Faits divers /Justice

Download Report

Transcript Faits divers /Justice

Faits divers /Justice
5
VOSGES
Un médecin vosgien décède
dans un accident en Alsace
Assises : « Ils ont gâché leur vie »
Trois hommes comparaissent depuis lundi devant la cour d’assises des Vosges. Le trio d’accusés doit
répondre de nombreux vols à main armée commis sur le département, entre décembre 2010 et juillet 2011.
ÉPINAL
D’
La petite Renault Twingo a été broyée par le poids lourd.
(Photo Patrick KERBER)
MARCKOLSHEIM
Les faits se sont produits
lundi après­midi en Alsace,
hors agglomération de la com­
mune de Marckolsheim. Il est
environ 14 h lorsque la petite
Renault Twingo rouge, imma­
triculée dans les Vosges et
conduite par Jean­Yves Hes­
se, domicilié à Epinal, est vio­
lemment heurtée par un poids
lourd roulant en direction
d’Artzenheim.
La passagère gravement
blessée
Agé de 75 ans, Jean­Yves
Hesse, retraité depuis 2004 et
ancien médecin hospitalier à
Epinal, est en arrêt cardiaque
quand les pompiers arrivent
sur place. Ils ont dû le désin­
carcérer. Le Dr Hesse est décé­
dé sur le coup.
Il était arrivé au centre hospi­
talier d’Epinal en 1975 comme
médecin spécialiste de méde­
cine interne dont il avait été
chef de service. Sa passagère,
également domiciliée à Epinal
et âgée de 69 ans, a été grave­
ment blessée au fémur dans
l’accident. Elle a été héliportée
vers l’hôpital de Hautepierre à
Strasbourg.
Le chauffeur du poids lourd,
très choqué par l’accident, est
un homme âgé de 44 ans.
Tous les dépistages effectués
sur ce dernier se sont révélés
négatifs. Selon les gendarmes
alsaciens, la Renault Twingo
n’aurait pas respecté un stop,
à l’intersection des RD 10 et 20.
une voix tremblante,
une employée du
magasin hard­dis­
count Aldi de Bruyères racon­
te comment elle a vécu le bra­
quage dont elle a été victime le
17 mars 2011. Ce jour­là, Steve
Remy et Tiago Da Silva, tous
deux armés et encagoulés, ont
braqué cette grande surface.
L’employée a gardé un souve­
nir vivace de ce braquage, tout
comme ses collègues. Les
deux accusés s’excusent pour
ces faits et ceux commis dans
ce même magasin, deux mois
plus tard. Mais à l’écoute de
ses excuses, l’employée lâche
une phrase qui en dit long sur
son état d’esprit concernant
les trois accusés qui compa­
raissent devant la cour d’assi­
ses des Vosges depuis ce lun­
di : « Ils ont gâché leur vie. »
Cette employée tient ce dis­
cours car ces trois hommes
doivent répondre de plusieurs
vols à main armée, dans des
hard­discounts mais aussi des
trésoreries et des établisse­
ments bancaires. Marc Beau­
vineau, 46 ans, est ainsi accu­
sé d’avoir commis cinq
braquages, entre décem­
bre 2010 et janvier 2011, en
compagnie de Steve Remy, 29
ans. Le quadragénaire, plongé
dans un mutisme stupéfiant,
nie son implication dans tous
ces faits, tout comme Steve
Remy, à qui on impute aussi
quatre braquages en solo,
qu’il réfute tout autant. Au
final, l’homme ne concède que
quatre braquages commis
avec Tiago Da Silva, entre
mars et juillet 2001. Ce dernier
cité ayant tout avoué depuis
son interpellation.
Hier, la cour s’est donc
essentiellement penchée sur
ces fameux vols attribués au
tandem Remy­Beauvineau.
