La nasalisation contextuelle chez deux locuteurs de Ville

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Transcript La nasalisation contextuelle chez deux locuteurs de Ville

La nasalisation contextuelle chez
deux locuteurs de Ville Platte, LA
Darcie Williams
Tulane University
Le français en Louisiane


Situation minoritaire face à l’anglais
La paroisse Évangeline est au nord
du “triangle français”
La paroisse
Évangeline
La paroisse Évangeline


Population (2005): 35,540 (41%
urbaine, 59% rurale)
26,61% s’identifient comme
francophones en 2000 (moyenne de
la Louisiane: 3,86%)
Population de la paroisse Évangeline
Groupe d’âge
5 - 17 18 - 64 65 +
Total
anglais
7,185
14,765
1,610
23,560
français
395
4,610
2,505
7,510
Parle anglais “bien” ou “très bien”
365
4,320
2,320
7,005
Parle anglais “pas bien” ou “pas de
tout”
30
290
185
505
cajun
10
560
265
835
Parle anglais “bien” ou “très bien”
10
545
225
780
Parle anglais “pas bien” ou “pas de
tout”
0
15
40
55
créole français
0
180
110
290
Parle anglais “bien” ou “très bien”
0
170
95
265
Parle anglais “pas bien” ou “pas de
tout”
0
10
15
25
Population de la paroisse Évangeline
Groupe d’âge
5 - 17 18 - 64 65 +
Total
anglais
7,185
14,765
1,610
23,560
français
395
4,610
2,505
7,510
Parle anglais “bien” ou “très bien”
365
4,320
2,320
7,005
Parle anglais “pas bien” ou “pas de
tout”
30
290
185
505
cajun
10
560
265
835
Parle anglais “bien” ou “très bien”
10
545
225
780
Parle anglais “pas bien” ou “pas de
tout”
0
15
40
55
créole français
0
180
110
290
Parle anglais “bien” ou “très bien”
0
170
95
265
Parle anglais “pas bien” ou “pas de
tout”
0
10
15
25
Projet original


Comment distinguer des voyelles
nasales des nasalisées
Étude spectrographique


Mesures des formants
Trop de variation


Modulations des formants
Études antérieures
Études antérieures:
spectrographe
o
o
o
indices spectrographiques
l’oeil nasal
difficultés du spectrographe
Indices spectrographiques

La nasalité vocalique


F1 plus faible (Delattre 1954)
F1 plus large avec moins d’amplitude
(Vaissière 1995)

niveau d’énergie diminue (Delvaux et al
2002)

F2 s’abaisse généralement
(Delvaux et al 2002)
Question de l’oeil nasal

«disparition des harmoniques» de la
voyelle nasale dans le spectrogramme
(Buniet 1997; Grosjean 1995)

Voyelles nasales postérieures
(Violin-
Wigent 2006)
Comment distinguer entre
l’arrondissement et la nasalité?
Problèmes du spectrographe

F1 et F1’ (premier formant nasal) se
confondent sur le spectrographe
(Violin-Wigent, courriel électronique 2008;
Hansen 1998)

Mesures de F1’ varient selon



le chercheur
la cavité nasale (sa taille et sa forme)
le sexe du locuteur
(Violin-Wigent 2006)
Études antérieures:
perception
o
limitations de la perception
Limitations de la perception




Débit de parole plus vite = diminution du
contraste oral-nasal (Vaissière 1995)
Durée: coarticulation avec les nasals
environnants (Benguerel et Lafargue 1981)
Voyelles ouvertes perçues comme plus
fermées et vice versa (Vaissière 1995)
Appendice nasale souvent cachée (Taylor
1996)
Données louisianaises
o
o
o
o
les deux locuteurs
le corpus et les voyelles analysées
la classification des voyelles nasales
la nasalisation contextuelle
Deux locuteurs de Ville Platte, LA
L1
L2
Âge
76 ans
69 ans
Lieu de naissance
Ville Platte
Faubourg
Enfance
à la campagne
à Ville Platte
Parents
francophones
bilingues
Appris l’anglais
à l’école
à la maison
Éducation
11 années
12 années
Mari(e)
francophone
anglophone
Le corpus




Voyelles nasales et potentiellement
nasalisées codées sous PRAAT
Perception et spectrogramme
Vérification par deux autres
linguistes du français
448 voyelles codées


