Jugement des enseignants et estime de soi des élèves Pascal BRESSOUX

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Transcript Jugement des enseignants et estime de soi des élèves Pascal BRESSOUX

Séminaire du CRIE – Université de Sherbrooke : 2 avril 2009

Jugement des enseignants et estime de soi des élèves

Pascal BRESSOUX

Université Pierre-Mendès-France, Grenoble Laboratoire des Sciences de l’Education

• Considérations théoriques et études empiriques présentées dans Bressoux, P. & Pansu, P. (2003).

Quand les enseignants jugent leurs élèves

. Paris: PUF.

• Considérations méthodologiques (modèles multiniveaux) présentées dans Bressoux, P. (2008).

Modélisation statistique appliquée aux sciences sociales

. Bruxelles: De Boeck.

Considérations théorique et développementale sur le soi

Qu’est-ce que le soi ? Qu’est-ce que l’estime de soi ?

Le soi = ensemble des « connaissances » que l’on a sur soi.

Connaissances

plus ou moins implicites

,

plus ou moins factuelles, plus ou moins réalistes

« je suis fort en maths », « je suis nul en gym », « je peux doubler le guépard », etc.).

(« je suis la maman de… », « j’ai une voiture », Cela implique : une dimension comportementale (la manière dont je me présente à autrui…) une dimension cognitive (stockage des informations sur moi, mémoire autobiographique…) une dimension évaluative (ma valeur, mes compétences…)

L’estime de soi

est relative à la

dimension évaluative

de soi. →

évaluation globale de soi

, de sa propre valeur.

« Je suis plutôt quelqu’un de bien » « Je suis quelqu’un de valeur » « Je suis un raté » Etc.

En filigrane, suis-je/puis je être aimé de quelqu’un ? En suis-je digne ?

Pourquoi s’intéresser au soi ?

Le soi : un objet de préoccupation majeur… pour soi

Nécessité de maintenir une vision acceptable de soi Condition nécessaire (bien que non suffisante) du bien-être mental → question de « santé mentale » → Les individus vont devoir développer des « stratégies » de construction/maintien d’une image positive de soi, voire de rehaussement de soi.

Le soi est « embarqué » dans les apprentissages

Apprentissages ne sont pas le pur produit des capacités cognitives. Ils sont médiatisés par le soi. → Facilite/inhibe l’engagement dans une activité, conduit à persévérer/abandonner → Peut perturber l’activité cognitive (surcharge cognitive)

Structure du soi

Evaluation

globale

de moi, de ma valeur (

estime de soi

) Mais aussi évaluation dans

différents domaines compétence

) (

sentiments de

→ Estime de soi affectée par les évaluations de soi faites dans différents domaines de compétences.

MAIS

1) L’estime de soi n’est pas la simple somme de ces différents sentiments de compétence 2) Les domaines n’ont pas tous la même importance pour soi.

→ Estime de soi construite (mais non entièrement déterminée) par les sentiments de compétence pondérés par l’importance accordée aux domaines. e.g. Je peux me sentir nul en sports sans que cela affecte mon estime de moi car le sport n’est pas un domaine important pour moi.

L’estime de soi est aussi

le produit du regard d’autrui

i.e. le produit des évaluations réfléchies des autres signifiants sur soi.

Théorie du soi miroir

Je me vois dans le miroir qu’autrui m’offre de moi-même. (cf. Cooley) →

perception

que j’ai de ce qu’autrui pense de moi.

Autrui = individu concret (papa, maman, mon enseignant, etc.) Autrui = aussi un « individu » abstrait, généralisé (le groupe social auquel j’appartiens, dont j’intériorise les attentes normatives) (cf. Mead).

→ Le soi est donc aussi de la « matière sociale » Grande importance du regard d’autrui → Vais-je trouver du

soutien

dans le regard d’autrui sur moi (amour, aide, respect) ?

Le soi : une perspective développementale

Très grande enfance (3-4 ans) :

caractéristiques observables, représentations isolées (« je cours vite », « j’ai une poupée », etc.) manque de cohérence, de coordination ; positives de façon irréaliste ; incapacité à distinguer les moi réel et idéal ; pas de comparaisons directes à autrui → Pas d’estime de soi globale

Les domaines de compétence vont petit à petit émerger (rassemblement de compétences « proches »). - Meilleure coordination, Image plus réaliste, Moi réel qui se détache du moi idéal, Comparaison à autrui (s’installe progressivement en cours d’école élémentaire)

Vers 6-7 ans

, 5 domaines d’évaluation de soi s’autonomisent clairement : École - Conduite - Social - Apparence physique Compétence sportive

Vers 8-9 ans

, les enfants sont capables de généralisations de haut niveau qui leur permettent d’intégrer les différentes « vues » d’eux-mêmes en une évaluation globale de soi

→ Apparaît alors l’estime de soi

Puis

différenciation croissante

développement.

au fur et à mesure des étapes du -

Adolescents

: 8 domaines (ajout de amis proches, relations sentimentales et compétences professionnelles).

