Découvrir, protéger, développer la biodiversité autour de son école Animations pédagogiques 2012-2013 ▶ Conception et mise en œuvre : Jean-Louis Dubois, éco-interprète, professeur des écoles.
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Découvrir, protéger, développer la biodiversité autour de son école Animations pédagogiques 2012-2013 ▶ Conception et mise en œuvre : Jean-Louis Dubois, éco-interprète, professeur des écoles chargé de missions à la DSDEN 70 / F-70013 Vesoul Partenariat et co-conception : ▶ Frédéric Sergent, responsable pédagogique au CPIE de la vallée de l’Ognon / F-70150 Brussey ▶ Thierry Galmiche, directeur de la Maison de la nature des Vosges saônoises / F-70440 Château-Lambert Cette formation de 3 heures, proposée aux professeurs des écoles de la Haute-Saône, fait suite à celle réalisée en 2010, année mondiale de la biodiversité, et vient la compléter. Le diaporama de l’animation 2010 est également disponible sur le site DSDEN 70, à l’adresse : http://www.ac-besancon.fr/IMG/pdf/BIODIVERSITE_2010_JLD.pdf "Abaque de Reignier" Pour moi, c’est quoi la biodiversité ? Quelques affirmations à clarifier : La biodiversité est à la base de notre alimentation. La perte de biodiversité constitue avec le changement climatique l’autre menace environnementale. De nombreux médicaments sont fabriqués à partir de molécules naturelles. L’homme est à l’origine de l’introduction des espèces exotiques. L’Homme est à l’origine de la destruction de la biodiversité. Le développement de l’Homme est lié à la biodiversité. Le changement climatique menace la biodiversité. Biodiversité et diversité biologique c’est la même chose. La biodiversité c’est la protection de la nature. Pic épeiche - © Bernard Dupont La biodiversité est à la base de notre alimentation ? La réponse est plutôt oui ! Toutes les espèces domestiques ou cultivées qui servent à notre alimentation proviennent "d’espèces sauvages" ou "naturelles", encore existantes, parfois disparues, que les agriculteurs et éleveurs ont sélectionnées et améliorées depuis l’époque du Néolithique. Exemple de ressources génétiques : variétés de pommes de terre des Andes Cet ouvrage* présente une collection planétaire de 2700 variétés et espèces qui sont principalement alimentaires mais qui incluent, cependant, des plantes médicinales et ornementales provenant de divers continents. L’association Kokopelli est connue pour être en conflit avec de grandes entreprises et multinationales des semences et de l’agroalimentaire… *Semences de Kokopelli : lien vers le site de l’association en fin de présentation. Le développement de l’Homme est lié à la biodiversité ? Oui, et comment ! D’abord au cours de la préhistoire, l’humanité exploite la biodiversité naturelle, pour se nourrir, se vêtir, se soigner, fabriquer divers objets d’origine animale ou végétale. À partir du néolithique, puis avec une accélération prodigieuse au cours des temps modernes, l’agriculture et l’élevage font exploser la biodiversité au service de l’humanité. L’exemple du pommier : Une variété sauvage originaire d’Anatolie, ▶ 6 variétés dans la Grèce antique (cf. botaniste Théophraste – 300 av. JC), ▶ 30 variétés dans la Rome antique, ▶ 527 variétés au XIXème siècle (cf. pépiniériste André Leroy) ▶ 6000 variétés aujourd’hui, dans le monde tempéré entier. Mais nombre d’entre elles sont menacées de disparition par les choix et les pratiques de l’arboriculture intensive et de la grande distribution. Au fil des siècles, le chasseur, l’agriculteur et l’éleveur ont façonné des paysages et imposé des pratiques auxquels les espèces naturelles se sont plus ou moins bien adaptées (ou pas !) Ainsi, en 2500 ans, la Chevêche d’Athéna a-t-elle suivi le défricheur du pourtour méditerranéen jusqu’au sud de la Scandinavie… Elle régresse aujourd’hui, victime des pesticides et des pratiques de l’agriculture intensive. De nombreux médicaments sont fabriqués à partir de molécules naturelles ? Oui, pendant des millénaires, les Hommes se sont soignés, principalement, avec des plantes. Encore aujourd’hui, la majorité des molécules qui soignent sont identifiés dans la nature, souvent le règne végétal puis (éventuellement) reproduite et fabriquées en quantité par l’industrie pharmaceutique. Un exemple original et significatif : l’if ! L’if est un arbuste* dont le feuillage est très toxique pour les animaux. Depuis le Néolithique, il a donc été progressivement presque éliminé de la nature par l’Homme… Par chance pour l’if, grâce à son feuillage toujours vert et à sa longévité, il est resté une espèce symbole de vie éternelle que l’on a conservé, notamment dans les cimetières… Dans les années 1960 à 1990, on a découvert que les taxanes, substances qui participent à la violente toxicité des ifs, étaient utiles dans le traitement de certains cancers par chimiothérapie… * Il pousse très lentement et peut vivre plusieurs siècles, devenant alors un arbre imposant… Biodiversité et diversité biologique c’est la même chose ? Non, pas tout à fait ! Depuis la nuit des temps, les hommes ont conscience de la diversité biologique de façon empirique… et au niveau des espèces. A partir de la Renaissance, les expéditions à la découverte du monde ont permis aux scientifiques d’inventorier le vivant. Linné notamment contribue à mettre au point une classification de la diversité biologique, aujourd’hui en partie remise en cause par la connaissance de l’évolution et de la génétique qu’il ignorait. Sur cette thématique, le lecteur peut se référer à l’animation pédagogique Enseigner la "nouvelle classification" des animaux, à l’adresse : http://www.ac-besancon.fr/spip.php?article1979#1979 Très récent, le mot "biodiversité" fut créé en 1992 dans le contexte de la Conférence internationale de Rio de Janeiro. Ce mot recouvre trois visions contemporaines du vivant : - la diversité génétique au sein de chaque espèce. Exemples : ▶ 7 milliards d’humains, tous différents (sauf les vrais jumeaux). ▶ des centaines de races de l’espèce "chien". ▶ 6000 variétés de pommiers / de pommes. - La diversité des espèces au sens classique du terme*. - La diversité des écosystèmes, définis comme des ensembles cohérents d’êtres vivants interdépendants. Exemple : la diversité des forêts, en fonction des terroirs, des climats, etc. * Espèce (définition valable pour l’école primaire) : communauté d’individus susceptible de se reproduire naturellement entre eux. Définitions institutionnelles La biodiversité représente la variété et la variabilité des organismes vivants et des complexes écologiques dont ils font partie. Convention sur la biodiversité - Rio 1992 La notion de biodiversité recouvre l'ensemble des formes de vie sur Terre (la faune, la flore, les milieux naturels mais aussi l'espèce humaine) ainsi que les relations établies entre elles. Préserver la biodiversité, c'est donc préserver les espèces, les écosystèmes et tout ce qu'ils peuvent apporter à l'espèce humaine ; c'est concevoir une utilisation durable des ressources. Portail français de l’année internationale de la biodiversité 2010 : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-La-biodiversite,4247-.html Diversité… des gènes, des individus, des espèces, des écosystèmes Affiche d’une collection Yann Artus-Bertrand illustrant la biodiversité (génétique) au sein de l’espèce humaine. Lien vers le site des affiches YAB : http://www.ledeveloppementdurable.fr 25 "hot spots" La biodiversité dans le monde Les régions du monde où la diversité du vivant est la plus développée sont celles où l’évolution des espèces n’a pas été freinée par les glaciations. D’où l’expression des écologues américains, avec jeu de mot : "hot spots", = 25 zones "brûlantes", par le climat mais aussi par le foisonnement des espèces… La diversité des espèces en France A l’échelle mondiale, la France métropolitaine ne bénéficie de l’effet "hot spot" que sur sa façade méditerranéenne. Sa