les lesions traumatiques dans la pratique des arts martiaux

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Transcript les lesions traumatiques dans la pratique des arts martiaux

LES LÉSIONS
TRAUMATIQUES
DANS LA PRATIQUE
DES ARTS
MARTIAUX
Jean - Jacques Banihachemi
D’après les travaux de Jean Dumont
LES ARTS MARTIAUX
LEURS origines,
LEURS
particularités,
LES lésions Associées.
LES ARTS MARTIAUX
les arts martiaux se
situent
au confluent du
sport,
de la médecine
et de la spiritualité


« De même que le miroir est clair et reflète une
image sans distorsion,
ou la vallée tranquille qui renvoie l'écho d'un
son,
ainsi doit un débutant se libérer de ses pensées
égoïstes et mauvaises,
car c'est seulement avec un esprit clair et la
conscience pure
qu'il peut comprendre ce qu'il apprend »
Maître Funakoshi, « Karaté-Do Kyohan »
"Le plus souple en ce monde
Prime sur le plus rigide
Rien n’est plus souple et plus "faible" au monde que
l'eau
Mais pour entamer le dur et le fort, rien ne la surpasse
Rien ne saurait prendre sa place
Que faiblesse prime force
Et faiblesse dureté
Nul sous le ciel qui ne le sache
Nul qui le puisse pratiquer. »
Lao Tseu
604 AvJC-531 AvJC
"Un vrai chef n'est pas belliqueux
Un vrai guerrier n’est pas coléreux
Un vrai vainqueur ne combat pas
Un vrai guide reste en retrait
C'est la Puissance qui ne lutte pas
L'art de conduire les hommes
C'est être l'égal du Ciel
Jusqu'à l'Antériorité"
Lao Tseu
Père fondateur du TAOÏSME
Trente rayons convergent
au moyeu
mais c’est le vide médian
qui fait marcher le char
(tao tö king, XI)
Trouver son centre
(son unicité, son soi, son intériorité parfaite, ...)
constitue la finalité de l’art martial.
Pour réaliser cette calligraphie,
Maître Tanaka
a rompu son immobilité
méditative pendant 6 secondes
Plus le centre
est immobile
Plus la
circonférence
peut tourner
vite
(Les pratiques lentes sont des formes ralenties)
Une masse importante
projette (transmission
de la quantité de
mouvement mv)
Une vitesse importante
détruit (l’énergie cinétique
mv2 se transforme en
énergie vibratoire)
Les particularités
style externe : style
musculaire et
profane
style interne : style
fluide, relaxé et
sacré
Étude épidémiologique
de la traumatologie
des arts martiaux
Thèse Grenoble 2002
(Jean Dumont)
1991-2001
Méthode
 Etude rétrospective de 168 dossiers
 Listé selon un questionnaire précis
 Informations manquantes : complément par
renseignement téléphonique
 Données administratives et médicales
RÉPARTITION
Karaté : 46 %.
Tae Kwon Do : 29 %.
Ai Ki Do : 11 %
Ju Ji Su : (5 %),
Tai Ji Su : (4 %),
Nin Ju Su : (3 %)
Self Défense
De Sambo,
Laï Muoï
Kung fu.
ÂGE DES BLESSÉS
Toutes disciplines confondues
l’âge varie de 7 à 51 ans
Moyenne à 23 ans ½
avec écart type de 10 ans et 3 mois.
Pic vers 15 ans.
ÂGE DES BLESSÉS
Tae Kwon Do :
Karaté :
Kung fu. :
Tai Ji Su :
Laï Muoï :
Nin Ju Su :
Ai Ki Do :
Ju Ji Su :
18 ans et 7 mois
23 ans et 3 mois
24 ans
24 ans et 5 mois
25 ans
26 ans et 9 mois
29 ans et 9 mois
35 ans
Pourcentage de
femmes
Blessures par
discipline
Effectif
Karaté
36,7
60
Tae Kwen Do
27
37
Ai Ki Do
21,4
14
Jujitsu
66,7
6
Taijisu
0
5
Ninjutsu
0
4
Kung Fu
33,3
3
Laï Muoï
50
2
Evolution annuelle des
traumatismes
Niveau sportif des blessés
Niveau sportif des blessés
Années de pratique
Effectifs
Karaté
5 ans 4 mois
60
Tae Kwon Do
4ans 7 mois
37
Ai Ki Do
6ans
14
Jujisu
5 ans
6
Taijitsu
4 ans
5
Laï Moï
2 ans
2
Discipline
8 mois
Moment de l’accident
Moment de l’accident
Hospitalisation
46 dont 27 immédiatement (15 opérés)
et 19 secondairement
Hospitalisations
Répartition des lésions
Répartition des lésions du
membre supérieur
5 DAC 3
3 DAC 1
2 fractures
10
2 luxations antérointerne
2
1 entorse
1fracture
épicondylienne
2
2 fractures
du radius
2
3 contusions
2 entorses
3 fractures styloïde
radiale
1 Pouteau-Colles
9
5 fractures 5ème
métacarpien
1 contusion
6
8 entorses AMP pouce
9 entorses IPP
1 entorses IPP avec
arrachement de la
plaque palmaire
7 fracturesarrachements (2
mallet finger, 2
décollements
épiphysaires, 3
fractures diaphysaires)
25
Répartition des lésions du
membre inférieur
2 tendinites des
adducteurs
2
11 LCA
3 blocages méniscaux
10 entorses LLI
4 luxations de rotule
1 lésion méniscale
29
1 fracture diaphyse
tibiale
1 contusion
2
12 entorses (8
LLE, 4 LLI)
5 entorses graves
2 décollements
épiphysaires ME
2 fractures ME
1 fracture
bimalléolaire
1 instabilité de
cheville
23
2 contusions
1 fracture
3
6 contusions
3 entorses
7 fractures
métatarsiennes
19
11 fractures de P1 (2 à 5)
2 fractures P1 gros orteil
5 entorses
1 luxation IP gros orteil
1 contusion
20
Opérés
4 DAC III
2 fractures 5ème Métacarpien
1 Entorses AMP pouce
1 Luxation IPP 5ème doigt
1 fracture de Poteau-Colles
1 DAC III
1 butée
glénoïdienne
(luxation récidivante
épaule)
1 blocage méniscal
1 fracture bimalléolaire
2 fractures de P1 5ème orteil
1 luxation IP gros orteil
1 fracture malléole interne
11 LCA
3 entorses graves LLE cheville
1 arthroscopie entorse LLI
genou
1 arthroscopie ménisectomie
1 recentrage de rotule
Traitements orthopédiques
128 immobilisations :
plâtre, attelle, strapping,
syndactylie…
50 MS
74 MI
4 traumatismes cervicaux (collier de feutre)
KARATE
Le karaté shotokan est
un art martial japonais
qui a été développé
par Gichin Funakoshi.
Le karaté est un Art Martial à mains nues qui permet,
grâce à un entraînement rationnel, d’éduquer le corps
et l’esprit de telle sorte qu’il puisse trouver une
réponse appropriée à toute forme d’agression. Il met à
disposition du pratiquant un éventail technique très
large basé sur l’utilisation des armes naturelles du
corps humain : pieds, poings, coudes, genoux, etc.…
KARATE


