Transcript Hypoxie

ANOXIE
HYPOXIE
D.Waldura
B.Voignier
M.J Hoscheid
JDV Besançon 2006
Composition gazeuse de l’atmosphère terrestre
Gaz
Symbole
Fraction
Remarques
Azote
Oxygène
N2
O2
0,78101
0,20946
constant
constant
Vapeur d’eau
Argon
Dioxyde de carbone
Néon
Hélium
Méthane
Krypton
Ozone
H20
Ar
CO2
Ne
He
CH4
Kr
O3
2 . 10-2
9,17 . 10-3
3,30 . 10-4
1,82 . 10-4
5,24 . 10-6
1,50 . 10-6
1,14 . 10-6
10-7
très variable
constant
variable
constant
constant
constant
constant
très variable
Air inspiré

PiO2 = Patm x FiO2 = 760 mmHg x 21% =
160 mmHg
où PiO2 = Pression partielle de l’oxygène dans l’air
inspiré
Patm = Pression atmosphérique
FiO2 = Fraction de l’oxygène dans l’air inspiré
Circonstances de survenue

Diminution de la FiO2
Consommation de l’oxygène
 Apport d’un gaz asphyxiant simple


Diminution de la Patm = hypobarie
Altitude
(mètres)
Courbe Pression-Altitude
(pieds)
16 100
52800
-56°C
11700
38500
10 300
33 800
-21°C
+15°C
5 500
18 500
2 500
8 000
PB/10
PB/4
PB/5
PB/2
PBx3/4
1013 hPa
760 mmHg
PB
Composition gazeuse de l’atmosphère terrestre
Gaz
Azote
Oxygène
Gaz rares
Symbole
N2
O2
Pression barométrique
P O2
Altitude
Fraction
78 %
21 %
1%
Sa O2
(%)
100
Zone
indifférente
Zone de
compensation
complète
50
Zone
critique
Zone de
compensation
incomplète
Seuil de réactions
Seuil des troubles
Seuil critique
20
15
40
30
6 000
20 000
60
45
80
60
100
75
120
90
3 500 2 500 1 500
11 500 8 000 5 000
140
105
Pa O2
160 hPa
120 mmHg
0 mètres
0 pieds
Altitude
Zone indifférente
0 à 1500 m (5 000 ft)
 Terme qui ne concerne que les
symptômes liés à l’hypoxie
 Aucune réaction physiologique

Zone de compensation complète
1 500 à 3 500 m (5 000 à 11 500 ft)
 Compensation de nature cardiorespiratoire
 Sauf :

vision de nuit dégradée dès 5 000 ft
 Capacité d’apprentissage diminuée dès 8 000
ft (2 500 à 3 000 m)


Donc terme inexact
Zone de compensation incomplète
Entre 3 500 et 5 à 6 000 m (11 500 à 18 –
20 000 ft)
 Risque d’hypoxie aigüe

Dégradation du jugement
 Difficulté de concentration et d’attention
 Dégradation de la mémoire
 État dysphorique (excitation ou dépression)
 Céphalées, vertiges, somnolence
 Perturbation de l’activité motrice

Zone critique
Au-delà de 6 000 m
 Risque de syncope hypoxique de
survenue d’autant plus rapide que
l’altitude est plus élevée
 Décès

Temps de conscience utile
Dans l’hypoxie suraiguë, passage très
rapide de la phase indifférente à un état
d’incapacitation grave, avant la perte de
conscience
 Variable selon les conditions d‘exposition
à l’altitude et dépend notamment de :

Fraction d’oxygène inhalée avant
 Niveau d’activité métabolique au moment de
l’exposition

Cabine pressurisée : principe de fonctionnement
alt. max
de
l’avion
Altitude
Pressurisation à
DP cabine constante
DR
Pressurisation à
pression cabine
constante
Absence de
pressurisation
Z’
Altitude P’
maximale dans
la cabine
1013 hPa
760 mmHg
Avions de chasse :
- Français :
Z’= 2 500 m
DP = 300 hPa
- Américains :
DP = 350 hPa
Avions de transport
(civils) :
Z’ = 0 à 1 500 m
DP > 500 hPa
Pression
barométrique
Exemples de lois de pressurisation d’avions de transport
Altitude cabine (ft)
Altitude
avion
AIRBUS
A300
/310
< 20 000
30 000
35 000
40 000
50 000
60 000
DP max
(hPa)
A320
BOEING
A340
B737
< 2 000 < 2 000 < 2 000 < 2 000
4 800
4 500
3 900
5 200
6 200
6 600
5 800
7 300
8 000
8 000
7 500
8 000
565
552
579
537
DC-10 Concorde
B747
-400
B767
< 2 000
3 000
4 900
6 700
< 2 000
3 400
5 400
7 000
< 2 000
4 000
5 000
6 500
0
0
1 500
3 000
4 600
6 000
606
593
609
749
Cas concret

