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MARS - AVRIL 2014
Dans le deuxième bulletin de l’année, le focus est mis sur les résultats obtenus en 2013.
Dans l’introduction nous vous donnons d’abord un aperçu global de la coopération bénino-belge ainsi
que le taux d’exécution de 2013.
Ensuite chaque intervention présente son bilan de l’année 2013. D’une manière générale on note une
bonne progression en 2013 dans l’atteinte des résultats de développement de la plupart des
interventions.
Bilan 2013 de la mise en œuvre des activités de la CTB Bénin par Michel
Françoys, Représentant Résident
Aperçu global de la coopération bilatérale béninobelge
En 2013, le portefeuille de la coopération bénino-belge était
composé de 10 interventions réparties entre le secteur de
la santé (2), le secteur de l’agriculture (6 dont 2
interventions en coopération déléguée avec l’Union
Européenne) et le multisectoriel (2 : le Fonds d’Etudes et le
programme Bourses). Les interventions se concentrent
dans les départements de l'Atacora, de la Donga, du Mono
et du Couffo ainsi que des appuis institutionnels au niveau
central.
Bilan 2013 de la CTB Bénin
Le volume des dépenses en 2013 a légèrement baissé par rapport à 2012 (-4%) mais a dépassé à
nouveau les 13 millions d’euro (ou 8,5 milliards de FCFA).
La CTB Bénin a réalisé en 2013 un taux d’exécution de 93%. Cet excellent résultat confirme l’élan des
dernières années - en 2010 (93%), 2011 (99%), et 2012 (98%) - et montre la qualité des
programmations faites par les différentes interventions.
SECTEUR SANTE (Situation fin 2013)
Avec les dépenses de plus de 5 millions d’euro en 2013 pour les 2 interventions PARZS et AIMS, la santé
représente 38% de l’exécution globale de 2013.
Les 2 interventions termineront en septembre 2014. La suite est garantie par le nouveau programme
santé PASS qui a été formulé en 2013 et qui devrait commencer dès le 1 octobre 2014. Il s’agit d’un
programme unique d’un montant total de 20 millions d’euro qui couvre les mêmes zones avec une durée
de 5 ans.
SECTEUR AGRICULTURE (Situation fin 2013)
Le secteur agriculture a pris 53% de l’exécution en 2013 (7 millions d’euro) réalisé via 6 interventions.
Aussi dans ce secteur, nous avons opté pour la mise en place d’une approche programme avec
l’élaboration d’un cadre global validé en juillet 2013. Les résultats et les activités du programme sectoriel
seront désormais structurés par volets (un volet d’appui institutionnel, un volet opérationnel dans le
Mono/Couffo et un dans l’Atacora/Donga ainsi qu’une unité d’appui et de coordination du programme),
ces différents volets s’inscrivent dans la continuité et la consolidation des projets en cours.
MULTISECTORIEL
Deux instruments multisectoriels complètent le programme de la coopération bénino-belge : le projet
bourses se focalise sur le développement des compétences du personnel des organisations et ministères
impliqués dans les programmes santé et agriculture afin qu’ils puissent s’acquitter au mieux de leur
tâches ; le fonds d’études et de consultances est un instrument complémentaire aux autres
interventions. Il finance des études spécifiques dans les secteurs prioritaires, les thèmes transversaux et
la mise en œuvre de la déclaration de Paris.
Prévisions pour 2014
En 2014, les appuis dans les deux secteurs seront renforcés par le démarrage de trois nouvelles
interventions : le Programme d’Appui au Secteur de la Santé (20 000 000 Euros), la composante
institutionnelle du Programme agriculture (6 000 000 Euros) et le projet d’appui aux organisations
béninoises par le renforcement des compétences des ressources humaines (6 000 000 Euros). Ces trois
interventions permettront d’avoir des résultats encore plus significatifs dans les deux secteurs appuyés
par la coopération bénino-belge.
Avec la formulation de la composante opérationnelle du Programme agriculture (18 000 000 Euros)
prévu pour cette année, le programme indicatif de coopération (PIC) pour la période 2013 – 2018 sera
ainsi quasiment complètement défini et engagé.
