Traitement du diabète de l`enfant
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Transcript Traitement du diabète de l`enfant
Prise en charge
du diabète
de l’enfant et de l’adolescent
Pr. Bouderda Zahia
Béjaïa 16 Décembre 2011
Introduction
Le diabète de type 1 ( DT1) = 5 à 10% de tous les
diabètes.
Il concerne surtout l’enfant et l’adulte jeune . 50% des cas
apparaissent avant 20 ans.
Sa fréquence est en augmentation à travers le monde , et
sa survenue est de + en + précoce (< 4 ans).
Il a une composante génétique complexe sur laquelle un
facteur dont la nature est encore mal connue, va
déclencher un processus immunologique.
Forte morbidité (micro angiopathie); mortalité non
négligeable.
Prise en charge multidisciplinaire
Introduction
Carence en insuline trt substitutif par l’insuline au
long cours
Progrès en diabétologie
Les insulines
Modes d’administration de l’insuline
Régimes thérapeutiques
Méthodes et moyens de l’ASG
Le traitement du DT1 de l’enfant vise actuellement
un contrôle métabolique strict dès les 1ères années
de la maladie, afin d’éviter les complications
dégénératives.
Les schémas insuliniques et les insulines ont évolué
pour tenter de répondre à cette exigence.
Objectifs thérapeutiques
• Lutter contre l’hyperglycémie
HbA1c ≤ 7,5%
• Réduire le risque d’ hypoglycémie
• Assurer une qualité de vie acceptable
ISPAD Guidelines Pediatric Diabetes 2009
Objectifs
Croissance staturo-pondérale et pubertaire
normales ( courbe de croissance)
Pas d’acidocétose
Pas d’hypoglycémies sévères ou répétées
Bases du traitement
Insulinothérapie
Auto Contrôle Glycémique
(glycémies et adaptation des doses)
Règles diététiques et activité physique
Éducation thérapeutique
Facteurs influençant la prise en charge
Évolution chronique lassitude
non compliance
Implication des parents / niveau des parents
Facteurs socio-économiques
Age des patients
Pathologies chroniques associées (Épilepsie, MC,
thyroïdite, asthme…)
Études phare: DCCT, EDIC
• DCCT :
contrôle strict recul des complications
N Engl J Med 1993;329:304-9
J Pediatr 1994; 124: 177-88
• EDIC : bénéfices du DCCT des années plus tard
↓risque microangiopathique après 8 ans
↓ 40-60% du risque macroangio. après 12 ans
White NH; J Pediatr 2001;139:804-12
• ISPAD Consensus Guidelines 2009
Pediatric Diabetes oct 2009
DCCT
Le traitement intensif et le contrôle métabolique
strict
Prévention et / ou arrêt de la progression des
complications microangiopathiques:
↓ risque de rétinopathie : 54% à 76%
↓ risque de microalbuminurie: 39%
↓ risque de neuropathie clinique : 60%
DCCT research group . N Engl J Med 1993;329:304-9
Equilibre métabolique Strict
hypoglycémies X 3
prise de poids
Profil physiologique de la sécrétion d’insuline
Sécrétion prandiale rapide
Sécrétion basale
lente et régulière
Petit déj.
Déjeuner
Dîner
Sécrétion physiologique de l’insuline
• Sécrétion basale: faible mais constante / 24 h
régule la lipolyse et la sécrétion de glucose par le foie
• Sécrétion prandiale : la réponse insulinique endogène à 1 prise
alimentaire:
♦ 1 phase rapide et forte dont l’amplitude dépend
du contenu du repas
♦ 1 phase prolongée plus lente, dont la durée
dépend du type de sucre contenu dans le repas
• Ajustement continu : selon les variations de l’activité ou la
sécrétion de certaines hormones (GH)
Thompson R & al. Current Pediatrics; 2006; 16:117-22
Ceci ne peut être reproduit que par une perfusion
continue d’insuline à l’aide d’une pompe réglée
selon plusieurs débits avec enregistrement
continu de la glycémie
Ou par un schéma à multi-injections avec de
nombreuses mesures glycémiques
Cibles métaboliques
Nourrisson
Gly à jeun = 1,20 gr/l
Gly post prand : 1,80 à
2 gr /l
Au coucher: 1,40 ou 1,50
Enfant
0,80 à 1,10 gr / l
1,40 à 1,60 gr / l
HbA1c ≤ 7,5%
HbA1c ≤ 7,5%
Adolescent : ≤ 7,5%
ISPAD guidelines: Targets for glycemic control in children and
