Infections, bactériémies, SIRS, sepsis et autres
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Transcript Infections, bactériémies, SIRS, sepsis et autres
Infections, bactériémies, SIRS,
sepsis et autres
Définitions
Infection vs. colonisation
La notion d’infection implique la notion d’une réponse
inflammatoire même à bas bruit contre l’agent
infectieux
Bactériémie : présence de bactéries viables dans le
sang
Attention aux contaminations de l’hémoculture
Certaines bactériémies sont asymptomatiques
Mais jusqu’à 55% de SIRS chez les patients
bactériémiques hospitalisés
Bactériémies
Certaines bactériémies sont tout à fait
asymptomatiques
Brossage, soins dentaires
Dispositifs à demeure (sondes urinaires,
cathéters centraux)
Endoscopies diverses
Définitions : SIRS
Syndrome de réponse inflammatoire
systémique (SIRS) – deux des critères
suivants :
Température > 38.5° ou < 35.0°
Fréquence cardiaque > 90/minute
Fréquence respiratoire > 20/minute ou PaCO2<
32 mmHg ou ventilation artificielle
Globules blancs > 12000/mm3 ou <4000/mm3
ou formes immatures >10%
Définitions : Sepsis
SIRS + évidence d’une infection = Sepsis
Soit preuve par examen direct ou culture au
niveau du sang, de l’urine, du sputum ou d’un
autre milieu normalement stérile
Soit mise en évidence directe d’un foyer
d’infection (plaie purulente, perforation
intestinale, etc°
Définitions
Sepsis sévère
Sepsis + un signe d’hypoperfusion ou de dysfonction
d’un organe
• PAS 90 mm Hg ou PAM 70 mm Hg pendant 1 heure malgré
remplissage et amines vasopressives
• Débit urinaire 0.5 mk/kg pendant 1h ou dialyse
• Pa02/Fi02 250 si autres organes atteints ou 200 si poumon
seulement atteint
• Atteinte hépatique
• Altération brutale état de conscience ou EEG altéré
• Plaquettes < 80.000/mm3 ou évidence de CIVD
• Métabolique : pH 7.3 ; lactates > 1.5 limite normale
Définitions : choc septique
Choc septique = sepsis sévère +
PA < 60 mm Hg (ou <80 mm Hg si HTA
préalable) après remplissage
ou
Nécessité d’utiliser la dopamine > 5mg/kg pour
maintenir PA > 60 mm Hg
Epidémiologie
Fréquence et pronostic
1.5% des causes d’hospitalisation
Mortalité
Sepsis : 6%
SIRS : 7%
Sepsis sévère : 20%
Choc septique : 46%
Coût élevé : prise en charge d’un sepsis
sévère : 25.000 €
Facteurs favorisant le
développement d’un sepsis
Bactériémie
Age avancé (>65 ans)
Comorbidité (cancer, insuffisance rénale,
insuffisance hépatique, diabète, SIDA)
Facteurs associés à un mauvais
pronostic
Réponse inflammatoire anormale (hypothermie,
leucopénie)
Comorbidité, malnutrition, neutropénie, soins
intensifs
Age
Site initial
Meilleur pronostic pour urosepsis
Microorganisme en cause
Nosocomial plus grave que communautaire
Pseudomonas, candida albicans,…
Qualité et promptitude de l’antibiothérapie
Déterminer si le SIRS est
d’origine infectieuse
Rechercher un foyer
Identifier des manipulations ou
interventions récentes
Soins dentaires
Toute manœuvre endoscopique
Cystoscopie
CPRE
Arthroscopie
Toxicomanie
Intervention chirurgicale
Diagnostiquer et évaluer des
affections sous-jacentes
Neutropénie
Valvulopathie
Splénectomie
Comorbidités classiques
Rechercher un cathéter infecté
Rechercher l’infection sur cathéter I.V.
