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Service de Bactériologie
Département des Maladies infectieuses et parasitaires
Faculté de Médecine Vétérinaire
Cours de bactériologie
3ème candidature
Chapitre 7:
Virulence et pathogénie
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Comment les bactéries provoquent les maladies?
mécanismes moléculaires d’interaction avec les cellules de l’hôte
= connaissances des armes d’attaque des bactéries
cours de bactériologie
= connaissance des armes de défense des hôtes
cours de physiologie, immunologie, histologie, biochimie, …
Pourquoi ?
• traitements spécifiques: pharmacologie (1er doctorat)
• prophylaxie vaccinale: vaccinologie (2ème doctorat)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
maladies:
changement d’état de l’organisme dû à la perturbation des fonctions
corporelles physiologiques suite à des lésions des tissus et organes
maladies infectieuses:
maladies provoquées par des organismes vivants
(bactéries, parasites, prions, virus)
maladies bactériennes:
• bactériémie: bactéries véhiculées par le sang
• septicémie: multiplication des bactéries dans le sang
(= infection du sang)
• sporémie: spores véhiculées par le sang
• toxémie: toxines véhiculées par le sang
(entérotoxémie, hépatotoxémie, …)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Modes d’infection
• contact direct avec une surface biologique contaminée (= contagion)
• contact avec des objets inanimés contaminés
• air
• nourriture et eau
• sols
• arthropodes
• flore commensale
Sources d’infection
• animaux (= contagieuse)
• tellurique
• endogène
connaissances des habitats, de la biologie et des
propriétés de résistance dans le milieu extérieur des bactéries
= chapitre 5 de systématique bactérienne !
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Colonisation des surfaces
Pénétration / Traversée
Envahissement
Effets délétères
1
2
3
4
Infections généralisées via
les muqueuses / la peau
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Colonisation des surfaces
1
Pénétration / Traversée
Envahissement
Effets délétères
2
Infections « superficielles »
(muqueuses, peau)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Colonisation des surfaces
Pénétration / Traversée
1
2
Envahissement
Effets délétères
3
Infections sous – cutanées ou
sous - muqueuses
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Colonisation des surfaces
Pénétration / Traversée
Envahissement
2
Effets délétères
3
1
Infections généralisées par les plaies
(muqueuses, peau)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
1) Colonisation des surfaces muqueuses/cutanées
• compétition bactérienne
• traversée de la couche de mucus
• résistance chimique / physique
• ADHESION
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Adhésion
>< péristaltisme, miction, larmes, cils vibratils, …
SUR LES BACTERIES: adhésines
structures spécifiques protéiques
• adhésines fimbriaires (Ag F des bactéries Gram-)
• adhésines afimbriaires (adhésines Afa des bactéries Gram-)
• adhésines non fimbriaires (adhésines des bactéries Gram+)
• OMP (internalines, invasines, intimine)
structures non protéiques
• adhésines spécifiques de nature carbohydrates (peu étudiées)
• adhésines non spécifique (capsules, zooglée, …):
sur cellules ou sur matériaux inertes (= biofilms)
variation d’expression (t°, ions, AA)
immunogènes dans les vaccins
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Adhésion
>< péristaltisme, miction, larmes, cils vibratils, …
SUR LES CELLULES OU LA MATRICE EXTRA-CELLULAIRE: récepteurs
carbohydrates ou protéines de la membrane cytoplasmique: contacts
entre cellules, accrochage à la matrice extracellulaire, récepteurs à
hormones, …
protéines de la matrice extracellulaire: fibrinogène, fibronectine,
collagène, vitronectine, laminine, élastine, …
présents en fonction de:
• espèce
• race
• individu
• âge
• organe
très spécifiques pour la grande majorité
saturables (prévention)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
Adhésion
>< péristaltisme, miction, larmes, cils vibratils, …
CONSEQUENCES ET SUITES DE L’ADHESION: processus dynamique
du point de vue de la bactérie:
• production d’adhésines multiples
• production de toxines actives sur la cellule eucaryote
• injection de toxines dans la cellule eucaryote (phagocytose)
du point de vue de la cellule eucaryote:
• réarrangement du cytosquelette et phagocytose
• production de cytokines inflammatoires
2) Pénétration / Traversée des muqueuses
• MECANISME
• DEVENIR
• LIEU
VIRULENCE ET PATHOGENIE
2) Pénétration/Traversée
a) Mécanisme
blessures: mécaniques, physiques, chimiques, biologiques
passage entre les cellules: ouverture des jonctions serrées suite
à l’adhésion et à l’action des cytokines inflammatoires sécrétées
entrée dans les cellules épithéliales: adhésines + récepteurs
• action sur le cytosquelette (mécanisme zipper: Listeria et Yersinia)
• injection de toxines à action sur le cytosquelette (mécanisme trigger:
Salmonella et Shigella)
ZIPPER
2) Pénétration/Traversée
TRIGGER
b) Devenir
M
Sous-muqueuse
Vie intracellulaire:
Vacuole
Phagosome
Cytoplasme
+ passage dans
d’autres cellules
Envahissement:sang, lymphe (extracellulaires)
macrophages (intracellulaires facultatives)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
2) Pénétration/Traversée
c) Lieu
intestin (#1 chez les animaux nouveau-nés)
amygdales (important chez le porcelet)
respiratoire (moins fréquent)
rénal (#1 chez l’homme)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
• LE COMPLEMENT
• LES PHAGOCYTES
• LES ANTICORPS
• LES LYMPHOCYTES CYTOTOXIQUES
• L’APPROVISIONNEMENT EN FER
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
Anticorps
a) Le complément
Molécules de surface
(Ag O)
bactérie
Activation
« voie alternative »
Activation
« voie classique »
Formation du C3b
Dépôt
Opsonisation et phagocytose