adolescents
Ideal
(non-diabetic)
Optimal
Suboptimal
High risk
(action required)
<6.05
<7.5
7.5–9.0
>9.0
3.6–5.6
(65–100)
5.0–8.0
(90–145)
>8.0
(>145)
>9.0
(>162)
PPBG
4.5–7.0
(80–126)
5–10
(90–180)
10–14
(180–250)
>14
(>250)
Bedtime BG
4.0–5.6
(80–100)
6.7–10.0
(120–180)
<6.7 or 10–11
(<120 or 180–200)
<4.4 or >11.0
(<80 or >200)
Nocturnal BG
3.6–5.6
(65–100)
4.5–9.0
(80–162)
<4.2 or >9.0
(<75 or >162)
<4.0 or >11.0
(<70 or >200)
Parameter
HbA1c (%)
(DCCT standardized)
SMBG values,
mmol/L† (mg/dL)
BG, mmol/L (mg/dL)*
*Population-based indicators – these should be individualized to each patient;
†AM, fasting or pre-prandial; DCCT = Diabetes Control and Complications Trial;
BG = blood glucose; SMBG = self-monitored BG; PPBG = post-prandial BG
Rewers M, et al. Pediatr Diabetes 2009;10(Suppl.12):71–81
Besoins insuliniques
variables: 0,8 à 1,2 UI / kg / j
Plus importants en cas d’AC et à la puberté:
1,5 UI / kg / j
Plus faibles chez le nourrisson
Insulines humaines
Insuline
Début
max
fin
Rapide
20 min
2h
6à8h
Intermédiaire
(Protamine)
1 h 30
2h
4à6h
12 à 16 h
Lente (zinc)
2à3h
4 à 10 h
16 à 20 h
Très peu
utilisées en
pédiatrie
Pré-mélangée
10, 20,30,40,50
Analogues
Début
Maximum
Fin
½h
3à4h
Rapides
Aspart (Novo Rapid) 10 min
Lispro ( Humalog)
Glulisine (Apidra)
Lents
Détémir (Lévémir)
1à2h
12 à 18 h
Glargine (Lantus)
1à2h
22 h
Insulinothérapie conventionnelle
2 injections / jour
Rapide + NPH
Matin 65% (1/3 R ; 2/3 NPH)
Soir
35% (1/3 R ; 2/3 NPH)
- Très utilisée en pédiatrie
- Bien conduite : bcp de glyc , d’éduc, d’HbA1c
bons résultats
Limites du trt à 2 inj/jour
• Hypoglycémies fréquentes et sévères:
10h-11h et 00h-03h surtout chez NR
• Hyperglycémies fin d’après midi et fin de nuit
• Horaire d’injection et de repas non flexible
• Variations glycémiques d’un jour à l’autre
• Inadaptée au NR
Variations glycémiques nocturnes
Hypoglycémie en milieu de nuit
Hyperglycémie en fin de nuit
♠ Phénomène de l’aube
hyperglycémie en fin de nuit
faible couverture insulinique
♠ Somogyi
Rebond post hypoglycémique
Facteurs de variabilité glycémique
Non reproductibilité et variabilité de l’action de
l’insuline
20% pour les rapides
50% pour la NPH
Dose: fortes doses diffusion lente
Profondeur de l’injection ( SC / IM)
Site : abdomen > bras > cuisse
Afflux sanguin ds tissu SC: T° ambiante, exercice
Lipodystrophies
Autres schémas insuliniques
3 injections / jour
7h
12h
R+NPH
R
R+NPH
R
R+NPH
16h
22h
R+NPH
R
R
19h
R+NPH
R+NPH
R
NPH
Séparer les 2 insulines du soir pour
- éviter les hypoglycémies du milieu de la nuit
- mieux couvrir la fin de nuit
Schémas insuliniques intensifs
basal-bolus
4 injections / jour
Basal (40 % ou 0,35 UI/kg)
Rap ou analogue Rap
NPH ou analogue lent
Bolus (60%)
à 7h 12h 19h
à 21 h
5 injections / jour
si goûter important à 16-17h :
4 ultra-rapides et 1 ultra-lente
Problèmes des insulines humaines
Non reproductibilité (NPH)
Rapides: nécessité de prise 20 à 30’ AV les repas
Pic après 2 heures hyperglyc. post prandiales
inévitables
Durée 6 heures risque d’hypoglycémie tardive
Fortes concentrations sériques, non physiologiques
Variabilité des Insulines
NPH
59 à 68%
Détémir
27%
Glargine
46 à 48%
Heise T & al; Diabetes Care 2004; 53:1614-20
Analogues
Rapides: Agissent en 5’; durent 3 à 4 h
Améliorent les glycémies post prandiales
Lents : pas de pic
durent
20 à 24 h
12 à 20 h
pr la glargine
pr la détémir
Réduisent sensiblement les hypoglycémies
Améliorent les glycémies matinales
Concentrations sériques plus basses
Moins de variabilité
Indication des analogues
Les analogues ultra-rapides servent à
Corriger rapidement une hyperglycémie
S’offrir des collations , des extras…
Se permettre une grasse matinée
En bolus prandiaux ds basal-bolus
A la pompe
Les analogues lents en basale, réduisent
Les hypoglycémies nocturnes
Les hyperglycémies matinales
Dorchy H Arch Pédiatr 2006;13:1275-82
Questions ?