Signes locaux
• souvent absents pour les cathéters centraux
Retrait du cathéter et mise en culture, + hémocultures
• diagnostic certain si même germe sur les 2 prélèvements
• à défaut, diagnostic probable si
– signes locaux
– résolution de la fièvre après retrait du cathéter
– au contraire, le cathéter laissé en place, persistance de la fièvre
malgré antibiotique approprié
Prélever des hémocultures
Acte médical d’une importance cruciale
Prélever les hémocultures avant le début de
l’antibiothérapie
Eviter les contaminations
Désinfecter correctement la peau au site de
prélèvement
Dans la mesure du possible, ne pas prélever les
hémocultures sur des cathéters
Prélever des hémocultures
Paire d’hémocultures
Aérobies + anaérobies
Selon les cas de deux à quatre paires
Quatre paires nécessaires
• Si diagnostic différentiel d’une contamination peut
se poser
• Si antibiothérapie préalable
Volume minimal : 10 ml par hémoculture
(chez l’adulte)
Prélever des hémocultures
Délai entre les prélèvements
Idéalement >1h
Si patient en situation critique, faire les
prélèvements consécutivement sur sites
différents
Intépréter les résultats en fonction des
germes et de la clinique
Les marqueurs biologiques
d’infection bactérienne
Les marqueurs habituels d’inflammation ne sont
pas discriminants (CRP…)
Deux nouveaux marqueurs en évaluation
TREM-1 soluble (Triggering receptor expressed on
myeloid cells)
• Sensibilité 96%
• Spécificité 89%
Procalcitonine
• Chez patients non chirurgicaux cut off 1 ng/ml
– Spécificité : 94%
Pathogénie : TLR!
Traitement des phénomènes septiques
1. Rapidité du diagnostic
2. Traitement adéquat de l’infection (geste
chirurgical et antibiothérapie large-spectre)
3. Remplissage et support inotrope
Autres traitements des états
septiques
Protéine C activée recombinante
APC
Propriétés
Anticoagulantes
Antiinflammatoires
Cytoprotectrices
Antiapoptotiques
Angiogéniques
Eliminer rapidement le stimulus
microbien
Drainage, ponction, débridement, acte
chirurgical, retrait matériel contaminé
Antibiothérapie
Empirique
Ciblée sur germe identifié par la culture
Microorganismes les plus souvent impliqués
Communauté
Nosoco
Neisseria
Antibiothérapie empirique
Est-il utile d’utiliser une association de
deux antibiotiques pour traiter un sepsis à
bactéries Gram-?
Traitements combinés (pour germe
sensible à chacun des deux agents)
Probablement inutiles dans la majorité des
cas (et entraînant des effets secondaires)
Réserver aux cas de neutropénie et aux
patients en soins intensifs
Vis-à-vis de certains germes :
Pseudomonas?
Antibiothérapie empirique
(communautaire)
Patient neutropénique
C4 (céfépime) 2g TID ou PIP/tazo 4g 4x IV + amikacine 20 mg/kg IV
Si mucosite ou cathéter implantable ajouter vancomycine 15 mg/kg
bid
Patient non neutropénique
Pas d’antibiothérapie préalable
• Amoxyclav 1g 4x ou céfuroxime 1.5g tid IV
Antibiothérapie préalable
• Ceftriaxone (2g qd) +/- gentamycine
Antibiothérapie empirique
Patient hospitalisé
Neutropénie
• C4 ou Pip/Tazo+amikacine
Sans neutropénie
• <5 jours hospitalisation
– Cefuroxime ou amoxyclav + gentamycine
• >5 jours hospitalisation
– Cefepime ou pip/tazo + amikacine + vanco (en fonction du risque de
MRSA)
Antibiothérapie empirique
Patient neutropénique
Si fièvre persiste après 5 jours d’antibiothérapie
empirique (p.ex. C4+ pénicilline
antipseudomonale) – inclure amphotéricine B
Septicémies staphylococciques
Origines
Infections cutanées
Contamination d ’un corps étranger
cathéter I.V., prothèses
Cause fréquente de sepsis nosocomial
Toxicomanie
Indéterminée
Dans un contexte communautaire, une septicémie
staphylococcique est très souvent associée à une
endocardite (60%)
Septicémies staphylococciques
Manifestations cliniques
Etat septicémique
Localisations secondaires très fréquentes (20% des
cas)
ostéomyélite aiguë
staphylococcie pulmonaire hématogène
endocardites
abcès para-néphrétique
abcès épidural
autres
Traitement des septicémies staphylococciques
( après geste à la porte d ’entrée, S.N. )
Traitement initial
Flucloxacilline, 4 x 1-2 gr.I.V.
