Transcript TROUBLES DE LA MÉMOIRE
TROUBLES DE LA MÉMOIRE
Cours de sémiologie DCEM1 Année 2009-2010
INTRODUCTION
Définitions
« Les sciences cognitives regroupent un ensemble de disciplines telles que la psychologie cognitive, la linguistique, la neurobiologie, l’intelligence artificielle et la philosophie autour d’une problématique commune : comprendre comment l’information est traitée par le cerveau, c’est-à-dire comment elle est perçue, mémorisée, manipulée, transformée et finalement restituée ».
Selon Neisser (1967), « la cognition représente l’ensemble des processus au moyen desquels les entités sensorielles sont transformées, codées, élaborées, stockées, retrouvées et utilisées ».
Bresson (1968) définit la cognition comme les « processus par lesquels un organisme acquiert des informations sur l’environnement et les élabore pour régler son comportement » mais aussi « perception, formation de concepts, raisonnement, langage, décision, pensée ».
INTRODUCTION
Les grandes fonctions cognitives:
Fonctions mnésiques Fonctions exécutives Attention Langage Métacognition
DEFINITIONS
« La mémoire est souvenir, reviviscence, art de se rappeler, possibilité de garder une cohérence de soi car ceux qui perdent la mémoire perdent aussi leur identité » (Oliverio, 1998).
La mémoire est aussi mémoires, des faits (récents, anciens), des gestes (historiques, personnels), des choses ; mémoires des sens (olfactive, tactile, visuelle), des sentiments, des lieux et des gens ; mémoires des épisodes de vie constituant la trace narrative.
La mémoire se compose de plusieurs systèmes et sous-systèmes indépendants quoiqu’en interaction étroite, et son fonctionnement n’est possible qu’en interaction avec un ensemble plus vaste incluant le fonctionnement attentionnel, perceptif, langagier.
Selon Tulving (1997), la mémoire est organisée en 5 systèmes : - la mémoire de travail - la mémoire épisodique - la mémoire sémantique - la mémoire procédurale - les représentations perceptives
SYSTEME MNESIQUE
(TULVING, 1997)
Informations
Organes sensoriels
Mémoire à court terme
Mémoire de travail
Mémoire à long terme
Mémoire explicite
Mémoire Sémantique
Savoir et Connaissances
Mémoire épisodique
souvenirs
Mémoire implicite
Mémoire procédurale
d’une remémoration
Amorçages perceptifs
habiletés motrices initiation et perceptives inconsciente Automatismes
CONSCIENCE STOCKAGE DES APPRENTISSAGES
MEMOIRE À COURT TERME
La mémoire à court terme est une mémoire primaire qui permet d’estimer l’attention immédiate et la vigilance ; elle permet le maintien de l’information à court terme et le rappel explicite de celle-ci.
MEMOIRE DE TRAVAIL
La mémoire de travail est une mémoire primaire permettant d’utiliser pendant quelques secondes ou minutes une information.
Elle permet le maintien temporaire et la manipulation de l’information visuelle et/ou auditive pendant la réalisation de tâches cognitives diverses de compréhension, de raisonnement ou de résolution de problèmes.
C’est un système de capacité limitée, c’est- à- dire que si le sujet est interrompu dans le déroulement de l’action, il risque d’oublier l’information. Par exemple, cette mémoire permet à un sujet qui est en dans le salon et décidant d’aller rentrer la voiture dans le garage de poursuivre son action jusqu’à son terme en maintenant automatiquement la consigne qu’il s’est donnée. Par contre s’il reçoit un appel téléphonique, il risque de ne plus se souvenir de ce qu’il allait faire dans le garage.
Elle permet aussi de retenir quelques instants un numéro de téléphone sans le noter.
Bien que la mémoire de travail soit considérée comme une fonction cognitive « secondaire », cette capacité élémentaire est nécessaire à l’élaboration de fonctions cognitives complexes tels que le langage, la compréhension, l’apprentissage, le raisonnement et la planification.
MEMOIRE DE TRAVAIL
Dans le modèle le plus achevé de sa structure et de son fonctionnement formulé par Baddeley (1986), la mémoire de travail comporte un administrateur central assisté de deux « systèmes esclaves » lui permettant de libérer une partie de ses capacités pour réaliser des tâches cognitives plus exigeantes : la boucle phonologique et le système visuo-spatial.