(Gram+ et Gram-)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
a) Le complément
- masquage des antigènes de surface (capsules, …)
- dérive / variation antigéniques
- fixation des anticorps par l’extrémité Fc (protéine A des staphylocoques)
Anticorps
Molécules de surface
(Ag O)
- masquage des
molécules de surface
(capsule K1 d’E. coli )
bactérie
Activation
« voie alternative »
Activation
« voie classique »
Formation du C3b
Dépôt
Masquage des
sites de dépôt de
C3b (Ag O, AgK)
Opsonisation et phagocytose
(Gram+ et Gram-)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
Formation du C3b
a) Le complément
C3b + Bb + C3b = C5 convertase
Formation de C5b
Dépôt dans membrane externe
+ C6/C7/C8/C9
= Complexe d’Attaque Membranaire
(MAC)
Migration C6/C7/C8/C9 dans
membrane interne +
Lyse (Gram -)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
a) Le complément
lyses enzymatiques
Formation du C3b
C3b + Bb + C3b = C5 convertase
Formation de C5b
Dépôt dans membrane externe
+ C6/C7/C8/C9
= Complexe d’Attaque Membranaire
(MAC)
pas de dépôt du MAC (Ag O, Ag K, OMP)
Migration C6/C7/C8/C9 dans
membrane interne +
Lyse (Gram -)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
b) La phagocytose
Phagocyte
L
Migration (C5a)
Contact
Bactérie
Fc
L
C3b
B
P
L
Phagocytose
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
Leucotoxine - Hémolysine
b) La phagocytose
Phagocyte
Hydrolyse
L
Migration (C5a)
Contact
Bactérie
Fc
L
C3b
B
P
L
Phagocytose
Pas d’opsonisation
Inhibition des modifications du cytosquelette
Croissance en structure trop grande
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
b) La phagocytose
B
Fusion
P
L
• •
• •
•
Destruction
Présentation MHC-2
Lymphocytes Th2 CD4+
Lymphocytes B
Anticorps (bactéries extracellulaires)
PL
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
b) La phagocytose
Inhibition de la fusion (Ag O)
Lyse phagosome
(Hémolysine)
B
Fusion
P
L
Résistance
Destruction
PL
• •
• •
•
P
B
Vie intracytoplasmique
Présentation MHC-2
Présentation MHC - 1
Lymphocytes Th1 CD4+
Activation des macrophages par IFNg
(bactéries intracellulaires facultatives)
Immunité à médiation cellulaire:
lymphocytes CTL CD8+
(bactéries intracellulaires)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
c) Anticorps
Voie classique d’activation du
complément
Fab
Dérive / Variation antigéniques
(! Vaccins !)
Lyse spécifique (IgA, …)
Fc
Bactérie qui fixe l’extrémité Fc
(protéine A de Staphylococcus aureus)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
d) Les lymphocytes CD8+
Destruction des cellules infectées par des bactéries intracellulaires
3) Envahissement
obligées (MHC-I)
Dérive / Variation antigéniques
Leucotoxine - Hémolysine
Fab
L-CTL CD8+
VIRULENCE ET PATHOGENIE
d) Les lymphocytes CD4+
Destruction des cellules infectées par des bactéries intracellulaires
3) Envahissement
facultatives (MHC-II)
LTh1 CD4+
Cytokines (IFNg)
Hyperactivation des
macrophages
Destruction des
bactéries
intracellulaires
facultatives
Antagonisme de l’action de
l’IFNg sur la transcription des
gènes des macrophages
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
Transferrine
Lactoferrine
Ovotransferrine
e) Approvisionnement en Fe
Bactérie #2
Récepteurs aux
chélateurs
eucaryotes
Fe+++
Fe+++
Bactérie #1
Entrée directe
Chélateurs bactériens
Fe+++
Récepteurs
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
e) Approvisionnement en Fe
Fer /
Chélateur
Erythrocytes (hémoglobine)
Cellules (ferritine)
Hémolysine
Cytolysine
Bactérie #1
VIRULENCE ET PATHOGENIE
3) Envahissement
e) Approvisionnement en Fe
Erythrocytes (hémoglobine)
Cellules (ferritine)
Bactérie #2
! Lactobacillus: Fe++
Mn++ (= probiotiques)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
Hémolysines, leucotoxines,
neurotoxines, entérotoxines,
cytotoxines, nécrotoxines…
(en fonction des lésions ou
signes cliniques reconnus)
• EXOTOXINES PROTEIQUES
- cytolysines enzymatiques (phospholipases)
- cylosines formant pores aérolysine-like
- cytolysines formant pores cholestérol-dépendentes
- cytolysines formant pores de la famille RTX
- toxines A=B à activité intracellulaire directe
- toxines peptidiques à activité intracellulaire indirecte
- enzymes non « toxiques »
• REPONSES INFLAMMATOIRE ET IMMUNES
- endotoxines
- superantigènes
- hypersensibilités
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
PFTs aérolysine-like: 7 monomères
a) Exotoxines protéiques
Cytolysines
(= à activité membranaire)
PFTs cholestérol-dépendentes:
de 12 à 50 monomères
Flux d’ions
et de
molécules
d’eau
Noyau
mRNA
Ribosomes
Phospholipases
Cytosquelette
Protéines
leucotoxines, hémolysines
+ phagosome
PFTs de la famille RTX:
une seule molécule
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
a) Exotoxines protéiques
• phospholipases: toxine a de Clostridium perfringens, deux phospholipases de
Listeria monocytogenes, …
• toxines formant pores aérolysine-like: aérolysine d’Aeromonas hydrophila,
hémolysine a de Staphylococcus aureus et St. intermedius, …
• toxines formant pores cholestérol-dépendentes: perfringolysine O (toxine q),
streptolysine O (SLO), listériolysine (LLO), …
• toxines formant pores de la famille RTX (« Repeat in toxins »): hémolysine a (Hly)
d’Escherichia coli, leucotoxines/ hémolysines d’Actinobacillus pleuropneumoniae
(Apx), leucotoxines de Mannheimia haemolytica (Lkt), …
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
a) Exotoxines protéiques
Toxines dimériques de type A=B à activité intracellulaire directe
1A + 4-8B
1(A+B)
1A + 1B: C2 of Clostridium botulinum
1A + 1A’ + 1B
A
1A + 1B + 1B’
« Cytolethal Distending Toxins »
EF
B
A’
LF
fixation par sous-unité B
entrée de toute la toxine par « receptor-mediated endocytosis »
passage intracytoplasmique via Golgi : toxines dimériques
sortie de l’endosome grâce au sous-domaine T de B: toxines monomériques