222 de L1
226 de L2
Voyelles analysées du corpus
Voyelle Orale
Nombre
Voyelle Nasale
Nombre
[i]
2
[e]
1
[ε]
11
[ε̃]
127
[œ]
9
[œ̃]
33
[æ]
4
[ɑ]
11
[ɑ ̃]
153
[ʌ]
4
[ɔ]
10
[ɔ̃]
83
Classification des données


Taylor (1996) et Violin-Wigent
(2006)
Cinq catégories basées sur

Consonne nasale appendée (CA) (Taylor
1996, Poiré et al 2006)

Perception de la voyelle (orale/nasale)
Classification des données

Voyelle nasale (V~)


La plus commune (305 cas)
Comprend les voyelles nasalisées en
contexte de liaison aussi
bon [bɔ̃] (L1)
 défunt [de.fε̃] (L1, L2)
 dans [dɑ̃] (L1, L2)
 brun [brœ̃] (L2)


une histoire [ε̃#ni.stwɑr]
Classification des données

Voyelle nasal(isé)e + C nasale (V~N)

91 cas
pomme [pɔ̃m] (L1)
 une petite [œ̃n#pə.tit]
 dans [dɑ̃n] (L1)


Voyelle orale + C nasale (VN)


29 cas
Attendu, mais montre la variation
fromage [frɔ.mɑʒ] (L2)
 pomme [pɑm] (L1)

Classification des données

Liaison  dénasalisation (V*)




Rare (4 cas)
La CA est toujours [n]
Uniquement des clitiques
 plein ashtrays [plε#næʃ.tre] (L1)
 un enfant [ε#nɑ̃.fɑ̃] (L2)
Voyelle dénasalisée sans liaison (V)

19 cas

brun [brœ] (L1, L2)
Sommaire: classification
Code [nas] [nasalisé] Dénas CA Assimil Liaison Exemples
V~
V~N
+
-
-
-
+
-
-
+
NA
-/+
+
-
blanche [blɑ̃ʃ]
bon(ne) [bɔ̃n],
déjeuner [de.ʒœ̃.ne],
en plus [ɑ̃m#plys]
jeune [ʒæn],
pomme [pɑm]
-
+
-
-
VN
-
-
NA
+
-
-/+
V*
+
-
+
-
-
+
en avoir [ɑ.nɑ.wɑr]
V
+
-
+
-
NA
-
infecte [ɑ.fεkt],
blanc [bə.lɑ]
La nasalisation contextuelle

Précision du classement V~N:

53 cas = nasalisation contextuelle
L1: 30 cas ; L2: 23 cas
 connais [kɔ̃.ne] (L1)


38 cas = voyelle nasale + CA

blonde [blɔ̃nd] (L1)
La nasalisation contextuelle

Attestée dans les créoles des
Antilles et de la Louisiane (Valdman et
Klingler 1997)

Toute voyelle peut subir la
nasalisation contextuelle en français
régional louisianais (LRF) (Papen et
Rottet 1997)
Quelles voyelles subissent la
nasalisation contextuelle?

les voyelles arrondies postérieures
dominent
[œ̃]
10
[ε̃]
11
[ɑ̃]
18
14
[ɔ̃]
Quelles voyelles subissent la
nasalisation contextuelle?

Les voyelles hautes ne sont jamais
identifiées comme nasalisées


animal [ε̃.ni.mɑl]
Voyelles orales fermées [i,u,y] n’ont
pas de nasales correspondantes
(Delvaux 2000)
Contexte de nasalisation

À l’intérieur de la syllabe


À travers la frontière syllabique


21 cas (n. déjeuner; adv. comment; v.
connu)
À travers la frontière lexicale


25 cas (dét. un(e), n. homme)
4 cas (3 une, 1 comme)
Clitiques : mots lexicaux

12 cas : 41 cas
Environnement consonantique

[n] = 32 cas


[m] = 14 cas


femme [fɑ̃m]
[j] = 7 cas



liane [lijɑ̃n] (F1, M1)
campagne [kɔ̃pɔ̃ j]̃ (F1)
compagnie [kɔ̃pɔ̃ jε̃ ]̃ (M1)
1 cas d’assimilation à la C suivante
Après la consonne nasale…
Contexte
N
%
Voyelle
28
53%
Liquide
1
2%
Fricative
1
2%
Occlusive
sonore
Occlusive
sourde
Pause
6
11%
4
8%
13
24%
Tendances générales