L’administrateur central est un système attentionnel de capacité limitée, il sélectionne les stratégies cognitives et coordonne l’information des différentes sources et est responsable des prises de décision.
Les deux systèmes esclaves sont responsables du maintien temporaire de l’information.
Le système visuo-spatial permet le stockage à court terme et le traitement de l’imagerie visuelle. Il permet la génération et la manipulation des images mentales. Il comprend donc un stock visuel et un stock spatial. La boucle phonologique recycle l’information émanant de l’administrateur central, codée selon un mode acoustique, afin d’en retarder le déclin. Elle comporte un stock phonologique et des processus de récupération articulatoire. Elle stocke dans la boucle nerveuse reliant le cortex au larynx une petite quantité d’information syllabique nécessaire à la prononciation des syllabes .
MEMOIRE DE TRAVAIL
(BADDELEY, 1986)
ADMINISTRATEUR CENTRAL
(capacité limitée)
REGISTRE VISUO-SPATIAL BOUCLE PHONOLOGIQUE
Stockage temporaire Stockage phonologique des images mentales à court terme ŒIL OREILLE
SYSTEME MNESIQUE
(TULVING, 1997)
Informations
Organes sensoriels
Mémoire à court terme
Mémoire de travail
Mémoire à long terme
Mémoire explicite
Mémoire Sémantique
Savoir et Connaissances
Mémoire épisodique
souvenirs
Mémoire implicite
Mémoire procédurale
d’une remémoration
Amorçages perceptifs
habiletés motrices initiation et perceptives inconsciente Automatismes
CONSCIENCE STOCKAGE DES APPRENTISSAGES
MEMOIRE A LONG TERME
La mémoire à long terme regroupe la mémoire explicite (mémoires sémantique et épisodique) et la mémoire implicite (mémoire procédurale et système de représentation perceptif). Elle permet de retenir des informations pour des périodes allant jusqu’à plusieurs années.
La distinction mémoire explicite et mémoire implicite oppose une forme de mémoire consciente à une forme de mémoire inconsciente.
La mémoire explicite nécessite un effort conscient de récupération de l’information alors que la mémoire implicite est une forme de mémoire automatique n’exigeant pas de remémoration consciente.
La mémoire implicite n’est pas fondée sur le souvenir de l’apprentissage mais sur les conséquences de cet apprentissage sur le comportement du sujet.
MEMOIRE À LONG TERME
MEMOIRE IMPLICITE: « savoir comment »
A. Mémoire procédurale
C’est la mémoire des habiletés, c’est-à-dire des actes, des gestes automatisés et des comportements appris. Les habiletés sont motrices, perceptivo-motrices et cognitives.
Ces opérations s’expriment essentiellement sous la forme d’actions. Elle intervient dans l’apprentissage d’habiletés motrices, perceptivo motrices et cognitives. Cette forme de mémoire est dite implicite, en effet elle ne nécessite pas le recours direct ou explicite à la phase d’apprentissage, elle n’impose pas d’effort conscient pour la récupération de l’information. C’est une forme de mémoire automatique.
Par exemple lorsqu’un sujet conduit, il change les vitesses de façon à adapter la vitesse à son allure et ceci sans être obligé de se rappeler sa première leçon d’auto-école. Il fait donc appel à une habileté motrice acquise au prix d’un surentraînement.
De la même façon, lorsqu’un sujet joue à la belotte, il n’est pas nécessaire qu’il se remémore consciemment les règles du jeu pour pouvoir jouer correctement tout en continuant à discuter avec les autres participants. Le sujet a acquis une routine cognitive correspondant à la manipulation par séquences des règles abstraites du jeu.
MEMOIRE A LONG TERME
B. Le système de représentation perceptif
Il permet l’acquisition et le maintien de la connaissance relative à la forme et à la structure des mots, des objets mais non des propriétés sémantiques (fonctionnelles et associatives).
Il permet d’identifier les mots, les visages et les objets à un niveau pré-sémantique.