toxicité par sous-unité A après hydrolyse en A1 (= toxine activée) et A2
Toxine
A=B
A
Métabolisme
A2
enzymatique
Hypersécrétion
d’eau et d’ions
A1
B
B
A
Cytosquelette
Noyau
Métabolisme
de l’ADN
Synthèse
des
protéines
Vers le
Golgi
que la
sousunité A
traverse
via le
système
Sec61
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
a) Exotoxines protéiques
modification de la cible par ADP-ribosylation: entérotoxine LT d’Escherichia
coli, toxine i de Clostridium spiroforme, exotoxine A de Pseudomonas
aeruginosa, toxine diphtérique de Corynebacterium diphteriae, …
modification de la cible par glucosylation: toxine a de Clostridium novyi,
ToxA et ToxB de Clostridium difficile, …
modification de la cible par déamidation: toxines dermonécrotiques de
Pasteurella multocida (PMT) et de Bordetella bronchiseptica (DNT), …
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
a) Exotoxines protéiques
clivages enzymatiques
de l’ARNr 16S: toxines Shiga (Vero) d’Escherichia coli
des protéines SNARE: toxines tétanique (Clostridium tetani) et
botuliques (Clostridium botulinum)
des kinases PAPKK: facteur létal (LF) de la toxine charbonneuse
(Bacillus anthracis)
activité adénylate cyclase intrinsèque: facteur oedématogène (EF)
de la toxine charbonneuse (Bacillus anthracis)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
a) Exotoxines protéiques
Toxines peptidiques à activité intracellulaire indirecte
Entérotoxines STa d’Escherichia coli (18 et 19 acides aminés): le récepteur est la
GMP cyclase
+ Yersinia enterocolitica, Klebsiella pneumoniae, …
Récepteur
Toxine
Activation
d’une cascade
Toxine
oligopeptidique
Métabolisme
enzymatique
Noyau
Hypersécrétion
d’eau et d’ions
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
a) Exotoxines protéiques
Enzymes non toxiques
• collagénase, élastase, hyaluronidase, streptokinase, streptodornase, …
• coagulase
• DNase, protéase, lipases, glucidases, …
extension, protection, nutrition
• uréases avec production d’ammoniaque
irritation et inflammation (infections urinaires)
tamponner le pH stomaccal
(hélicobactéries dans l’estomac
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
• EXOTOXINES PROTEIQUES
- cytolysines enzymatiques (phospholipases)
- cylosines formant pores aérolysine-like
- cytolysines formant pores cholestérol-dépendentes
- cytolysines formant pores de la famille RTX
- toxines A=B à activité intracellulaire directe
- toxines peptidiques à activité intracellulaire indirecte
- enzymes non « toxiques »
• REPONSES INFLAMMATOIRE ET IMMUNES
- endotoxines
- superantigènes
- hypersensibilités
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
b) Réponses inflammatoire et immunes
Endotoxines
• lipide A du LPS des Gram • acide teichoïque des Gram +
• liaison à la « LPS-binding protein »
• interaction avec les macrophages
(CD14+)
• production brutale de grandes
quantités de cytokines
• activation des cascades du
complément et de la coagulation
• vasodilatation, hypotension,
coagulation intravasculaire
disséminée
• décompensations multiples =
choc septique (endotoxinique)
• coma, mort
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
b) Réponses inflammatoire et immunes
Superantigènes (immunotoxines)
• provoquent une interaction directe et non
spécifique entre les CPA et les lymphocytes
• activation de trop de clones de lymphocytes
• hyperproduction de nombreuses cytokines
• décompensation généralisée (cfr endotoxine)
• choc, coma, mort
Exemples:
- Entérotoxines de Staphylococcus aureus
- Composant de membrane de Mycoplasma arthritidis
VIRULENCE
ET
PATHOGENIE
b) Réponses inflammatoire et immunes
4) Effets délétères
Hypersensibilités
hypersensibilité de type I
• anaphylaxie (IgE)
• immédiate
• pas d’origine bactérienne
VIRULENCE ET
PATHOGENIE
4) Effets délétères
b) Réponses inflammatoire et immunes
Hypersensibilités
hypersensibilité de type II
• parenté (mimétisme) antigénique
entre le micro-organisme et les
cellules/tissus de l’hôte
• fixation des IgM et IgG
• Streptococcus pyogenes :
myocarde
• Borrelia burgdorferi : cartilage
articulaire
• activation du complément, dépôt
du MAC et lyse cellulaire
• recrutement de phagocytes et
action des enzymes lysosomiaux
• anticorps opsonisants et
phagocytose des cellules
• cytotoxicité à médiation cellulaire
dépendante d’anticorps (ADCC) par
les cellules NK (avec récepteurs
pour l’extrémité Fc des anticorps)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
b) Réponses
inflammatoire et
immunes
Hypersensibilités
hypersensibilité
de type III
• dépôt des complexe immuns (IgM, IgG) dans
les parois des petits vaisseaux sanguins
activation de la cascade du complément
recrutement de phagocytes
action des enzymes lysosomiaux
production de cytokines
activation de la cascade de coagulation
formation de thrombi
dommages/bouchage des vaisseaux
mort des cellules
• dépôt des complexes immuns dans les tissus
activation de la cascade du complément
recrutement de phagocytes
action des enzymes lysosomiaux
dommages aux tissus locaux
• Borrelia burgdorferi (arthrites), actinophytoses
(Actinobacillus lignieresii, Actinomyces bovis)
VIRULENCE ET PATHOGENIE
4) Effets délétères
Hypersensibilités
b) Réponses inflammatoire et immunes
hypersensibilité de type IV
• immunité à médiation cellulaire
hypersensibilité retardée: Th1 CD4+
(cytolyse à médiation par les cellules T: Tctl CD8+)
• infections par des pathogènes intracellulaires facultatifs
tuberculose, paratuberculose, brucellose
yersiniose (pseudotuberculose)
francisellose (tularémie)
rhodococcose, nocardiose
• survie dans les macrophages: épitopes sur MHC2,
transformation LTh1, production de cytokines
• infiltration cellulaire continue, diffuse
ou granulomateuse (= « tubercules » avec cellules
épithélioïdes et géantes de Langhans)
• transformation caséeuse et destruction des tissus
• activation des macrophages par interféron g