La CTB Bénin planifie en 2014 des dépenses de l’ordre de 10.500.000 €. Cela est une diminution par
rapport aux années précédentes qui s’expliquent par la fin de plusieurs interventions du PIC 2008-2012
en 2014. Avec le démarrage des trois nouvelles interventions du nouveau PIC prévu vers la fin de l’année
(les conventions sont encore à signer), le relai est assuré. Concernant la coopération déléguée, ASPS
restera le seul projet en cours.
Programme Agriculture : Les résultats 2013
En 2013, les activités de la CTB dans le secteur agriculture
comprenaient différentes interventions, qui seront intégrées
dans une approche programme dès cette année. Dans cet
article, nous avons déjà suivi l’approche programme et vous
présentons les résultats globaux de l’année 2013 réalisés par
l’ensemble du programme!
En 2013, les activités de la CTB dans le secteur agriculture comprenaient les projets suivants : les
Facilités d’Appui aux Filières Agricoles dans l’Atacora-Donga et le Mono-Couffo (FAFA AD et FAFA MC), la
Facilité à l’Appui aux Investissements Agricoles (FAIA) et l’Appui Institutionnel au Ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (AIMAEP) (voir figure ci-dessous). Les principaux acquis de ces
différents projets pour l’année 2013 ont été regroupés par résultat dans le présent article. Cependant,
les résultats du projet d’Appui Institutionnel au Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
vous seront présentés de manière plus détaillée dans l’article suivant. La transition de ces différentes
interventions vers une approche Programme fait partie intégrante des stratégies d’intervention de la
CTB. Elle s’inscrit comme une étape dans le processus d’alignement visant à appuyer, avec d’autres
partenaires techniques et financiers, la mise en place d’une approche sectorielle agricole au Bénin.
Résultat 1 :
Résultat 2 :
Résultat 3 :
Résultat 4 :
AIMAEP : Les résultats 2013 du projet d’Appui Institutionnel au Ministère
d’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche en détail…
En 2013, le projet AIMAEP a contribué aux résultats du Programme Agriculture de la CTB. En effet,
comme le souligne le rapport d’évaluation finale, le projet a lancé une dynamique et provoqué un
changement de mentalité et d’habitudes de travail qu’il va falloir poursuivre et intensifier afin que
le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) et les Centres Agricole Régionaux
pour le Développement Rural (CARDER) puissent continuer à rendre des services publics aux
usagers en exerçant au mieux leurs fonctions régaliennes et les fonctions partagées dans le cadre
de la promotion des filières agricoles.
Les principales réalisations du projet ont porté sur (i) l’amélioration du mode d’organisation et de
fonctionnement des structures centrales et déconcentrées du MAEP, (ii) le renforcement des capacités
managériales du personnel et (iii) l’appui à la conception et à la mise en œuvre des réformes
institutionnelles dans un cadre participatif et inclusif. Les cadres et agents du MAEP et des CARDER sont
outillés pour mieux exercer leurs rôles de facilitation, de régulation et d’orientation de la promotion des
filières agricoles.
ASPS : Les résultats 2013 du projet d'Amélioration de la qualité sanitaire et
phytosanitaire des produits agricoles et agro-alimentaires
Le projet d'Amélioration de la qualité sanitaire et phytosanitaire des
produits agricoles et agro-alimentaires, exécuté par la CTB en
coopération déléguée depuis 2012 se propose de soutenir les
efforts de l'Autorité Béninoise de la Sécurité Sanitaires des Aliments
(ABSSA), de développer les compétences du Laboratoire de
Contrôle de la Sécurité Sanitaires des Aliments (LCSSA), et de
former et sensibiliser les petites et moyennes entreprises (PME)
dans l’application des nouvelles règles et systèmes de contrôle.