SYSTEME MNESIQUE
(TULVING, 1997)
Informations
Organes sensoriels
Mémoire à court terme
Mémoire de travail
Mémoire à long terme
Mémoire explicite
Mémoire Sémantique
Savoir et Connaissances
Mémoire épisodique
souvenirs
Mémoire implicite
Mémoire procédurale
d’une remémoration
Amorçages perceptifs
habiletés motrices initiation et perceptives inconsciente Automatismes
CONSCIENCE STOCKAGE DES APPRENTISSAGES
MEMOIRE A LONG TERME
Mémoire explicite Mémoire épisodique -événements spécifiques vécus situés dans le temps et dans l’espace et récupérés avec des détails phénoménologiques (pensées, perceptions, sensations, …) - Réponse « se souvenir » -Oubli au cours du temps -fragile Mémoire sémantique -informations générales sur sa propre vie et événements généraux indépendants d’un contexte spatio temporel particulier d’acquisition -Réponse « savoir » -Stable dans le temps -résistante
MEMOIRE A LONG TERME
MEMOIRE EXPLICITE: « savoir que »
A. Mémoire épisodique
Elle permet à un sujet de se souvenir et de prendre conscience des évènements qu’il a personnellement vécus dans un contexte spatial et temporel particulier. C’est un système d’enregistrement et de stockage des évènements personnellement vécus situés dans leur contexte spatio-temporel d’acquisition. Elle confère la capacité de se souvenir de son passé et de son vécu personnel.
De nombreux auteurs se sont intéressés à cette forme de mémoire et rapportent que les souvenirs ne sont pas de simples reproductions passives d’expériences passées mais le fruit de représentations mentales transitoires. Celles-ci ne sont pas fixées indéfiniment dans le temps mais dépendent à la fois de la nature et du contenu des expériences passées mais également de l’état actuel, présent, du sujet qui se souvient.
MEMOIRE A LONG TERME
La mémoire épisodique est composée de trois étapes : - l’encodage est la première étape de la construction du souvenir épisodique ; c’est la transformation de l’expérience du sujet en une représentation mnésique.
- la deuxième étape est le stockage de l’information concernant l’expérience encodée.
- la troisième étape est la récupération de l’expérience précédemment encodée.
L’émergence du souvenir est due à l’association d’un indice de récupération à une ou plusieurs caractéristiques de l’expérience vécue. Ces indices jouent un rôle capital sur la solidité et la cohérence de la construction des souvenirs
MEMOIRE A LONG TERME
B. Mémoire sémantique
Elle est responsable de l’acquisition et de la rétention des connaissances globales sur le monde. Elle regroupe les informations qu’un individu a acquis à partir de son environnement depuis sa naissance et qui ont été l’objet d’un surapprentissage à l’occasion de nombreux contacts répétés avec la même information. Cela concerne par exemple, l’apprentissage des couleurs, des odeurs, des données historiques et culturelles.
Elle fournit au sujet le substrat nécessaire pour effectuer des opérations cognitives sur des aspects du monde qui ne peuvent pas être appréhendé par la perception immédiate. Elle concerne le stock culturel et plus particulièrement le lexique (vocabulaire). Elle se situe aux confins de la mémoire et du langage. Cette forme de mémoire est robuste et durable. Son altération entraîne des troubles de la compréhension, de la dénomination des objets ainsi que des difficultés à manier les concepts, à classer les mots et les objets selon des catégories.
AUTRES FONCTIONS COGNITIVES
ATTENTION
L’attention consiste en l’ensemble des opérations qui permettent à un individu d’isoler un stimulus pertinent dans l’environnement (phénomène de détection), de se concentrer sur celui-ci (attention sélective), de maintenir cette concentration jusqu’au traitement de cette information (attention soutenue) et de permettre le transfert de ce stimulus à des processus d’un niveau supérieur.
LANGAGE
FONCTIONNEMENT EXECUTIF
Le fonctionnement exécutif est la capacité à résoudre des problèmes (en y incluant la formulation des stratégies, la sélection de la meilleure stratégie et l’abandon des stratégies qui ont perdu leur utilité), à utiliser des concepts abstraits et à coordonner et gérer des aptitudes cognitives et des ressources.
AUTRES FONCTIONS COGNITIVES
METACOGNITION
Il s’agit de la capacité d’un sujet à évaluer ses propres performances cognitives de résolution, de mémoire, à réfléchir sur lui-même, à se juger. Par exemple, la métacognition entre en jeu lorsqu’un sujet a conscience devant un long texte, qu’il n’arrivera pas à le mémoriser et qu’il doit plutôt prendre des notes s’il veut conserver l’information.