II s'agit de patients jeunes 23( ans et 3 mois) qui
pratiquent depuis plus de cinq ans (5 ans et 4 mois).
Deux fois sur trois (36,7 %), il s'agit d'un homme.
Dans la pratique du karaté, il existe beaucoup de
projections de pied. La lésion la plus fréquemment
retrouvée est l'entorse de genou pour celui qui frappe,
suivie des fractures pour celui qui reçoit.




L'accident survient à tout moment lors de la
pratique, que ce soit lors de l’échauffement,
en milieu ou fin de séance ou lors d'un combat.
Trois patients sur quatre bénéficieront d'une
immobilisation allant du strapping au plâtre.
Un patient sur quatre subira une opération
chirurgicale.
Un patient sur quatre nécessitera une
hospitalisation
Choi Hong Hi
(9 November 1918 – 15 June 2002)
Le taekwondo (prononciation api [tʰɛk͈wʌndo]. taekwondo selon la
romanisation révisée du coréen, 태권도 en hangeul et 跆拳道 en
hanja) est un art martial d'origine coréenne, dont le nom peut se
traduire par La voie du pied et du poing (tae (Hangul:태 hanja: 跆),
frapper du pied - kwon (Hangul: 권, hanja: 拳), frapper du poing do (Hangul: 도, hanja: 道), voie, l'esprit).
TAEKWONDO