biodiversité, relatée dans le tableau ci-dessus, est assez modeste. A l’échelle européenne, la France est néanmoins le pays le plus riche en espèces car s’y imbriquent à petite échelle, presque tous les écosystèmes du continent. Au classement mondial, qui prend en compte les départements et territoires d’outre-mer, la France a la responsabilité d’une honorable 4ème place, au palmarès de la biodiversité et de sa préservation (Cf. exercice : repérer les territoires français, sur le planisphère, en lien avec les "hot spots"…) L’Homme est à l’origine de la destruction de la biodiversité ? Si l’on se réfère aux temps géologiques, bien avant l’apparition d’Homo sapiens, il y a eu d’autres grandes crises d’extinction d’espèces dans l’histoire de la Terre, résultant de phénomènes naturels. Graphe : nombre de familles d’animaux marins depuis 600 millions d’années. Crises d’extinctions L’Homme est à l’origine de la destruction de la biodiversité ? Oui c’est sûr, pour ce qui est du phénomène contemporain… Vers 1800, un milliard d’être humains vivaient principalement dans une économie basée sur des ressources renouvelables (matières premières, énergies). Au cours des 2 derniers siècles écoulés, la population humaine s’est multiplié par 7. Pour subvenir à ses besoins et améliorer le confort et la qualité de vie, la civilisation mondialisée contemporaine a développé une multitude de nouvelles technologies, souvent basées sur l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables, ou jugées inépuisables : ▶ océans, forêts et terres arables sont souvent surexploités et plus ou moins pollués. ▶ l’émission massive de gaz à effet de serre (GES), correspondant à des millions de tonnes de carbone stockées depuis des millions d’années, provoque un début de changement climatique. ● L’ours polaire n’est pas la seule espèce menacée ! Depuis le 19ème siècle, une espèce disparaît tout les 7,5 ans contre un taux estimé d’une espèce pour 150 ans pour les âges géologiques. ● Entre 1970 et 2008, la biodiversité dans son ensemble a diminué de 28%, selon un autre indice, l'indice Planète vivante du WWF, qui suit 9014 populations appartenant à 2 688 espèces de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons. ● Dans la basse vallée de l’Ognon, en Franche-Comté, la biodiversité des invertébrés de la rivière a diminué de 25% entre 1972 et 2002 (DIREN). La biodiversité c’est la protection de la nature ? Pas tout à fait ! La préservation de la biodiversité peut nécessiter des mesures de protection d’espèces et des écosystèmes auxquelles elles participent. Mais qu’est-ce que la nature ? Petit Robert : "Ce qui est opposé à l’homme, à l’activité humaine“. Cette conception, venue du latin et de l’antiquité, où elle était sans doute valide, ne fait plus sens aujourd’hui : la quasi-totalité de la planète est explorée et est largement exploitée par l’homme. Et non plus "opposée"… D’autre part, nous savons aujourd’hui que notre espèce est issue de la "nature" et qu’elle a co-évolué avec elle. Exemple : en Franche-Comté, prenez un (belle !) pelouse à orchidée et laissez faire la "nature" : vous obtiendrez un paysage semblable à la forêt d’origine, du temps des gaulois. La prairie "naturelle" résulte de siècles de pastoralisme, d’interactions entre l’homme, ses troupeaux, et la "nature"… La "protection de la nature" nécessite donc la définition d’objectifs à la fois experts et socialement admis. La clé du processus serait la recherche de l’intérêt général, dans la durée et dans le cadre d’une éthique : a-t-on le droit de faire disparaître ou de laisser disparaître tel(s) ou tel(s) élément(s) de notre environnement ? Doit-on se montrer respectueux, voire solidaires de tous les autres vivants ? Etc. Le changement climatique menace la biodiversité ? Oui ! Le climat a une incidence importante sur la majorité des êtres vivants : températures, pression atmosphérique, précipitations, vents… L’institut national de la