Car si les deux accusés nient
en bloc, il y a aussi des audi­
tions de victimes qui laissent
perplexe. Si les témoins
s’accordent tous (ou presque)
pour dire qu’il s’agissait de
deux hommes encagoulés,
l’un armé d’un fusil à canon
scié et le second d’un couteau
muni d’une lame de 20 centi­
mètres, beaucoup parlent éga­
lement de braqueurs avec un
accent maghrébin et d’un pré­
nom qui revient sans cesse :
Khader. De quoi s’interroger…
Le procureur Etienne Man­
teaux approfondit les audi­
tions des témoins et certains
viennent à dire qu’il s’agit plus
d’un accent de banlieue. Cer­
taines interrogations restent
malgré tout en suspens.
quage du bureau de poste de
Rambervillers. Pour l’expert,
le fusil retrouvé le jour de
l’interpellation serait le même
que celui utilisé lors du bra­
quage de la banque spinalien­
ne. « Je n’ai trouvé aucun
point discordant », lâche le
technicien qui avait déjà jeté le
trouble quelques minutes
auparavant en faisant un rap­
prochement avec deux paires
de baskets retrouvées dans le
coffre d’une voiture volée. Des
expertises génétiques ont per­
mis de définir que ces baskets
appartenaient à Steve Remy et
Marc Beauvineau. Et en décor­
tiquant cette même bande­vi­
déo, l’expert en a conclu que
les baskets que portaient les
braqueurs étaient similaires
en tous points avec celles des
deux accusés. Ceci dit, la
défense n’a pas dit son dernier
mot (lire par ailleurs…)
Sergio DE GOUVEIA
Bande­vidéo et expertises
génétiques
Sauf qu’un technicien de
l’identité judiciaire a apporté
des éléments nouveaux suite
à l’utilisation des bandes
vidéo d’une banque braquée
le 28 janvier 2011, à Epinal. Un
vol imputé au duo Remy­
Beauvineau. Sur cette bande,
on voit les deux braqueurs,
avec des baskets aux pieds et
le fameux fusil à canon scié. Le
policier met en parallèle cette
vidéo avec le fusil, retrouvé
dans la voiture dans laquelle
ont été interpellés Tiago Da
Silva et Steve Remy, le
30 juillet, juste après le bra­
De gauche à droite : Me Pasina, avocat de Steve Remy, Me Schmitt,
conseil de Tiago Da Silva et Me Berna.
(Photo Ph. BRIQUELEUR)
Une erreur de virgule ?
A la suite des vols à main armée imputés à
Steve Remy et Marc Beauvineau, certains
témoins ont déclaré qu’un des deux braqueurs
boitait. Dans ce contexte, l’enquête a fait un
rapprochement avec une blessure qu’aurait
subi Marc Beauvineau. L’homme présenterait
une cicatrice de 25 centimètres de long au
niveau de son genou droit.
Me Frédéric Berna, conseil du quadragénai­
re, a réagi immédiatement en pointant du
doigt une « erreur de virgule ». Car en vérité,
cette cicatrice ne ferait pas 25 cm, mais 2,5 cm.
Et elle ne lui procurerait aucun handicap.
GERARDMER
Perte de contrôle aux Bas Rupts
Il était 10 heures, hier, lorsque les secours ont été appelés
dans le col des Bas Rupts. Un septuagénaire a perdu le
contrôle de son véhicule et s’est retrouvé sur le flanc, au
bord de la chaussée. Sur place, sous les ordres du chef de
groupe, le lieutenant Humbert, les pompiers ont sorti le
conducteur qui était coincé dans son véhicule et l’ont
transporté au centre hospitalier de Gérardmer pour des
contrôles. Le véhicule de secours routier a régulé la
circulation durant les opérations tandis que la gendarmerie
faisait les constats d’usage.
Pas de tremblement de terre
mais des tirs de mines dans la roche
LE SYNDICAT
Lundi et hier à 12 h 30, des secousses ont été
ressenties au Syndicat et à Saint­Amé. Une
sorte de léger tremblement de terre. Jean­Ma­
rie Lambotin, le maire du Syndicat, en précise
l’origine : « La commune est en plein travaux.
Face à la mairie, nous détruisons la roche pour
pouvoir élargir la route qui accueillera à cet
endroit un îlot central », îlot destiné à faciliter
le passage des piétons.
Les secousses ressenties sont en fait le
résultat des tirs de mines dans la roche qui se
produiront deux fois par jour pendant un
mois.
Ce qui va à contre­courant de certaines
déductions. L’avocat a donc demandé à ce
qu’un médecin légiste vienne examiner l’accu­
sé ce matin.
La présidente de la cour Marie­Cécile Thou­
zeau a tout de même demandé à l’intéressé s’il
accepterait de se faire examiner. L’homme,
toujours muet, opine de la tête. Un mutisme
qui n’a pas manqué de faire sourire le quadra­
génaire mais aussi une partie de la cour.
