L*oxygénothérapie - ifsi du chu de nice 2012-2015

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1. Définition
 C’est une méthode visant à apporter
artificiellement de l’oxygène à un malade de façon à
rétablir ou à maintenir un taux normal d’oxygène
dans le sang.
 Elle permet d’augmenter la pression partielle
d’oxygène dans les alvéoles, de diminuer le travail
respiratoire nécessaire au maintien d’une pression
d’oxygène donnée dans les alvéoles et de diminuer
le travail cardiaque requis pour assurer une PaO2
donnée.
2. Le cadre législatif
Sur prescription médicale, l’acte infirmier suivant:
 art. R. 4311-7 décret 2004-802 du 29/07/2004
 31°: pose d’une sonde à oxygène
• 32°: installation et surveillance des personnes placées sous
oxygénothérapie normobare (mélange gazeux plus riche en oxygène
que l ’air ambiant, à une pression atmosphérique) et à l’intérieur d’un
caisson hyperbare
Point de vue de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) pour
l’oxygène médical destiné à la voie inhalée:
 Correction des hypoxies d’étiologies diverses nécessitant une
oxygénothérapie normobare ou hyperbare
 Alimentation des appareils respiratoires en anesthésie réanimation
 Rôle de vecteur des médicaments pour inhalation administrés par
nébuliseur
3. Les indications d’une mise en place d’une
oxygénothérapie
Causes respiratoires:
Asthme
Pneumopathie
Insuffisance respiratoire aigu
Insuffisance respiratoire chronique /
broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)
Causes circulatoires:
Etats de choc (hémorragique, anaphylactique, cardiogénique, infectieux)
Œdème aigu du poumon (OAP)
Embolie pulmonaire
Anémie
Causes centrales:
Intoxication (monoxyde de carbone, …)
Accident vasculaire cérébral
Coma
Indication générale:
Tout état pathologique caractérisé par la baisse de
pression partielle en oxygène dans le sang d’où un
manque d’O2 au niveau des cellules
• L’hypoxémie (baisse de la teneur en O2 du sang):
elle peut retentir sur le fonctionnement de tous les
organes (cerveau, cœur, poumons, reins, muscles
du squelettes et respiratoires).
• L’hypercapnie (augmentation de la teneur en CO2
du sang)
• L’hypoxie aiguë (diminution de la distribution de
l’O2 dans les tissus):
• L’hypoxie chronique: pathologies entraînant une
insuffisance une respiratoire chronique, BPCO.
4. Le matériel
Vérifier la date de péremption, l’intégrité
du matériel, son fonctionnement
 Une source d’oxygène:
prise murale ou obus
 Un manomètre gradué de 0 à 15 l/min
 Une olive
 Un kit d’humidification à UU:
il est indiqué pour un débit en oxygène
inférieur à 6l/min et pour les malades
dont les muqueuses respiratoires sont
lésées ou sensibles
 Tuyau prolongateur et raccord biconique
a. Les lunettes à oxygène
 Faible débit: de 0,5 à 3l/min
 Si débit > 6l/min cela devient inefficace car il n’augmente plus
la FIO2 et le patient ressent un inconfort causé par le flux d’air
Conduite IDE:
Mettre en place les lunettes en les ajustant sous le menton.
Faire attention au risque d’escarre au niveau des narines et
des oreilles
Dispositif au usage unique
b. Administration de l’ oxygène par sonde nasal
 Débit entre 1 à 8l/min. FIO2 30 à 50%
Repérer la longueur de la sonde à introduire dans la narine (distance
narine/lobe de l’oreille)
Demander au patient de mettre la tête en arrière (permet de libérer les voies
aériennes)
Lubrifier la sonde avec de l’eau stérile
Introduire la sonde: elle se situera à l’extrémité inférieur du palais
Raccorder la sonde nasale à oxygène avec le système d'oxygénation avec un
raccord biconique.
Fixer la sonde avec un ruban adhésif et faire une marque au feutre afin de
faciliter la vérification de sa position
Changer la sonde toutes les 24 heures et à chaque fois qu’elle se bouche en
prenant soin de changer de narine
c. Administration de l’oxygène par masque facial
 Débit de 4 à 8l/min
Le masque simple est muni d’ouvertures latérales sans valves souples
qui permettent l’évacuation du gaz expiré (CO2).
• Si le débit est < à 4l/min il y a un risque de réinhalation du CO2.
• Si débit > 8 L/min : passage au masque à haute concentration
A la mise en place du masque veiller à ce qu’il n’ait pas de fuite
Changer le masque toutes les 24h
d. Le masque à haute concentration en oxygène
 Débit > à 8l/min
Il est muni d’un réservoir en O2 souple qui permet un enrichissement à
100% en oxygène de l’air inspiré.
