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Les Indicateurs UNESCO de la Culture
pour le Développement (IUCD)
au Burkina Faso
Résultats restitués le 10 Juin 2014, Ouagadougou
Des faits et des chiffres inédits pour illustrer la contribution de la culture au développement
LES INDICATEURS UNESCO DE LA CULTURE POUR LE DEVELOPPEMENT AU BURKINA FASO
Les Indicateurs UNESCO de la Culture pour le Développement (IUCD) sont une série d’indicateurs qui
mettent en évidence la contribution de la culture au développement économique et social et démontrent
le rôle favorable et moteur de la culture pour le développement durable. Grâce à une méthodologie
novatrice, cet outil d’évaluation et de plaidoyer examine, à travers des données chiffrées, les relations
multidimensionnelles entre la culture et le développement.
L’analyse des 22 indicateurs centraux, regroupés sous 7 dimensions clés de la culture et du
développement, répond aux besoins et moyens des pays à faibles et moyens revenus. La robustesse
des données quantitatives produites par la mise en œuvre des IUCD permet de promouvoir des politiques
culturelles mieux informées et l’intégration de la culture dans les stratégies de développement,
contribuant ainsi à l’application de la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la
promotion de la diversité des expressions culturelles.
La méthodologie des IUCD est le fruit de 4 années (2009-2013) de recherches appliquées. Au début de
l’année 2013, elle fut appliquée dans 11 pays à travers le monde, démontrant ainsi son potentiel en
terme d’impacts politiques.
Le Burkina Faso a entamé la mise en œuvre des IUCD en Mai 2013 et a achevé ce processus en Mai 2014.
La Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) du Ministère de la Culture et du
Tourisme a coordonné le processus, en étroite collaboration avec l’Institut National de la Statistique et de
la Démographie (INSD) et le Programme d’Appui au renforcement des Politiques et Industries Culturelles
(ARPIC) mis en place par l’OIF et le Gouvernement du Burkina Faso.
La construction des IUCD permet de présenter en un seul graphique de type ADN tous les indicateurs de la culture
BILAN DES RESULTATS : L’ADN DE LA CULTURE POUR LE DEVELOPPEMENT DU BURKINA FASO
L’ADN de la culture pour le développement est un outil graphique qui synthétise l’ensemble des résultats
obtenus par les Indicateurs UNESCO de la Culture pour le Développement. Il s’inspire du concept d’ADN,
matériel héréditaire de presque tout organisme vivant et dont l’ordonnancement des composants de
base détermine la construction et le maintien de l’organisme. Dans ce sens, les composants de la culture
et du développement de chaque pays sont structurellement très similaires mais peuvent être organisés et
exprimés de manières différentes, ce qui rend unique chaque ADN de la culture pour le développement.
L’analogie avec la structure de l’ADN permet d’illustrer comment un ensemble de politiques, mesures,
tendances et attitudes dans un pays donné, influe sur la contribution de la culture au développement et
permet ainsi de représenter de manière simple la relation complexe et en constante évolution entre
culture et développement.
SORTIR LA CULTURE DE LA MARGINALITÉ
Depuis quelques décennies , les autorités burkinabé ont reconnu le rôle fondamental de la culture dans les
processus de développement et l’ont inscrit dans des documents clés, tels que la Politique nationale pour
la culture (2009) et la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (2010). Cependant,
l’impossibilité de démontrer clairement cette connexion a favorisé une marginalisation de fait de la
culture et une faible prise en compte de la culture dans les stratégies économiques et de développement.
Les données inédites sur la culture et le développement, générées par l’élaboration des Indicateurs de la
culture pour le développement de l’UNESCO, apporte de nouvelles perspectives pour des interventions
mieux ciblées et plus pertinentes pour la culture et le développement au Burkina Faso.
ANALYSE DES RÉSULTATS
Les résultats des IUCD mettent en évidence le fait que le Burkina Faso a su se doter de cadres normatif,
politique et institutionnel ❽❾ (0.7/1; 1/1) ainsi que de mécanismes de participation de la société civile
à la gouvernance culturelle ⓫ (0.62/1) relativement consistants pour encadrer et dynamiser le secteur
de la culture. Dans ce sens, la couverture de l’enseignement supérieur, technique et professionnel dans
les domaines de la culture ❼ (0.7/1) reflète la volonté des autorités publiques d’investir dans
l’éducation culturelle au niveau de la formation professionnelle. En revanche, l’éducation artistique reste
absente des programmes scolaires pour les années d’éducations clés ❻ (0%), alors qu’elle pourrait
encourager la participation culturelle, susciter l’intérêt pour les productions nationales, révéler les talents
et offrir ainsi de nouvelles opportunités d’emploi.