La présidente a tout de même ajouté que ce
serait mieux si l’accusé s’exprimait
« un chouïa » pour expliquer cette blessure au
médecin…
Tué par un arbre
BONVILLET
Inquiète de ne pas voir son
mari rentré au domicile, alors
qu’il était parti couper son
bois, Madame Prévot a
demandé à l’une de ses con­
naissances de se rendre en
forêt. Lorsqu’elle est arrivée
sur place, la personne a
découvert Robert Prévot (65
ans) qui gisait, inanimé à côté
de l’arbre qu’il venait visible­
ment d’abattre. Toujours est­il
que lorsque les pompiers de
Darney sont arrivés sur place,
vers 13 h 30, ils n’ont rien pu
faire pour la victime qui rési­
dait à Bonvillet. L’enquête a
été confiée aux gendarmes de
la communauté de brigades
de Darney.
SAINT­DIÉ
Cambriolages en série
Ce week­end, six cambriolages commis par effraction
dans des habitations ont été signalés aux policiers du
commissariat de Saint­Dié. Des bijoux et de l’argent étaient
recherchés dans les maisons qui ont été visitées. Les
patrouilles de police se sont rendues sur place afin de
procéder aux constatations et recueillir les premiers témoi­
gnages. Les policiers invitent le public à faire preuve de
vigilance et à signaler immédiatement le comportement
suspect d’individus ou la présence de véhicules immatricu­
lés à l’étranger. De la même façon, les personnes recevant
dans leur boite aux lettres des tracts pour du ramassage de
vêtements peuvent utilement contacter le commissariat de
police.
Drame de la route : « Je n’ai aucun souvenir »
EPINAL
Mais que s’est­il donc passé
ce 7 juillet 2013 sur la RN74, à
Liffol­le­Grand ? Dans une
ligne droite, une voiture per­
cute un cycliste arrivant en
face. Laurent Magu, 32 ans,
perdra la vie, tué sur le coup
après avoir été littéralement
éjecté de son vélo. La conduc­
trice de la voiture, une petite
Peugeot 107, ne se souvient de
rien. Absolument rien. Le trou
noir. La voiture, elle, s’arrêtera
plus de 200 m après l’impact.
« Je n’ai aucun souvenir de
l’accident. Je n’avais pas vu le
vélo », assure la prévenue,
une petite dame de 64 ans à la
voix fluette. Qui ne conduisait
plus trop depuis quelques
années. « Vous faisiez un mini­
mum de kilomètres parce que
vous ne vous sentiez pas sûr
de vous ? », demande la prési­
dente du tribunal Francine
Girod. « C’est peut­être un peu
ça », explique la prévenue.
Depuis ce drame, elle n’a
jamais repris le volant. Trop
peur peut­être. « Nous som­
mes aujourd’hui dans une pro­
cédure ô combien porteuse
d’émotion, relève avec justes­
se la substitut du procureur,
Isabelle Rameau, qui requiert
un an de prison avec sursis et
l’annulation du permis de con­
duire de la conductrice.
Dans la salle d’audience,
l’émotion est palpable. La
famille de la victime décédée,
son amie, le père de celle­ci…
Tous sont là, la gorge serrée et
les larmes aux yeux. Ce jour de
juillet 2013, ils ont perdu un
fils, un frère, un conjoint, un
gendre. « Sur cette route par­
faitement droite, une voiture
s’est déportée subitement de
l’autre côté de la route pour
aller percuter un cycliste qui
arrivait en face […], poursuit
l’avocat de la conductrice Me
Jurek. A cette période­là, les
troubles cognitifs de ma clien­
te s’accéléraient. »
L’affaire a été mise en déli­
béré au 25 février.
A.A.
Vol : trois hommes interpellés
Le 16 janvier dernier, plainte était déposée au commissa­
riat de Saint­Dié pour une affaire de vol de carte bancaire et
de numéraire. Par la suite, la carte bancaire avait servi au
retrait d’une somme d’argent de plusieurs centaines
d’euros. Lundi, trois hommes ont été interpellés par les
enquêteurs de la BSU (brigade de sûreté urbaine). L’auteur
principal reconnaît les faits. Il est convoqué à Epinal dans le
cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de
culpabilité. Les deux autres personnes ont été remises en
liberté.