recherche agronomique (INRA) a modélisé le déplacement des aires de distribution des essences d'arbres en fonction de la nouvelle donne climatique prévue en 2050 et 2100. Résultats: les peuplements de Méditerranée et du SudOuest s'étendraient vers le Nord, ceux de l'Est et des montagnes s'amenuiseraient. Ces cartes sont des projections réalisées à partir des données et évolutions actuellement connues : Problème pour le forestier : une forêt de hêtre se gère sur 100 ans et plus ! Groupes végétaux 1 : étage subalpin 2 : étage montagnard 3 : régions de montagne, étage collinéen du Nord-Est 4 : érable sycomore, hêtre, etc. 6 : châtaigner, néflier, etc. 7a : Ouest jusque dans le midi 8 : espèces méditerranéennes La perte de biodiversité constitue, avec le changement climatique, l’autre menace environnementale ? Oui, si l’on veut ! Et comme nous venons de le suggérer, les deux problèmes sont liés : brutal, le changement climatique amorcé nuit globalement et nuira encore à la biodiversité. Rappelons qu’il est dû principalement à la combustion massive de pétrole et de charbon depuis deux siècles. Mais la biodiversité est aussi et surtout affectée, au départ, par les pollutions diverses et la surexploitation des écosystèmes. C’est dans ce contexte… que de nombreuses questions vont se poser à l’humanité, dans le moyen terme. Par exemple : ▶ Comment nourrir 9 milliards d’hommes en 2050 ? ▶ Quel accès à l’eau potable et à l’eau d’irrigation pour ces populations ? ▶ Quels accès aux sources d’énergie et quelle transition pour limiter les gaz à effet de serre (GES) ? ▶ Quelles mobilités dans ce futur proche, pour les hommes, les matières premières et les produits transformés ? Nombre d’experts et de politiques réfléchissent à ces questions et testent des solutions. Quelles qu’elles soient, nous allons vers une civilisation qui devra nécessairement être plus économe des ressources dispensées par la planète et plus respectueuse des ressources du vivant, de la biodiversité. L’homme est à l’origine de l’introduction des espèces exotiques ? Oui bien sûr, pour le naturaliste ! Et lorsque ces espèces finissent par gêner, il les qualifie d’espèces invasives ! Ou même de pestes végétales ! Car les espèces exotiques peuvent nuire aux écosystèmes en venant supplanter les plantes ou animaux autochtones. Trois exemples d’actualité chez nous : Renouée du Japon Balsamine de l’Himalaya Buddleia (arbre aux papillons) Mais n’oublions pas l’historien géographe : la plus part de nos légumes et de nos animaux domestiques ne sont pas d’origine européenne !... Et pour l’anthropologue : si l’on change d’échelle et de point de vue, la principale espèce invasive pourrait être… Homo sapiens, qui parti d’Afrique en chasseur-cueilleur, il y a quelques 100 000 ans, a accumulé des connaissances et développé des savoir-faire lui permettant de s’installer aujourd’hui, durablement, dans presque tous les écosystèmes, tout en les modifiant à son gré et à son profit… Cela ne justifie pas que l’on laisse faire n’importe quoi : les introductions d’espèces apportent souvent des nuisances et/ou un appauvrissement du milieu "naturel" antérieur. Découvrir la biodiversité Les pages qui suivent ne constituent pas un guide à part entière du jardinage biologique à l’usage des écoles. Elles proposent seulement quelques outils et pistes pédagogiques. L’enseignant ne perdra pas de vue que les nombreuses activités possibles doivent nécessairement décliner les programmes et de façon multidisciplinaire. On peut, en effet, dans le jardin scolaire, pratiquer des sciences mais aussi de la technologie (outillage, techniques de culture…), des maths (comptages, mesures, géométrie…), du français (vocabulaire, expression orale et écrite, poésie…), des arts visuels (land art…), de l’histoire-géo, etc. Des outils pédagogiques d’observation Pour compléter les sens - jumelles, loupes, télescope, aquascope, périscope, boîte-loupe… - Détecteur ultra-sons, amplificateur