Eléments de préventions Eléments d’auto-secours Pour tous les pratiquants de canyoning…
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Transcript Eléments de préventions Eléments d’auto-secours Pour tous les pratiquants de canyoning…
Eléments de préventions
Eléments d’auto-secours
préparé par Christine Durand
(médecin pratiquante)
et par Philippe Durand
(moniteur EFC)
Pour tous les pratiquants de canyoning…
Éd : 5 mars 2009
A tous les pratiquants
Bien que ludique, ce sport peut générer des
accidents engageant le pronostic vital
Connaître les risques, c’est déjà les prévenir
Connaître les attitudes thérapeutiques simples
avec comme règle d’or d’abord ne pas nuire
La meilleure prise en charge d’un
accident est sa prévention
Tellement évident qu’on l’ oublie
Prévention
Prévention primaire :
Précautions à prendre pour que l’accident,
le risque ne survienne pas
Prévention secondaire :
Précautions à prendre pour minimiser les
conséquences de l’accident
La meilleure prise en charge d’un accident
c’est sa prévention primaire
Avant de s’engager penser aux 5 M :
Météo (orage)
Milieu (trop d’eau, bassin versant,difficulté)
Marge de temps (pour aléas)
Men (forme du moment, nombre dans le groupe,
compétences)
Matériel (adapté, combi, équipement technique)
Médical (atcd personnels, pharmacie)
Responsabilité
Toute personne présente sur les lieux
d’un accident engage sa responsabilité :
Si elle ne fait pas
Si elle fait
Infraction de non assistance à personne en
danger
La loi sanctionne « quiconque s’abstient
volontairement de porter à une personne en péril
l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers , il
pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit
en provoquant un secours » (article 223-6 du nouveau
code pénal)
Obligation d’apporter son assistance sans nuire à soi
même, au blessé, au groupe
Le juste milieu peut être délicat à trouver ….
Ne pas aggraver la situation
Connaître des gestes et principes simples
reconnus
Notions pour tous les pratiquants
Chacun doit connaître les conditions de bases
pour prévenir un risque.
Chacun peut et doit apporter sa contribution en
cas d’accident :
Pour améliorer la situation,
Pour éviter le sur accident.
Le non médecin
Le non médecin peut porter secours en ayant
connaissance des actes fondamentaux à réaliser
dans les domaines suivants :
Transmission d’une alerte
Eviter le sur accident dans l’attente des secours
Prévention de l’hypothermie +++ (réaliser un point chaud)
Gestion de noyade
Immobilisation post traumatique
Avoir une trousse de secours adaptée
Gestion de l’alimentation et de l’hydratation
Gestion d’un risque de foudroiement
Hypothermie
Toujours présente en conséquence d’un
accident, d’une situation anormale.
En canyon tout blessé immobilisé est forcément
en état d’hypothermie.
Tous les autres membres du groupe y sont
exposés.
Hypothermie
Légère : T° < 35° et > 33°
Modérée : < 33° et > 30°
Sévère : < 30°
Pour le savoir : thermomètre épitympanique
Mais vous n’en avez pas donc observer la personne pour
en évaluer sa gravité ….
