Particularités de la prise en charge de la femme enceinte en mésusage d’alcool Docteurr Frédéric LEMAIRE Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie de l’ANPAA.

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Transcript Particularités de la prise en charge de la femme enceinte en mésusage d’alcool Docteurr Frédéric LEMAIRE Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie de l’ANPAA.

Particularités de la prise en
charge de la femme enceinte
en mésusage d’alcool
Docteurr Frédéric LEMAIRE
Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie de l’ANPAA 36
1) Généralités:Les femmes et l’alcool
 Environ 600 000 femmes sont alcoolodépendantes (il
existe 2 millions de personnes alcoolodépendantes en
France)
 Baromètre santé 2000:
 1,5% des femmes 20-24 ans ont une consommation journalière
d’au moins 3 verres/jour
 6% pour les femmes âgées de 35 à 44 ans
2) Les seuils de consommation d’alcool
de l’OMS
Consommations régulières
Femmes : pas plus de 2 unités d ’alcool par jour (14
verres/semaine)
Hommes : pas plus de 3 unités d ’alcool par jour (21
verres/semaine)
Au moins une fois par semaine sans boissons alcoolisées
Consommations occasionnelles
Pas plus de 4 unités en une seule occasion
Pas d ’alcool pendant la grossesse
3) Consommation d’alcool chez la femme
enceinte: risque de fréquence
 En France (1998)
 4 % des femmes interrogées à la maternité déclarent consommer
au moins 1 verre par jour
 Manque d’information des conséquences néfastes des conduites
d’alcoolisation durant la grossesse.
 95 % des femmes enceintes connaissent les risques liés au
tabagisme gravidique, seulement 65 % connaissaient les risques de
l’association alcool-grossesse.
4) Effets de l’alcool sur embryon et fœtus
 Passage libre et rapide au travers du placenta
 Effets sur le processus de développement embryonnaire :
- RCIU
- malformations
- action directe sur le cerveau : anomalies
neurocomportementales
Conséquence morbide majeure: Le syndrome
d’alcoolisme fœtal et ses formes incomplètes (effets de
l’alcool sur le foetus)
5) Les prises en charge
5.1 information
 Diffusion des connaissances et des messages
concernant l’exposition prénatale à l’alcool:
• Conseiller l’abstinence
« zéro alcool durant la grossesse »
• Former les professionnels
• Informer le grand public
un étiquetage préconisant l’absence de consommation
d’alcool par les femmes enceintes sur les bouteilles
d’alcool et de vin
5.2 Repérage
 Mieux dépister l’alcoolisation en cours de grossesse :
 On insistera notamment durant le 1er trimestre de la
grossesse sur l’utilité d’un entretien initial réalisé par
une sage-femme ou un médecin
 Permet de repérer les situations de vulnérabilité et
d'orienter si besoin vers des dispositifs d'aide et
d'accompagnement.
 Difficultés pour dépister l’alcoolisation en cours de
grossesse:
 Les professionnels de santé sont souvent peu enclins à
aborder le sujet
 Il faut souligner l’importante sous-évaluation par les
femmes enceintes de leur niveau de consommation d’alcool
 Se méfier également de l’interrogatoire de l’entourage
Les moyens du repérage :
 La consommation déclarée d’alcool
 Les questionnaires : DETA CAGE
1) Avez-vous déjà ressenti le besoin de Diminuer votre
consommation de boissons alcoolisées ?
2)Votre Entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de
votre consommation ?
3) Avez-vous déjà eu l ’impression que vous buviez Trop ?
4) Avez-vous déjà eu besoin d ’Alcool dès le matin pour vous sentir en
forme
(alcoolodépendance probable si 2 oui)
 Marqueurs biologiques
 VGM, GGT, (CDT ?)
5.3 Éléments spécifiques pour la prise en
charge de la femme enceinte qui
s’alcoolise
 Interventions brèves
 Entretiens motivationnels
 Rechercher et traiter aussi les comorbidités psychiatriques
 Rechercher et traiter aussi les comorbidités addictives (tabac,
cannabis, benzodiazépines)
Particularités du sevrage chez
la femme enceinte
 Indication impérative d’un sevrage thérapeutique en
milieu hospitalier
 L’utilisation de benzodiazépines (oxazépam) sur une
courte période (environ dix jours) est préconisée.
parmi les traitements de l’alcoolodépendance, il faut
souligner que le disulfirame est formellement contre-indiqué.
La place de la psychothérapie
Dans tous les cas, il est recommandé
que
l’accompagnement
avant,
pendant, et après la grossesse d’une
femme ayant un mésusage d’alcool
prenne en compte l’importance du
lien mère-enfant.
Conclusion points clés
 Des risques importants sont liés à la consommation
d’alcool au cours de la grossesse : SAF
 Ces risques sont peu connus
 Nécessité de diffuser l’information auprès des
professionnels et du grand public
 Nécessité de former les intervenants au repérage
 La prise en charge: obtenir l’abstinence plus que jamais