Voyelle arrondie postérieure: 60%







Pas de voyelles hautes
Mots lexicaux: 77%
Tautosyllabique: 47%
Ambisyllabique: 40%
Cnas [n] suivante: 60%
Assimilation à la C suivante: rare
Voyelle/Pause après la Cnas: 77%
Projets pour l’avenir

Expansion de l’étude pilote


Plusieurs locuteurs, parole spontanée
Variabilité phonétique des voyelles
nasales et nasalisées

Étude psycholinguistique de l’influence
que porte le chercheur sur la réalisation
des voyelles nasales et nasalisées
Merci bien!
Références
“Evangeline Parish, Louisiana (LA)”. City-Data.com. Accessed 6 March 2008.
http://www.city-data.com/county/Evangeline_Parish-LA.html.
“MLA Language Map Data Center” (2008). Modern Language Association. Accessed 6
March 2008. http://www.mla.org/map_data.
Benguerel, A.P. et A. Lafargue (1981). “Perception of vowel nasalization in French”.
Journal of Phonetics 9: 309-21.
Buniet, L. (1997). Traitement automatique de la parole en milieu bruité : étude de
modèles connexionnistes statiques et dynamiques. Thèse de doctorat non publiée,
l’Université Henri Poincaré, Nancy.
Delattre, P. (1954). « Les attributs acoustiques de la nasalité vocalique et
consonantique ». Studia Linguistica 8 : 103-08.
Delvaux, V. (2000). « Etude aérodynamique de la nasalité en français ». Actes des
XXIIIèmes Journées d'Etudes sur la Parole, Aussois, France.
Delvaux, V., T. Metens et A. Soquet (2002). « Propriétés acoustiques et articulatoires
des voyelles nasales du français ». XXIVèmes Journées d’étude sur la parole, Nancy,
France, 1 : 348-52.
Grosjean, M. (1995). « Changements de voix, changements de position dans le travail
de la sage-femme ». La Revue de musicothérapie 15 : 1, 12-28.
Hansen, A. B. (1998). Les voyelles nasales du français parisien moderne : aspects
linguistiques, sociolinguistiques et perceptuels des changements en cours. Museum
Tusculanum Press: København.
Klingler, T. (2003) « Histoire des langues créoles à base lexicale française: la Louisiane
et les Antilles ». Dans Ernst, G. (Ed), Romanische Sprachgeschichte: ein
internationales Handbuch zur Geschichte der romanischen Sprachen. Berlin:
Mouton de Gruyter. 1105-1119.
Références
Lyche, C. (1996). “Genèse et traits caractéristiques du français cadien : un aperçu
phonologique ». Revue romane 31 :1, 29-49.
Poiré, F., S. Kelly et D. Williams (2006). « La réalisation de l’appendice nasal en
français de Windsor, Canada ». Revue Parole 39-40, 259-83.
Taylor, J. (1996-1997). « Voyelles nasales et norme locale à Aix en Provence. »
Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain (CILL) 22: 3-4 / 1-2, 369-73.
Vaissière, J. (1995). “Nasalité et phonétique”. Le voile du palais et la parole :
Conférence Tutorielle Invitée. Colloque sur le voile pathologique : Lyon. La
Société Française d’Acoustique.
Papen, R. et K. Rottet (1997). « A structural sketch of the Cajun French spoken in
Lafourche and Terrebonne Parishes ». Dans Valdman (1997).
Vaissière, J. (1995). “Nasalité et phonétique”. Le voile du palais et la parole :
Conférence Tutorielle Invitée. Colloque sur le voile pathologique : Lyon. La
Société Française d’Acoustique.
Valdman, A. (1997). French and Creole in Louisiana. Topics in language and
linguistics. New York: Plenum Press.
Valdman, A. et T. Klingler (1997). “Structure of Louisiana Creole”. Dans Valdman
(1997).
Violin-Wigent, A. (2006). “Southeastern French Nasal Vowels: Perceptual and
Acoustic Elements”. Canadian Journal of Linguistics/Revue canadienne de
linguistique 51:1, 15-43.
Violin-Wigent, A. « Re: PhD Student question: Nasal vowels ». Courriel électronique
à l’auteure. 15 avril 2008.
Lagniappe: V~N
Lagniappe: V~N
Lagniappe: V*
Lagniappe: V
Lagniappe: V