PROGRAMME SANTE
PARZS : Point sur les résultats majeurs obtenus en 2013
A quelques mois de la clôture du Projet d’Appui au
Renforcement des Zones et départements Sanitaires
du Mono-Couffo et de l’Atacora-Donga (PARZS),
l'analyse des résultats obtenus au cours de 2013
montre à la fois le gain des efforts déployés depuis
octobre 2010 et le gap à combler d'ici la clôture du
projet et au-delà. Quelques résultats obtenus en 2013
sont illustrés dans cet article.
Résultats
En 2013, le PARZS a étendu sa
stratégie de Financement Basé sur les Résultats aux centres de santé et hôpitaux en
plus des Equipes d’Encadrement des Zones Sanitaires. Il faut souligner la forte
implication du volet demande dans la vérification, l'appréciation de la qualité et le
pilotage du processus dans les départements du Mono-Couffo et de l'Atacora-Donga.
Cependant, il persiste encore le déficit en ressources humaines qualifiées et des
limites dans l’opérationnalisation du Régime d’Assurance Maladie en particulier le
manque de clarification par rapport au rôle des mutuelles de santé dans le dispositif
et la couverture des soins au bénéfice des indigents. Au cours de l'année 2013, le
projet a continué le renforcement des capacités des prestataires et des acteurs du
système local de santé, la construction/réhabilitation d’infrastructures sanitaires, la
dotation en équipements biomédicaux et ceci a contribué énormément à améliorer
l’offre des services et soins de santé de qualité. De manière plus spécifique, voici les
principales activités et résultats du PARZS pour chacun de ses outputs.
Résultat 1 : L’offre de soins de santé de qualité dans les zones sanitaires d’intervention du
PARZS est renforcée
Par rapport au renforcement de l’offre de soins de santé de qualité dans les cinq zones d’intervention du
PARZS, l’analyse des progrès réalisés montre une amélioration du plateau technique (infrastructures,
incinérateurs, équipement biomédicaux, renforcement de capacité des ressources humaines), une
amélioration de la disponibilité en eau potable et de l’énergie électrique et une amélioration de la qualité
des soins (paquet d’intervention à haut impact, système de référence et contre référence, utilisation de
critères de qualité aux différents niveaux de soins).
Résultat 2 : La gestion et la gouvernance des 5 Zones Sanitaires (ZS) et des 2 Directions
Départementale de la Santé (DDS) appuyées ont été renforcées
Grâce à la stratégie d’accompagnement de la DDS aux ZS et au Financement Basé sur les Résultats
(FBR) introduit comme mode de gestion des ZS fin 2012, la DDS joue maintenant pleinement son rôle au
sein de la pyramide sanitaire :
La stratégie d’accompagnement de la DDS aux ZS est devenue une réalité et a facilité les liens de
gestion. Les équipes des ZS comprennent mieux leur rôle de gestion des aires de santé et de l’appui
qu’ils doivent apporter aux formations sanitaires (FS) pour concourir à des résultats performants dans le
FBR. Les audits financiers, l’augmentation au niveau des structures de santé et la mise en œuvre des
recommandations par la DDS et les ZS. Beaucoup d’efforts ont permis de renforcer le suivi et la
transparence de la gestion. La multiplication et la systématisation des contrôles de gestion par niveau,
l’application de sanctions, les résultats des enquêtes de satisfaction qui révèlent les cas de corruptions,
de rançonnements, de vente illicite de médicaments, etc. ont concouru à renforcer le suivi et la
transparence de la gestion et la gouvernance du secteur. La DDS joue maintenant pleinement son rôle au
sein de la pyramide sanitaire.
Résultat 3 : La contribution de la population à la structuration de la demande de soins de
santé de qualité est mieux organisée
Les résultats majeurs ont été le renforcement de la fonctionnalité et de la performance des comités de
gestion (COGECS), le renforcement des mutuelles, le réseautage des relais communautaires (RC) et des
groupements féminins (GF) et la participation des autres acteurs du système local de santé (SYLOS) aux
activités communautaires. Toutes ces activités contribuent à la mise en place d’une faîtière de la
demande au 1e trimestre 2014. Parmi les grandes actions de ces organes, nous pouvons citer les
activités de promotion de la santé et la gestion des plaintes, ce qui renforce l’interface entre les
prestataires et les demandeurs de soins. Le processus d’identification des indigents est achevé dans
certaines zones et leur enrôlement en cours d’en d’autres. La prise en charge des indigents reste
néanmoins un souci et une priorité (via le fonds sanitaires des indigents ou via le régime d’assurance
maladie universelle (RAMU) une fois opérationnel).