de sons. - Sac ou boîte à toucher, - boîtes à odeurs. Pour rendre une action plus efficace - Tous les outils qui prolongent la main, notre pince naturelle : pince à insectes, filet à papillons, pièges à insectes. Pour obtenir des informations objectives - Tous les outils de mesure : thermomètre, dendromètre, anémomètre, balance… Pour reconstituer un milieu naturel (noms en –ium) aquarium, terrarium, insectarium, lombricarium… Pour aider à penser, pour se souvenir - Appareil photo, caméra, magnétophone, ordinateur… Pour se camoufler et/ou pour faciliter l’observation - affûts, mangeoires et abreuvoirs, gîtes et nichoirs, nourritures ou appâts... La méthode "ECUREUIL" "Complexe" n’est pas synonyme de "compliqué". Jeu d’analyse multicritères d’un sujet quel qu’il soit : Espace-temps : où se situe-t-il ? Quand est-il apparu ?… Comparaison : ressemblances et différences avec sujets proches Utilité : a quoi sert-il ? Permet-il à d’autres d’exister ?... Représentations : quelles sont les idées reçues, positives ou non… Écologie : quelles relations avec l’environnement ? Dans quels cycle(s) ? Utilisation : qu’en fait-on ? En profite-t-on ? Dans quel(s) domaine(s) ? Identité : caractéristiques, composantes, « parenté »… Légendes : existe-t-il des histoires, des légendes, une symbolique ? Système : est-il intégré dans un système* ? Comment fonctionne-t-il ? *Système : ensemble, d’objets, de pièces ou d’êtres vivants en relation, qui comporte des entrées et des sorties (matières, énergie, informations), des vannes, des réservoirs… Les relations "VACHES" L’écologie est la science qui étudie les relations que les êtres vivants entretiennent entre eux et avec leur milieu… ↱ Végétation Animaux Végétation Concurrence pour accéder à la lumière Animaux Noisette rongée par un mulot Climat Hommes Plantes médicinales, foresterie Hommes La forêt génère un microclimat + humide,doux Eau Sol Dépollution par lagunage L’épervier a mangé une mésange Terrier d’un campagnol Conditionne les aires de répartition Eau Sol Climat Conditionne les habitats, les vêtements L’agriculteur nourrit ou trait ses vaches Émissions GES / Changement climatique Adaptations sécheresse ou milieux aqua. Inondation ou sécheresse Sols + ou – fertiles Interactions innombrables ! Gelée blanche un matin d’hiver Tous les phénomènes liés à l’érosion Amendements agricoles Marques d’érosion après un orage Sols + ou – nourriciers Géologie : relation sol/sous-sol Ce tableau, complété partiellement à titre d’exemple, peut aussi bien être utilisé pour motiver l’exploration d’un milieu que pour compiler ou restituer des observations faites sur une durée plus longue. Source : Louis Espinassou / PISTES… / éd. Milan 1996 La biodiversité autour de mon école, mon collège Pour le scientifique comme pour le pédagogue, il est logique de commencer par faire un inventaire, même partiel et incomplet, pour connaître les caractéristiques du milieu (écosystème) que l’on veut étudier et pour éventuellement l’enrichir en biodiversité par la suite. A l’école primaire comme au collège, il est impensable de vouloir être exhaustif. En revanche, il est utile de faire comprendre la démarche. Pour ce faire, on peut utiliser le tableau "VACHES". On peut également se référer au concept de pyramide écologique, ci-contre. Humains Super prédateurs Prédateurs de 1er niveau Animaux végétariens* Producteurs primaires de matière vivante = végétaux verts, chlorophylliens Sol : minéraux / eau / décomposeurs * Vocabulaire : le mot "herbivore" est souvent utilisé abusivement. Beaucoup d’animaux sont végétariens, qui ne mangent pas d’herbe, ou pas seulement ! Observer, répertorier, diversifier… Les sols et substrats de croissance des végétaux Création d’un muret de pierres sèches. Il retient le sol pour réaliser des plantations. Il accueillera également une multitude de petites bêtes et leurs prédateurs (reptiles, par exemple). (25 Grand-Charmont) Installation de bacs par