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Questionnements
et enjeux
éthiques autour de la
contention.
Sa vulnérabilité réclame
protection et sollicitude …
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En quoi le fait d'être soignant nous autorise-t-il
à décider pour autrui de ce qui peut être bon
ou mauvais pour lui ?
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Et comment décider à la place d’un autre de
ce qui est bon pour lui ?
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Pour preuve, lorsqu’ un tiers prétend savoir ce
qui est bon pour nous, sans avoir pris le
temps de nous écouter, sa « bienfaisance »
nous accable.
Ethique et contention
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Attacher une personne, par nécessité de soin
« ne va pas de soi »,
c ’est réellement un problème d’ordre éthique.
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Le patient est un être humain avant un être malade.
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen: 10 décembre 1948
« Les hommes naissent libres et demeurent égaux en droit ».
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On ne peut pas admettre de distinction entre contention en unité de
soins somatiques et contention en unité de soins psychiatrique…
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Malgré des visées thérapeutiques évoquées:
 « Contenance éducative » (canaliser trop plein d’impulsivité
/ angoisse ou crises de panique).
 « Restructurer » un fonctionnement mental « éclaté » en cas
d’autisme.
La contention,
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C’est une atteinte à la liberté individuelle.
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C’est une atteinte à la liberté corporelle, (Altère la
dignité).
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Transforme l’homme en « Objet de soins » et non
« Sujet de ses soins ».
Il faut éviter autant que faire se peut, l’entrave
physique.
La contention est donc une mesure exceptionnelle
qui s’applique en dernier ressort.
L’utilisation de contentions
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Peut être nuisible et diminuer l’autonomie et l’estime de
soi de la personne.
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Peut causer des blessures et génère un stress important.
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Peut augmenter le risque de chute ou sa fréquence.
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Peut entrainer des dégradations physiologiques et
biochimiques.
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Peut avoir des répercussions psychosociales (privé de
liberté, perte de dignité) puisque le patient dépend d’aides
extérieures.
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Peut entrainer frustration et agitations plus marquées.
Pour la famille et les soignants
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Peut avoir des conséquences délétères pour le
patient, sa famille et les soignants.
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Sentiment de culpabilité généré par le conflit entre le
besoin de protéger le patient et celui de préserver sa
dignité.
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L’utilisation abusive de la contention, les limites…
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Pour le bien du patient ou pour soulager son
environnement ?...?...?
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Il peut être plus facile de mettre quelqu’un sous sédatif
que de tenter de le raisonner…
Ethique et législation
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La contention suscite un débat éthique parce qu’elle est
souvent appliquée sans le consentement du patient et qu’elle
porte atteinte à sa dignité et sa liberté.
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Sur le plan scientifique, l’efficacité de la contention n’est pas
confirmée, elle peut être à la fois sécurisante et dangereuse.
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Sur le plan juridique, un soignant peut être poursuivi pour
avoir posé une contention contre la volonté du patient mais
aussi pour ne pas en avoir mis…
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En France, l’usage de la contention repose sur les
recommandations de l’ANAES cf.-Référentiel de pratiques.
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L’ANAES propose des alternatives à la contention pour
conduire une politique de réduction de cette pratique.
La contention lorsqu’elle est retenue
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Doit faire l’objet d’une prescription médicale
(y compris barrières).
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Doit être limitée dans le temps.
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Doit être associée à une sédation
médicamenteuse appropriée.
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Doit faire l’objet d’une évaluation des risques
associés et de démarches de prévention de
ces risques formalisées.
Sans oublier les trois grands principes fondateurs
de l’éthique médicale et clinique.
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La reconnaissance de l’autonomie du
patient (Emotion de ……..).
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Le devoir de bienfaisance
(Emotion de ………).
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Le soucis de non malfaisance
(Emotion de ………).
La liberté d’aller et de venir
C’est un droit inscrit dans la constitution sans
être définit, si ce n’est par la restriction à ce
droit.
 Priver quelqu’un de ce droit d’aller et de venir,
ne peut s’appliquer que dans deux situations:
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Les personnes condamnées par un jugement.
Les hospitalisations sous contrainte HO – HDT au
regard d’une dangerosité pour soi-même ou autrui.
Or on assiste dans nombre d’EHPAD à des modes
de séquestration … jusqu’à la mort …
Quelques concepts
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On ne perd jamais sa qualité d’être humain.
Au lieu de mesurer des déficits, apprenons à
chercher ce qui fonctionne.
Il est inadmissible de laisser une personne
vulnérable errer à l’extérieur.
Il est inadmissible de l’enfermer dans une
pièce.
Il est inadmissible de priver les gens de leur
liberté au nom de leur maladie…………..
Dilemme entre liberté et sécurité
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Comment les associer pour que la sécurité permette la
liberté ?
 Plus la personne est vulnérable, moins elle va avoir
d’espace pour dire ce qui est bien pour elle.
 Pour assurer la sécurité, il faut savoir quels sont les
dangers potentiels.
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Un risque ça se mesure, c’est la probabilité de survenue d’un
évènement
Lorsque le risque n’est pas mesuré: principe de précaution.
Ce principe de précaution peut devenir très vite un principe
paralysant.
C’est un principe collectif dont on fait une application
individuelle, ce qui n’est pas éthique.
Le principe de précaution
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Le principe de précaution appliqué à des
individus vulnérable n’est pas éthique.
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C’est souvent un « cache misère » pour ne pas
prendre de décision.
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Réponse à crainte/ plainte judiciaire ou un accident.
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Réponse à un manque de personnel
soignant…Impression de contrôle sur les patients.
Il faut à l’inverse mettre en œuvre des stratégies de
prévention individualisées et justifiées.
Le bracelet électronique
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Repérage par GPS:
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1ère application de ces systèmes: travailleurs isolés.
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2ème application: Les prisonniers les moins coupables.
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3ème application: Les sports extrêmes et dangereux.
Appliqués à des personnes âgées dépendantes:
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Intrusion intimité

Leur donnant le statut de liberté surveillée de prisonnier, sous
contrôle permanent
Qu’est ce qu’on peut en dire:
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Le problème du consentement, souvent à leur insu.
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Proches contents (80%); pour eux ou pour la
personne ?
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C’est un moyen de contention:
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Nécessite mesure du risque (appréciation).
Cette appréciation doit être discutée.
Il faut que ce soit prescrit.
Attention !!!
Systèmes évoluant vers des dispositifs d’enregistrement continu
de l’activité des personnes (intimité!!!!).
Les bonnes questions à se poser
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Au service de qui ?
Dans quelles circonstances ?
Quel bénéfice direct ?
En réponse à quels risques ?
Se référer aux émotions et aux principes éthiques.
Merci de votre attention.