Résultat 4 : Les liens de collaboration sont renforcés entre tous les acteurs concernés par la
santé dans les ZS et DDS sélectionnées
Les activités menées par les différents acteurs permettent une meilleure collaboration grâce aux cadres
de concertation créés à différents niveaux. Les mairies ont pu être impliquées dans toutes les étapes de
la réalisation des infrastructures et ont facilité la déclaration des naissances; elles ont également
participé aux comités de pilotage du FBR et au forum national sur la santé communautaire. Les PTF et
ONG de développement actives dans la santé ont collaboré en vue d’une harmonisation des activités des
relais communautaires et une répartition des responsabilités au sein du groupe technique santé pour les
domaines d’intervention. Le renforcement du lien public/privé a permis une harmonisation des activités
de santé dans les ZS. Ainsi, l’émergence de ces cadres de concertation entre les différents acteurs du
SYLOS permet une efficience dans les interventions, ce qui concourt à l’accessibilité aux soins pour les
populations.
Par rapport au changement de comportement, quelques marqueurs de progrès ont fait l’unanimité : la
DDS adopte un style d’accompagnateur des ZS (via des points focaux, des documents d’accompagnent,
les cahiers des charges, les descriptions des postes, l’élaboration du calendrier des grandes instances,
…), les hôpitaux de zone (HZ) forment leurs prestataires sur l’importance de la référence/contreréférence des urgences obstétricales et chirurgicales, et mettent à disposition de leurs services les
supports adéquats, le centre hospitalier départemental (CHD) forme ses prestataires sur l’importance de
la référence/contre-référence des urgences obstétricales et chirurgicales, et met à disposition de ses
services les supports adéquats. Les organes de cogestion mettent en place un mécanisme de recueil et
d’analyse des plaintes des usagers, les remontent au niveau du cadre de concertation de la demande et
les intègrent dans les discussions avec les responsables des structures de soins concernées.
Conclusion
Les progrès enregistrés dans les différents résultats se confirment à travers l’amélioration des indicateurs
de l’objectif spécifique en termes de taux de fréquentation et les couvertures vaccinales. En effet, les
normes nationales de 2013 ont été atteintes pour la vaccination complète de l’enfant de moins de 12
mois dans trois de nos cinq zones sanitaires. En ce qui concerne le taux de fréquentation, seule une zone
a atteint l’objectif national de 2013. Les efforts doivent donc être soutenus pour combler cet écart et
tendre vers une meilleure accessibilité aux soins de toute la population.
Alors que le PARZS entame sa dernière ligne droite, l'analyse des résultats de 2013 a permis de montrer
à la fois les acquis mais aussi le chemin qu’il reste à parcourir, notamment par rapport à l’indicateur du
taux de fréquentation. Les effets combinés des activités mises en œuvre dans le cadre des quatre
résultats exposés ci-dessus contribuent à l’atteinte de l’objectif spécifique du projet, à savoir
l’amélioration de l’accessibilité des populations, en particulier des personnes vulnérables, à des soins de
santé de qualité.
AIMS : Progrès réalisés en 2013
Dans le but de renforcer durablement le système de santé, le gouvernement du Bénin et le
Royaume de Belgique ont convenu d’un appui global aux différents niveaux de la pyramide, pour la
mise en œuvre du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS). L’AIMS est l’intervention
destinée à appuyer le niveau central, en vue de renforcer les fonctions de coordination, de
planification et de suivi-évaluation qui constituent les cibles de l’objectif du projet. L’année 2013
marque la dernière année complète du projet. Les efforts ont porté sur la consolidation des acquis
et la préparation de la mise en œuvre du futur programme d’appui à la santé, dénommé PASS
SOUROU, dans le cadre du programme indicatif de coopération 2013-2017.