Le taekwondo est à la limite du sport de combat et
attire beaucoup le jeune en quête d'efficacité et de
spectaculaire.
Les victimes sont les patients les plus jeunes (18 ans et 7
mois). Trois sur quatre (43 %) sont des hommes. Le
nombre d'années de pratique est proche mais inférieur
à celui du karaté (4 ans et 7 mois). On remarque que
ces patients ont débuté leur pratique très jeunes.
Les techniques sont plus "explosives", on trouvera plus de
fractures dans cette discipline.






Un tiers des blessures sont des fractures (35 %)
La moitié des blessures sont des entorses (43 %)
Les blessures se situent pour plus de la moitié au
membre inférieur (54 %)
Elles sont survenues principalement lors d'un combat
(9 fois sur 19 réponses soit 53 %).
80 % des patients bénéficieront d'une immobilisation
mais seulement 18 % devront être opérés, ce qui est le
chiffre le plus bas parmi les différents groupes.
Malgré ces similitudes avec le karaté, le taux
d'hospitalisation est élevé avec plus d'un patient sur
trois hospitalisé.
Morihei Ueshiba (植芝 盛平 Ueshiba Morihei?, December 14, 1883 – April 26, 1969)

L'aïkido (合気道, aikidō?) est un art martial japonais (budo), fondé
par Morihei Ueshiba entre 1925 et 1960. L'aïkido a été officiellement
reconnu par le gouvernement japonais en 1940 sous le nom
d’aikibudō1. Il a été créé à partir de l'expérience que son fondateur
avait de l'enseignement des koryu (écoles d'arts martiaux
anciennes), essentiellement le ju-jitsu de l'école daitō ryū, le
kenjutsu2 (art du sabre japonais) et l'aikijutsu. L'aïkido est né de la
rencontre entre ces techniques de combat et une réflexion
métaphysique de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale
à l'ère moderne.

L'aïkido se compose de techniques avec armes et à mains nues
utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa
volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre
l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant3.
L'aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept
de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à
une agression. En fait, dans l'esprit de l'aïkido, il n'y a pas de
combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il
commence. Conformément à cette logique, il n'existe pas de
compétition d'aïkido excepté dans le style Shodokan fondé par
Kenji Tomiki (et de ce fait appelé aussi Tomiki ryu, École Tomiki).
AÏKIDO

L'aïkido est particulier puisqu'il s'agit d'une discipline plus
interne, beaucoup moins spectaculaire que les
précédentes, intéressant des gens d'âge plus mûr. La
base de la pratique est la maîtrise des clés de membres
permettant de parer les coups. Il est logique que la
principale lésion rencontrée soit la luxation d'une
articulation du membre supérieur. A l'opposé des deux
précédents groupes, les pratiquants d'Aikido qui se
blessent s'approchent de la trentaine (29 ans et 9 mois),
ils pratiquent également depuis plus longtemps lorsque
intervient leur accident (6 ans et 8 mois). Dans notre
groupe, seuls 20 % sont des femmes.





Parmi les 14 patients concernés, on ne retrouve
qu'une fracture, ce qui est le taux le plus bas. Les
entorses occupent ici encore environ la moitié des
motifs de consultation.
Les luxations font la différence puisqu'elles
représentent 30 % des blessures, ce qui fait de
l'Aikido la première discipline quant à la survenue
de luxation.
Le traumatisme se situe, prioritairement sur le
membre supérieur (6 patients sur les 11 réponses
soit 55 %).
57 % auront une immobilisation et plus d'un patient
sur quatre sera opéré (28 %).
Les blessures occasionnées par cette discipline
nécessitent l'hospitalisation d'un patient sur 3.
Le ju-jitsu, ou jūjutsu ou encore jiu-jitsu (柔術, jūjutsu?, littéralement : « Art de la
souplesse » ), regroupe des techniques de combat qui furent développées durant
l'ère féodale du Japon par les samouraïs pour se défendre lorsqu'ils étaient
désarmés. Ces techniques sont parfois classées en trois catégories principales :
atemi waza (technique de frappe), nage waza (technique de projection) et katame
waza (technique de contrôle) afin de maîtriser un adversaire.
Dans le terme « Jū-jutsu », « Jū » (柔) signifie « souplesse » et « jutsu » (術) signifie
art. dès la fin du XIXe siècle.
Ju-Jitsu




