
Une population motivée
Mieux suivi qu’à l’extérieur
Avec amélioration de leur équilibre
glycémique
Conclusions (3)
Objectif :
obtenir une prise en charge diabétologique en prison
comparable à celle de l’extérieur
– Formation des IDE
– Organisation de séances d’éducation collective
sur :
La diététique
L’adaptation des doses d’insuline
L’insulinothérapie fonctionnelle
R Badinter, le 20/10/06, France
inter :
«Il n’est pas possible d’améliorer
la condition de vie des prisonniers
au-delà du seuil du travailleur libre
le plus mal traité »
Ceci ne doit pas concerner la
santé
Remerciements
Fleury Merogis
D°Michel Fix, médecin chef
L’équipe des infirmières de Fleury
les médecins généralistes
D°Max Massib
CHSF
D° Guillaume Charpentier
Les diététiciennes
Le réseau Revediab