• Ne pas installer de système d’humidificateur,
• Remplir le réservoir en O2 en obturant la valve
• Veillez à ce qu’il n’y ait pas de fuite lors de la mise en place du
masque
Le masque à haute concentration
ne doit être utilisé que dans les
phases aigues
Changer le masque toutes les 24h
e. Ventilation non invasive (VNI)
 C’est une ventilation mécanique sans intubation (non invasive)
 C'est une technique d'aide à la respiration destinée à remédier
au mauvais fonctionnement des poumons et à la fatigue des
muscles respiratoires.
 Elle consiste à administrer à chaque respiration un volume d'air à
l'aide d'un ventilateur relié à un masque, pour faciliter la circulation
de l'air dans les bronches et les poumons.
• Par l’intermédiaire d’un masque,
• Appliqué sur le nez (masque nasal) ou le visage (masque facial).
• Appliquée en urgence en cas d’insuffisance respiratoire aiguë
• Ou de façon programmée chez certains patients souffrant
d’insuffisance respiratoire chronique et poursuivie à domicile,
essentiellement la nuit.
• Cette ventilation nocturne assistée permet aux muscles respiratoires
de se reposer et au patient d’être plus autonome dans la journée.
VNI en phase aigue en
réanimation ou aux urgences
VNI traitement à domicile
5. Le rôle infirmier
Réalisation du soin:
Vérifier la prescription médicale: le débit d’oxygène (en L/min), le
mode d’administration (lunette, masque à haute concentration…),
en continu ou discontinu,
Vérification du branchement d’O2, réglage du débit , mise en place du
dispositif de délivrance d’O2
Prévenir le patient,
Installer le patient en position demi-assise
Faire moucher le patient
Effectuer un lavage simple des mains ou utiliser une solution hydroalcoolique: hygiène des mains
Installation de l’oxygène
Surveillance du patient sous O2
S’assurer que le niveau d’O2 dans la bouteille est suffisant (si
transport)
Surveillance du matériel (risques, hygiène..)
6. Le rôle Aide-soignant sous la responsabilité
de l’infirmière
Préparer le matériel et l’entretenir,
Respecter et faire respecter les consignes
de sécurité,
Observer le bon fonctionnement
et signaler les dysfonctionnements du matériel
Observer l’efficacité du traitement et les effets
indésirables
Attention au date de péremption
6. Information au patient
L’oxygène qui est un comburant, avive la flamme et donc la
combustion des matières inflammables.
Le risque de brûlures, d’explosion et d’incendie est réel. Il est
donc interdit :
 De fumer dans la chambre,
 D’utiliser des corps gras (pommade, vaseline, sur tout le
trajet de la sonde ou à proximité de la source) car il y a un
risque de brûlures
 D’user des bombes aérosols sur l’appareillage ou à
proximité
 La prise d’oxygène doit être refermée et contrôlée
après toute oxygénothérapie. Une concentration d’oxygène
trop élevée dans une pièce est nocive et dangereuse
Tenir éloignée de toutes flammes, étincelles ou sources
de chaleur
Le tabagisme du patient constitue un des principaux risques d’accident à
domicile (brûlures graves, incendie...), une mise en garde immédiate est
nécessaire,
7. Surveillances et évaluations
 Surveillance générale
 Coloration des téguments : peau rosé/recherche d'une cyanose,
absence de sueurs.
 Etat de conscience : agitation, somnolence, céphalées (score de
glasgow à 15)
 Fonction respiratoire : fréquence respiratoire (16 à 20 cycles/min),
rythme, amplitude, bruit, saturation pulsée en oxygène (SpO2 entre 95
et 100%). Reflexe de toux présent. Respiration silencieuse et
spontanée.
 Langage oral possible sans gène.
 Fonction cardiocirculatoire : fréquence (tachycardie), pression
artérielle (hypertension): retour à la norme.
 Critère d'efficacité
• Vérifier l’efficacité du traitement par des gaz du sang
(sur prescription médicale) (attention GDS sous O2
ou NON, à préciser par le médecin et sur le bon de
biochimie)
 Diminution et absence des signes de l'hypoxie
 Diminution et absence des signes de l'hypercapnie
 Absence de tirage
 Surveillance du matériel
Le maintien de la perméabilité de l’ensemble
du branchement pas de fuite, tubulures non
coudées
Pour les masques à haute concentration : que
le sac soit gonflé et soit animé de légers
mouvements
Les prolongateurs ne trainent pas à terre
Contrôle du débit
Gestion des risques : tracer tout événement
indésirable et prévenir
8. Risques et complications
 Effets nocifs de l'oxygène pur.