la commune pour créer un jardin potager et décoratif . (25 Hérimoncourt) Observer, répertorier, diversifier… Mares et points d’eau Attention à la sécurité des enfants qui doit prévaloir dans ce type d’aménagements ! L'eau est essentielle pour les oiseaux. D'abord pour s'hydrater, mais également pour se baigner. La baignade permet à l'oiseau de préserver le parfait état de son plumage, dont le rôle est déterminant pour le vol et la thermorégulation. Même au cœur de l'hiver, les oiseaux ont besoin de se baigner, car si le plumage n'est pas parfaitement entretenu, il ne pourra plus assumer sa fonction de barrière thermique. Mare pédagogique du lycée Courbet de Belfort (90). Dans le cadre d’un club du foyer socio-éducatif, en mars 1997, un groupe d’élèves de seconde (5 ou 6 garçons) décide d’entreprendre son aménagement. Aujourd’hui les élèves peuvent, au fil des saisons, observer et étudier la diversité et l’organisation du peuplement de cet écosystème. On y trouve des végétaux caractéristiques. On y trouve également des "invertébrés*" d’eau douce (larves d’insectes, insectes aquatiques, insectes aériens comme la libellule...) mais aussi des vertébrés : grenouilles et autres amphibiens… et colverts en vadrouille. *Ce mot représente un concept qui n’est plus valide dans la classification actuelle des êtres vivants. Moineau domestique au bain © Paul-René Meffre Observer, répertorier, diversifier… Monde végétal : trois règles d’or Située à la base de la pyramide écologique, la végétation conditionne tout l’édifice, par sa qualité et sa diversité : 1) Éviter le "béton végétal" = espèces exotiques, à croissance rapide et de peu d’intérêt dans nos écosystèmes européens, comme le thuya, le laurier cerise et les plantes invasives (cf. diapo 17) 2) Par conséquent, choisir des espèces ou variétés végétales locales. Des légumes traditionnels au potager. Se renseigner auprès de jardiniers bio et pépiniéristes du cru. 3) Au fil des années, pour développer la diversité à partir d’un inventaire initial, on peut se dire : "Telle plante existe déjà dans notre jardin, alors choisissons-en une autre sorte à chaque plantation !" École primaire - 25 Valentigney Plantation d’une haie diversifiée FRANCA à Sainte-Suzanne (25), dans le cadre du programme Naturaville. Arboretum La Cude – 70 Mailleroncourt-Charette Observer, répertorier, diversifier… Petites bêtes… Le gîte – ou hôtel – à insecte est en vogue dans les jardins bio. Ce peut être un outil pédagogique intéressant. Toutefois, ne pas perdre de vue qu’il sera peu habité s’il est installé dans un désert de goudron et de béton… Les populations d’insectes sont conditionnées par la richesse et la diversité végétales (cf. diapos 21 et 24). École de Cerre-lès-Noroy (70 000) Consommateurs primaires, l’Osmie, l’Abeille charpentière, des guêpes de diverses espèces peuvent coloniser le gîte dès le premier printemps. La Chryside (une mouche) et le Clarion (un coléoptère) sont des parasites des abeilles… Une chaîne alimentaire se met en place ! Prédateur de mouches, peu agressif envers l’homme, le Frelon d’Europe peut trouver votre gîte à son goût… Observer, répertorier, diversifier… Reptiles… sans effroi ! "Reptile" : en sciences à l’école, on doit éviter cette terminologie sauf si l’on précise que les oiseaux – qui ne rampent pas – sont des reptiles ! En Franche-Comté, lézards et serpents sont des prédateurs très majoritairement inoffensifs pour l’homme. Les vipères sont rares dans la nature et rarissimes dans les jardins ! En revanche, on y rencontre, et l’on peut favoriser la présence des animaux suivants : Lézard des murailles Mue de Couleuvre verte et jaune Le Lézard des murailles, très commun, se nourrit de petits insectes et araignées. Il adore les vieux murs et tas de pierres. - L’Orvet est un lézard aux pattes atrophiées, non apparentes , (---) qui affectionne les talus humides, herbeux et moussus. - Plusieurs espèces de couleuvres peuvent fréquenter