1- Faut-il adopter le trt à multiples injections dès le
diagnostic?
2- Quelles insulines (humaines ou analogues ) faut-il
utiliser?
MDI dès l’initiation?
• Oui:
car on fait une éducation adaptée dès le début
• Non:
Car étape psychologique difficile
moyens?
possible rémission ne nécessitant
de faibles doses?
que
Thompson R & al. Current Pediatrics; 2006; 16:117-22
« Role of analogues in diabetes care »
• « Le traitement par MDI avec les analogues,
devrait être considéré et proposé en 1ère
intention aux enfants et jeunes adultes avec
DT1 »
• « Les analogues nous donnent la possibilité
d’agir de manière séparée, sur les 3 phases de
l’insulinosécrétion: basale; bolus; et doses de
correction »
Autocontrôle glycémique
• Pluriquotidien
• Pour régler les doses
• La chimie urinaire sert à dépister les
cétonuries en cas d’hyperglycémie au-delà de
2,50 gr/l
Ajustement des doses
(dans schéma conventionnel)
•
Rétrospectif : selon les résultats des jours
précédents
•
Anticipatoire : en prévision d’une prise
alimentaire ou d’une activité physique
Compensatoire : occasionnel, pour corriger
dans l’immédiat une hyperglycémie
•
Réglage des doses
Sur le cahier : à comparer avec le lecteur de glycémie, et
l’HbA1c
Tenir compte du régime et de l’activité physique
Si hyperglycémie, ↑ tous les 2 à 3 jours
Si hypoglycémie non expliquée, ↓ dès le lendemain
les doses ajoutées ou retranchées dépendent de l’âge, de la
dose de base, et de l’importance de l’hyper ou de
l’hypoglycémie
≤ 4 UI/j gd enfant
≤ 2UI/j petits
± 0,5UI/ j NR
Adaptation des doses dans basal / bolus
4 à 6 mesures glycémiques par jour
Doses de l’Insuline prandiale réglées selon:
le contenu en HC du repas (prévisionnelle)
l’activité physique prévue
(prévisionnelle)
la glycémie pré-prandiale immédiate
(compensatoire)
la glycémie post prandiale des jours précédents
(rétrospective)
4h après ou mieux 2h après le début du repas
•
Réglage des doses de l’insuline basale
Si inj au dîner ou après le dîner =>
doses réglées selon la glycémie à jeun
• Si inj à 12h => doses réglées selon la glycémie de 19h
Réglage des doses correctrices
La sensibilité à l’insuline est appréciée sur le fait que : 1 UI
d’insuline ↓ la glycémie de 0,40 gr /l en moyenne.
• L’apprentissage du calcul des HC et leur conversion en UI
d’insuline doit être dispensé lors de séances d’éducation
conçues pour cela.
Il faut apprendre au patient le ratio : hydrates de carbone /
unités d’insuline càd de combien d’UI d’insuline on a besoin
pour une portion de glucides (par ex 10 gr)
Ce ratio change avec le moment du repas.
Pour 10 gr il faut compter :
2 UI au petit déjeuner
1 UI à midi
1,5 UI le soir
Sachon C et al; Alimentation et insulinothérapie fonctionnelle;
Médecine des maladies métaboliques; 2007;1;3:26-32
Exemple: petit déjeuner
Poids /grs ou Q
HC
Insuline
Pain
60 (1/4bag)
30
6
ou Galette
1/8
20
4
ou Croissant
1
30
6
10
2
15
3
5
1
1 gd bol lait
1 fruit
1 yaourt
nature
150
Exemple, pour le déjeuner ou le dîner
Poids ou Q
Q de gluc
Insul.déj1U/10
gr
Insul.dîner
1,5U/10gr
Pain
60 (1/4bag)
30
3
4,5
Ou Galette
1/8ème
20
2
3
Légumes
1part
10
1
1,5
Ou chorba
1bol
20
2
3
Féculents
150 gr
30
3
4,5
Ou P de Terre
2 moy
20
2
3
fruit moy
150
15
1,5
2,5
yaourt nat
1
5
0,5
0,75
protéine
1 part
0
crème
1
20
2
3
Éducation
• A pour but l’autonomie des parents et la bonne
gestion du diabète
• Individuelle ou en groupe selon l’âge des patients, le
niveau des parents
• Adaptée aux différentes phases de la maladie
et au type de traitement
• Aborde tous les aspects du diabète
Diététique
Normocalorique / âge ; Équilibrée
Adaptée au schéma thérapeutique
Dans trt à 2 injections
– Pas de saut de repas
– Pas de grignotage
– Contenu des 2 principaux repas : 5 ≠ types d’aliments
– Collations nécessaires
– Connaître les équivalences glucidiques
Dans trt Basal-bolus
-- Possibilité de saut de repas
-- Horaires et contenu souples
-- Compter les HC
Répartition alimentaire
Dans un schéma à 2 injections
P.déj.