Pilote 42 ans, pilote d’essais , 6 000 hdv
Pas d’antécédents médicaux

Aéronef : M F1 CT



Vol de réception à l’issue d’une grande visite
(GV)
Pilote en liaison radio avec un conducteur
d’essais au sol auquel il transmet les
paramètres qui doivent être contrôlés selon le
programme de réception.
Vol débute par une montée au FL 360 pendant
laquelle la pression à l’intérieur de la cabine est
conforme aux valeurs spécifiées
Pilote passe en vitesse supersonique puis
effectue une montée vers le FL 500
conformément au programme de réception
 FL 450, le pilote constate que l’altimètre
cabine indique 28 000 ft pour 21 000 ft
attendus ft : feet (pied – 1 ft = 0,30
mètre).
 Pilote entame une descente d’urgence et
l’annonce au conducteur d’essais


Film Mirage
(2’22’’)
Deuxième cas clinique
Soudeur de 45 ans sans ATCD particulier
 Entreprise de fabrication de pressoirs pour
le raisin : cuves en inox de 1m20 à 6m de
diamètre,avec appareillage gonflable à
l’intérieur
 Poste de travail :
 cuve de 1m 30, le salarié travaille à
l’intérieur, à genou
 aspiration des fumées par la porte où
se font l’arrivée d’air et le passage du
salarié dans la cuve

Deuxième cas clinique
 Atelier : 70m², 5m de hauteur
3 autres salariés soudent à
l’extérieur des cuves
chauffage radiant au gaz, à deux
endroits

Histoire de l’épisode: le salarié arrive au
bout de 2 heures de soudage dans le
bureau médical
Deuxième cas clinique
 tableau clinique
 céphalées intenses sans notion de TC,
ni d’effort déclenchant, dyspnée avec
une légère tachypnée
 teint grisâtre, cyanose des lèvres et des
extrémités, pas de sueurs
 obnubilation: répète en boucle « c’est le
chauffage »
Deuxième cas clinique
 pas de douleurs thoraciques,
l’examen clinique est normal par
ailleurs
 pas d’autres victimes dans l’atelier
(pas de détecteur de CO sur place)

Arrivée des pompiers après 30 mn
d’aération
 mesure du CO atmosph = 0
Deuxième cas clinique
 Oxygénation du salarié à 15 l/mn au
masque facial
 Au bout de 20 mn, reprend une
conscience normale, et se recolore
 Il explique qu’ il a coupé la ventilation
de la cuve, « à cause du bruit »
Deuxième cas clinique

Transfert en réanimation
 le salarié n’a plus aucun symtôme 2h 30
après le malaise
 HbCO=0 : 3ème argument réfutant le
diagnostic d’intoxication au CO, en plus
du volume important de la pièce, et de
l’absence d’autres victimes
Deuxième cas clinique

CAP contacté : asphyxie oxyprive
en raison du soudage à l’azote, gaz
inerte qui a pris la place de l’oxygène
dans la cuve
L’air respirable contient environ 21%
d’oxygène le seuil minimal acceptable
d’oxygène est de 17% (en dessous le
risque de perte de connaissance brutale
sans signes précurseurs est à craindre.
 Les asphyxiants simples (par opposition
aux asphyxiants chimiques) sont des gaz
inertes dépourvus d’action physiologique;
ils ne suppriment pas le flux sanguin
cardiaque, ni n’altèrent la fonction de
l’hémoglobine.

RAPPELS simples
Les asphyxiants
Les asphyxiants simples ne provoquent
d’asphyxie que lorsqu’ils sont en
concentration suffisante pour diminuer la
concentration de l’oxygène dans l’air
inspiré à des niveaux tels que la SaO2 et
la PaO2 décroissent ,entrainant un apport
insuffisant d’oxygène aux tissus.
 Il s’agit d’un risque typique de travail en
espace confiné: cuves, fosses, silos,
galeries longues et étroites, puits, grottes,
citernes, cales de bateaux