EPINAL
Le moteur du camion s’échauffe
Les sapeurs­pompiers d’Epinal sont intervenus hier, vers
17 h, pour un feu qui avait pris dans un camion poubelles
du Sicovad. Les faits se sont déroulés à proximité des
locaux, zone de la Voivre à Epinal.
Au fil de l’audience…
EPINAL
Deux sœurs condamnées
pour outrages à agents
Elles ont 18 et 21 ans. Elles habitent à
Châtel­sur­Moselle et le 3 novembre
dernier, au petit matin, elles ont agres­
sé la voisine d’une amie et des policiers
venus calmer le jeu, faubourg
d’Ambrail à Epinal. Des violences, des
insultes, des coups… Bref, les deux
sœurs « à peine sorties de l’adolescen­
ce », selon les termes de leur avocat
Sébastien Bonnet comparaissaient
Lundi à 18 h 15, les pompiers du centre de secours raonnais
ont été appelés pour secourir une enfant passagère d’un
véhicule qui venait d’entrer en collision avec une autre voiture.
L’accident s’est produit rue Jules­Ferry devant le parking de la
halle aux blés. La fillette a été transportée pour des contrôles
au centre hospitalier Saint­Charles de Saint­Dié. C’est l’airbag
latéral arrière qui a produit un choc à la tête de la fillette, sans
gravité. La gendarmerie était sur place pour le constat d’usa­
ge.
Lutte contre les stupéfiants
au lycée professionnel Louis­Geisler
Dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants, la gendarme­
rie avait dépêché lundi soir, entre 19 h et 21 h, un maître­chien
et un chien spécialisé dans la recherche de drogue, venus
d’Epinal, cinq gendarmes du PSIG (peloton de surveillance et
d’intervention) de Saint­Dié­des­Vosges et cinq gendarmes de
la communauté de brigade de Raon­l’Etape. Leur mission, en
accord avec le proviseur du lycée professionnel Louis­Geisler,
rue de la Belle­Orge, étant d’opérer une visite de l’internat qui
compte 60 lycéens. Les gendarmes n’ont trouvé aucun produit
stupéfiant. De telles opérations sont appelées à se renouveler
sur l’ensemble du département.
mercredi 12 février 2014
Association pour chevaux :
la présidente reconnue coupable
La présidente d’une association
basée dans le secteur de Darney,
accueillant les chevaux à la retraite et
en fin de vie s’est retrouvée, le 21 jan­
vier dernier, devant le tribunal correc­
tionnel pour abus de confiance (voir
notre édition du 22 janvier). Confon­
dant trop souvent son compte person­
nel avec celui de l’association, la préve­
nue a écopé hier de 2 000 € d’amende
avec sursis et obligation d’indemniser
l’association, à hauteur de plusieurs
dizaines de milliers d’euros.
Prison avec sursis pour l’ancien
intermédiaire d’assurances
paraissait hier devant le tribunal cor­
rectionnel d’Epinal, a détourné, à son
profit, plus de 25 000 € pour faire face
« à des problèmes d’argent et de
surendettement », a­t­il expliqué à la
barre. Des chèques qu’il encaissait sur
son compte personnel plutôt que sur
les assurances vies et les comptes
épargne de sept de ses clients domici­
liés à Darnieulles, Igney, Vaxoncourt,
Charmes ou encore Ubexy. Licencié en
2012, le prévenu a été condamné à un
an de prison avec sursis et obligation
d’indemniser ses victimes ainsi que la
compagnie d’assurance.
Durant cinq ans, l’homme qui com­
A.A.
MEURTHE­ET­MOSELLE
RAON­L’ETAPE
Deux voitures se télescopent
au centre­ville
hier devant le tribunal d’Epinal. Large­
ment alcoolisées la nuit des agres­
sions, elles ont avoué devant la barre,
avoir bu plusieurs bouteilles de vodka.
Le tribunal les a condamnés à 80 h de
travaux d’intérêt généraux et à payer
600 € à l’un des policiers victime. Elles
comparaîtront de nouveau devant le
tribunal le 29 juin pour répondre des
agressions sur la voisine.
Procès de stratégie mafieuse
NANCY
L’examen par le tribunal cor­
rectionnel de Nancy de la
« mafia des pelleteuses » aura
subi une cure minceur. A l’ori­
gine programmé sur une dizai­
ne de jours, il a dans un pre­
mier temps été ramené à une
semaine et devrait finalement
s’achever en fin de journée.