Froid mais pas encore d’hypothermie
T° < 37° et > à 35°
La personne a froid …
Frissonnements intermittents
Tout mettre en œuvre pour la réchauffer
Hypothermie installée légère à modérée
La reconnaître :
Frissonnements permanents jusqu’aux extrémités
Conscience +ou - conservée, troubles peuvent apparaître dès 33°
Dysarthrie (difficulté à articuler)
Perte de la motricité fine
Troubles du jugement
Diminution de la fréquence cardiaque
Puis ataxie apathie (personne immobile)
Etat réversible grâce aux moyens de réchauffements
Hypothermie grave
Signes cliniques :
Trouble de la conscience important , coma
Disparition des frissons
Peau très froide
État de stupeur
Pouls et respiration ralentis, voire absent
et apnée
Pupilles en mydriase peu réactives à la
lumière
Hypothermie grave
Haut risque d’arythmie cardiaque
Donc : ne pas aggraver la situation :
PAS DE MOBILISATION BRUTALE sous peine
d’arrêt cardiaque inopiné
Lors de la phase d’extraction du milieu appliquer les
consignes d’immobilisations avec rigueur
Puis minimiser les pertes de chaleur (réaliser un point chaud)
Hypothermie prévention
Prévention primaire :
tenue néoprène adaptée au milieu
et à soi : ajustée, cagoule +++ (perte de chaleur
très importante au niveau du cou)
chaussons néoprènes, gants (perte de chaleur
très importante par les extrémités)
Hypothermie prévention
Prévention secondaire :
minimiser le risque dès les premiers signes :
s’alimenter et boire régulièrement, se mettre à la portée du plus
en difficulté, s’observer, prendre le temps de se réchauffer
( bataille de Réchauffen pour les enfants, enkitage), ne pas perdre
de temps inutilement, ne pas rester dans l’eau inutilement, sortir
des courants d’air, se mettre au soleil dès que possible, boissons
chaudes …
Attention particulièrement aux enfants : passage brutal d’un état
à l’autre (sucreries régulières)
Réaliser un point chaud
Mobilisation prudente d’une personne suspecte d’hypothermie
avancée
Réaliser un point chaud
Matériel :
Couvertures de survie
Mousquetons, (pince à linge)
Briquets
Bougies
Réchaud et sa gamelle
Sac, néoprène, cordes (s’isoler du sol)
Vêtements secs
Combustibles de fortune si présent sur place
Suggestions contre l’hypothermie
Chaque participant devrait avoir avec lui :
Une couverture de survie
Un briquet
Une bougie
Un vêtement sec
De la nourriture en quantité excédentaire
Noyade
C’est LE danger n°1 en canyon
Noyade : réagir VITE
Sous cascade, bouche ouverte, les poumons se remplissent
en 20 secondes
Survie et Immersion
taux de survie
durée d'immersion
95%
1 min
90%
2 min
75%
3 min
25%
4 min
1%
6 min
Meilleur pronostic dans l’eau froide
Prévention noyade
D’un point de vue général :
Savoir évaluer le débit et savoir renoncer si celui-ci est trop
important :
la surenchère aux sensations peut se payer cher …
Connaître les pièges possibles :
Siphons
Coincements ( blocs, troncs)
Drossages
Rappels bas de cascades, de petits seuils
Placage sous cascades
Blocage sur corde sous cascades
Connaître sa « forme » du moment
Prévention noyade
D’un point de vue géo climatique :
Connaître la DERNIERE météo locale
Connaître la configuration du canyon,
son bassin versant, ses échappatoires ( topo,
cartes, guides, professionnels, forum …)
Prévention Noyade
D’un point de vue technique :
Eviter les descentes « pleine cascade » sans
connaissances techniques et du terrain
Pas de sac sous cascade +++
Equiper au raz de l’eau
Frein descendeur « ni trop ni pas assez »
Système débrayable opérationnel
(anticiper…)
Noyade = drowning
Suffocation chez une personne victime de
submersion ou immersion dans un liquide
C’est-à-dire : pénétration d’eau dans les
poumons ( brutale ou consécutive à une
hypoxie entrainant une perte de connaissance )
Quelque soit le mécanisme la prise en charge
reste la même
Noyade : prise en charge
Soustraire de l’eau le plus rapidement
Quelque soit le mécanisme : la prise en charge
repose sur l’oxygénation précoce
TOUJOURS tenter des mesures de réanimation
La PREVENTION reste le plus efficace
Noyade : 4 niveaux
Pas d’inhalation d’eau :
Aquastress : « la tasse »
Inhalation d’eau entrainant un tableau de gravité
croissante : 3 cas
Petite noyade
Grande noyade
Anoxie : état de mort apparente
Dans tous les cas il y a hypothermie
Noyade :CAT
Nécessite une formation aux premiers secours
Les gestes de premiers secours dépendent de
l’état de la victime :
conscience
ventilation
circulation
traumatismes, hémorragie
Noyade : CAT
Victime consciente et respiration sans
difficulté : aquastress
Priorité au réchauffement
Rassurer
Noyade : CAT
Victime consciente et troubles respiratoires
( toux, essoufflements ) :
Position demi assise
Pencher en avant si vomissements
( ne pas faire vomir)
Réchauffer
(Oxygénothérapie en inhalation …(à la plage !)
