Infections respiratoires hautes et basses - CLIN Sud
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Infections respiratoires hautes et
basses : épidémiologie et données générales
Docteur Sandrine Pontier – Marchandise
Service de Pneumologie et USI – Hôpital Larrey, Toulouse
Infections respiratoires hautes
Rhinopharyngites, otites,
sinusites, angines…
Fréquentes en période
hivernale sous forme
d’épidémies
Origine virale prédominante de
transmission interhumaine
Surtout chez l’enfant
Recommandations SPILF/GPIP-SFP
La prescription d’antibiothérapie doit être proscrite (au regard des
conséquences individuelles et collectives qu’elle entraîne) dans les
situations suivantes :
Rhinopharyngite, même en cas de sécrétions nasales d’aspect purulent
ou muco-purulent,
Angine à TDR- ou en l’absence d’utilisation de TDR
Otite congestive de l’enfant
Otite séro-muqueuse de l’enfant
Situations nécessitant des antibiotiques
Amoxicilline = le plus souvent justifié
Otite moyenne aiguë
purulente
Sinusite maxillaire
Angine à streptocoque
du groupe A
La bronchiolite
Maladie virale du jeune enfant (< 2 ans)
Évolution le plus souvent favorable
7cas/10 : VRS
Transmission interhumaine
Traitement : kinésithérapie respiratoire
Mesures d’hygiène
Épidémies saisonnières
30% des nourrissons chaque hiver
La grippe
Infection respiratoire aiguë contagieuse due aux
virus Influenzae
3 types de virus
A : nombreuses espèces animales
B : homme
C : cas sporadiques
Épidémies dues à A et B / pandémies à A
Mutations fréquentes
Transmission interhumaine
Gouttelettes respiratoires (> 5 µm) : toux,
éternuements, parole, aspiration bronchique
+++
Pénètrent les voies aériennes supérieures
Distance de sécurité plausible : 2 mètres
Pénétration alvéolaire
Transmission possible à distance
Mains souillées
Lors d'un contact avec le patient ou son
environnement (objets, mobilier, vêtements …)
Aérosols (0,3-5 µm)
Symptômes soudains : fièvre, courbatures, fatigue…
Situations à risque
Sujets âgés > 65 ans
Pathologies cardiorespiratoires
Pathologies chroniques
Enfant < 2 ans
Grossesse (fausse couche)
Grippe compliquée : terrains favorables
Traitement symptomatique
Antiviraux : utilisation limitée
Intérêt si précoce
Vaccination
Meilleur moyen de protection
Entre autres : « personnes en contact avec des
personnes à risque de complication »
Surveillance hebdomadaire
Bulletin 19/02/2014 - InVS
Bulletin 19/02/2014 - InVS
Angines
Angines à Strepto Gr A
Angines virales
Épidémiologie
Épidémie
Hiver et début printemps
Pic entre 5 et 15 ans
Signes fonctionnels et
généraux
Début brusque
Odynophagie intense
Absence de toux
Fièvre élevée
Début progressif
Odynophagie modérée
ou absente
Toux, coryza,
enrouement, diarrhée
Signes physiques
Érythème pharyngé
intense
Purpura du voile
Exsudat
Adénopathies satellites
sensibles
Éruption scarlatiniforme
Vésicules
Éruption évocatrice de
maladie virale
Conjonctivite
Signes cliniques d’angine
Positif
Test de diagnostic rapide
Antibiothérapie
Positive
Négatif
FDR RAA
Culture
Négative
Oui
Non
Traitement symptomatique
Infections respiratoires basses
Infections qui atteignent les
communautaires
bronches ou le parenchyme
pulmonaire
Bronchites aigues
Pneumopathies
communautaires
Exacerbations de bronchite
chronique
Pneumonies nosocomiales
Pneumonies de
l’immunodéprimé
Infections respiratoires basses
Pour les anglo-saxons,
Toux et d’emblée ou
bronchites aigues et
secondairement
pneumonies
expectoration
communautaires sont
Au moins 1 signe
regroupées sous le terme
respiratoire : dyspnée,
d’IRB communautaires
douleur thoracique, signe
auscultatoire
Au moins 1 signe général :
fièvre, sueur, céphalée,
myalgie…
Ampleur du problème – l’IRB
Incidence des IRB très élevée dans le monde
Variable en fonction des pays, des années, des modes d’estimation
Les pneumonies : 5 à 10% des IRB
Étude du CREDES 1992 : 10 M en France dont 800 000 pneumonies (8%)
Coût important
Consultations : 4 à 5% des consultations de MG
