Transcript Streptococcus
Les streptocoques Classification
- Coques à Gram positif - Progrès de la génétique, classification évolutive :
> 90 espèces reparties en 17 genres
Streptococcus
(44 espèces)
Enterococcus
(18 ) Abiotrophia (3) Aerococcus (2) Alloiococcus (1) Gemella (4) Leuconostoc (1) Lactococcus (7) Pediococcus (5)
Intérêt Médical
Propriétés communes
- Morphologie
:
cocci à Gram + (2 µm) immobiles - groupés en chaînettes ou paires
(division en 1 plan) exceptions : Aerococcus et Pediococcus = tétrades
- Aspect culturaux :
des germes exigeants - milieux enrichis avec 5% de sang (sauf Enterococcus) petites colonies
Hémolyse
,
ou absente
- anaérobies préférentiels aérotolérants (24h, 37°C)
Caractères biochimiques :
absence de catalase
Sructure antigénique :
groupes de Lancefield Classification antigénique (19 groupes A U) - Polyoside C de paroi : A, B, C, F et G = ß-hémolytiques - Acide lipoteicoïque : groupe D (Enterococcus et Streptococcus bovis) - Espèces non groupables
Sensibilité aux antibiotiques
- Sensibilité aux glycopeptides
(sauf Pediococcus et Leuconostoc) - Sensibilité aux ß-lactamines des streptocoques ß-hémoyltiques - Résistance aux céphalosporines des Entérocoques - Résistance naturelle aux aminosides (bas niveau) et quinolones
Streptocoques
coques Gram + en chainettes (x 1000) hémolyse
hémolyse
Les Streptocoques pyogènes
- Espèces les plus pathogènes - Hémolyse ß fréquente et Ag de Lancefield
I )
Streptococcus pyogenes
Pouvoir pathogène -
Bactérie strictement humaine - Portage nez / gorge fréquent (10-40 %) - Transmission inter-humaine (salive, lésions infectées) - Infections + fréquentes chez enfant 5-10 ans - Structure antigénique : - polyoside C (groupe A de Lancefield) - protéine M de paroi (> 60 sérotypes) inhibe la phagocytose confère une immunité protectrice - Production de nombreuses toxines protéiques dont : - la streptolysine O : immunogénique (ASLO) - la streptolysine S : responsable de l'hémolyse ß - la streptodornase B (désoxyribonucléase) : immunogénique - les streptokinases : dégradent le caillot de fibrine immunogéniques (ASK) - la hyaluronidase : dépolymérise l'acide hyaluronique immunogéniques (ASH) +/- la toxine érythrogène : pyrétique, inhibe phagocytose érythème de la scarlatine
Streptococcus pyogenes
Hémolyse ß Groupe A de Lancefield
Les infections dues à S. pyogenes
. 1ère cause d'
angine
bactérienne (douleur pharyngée, fièvre) . Agent de la
scarlatine
(souches produisant toxine érythrogène) incubation courte, angine, fièvre, erythème diffus, desquamation .
Infections cutanées
Impétigo : pyodermite superficielle crouteuse, suintante, contagion ++ Erysipèle : dermo-épidermite rouge et douloureuse, fièvre, frissons Cellulite nécrosante : infection sous-cutanée extensive gravissime évolution très rapide Abcès, panaris Surinfections de plaies
Angines
Test négatif
Test positif
Impétigo
Erysipèle
Cellulite, fasciite nécrosante Gangrène
Les complications post-streptococciques
- Manifestations inflammatoires provoquées par une réponse immune délétère (auto-AC, activation du complément, dépôt de complexes immuns).