Noyade : CAT
Victime inconsciente + trouble respiratoires :
PLS
Réchauffement
Oxygénothérapie par inhalation
Noyade : CAT
Arrêt ventilatoire ( ou moins de 5 mvts /mn)
Bouche à bouche (ou oxygénothérapie avec
insufflations)
Ne pas tenter d’évacuer l’eau
Noyade : CAT
Victime en arrêt circulatoire :
Réanimation cardio- pulmonaire: RCP
Noyade : CAT
Prendre en charge rapidement la victime
Renseigner la fiche d’alerte
Donner l’alerte
Éviter le sur accident pour les autres membres
du groupe ( hypothermie)
Suggestions noyade
Priorité à la prévention +++
Accident gravissime pouvant être fatal en
quelques mn, nécessitant de connaître les
gestes de premiers secours (formation
volontaire auprès du Samu, Croix Rouge,
Pompiers)
Traumatismes
Ils représentent la quasi-totalité des accidents de
canyoning , dont la majorité aux membres inférieurs :
Fractures
Entorses
Luxations (surtout épaule)
Lésions du rachis, du bassin
Traumatismes prévention
Du fait du contexte, un traumatisme même minime peut
engager le pronostic vital or …
La plupart pourrait être évités
Sondage des vasques
Maitrise des sauts :
hauteur, prise d’appel, technique d’entrée dans l’eau
Vigilance lors de la progression
Maitrise des techniques de rappel
Assurance même si l’on se sait bon grimpeur…
Prise en charge
Etablir la fiche d’alerte
Soulager la douleur :
- immobilisation, (cf moyens et techniques
d’immobilisation)
- médicaments (??? cf la trousse d’urgence)
Prévenir l’hypothermie
En fonction du contexte suspecter une lésion du
rachis, du bassin (sauts) : mobiliser le blessé en
rectitude, collier cervical (splint,…)
Polytraumatismes
Prise en charge particulièrement difficile
Le pronostic vital est engagé
Jusqu’à preuve du contraire une fracture du
rachis est à craindre
Priorité aux gestes de sauvetage
Blessé toujours hypoxique, hypothermique,
hypovolémique
La douleur aggrave l’état de stress
Mobilisation d’un polytraumatisé
Toujours respecter l’axe « tête cou tronc » :
mobiliser le blessé en rectitude
Collier cervical dès que possible
Bilan d’un polytraumatisé
Évaluer les fonctions vitales :
Respiratoires
Circulatoires
Evaluer la fonction neurologique
Evaluer les lésions traumatiques
Renseigner la fiche d’alerte
Gestion d’un secours
Du fait du délais de prise en charge par une équipe médicale un
accident même minime peut mettre en danger la victime et le
groupe : le facteur temps devient très important
La victime peut finir le canyon : lésions minimes et bon
conditionnement sortie possible techniquement aidée ou par
cacolet italien
La victime n’est pas transportable ou transport évalué trop
chronophage : privilégier l’hélitreuillage dès que possible
!!!! Chaque cas sera particulier, pas de schéma général
l’intérêt de la victime est une priorité
Prise en charge en attendant les
secours
Eviter le sur accident de la victime et du groupe
Faciliter l’évacuation de la victime
Faciliter l’accès du site aux secours
Repérer un lieu pour l’hélitreuillage
Organiser la fin de la descente pour le reste du
groupe
Prise en charge en attendant les
secours
Renseigner la fiche de suivi
Prévenir l’hypothermie
Soulager la douleur : immobilisation
Rassurer la victime
Gestion d’un secours :
quelques notions
Même avec l’intervention d’un médecin les actes
médicaux sur le terrain se résument à peu de
gestes
Pour des raisons d’encombrement et de
transport l’appareillage de réanimation plus
lourde ne sera pas amené sur place
Gestion d’un secours :
quelques notions
Difficulté pour donner l’alerte
Lorsque c’est fait : difficulté de situer avec
exactitude le lieu d’intervention et d’amener la
victime à un endroit d’hélitreuillage possible
Les liaisons radiophoniques peuvent être
difficiles entre le lieu de accident et les équipes
d’intervention
Fiche d’alerte – fiche de suivi
Seulement qq min de prises au regard d’une
intervention des secours de plusieurs heures
Permet de ne rien oublier, quand le stress nous
prend de court
Comment les remplir…
Fiche d’alerte
Réaliser un point chaud
Foudroiement
Sur la marche d’approche ou de retour
Dans le canyon (risque modéré)
La plupart non mortels,
intérêt de poursuivre la réanimation jusqu’à
l’arrivée des secours
Un foudroyé peut se toucher sans risque
Divers modes de
foudroiements
a : directement
b et c : indirectement
La foudre tombera sur le
point le plus élevé
Le courant choisit toujours le
trajet offrant le moins de
résistance à son passage
Positions à adopter pour
limiter les risques
Foudroiement
Risques imminents si électricité statique
(cheveux dressés), petits bruits de craquements
(abeilles), picotement de la peau, luminosité
(feux de Saint-Elme)
Risques majeurs : si temps entre bruit du
tonnerre et éclair : < à 30 s (30x330m = 10 km !)