L’apparence physique est perçue comme le domaine le plus important.

-

Etudiants

: 10 domaines (ajout de habileté et créativité intellectuelle) -

Etc.

Le soi comme structure hiérarchisée

Estime de soi Conduite Social Français Ecole Apparence physique Compétence sportive Maths Numération Géométrie …

Le modèle original de Harter

Perception de soi dans différents domaines en fonction de leur importance

(JAMES)

Estime de soi globale Soutien social perçu

(enseignant, pairs et parents ) (COOLEY)

Affect

(Bonne humeur, joie, dépression) Source Harter, S. (1999, p. 198, figure 8.1).

The construction of the self: a developmental perspective.

New york: Guilford.

Comment se construit le jugement des enseignants

Une étude conduite sur des élèves de CE2

Le jugement comme une connaissance évaluative (jugement social), qui ne serait que partiellement fondée objectivement, et qui serait sujette à l’influence de normes sociales générales.

La norme d’internalité La clairvoyance normative Possibilité d’une

expression « stratégique »

pour se faire plus ou moins bien voir)?

de l’internalité (notamment

Participants

404 élèves de CE2 ; 19 enseignants (19 classes)

Matériel

Fiches individuelles élèves

Score évaluation CE2 français et mathématiques - Renseignements socio démographiques et scolaires Jugement de l’enseignant sur la valeur des élèves : . en français (score de 0 à 10) . en mathématiques (score de 0 à 10)

Questionnaire d’internalité

Comportements et renforcements / Positifs et négatifs

Exemple d’item

« Lorsqu’ils réussissent leur exercice de calcul [

renforcement positif

], certains élèves disent : “c’est parce que l’exercice était facile” [

explication externe

] certains élèves disent : “c’est parce que j’ai bien réfléchi” [

explication interne

] »

Procédure

Triple passation du questionnaire d’internalité :

1) standard

(« Ce n’est pas un exercice… ») ;

2) Approbation sociale

(« Comme si vous vouliez que votre maître(sse) soit content(e) de vous ») ;

3) Désapprobation sociale

(« Comme si vous vouliez que votre maître(sse) ne soit pas content(e) de vous »).

(les 2 dernières consignes sont contrebalancées)

Effets fixes

Constante sein de sa classe, mieux il est jugé Effet positif et linéaire de l’internalité en standardisées approbation sociale Profession du père (référence = cadre supérieur) Pas d’effet du Artisan Employé Ouvrier « Autre » sexe forte, plus le jugement est sévère Garçon Enfants d’ouvrier moins bien jugés Score d’internalité standard Score d’internalité standard quadratique Redoublants moins Score d’internalité en approbation sociale bien jugés (tendance Score d’internalité en désapprobation sociale en math.)

Effets aléatoires

Pas d’effet de l’internalité en désapprobation sociale Pourcentage de variance intra classe expliquée –2 log L

Français Mathématiques

3,404 (1,466)* 0,119 (0,006)** –0,047 (0,022)* 5,914 (1,460)** 0,110 (0,006)** –0,062 (0,023)* –0,145 (0,327) 0,051 (0,225) –0,231 (0,209) 0,021 (0,212) –0,078 (0,215) –0,178 (0,120) –0,370 (0,171)* –0,328 (0,157)* 0,015 (0,008)* 0,084 (0,029)** 0,004 (0,023) 0,284 (0,124) 1,301 (0,095) 34,1 % 61,3 % 1313,42 –0,155 (0,338) 0,017 (0,231) –0,245 (0,216) –0,415 (0,219)* –0,142 (0,223) 0,161 (0,122) –0,299 (0,173) (t) –0,478 (0,162)** 0,023 (0,008)** 0,076 (0,030)* explicatif en intra 0,239 (0,108) qu’en inter 1,392 (0,102) 16,1 % 58,6 % 1336,88 N = 404 (t) p < 0,10 (tdce) * p < 0,05 ** p < 0,01

EFFET DU JUGEMENT SCOLAIRE SUR L’EVALUATION DE SOI

• Conclusion forte des travaux précédents : le jugement des enseignants n’est pas le simple enregistrement des performances des élèves.