- Le Rhumatisme Articulaire Aigu :
- polyarthrite aiguë des grosses articulations - atteinte cardiaque (myocarde, péricarde et valves) - atteinte neurologique (chorée aiguë de Sydenham) survient dans les semaines suivant l'infection (angine) 1ère cause de cardiopathiede l'enfant dans le monde devenu exceptionnel dans les pays industrialisés
La Glomérulonéphrite Aiguë :
- atteinte rénale pouvant évoluer vers insuffisance rénale 2 à 3 semaines après infection cutanée ou angine
L'érythème noueux
- apparition de nodules sous-cutanés douloureux, violacés
II) Les autres streptocoques bêta-hémolytiques
Streptocoques ß-hémolytiques des groupes C et G :
- pathologie très proche de S. pyogenes - pas de scarlatine - pas de complications post-streptococciques
-
Streptococcus agalactiae
(groupe B)
- reservoir animal - commensal du tractus génital féminin et tube digestif - responsable d'infections néo-natales (méningites) - infections du sujet agé ou diabétique (cutané, septicémies)
- Streptocoques du groupe Milleri
- 3 espèces : S. anginosus, S. constellatus, S. intermedius - souvent ß-hémolytiques, souvent groupe F - commensaux des flores buccale et digestive - responsables de suppurations profondes (abcès, pleurésies...)
- Antibiotiques : les streptocoques pyogènes sont très sensibles pénicillines, céphalosporines, (macrolides), cyclines
Autres streptocoques
I) Entérocoques et Streptococcus du groupe bovis
- commensaux du tube digestif - groupe D de Lancefield - Enterococcus faecalis et Enterococcus faecium - un pouvoir pathogène faible : . retrouvés dans les péritonites (perforation digestive) . infections nosocomiales (entérocoques) . endocardites (lésion digestive souvent associée) -
S. bovis
est très sensible aux antibiotiques - les entérocoques sont souvent résistants aux antibiotiques (céphalosporines, macrolides, cyclines...)
II) Streptocoques alpha hémolytiques
- commensaux de la bouche - non groupables - hémolyse verdâtre : streptocoques "viridans" - S. mitis, S. sanguis, S. mutans....
- responsables des infections dentaires - responsables d'endocardites sub-aiguë d'Osler - le pneumocoque est très proche génétiquement
Streptococcus pneumoniae
Epidémiologie
- diplocoques lancéolés entourés d'une capsule - germe fragile, culture délicate - colonies alpha-hémolytiques sur gélose au sang - portage oropharyngé très fréquent (petit enfant, hiver) - > 90 sérotypes capsulaires - immunité protectrice après l'age de 3 ans
Infections
- + fréquentes aux extrêmes de la vie - le plus souvent auto-infection à partir de l'oro-pharynx - accompagne souvent les infections virales respiratoires - principale cause de l'otite moyenne aiguë du nourrisson - sinusites aiguës - infections respiratoires basses : - pneumonie franche lobaire aiguë - bronchopneumonies - bronchites - pleurésie purulente - principale cause de méningite bactérienne - conjonctivites, endocardites, péritonites, septicémie
Streptococcus pneumoniae
Rx thorax : pneumonie franche lobaire aiguë Diplocoques Gram + capsulés
Traitement des infections pneumococciques
- Préventif : la vaccination
- vaccin polysaccharidique capsulaire (23 sérotypes) . inactif avant l'âge de 2 ans . destinés aux sujets "à risque" : (immunodéprimés, sujets agés, insuffisants respiratoires) - vaccin conjugué à l'anatoxine tétanique (7 sérotypes) . efficace de 2 mois-5 ans . Efficace dans la prévention de la méningite
- Curatif : antibiothérapie
- avant 1990 toutes les souches étaient très sensibles Pénicilline G (CMI << 0,06 mg/l) - depuis 2000, plus de 50% de souches de sensibilité - réduite à PéniG - zone « intermédiaire » (0,06 < CMI ≤1 mg/l) - zone « résistance » CMI > 1 mg/l) - Résistance associée fréquente aux macrolides, cyclines, cotrimoxazole ≥ 30% - Depuis 2006 : tendance à une diminution de la résistance : rôle de la vaccination ?
- En pratique : amoxicilline ou céphalosporines de 3G ont une meilleure activité que la Pénicilline G en cas de sensibilité réduite Amoxicilline dans les pneumonies et C3G dans les méningites