La foudre peut tomber avant qu’il ne pleuve
La foudre peut tomber 2 fois au même endroit
Foudroiement précautions
Protéger les moyens de communications dans les
sacs
Se mettre assis en position du fœtus la tête dans les
épaules si possible sur un matériau isolant sec en
ayant aussi peu de contact possible avec le sol (!)
S’éloigner de tout ce qui pointe vers le ciel.
S’éloigner les uns des autres d’au moins 2 à 3 m
(pour éviter les courants de sol)
Se tenir à au moins 1 m de la paroi pour éviter les
courants de sol) , dans la zone du cône de sécurité
( rayon = auteur du pic)
Se séparer, en les posant loin de soi, tout matériel
conducteur : mousquetons, cordes mouillées…,
tout ce qui dépasse de soi en étant pointu
Foudroiement : ne pas
Ne pas marcher
Ne pas s’allonger
De façon générale ne pas s’abriter sous un arbre
(risque 50 fois supérieur que la foudre tombe
dessus que sur un homme isolé, et foudroiement
par sauts de foudre)
Eviter les cabanes à courant d’air
Foudroiement : prévention
Eviter l’orage : prendre la météo !!!
partir tôt !
Foudroiement : CAT
Eviter le sur accident : protéger la victime et l’entourage : la foudre
peut frapper 2 fois au même endroit
Si ACR : gestes de premiers secours à poursuivre jusqu’à
l’arrivée des secours : bouche à bouche et massage
cardiaque externe
Appeler les secours
Remplir la fiche d’alerte
Prévenir l’hypothermie
Trousse de secours
Doit être adaptée : càd ne contenir que ce qui
peut servir et dont on sait se servir
Dilemme concernant le type d’antalgique à
emporter (ne pas nuire, responsabilité)
Vérifier les péremptions
Conservation de son contenu toujours mis à mal
( chaleur dans les bidons : voiture, marche
d’approche)
Trousse de secours
Antalgiques :
Médicamenteux : seul le paracétamol est sans
controverse
Attelles d’immobilisation souples (Sam plint), bandes
auto agripantes
Gestion d’une plaie : antiseptiques, compresses stériles,
pansements individuels, sutures adhésives
Protection d’ampoules
Pince à épiler, petit ciseaux
Collyre monodose
Trousse de secours éléments de
réflexion
Sortie généralement à la journée :
déconditionner, conserver la notice, la date de
péremption
Choc constant du bidon : protéger ce qui peut
être fragile
Pb de conservation inévitable : attention certains
médicaments ne supportent pas la chaleur
Personnaliser sa trousse en fonction de sa
bobologie du moment
Sources utilisées
Secours en milieu périlleux :
Dominique Savary 2006
La trousse de secours :
Thèse de Lechat Jérôme 2008
Canyon et santé : document de la COMED
Stage Instructeur EFC 2005
Le canyoning : la pratique, les secours
Thèse Rigot Nivet Laurence 2003
Sites FFME, EFS