Quelles sont les répercussions de ce jugement sur les perceptions de soi des élèves ?

Affecte-t il l’image qu’ils se font de leur propre valeur scolaire?

Jugement, perception de soi et soutien social Modèle à tester

Perceptions de soi Jugement de l’enseignant Evaluation de soi globale Estime de soi Affect (Joie, humeur dépression) Intériorisation de l’évaluation d’autrui : Soutien social perçu

1

ère

série d’études

2 études en milieu naturel de classe

: 1268 élèves et 69 enseignants de CE2

Objectifs

• Etudier comment s’élaborent les représentations de soi scolaire.

• Se diffusent elles sur d’autres domaines de perceptions de soi ? Lien avec l’estime de soi ?

Matériel

Fiches individuelles élèves

Score évaluations standardisées de CE2 français et mathématiques - Renseignements socio démographiques et scolaires Jugement de l’enseignant sur la valeur des élèves en français et mathématiques (0 à 10) 

Administration questionnaire de perception de soi élève

• Adaptation du

Self perceiving profile

(SPP de Harter, 1982,1985 ) « Certains enfants font très bien leur travail en classe

MAIS

d’autres enfants ne font pas très bien leur travail en classe », toi tu es plutôt comment…

Des résultats récurrents

Performances scolaires Niveau moyen de la classe

-

Perception de soi dans le domaine scolaire

+ Une

fonction comparative

Le groupe-classe sert de s’évalue pas isolément des autres élèves mais en référence à eux 

+(t)

2 fonctions du groupe classe

classe

objectifs plus difficiles à atteindre, donc plus difficile d’être satisfait

Redoublement Garçon

Un jugement scolaire qui se diffuse …?

Score aux épreuves M=0,10 Perception soi scolaire -0,13 0,13 Contexte classe 0,08 Perception soi apparence physique 0,47 Garçon 0,24 Perception soi sportive Estime de soi global e 0,35 0,14 0,22 Jugement du maître 0,16 Perception soi sociale 0,13 0,17 Toutes les relations s ont s ignific ativ es à p < .05

Perception soi conduite Effe t to tal du jugement s ur l ’es time de s oi = (0,35 * 0,13) + (0,16 * 0,22) + (0,17 * 0,13) = 0,103

Le jugement de l’enseignant

1) influe sur la perception de soi scolaire 2) mais déborde le seul domaine scolaire et se diffuse dans d’autres dimensions de la perception de soi

→ Un jugement important pour l’élève d’où la nécessité qu’il soit adéquat ou aussi peu biaisé que possible…

Effet du soutien perçu sur les représentations de soi

Jugement, perception de soi scolaire et soutien social Rappel : modèle à tester

Perceptions de soi scolaires Jugement de l’enseignant Evaluation de soi globale Estime de soi Soutien social perçu Différent du modèle de Harter

Etude

Etude

( 42 classes de CE2, 698 élèves)

Objectifs

• un soutien élevé peut-il affaiblir l’impact du jugement de l’enseignant sur le sentiment de compétence scolaire?

• considérer le soutien social, non pas seulement comme un antécédent de l’estime de soi globale, mais aussi du sentiment de compétence scolaire.

Le dispositif empirique

42 classes de CE2, 698 élèves Renseignements sociodémographiques (sexe, CSP…) Jugement de l’enseignant concernant les résultats de l’élève en français et en mathématiques (score allant de 0 à 10). Dans l’étude, les deux scores ont été sommés.

Sentiment de compétence scolaire et estime de soi globale mesurés à l’aide du questionnaire SPP de Harter (1982), traduit et validé en français par Pierrehumbert

et al

. (1987).

Questionnaire de soutien social perçu, inspiré de celui de Vaux

et al

. (1986) traduit et validé en français par Bettschart

et al

. (1992).

Le questionnaire que nous avons construit comprend 18 items et distingue : • 3 sources de soutien : famille, enseignants, amis.

• 3 types de soutien : amour, attention, respect.

Exemples d’items de soutien social perçu

Famille-amour Certains enfants ont une famille qui ne les aime pas beaucoup.

MAIS

D’autres ont une famille qui les aime beaucoup.

Enseignant-respect Certains enfants ont un maître qui ne les respecte pas bien.

MAIS

D’autres ont un maître qui les respecte bien.

Amis-attention En cas de problèmes, certains enfants ont des amis qui les aident.

MAIS

En cas de problèmes, d’autres ont des amis qui ne les aident pas.