Interview de Dr Fidèle Gnancadja, ATR-SP AD
Décrivez le parcours qui vous a amené au PARZS :
Après ma formation médicale au Bénin en 1995, j’ai exercé en clientèle privée en
milieu urbain et rural. Après une brève carrière d’enseignant dans une école privée
paramédicale à la fin des années 90, j’ai intégré la fonction publique béninoise et
occupé le poste de Médecin-chef de commune à Tchaourou.
Les performances réalisées dans la période m’ont valu le financement bilatéral
(Suisse et Belgique via la bourse Steeve Biko) de ma spécialisation en santé publique
à l’Université Catholique de Louvain, au cours de l’année académique 1999-2000.
Dans le respect des clauses de mise en stage, j’ai été réaffecté dans la commune de
Tchaourou. Avec mon nouveau diplôme de médecin santé publique, la commune a
été qualifiée et érigée en zone sanitaire et je fus nommé son tout premier médecin coordonnateur. La
mise en pratique des acquis de ma formation en Belgique a fait de la zone de Tchaourou une des zones
les plus performantes des départements du Borgou/Alibori, de 2000-2003.
Après un an à la tête de la zone sanitaire de Nikki-Kalalè-Pèrèrè dans le même département, ma carrière
internationale m’a conduit d’abord au Burundi avec l’ONG CORDAID, de 2003 à 2006, où l’essentiel de
mon travail était l’appui institutionnel à la réhabilitation du système sanitaire burundais et l’assistance
humanitaire aux populations affectées par les conflits interethniques.
La République Démocratique du Congo a été le deuxième pays d’exercice de ma carrière internationale.
J’ai assumé pour l’International Rescue Committee (IRC) la coordination des actions humanitaires de
santé au profit des populations affectées par les conflits armés, en même temps que l’appui institutionnel
aux zones de santé et à la division provinciale de la santé. J’étais alors basé au Sud-Kivu pour une
année. Mon aventure professionnelle en RDC s’est poursuivie dans deux autres Provinces de l’Est, la
Province Orientale et le Nord Kivu avec une ONG belge, l’Agence Européenne pour le Développement et
la Santé (AEDES). A ce dernier poste, j’ai appuyé la division provinciale de la santé du Nord Kivu à la
réalisation de plusieurs expériences pilotes qui devraient être mises à l’échelle nationale dans le cadre de
la Stratégie de Renforcement du Système de Santé au Congo. Il s’agissait entre autres du Financement
Basé sur les Résultats (FBR), la rationalisation du niveau intermédiaire de la pyramide sanitaire, la
revitalisation des zones de santé en vue d’une meilleure fonctionnalité et performance,...
A ces différents postes que j’ai occupés au plan international, en dehors des activités techniques d’appui
institutionnel aux systèmes sanitaires des pays, j’ai beaucoup appris de la coordination de
projets/programmes financés par l’Union Européenne et les Coopérations bilatérales, la gestion et la
coordination des équipes d’assistance technique, la direction des unités provinciales de coordination des
interventions, la représentation des organismes prestataires/financeurs.
Fort de toutes ces expériences, je travaille maintenant au Projet d’Appui au Renforcement des Zones et
Départements Sanitaires (PARZS) depuis mai 2011. Je suis assistant technique régional en santé
publique en appui à la Direction Départementale de la Santé (DDS) de l’Atacora/Donga à travers un
renforcement des Zones Sanitaires (ZS) de Djougou-Copargo-Ouaké et Bassila. J’ai obtenu ce poste
après un cours parcours en tant que consultant indépendant et personne-ressource dans la mise en place
du Régime d’Assurance Maladies Universel (RAMU) de 2010 à 2011.
Quel est votre rôle au sein du PARZS dans l’Atacora-Donga ?
J’ai en charge le transfert de compétences en vue du
renforcement
des
performances
des
Equipes
d’Encadrement des Zones Sanitaires (EEZS), le
développement d’une nouvelle dynamique de travail au
sein des équipes techniques et de gestion du système de
santé local (zones sanitaires), le renforcement de la
Direction Départementale de la Santé dans son rôle
d’appui technique au niveau opérationnel, et l’appui à la
réalisation des objectifs globaux du PARZS.