Prescriptions : antibiothérapie dans 90% des cas
Arrêts de travail
Cause fréquente d’hospitalisation
3% des admissions aux urgences médicales
Pneumonie : 1 malade sur 5 ou 6
Ampleur du problème – l’IRB
Mortalité non négligeable
1ère cause de mortalité de cause infectieuse dans le monde
Décès par pneumonie en France : 6 à 13000 par an
Facteurs de risque
Bactérie
Âge
Sexe masculin
Certaines comorbidités : diabète, maladie néoplasique, maladie
neurologique
Moyens de défense de l’arbre trachéo-bronchique
Défenses locales liées à
Composante mécanique : filtre naso-pharyngé et
escalator muco-ciliaire
Composante cellulaire : macrophages et PNN situés dans
les alvéoles et défenses spécifiques
Défenses générales
Défenses immunitaires
Bronchite aiguë
Infection des bronches et des bronchioles survenant chez un sujet
indemne de bronchite chronique
Étiologie
Virus : 50 à 90%
Virus Influenzae, para-Influenzae, VRS
Physiopathologie :
Inoculation d’un germe → libération de cytokines et de cellules
inflammatoires → signes généraux et mise à nu de récepteurs
bronchiques à l’irritation
Amélioration spontanée
Toux pouvant être prolongée > 3 semaines
Éléments pour le diagnostic
Arguments cliniques
Toux++ avec ou sans expectoration
Brûlure rétrosternale, atteinte des VAS
Fièvre peu élevée (sauf grippe)
Râles bronchiques
Arguments épidémiologiques
Épidémie saisonnière
Examens complémentaires
Aucun
Radiographie thoracique pour diagnostic différentiel avec pneumonie
Pas systématique
PCT : permettrait de mieux cibler les indications de l’antibiothérapie
Mais coût
Prise en charge
Symptomatique
Chez l’adulte sain : aucun traitement
9 études randomisées + 3 métanalyses :
Aucun avantage à antibiothérapie sur la durée des symptômes ou la survenue
de complications
Absence d’impact sur l’absentéisme professionnel
Absence de sous-population susceptible de tirer bénéfice d’une antibiothérapie
Expectoration purulente ne signifie pas infection bactérienne
Pas d’indication pour les corticoïdes ou les AINS
Bémol pour les sujets âgés ou avec comorbidités
La toux…
Fréquemment prolongée
Sérologie coqueluche si > 3 semaines
Antibiothérapie si < 1 mois
Asthme révélé par une bronchite
EFR
Pneumonie aiguë communautaire
Infection du parenchyme
pulmonaire
Facteurs de risque
Fausses routes
Diminution des défenses locales :
tabac +++
Diminution des défenses générales :
dénutrition, diabète…
Sujets âgés
Éléments de diagnostic
Hyperthermie
Signes de gravité :
tachycardie, polypnée…
Absence de signes ORL
Râles crépitants à
l’auscultation
Signes moins évidents
chez le sujet âgé
Anomalies
radiologiques
Etiologies
Étiologie identifiée : 1/3 à la moitié des cas
Plus de 90 % des pneumopathies communautaires microbiologiquement
prouvées sont dues à 6 agents
Pneumocoque, 1er chez PAC hospitalisés
H influenzae
Légionella
Mycoplasme, Chlamydia et virus Influenza : surtout en ville avec des
fréquences variant selon les pays, les années et les saisons
Staphylococcus aureus et entérobactéries jouent un rôle non négligeable chez
les vieillards de plus de 75 ans, vivant en institution et chez les patients atteints
de tare majeure
Des associations sont diagnostiquées de plus en plus fréquemment
Participation des virus : probablement sous-estimée
Étude EPIC (CDC) ATS
1481 adultes hospitalisés pour PAC entre janvier 2010 et juin
2011
ECBC, hémocultures, antigénuries, écouvillon naso-pharyngé
pour PCR des virus respiratoires
Étiologie
Virus : 27% / rhinovirus, Influenza, métapneumovirus, VRS, parainfluenza
Bactérie : 11%
Mixte 3%
Légionnelle
Difficulté d’apprécier sa prévalence réelle
Prévalence 2 à 5 % - Afssaps 2005
Jusqu’à 15 % pour les pneumonies aiguës communautaires justifiant une
hospitalisation
Affection sous-diagnostiquée
Trop souvent non déclarée
2004 en France 1202 cas déclarés [BEH 26 ; 2005 ;
129-32]
Mortalité proche de celles des PAC à pneumocoques : 14 %
Mais n’y aurait-il que 25000 pneumonies en France chaque année ?