Résultats

D’un point de vue descriptif :

Soutien famille : M = 5,42 ; ET = 1,05 Soutien enseignant : M = 5,05 ; ET = 1,52 Soutien pairs : M = 5,07 ; ET = 1,47 600 500 400 300 200 100 0 0 1 2 3

Score

4 5 6 Soutien enseignant Soutien amis Soutien famille

La plupart des élèves se sentent bien soutenus.

Corrélations significatives mais assez faibles entre les différentes sources de soutien.

Sources de soutien Enseignant Amis Famille Enseignant Amis Famille 1,0 0,29 1,0 0,28 0,29 1,0

Analyse des instruments et construction des variables

Analyse factorielle du SPP qui fait bien ressortir les dimensions théoriques et en particulier la dimension « compétence scolaire ».

- Analyse factorielle du questionnaire de soutien qui fait bien ressortir 3 facteurs distincts : les 3 sources de soutien (pas les différents types de soutien).

(Les variables de sentiment de compétence scolaire et les 3 sources de soutien sont des scores factoriels)

Modèle visant à expliquer le sentiment de compétence scolaire

Variables

Effets fixes

Constante Score global Score global quadratique Score global moyen par classe Garçon Jugement de l’enseignant Soutien perçu de la famille Soutien perçu du maître Soutien perçu des amis Coefficient standardisé 0,0003 ns -0,7294 *** ( β moy = 0,14) 0,9195 *** -0,1097 *** 0,0877 *** 0,2868 *** 0,1080 ** 0,1180 *** 0,1262 ***

Effets aléatoires

Variance inter-classes Variance intra-classes -2 Log L 0,0050 ns 0,6941 *** 1762,27 N = 698

Test de l’effet d’interaction

• Effet d’interaction entre soutien des amis et jugement de l’enseignant : non significatif.

• Effet d’interaction entre soutien de la famille et jugement de l’enseignant : tendance (p = 0,074).

• Effet d’interaction entre soutien du maître et jugement de l’enseignant : significatif (p < 0,005).

⇒ Effet du jugement moins fort quand le soutien perçu du maître est élevé.

-6

Interaction soutien de l’enseignant*jugement

-4 -2 2 1 0 -1 0 -2 -3 -4 -5 -6 -7

Jugement de l'enseignant

2 4 Soutien faible Soutien moyen Soutien élevé Le soutien perçu joue le rôle de « tampon » en cas de mauvais jugement.

Un soutien perçu élevé affaiblit beaucoup l’impact du jugement de l’enseignant sur le sentiment de compétence scolaire.

Analyse générale

Jugement, sentiment de compétence scolaire et du soutien social perçu dans l’estime de soi globale Garçon Score Contexte classe 0,09 0,14 Sentiment compétence scolaire -0,11 0,32 0,12 -0,12 Jugement enseignant 0,19 -0,11 Soutien enseignant 0,11 -0,13 Soutien famille 0,13 0,10 0,22 0,21 0,18 Soutien amis Estime de soi

Discussion

• Le soutien social perçu joue sur le sentiment de compétence scolaire.

Soutien perçu des amis assez fort impact (effet principal). Soutien perçu du maître amoindri par la prise en compte de son jugement « objectif ».

• Le soutien perçu du maître joue comme un « effet-tampon » par rapport à son jugement effectif en ce qui concerne le sentiment de compétence scolaire.

⇒ Arguments empiriques à la fois pour le modèle de l’effet principal et pour le modèle de « l’effet tampon ».

• Le sentiment de compétence scolaire joue sur l’estime de soi globale.

• Le soutien social perçu joue aussi un rôle sur l’estime de soi globale.

La famille et les amis jouent en ce cas un rôle beaucoup plus fort que sur le sentiment de compétence scolaire.

Les variations de la perception de soi : une analyse longitudinale

Le soi : état ou processus ?

Le soi souvent invoqué comme un processus dynamique, mais rarement étudié comme tel.

Plusieurs mesures répétées permettent d’étudier « la croissance » du soi dans le temps.

→ Etudier le soi comme un processus dynamique plutôt que comme un état à un temps T.

 Utilisation de modèles multiniveaux de croissance

Une étude empirique L’évolution des perceptions de soi dans le passage CM2-6

e

Méthode

Participants

62 élèves appartenant à 6 classes de CM2 en t1 et 9 classes de 6 e en t2 et t3

Matériel

Echelle SPP de Harter traduite et validée par Nurra et Pansu (perceptions de soi, importance accordée aux domaines, soutien social perçu) Jugement des enseignants (score de 0 à 10 en français et en maths) Fiches de renseignements sociodémographiques (âge, sexe…)

Procédure

Echelle SPP (perceptions de soi, importance aux domaines, soutien social perçu) passée à 3 temps.