A l’instar de la présidente
Catherine Hologne et du subs­
titut Grégory Weill, les magis­
trats n’auront pourtant pas
lésiné sur les efforts pour invi­
ter les prévenus à lever le voile
sur les pratiques dénoncées
par l’accusation.
Mais, comme auprès des
enquêteurs, les questions sont
souvent restées sans réponse
et les témoignages réduits à la
portion congrue. Le raccour­
cissement des délais s’expli­
que également par le nombre
limité de prévenus présents
pour répondre de leurs actes :
huit sur ces deux premiers
jours (sept hier, l’absent
n’étant pas concerné par les
faits examinés) au lieu des
vingt suspects poursuivis. Par
volonté d’échapper au procès
peut­être, ceux­ci n’ont pas
fait l’effort de se présenter
devant les magistrats de la Jirs
(juridiction interrégionale spé­
cialisée) de Nancy. Cela pour­
rait leur valoir des sanctions
plus lourdes à l’arrivée. Et ne
changera rien à leur souci
d’éviter la sanction. La Rou­
manie applique les décisions
prises par la justice française.
Cet aspect aura sans doute
influé sur le nombre finale­
ment conséquent de prévenus
libres, présents à l‘audience. À
moins que ceux­ci aient été
envoyés en première ligne par
les « barons » du réseau
mafieux, en particulier le prin­
cipal suspect, âgé de 35 ans.
La teneur du dossier expli­
que surtout la relative conci­
sion de l’examen des débats.
Comme dans tout procès
mafieux, la parole est interdite
aux prévenus, par crainte de
représailles, sachant que les
familles et les proches sont
restés dans la région de Borsa,
en Roumanie, d’où ils sont ori­
ginaires.
« Très efficaces »
Un secteur montagneux
d’où les ressorts du système
étaient mis en place : des
petits noyaux de voleurs man­
datés par leur hiérarchie en
Roumanie, pour essaimer des
secteurs géographiques déter­
minés. En Lorraine, (Flavigny­
sur­Moselle, Atton, Gondre­
ville, Montoy­Flanville)
comme en Alsace, en Bourgo­
gne ou plus près de la région
parisienne, le procédé était le
même : repérer la cible des
cambriolages (des camions,
pelleteuses et engins agrico­
les). Et agir, à la nuit tombée,
après repérages et prépara­
tion des lieux. « Ils étaient très
efficaces », n’a pas oublié l’un
des anciens cadres lorrains
des entreprises visitées, évo­
quant les « obstacles rapide­
ment surmontés », pour faire
disparaître les engins.
Ces derniers repartaient
souvent dans des camions
vides, venus livrer leur cargai­
son en France. Uns stratagè­
me élaboré avec des sociétés
de transport complices, par la
force des choses, sur fond de
corruption administrative
dans la région de Borsa. Une
faible partie seulement de la
marchandise a ainsi pu être
récupérée.
Les victimes des vols feront
entendre leur voix à partir de
ce matin, avec les plaidoiries
des avocats parties civiles,
avant le réquisitoire de Grégo­
ry Weill puis les plaidoiries des
avocats de la défense. Ces der­
niers n’auront pas la partie la
plus facile : leurs clients n’ont
opposé que le mutisme aux
questions ou le déni face aux
éléments du dossier souvent
accablants.
Antoine PETRY
Papy, dealer
et récidiviste
PONT­A­MOUSSON
Vaste opération des forces
de police avec le renfort de la
brigade cinéphile (spécialisée
dans la recherche de drogues
et de billets de banque), hier
matin, à la tour Coquelicot, à
Pont­à­Mousson.
L’appartement d’un homme
de 60 ans a été perquisitionné
dans cet immeuble quasi
désaffecté. La quantité de dro­
gue saisie s’est révélée relati­
vement importante : 850 g
d’héroïne, 60 g de cocaïne et
50 g de « cocottes » prêtes à la
vente. 450 € en espèces ont été
saisis, peu d’argent comparé
aux 27 000 € d’achat de devi­
ses effectués au Maroc par le
papy dealer. Celui­ci, connu
des services de police et multi­
récidiviste, était surveillé par
la BSU (brigade de sûreté
urbaine) depuis sa sortie de
prison, il a été arrêté et placé
en garde à vue.
La Liberté de l’Est ­ L’Est Républicain