• intradermoréaction positive (tuberculination)
Service de Bactériologie
Département des Maladies infectieuses et parasitaires
Faculté de Médecine Vétérinaire
Cours de bactériologie
3ème candidature
Chapitre 8:
Traitement de l’infection
Traitement de l’infection
Quelques définitions
Mécanismes d’action et cibles
Spectres d’activité antibactérienne
Bactériostase/Bactéricidie
Mécanismes de résistance
Associations
Distribution in vivo (pharmacocinétique) et toxicité:
voir 1er doctorat
Principes cliniques d’application chez l’animal:
voir 2ème et 3ème doctorat
Traitement de l’infection
Quelques définitions
Antibiotiques: tous sauf ceux cités (+ dérivés semi-synthétiques)
Molécules à activité anti-bactérienne d’origine naturelle (au départ)
pouvant être utilisées par voie générale ou locale dans un but
thérapeutique ou prophylactique
Antiseptiques: nitrofuranes, quinolones, nitroïmidazoles
Molécules à activité anti-bactérienne d’origine synthétique pouvant
être utilisées par voie générale ou locale dans un but thérapeutique
(à action spécifique) ou prophylactique (à action non spécifique; voir
chapitre 9)
Antibiomimétiques: sulfamidés et diaminopyrimidines
Molécules à activité anti-bactérienne d’origine synthétique agissant
par mime d’un molécule impliquée dans le métabolisme bactérien
pouvant être utilisées par voie générale ou locale dans un but
thérapeutique ou prophylactique
Traitement de l’infection
Mécanismes d’action et cibles
Inhibiteurs de la synthèse de la paroi bactérienne
Perturbateurs des membranes externe et cytoplasmique
Inhibiteurs de la synthèse protéique
Inhibiteurs de la synthèse des acides nucléiques
Inhibiteurs métaboliques de la synthèse de l’acide folique
(inhibiteurs compétitifs ou antibiomimétiques)
Traitement de l’infection
Inhibiteurs de la synthèse de la paroi bactérienne
b-lactames:
Pénicillines +
Céphalosporines
Mécanismes
d’action et
cibles
Peptidoglycan:
chaînes assemblées
Chaîne croissante de peptidoglycan
Glycopeptides
PAROI
Polypeptide
MEMBRANE
CYTOPLASMIQUE
Lipid carrier
C55
Lipid carrier
C55 + unité de
peptidoglycan
CYTOPLASME
Fosfomycine
Précurseurs
Mécanismes
Traitement de l’infection
d’action et
Perturbateurs des membranes externe et cytoplasmique
cibles
Polymyxines
Gram-
Gram+
Tyrocidines
Membrane externe
PEPTIDOGLYCAN
PERIPLASME
Membrane
cytoplasmique
CYTOPLASME
Ponts de
Bayer
Membrane
cytoplasmique
CYTOPLASME
Traitement de l’infection
Inhibiteurs de la synthèse protéique
Mécanismes
d’action et
cibles
Liaison amino-acyl tRNA
Tétracyclines
Fucidines
Sous-unité 30S
rRNA16s
tRNA
Translocation
Acide
aminé
Phénicolés
Lincosamides
Pleuromutilines
Streptogramines
Transpeptidation
Erreurs de lecture
5’ mRNA
Nitrofuranes
3’
Macrolides
Aminosides
Aminocyclitols
Codon-anticodon
tRNA
Sous-unité 50S
rRNA23S
Polypeptide
Traitement de l’infection
(Fluoro)quinolones
Novobiocine
Mécanismes d’action et cibles
Inhibiteurs de la synthèse
des acides nucléiques
Topo-isomérases
3’
5’
3’
5’
U - A - C - C - G - U- A
Déstabilisation
RNA polymérase
DNA dépendante
Ansamycines
DNaseI
Nitro-imidazoles
Quinoxalines
Traitement de l’infection
Mécanismes d’action et cibles
Inhibiteurs métaboliques de la synthèse de l’acide folique
et des bases puriques et pyrimidiques
(inhibiteurs compétitifs ou antibiomimétiques)
Sulfamidés
Dihydroptéroate
synthétase
nucléotides
PABA
glutamate
ptéridine
folate
FH2
FH4
Dihydrofolate
réductase
Diaminopyrimidines
précurseurs
Traitement de l’infection
Spectres d’activité antibactérienne
a. Spectre étroit sur les bactéries Gram+
b. Spectre étroit sur les bactéries Gram-
c. Spectre large sur les bactéries Gram+ et Gramd. Spectre très large sur les bactéries Gram+ et Gram-, y
compris Proteus sp. et/ou Pseudomonas aeruginosa
e. Spectre particuliers comprenant en plus ou uniquement
les mycoplasmes, anaérobies strictes, intracellulaires,
spirochètes …
Traitement de l’infection
Spectres d’activité antibactérienne
a. Spectre étroit sur les bactéries Gram+
Benzyl-pénicillines (pénicilline G, cloxacilline, nafcilline)
Céphalosporines de 1ère génération (céfapirine, céfalexine, céfacétrile, céfazoline)
Polypeptide (bacitracine)
Glycopeptides (vancomycine, teicoplanine)
Tyrocidines
Macrolides, lincosamides, streptogramines, pleuromutilines
Fucidines
Novobiocine
Ansamycines
b. Spectre étroit sur les bactéries GramPolymyxines
La plupart des aminosides (<dihydro>streptomycine, néomycine, kanamycine:
pas les bactéries anaérobies strictes)
Aminocyclitols (spectinomycine)
Quinolones classiques
Traitement de l’infection
Spectres d’activité antibactérienne
c. Spectre large sur les bactéries Gram+ et GramAminopénicillines (ampicilline et dérivés <amoxicilline, …>)
Céphalosporines de 2ème génération (céfalonium, ceftiofur)
Phénicolés (chloramphénicol, florfénicol)
(Tétra)cyclines
Nitrofuranes
Sulfamidés
Diaminopyrimidines
d. Spectre très large sur les bactéries Gram+ et Gram-,
y compris Proteus sp. et/ou Pseudomonas aeruginosa
Carboxypénicillines (carbénicilline, ticarcilline)
Céphalosporines de 3ème et 4ème générations (céfopérazone, cefquinome, …)
Polymyxines (pas le genre Proteus)
Certains aminosides (gentamicine, tobramycine, apramycine, amikacine: pas
les anaérobies strictes)
Fluoroquinolones
Traitement de l’infection
Spectres d’activité antibactérienne
e. Spectre particuliers comprenant en plus ou uniquement les
mycoplasmes, mycobactéries, anaérobies strictes, chlamydies,
rickettsies, spirochètes, …
Céphalosporines de 3ème génération (cefzulodine: genre Pseudomonas)
Fosfomycine (Enterobacteriaceae)
Aminosides (surtout streptomycine: genre Mycobacterium)
Aminocyclitols (spectinomycine: mycoplasmes)
Macrolides (mycoplasmes, spirochètes, chlamydies, certaines rickettsies)
Lincosamides (mycoplasmes)
Pleuromutilines (spécialement mycoplasmes et anaérobies strictes)
Phénicolés (chlamydies, rickettsies)