les jardins. La couleuvre à collier est la plus commune. Elle apprécie les milieux humides où elle est le seul prédateur des crapauds, à la peau toxique ! Les milieux plus secs sont habités par la Couleuvre verte et jaune voire la Couleuvre d’Esculape, plus rare (Celle du caducée des personnels de santé !) Orvet © B. Dupont - “La Rencontre” avec une couleuvre verte et jaune - © Jacqueline Orsat Observer, répertorier, diversifier… Bêtes à plumes… Comme il a été dit précédemment, les oiseaux, descendant des dinosaures, appartiennent au groupe des "reptiles" : leurs pattes sont d’ailleurs recouvertes d’écailles (observez un poulet !) et leurs plumes sont des écailles transformées, idéales pour assurer l’isolation thermique et pour permettre le vol… Au jardin, on peut attirer ou favoriser certaines espèces comme les mésanges en leur proposant des nichoirs. A la belle saison, elles réguleront et limiteront les invasions de chenilles ou de pucerons. Construction d’un nichoir à la maternelle de Combeaufontaine (70120) langage, sciences et technologie autour des outils du bricoleur, de leur fonctionnement, ainsi que des besoins des oiseaux. © V. Simonin Nourrir les oiseaux en hiver permet de les observer d’assez près pour les identifier et les admirer. Attention, ce faisant, vous perturbez le comportement migratoire de certaines espèces, en les fixant dans un secteur où il n’y a peut-être rien d’autre à manger. Donc, quand on commence à nourrir, il vaut mieux continuer régulièrement jusqu’à la fin de la mauvaise saison !... Quelques ressources Bibliographie Il existe une riche bibliographie sur le jardinage bio et le développement de la biodiversité dans les espaces verts en général. Quelques exemples ci-contre : ▶ PISTE – éd. Milan. ▶ Le verger enchanteur - éd. CRDP de Franche-Comté & Maison de la nature de Brussey (F-70150). ▶ Le jardin des oiseaux – éd. Delachaux § Niestlé ▶ J’aménage ma mare naturelle - éd. Terre Vivante. ▶ Les meilleures associations au potager - éd. Artémis. ▶ Plantes amies du jardin bio - éd. Larousse. Sitographie De nombreux sites abordent des thèmes en lien avec la biodiversité autour de nous. Exemples : ▶ Plans et construction de nichoirs : http://nichoirs.net ▶ Sciences participatives LPO / Museum nat. hist. nat. http://www.oiseauxdesjardins.fr ▶ Jardinons à l’école (professionnels des semences) http://www.jardinons-alecole.org ▶ Association Kokopelli : https://kokopelli-semences.fr ▶ Jardin format A4 (Éducation nationale) : http://www.format-a4.org Vigie Nature École Un réseau d’élèves qui fait avancer la science Site Internet : www.vigienature-ecole.fr Contact : [email protected] Déclinaison dédiée aux scolaires du programme de sciences participatives Vigie-Nature, Vigie-Nature École permet aux enseignants de sensibiliser les élèves à la biodiversité tout en participant à un véritable programme de recherche. Ce projet participatif est un outil d'initiation originial à la démarche scientifique et favorise le contact direct avec la nature à travers des sorties de terrain réalisables dans ou à proximité de l'établissement. Des outils pédagogiques ont été spécialement développés pour permettre aux enseignants de s'approprier les protocoles et mettre en oeuvre facilement ce programme de recherche avec leurs élèves. Projet pluridisciplinaire proposé par la Fondation La main à la pâte, (sciences, géographie, mathématiques, français, instruction civique, TICE…), A l'école de la biodiversité met en avant l’activité des élèves par le questionnement, l’étude documentaire, l’expérimentation, la modélisation et le débat. Site Internet : http://www.fondation-lamap.org/fr/biodiversite FIN Iconographie : Personnes mentionnées Écoles ou associations impliquées Quelques emprunts de documents sur Internet Frédéric Sergent / Maison de la nature de Brussey Jean-Louis Dubois, concepteur de ce diaporama. Contact : [email protected] La toilette du chardonneret - © Jean-Louis Dubois