Le potentiel économique du secteur de la culture au Burkina Faso est certain, et peut devenir un
véritable levier de développement. Plus de 170 000 individus, soit près de 2.8% de la population active
du Burkina Faso, exercent une profession culturelle ❷. A ce jour, il n’a pas été possible d’isoler un
indicateur central sur la contribution des activités culturelles au PIB, mais les estimations de l’INSD
avancent une contribution potentielle de plus de 3% du PIB. Cependant, les fortes inégalités dans la
distribution des infrastructures culturelles ❿ entre les 13 régions du Burkina Faso (0.51/1), ne limitent
pas seulement les opportunités d’accès à la vie culturelle des individus, mais aussi désavantage l’accès
aux moyens de production, de diffusion et aux bénéfices de la culture. Une meilleure distribution
pourrait faciliter l’accroissement de la consommation domestique de biens et services culturels
actuellement très faible ❸ (0.62% de la consommation totale des ménages) et améliorer le potentiel du
marché du secteur. Dans la même mesure, la durabilité du patrimoine culturel et naturel Burkinabé
(0.62/1), dépend fortement de la capacité de toutes les régions à enregistrer, préserver, et valoriser leur
patrimoine matériel et immatériel. Pour assurer la protection et la valorisation de la diversité culturelle
au Burkina Faso, le transfert des compétences et des ressources, dans le cadre de la décentralisation,
doivent se poursuivre.
Les IUCD encouragent la prise en compte de la culture comme facteur de développement à travers la
cohésion sociale. Au Burkina Faso, une attention toute particulière doit être accordée aux faibles niveaux
de confiance interpersonnelle révélés ⓯ (14.7%), et de sentiment de liberté d’autodétermination ⓰
(4.91/10) des burkinabé. En effet, la confiance accordée aux autres et le sentiment de pouvoir choisir
l’orientation de sa vie apparaissent à des niveaux bien inférieurs à celui de la tolérance à l’égard des
individus d’origines et de cultures différentes ⓮ (88.7%). Concernant l’égalité des genres, démontrée
indispensable au développement, les efforts des autorités publiques doivent être renforcés pour
résorber les écarts constatés entre les femmes et les hommes ⓱ (0.55/1), mais surtout pour sensibiliser
les individus et faire évoluer la perception qu’ils ont des rôles et de l’égalité des genres ⓲ (46%).
FAVORISER L’APPROPRIATION DES RÉSULTATS ET RENFORCER LE PLAIDOYER
Les résultats ci-dessus permettent d’évaluer la pertinence des politiques publiques de faire de la culture
un secteur et un acteur importants du développement, objectif du projet des Indicateurs UNESCO de la
Culture pour le Développement (UICD).
Le Bureau Régional de l’UNESCO à Dakar, en partenariat avec le Ministère de la culture et du Tourisme et
l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) du Burkina Faso, ont assuré la restitution
finale des résultats, le 10 juin 2014 à Ouagadougou, sous la présidence du Ministre de la culture et du
tourisme du Burkina Faso, Monsieur Baba HAMA.
Cette rencontre a été l’occasion d’échanges avec une cinquantaine de participants sur les résultats
obtenus et sur les recommandations et perspectives qui permettront:
1) un renforcement effectif des politiques et des stratégies en faveur de la culture et du
développement principalement dans les domaines de l’éducation et de la formation artistique et
culturelle, de la réalisation d’infrastructures culturelles et de leur répartition équitable sur le territoire
national, de l’application des textes normatifs, de la prise de mesures pour soutenir la consommation
interne des biens et services culturels, de la prise de mesures pour améliorer l’égalité des genres, l’estime
de soi et réduire les écarts entre les droits proclamés et leur effectivité;
2) un renforcement de la production de statistiques culturelles pour une meilleure évaluation des
politiques publiques à travers: la prise en compte de la culture dans les enquêtes nationales,
l’amélioration de la production de statistiques sectorielles, le développement de collaborations avec
l’INSD pour produire des données plus désagrégées sur les activités, les emplois et les consommations
culturelles.
Le Ministère de la culture, l’UNESCO et toutes les bonnes volontés doivent à présent œuvrer à une large
diffusion des résultats de cette étude.
Les institutions ayant participé à la construction des IUCD au Burkina Faso :
• l’Institut National de la Statistique et de la Démographie;
• le Ministère de la Culture et du Tourisme (Direction des Générale des Etudes et des Statistiques
Sectorielles, Direction Générale du Patrimoine Culturel; Direction Générale de la Formation et de la
Recherche, etc.);
• le Programme d’Appui au Renforcement des Politiques et Industries Culturelles (ARPIC);
• le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation;
• le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur;
• Le Ministère de la Promotion de la Femme et du Genre;
• le Ministère de la Promotion des Droits Humains;
• le Centre National de Presse Norbert Zongo;
• la Radiodiffusion Télévision du Burkina Faso (RTB), etc.