Tétracyclines (mycoplasmes, chlamydies, rickettsies, protozoaires)
Nitrofuranes (mycoplasmes)
Fluoroquinolones (mycoplasmes, chlamydies, rickettsies; pas les anaérobies)
Ansamycines (genre Mycobacterium)
Nitro-imidazoles (bactéries anaérobies strictes)
Quinolaxines dioxydes (anaérobies strictes)
Sulfamidés (chlamydies, rickettsies, protozoaires)
Traitement de l’infection
Bactériostase / Bactéricidie
Bactériostatiques / Bactéricides
LOG VIABILITE
Contrôle
Sulfamidés
Chloramphénicol
Streptomycine
Pénicilline
TEMPS
Concentrations minimales inhibitrice (CMI) et bactéricide (CMB)
Traitement de l’infection
Bactériostase / Bactéricidie
Bactériostatiques
Tétracyclines
Macrolides (faible concentration)
Lincosamides
Pleuromutilines
Phénicolés
Novobiocine
Sulfamidés
Diaminopyrimidines
Bactéricides
Pénicillines/Céphalosporines
Polypeptide
Glycopeptide
Fosfomycine
Polymyxines
Tyrocidines (?)
Aminosides
Spectinomycine
Macrolides (forte concentration)
Streptogramines
Nitrofuranes
(Fluoro)quinolones
Ansamycines
Nitro-imidazoles
Traitement de l’infection
Mécanismes de résistance
- mécanismes constitutifs
- mécanismes acquis
a. Insensibilité/Mutation/Modification/Protection de la cible
b. Synthèse de novo d’une cible insensible
c. Augmentation de la quantité d’analogue
d. Inactivation enzymatique/biochimique de l’antibiotique
e. Imperméabilité/Imperméabilisation des membranes
f. Mécanisme d’efflux
Traitement de l’infection
Mécanismes constitutifs de résistance
a. Insensibilité de la cible
blactames, macrolides, lincosamides, pleuromutilines, ansamycines,
novobiocine, (fluoro)quinolones, sulfamidés, diaminopyrimidines
c. Inactivation de l’antibiotique
Enzymatique: blactames (! Gram négatives !)
Biochimique: anaérobiose (aminosides, aminocyclitols), aérobiose
(nitroïmidazoles), ions bivalents (cyclines)
d. Imperméabilité des membranes et paroi
Membrane externe: blactames à spectre étroit, macrolides, lincosamides,
pleuromutilines, ansamycines, novobiocine, polymyxines (genre Proteus)
Peptidoglycan des Gram+: polymyxines, aminosides à spectre étroit,
aminocyclitols, quinolones classiques
Traitement de l’infection
Mécanismes acquis de résistance
a. Mutation/Modification/Protection de la cible
Mutations: blactames, polymyxines, ansamycines, novobiocine,
aminosides, aminocyclitols, (fluoro)quinolones, sulfamidés,
diaminopyrimidines
Modification: macrolides, lincosamides, pleuromutilines
(! gènes inductibles !), glycopeptides
Protection: cyclines
b. Synthèse de novo d’une cible insensible
blactames, sulfamidés, diaminopyrimidines
c. Augmentation de la quantité d’analogue
sulfamidés: PABA présent dans le pus par exemple
Traitement de l’infection
Mécanismes acquis de résistance
d. Inactivation enzymatique de l’antibiotique
blactames, aminosides, aminocyclitols, phénicolés, cyclines,
macrolides, lincosamides, pleuromutilines
e. Imperméabilité/Imperméabilisation des membranes et paroi
Membranes externe et/ou cytoplasmique: tous
f. Mécanisme d’efflux
cyclines, (fluoro)quinolones, macrolides, lincosamides, pleuromutilines
Traitement de l’infection
Mécanismes acquis de résistance
a. Insensibilité/Mutation/Modification/Protection de la cible
b. Synthèse de novo d’une cible insensible
c. Augmentation de la quantité d’analogue
d. Inactivation enzymatique/biochimique de l’antibiotique
f. Mécanisme d’efflux
Gènes acquis par transformation et intégrés de manière
stable sur des plasmides, des transposons, des transposons
conjugatifs, des intégrons, … (voir chapitre 2)
Gènes transférés entre bactéries par conjugaison plasmidique
Traitement de l’infection
Associations d’antibiotiques
Buts:
• élargir le spectre antibactérien
• rendre sensible des bactéries résistantes
• synergie d’action sur les bactéries
Principes empiriques:
bactéricide + bactéricide: synergie (indifférence)
bactériostatique + bactériostatique: indifférence (synergie)
bactériostatique + bactéricide: antagonisme (indifférence/synergie)
b lactames + oxapénames (inhibiteur b lactamases): synergie
Traitement de l’infection
Associations d’antibiotiques
LOG VIABILITE
Contrôle
Sulfamidés
Chloramphénicol
Pénicilline +
Streptomycine
Streptomycine
Pénicilline
TEMPS
Traitement de l’infection
Associations d’antibiotiques
Associations de familles différentes avec effet de synergie
bactéricide + bactéricide
• b-lactames + aminosides: benzylpénicilline/dihydrostreptomycine
• b-lactames + polymyxines: amoxicilline/colistine
• b-lactames + novobiocine: benzylpénicilline/novobiocine
• Lincosamides + aminosides: lincomycine/néomycine
• Lincosamides + aminocyclitol: lincomycine/spectinomycine
• Macrolides + nitroïmidazoles: spiramycine/métronidazole
• Fluoroquinolones + b-lactames
• Fluoroquinolones + aminosides
(Pseudomonas aeruginosa)
• Pénicilline G + érythromycine
Rhodococcus equi
Traitement de l’infection
Associations d’antibiotiques
Associations de familles différentes avec effet de synergie
bactériostatique + bactériostatique
• Sulfamidés + diaminopyrimidines: sulfadiazine (5)/triméthoprime (1)
bactéricide + bactériostatique
• Tylosine + tétracycline
Pasteurella & Mannheimia
• Polymyxines + Sulfamidés/Triméthoprime
bactériostatique + inhibiteur de b-lactamases
• b-lactames + oxapénames: amoxicilline/acide clavulanique
Traitement de l’infection
Associations d’antibiotiques
Associations de familles différentes avec effet d’antagonisme
bactéricide + bactériostatique
• b-lactames + tétracyclines
• b-lactames + phénicolés
• Macrolides + phénicolés
• Lincosamides + phénicolés
• Pénicilline procaïne + sulfamidés1
1
Car la procaïne = analogue PABA
Traitement de l’infection
Sur la synthèse de la paroi
b-lactames: pénicillines
• Spectre étroit:
• pénicilline G*, benzylpénicilline*,cloxacilline*, nafcilline*, méticilline, …
• Spectre large: ampicilline*, amoxicilline*
• Spectre très large: carbénicilline, ticarcilline