Jugement des enseignants (français + maths) récolté à 3 temps.

T1: fin CM2 (mai 2005) T2 : début 6 e (octobre-novembre 2005) T3 : fin 6 e (mai 2006)

Etude de la croissance de la perception de soi scolaire Modèle à tester (différent de celui de Harter)

Jugement de l’enseignant Perception de soi scolaire Soutien social perçu

4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 0 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 0 2 2 2

Quelques cas individuels de croissance

4

Elève 1 Elève 2

4 4 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 6

Elève 14

8 10 12 4 3,5 0 2

Peut-on construire un modèle de tout cela ?

4 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 0 6 8 10 12 2 4

Elève 12

6 6

Elève 51 Elève 41

4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 0 6 8 10 12 2 4 6 8 8 8 10 10 10 12 12 12

Structure des données :

Niveau 1 : mesures Niveau 2 : les élèves

Variables intégrées dans le modèle :

Variable

TEMPS

mesurée en nombre de mois (0, 6, 12) Des caractéristiques stables dans le temps (sexe, à l’heure ou en avance) Des caractéristiques qui varient dans le temps (importance du domaine de l’école, jugement des enseignants, soutien des camarades)

Résultats

Relative stabilité de la perception de soi dans le temps pour chaque élève.

→ La part de variance interindividuelle représente 74 % de la variance totale de la perception de soi.

→ plus de variations entre les élèves que d’une mesure à l’autre pour un même élève.

Le sentiment de compétence scolaire a tendance à baisser dans le temps 3,5 3,3 3,1 2,9 2,7 2,5 0 2 4 6

Temps

8 10 12

La variance interindividuelle a tendance à augmenter avec le temps.

0,4 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 0 2 4 6 8 10

Temps (en nombre de mois)

12 14

Les facteurs explicatifs de la « croissance » de la perception de soi scolaire

Plus le domaine scolaire est jugé important, plus la perception de soi scolaire est élevée.

Plus le jugement des enseignants est élevé, meilleure est la perception de soi scolaire.

La baisse (moyenne) dans le temps de la perception de soi scolaire s’explique quasi entièrement par la plus grande sévérité des enseignants de 6 e .

L’effet du soutien perçu de la part des camarades augmente avec le temps.

Certaines hypothèses peuvent facilement être testées grâce à l’analyse de données longitudinales Epstein :

Dans modèle hiérarchique de soi, les schémas de haut degré (e.g. l’estime de soi) sont plus résistants aux changements que les conceptions d’ordre inférieur (e.g. la perception de soi dans des domaines spécifiques).

Peut on tester cette hypothèse ?

Si hypothèse vraie, on devrait observer que la part de variance interindividuelle est plus forte pour l’estime de soi que pour la perception de soi dans des domaines spécifiques.

Part de variance interindivid uelle (

Rho

) Fonction de variance interindivid uelle

Estime de soi (Valeur propre)

64,9 % ns Rythme de croissance moyen ns

Scolaire

74,0 % Tendance signif (p < .10) Augmente avec le temps significatif (décroît dans le temps)

Conduite Apparence Physique

69,9 % ns ns 79,8 % Signif Augmente avec le temps ns 67,1 % ns ns

Social

59,2 % ns ns

Merci de votre attention

0 -0,5 3 -1 -1,5 -2 -2,5 5 7 9 11 13

Internalité

Relation entre le score d’internalité et le jugement de l’enseignant en mathématiques 15

1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 3 5 7 9 11

Internalité (approbation sociale)

13 15 Relation entre le score d’internalité en approbation sociale et le jugement de l’enseignant en mathématiques

1,5 1 0,5 0 0 -0,5 -1 50 Sentiment de compétence 100 scolaire 150

Score global aux épreuves standardisées

200 1 2 2 5 Une explication affectivo emotionnels -) motivationnelle : besoin de préserver une image de soi fragilisée (évitement d’états

20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 0 Le jugement des enseignants est plus sévère en 6 e 2 4 6

Temps

8 10 12

4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0 2 4 6

Temps

8 10 12 Soutien faible Soutien moyen Soutien fort

Effet du soutien des camarades sur la perception de soi scolaire

(Soutien faible = M – 1s ; soutien moyen = M ; soutien fort = M + 1s)