BASES ANATOMIQUES DE LA MEMOIRE
La mémoire explicite est permise par le système limbique
Le système limbique se compose du circuit de Papez, de la région septale en rapport avec les structures de l’hippocampe, de l’amygdale, de la substance réticulée du tegmentum mésencéphalique et de zones des lobes frontaux et temporaux.
La mémoire implicite fait appel aux ganglions de la base et au cervelet Le lobe frontal joue un rôle important dans les processus de mise en mémoire et de rappel, ainsi que dans l’organisation temporo-spatiale des données.
EXPLORATIONS
L’examen d’un patient présentant des troubles mnésiques doit comporter les temps suivants: 1). Examen du niveau de vigilance 2). Interrogatoire 3). Examens des appareils sensoriels 4). Examen du langage et des autres fonctions cognitives 5). Evaluation de différents aspects de la fonction mnésique
EXPLORATIONS
Les tests neuropsychologiques
Les principales tâches d’évaluation de la mémoire de travail sont les suivantes : - les épreuves d’empan mnésique dans lesquelles il s’agit de retenir dans un ordre inverse des chiffres qui sont énumérés préalablement. Ce sont de bons indicateurs de ce type de déficit.
- l’épreuve d’empan visuo-spatial, par exemple l’épreuve des cubes de Corsi (Milner, 1971), où le sujet doit pointer du doigt une série de cubes dans un ordre déterminé à reproduire ensuite.
Exemple d’épreuve de mémoire de travail
Empan spatial : l’épreuve des blocs de Corsi
Neuf cubes sont disposés aléatoirement sur une planche faisant face au sujet. L’expérimentateur touche un nombre prédéfini de cubes suivant une séquence particulière que le sujet doit reproduire.
EXPLORATIONS
Afin d’évaluer la mémoire procédurale, on utilise le dispositif de la Tour de Toronto dans l’évaluation de cette mémoire. Il s’agit d’un socle en bois composé de trois tiges et de quatre disques de couleurs différentes empilés sur la première tige. La règle consiste à faire passer les disques sur la troisième tige en respectant des règles précises.
Le surentraînement confère au sujet la capacité à automatiser la résolution, c’est-à-dire l’acquisition d’une habileté cognitive.
EXPLORATIONS
Le système de représentation perceptif est évalué par des épreuves d’amorçage perceptif : Des tâches de complément de trigrammes Des tests d’identification perceptive La mémoire sémantique est évaluée par l’utilisation d’épreuves de vocabulaire, de fluence verbale, de questionnaires de culture générale et de tâches de catégorisation. Ces épreuves sont peu spécifiques et le domaine de la mémoire sémantique est tellement étendu que l’exploration fine reste illusoire.
L’évaluation des performances en mémoire explicite s’effectue grâce aux épreuves de rappel, au test de Gröber et Buschke.
FACTEURS INFLUENCANT LA MEMOIRE
La mémoire est extrêmement corrélée aux autres fonctions cognitives, au comportement global de l’individu et à son environnement. Elle est parasitée par des troubles attentionnels. Les facteurs susceptibles d’influencer le fonctionnement sont multiples et variés: les possibilités perceptives Le degré de vigilance, d’éveil Les capacités d’attention et de concentration La qualité du sommeil La force de motivation, le besoin ou la nécessité Les valeurs affectives attribuées au matériel à mémoriser, l’intérêt
FACTEURS INFLENCANT LA MEMOIRE
L’humeur et le degré d’émotion de l’individu Le raisonnement, le niveau d’intelligence et de pertinences des procédures choisies La culture Les aptitudes innées: mémoire des chiffres, mémoire des lieux L’âge et le sexe L’entraînement Le statut professionnel, marital
LES PRINCIPAUX TROUBLES DE LA MEMOIRE
Troubles mnésiques et lésions cérébrales Troubles mnésiques au cours des affections psychiatriques La plainte mnésique Syndromes amnésiques transitoires
Troubles mnésiques et lésions cérébrales
Troubles mnésiques associés à des pathologies caractérisées Impact sur l’autonomie et possibilités de réhabilitation Troubles de la mémoire au premier plan du tableau clinique Affection cérébrale ou perturbation psychoaffective
Troubles mnésiques et lésions cérébrales focales
Amnésie axiale ou syndrome amnésique : lésions siégeant sur les parties cérébrales internes Amnésie corticale: lésions sur les régions cérébrales corticales