b-lactames: céphalosporines
• Spectre étroit:
• céfapirine*, céfalexine*, céfazoline*, céfacétrile*, céfalotine, …
• Spectre large:
• ceftiofur*, céfalonium*, céfaclor, céfuroxime, céfamandole, céfonicide, …
• Spectre très large:
• céfopérazone*, cefquinome*, ceftazidime
Polypeptides
• Spectre étroit: bacitracine* (intramammaire, local)
Traitement de l’infection
Sur les membranes
Polymyxines
• polymyxine B*, polymyxine E* (colistine)
Sur la synthèse protéique
Macrolides
• Erythromycine*, spiramycine*, tylosine*, tilmicosine*, acétylisovaléryltylosine*
• Oléandomycine, rosaramicine, azithromycine, kitasamycine
Lincosamides
• Lyncomycine*, clindamycine*, pirlimycine*
Pleuromutilines
• Tiamuline*, valnémuline*
Nitrofuranes
• Nitrofurantoïne (urinaire)
Traitement de l’infection
Sur la synthèse protéique
Aminosides
• Spectre étroit:
• streptomycine*, dihydrostreptomycine*, kanamycine*, néomycine*,
paromomycine*, framycétine*
• Spectre très large:
• gentamicine*, apramycine*, tobramycine, amikacine
Aminocyclitols
• Spectinomycine*
Phénicolés
• Florfénicol*, Thiamphénicol
! Chloramphénicol*: usage interdit en animaux de rente !
Cyclines
• Tétracycline*, oxytétracycline*, doxycycline*, chlortétracycline*, …
Traitement de l’infection
Sur la synthèse d’acides nucléiques
Ansamycines
• Rifaximine*:
usage intramammaire
• Rifampicine: traitement de la tuberculose
! Réserver à la médecine humaine !
Novobiocine
• Novobiocine*: usage intramammaire (+ pénicilline)
(Fluoro)quinolones
• Aucune quinolone classique (acide nalidixique) en médecine vétérinaire
• Fluoroquinolones en médecine vétérinaire: fluméquine*, enrofloxacine*,
danofloxacine*, marbofloxacine*, difloxacine*, ibafloxacine*
Nitro-imidazoles
! Usage interdit en animaux de rente !
• Métronidazole* (animaux de compagnie)
• Ronidazole (anti-protozoaire chez le pigeon)
Traitement de l’infection
Sur le métabolisme des bases puriques et pyrimidiques
Sulfamidés
Des dizaines de molécules dont en médecine vétérinaire:
sulfachlorpyridazine*, sulfaclozine*, sulfadazine*, sulfadiméthoxine*,
sulfadimidine*, sulfadoxine*, sulfaméthoxazole*, sulfanilamide*
Diaminopyrimidines
Plusieurs molécules, mais seul le triméthoprime*
est utilisé en médecine vétérinaire
Service de Bactériologie
Département des Maladies infectieuses et parasitaires
Faculté de Médecine Vétérinaire
Cours de bactériologie
3ème candidature
Chapitre 9:
Prophylaxie de l’infection
Prophylaxie de l’infection
Plan général du chapitre
Moyens chimiques
Moyens physiques
Moyens biologiques
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
• antiseptiques/désinfectants
définitions
spectres
principes actifs
applications
• promoteurs de croissance
Moyens physiques
Moyens biologiques
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: définitions
Antiseptiques:
Molécules à activité anti-bactérienne d’origine synthétique pouvant
être utilisées par voie générale ou locale dans un but thérapeutique
(à action spécifique) ou prophylactique (à action non spécifique;
antiseptie, aseptie)
Désinfectants:
Molécules à activité anti-bactérienne d’origine synthétique ne pouvant
être appliquées que sur des matériaux inertes, jamais sur les tissus
organiques
Promoteurs de croissance:
Antibiotiques ou antiseptiques administrés par voie orale à dose
faible (10x inférieure à la dose thérapeutique) dans le but de réduire
la pression d’infection en général pendant certaines périodes de la
vie de l’animal et favoriser la productivité
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: spectres
Antibactériens
a. Spectre classique sur les bactéries Gram+ et Gram-
b. Spectre large étendu aux mycobactéries
c. Spectre très large étendu aux spores bactériennes
Antimicrobiens
Prions (?) < Coccidies - Cryptosporidies < Spores < Mycobactéries
< Giardia < Virus non enveloppés (petits) < Trophozoïtes <
Bactéries Gram - < Levures, moisissures < Virus non enveloppés
(grands) < Bactéries Gram + < Virus enveloppés
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: à spectre classique
• dérivés phénolés
→ un à deux cycles benzène substitués (halo-, thio, nitrophénols)
→ antiseptiques de surface cutanée & inertes (Dettol®, Créoline®)
→ irritants, surtout sur les muqueuses, toxiques per os
→ parfois les mycobactéries
• surfactants
→ une région hydrophobe + une région hydrophile anionique
(= détergents), cationique (spectre classique) ou amphotère
(spectre large)
→ antiseptiques de surfaces cutanée et muqueuse & industrie
alimentaire (amphotères) (Zéphiron®, Roccal®, Cétavlon®)
→ toxiques per os
→ résistances acquises possibles par mutations ou sur plasmides
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: à spectre classique
• chlorhexidine
→ molécule azotée et chlorée proche des surfactants cationiques
(résistances croisées)
→ antiseptiques de surface cutanée et muqueuse (trayons)
(Hibitex®, Hibitane®, Stérilon®)
→ non toxique
• ions métalliques
→ cations lourds (Zn++, Cu++, Hg++, As++)
→ antiseptiques de surfaces cutanée et muqueuse & blessures
(pédiluves: Zn(SO4)2 ou Cu(SO4)2)
→ intoxications ? (Hg par exemple)
→ résistance d’origine plasmidique (réparation de l’ADN)
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: à spectre classique
• dérivés alcoolés
→ chaîne de C de longueur variable
→ antiseptiques de surface cutanée (trayons):
éthanol 95° + acétone (dégraissant) + eau (réhydratant);
éthanol 70° (= éthanol 95° + eau);
méthanol potentialise les effets des hypochlorites
→ toxique per os
• eau oxygénée
→ peroxyde d’hydrogène (H2O2)
→ antiseptiques de surface cutanée
et blessures & petits ustensiles
→ irritant sur muqueuses et blessures
→ des bactéries et les cellules eucaryotes produisent des catalases
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: à spectre très large
• dérivés iodés
→ I2 (peu actif), iodures K ou Na (peu solubles dans l’eau, plus