la particularité du Ju-Jitsu est double. Les traumatisés sont
les doyens de notre étude (35 ans en moyenne) et ce
sont majoritairement des femmes (deux blessés sur trois).
Elles pratiquent depuis 5 ans et sont principalement
victimes d'entorses (quatre entorses pour deux fractures).
La moitié des blessures se situe au membre inférieur.
Cinq patients sur les six concernés bénéficieront d'une
immobilisation et deux seront opérés.
Comme les deux précédentes disciplines, 1 patient sur 3
sera hospitalisé
Ninjutsu
Ninjutsu




Les pratiquants de Ninjutsu sont, comme ceux
de Taijisu, exclusivement des hommes.
Ils ont en moyenne 26 ans et 9 mois, se font
autant d'entorses que de fractures et ce,
indifféremment au membre supérieur ou
inférieur.
Tous bénéficient d'une immobilisation mais un
seul sur les quatre devra être opéré.
Moins d'un patient sur 4 sera hospitalisé.



Le Taijitsu qui signifie en japonais
« techniques du corps », soit l'ancienne
appellation générique des méthodes de
combat à mains nues.
Le Taijitsu ou Taï-Jitsu (japonais : 体術?) est
un art martial transmis par Jim Alcheik du
Japon vers la France à partir des
enseignements du Yoseikan Ryu. Il est
souvent dit, de manière caricaturale et peu
documentée, qu'il constitue une synthèse
moderne du Judo, du Karaté, de l'Aïkido et
du Shōrinji Kenpō.
Le terme Taijitsu est souvent accompagnée
du mot Nihon pour signifier les origines
japonaises du Taijitsu : Nihon Taijitsu.
Taijitsu





Seuls les hommes sont concernés.
Ils ont en moyenne 24 ans et 5 mois et pratiquent depuis
cinq ans.
Deux sont victimes d'une simple contusion. (40%), les trois
autres se repartissent également en entorse, fracture et
luxation.
A 80 % les blessures se situent aux membres inférieurs.
Deux patients seront immobilisés et un opéré.

Les arts martiaux chinois, popularisés sous le nom de kung-fu
ou boxes chinoises, également désignés par les termes
mandarins wǔshù (武术), guóshù (国术) ou quánfǎ (拳法),
sont constitués de centaines de styles différents de combat à
main nue ou armée, qui ont été développés en Chine au fil
des siècles.
Kung-fu est en Occident le nom généralement donné aux arts
martiaux chinois externes comme internes, bien que l'on utilise
rarement ce terme pour désigner le tai-chi-chuan
 Ce terme, transcription de 功夫 (gōngfu)a été introduit en Europe
dans les années 1970 pour désigner les films chinois d'arts martiaux.
Ce mot sonnait mieux d'un point de vue phonétique et
mnémotechnique à l'oreille des Occidentaux. Les termes « gong » et
« fu » traduits littéralement et séparément ont une tout autre
signification que « arts martiaux » chinois. Gong » désigne la
« maîtrise », le « perfectionnement », la « possession d'un métier » ou
une action en laquelle beaucoup de temps a été consacré


. Le terme est à rapprocher d'un point de vue
sémantique de la notion d'artisan tel qu'il était usité
en Europe au XIXe siècle : ce terme désignait
l'homme de métier qui par un apprentissage
auprès d'un maître acquérait cultures, techniques
et savoir-faire. Fu désigne les techniques en tant
que contenu, soit l'énergie qui a été investie dans
l'action de cette technique. On peut ainsi dire de
quelqu'un qu'il possède le gong fu en gastronomie,
le gong fu en peinture, le gong fu en musique ou le
gong fu en informatique.
KUNG FU





Une femme est concernée sur trois patients.
La moyenne d'âge est à 24 ans
On recense autant d'entorse que de fracture
et de luxation (une de chaque).
Pour deux patients, c'est le membre inférieur
qui est concerné.
Deux patients sur trois seront immobilisés, un
sera opéré.