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SOMMAIRE
ÉDITORIAL
Une richesse à portée de main
Le terme de biodiversité « ordinaire » a été proposé il y a une dizaine d’années
pour caractériser toutes les espèces ou tous les écosystèmes qui ne présentaient pas
de particularités « remarquables ». C’est aussi ce qui a été appelé le « vrac », tout
l’ensemble de cette nature vivante qui nous entoure et nous apparaît si « banale »
ou si « normale ». Cela par opposition à ce que beaucoup de naturalistes considèrent
comme les espèces ou les milieux à protéger ou à conserver en priorité.
© MNHN P. LAFAITE
Imaginez : c’est comme si la nature avait inventé des espèces « remarquables »
> GILLES BOEUF, PRÉSIDENT
DU MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
(ou mieux, peut-être, « dignes » d’être remarquées) et « ordinaires » – sans intérêt !
D’autres ont aussi à une époque classé les espèces en « utiles » ou « nuisibles »
(pour qui ?) comme si la nature avait (d’ailleurs souvent bien avant que l’humain
n’apparaisse !) différencié des espèces pour aider ou gêner les humains. En fait,
il faut bien rappeler ici que la biodiversité est beaucoup plus qu’un catalogue ou
un inventaire d’espèces : c’est l’ensemble des relations établies entre les êtres
vivants, entre eux et avec leur environnement, c’est la fraction vivante de la nature.
La biodiversité est partout sur cette planète, des grands fonds océaniques
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Sébastien Turpin
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TDC N O 1090 tLA BIODIVERSITÉ ORDINAIRE
aux sommets des plus hautes montagnes, des déserts les plus arides aux très
humides forêts tropicales (le seul endroit finalement où elle n’est pas étant
les laves de volcans). Un corps humain possède dans son seul intestin au moins
dix fois plus de bactéries que l’ensemble des cellules humaines de son organisme !
On sait aujourd’hui l’importance de ces bactéries, du tube digestif ou de la peau,
sur notre santé. Cette biodiversité ordinaire est donc vitale et indispensable
pour l’humanité. Voilà pourquoi il vaut bien mieux protéger des écosystèmes,
des milieux de vie que des espèces, aussi emblématiques soient-elles.