dans l’alcool = teinture), iodophores (matrice emprisonnant l’I2 et le
libérant progressivement)
→ peau, petites blessures (teinture d’iode), traitement général par
voie orale ou intra-veineuse (KI, NaI), peau, blessures, trayons
(iodophores: Ioxan®, Isobétadine®)
→ irritations (teintures),
intoxication ou iodisme (KI, NaI)
• aldéhydes
→ formaldéhyde
(sous forme liquide <= formol> ou vapeur), glutaraldéhyde
→ désinfectants de matériel en liquide, de locaux par fumigation
(formol dans le système all-in/all-out); antiseptique des affections du
pied des ruminants, porcs et chevaux (formol)
→ mortel per os, irritant et allergisant en vapeur
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: à spectre très large
• composés libérant de la chlorine
→ hypochlorites (pas sur les mycobactéries, eau de Javel®), chloramines
→ désinfectants de bâtiments, matériel (industrie laitière), véhicules
→ toxiques per os (hypochlorites), peu toxiques (chloramines)
• acides/bases
→ acides (HCl, H2SO4, acides salicylique, benzoïque, undécylénique, …),
alcalis (NaOH, CaO, Ca<OH>2, Na2CO3)
→ désinfectants de surface, cadavres, neutralisation de terres acides
(alcalis), désinfectants de matériels, bâtiments ou cadavres (CaO),
décontamination de prélèvements cliniques contenant des mycobactéries,
antifongiques cutanés (acides)
→ corrosifs, mortels par ingestion
• oxyde d’éthylène: n’est plus utilisé car trop toxique (sécurité du travail)
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: facteurs influençant leur emploi
• type et nombre d’organismes
biofilms, capsule, zooglée
• temps de contact
• concentration
• température
• pH
• matières organiques
-, sauf les dérivés iodés
• dureté de l’eau
• combinaisons: méthanol + hypochlorite
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Antiseptiques/désinfectants: applications
• phénols: antiseptiques généraux (peau + sols)
• surfactants (QACs): matériel, pédiluves, plaies, petite chirurgie
• surfactants amphotères: industrie alimentaire
• chlorhexidine: blessures, industrie laitière (mamelle)
• ions métalliques: antiseptiques généraux, pédiluves
• alcools: antiseptiques généraux (peau, petit matériel)
• eau oxygénée: antiseptique général (plaies, petit matériel)
• dérivés iodés: nombreux usages selon le dérivé (plaies, mamelle,
chirurgie préparatoire, …)
• aldéhydes/formol: bâtiements en fumigation, culture en liquide
• aldéhydes/glutaraldéhyde: matériel, locaux, …
• composés libérant de la chlorine/hypochlorites + chloramines:
bâtiments, industrie laitière (matériel), véhicules,
• acides/bases: très variable selon le composé exact (bâtiments, air,
industrie des aliments, abattoirs, carcasses, cadavres, …)
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Promoteurs de croissance: définition & utilisation
• antibiotiques ou antiseptiques particuliers utilisés dans la
nourriture à des doses dix fois inférieures aux doses thérapeutiques
afin d’obtenir un effet positif sur la croissance des animaux
• à différencier de l’usage prophylactique dirigé contre certains
pathogènes des antibiotiques / antiseptiques à certaines périodes de
la vie de l’animal
• interdits en Europe depuis le 1er janvier 2006
• toujours beaucoup utilisés hors Europe
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Moyens physiques
• chaleur
chaleur humide
chaleur sèche
froid
• dessication
simple
lyophilisation
• radiations
ionisantes
non ionisantes
• filtration
Moyens biologiques
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
• chaleur humide: par coagulation des protéines
La chaleur:
o température inférieure à 100° C = pasteurisation
(60°C pendant 30 minutes ou 80°C pendant 10 minutes)
(formes végétatives, mais pas les spores)
o à 100° C = eau bouillante (spores après plusieurs heures)
o vapeur à pression atmosphérique = excellent pouvoir de pénétration
(spores en 90-120 minutes)
o tyndallisation = trois cycles d’exposition à température de pasteurisation
pendant 20 à 45 minutes étalés sur trois jours (excellents contre les
spores pour des produits sensibles à de hautes températures)
o vapeur à plus d’une atmosphère = autoclavage (toutes les spores sont
détruites en 60 minutes)
o plusieurs centaines de degrés pendant quelques secondes =
Ultra Haute Température (UHT) (tout les organismes sont détruits)
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
La chaleur (humide):
Applications
Produits biologiques: lait (pasteurisation, UHT)
Divers matériaux biologique ou inertes: lait (bouillir), petit matériel
médical et de chirurgie (eau bouillante, vapeur)
Divers matériaux biologique ou inertes: milieux de culture,
matériel de chirurgie, cadavres, … (autoclavage)
Produits sensibles à de hautes températures: milieux de culture
(tyndallisation)
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
La chaleur:
• chaleur sèche: par oxydation (= extension de la dessication)
o cautérisation = brûlures
Spectre
o lance-flamme = incendie
• formes végétatives
o incinération = bûcher
• spores (longue exposition en four Pasteur)
o air chaud = four Pasteur
(150°C pendant 2 heures ou 180°C pendant 30 minutes)
Applications
Foyers infectieux: gangrène, lèpre, organes lors du prélèvement
pour la bactériologie (cautérisation)
Matériaux inertes: bâtiments lors de grandes épidémies (peste
humaine) ou de maladies contagieuses (lèpre) (incendie)
Matériaux organiques ou inertes: cadavres, litières, excréments,
anciennes cultures bactériennes (incinération)
Matériaux inertes: équipement en verre (four Pasteur)
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
La chaleur:
• froid = moyen de conservation (lyophilisation)
o réfrigération à 4°C: pas pour Pasteurella/Mannheimia
o congélation à -20°C: mort cellulaire au cours de la congélation et
de la décongélation surtout (formation de crystaux). Survie variable
selon l’espèce.