Troubles mnésiques et lésions cérébrales focales
Syndrome amnésique: – Amnésie antérograde – Lésions bilatérales du circuit hippocampo mamillo-thalamique Deux types: – Amnésies antérograde avec amnésie rétrograde et fabulations – Amnésies antérogrades sans amnésie rétrograde ni fabulations
Troubles mnésiques et lésions cérébrales focales
Amnésies antérograde avec amnésie rétrograde avec fabulations – Syndrome de Korsakoff – Amnésie antérograde – Amnésie rétrograde – Désorientation temporo-spatiale – Anosognosie – Réponses fabulatoires (souvenirs anciens) – Fausses reconnaissances – Carence en vitamine B1 – Lésions des corps mamillaires ou noyaux antérieurs du thalamus
Troubles mnésiques et lésions cérébrales focales
Amnésies antérograde sans amnésie rétrograde ni fabulation – Lésions hippocampiques isolées ou prédominantes – Amnésie antérograde massive – Conscience des troubles – Ni fabulations ni fausses reconnaissances – Ex: séquelles d’encéphalite herpétique
Troubles mnésiques et lésions cérébrales focales
Troubles mnésiques de lésions frontales Pas de déficit dans les processus de rappel indicé, de reconnaissance ou de familiarité Perturbations pour les tâches plus complexes (ordre temporel des événements, restitution de la totalité du matériel mémorisé, apprentissage de longues listes de mots) Déficit d’attention-concentration Difficulté à passer d’une tâche à une autre (flexibilité mentale) Études récentes: implication des régions préfrontales, gauches pour l’acquisition des souvenirs, droites pour la restitution
Troubles mnésiques et lésions cérébrales non- focales
Traumatismes cranio-cérébraux – Amnésie post-traumatique immédiate – Troubles de mémoire résiduels – Amnésie consécutive à l’électoconvulsivothérapie (ECT) Démences dégénératives – Maladie d’Alzheimer – Démences fronto-temporales (DFT)
Troubles mnésiques et lésions cérébrales non- focales
Amnésie post-traumatique immédiate – Traumatismes fermés +++ – Amnésie antérograde ++: perte de conscience, période confusionnelle, premiers temps du retour à la normal – Amnésie rétrograde
Troubles mnésiques et lésions cérébrales non- focales
Troubles de mémoire résiduels – Corrélation à la sévérité du traumatisme initial (durée du coma), l’amnésie post traumatique initiale et l’âge des patients – Indépendants de la présence ou non d’une fracture du crâne ou de signes neurologiques focaux
Troubles mnésiques et lésions cérébrales non- focales
Amnésie consécutive à l’électroconvulsivothérapie – Amnésie rétrograde habituellement limitée à quelques secondes – Amnésie antérograde suivant la phase confusionnelle: perturbation du rappel différé. Disparaît en 4 à 6 heures après un choc unique – Intensité de l’amnésie proportionnelle à l’intensité de la décharge – Diminuée lorsque électrode placée sur l’hémisphère droit
Troubles mnésiques et lésions cérébrales non- focales
Maladie d’Alzheimer – Première cause de syndrome démentiel – Troubles mnésiques; premiers signes cliniques de la maladie – Mémoire des événements récents – Anosognosie progressivement croissante – Atteinte progressive des autres fonctions supérieures – Mécanisme polymorphe: lésions hippocampiques, perturbations d’autres fonctions supérieures (attention, perception, langage), diminution globale des capacités de traitement de l’information (diffusion des lésions)
Troubles mnésiques et lésions cérébrales non- focales
Atteinte précoce de la mémoire de travail Trouble prédominant sur la composante explicite de la mémoire à long terme Déficit d’acquisition: pas de correction par l’indiçage Altération de la mémoire sémantique Diminution des capacités de traitement des informations sémantiques mais aussi visuelles
Troubles mnésiques et lésions cérébrales non- focales
Démence fronto-temporale Maladie de Pick Affections dégénératives frontotemporales sans lésions spécifiques 10 à 15% des démences des sujets de moins de 65 ans Troubles mnésiques au second plan
Troubles mnésiques au cours des affections psychiatriques
Dépression – Plainte mnésique fréquente – Liaison forte entre sévérité dépressive et plainte mnésique – Études sur les performances mnésiques: contradictoires – Déficit lié à la sévérité de la dépression, unipolaire > bipolaire, réversible avec la disparition des symptômes dépressifs