RAPPELS
Effets de la
privation d’oxygène
pour une concentration d’oxygène dans l’air
inspiré exprimée en %/volume
-16,5-21%:aucun effet néfaste
-12-16%:tachypnée,tachycardie,incoordination
légère
-10-14%:labilité émotionnelle, épuisement après
effort minime
-6-10%:nausées ,vomissements, mouvements
léthargiques et parfois perte de connaissance
-<6%:convulsions,suivies d’apnée puis d’arrêt
cardiaque
RAPPELS
Examen
clinique
-Le diagnostic devra systématiquement être
évoqué devant tout salarié présentant des
perturbations comportementales et/ou des
anomalies du rythmes respiratoires.
-Perturbations neurologiques : céphalées,
vomissements, vertiges confusion mentale,
convulsions, perte de connaissance transitoires
et coma.
-Perturbations cardio-vasculaires : angor,
infarctus du myocarde, arythmie, hypotension
voire un arrêt cardio-respiratoire.
Ces signes apparaissent dès que le sujet
est placé dans l’atmosphère appauvrie en
oxygène.Ils surviennent encore plus
rapidement si le sujet présente des
besoins en oxygène majorés comme en
cas d’effort physique.
 Le pronostic est fonction du niveau
d’exposition, de l’importance de l’hypoxie
et de la durée de l’exposition.Les lésions
hypoxiques réversibles touchent différents
tissus.

Exemplesde
degaz
gaz
asphyxiant
Exemples
asphyxiants
simples
simples

METHANE:
- gaz incolore, inodore, insipide ,inflammable ,de
densité spécifique 0,717 biologiquement inerte.
-moins dense que l’air ,il aura tendance à se
dissiper vers le haut.
-composant essentiel du gaz naturel à usage
domestique et industriel.
-il est produit lors de la décomposition de
matières organiques d’origine végétale(gaz des
marais) ou animale.

METHANE:
-le grisou présent dans les mines est un
mélange d’air et de méthane source
d’explosion (coup de grisou).
-son utilisation et sa manipulation
nécessite une ventilation adéquate et à
défaut un appareil respiratoire approprié.
-symptômes: céphalées, nausées,
vertiges, incoordination, difficultés
respiratoires, une perte de connaissance
et même décès par asphyxie.

AZOTE:
-gaz incolore, inodore, utilisé dans la synthèse
de l’ammoniac.
-utilisation croissante dans des domaines variés
sous forme d’azote liquide.
-la diminution d’oxygène intervient notamment
dans une salle cryogénique, lors de certaines
manipulations liées aux produits stockés ou à
l’utilisation des récipients: ces manipulations
provoquent une vaporisation de l’azote liquide.

ETHANE:
-gaz incolore, inodore, de densité
spécifique 1,242 à 25°C
- à forte concentration, il est irritant pour
les voies aériennes supérieures et
sensibilise le myocarde à l’action des
catécholamines.
-constituant du gaz naturel, il est utilisé
comme réfrigérant.

DIOXYDE DE CARBONE:
-gaz incolore, inodore ,de goût aigrelet,
plus lourd que l’air.
-toxique comme asphyxiant simple mais
aussi effet narcotique propre pour des
expositions de qqs minutes à des
concentrations de 7 à 10%.
-utilisé comme solvant des matières
organiques sous forme de fluide
supercritique et sous forme liquide (neige
carbonique) dans les extincteurs.

DIOXYDE DE CARBONE:
-la principale source d’exposition reste le
travail en cuverie ou en brasserie en
période de fermentation.
-conservations,gazeifaction dans
l’industrie agro-alimentaire
-protection des soudures
-traitement de l’eau
-il est produit lors des combustions et des
putréfactions.
Prévention
Préventionen
enmilieu
milieuconfiné
confiné

Signalisation des espaces confinés
Ventilation des espaces confinés avant d’y
pénétrer.
 Mesurage du taux d’oxygène.
 Aux risques spécifiques, s’ajoutent les
risques liés à l’intervention (risques de
chute, électriques ,mécaniques,
thermiques…..) et ceux liés au
comportement (risque de panique,
angoisse, risques liés à des
comportements instinctifs et incontrôlés).

→Phénomène
de sur accident
Information des salariés sur les risques et
les mesures à prendre pour s’en protéger
 Equipements de protections individuelles


Equipements de protection individuelle:
appareil respiratoire isolant
-soit d’évacuation si à priori aucun
risque de gaz dangereux
-ou à circuit ouvert et air comprimé

Equipements de protection individuelles
-lampe frontale ou portative
-détecteur d’atmosphère portatif
-des moyens de manutention :
tripodes,corde
-des moyens de communication :talkiewalkie, téléphone entre les intervenants et
entre le lieu d’intervention et leur base.
TRAITEMENT
Traitement

Oxygénothérapie précoce après retrait de
l’exposition par des sauveteurs porteurs
de masques autonomes.
Merci de votre attention