o congélation à -75°C: avec agent cryoprotecteur (longue survie)
Applications
Echantillons cliniques
Collections de bactéries à court terme
Collections de bactéries à long terme
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
La dessication:
• simple:
o moyen de décontamination non compatible avec la pratique
o entérobactéries très résistantes (plusieurs mois; voir chapitre 5)
o Intervient dans la lyophilisation
• lyophilisation = dessication sous vide et à basse température
(= freeze-drying)
Application
Collections de bactéries à très long terme
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
Les radiations:
• ionisantes: action par dommages à l’ADN
o particulaires = rayons cathodiques et b
o électromagnétiques = rayons g et X
Spectre
Virus < Spores < Gram+ < Gram Applications
Rayons g: industrie alimentaire (Deinococcus radiodurans)
Rayons b: produits pharmaceutiques et chirurgicaux,
matériaux plastiques, aliments pour animaux germ-free
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
Les radiations:
• non ionisantes:
o infra-rouge: action par dégagement de chaleur
o ultra-violets (240-280 nm): action par dommages à l’ADN
Spectre
Spores < Gram+ < Gram- (virus: sensibiité variable)
Applications
Ultra-violets: locaux de chirurgie, hotte de cultures cellulaires
(fortement absorbés par matières organiques)
Prophylaxie de l’infection
Moyens physiques
La filtration:
• méthode non destructive !
o filtres en surface: les micro-organismes sont retenus en surface
o filtre en profondeur: les micro-organismes se perdent dans des recoins
(ouate, fibre de verre, …)
Applications
Liquides: milieu de cultures et solutions sensibles à la chaleur,
eau non potable
Gaz: air d’une salle de chirurgie, chambre d’immunodéprimé,
chambre de contagieux, locaux pour animaux germ-free
Prophylaxie de l’infection
Moyens chimiques
Moyens physiques
Moyens biologiques
• méthodes immunologiques
vaccins
immunsérums
colostrum
• méthodes non immunologiques
adhésines/récepteurs
bactériophages
probiotiques
prébiotiques
Prophylaxie de l’infection
Vaccins:
Moyens biologiques
Méthodes immunologiques
Préparations d’antigènes bactériens, permettant la production
d’anticorps spécifiques (= immunogènes), assurant la protection à
terme de l’hôte contre les infections par cette espèce bactérienne
(= immunité active).
Les antigènes/immunogènes dériveront souvent de facteurs de
virulence (antigènes de surface O et/ou K, adhésines, toxines, …)
Immunsérums:
Sérums contenant des anticorps spécifiques que l’on transfère à un
hôte pour le protéger immédiatement contre une infection bactérienne
(= immunité passive)
Colostrum:
Ou premier lait. Il est le seul moyen pour les mammifères
domestiques de recevoir des anticorps maternels.
Prophylaxie de l’infection
Moyens biologiques
Méthodes non immunologiques
Adhésines/Récepteurs:
Sur base de l’interaction spécifique entre adhésines bactériennes et
récepteurs cellulaires, des espoirs ont été mis, à une époque, dans
l’utilisation d’adhésines purifiées pour saturer les récepteurs
cellulaires ou dans celle de récepteurs pour saturer les adhésines
bactériennes et ainsi prévenir la colonisation par les bactéries
Ces espoirs ont chaque fois été déçus, étant donné la nécessité
d’intervenir avant l’infection pour que la méthode soit efficace.
Aujourd’hui: recherche de tels analogues dans le lait, les légumes
et les fruits
Les airelles (cranberries) sont particulièrement intéressantes !
Prophylaxie de l’infection
Moyens biologiques
Méthodes non immunologiques
Bactériophages:
Virus des bactéries servant dans la lysotypie. A une époque, des
espoirs ont été mis dans l’utilisation de ces virus pour prévenir et/ou
traiter des maladies bactériennes, surtout à hauteur de l’intestin.
Ces espoirs ont chaque fois été déçus, étant donné la nécessité
d’intervenir avant l’infection pour que la méthode soit efficace.
Prophylaxie de l’infection
Probiotiques:
Moyens biologiques
Méthodes non immunologiques
Espèces bactériennes non pathogènes, administrées par voie orale,
pour coloniser l’intestin et y contrer, soit préventivement, soit
thérapeutiquement, la colonisation par des espèces pathogènes ou
pour rétablir une flore équilibrée lors de dysbactériose
Applications potentielles: la prévention des diarrhées néonatales
Applications « réelle »: la prévention de la salmonellose chez la volaille
Mode d’action: production de bactériocines
Genres concernées: Carnobacterium, Lactobacillus, Bifidobacterium, …
Entre charlatanisme, empirisme et science
Prophylaxie de l’infection
Moyens biologiques
Méthodes non immunologiques
Prébiotiques:
Nutriments favorisant spécifiquement la croissance d’une (ou
plusieurs) espèce(s) bactérienne(s) bénéfique(s) dans l’intestin
(Par exemple des probiotiques)
Domaine encore expérimental
dans le cadre des maladies