Les infections virales
Description d’épidémies de VRS en institution
Mortalité pouvant atteindre 20%
Idem pour les virus grippaux
Virus dans 1 à 30% des pneumonies jusqu’à 56% en
RT PCR
Mais études hétérogènes
Surinfections bactériennes fréquentes
Les sujets âgés
À risque mais études très disparates
Chaque année > 65 ans augmente le risque de PAC d’un
facteur 1,07
Sénescence du système immunitaire
Troubles de déglutition
Micro-inhalations nocturnes
Modification de la colonisation oro-pharyngée
Rôle de certains traitements
Comorbidités
Koivula et al, Am J Med 1994
Examens complémentaires
Peu d’intérêt en dehors de signes de gravité
Sauf radiographie thoracique
Biologie
Syndrome inflammatoire
PCT : intérêt si permet de guider l’antibiothérapie
Examens microbiologiques
En pratique, plus la pneumonie est sévère ou avec des signes inhabituels, plus
la recherche du germe est recommandée
Prise en charge
Faut-il hospitaliser ?
faciles à utiliser
Où ? Réanimation ?
Scores de sévérité
Scores dédiés à la réanimation
Peut-on se passer des antibiotiques ?
PCT ?
La grande majorité des pneumonies est bactérienne (chez
l’adulte)
Les pneumonies nosocomiales
Les Health Care Acquired
Pneumoniae :
Mortalité : 20-30%
Bactériologie comparable aux
PAV
Recommandations
thérapeutiques identiques pour
les 3 entités
Mais peut-être excessif ?
D’après Am J Respir Crit Care Med. 2005 ; 171 : 388-416
Patient de 48 ans
HTA
Tabac actif
Éthylisme en cours de
sevrage
Depuis 10 jours, toux fébrile
traitée par Amoxicilline et
AINS
Adressé devant persistance
de la fièvre avec frissons,
sueurs, polypnée, cyanose
Hémodynamique conservée
SpO2 = 90% en AA, PaO2 = 54
mmHg, PaCO2 = 25 mmHg, pH =
7,48
FR = 35/mm
Syndrome inflammatoire
CRP = 300 mg/L
Hyperleucocytose 14G/L
Hyponatrémie = 124 mmol/L
ECBC et hémocultures stériles
Antigénurie positive pour
Légionnelle
Amélioration clinique,
biologique et radiologique sous
macrolide et fluoroquinolone
Déclaration obligatoire
Patient de 61 ans
Tabagisme actif
Hospitalisé en USI pour pneumonie avec hémoptysies
Oxygénodépendant 6L/mn
Polypnée, toux fébrile, douleur thoracique
Syndrome inflammatoire CRP = 500 mg/L
ECBC : pneumocoque
Antigénurie positive à
pneumocoque
Amoxicilline + acide
clavulanique et lévofloxacine
Ré aggravation
secondaire avec
hyperthermie et
augmentation du
syndrome inflammatoire
Drainage de la
pleurésie purulente
Guérison
Patient de 47 ans
Déficit immunitaire en
immunoglobulines
Lymphome ancien
Tableau d’insuffisance
respiratoire aiguë fébrile
Oxygénodépendance
Nécessité de transfert en
USI
Syndrome inflammatoire peu
marqué
Prélèvement positif pour la
grippe A
PCR pneumocystis
faiblement positive
Autres prélèvements
négatifs
Traitements par
antibiothérapie probabiliste,
corticothérapie, Tamiflu
Exacerbation de BPCO
Maladie respiratoire
la maladie : dyspnée +++
chronique
Facteur de risque essentiel
Génère fréquemment une
aggravation de la BPCO
= tabac
Aggravation des signes de
elle-même
Signes : toux
expectoration, dyspnée
À dépister +++
Marquée par des épisodes
À traiter +++
d’exacerbation
M. R, 63 ans
BPCO post-tabagique sévère connue
VEMS < 30%
OLD + VNI à domicile
expectoration et dyspnée
Traitement probabiliste à domicile à 3 reprises en 3 mois
par acide clavulanique – amoxicilline + corticothérapie
Adressé à l’hôpital pour aggravation de la dyspnée
Hospitalisation en USI
À l’arrivée
VNI intensifiée
Apyrétique
Kinésithérapie pour
Polypnée, cyanose, agitation
Encombrement bronchique
désencombrement
viser des germes nosocomiaux :
pH = 7,25 PaCO2 = 75 mmHg
hospitalisations fréquentes,
PaO2 = 45 mmHg
antibiothérapie « classique »
Syndrome inflammatoire peu
marqué (CRP = 45 mmHg)
Antibiothérapie probabiliste pour
inefficace
Isolement secondaire d’un
Pseudomonas Aeruginosa +
Aspergillus
Pour conclure
Une des 1ères causes de consultation en médecine
générale et aux urgences
Une des 1ères causes de prescriptions d’antibiotiques
Pas toujours justifiée
Différentes recommandations de sociétés savantes
À respecter…