Concrètement cet appui a été consistant et constant,
entre
autres
dans
les
planifications
annuelles,
trimestrielles et mensuelles, le suivi/évaluation de la mise
en
œuvre
des
plans,
le
développement
de
stratégies/initiatives de renforcement des zones et
départements. Ces stratégies sont nées de réflexions
techniques participatives avec les principaux acteurs.
Il s’agit de stratégie de renforcement du système de référence et contre-référence qui est actuellement
totalement fonctionnel dans toutes ses composantes avec des outils conçus et utilisés à tous les niveaux
des zones sanitaires ; l’acquisition des ambulances par la CTB a boosté le système ; stratégie
d’amélioration du système de transfusion sanguine qui comporte entre autres des collectes périodiques
groupées de sang aboutissant à une meilleure disponibilité des produits sanguins labiles pour la prise en
charge des urgences dans les formations sanitaires ; stratégie de travail en équipe orienté sur les
résultats des cadres des zones et stratégie de gestion des aires sanitaires qui ont fortement amélioré la
gouvernance et la gestion des structures sanitaires des zones, les rendant performantes dans l’offre et la
demande de soins et services de qualité.
Toutes ces stratégies (la liste n’est pas exhaustive) ont permis de préparer les zones à entrer dans une
autre stratégie intégratrice, le financement basé sur les résultats (FBR). Ici, mon appui a consisté en la
mise en place de la méthodologie avec d’autres membres du projet, à la formation de tous les acteurs
sur le FBR, à la mise place des accords de performances des équipes cadres de zones, des hôpitaux de
zones et des centres de santé, à la mise en œuvre et l’évaluation de ces accords, et surtout à la mise en
place et l’animation du fonctionnement du Comité de pilotage du FBR qui est l’organe suprême de
gouvernance du FBR. Les résultats obtenus à tous les niveaux (équipes cadres, hôpitaux de zones et
centres de santé) des zones sont encourageants, en particulier l’amélioration sensible de la qualité des
soins et services et la prise en compte de la voix des communautés pour une meilleure satisfaction de
leurs attentes de soins.
Les bons résultats obtenus et projetés sur le moyen terme, avec les stratégies ci-dessus, ont servi à la
formulation du nouveau programme santé de la CTB au Bénin, formulation dans laquelle j’étais impliqué
à toutes les principales étapes.
Comment se passe la collaboration du PARZS
avec les zones sanitaires ?
La collaboration du PARZS avec les zones sanitaires
est globalement bonne et nous souhaitons qu’elle
donne encore davantage de fruits par rapport aux
changements
prévus.
L’engagement,
la
responsabilité partagée et l’appropriation doivent
aller à une vitesse plus grande pour escompter de
meilleurs résultats. La collaboration va donc au
rythme de la résolution des résistances multiples et
multiformes des acteurs du SYLOS (système local
de santé) concernés par les changements prévus
par le PARZS.
Quel est, selon vous, la plus-value amenée par le FBR ?
La plus-value amenée par le FBR concerne entre
autres l’éveil de la conscience professionnelle
des prestataires et l’instauration de la culture de
gain
proportionnel
à
l’effort
fourni,
le
renforcement du travail en équipe, l’amélioration
de la qualité technique des soins et services. Par
exemple, les formations sanitaires prennent la
décision d’acquérir elles-mêmes et sur fonds
propres (gagnés grâce au FBR) des équipements
indispensables à la prise en charge des clients au
lieu d’attendre un hypothétique donateur ; on
peut aussi noter la redevabilité mutuelle des
membres
des
équipes
des
structures
contractées, le dialogue entre les acteurs de
l’offre et de la demande qui est devenu plus
pragmatique, concret et intéressant. Les
retombées positives des résolutions des problèmes sont immédiates et visibles; la voix de la population
est désormais prise en compte dans la qualité des soins et services.