Troubles mnésiques au cours des affections psychiatriques
– Déficit du rappel: Déficit prédominant dans les épreuves de rappel libre (correction par l’indiçage), sur les tâches nécessitant beaucoup d’effort et sur le rappel différé – Mémoire à court terme et mémoire implicite normales – Mais: diminution globale de la motivation, difficulté à maintenir un effort soutenu, ralentissement des processus de traitement de l’information
Troubles mnésiques au cours des affections psychiatriques
Anxiété – Réduction de la concentration et distractibilité accrue – Retentissement sur les processus perceptifs, la mémoire à court terme, la mémoire de travail
Troubles mnésiques au cours des affections psychiatriques
Schizophrénie – Diminution de la mémoire épisodique et de la mémoire sémantique – Respect de la mémoire à court terme, de la mémoire procédurale et de la mémoire implicite
Plainte mnésique
Observée à tout âge Plus étudiée chez le sujet âgé Plainte / performances aux tests mnésiques
Plainte mnésique
Plainte mnésique et sujet âgé – Difficultés des états prédémentiels et de la plainte mnésique – Clinique de la plainte mnésique: orientation possible ?
Plainte mnésique
Type de plainte Entourage Répercussion sur le fonctionnement Sujet normal Détails, noms propres, rappel spontané, recherche d’objets Peu participatif Patient consulte souvent seul subjectif Maladie d’Alzheimer Perte d’affaires, répétition de questions, perte de fragments entiers du passé récent Famille à l’origine de la consultation Minimisation par le patient Rapide (gestion financière, transports publics, …)
Plainte mnésique
Meilleure orientation – Baisse d’efficience aux tests neuropsychologiques – Certains caractères observés lors de ces tests comme l’absence de correction par l’indiçage
Syndromes amnésiques transitoires
Affections organiques – Ictus amnésique – Syndrome amnésique d’origine toxique ou médicamenteuse – Traumatisme – Épilepsie Amnésies d’origine psychique
Syndromes amnésiques transitoires
Ictus amnésique – Première cause d’amnésie transitoire – Incidence : 5,2 pour 100000 et par an – Deux sexes, 50 à 70 ans – Amnésie antérograde massive – Amnésie rétrograde plus ou moins étendue
Syndromes amnésiques transitoires
Critères diagnostiques: – Ictus doit être observé par un témoin – Amnésie antérograde nette – Pas de trouble de conscience ni de l’identité pendant l’ictus, trouble cognitif limité à la mémoire – Pas de signes neurologiques focaux – Disparition dans les 24 heures – Absence de traumatisme crânien ou d’épilepsie active
Syndromes amnésiques transitoires
EEG et TDM normaux Mécanisme voisin de celui de la migraine : antécédent retrouvé dans 14% des cas Dans un tiers des cas: survenue lors d’un bain chaud ou froid, d’un effort physique ou d’une émotion Bon pronostic; dans 25% des cas, une récidive peut être observée, rarement plusieurs;
Syndromes amnésiques transitoires
Amnésies transitoires d’origine psychique Rares Amnésies purement rétrogrades – Amnésies dissociatives – Fugues amnésiques – Amnésie de conduite criminelle
Syndromes amnésiques transitoires
Amnésies dissociatives – Un ou plusieurs épisodes d’incapacité à se rappeler des informations personnelles importantes, – De nature habituellement traumatique ou stressante – Déficit de mémoire localisée à une période de temps (amnésie localisée), à une partie des événements (amnésie sélective), à une époque entière précise (amnésie continue), à une certaine catégorie d’informations (amnésie systématisée), ou à l’ensemble de l’existence avec perte d’identité (amnésie généralisée)
Syndromes amnésiques transitoires
Fugue amnésique: – Perte des souvenirs autobiographiques – Extension à la mémoire sémantique – Perte d’identité – Comportement normal – Amnésie lacunaire à la fin de l’épisode
Syndromes amnésiques transitoires
Amnésies de conduites criminelles – En cas d’homicides de personnes proches – Intoxication aiguë chez les sujets éthyliques chroniques – Plus rarement: schizophrènes délirants Difficulté de la différenciation entre amnésie psychogène et amnésie simulée