10h
déj.
16h
dîner
15%
15%
30%
10%
30%
Dans un schéma à 3 ou 4 injections
P.déj.
déj
16h
dîner
20%
35%
10%
35%
Petite collation au coucher si glycémie < 1,50 gr /l
L’activité physique
Augmente l’affinité et le nombre des récepteurs
à insuline
Bénéfices psychologiques et métaboliques
Dans le programme d’éducation expliquer les règles pour éviter
les hypoglycémies
Cétonurie
Appoints d’insuline rapide ou ultra rapide:
1/5ème UI /kg en IM (éventuellement au stylo)
A refaire toutes les 4 heures
Si trt basal-bolus ↑ les doses de bolus
Chercher la cause( omission insuline, infection…)
Revoir l’éducation
Dépister la cétonurie et la traiter= Prévenir l’AC
Hypoglycémies
(<60 mg/dl)
Hypoglycémies
modérées
• faim, fatigue,
• Céphalées, doul. Abd.
• Troubles du caractère
agressivité, irritabilité
• Sueurs, palpitations
• Troubles de l’élocution
• Tremblements, vertiges
Hypoglycémies
sévères
• Troubles de la vision
• Absences, perte de
connaissance
• Troubles du comportement
• Hallucinations
• déficit moteur
• convulsions
• coma
Hypoglycémies
• Resucrage (saccharose): 1sucre ou 1càc/ 20 kg, suivis
d’un peu de glucides lents
ne pas dépasser 3morceaux de sucre
• Glucagon
• Si hypo sévère SG à 30% ou 15% en IV strict ( Q de
glucose = P / 2)
• Chercher la cause
• Ajuster la dose d’insuline
• Pas de produit light ou d’édulcorant pour corriger
une hypoglycémie
Diabète du nourrisson
Incidence en augmentation
Début par acidocétose, fréquent
Risque hypoglycémique majeur
– 50% des hypoglycémies sont nocturnes ( 2/3 asymptomatiques)
– Contre régulation inefficace
– N’exprime pas les signes prémonitoires de l’hypoG
Diabète instable et imprévisible : trt idéal pompe
– Irrégularité des prises alimentaires : intérêt des analogues rapides
– Maladies de la petite enfance
– Très grande sensibilité à l’insuline.
Diabète à l’adolescence
Problèmes psychologiques spécifiques
•
•
Crise d’adolescence majorée
Non compliance au traitement et à la surveillance
•
•
•
•
•
•
Diabète instable (hormones, mode de vie)
Résistance à l’insuline
Prise pondérale chez les filles
Troubles du comportement alimentaire
Tricherie
Injections occultes d’insuline ( hypoglycémies répétées)
•
Possibilité de complications dégénératives
Surveillance à moyen et long terme
• Croissance S/P
• HbA1c 2 à 3 mois
• Révision des connaissances
• Dépistage des maladies associées
• Dépistage systématique des complications
dégénératives, après 5 ans d’évolution et surtout
après la puberté
Une bonne PEC
- plus de mesures glycémiques /jour
- réglage adéquat des doses
- plus de consultations
- plus de mesures de l’HbA1c
- constance de l’équipe soignante
- qualité de l’éducation
annexes
Acido-cétose
• IV
• Hypokaliémie
• Œdème cérébral
• Choc
Traitement lent et prudent
Pas de S bicarb sauf si acidose sévère
Pas d’insuline avec le bicarb
Acidocétose
Perfusions
• 20cc/kg SSI 1h
• 20cc/kg SSI 1h
• 3l/m 2 SGS (24h)
Nacl
Kcl
Ca
Mg
3à4 gr/l
4gr/l ou +
1gr/l
0,5 gr/l
Insuline
• 22 UI/l
ou
• 0,1 UI/kg /h
Autres traitements de l’AC
Séparer l’insuline et les perfusions
• Réduire la Q de liquides de perfusion 5 à10 ml/
kg/ h (<200ml/h chez adolescent)
• Durée perf/ 48h
• Si état de choc: Sérum phy > macromol
• Insuline: 0,1 UI /kg/ h seulement 2h après le
début des perfusions
• Glycémies capillaires / heure
• Si glyc ≤ 2,5 gr/l donner du S Glucosé 5% + Nacl
( 6gr/l)