 Lunette : irritation muqueuse, nécrose aile du
nez, irritation de la face postérieur des oreilles et
du cou, epistaxis
 Sonde nasale : irritation de la muqueuse, nécrose
du nez.
 Masque : gêne si trop serré, impression
d'étouffement ou d'oppression
 Etat buccal (risque de dessèchement), soins de
bouche, hydratation à renouveler
 Absence de rougeur de la face
Oxygénothérapie à domicile
1. Oxygénothérapie : pour quels
patients
 Patients ayant une insuffisance respiratoire.
Oxygénothérapie à long terme (état clinique
stable, prescription prolongée).
Oxygénothérapie à court terme (état clinique
instable, prescription brève).
2. Oxygénothérapie à court terme
 PEC assuré pour un malade, pour une durée d’un
mois, renouvelable 2 fois
 Pour les patients présentant une insuffisance
respiratoire à l’issue d’une décompensation aiguë
en attendant le retour de la stabilité de la PaO2 ou
le passage à l’oxygénothérapie de longue durée
 Lors d’épisodes d’instabilité transitoire d’une
maladie pulmonaire et cardiaque (BPCO,
insuffisance cardiaque)
3. Oxygénothérapie de longue durée.
 BPCO (Broncho-pneumopathie chronique
obstructive)
 Fibroses, cancers, OAP, emphysème, fin de vie
 Asthme dans sa forme chronique (dite à
dyspnée continue)
 Mucoviscidose
 Insuffisances respiratoires chroniques
restrictives
 HTAP
L’oxygène gazeux
• Avantages
• indépendant de l’électricité
• source d’oxygène «fermée»
• Inconvénients
• faible autonomie
renouvellement
• fréquent des bouteilles
• utilisation délicate :
• montage du manodétendeur
• manipulation du robinet
• système sous pression
(sécurité)
Le concentrateur
• Concentrateur ou extracteur,
• Fonctionne sur l’électricité,
• Produit de l’oxygène extrait de
l’air ambiant et sépare
l’oxygène (O2), atmosphérique
de l’azote ( N2),
• Fournit de l’oxygène à une
concentration allant de 90 à 95
%,
• Fournit un débit allant jusqu’à
5l/min
• C'est un dispositif qui fournit
de l'oxygène à usage médical
• Association avec un
compresseur pour remplir les
bouteilles d’O2
Le concentrateur
Avantages
• source permanente
d’oxygène à domicile
• utilisation facile
• pas de stockage d'oxygène
Inconvénients
• électricité indispensable (il est
parfois nécessaire ou obligatoire
de laisser aux patients des
bouteilles d’oxygène gazeux en
cas de coupure d’électricité)
• appareils +/- bruyants
• il ne permet pas la
déambulation
L’oxygène liquide
•
•
•
•
•
•
Avantages
volume de stockage
réduit
(1L d’O2 liquide = 850L
d’O2 gazeux)
utilisation facile
pas de source électrique
matériel silencieux
autonomie de
déambulation par
remplissage d’un
réservoir portable
•
•
•
•
Inconvénients
évaporation d’O2
risque de
SUROXYGENATION
réapprovisionnement
réguliers qui sont parfois
à l’origine de difficultés
logistiques
demande des
précautions particulières
de manipulation
Un peu de vocabulaire
 Gaz du sang
C’est une prise de sang qui est faite dans une artère,
souvent au poignet et parfois au pli du coude. Sur ce
prélèvement artériel, on peut mesurer différents
paramètres (Pa02, PaCO2, pH et SaO2) permettant de
fournir des renseignements sur l’efficacité des
échanges gazeux.
Gaz du sang AA= Air Ambiant:
• Ph: 7,35 –7,45
• PaO2: 75 - 95 mmHg
• PaCO2: 32 – 45mmHg
• Bicarbonates: 21,8 – 26,2 mmol/l
• SaturationO2 : 95-99%
 La FiO2
C’est la fraction d’oxygène dans les gaz inspirés. Autrement
dit, c’est la proportion d’oxygène dans le mélange apporté
au patient. Elle est exprimée en pourcentage, ou en fraction de
1 (norme internationale). La FiO2 de l’air ambiant est 0,21
(21 %).
 La PaCO2 (pression artérielle en CO2)
C’est la pression partielle exercée par le gaz carbonique
dissout dans le sang artériel.
 La PaO2 (pression artérielle en oxygène)
C’est la pression partielle exercée par l’O2 dissout dans le
sang artériel. Elle se mesure en unité de pression (millimètre
de mercure : mmHg).
Merci de votre
Compréhension