Révision du traitement selon l ’antibiogramme
Pénicilline G si germe sensible ( R )
Si résistance à la Méthicilline ou à l ’oxacilline
• Vancomycine 2 x 1 gr.I.V.
• Teicoplanine 400 mg / 12h, 3 doses, puis 400 mg /
24h.
Si allergie aux pénicillines
Vancomycine ou teicoplanine
Vancomycine et beta lactamines
Sur un Staphylocoque doré sensible
(MSSA) , la vancomycine est moins
efficace qu’une pénicilline antistaphylococcique.
Septicémies à Staphylocoques coagulase
négatifs (S.epidermidis, saprophyticus,
haemolyticus,…)
Circonstances d’apparition
corps étrangers
ostéomyélites, surtout nosocomiales
• sternotomie, p.ex.
neutropénie
Diagnostic
au moins 2 hémocultures positives
Traitement des Septicémies à
staphylocoques coagulase négatifs
Approche médico-chirurgicale
endocardites, infections sur prothèses
• on peut tenter de conserver un port-a-cath
Monothérapie: Vancomycine ou
Teicoplanine
Association Vancomycine + Rifampicine
Les biofilms
Efficacité limitée des
antibiotiques pour les
microorganismes en biofilm sur
matériel étranger
Intérêt de la rifampicine si infection sur matériel artificiel (valve,
porth-a-cath, prothèse vasculaire, prothèse articulaire) ou
nécrotique (séquestre osseux)
Jamais en monothérapie (résistances rapides)
Pas de remboursement de la mutuelle
Septicémies à germes Gram-négatifs
Facteurs favorisants
Septicémies secondaires
Origine urinaire
• obstacles, sonde urinaire
Origine respiratoire
• colonisation oro-pharyngée, trachéotomie, contaminations
d’appareillage, d ’aérosol
Origine digestive
• obstructions, perforations; voies biliaires, cirrhose
Septicémies primaires
cathéters, prothèses
neutropénie
Septicémies à germes Gram-négatifs
Manifestations cliniques
état septicémique
localisations secondaires ( rares )
sepsis sévère, choc septique ( 40% )
Traitement
mesures thérapeutiques au niveau de la porte
d ’entrée
C2, C3, C4 +/- A.G.
Septicémies à germes Gram-négatifs
Facteurs conditionnant le pronostic
Affections sous-jacentes
neutropénie
diabète
cirrhose
I.R.A.
défaillance respiratoire
Age
Caractéristiques de la septicémie
source de l ’infection
grade et sévérité de la septicémie
complication d ’emblée
Traitement
délai d ’instauration
adéquat vs inadéquat
Chocs toxiques superantigéniques
Superantigènes
Choc toxique staphylococcique
Circonstances d ’apparition- pathogénie
décrit initialement chez des femmes en période menstruelle
actuellement , dans les 2 sexes
dû à une exotoxine pyrogène de Staph.aur
• TSST-1
Manifestations cliniques
Fièvres, rash érythémateux, choc, atteites multi-organiques
germe isolable localement, hémocultures négatives
Traitement
traitement du choc
traitement anti-staphylococcique I.V.
Choc toxique streptococcique
Streptococoque pyogenes (Streptocoque groupe A)
Pharyngites, tonsillites, otites moyennes, scarlatine, érysipèles,
cellulites, impetigo, fasciite nécrosantes, etc.
« flesh eating bacteria »
Exotoxines dont A, B et C
Exotoxine A responsable du choc toxique
Superantigène!
Choc toxique streptococcique
Circonstances de développement - pathogénie
lésion des tissus mous, traumatique, chirurgicale
infection streptococcique invasive
• cellulite, fasciite nécrosante, myonécrose
rôle d ’exotoxines pyrogènes
manifestations cliniques
signe d ’appel: violente douleur locale
état de choc + défaillance multi-organique
souvent éruption érythémateuse, puis desquammation
isolement de streptocoques localement et par hémoculture
Traitement
débridement chirurgical précoce
antibiothérapie I.V.: Pénicilline+Clindamycine (inhibe la sécrétion de toxine)
traitement du choc